Cela faisait maintenant près d’un mois que j’avais émergé de ce coma. Ces putains de mutants avaient failli me faire crever cette fois et je l’avais mauvaise autant ne pas le cacher. J’avais hâte de leur mettre la main dessus, hâte de leur faire payer au centuple ce qu’ils m’avaient fait subir et cela même si je devais y laisser des plumes. A ma sortie de l’hôpital, j’avais entrepris de reprendre l’entrainement, consciente du fait que dans l’état actuel, c’était aller au suicide que de me mesurer à une bande de mutants. Bordel, je détestais cet état de faiblesse dans lequel ils m’avaient plongé et pour cause, à mon réveil je n’étais qu’une loque incapable de tenir sur mes jambes plus de cinq minutes. Sans compter cette putain de sensibilité qui s’en trouvait décuplée. J’avais espéré que ça passe, que ça ne soit qu’une histoire de jour, le temps de m’en remettre complètement, mais je me rendais à l’évidence aujourd’hui : cette attaque m’avait laissé quelques séquelles et ça me donnait juste envie de leur faire la peau un peu plus !

Et pour être honnête, il y en avait un autre à qui j’en voulais : ce sale con d’Alejandro ! Je détestais avoir attendu quelque chose de lui. C’était idiot, je n’avais jamais vraiment cru à sa promesse bidon qu’il m’avait faite pour que je reste en place. Une part de moi avait sûrement espéré son attention et je pestais contre cette putain de part de naïveté qui ne me ressemblait pas. Ces maudits dégénérés avaient dû me ramollir le cerveau. Je n’avais eu aucune nouvelle de sa part, pas le moindre message, ni le moindre signes de vie… Il préparait un truc, et ça ne me plairait pas. Il me tenait clairement à l’écart, me prenait pour une petite chose fragile et j’avais juste envie de lui foutre ma main dans la figure.

Il fallait que je me change les idées, sans quoi j’allais faire un meurtre. Que je vois du monde, qui sait… Que jm’envoie en l’air avec le premier qui passerait. Je rêve, ce genre d’acte m’est tout bonnement impossible… Pas parce que j’ai juré fidélité à Alej, loin de là même, mais la simple idée de sentir mon corps me brûler parce qu’on viendrait à me toucher suffit en général à me dissuader de tout contact charnel. Croyez-moi, c’est du genre super efficace. Je décide donc d’aller écumer les bars, glaner quelques petites infos ici et là. « Ca f’sait un bail qu’on t’avait pas vu dans l’coin ! Comme d’habitude ? » « Exact, j’avais… Quelques p’tites affaires personnelles à régler. » Je n’en dirais pas plus, je n’avais aucune envie de rentrer dans les détails avec lui, et encore moins l’envie de clamer haut et fort que j’avais fait un mois de coma. Il ne faisait pas bon d’être du côté des hunters avec cette mutante au pouvoir. J’attrape mon double whisky et je vais rejoindre une jolie brune que j’avais déjà croisé une ou deux fois. « J’te paie un verre ma jolie. » Je lâche ça non sans laisser passer un petit rire. « Ca m’ennuierait que tu t’dessèches. » L’aborder en mode gros lourd désespéré, et puis je m’assoie près d’elle.