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 tell me i better behave (noeh)

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Laura Hardy
Laura Hardy

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SUR TH DEPUIS : 10/04/2016
MessageSujet: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 22:19




he left me alone and without.
mercredi, 7h12pm” Tu n'aimais pas le vide que tu ressentais dans le fond de ton ventre. Ce stress qui s'intensifiait plus la journée avançait. Tu avais choisi la date, tu avais choisis l'heure, tu avais choisis le lieu du rendez-vous. Et même si tu te préparais mentalement depuis quelques jours déjà, il y avait un petit quelque chose au fond de toi qui venait te troubler. Et tu détestais cette sensation. Tu ne t'attachais pas aux gens pour précisément cette raison. Pour ne pas avoir à ressentir ce malaise au fond de toi, pour ne pas avoir d'attentes, pour ne jamais être déçue. Au fil des ans, tu avais transgressé quelques fois seulement, et pour la plupart, tu avais fini par le regretter. Parce que les relations avec les autres, du moins dans ton cas, ça ne finissait jamais bien. Tu n'avais jamais eu d'amis à l'orphelinat, jamais personne sur qui compter alors quand tu avais rencontré le quatuor au lycée, ça t'avait pris un temps à t'adapter à eux. Un temps pour apprécier les remarques d'Aspen quand quelque chose ne lui plaisait pas, un temps pour comprendre que Lorcan et toi, vous seriez toujours un peu sur la même longueur d'ondes, sans même trop esssayer, mais surtout un temps pour comprendre que Noeh, malgré son caractère de merde, tenait réellement à toi. Un temps pour comprendre que l'amitié, ce n'était pas seulement qu'une illusion produite par les films dans un univers impossible. Tu avais mis tellement longtemps à laisser tomber ta garde que lorsque les choses ont commencé à se dégrader, tu as eu de la misère à accepter que tu avais peut-être eu raison au final. Que Lorcan et toi, après votre échec lamentable à une relation vous n'auriez plus la même relation. Qu'Aspen, même si vous demeuriez proches l'une de l'autre, ne remplacerait jamais la famille que tu n'as jamais eu. Et que Noeh, malgré toute l'affection que vous aviez l'un pour l'autre, pouvait tout de même s'effacer de ton décor et de ta vie, tranquillement pas vite, au point de ne devenir rien de plus qu'un numéro oublié dans le fond de ton portable. Et aujourd'hui, il ré-apparaissait. Soudainement. Sans crier garde. Et tu voulais être en mesure de faire comme si de rien était. Oublier qu'une année en entier s'était écoulée entre vos derniers échanges. Mais tu n'étais pas en mesure d'oublier, de fermer les yeux sur ce fait. Et ça te stressait. Beaucoup plus que tu n'étais en mesure de te l'avouer.

« Laura? » Tu aperçois Jake dans le cadre de porte de ta chambre à travers le miroir et tu lui accordes à peine un regard. Tu sens ses yeux qui se font trop envahissant sur ton corps à moitié dénudé et tu aimerais pouvoir le chasser de là. Mais tu n'en fais rien, tu le laisses admirer le spectacle alors que tu termines de te préparer pour cette soirée avec Noeh. « Où tu vas? » « Pas d'tes affaires. J'suis hors-service ce soir. » Tu sens son regard devenir plus sévère dans ton dos, mais tu essayes de ne pas y porter attention. Car c'est toujours ainsi entre Jake et toi. À se demander s'il y a quelque chose de plus ou si votre relation n'existe pas en dehors du travail, bien que vous partagiez un appartement depuis des années déjà. « J'peux t'rejoindre si j'ai besoin? » Tu hoches de la tête avant d'enfiler une paire de jeans ainsi qu'un haut tout ce qu'il y a de plus ordinaire. « J'te l'ai dit. Ce soir, j'suis pas disponible. » T'as pas envie d'être obligée de mêler Noeh a un de tes contrats ou tu ne sais quel shit. Ce soir, tu allais redevenir la petite Laura du lycée, celle qui a une grande gueule et peu de patience. Elle ne diffère pas tant de celle que tu es aujourd'hui, mais au moins, elle n'implique pas du danger imminent partout où tu passes. Tu sors de ta chambre sans rien dire alors que tu ne lui laisses même pas la chance de rajouter un mot de plus. Tu claques la porte d'entrée derrière toi, simplement pour le faire chier un peu plus. Et c'est avec une boule au fond de l'estomac que tu avances tranquillement jusqu'à cette pizzeria où vous êtes venus si souvent par le passé Noeh et toi. Tu te sens tellement conne, d'être nostalgique de ce temps-là. Parce que tu sais que si ça n'avait pas été de sa présence et de celle des jumeaux Wolstenholme, le lycée n'aurait été qu'une période de solitude de plus. Une période de plus teinté de ton caractère invivable et de cette haine si forte que tu portais au monde entier. Noeh, il avait été en mesure de prendre un peu de se poids de sur tes épaules pour rendre le tout ne serait-ce qu'un peu agréable. Et tu t'étais accrochée à lui, parce que tu ne savais pas quoi faire d'autre. Il avait été ton point de repère pendant tellement lontemps que de réaliser qu'il n'était plus là avant été plus douloureux que tu ne voulais le dire. Et de savoir qu'il arriverait maintenant, d'un instant à l'autre devant toi, ça te rendait presque malade. Une fois à destination, tu t'installes à une banquette, et tu attends. Tu ne peux pas faire grand-chose de plus à ce moment de toute façon. Tu essayes de te rappeler toutes les raisons qui t'ont poussé à répondre au message du jeune homme. Tu avais envie de le voir, du moins, c'est ce que tu voulais croire. Tu voulais croire que tu ne lui en voulais pas. Ou presque. Quand tu le vis arrivé, tu hésitas si tu devais te lever pour lui offrir un câlin ou une shit du genre. Tu décidas de rester assise. C'était plus simple ainsi. « Hey. » Court et indifférent. Ce que tu feignais d'être, pour ne pas laisser le raz-de-marée d'émotions qui menaçaient de surgir à n'importe quel instant. « Comment tu vas? »

Si tu t'en fous assez fort, peut-être que tu seras finalement en mesure d'oublier comment tu as mal, soudainement.

© charney

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeMar 10 Mai 2016 - 12:30

Noeh s'approche de la table où elle est assise. Il en mène pas large. Il boîte un peu, parce que sa jambe est pas encore réhabituée à supporter tout le poids de son corps seule, mais il continue son petit bout de chemin jusqu'à ce qu'elle l'aperçoive. Il jette des coups d'oeil autour de lui, peut-être dans l'espoir qu'on l'interpelle, pour qu'il n'ait pas à affronter la déception de sa meilleure amie. Enfin, si elle l'est encore après tout ce temps. Si elle accepte de toujours incarner cette personne précieuse pour lui, malgré le silence radio, l'éloignement et les possibles derniers mots échangés. Vu que Noeh ne sait plus faire autrement depuis un bon moment, ils devaient pas être super. Et s'il les a prononcés alors qu'il était encore sous l'influence d'Adriel... “Salut”, qu'il s'annonce d'une petite voix. Il sait pas vraiment quoi dire de plus, alors il perd pas plus de temps et s'installe face à Laura. Elle a pas changé ; elle est aussi jolie qu'avant. Elle a juste le regard un peu plus sombre, elle dégage l'impression d'être plus distante avec lui ; mais c'est peut-être parce qu'elle lui en veut. Noeh n'a pas besoin d'en avoir la certitude, il sait d'avance que son silence radio depuis son réveil n'a rien pu arranger entre eux. Et vu qu'il a passé la majorité de ce temps à s'enfermer dans sa chambre ou, dès qu'il en sortait, à pourrir la moindre personne susceptible de vouloir l'aider, il se dit au fond de lui qu'il a bien fait de ne pas recontacter la jeune femme. Même s'il se dit qu'elle aurait peut-être compris, et qu'elle aurait fait partie des plus à-même de le secouer plus que de raison.

Quand ils étaient ados, Laura, elle mâchait pas ses mots. Tout comme lui. Et c'est sans doute pour ça qu'après avoir passé toute une période à la chercher en cours, Noeh a fini par s'apaiser à son contact. Il a courbé l'échine sans trop le faire, jusqu'à réaliser, qu'en fait, ils étaient capables de bien s'entendre. Et dès le moment où le cadet Callahan avait décidé de veiller sur elle, connaissant son histoire difficile et ce caractère si proche du sien capable de lui attirer bien trop d'ennuis à la fois, il a su qu'il ne pourrait jamais se passer de Laura dans sa vie. Un peu comme un ancrage, un but, une amitié à préserver envers et contre tout. Noeh ne lui a jamais dit tout ça, préférant le montrer par les gestes et sa présence quotidienne à ses côtes (avant qu'il ne passe son temps à penser à Aspen) ; sauf qu'il n'a pas pu recommencer une fois réveillé. Tout comme il n'a pas réussi à trouver les mots, les bons mots, pour lui raconter qu'un mutant l'a manipulé durant des mois, plusieurs années, et qu'il a fait les frais de la folie de ce dernier. Il n'est jamais parvenu à lui avouer sa défenestration, ni les mois de rééducation, rien de tout ça. Encore moins qu'il a mené la vie dure aux personnes qui ont tenté de l'épauler, parce qu'il sait très bien que Laura l'aurait engueulé. Bien comme il faut. Elle n'aurait peut-être pas supporté rien que l'idée de savoir qu'il ait pu s'en prendre à Sam, à Aspen ou à Lorcan, parce que Laura le connaît un peu trop bien... et que c'est flippant.

Toutefois, Noeh est enfin là. Dès qu'il a envoyé ce sms l'autre jour, il a su qu'il venait de faire une bonne chose. Une foutue bonne chose après toutes les conneries qu'il a enchaînées sans s'interrompre durant trop de temps. Même s'il a cru qu'elle ne répondrait jamais, et même qu'elle avait perdu son numéro de téléphone. Même s'il a cru qu'elle l'avait oublié... Avant qu'il ne reçoive un premier sms qui a fait pulser le soulagement dans tout son être. Il s'était alors passé une main sur le visage, nerveux, avant de peser ses mots. Réussissant même à glisser un « merci » dans le lot ; preuve que Laura, elle peut faire des miracles sans même être présente à côté. Ou presque. “Je vais bien”, qu'il réplique, tandis que sa main valide se saisit de son couteau sur la table. Il faut qu'il s'occupe un peu l'esprit, sinon il va juste la fixer et le dîner va devenir étrange. Son autre main, la droite, elle reste coincée sur sa jambe, au repos, et surtout masquée au regard innocent de la jeune femme face à l'ancien pianiste, grâce à la table en bois épais. Une façon de se protéger lui, mais aussi elle, de cette affreuse vérité qu'il ne sait plus s'il peut encore masqué après tout ce temps ou non. Après quelques secondes de silence, Noeh repose enfin ses prunelles dans les siennes. Il hésite sur ce qu'il doit ajouter exactement à ce qu'il vient de dire. Pour une fois, il parle à une personne qui ignore beaucoup, chez qui il ne lit sur les traits aucune peine ou compassion, de la déception pure et dure. Tout briser dès à présent, ça lui fait mal au cœur, sincèrement, mais le Callahan sait aussi qu'ils doivent peut-être en passer par là pour renouer. “Et toi ? Tout roule ?”, qu'il balance enfin. Peut-être d'un ton trop détaché, sans doute avec un ton trop assuré. Merde, il commence mal.  Très mal. Il a pas envie de donner l'impression que ça lui a rien fait, tout ce temps passé loin d'elle, ou qu'elle pense qu'il s'en fout, de tout ce qui a pu les éloigner, étant lui-même le principal facteur de cet éloignement, parce que ce n'est pas le cas. Et Noeh ne se dit pas non plus que rien n'a changé. Il fait même partie des mieux placés pour savoir que tout a changé. “T'as... tas dû être surprise par mon message.
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Laura Hardy
Laura Hardy

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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeLun 30 Mai 2016 - 23:34




he left me alone and without.
mercredi, 7h12pm” Vos regards se croisent, mais pas vraiment. Tu lui offres un petit sourire, il tente de faire de même, mais ça semble forcer, un peu trop obliger à ton goût, et ça te laisse une sensation amère dans le fond de la gorge qui te déplaît. Tu te souviens encore trop facilement de ce que c'était, avant. Avant le silence radio, avant les années qui sont passés sans le moindre contact. Tu te souviens encore de la jeune adulte que tu étais, bornée et chiante, et pourtant Noeh, il avait été là. À t'endurer, à te soutenir, à te comprendre alors que tu cherchais sans cesse ta place dans ce monde trop grand et trop petit à la fois. Tu t'es trop souvent posée des questions. Sur ce qui s'était passé, autant avant que maintenant. Pourquoi lui et pas un autre? Pourquoi est-ce que tu avais été en mesure de le laisser entrer dans ta vie, lui plus qu'un autre, alors que toute ta vie auparavant, tu avais été méfiante, prête à mordre le premier venu? Noeh, il avait eu cette façon particulière et bien à lui de te faire sentir normale pour la première fois dans ta vie. Il ne te regardait pas comme si tu étais endommagée, tu étais Laura, tout simplement. Et tu n'étais pas une folle, tu n'étais pas une petite chose fragile qu'on avait besoin de réparer à tout prix. Tu étais simplement toi, avec tes hauts et tes bas et pour une fois dans ta vie, ça te faisait du bien, de croire que tu pouvais simplement être sans devoir gérer le jugement qui accompagnait souvent quelqu'un qui rentrait dans ta vie, temporairement. Sauf lui. Mais maintenant, tu ne comprends pas. Tu ne comprends comment soudainement, votre relation a pu devenir ce silence complet et lourd. Tu ne comprends pas pourquoi il est sorti de ta vie aussi vite qu'il est rentré, lui aussi. Comme tous ces autres. Tu te demandes aussi comment tu as pu lui faire confiance. Tu te blâmes, plus que tu ne le laisses paraître. Mais quand tu as vu son nom s'illuminer sur ton portable, tu n'as pas pu résister à lui répondre. Tu y as réfléchis. Une minute, et puis une autre. Et tu as dis ce que tu voulais dire sur le moment. Tu ne pensais qu'à une chose, combien il te manquait, combien tu avais besoin de lui. Sauf que tu aurais dû savoir que c'est deux choses complètement différentes, les textos et de l'avoir bien en chair et en os devant toi. « Salut. » C'est tellement formel, mais tu te demandes un peu ce à quoi tu aurais pu t'attendre de plus. C'est froid, lointain soudainement. Vos regards ne se cherchent pas, mais tes yeux analysent les informations nouvelles qui se placent sous toi. Tu vois la fatigue dans ses yeux, et tu as l'impression que la vie le vieillit bien plus vite que le temps. Mais tu ne dis rien, te contente de regarder sa main qui joue vaguement avec son couteau. Tu échappes un soupir discret, le silence faire son œuvre; soit vous séparez ne serait-ce qu'un peu plus, même si c'est la première fois que vous êtes si près l'un de l'autre depuis très longtemps.

« Je vais bien. » Tu voudrais rajouter quelque chose, n'importe quoi, mais tu en es incapable. Parce que si tout allait si bien, comment ça se fait que du jour au lendemain, il disparaît et réapparaît? Il y a un petit quelque chose dans ses yeux qui soulève un soupçon chez toi, une raison de croire qu'il est peut-être bien en train de te mentir en ce moment. Mais tu demeures silencieuse, parce qu'autant tu voudrais connaître la vérité sur ce qui passe avec le jeune Callahan, autant tu lui en veux de te mentir et autant tu t'en veux de le connaître assez pour savoir qu'il te cache quelque chose. « Et toi? Tout roule? » Tu hausses les épaules, l'air de dire que tu t'en fous un peu de comment tu vas, et c'est la triste vérité. Tu t'en fous des marques et des bleus qui couvrent ta peau, témoignant de la violence qui règne désormais entre Jake et toi. Tu t'en fous de ton boulot et de ton intérêt qui diminue de plus en plus sur tes recherches. Tu t'en fiches de tout le monde et des malheurs qui courent. « Ça peut aller. » Un ton indifférent. Tu voudrais pouvoir lui dire comment tu es contente de le voir, comment ça te fait du bien, mais tu n'es plus certaine que c'est la vérité, alors tu préfères ne rien dire plutôt que de lui mentir. Tes doigts tapotent contre la table, un peu d'impatience, un peu d'inconfort alors que tu dandines un peu sur ta chaise, tentant de trouver une position dans laquelle tu serais bien. Sauf que tu sais trop bien que ce n'est pas la position qui te rend inconfortable, mais plutôt le jeune homme que tu reconnais trop bien sans pourtant avoir l'impression de savoir qui exactement ce retrouve face à toi. « T'as.. t'as dû être surprise par mon message. » « On peut dire ça. » Toujours aussi sèche, toujours aussi froide. Tu sais que tu devrais rajouter une tentative de sourire, paraître un moindrement amicale, mais c'est réellement plus dur que tu ne le croyais. Alors tu te contentes de prendre une grande inspiration, avant de laisser filer les mots. Tu sais qu'il y a des grandes chances que tu les regrettes, mais tant pis. De toute façon, ce n'est pas comme s'il pouvait t'effacer de sa vie un peu plus. « Disons qu'après tout ce temps, c'est à se demander ce que tu me veux. » Ce n'est plus de l'indifférence, il y a une pointe de colère qui se fait entendre maintenant dans ta voix. Et tu devrais te calmer car lui et toi savez trop bien que ce n'est pas beau quand tu laisses tes émotions prendre le contrôle de ta personne. « Alors vraiment, autant que j'ai envie de te dire que je suis contente de savoir que tu vas bien, même si j'y crois pas, j'ai envie de t'envoyer chier Noeh. Et j'me demande même c'qui me retient de le faire. »

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 17:25

Noeh sait pas à quoi il s'attendait, en renouant de façon aussi soudaine avec Laura. Si lui a changé après son accident, s'il a eu du mal à se retrouver ou à revenir vers les autres, il sait qu'il se trouve face à une personne les plus entières qu'il ait jamais connu. Il est face à Laura, sa Laura, sa meilleure amie. Celle à qui il a presque manqué révéler son histoire avec Aspen pour enfin pouvoir en parler avec quelqu'un. Laura, elle a toujours eu ce statut particulier dans son cœur alors... alors quand Noeh a compris qu'il était incapable de redevenir le même avec ses parents, sa jumelle, Aspen, Lorcan, il a préféré ne pas imposer le nouveau « lui » à Laura aussi. Cette simple idée avait suffi à lui glacer le sang. Et, à présent qu'il est face à elle, il commence à se souvenir pourquoi il peut rajouter cette décision stupide à sa déjà trop longue liste d'erreurs. Le ton tranchant qu'elle emploie pour lui répondre ne laisse aucune place au doute : elle lui en veut. Le pianiste savait que cet échange serait encore plus tendu que tous les autres ; car s'il y a bien une personne qui lui ressemble en de nombreux points, c'est Laura Hardy. Dans ses souvenirs, la Laura du lycée avait déjà son caractère bien à elle, Noeh n'est donc pas surpris de sentir que ce dernier n'a fait que se durcir et s’acérer avec les années. Son long soupir conclut cette première impression et la confirme dans le même temps.

La colère qu'il sent poindre fait naître un petit sourire sur les traits de Noeh. Au final, il est content qu'elle n'ait pas changé. Même si c'est étrange à vivre, à voir, ou même à décrire, ça lui donne l'impression d'être jamais parti. Il a jamais pris le chemin de la fac, quand Laura le regarde comme ça, il a jamais rencontré Adriel, quand elle s'agace, il est jamais passé par une malheureuse fenêtre, quand elle lui jette un tel regard empli de férocité. Non pas que ça l'amuse, mais quand même un peu. Ça lui fait du bien. Ça lui fait plaisir de voir qu'elle a peut-être besoin de laisser sortir des choses qu'elle retient depuis longtemps sans même prendre de pincettes, sans même attendre d'avoir commandé. C'est Laura. C'est juste la Laura qu'il a connu depuis tout gamin et qu'il lui a foutrement manqué durant tout ce temps. Acquiesçant ses dires, le cadet Callahan masque comme il le peut ce air soulagé et mutin qui pointe le bout de son nez, en guise de première réponse à ses mots qui en auraient froissé plus d'un. Mais pas lui, pas un Noeh qui connaît par cœur la personne qui se trouve de l'autre côté de la table à la nappe blanche entre eux. “Laura, plus rapide que son ombre. On a même pas encore échangé trois mots et tu veux déjà m'envoyer chier.” Les vieilles habitudes qui reprennent peut-être trop vite leur place ; quand ils étaient plus jeunes, l'adolescent qu'il était ne pouvait pas s'empêcher de la taquiner sur tout et n'importe quoi. Ce soir, ça peut peut-être l'aider à détendre un peu l'atmosphère. Ou alors la rendre assez électrique pour que Laura sorte tout ce qu'elle a sur le cœur encore plus rapidement qu'elle a possiblement déjà prévu de le faire.

Au final, t'as peut-être pas tant changé que ça...”, qu'il ajoute, venant coincer son dos contre le dossier de sa chaise. Jetant un coup d'oeil à sa main droite, masquée sous la table, il se décide enfin à venir déposer ses deux coudes sur la table, sa main gauche continuant de triturer le couteau à côté de son assiette. Sa main blessée vient se déposer sans plus de fioriture de l'autre côté, sur la belle nappe immaculée qui ne peut que souligner cette blessure la plus visible qu'il se traîne. “Moi je te le dis : j'suis content de savoir que toi, « ça peut aller ».” Son regard émeraude plonge dans le sien. Elle ne peut pas ne pas le croire, quand il la regarde comme ça. S'il a été à l'origine du premier sms qu'ils ont échangé, ça n'est pas pour rien. Elle va devoir comprendre que s'il avoue à un moment ou un autre qu'elle lui a manqué, ce ne seront pas des conneries pour se la remettre dans la poche – en supposant qu'elle l'ait déjà été un jour. Noeh, il veut retrouver cette relation qui lui tenait tant à cœur avant et qui lui sera nécessaire pour commencer enfin à se relever comme il désire le faire, pour de vrai, depuis qu'il a retouché à un piano en juillet. Il l'a eu, son déclic, il l'a eu, son moment. A présent reste à savoir si les ruines de ses relations passées et piétinées par son seul génie inimitable peuvent être reconstruites. “Si tu veux te barrer, tu peux. Je peux pas te retenir”, qu'il lâche, sans la quitter des yeux. “Mais maintenant qu'on est là tous les deux, et que t'as accepté qu'on se voit, ça serait bête de repousser encore ce moment inévitable.” Enfin, il se met à regarder ailleurs. Parce qu'un nouveau sourire malin envahit son visage, gagne ses traits et ses prunelles qui se voulaient pourtant sérieuses, avant qu'il ne lui donne une première idée de la marche à suivre à présent, si elle désire rester. Bien que Noeh se doute que Laura n'ait pas besoin du moindre conseil pour savoir ce qu'elle a à faire. “Tu peux me traiter de con, j'y suis abonné.
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Laura Hardy
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeJeu 2 Juin 2016 - 18:31




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mercredi, 7h12pm” Il y a toujours eu quelque chose de spécial dans ta relation avec Noeh. Un petit quelque chose de plus que tu n'as jamais su retrouvé ailleurs. Peut-être que c'est cet air fendant qui faisait en sorte que même lorsque tu montais sur tes grands chevaux, il ne mettait jamais longtemps à t'en faire descendre. Tu en as rencontré des baveux partout, tu en as côtoyé des grandes gueules, mais ça n'a jamais été comme ça a pu être avec le jeune Callahan. Tu te souviens encore du début de votre amitié. De ce grand mur que tu avais de forger autour de toi, ce mur que tu t'étais promise de ne jamais faire tomber, au risque d'être une éternelle âme solitaire. Noeh, il a fait des trous dans ton armure. Il est venu chercher des morceaux de toi tranquillement pas vite, sans que tu ne lui donnes la permission, mais sans que tu ne lui en empêches. Et il faut croire qu'il n'a pas eu peur de ce qu'il a pu découvrir. Que la pitié ne s'est pas déposée sur ses traits lorsqu'il a compris d'où tu venais, ou plutôt d'où tu ne venais pas. Il a su être patient, et compréhensif. Malgré les remarques douteuses et les blagues pourries, tu t'es attachée à lui. Noeh, tu le sais, il a été ton premier ami. Ton meilleur ami, pendant tellement longtemps. Ça n'avait pas besoin d'être fusionnel, ce n'était pas le grand amour, ça n'avait rien de charmant ou d'idéal comme amitié. Mais c'était sincère, c'était véridique, pleine d'humour et de caractères, comme vous pouviez l'être chacun à votre façon. Et à ce moment de ta vie, c'est exactement ce dont tu avais besoin. Tu avais eu besoin de lui pour sortir de ton impression que tu ne serais jamais plus que la fille de l'orphelinat. Cette petite frustrée avec une rage de vivre. Tu avais eu besoin de lui pour comprendre que la vie ne s'arrête pas à qui nous a placé ici bas. Que la vie se découvre, que la vie s'apprend par ceux qui sont placés dans notre chemin lorsqu'on en a besoin. Et il avait su être là, bien placé au bon moment. Jusqu'au moment où il ne l'était plus. Disparu. Sans raison, sans comprendre. Et tu avais repris tes bonnes vieilles habitudes de frustrée. Tu ne pouvais pas tout blâmer sur Noeh, même si ça aurait été facile de le faire. Il y avait eu ce fall out avec Lorcan aussi, la distance avec Aspen. Du quatuor, tu avais été surprise de constater que celle de qui tu étais restée la plus proche était Sam. Sam avec qui tu ne t'entendais pas particulièrement bien au début. Sam avec qui ça clashait plus que ça n'allait. Tu avais échangé un jumeau contre un autre, sans le vouloir, sans le demander. Et maintenant que le produit original semblait vouloir faire un retour dans ta vie, tu étais sur tes gardes. Et par dessus-tout, tu étais en colère, plus que tu ne voulais l'admettre.

« Laura, plus rapide que son ombre. On a même pas encore échangé trois mots et tu veux déjà m'envoyer chier. » Tu restes surprise de sa réponse, même si finalement, tu aurais probablement dû t'y attendre. Les années on peut-être passé, la distance a bien pu prendre de la place entre vous deux, mais Noeh demeure toujours cette smart mouth incapable de se retenir un commentaire bien placé. « Au final, t'as peut-être pas tant changé que ça.. » Tu continues de le regarder directement dans les yeux, indifférent à ce commentaire. Tu aimerais pouvoir dire sans aucun doute qu'il ne te connaît pas, qu'il ne te connaît plus, mais tu sais trop bien que ce serait mentir que de dire qu'il n'est pas encore aujourd'hui la personne qui te saisit le mieux. Et sur le coup, ça te fait littéralement chier. « C'est bon de savoir que tu te prends encore pour un expert sur ma personne. » Tu es sarcastique et soudainement, tu te demandes pourquoi tu as décidé de le rencontrer dans un endroit public où tu te retrouves obligée de contenir ta frustration à un minimum. C'est probablement pour le mieux, pour lui du moins. « Moi je te le dis : je suis content de savoir que toi, « ça peut aller. » Tu soupires, soudainement impatiente. « Oh arrête Noeh, t'en as rien eu à foutre dans les dernières années, fais pas comme si ça te tenait à coeur soudainement. » Tu sais que tu exagères, que tu en mets trop, que les choses n'ont pas pu être si simples que ça pour lui, comme elles n'ont pas été simples pour toi. Sauf que tu n'as pas envie de t'étendre sur le sujet. Pas envie d'être obligée de lui parler de Jake, de cette violence qui fait maintenant partie de ton quotidien. Pas envie d'entendre toutes ses explications sur le pourquoi du comment. Pas envie de lui offrir le bénéfice du doute. Pas envie d'être compréhensive ou fine ou peu importe. Ça n'a jamais été ton genre de toute façon. Tu figes sur place lorsque tu vois la main de Noeh se posé sur la table, mais tu essayes le plus possible de ne pas réagir. Tu veux t'en foutre. Si seulement c'était si simple. « Si tu veux te barrer, tu peux. Je peux pas te retenir. » Tu hésites à te lever. Tu hésites à le prendre au mot et partir sans te retourner. « Mais maintenant qu'on est là tous les deux, et que t'as accepté qu'on se voit, ça serait bête de repousser encore ce moment inévitable. » « T'as réussi à m'éviter depuis tout ce temps, qu'est-ce qui te fait croire que c'est soudainement inévitable? » Tu devrais vraiment penser à tourner ta langue trois fois dans ta bouche avant de parler, mais tu ne serais pas complètement toi si tu pensais avant d'ouvrir la bouche. « Tu peux me traiter de con, j'y suis abonné. » Tu roules des yeux. Parce que de le traiter de con ne fera pas revenir les années que vous avez perdu. Parce que de l'envoyer chier ne fera pas disparaître la distance qui s'est placée entre vous deux. En réalité, tu n'as aucune idée de ce qui est censée aidé dans une situation comme celle-là. Tu n'as jamais été très bonne en amitié. Encore moins pour essayer de les réparer. « J'ai peut-être pas changer Noeh, mais j'te reconnais plus. » Une vérité qui fait mal, une vérité qui fait peur. « On s'doit rien, j'le comprends bien ça. Mais j'ai jamais compris comment t'as pu me sortir de ta vie comme ça, sans explication. » Et c'est réellement ce qui fait le plus mal. ”

© charney

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Noeh Callahan
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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeSam 4 Juin 2016 - 11:47

Laura, elle n'a jamais pris de pincettes avec lui. Laura, si elle voulait garder le silence face à ses conneries, elle le faisait. Elle regardait ailleurs quand ça le l'intéressait pas, ce qu'il racontait, elle l'envoyait balader quand elle le trouvait trop lourd. Laura, elle y est jamais allée par quatre chemins avec lui, dès le début, et c'est ce qui avait aguiché la curiosité amusée de Noeh l'adolescent. Laura, elle connaît ses points faibles, elle les pointe du doigts sans outre-mesure. Laura, elle va pas nier qu'il a des torts ou minimiser ses fautes. Laura, elle reste juste Laura, quoi qu'il se passe, une chose que le Callahan comprend quand elle méprend ses réelles intentions, qu'elle préfère ne pas y croire, et que ça lui donne juste envie de la serrer dans ses bras pour la faire rager pour de bon et, qui sait, la faire sourire un peu. Tout ce qu'elle dit est vrai. Il a été le pire meilleur ami de tous les temps, dès lors qu'il a franchi les portes de l'université. Elle a plus que raison. Mais maintenant... maintenant il est peut-être temps de réparer un peu tout ça ? C'est son côté le plus égoïste qui refait surface, en débarquant de façon aussi abrupte dans sa vie à nouveau, mais si Noeh commence à s'arrêter à ça, il n'aurait pas eu fini de repousser ce moment. Ouais, il est égoïste, il a besoin d'elle, il a envie de recommencer à l'entendre lui parler, se confier, se reposer sur lui parce que c'est ce qu'il lui a promis quand ils étaient plus jeunes. Et oui, il sait qu'il renvoie l'image du gars qui, en ayant forcé les autres personnes qui lui tiennent à cœur à s'éloigner définitivement, cherche à renouer avec les fantômes du passé pour s'en sortir. Sauf que Laura, elle n'a pas ce statut et elle ne l'aura jamais.

Laura, Noeh y tient tellement qu'elle est celle qui ne l'a pas vu depuis trop d'années. La décevoir était l'une des nombreuses choses qu'il s'était juré de ne pas faire ; une des nombreuses choses auxquelles il a manqué. Il ne sait pas si on l'a prévenue pour l'hôpital, mais lui ne lui en a jamais parlé. Il ne l'a pas appelée, il ne l'a pas croisée, il l'a écartée comme un grand de sa vie pour ne pas voir la moindre réaction de pitié dans son attitude ou le plus petit choc dans ses prunelles. Ç'aurait été trop insupportable, exactement comme ça l'a été avec tous les autres. Malheureusement, Noeh sait que s'il ne lui explique pas du début à la fin ce qui a bien pu se passer dans sa vie pour qu'il creuse un fosse si immense entre eux, elle va se barrer. Elle va quitter ce restaurant et refuser de se contenter de son sourire narquois et de son envie de retisser ce lien si fort entre eux sans avoir eu vent de tout le reste. Logique, le pianiste est même certain qu'il aurait fait pareil. Parce qu'au final, ils ont toujours été un peu les mêmes, tous les deux. Ses réactions ne se font pas attendre. Évidemment qu'elle ne le croit pas, forcément qu'elle préfère repousser au loin les vérités qu'il tente de lui apporter. Ses jolis yeux clairs qui viennent échouer à deux reprises au-dessus de sa tête, ils font crisper le cœur du Callahan. J'te reconnais plus. Ça, il l'a souvent entendu. C'est peut-être pour ça qu'un sourire triste vient remplacer sa mine plus enjouée. “Si, j'te les dois ces explications”, qu'il ajoute sans attendre. Il répond vite pour ne pas qu'elle puisse penser qu'il n'est pas là pour ça. Après avoir fait un bout de chemin sans être capable de laisser les autres l'aider, Noeh a juste envie d'arrêter de repousser l'échéance. Il a besoin d'eux. Il a besoin de toutes ces personnes qui ont pu compter à ses yeux avant son accident, même s'il sent qu'après toutes les conneries qu'il a semé sur sa route, le chemin pour regagner leur confiance va être long. Et difficile. “J't'ai pas sorti de ma vie, Laura.” Au début, en tout cas, c'était pas lui. “Et si tu l'as ressenti comme ça, ça veut dire que toutes les personnes à qui j'ai fait le même coup pensent exactement pareil.” Son léger sourire continue d'être triste, son regard a soudain du mal à rester perché dans le sien. Noeh pensait pas qu'il aurait à évoquer ce qui s'est passé pour lui si tôt, mais à présent, impossible de se défiler.

Durant ce qui était supposé être mon avant-dernière année de fac, j'me suis mis en collocation avec un gars de ma promo. Il me semblait à peu près normal, on traînait souvent ensemble, j'avais rien à lui reprocher.” Ses épaules s’affaissent un peu, au moment où son dos trouve l'appui du dossier de sa chaise. “Tu sais à quel point j'peux être chiant, fallait bien quelqu'un avec les épaules solides pour me supporter.” Un brève mimique amusée vient rehausser ses traits fatigués, avant qu'il ne poursuive : “Sauf que ce gars, Adriel, il avait les épaules tellement solides que j'ai pas eu l'occasion de comprendre qu'il s'agissait d'un mutant. Les premiers mois, il n'a rien fait. Enfin je pense. Je m'en souviens très peu à cause de tout ce qui a pu se passer ensuite : il a juste... fait de moi une marionnette ? Adriel s'est amusé à modifier le moindre truc que je pouvais ressentir ou avoir dans la tête, à tel point qu'au bout d'un petit moment, j'ai des neurones qui ont cessé de se connecter là-haut.” Personne lui a encore dit que certains de ces fameux neurones se sont toujours pas retrouvés pour qu'il soit aussi idiot à faire du mal à ceux qui l'entourent, pourtant ça aurait sonné comme la plus stricte des vérités. “Sa mutation, c'était la persuasion...”, que Noeh souffle, plus doucement, en détournant le regard. Ce dernier va se perdre ailleurs, derrière elle, sur le côté, partout, sauf dans celui de Laura. Il sait pas s'il peut supporter le plus infime des jugements à ce sujet, alors il préfère prendre les devants et se détourner avant de sentir son cœur en pâtir. “Au bout d'un moment, j'rentrais plus au manoir. Il paraît que je passais tout mon temps avec lui mais j'ai aucun souvenir ; ou très peu. Je sais juste que c'était pas moi.” Et il insiste, sur ce point ; c'était pas lui. Si ses années de fac s'étaient bien passées, il aurait donné des nouvelles. Il serait passé la voir les week-ends où il rentrait, ils auraient passé de longs moments à se raconter mutuellement ce qui se passait dans leurs quotidiens respectifs. C'est tout ce qu'il voulait, Noeh, quand il avait encore un peu de pensées et d'envies qui lui appartenaient. Seulement, il a dû avoir le malheur d'évoquer toutes ces personnes qui l'attendaient à Radcliff, toutes ces attaches qu'il avait là-bas et aussi toutes les choses dans son comportement qu'il commençait à regretter... et il suppose que ça n'a pas dû plaire.

A ce moment-là, c'est pas moi qui ai décidé de couper les ponts. Il m'a juste isolé des bonnes personnes : toutes celles qui commençaient à comprendre qu'un truc déconnait. Jusqu'au moment où Sam est venue m'voir, à la fac, et que pour s'barrer en paix, Adriel a décidé de me faire passer par la fenêtre de la chambre. On était au quatrième étage de la résidence.” Voilà, comme ça c'est dit. Le mauvais souvenir est passé, on en parle plus. Noeh a pas envie que la douleur revienne, il ne veut pas non plus que ses cauchemars recommencent à se faire plus récurrents, comme après sa sortie de l'hôpital. Aujourd'hui, il va mieux. Il se remet doucement de son accident mais il sent que ça commence à venir : la preuve avec sa jambe qui n'a plus besoin d'aide, la preuve aussi avec sa passion pour le piano qui refait surface. Un petit sourire victorieux, qu'il n'aurait jamais eu il y a encore peu, vient se loger sur ses lèvres. “Mais j'suis coriace”, qu'il lance, avec un haussement d'épaules en prime. “Je suis juste resté dans le coma pendant un mois environ.” Ses prunelles ne retrouvent toujours pas celles de Laura pour s'y perdre, ou s'y retrouver, mais dérivent vers sa jambe le temps d'une courte seconde. “Jusqu'à y'a quelques jours je me déplaçais avec une béquille parce que ma jambe gauche ne répondait plus correctement. Ça va mieux.” Poussant un soupir, il relève devant lui sa main encore blessée. “Et ça, c'est ce qui m'a empêché d'approcher un piano pendant plus d'un an. Ce qui m'empêche toujours d'en jouer comme j'en ai envie.” Là, il peut pas retenir un sourire nostalgique. Quand il s'est réveillé, dans sa chambre d'hôpital, et qu'il a vu les dégâts, il a juste eu envie de crever. Son seul désir était de trouver un moyen pour tomber de son lit, se faire mal pour de bon, se blesser à vie, se condamner à la Mort sans plus rien vivre avant. L'image qu'il avait de lui était tellement détruite que même les regards des médecins, aussi professionnels soient-ils, l'obligeaient à fermer les yeux férocement pour ne pas craquer. Cette idée malmenée qu'il peut avoir de sa personne, à présent, elle n'est pas redevenue celle qu'elle était avant, elle ne renouera sans doute jamais avec. Noeh doit juste s'y habituer, comme il doit le faire avec toutes les choses qu'Adriel a détruit dans sa vie en à peine deux ans. “Je t'ai pas appelé, comme j'ai pas appelé Aspen ou Lorcan, et comme je n'ai pas appelé Sam, même si elle m'a pas laissé faire bien longtemps. J'voulais pas vous voir. Aucun d'entre vous. Et j'avais pas envie que vous me voyiez comme ça”, que le Callahan conclut finalement. “J'avais juste envie de vous voir continuer vos vies sans devenir un...Poids mort ? Un boulet à leurs chevilles ? Un peu de tout ça. Sans même prononcer un mot, l'expression dégoûtée de son visage trahit à merveille sa pensée. “J'suis désolé, Laura. J'aurais jamais dû te faire ça.
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Laura Hardy
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeMar 14 Juin 2016 - 23:27




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mercredi, 7h12pm” Tu repenses aux dernières années. Tu repenses au trou géant que l'absence de Noeh a laissé dans ton univers. Tu repenses à ce que c'était avant lui, à la gamine de l'orphelinat sans amis au tempérament de feu. Celle qui ne se laissait approcher de personne, celle qui frappait plus fort qu'elle ne se laissait frapper. Tu repenses à celle que tu as pu devenir grâce à sa présence dans ton quotidien. Tu penses à toutes ces semaines qui ont passé, sans que tu ne lui laisses une vraie place dans ton quotidien alors que lui, il continuait tout de même de trouver ne serait-ce qu'un petit trou pour apprendre à te connaître, à t'apprécier. Et plus le temps a passé, plus il te comprenait. Plus il a su faire tomber les murs que tu avais mis tellement de temps à construire autour de toi. Et quand il est sorti de ta vie, tu lui en as tellement voulu de t'avoir forcé à lui faire confiance, à l'avoir laissé prendre tellement de place et d'importance dans ton univers que d'être sans lui maintenant, c'était encore bien pire que d'être sans lui avant. Parce que tu avais désormais connu ce que c'était que de pouvoir compter sur quelqu'un, tu savais comment ça pouvait faire du bien à l'âme et à l'esprit de savoir que peu importe ce que la vie pouvait placé sur ton chemin, il y aurait toujours au moins une personne pour te soutenir. Noeh avait promis d'être cette personne, et du jour au lendemain, il ne l'était plus, tout simplement. Et tu acceptais tellement mal cet abandon inexpliqué. Tu acceptais mal que par dessus-tout, ce soit le silence qui prenne le dessus sur tout ce que vous aviez pu partager en quelques années. Et tu acceptais mal de réaliser que soudainement, tu n'avais plus personne à qui parler de ce que tu voyais comme une trahison. Tu aurais pu en parler à Sam ou même à Aspen, mais quelque chose t'en empêchait. Peut-être était-ce les liens qu'elles même avaient avec le jeune homme ou tout simplement parce que même si tu t'entendais très bien avec les deux jeunes femmes, rien ne comparait vraiment avec l'amitié que tu avais pu développer avec Noeh. « Si, j'te les dois ces explications. » Tu roules des yeux, les deux mains sur la table, prête à te lever, et pourtant tu restes sur place. Ton regard perdu dans le sien, tu laisses finalement tomber tes bras le long de ton corps alors que tu entends la suite, un peu impatiente, mais aussi un peu exaspérée. Exaspérée d'avoir été obligée d'attendre si longtemps avant qu'il ne ressente le besoin de finalement faire les premiers pas, si on peut le dire ainsi. « J't'ai pas sorti de ma vie Laura. » Tu le regardes l'air de dire à d'autres Callahan, tusais très bien ce que tu as fait, mais tu restes silencieuse alors qu'il reprend rapidement la parole. « Et si tu l'as ressenti comme ça, ça veut dire que toutes les personnes à qui j'ai fait le même coup pensent exactement la même chose. » Mais la réalité, c'est que tu t'en fiches bien des autres. Tu t'en fiches de savoir comment les autres ont vécu l'absence et le silence du jeune homme. Tu t'en fiches de savoir qui à le plus souffert du virement de cette situation. « Sauf que j'étais pas censée être comme les autres Noeh. » Tu sais que ça sonne étrange, limite possessif, mais tu sais aussi que Noeh, il va comprendre. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté dans votre relation, Callahan et toi, ça n'a jamais été plus loin que de l'amitié. Mais c'était tellement puissant, tellement fusionnel, que tu as eu l'impression de perdre une partie de toi pendant trop longtemps. Et d'être aussi vulnérable face à quelqu'un, c'est quelque chose que tu tolères très peu, que tu tolères trop mal. Alors tu es là, à le regarder, à espérer que ça s'arrête, mais vouloir que ça continue. Plus mêlée que jamais.

Et puis soudainement, tout prend place. Plus les mots filent de la bouche du jeune Callahan, plus tu comprends de choses. Quand il te parle du mutant et de son pouvoir, tu ne peux t'empêcher de faire une grimace. Tu ne peux t'empêcher de te dire que si tu avais été là, si tu avais été ne serait-ce qu'un peu plus présente dans la vie du jeune homme, tu aurais peut-être pu t'en apercevoir, tu aurais peut-être pu l'aider, le sortir de cet impasse duquel il était prisonnier depuis si longtemps sans même s'en rendre compte. Et puis soudainement, toute cette colère que tu redirigeais sans cesse vers lui, tu ne peux t'empêcher de te la mettre sur les épaules. Tu ne pouvais que penser que si tu avais essayer un peu plus de rester dans sa vie à ton tour, il ne lui serait peut-être pas arrivé toutes ces choses. Plus il parle, plus tu te sens mal. Plus il parle, plus les questions défilent dans ton esprit, mais tu te contentes de demeurer silencieuse, de prendre chacune des explications qu'il t'offre et d'essayer de construire le casse-tête de ce qui s'est passé dans les dernières années. Quand il parle de son accident, tu ne peux t'empêcher de passer tes mains sur les bleus qui couvrent ta peau. Tu ne ressens rien en ce qui concerne la douleur, tu ne l'as jamais ressenti. Tu ne sais pas ce que c'est d'avoir mal, du moins physiquement. Mais tu ressens l'abus, le pouvoir que Jake a sur ta personne, et pendant quelques instants, tu peux te mettre un peu trop facilement dans les chaussures de Noeh. Il ne te regarde plus, depuis un moment déjà, mais de ton côté, tu continues sans cesse de l'observer, le moindre de ses mouvements, de scanner chaque petites choses qui est désormais différentes chez lui. Ses jambes, sa main. Il a été un mois dans le coma, et toi, tu ne savais rien. Rien de rien. Tu vivais ta vie sans te douter que non loin de là, ton meilleur ami avait peut-être besoin de toi. Mais comment est-ce que tu aurais pu savoir? Comment est-ce que tu aurais pu te douter de tout ça alors que le temps avait filé, que l'eau avait coulé sous les ponts et que dans ta tête, lui et toi, c'est comme si vous n'aviez jamais été? Tu retiens un soupir, ravale tes questions, tes soucis, ce tourbillon qui t'habite alors que tu écoutes la fin du récit du jeune homme. « Je t'ai pas appelé, comme j'ai pas appelé Aspen ou Lorcan, ou comme je n'ai pas appelé Sam, même si elle m'a pas laissé faire bien longtemps. J'voulais pas vous voir. Aucun d'entre vous. Et j'avais pas envie que vous me voyiez comme ça. » « Comme quoi? » La réplique est sortie comme ça, sans que tu n'y penses. Et puis bon, ce n'est pas comme si Noeh te connaissait comme quelqu'un qui ne dit pas ce qu'elle pense. « Comme un indésirable? Comme un invalide? Allez Noeh, dis-là la raison qui t'a empêché de reprendre contact avec moi pendant.. Combien de temps depuis que tu es réveillée? » Tu es fâchée, plus que tu ne pensais l'être vraiment après tout ça. Il y a certaines choses que tu comprends, tu es prête à accepter, d'autres qui passent légèrement moins bien, clairement. « J'avais juste envie de vous voir continuer vos vies sans devenir un.. » « Allez, dis-le. » Tu le regardes sévèrement, tu le forcerais presque si tu pouvais. Tu devrais être douce, tu devrais être fine. C'est difficile tout ça, tu sais trop bien que ça n'a pas dû être facile pour lui de s'exprimer sur le sujet comme il vient de le faire, et pourtant, tu restes de glace. Sévère, indifférente, froide. Parce que malgré toi, avec les années, la carapace, elle a repris sa place d'origine, au plus grand désespoir du brun devant toi. « J'suis désolé, Laura. J'aurais jamais dû faire ça. » « Non en effet, t'aurais pas dû. » Tu le répètes comme si c'était un simple fait, mais tu déglutis difficilement alors que tes yeux ne quittent pas les siens. « Alors quoi, maintenant que t'as déballé ton sac, j'suis censée avoir pitié de toi et faire comme si les dernières années avaient pas existé? » Tu échappes un rire qui se veut plus méchant que nécessaire. Aucune compassion. « Tu sais que j'fais pas dans la pitié Noeh. Surtout pas pour toi. » Avant peut-être. Parce que t'étais le plus important. Tu pourrais sûrement l'être encore. Mais j'suis rancunière et j't'en veux si fort, si seulement tu pouvais le comprendre..

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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeMer 29 Juin 2016 - 1:38

Noeh savait qu'en provoquant le destin, les choses pouvaient ne pas se dérouler aussi bien qu'il voulait l'imaginer. Encore plus quand dans ce destin s'incluait sa meilleure amie, cette fille prénommée Laura qui avait réussi à l'atteindre en plein cœur grâce à son caractère aussi direct que le sien. Pour renouer avec le passé, ce fameux passé avec lequel il doit faire la paix pour pouvoir avancer à ses côtés ensuite, il doit en passer par là. Il doit se confronter à la déception et la colère, et celles de Laura font partie des plus douloureuses. C'est en tout cas ce qu'en ressent le pianiste alors qu'elle cherche à le pousser à l'aveu. Comme il l'a dit à son arrivée, il y a des choses qui ne changent pas. Chez les deux meilleurs amis, c'est ce besoin flagrant de pousser l'autre – les autres – dans leurs retranchements plutôt que de laisser percevoir ce qu'ils ont sur le cœur. La jeune femme a toujours été la plus dure du duo, mais ce comportement défensif est si semblable à celui du Callahan que ce dernier ne peut que l'identifier sans outre-mesure. “Arrête...”, qu'il souffle, en détournant le regard. Pour la première fois depuis longtemps, Noeh cherche à remettre la main sur sa langue bien pendue. Face à la sévérité de la blonde, cette dernière s'est évanouie. Il n'a plus les mots, le Callahan, ni même l'attitude, d'autant plus qu'il sait que Laura n'est que la première sur sa liste de personnes face à qui s'excuser. En temps normal, être repoussé ainsi aurait valu à son interlocuteur un beau regard noir et une répartie cinglante... mais il sait le mériter. Elle a souffert de son absence et ne peut le reprendre dans sa vie en un claquement de doigts. C'est ce qu'il désire par-dessus tout, c'est ce qu'il n'aura assurément pas.

Poussant un soupir, Noeh se met à secouer la tête. Ça, il ne veut pas le dire. Il refuse de lui laisser entendre la suite. C'est pas... elle mérite pas d'entendre ça. Personne ne le mérite, personne ne doit le vouloir, d'ailleurs, pourtant Laura réclame l'entente de sa pensée entière. Ce sont d'abord ses mâchoires qui se contractent douloureusement, tandis que ses pensées ont dans l'idée de le faire diverger vers un tout autre sujet. Tout, sauf évoquer l'état dans lequel il se sent depuis qu'il est sorti du coma. C'est pas glorieux, ni intéressant. C'est déprimant et inutile, complètement annexe par rapport à ce qu'il est venu faire ici ce soir. Toutefois, Callahan comprend qu'il ne va pas avoir le choix. Elle insiste, persiste et signe. “Je voulais pas devenir le gars complètement détruit à l'intérieur juste bon à regarder les autres chialer sur son sort.” C'est ce qu'elle voulait, de l'agressivité ? Que sa fameuse carapace à lui se reforme trop tôt pour faire oublier la seconde suivante pourquoi il l'a faite venir ici ? Et bien ça fonctionne, du moins les premières secondes. “Mais comme tu fais pas dans la pitié, tu peux pas comprendre.” Un haussement d'épaules, et le jeune homme se remet à secouer la tête. Pas maintenant, c'est pas le moment. T'es là pour t'excuser, pas pour jouer au con. “J'ai-”, qu'il laisse entendre, parvenant à redresser ses prunelles dans les siennes.

J'ai pris la décision de pas t'infliger tout ce qui s'est passé pour moi. Tu peux m'en vouloir autant que tu veux, t'arriveras pas à me faire regretter ça. Je me doutais que le silence radio causé par Adriel avait déjà foutu en l'air beaucoup de trucs, trop même, alors j'ai continué là-dessus parce que tu-” “Tu es la personne de trop à qui je voulais pas montrer les conséquences de ma plus grosse connerie.” A savoir avoir accordé sa confiance à n'importe qui. Ou encore, avoir suivi aveuglément cette idée farfelue de ne jamais suivre correctement les entraînements de ses parents ou de son oncle Caïn. Puis aussi le choix de se barrer à l'université pour oublier une histoire qui lui a lacéré le cœur... Toutes ces choses, elles ont aidé à confectionner ce qui lui est arrivé. Si Adriel a réussi à rentrer dans sa vie, dans son esprit, pour faire de lui une marionnette grandeur nature, c'est parce que son état général le permettait. C'est de sa faute. Du début à la fin, il a merdé et, à présent, il doit assumer des conséquences toujours plus éprouvantes au fil des jours. “T'as jamais été comme les autres, Laura.” Un sourire triste passe sur ses traits. “Depuis le coup de poing, t'as jamais été comme les autres et ça changera pas.” Il se racle la gorge, pour chercher à se donner un peu plus de contenance. A force d'être face à une Laura à la mine si déterminée à rien laisser passer, c'est qu'il commence à vraiment se prendre pour un pauvre gamin incapable d'aligner deux mots sensés sans trébucher. “Les dernières années ont existé. On peut pas revenir en arrière, je le sais, mais tu m'emmerdes, tu piges ? J'ai déconné et, même si ça va prendre du temps, j'vais aller mieux et je vais pas te lâcher.” Si elle, elle est capable de le repousser, lui, il est capable de s'accrocher. C'est le seul moyen qu'a jamais trouvé le pianiste pour être certain de ne jamais perdre les personnes qui lui sont chères : les emmerder jusqu'au bout, les avoir à l'usure, pour qu'ils ne puissent pas l'oublier. “Et même si tu continues à m'en vouloir toute ta vie, je serai là. Je te l'ai promis.” Noeh sait que ses promesses peuvent donner l'air d'avoir été prononcée en l'air, sans véritable réflexion et sincérité derrière, mais c'est faux. S'il y a bien une personne qui promet et qui tient ses promesses, malgré sa capacité à toujours tout gâcher, c'est bien lui.
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeLun 8 Aoû 2016 - 2:31




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mercredi, 7h12pm” « Arrête… » Mais tu n’arrêtes pas. Tu n’arrêteras pas. Parce que tu es comme ça, à toujours vouloir aller au bout des choses. Tu ne dis pas les vérités seulement à moitié, tu dis tout ce que tu penses, et tu ne prends pas de demi-mesure. Tu ne prends aucun détour, tu ne fais pas dans la douceur et dans la pitié. Surtout pas en ce qui concerne le jeune Callahan qui te fait face. Dès le premier jour, vous aviez bien mis le ton sur ce que vous attendiez l’un de l’autre. Et tout avait été clair entre vous et au fil du temps, tu avais su te fier sur lui. Compter sur lui. Lui faire confiance, le laisser entrer dans ta vie comme personne d’autre n’avait pu le faire avant. Et fuck, tu voulais tellement croire que lui ne te laisserait jamais tomber. Jusqu’au silence radio, jusqu’à cette absence qui est devenue de plus en plus lourde, entre chaque message sans réponse, chaque appel pas retourné. Il y a une petite voix dans ta tête qui te dit encore et encore de te calmer, de le laisser parler, d’être compréhensive pour une fois, sauf que tu n’arrives tout simplement pas à la laisser prendre plus de place, prendre le dessus sur ta colère qui te mène depuis que tu as posé les pieds à la pizzeria. « Je voulais pas devenir le gars complètement détruit à l’intérieur juste bon à regarder les autres chialer sur son sort. » Son regard est aussi dur que le tien, vos yeux ne se quittent pas et tu as finalement l’impression que vous allez quelque part. Que le mauvais qui a fait son nid entre lui et toi sort finalement, pour le meilleur ou pour le pire. Et tu sais trop bien que cette agressivité qui monte, elle est dangereuse. Parce que Laura, tu es forte et impulsive. Parce que tu as cette putain de mauvaise habitude d’agir avant de réfléchir. Et que Noeh aura beau être le meilleur ami que tu n’as jamais eu, la rancune et la rancœur que tu ressens à l’instant n’en ait pas diminué par ce fait. C’est un peu comme si en ce moment, sous vos yeux haineux, se jouait une partie de qui a le plus mal, de qui a le plus souffert entre vous deux. Et ni un ni l’autre n’est prêt à céder la victoire à l’autre. « Mais comme tu fais pas dans la pitié, tu peux pas comprendre. » Et ta main part, comme ça, sans que tu n’aies le temps d’analyser ce qui est en train de se passer. Il y a plusieurs regards qui se retournent vers vous, le bruit de ta main contre sa joue alarmant une bonne partie du restaurant. Tu sens le picotement dans ta main, mais tu ne ressens pas la douleur. Tu ne l’as jamais ressenti. Tout ce que tu es en mesure de comprendre, c’est la rage et la colère que tu craches incessamment au visage du jeune homme. « T’es un bel enfoiré Noeh Callahan. » Et pendant quelques secondes, vous restez là, à vous regarder droit dans les yeux et tu te demandes comment vous avez pu en arriver là.

« J’ai pris la décision de pas t’infliger tout ce qui s’est passé pour moi. Tu peux m’en vouloir autant que tu veux, t’arriveras pas à me faire regretter ça. Je me doutais que le silence radio causé par Adriel avait déjà foutu en l’air beaucoup de trucs, trop même, alors j’ai continué là-dessus parce que tu.. Tu es la personne de trop à qui je voulais pas montrer les conséquences ma plus grosse connerie. » Tu soupires soudainement à l’écouter parler, comme si tu refusais d’entendre ce qu’il essayait désespérément de te dire. Parce que tu détestes la décision qu’il a prise, cette décision qu’il a prise pour toi, sans se soucier de penser à ce que toi, tu devenais de ton côté, sans chercher à savoir ce que toi tu devenais, ce que la vie t’affligeait quotidiennement. « T’avais pas le droit de choisir pour moi. De décider de m’épargner. Et t’as surtout pas le droit de me dire que tu l’as fait pour moi. Tout ce que tu as décidé Noeh, tu l’as fait en pensant à toi, et seulement qu’à toi. Parce que si tu avais pensé à moi ne serait-ce qu’un peu, si tu avais pensé à ta sœur ou à Aspen, jamais, au grand jamais tu ne nous aurais couper de ta vie aussi longtemps. » Tu n’es pas une fille de beaucoup de mots, mais parfois, tu sais que tu n’as pas le choix de dire et de montrer ce qui est en train de te manger de l’intérieur. Parce que ça fait tellement longtemps que ça te pourri l’existence, que ça te tue par en dedans et tu as besoin de crier ta rage, tu as besoin de te défouler sur quelqu’un et Noeh, il est la victime parfaite. « T’as jamais été comme les autres, Laura. » Tu n’as pas envie d’entendre ça, pas envie de t’attarder plus longuement sur le sujet, parce que ça te fait trop mal. Trop mal de penser à ce que tu as déjà été, à ce que tu n’es plus. Et sans savoir ce qu’il y aura ensuite, on dirait tout simplement que tu ne sais pas à quoi t’accrocher. « Depuis le coup de poing, t’as jamais été comme les autres et ça changera pas. » Tu roules des yeux, prête à te lever. Prête à te sauver, prête à partir sans te retourner. Sauf que tu hésites encore, tu ne vas pas au bout de ta pensée, pour une raison que tu ignores. Mais tu ne peux t’empêcher de hocher de la tête. Parce que tu ne le crois pas, tu ne le crois plus. « Ça a déjà changé Noeh. Tu penses que tu peux reprendre le silence depuis tout ce temps? Souvent, j’me dis que j’aurais dû t’ignorer lors de ce putain de cours de science. » Tu ne sais pas si tu le penses. Tu n’oses même pas imaginer de quoi aurait pu avoir l’air tes denières années de lycée si ce n’avait pas été de Noeh, de Lorcan, d’Aspen et de Salomé. Mais dans les derniers mois, tu en es venue à te demander si ça en valait vraiment la peine, de s’ouvrir aux autres et de tomber de haut comme ça. De s’attacher pour seulement mieux pouvoir se taper dessus ensuite, comme aujourd’hui. « Les dernières années ont existé. On peut pas revenir en arrière, je le sais, mais tu m’emmerdes, tu piges? J’ai déconné et, même si ça va prendre du temps, j’vais aller mieux et je vais pas te lâcher. » Tu es encore là, à moitié debout et à moitié assise, et tu te demandes si tu as envie de l’écouter, si tu as envie de lui donner cette chance. Tu n’oses plus le regarder directement dans les yeux, tu te sens faiblir, minute après minute, seconde après seconde, et tu n’aimes pas cette vulnérabilité qui refait surface, celle que tu caches normalement si loin au profond de toi-même. « Et même si tu continues à m’en vouloir toute ta vie, je serai là. Je te l’ai promis. » Et c’est les paroles qui te font éclater. Tu te lèves, et sans penser plus longuement, tu enlèves ta veste qui lui fait découvrir tes bras et le haut de ta poitrine qui sont parsemés de bleus. Tu ne ressens pas la douleur de ces blessures qui habitent ton corps, mais le dommage reste le même. Et ça, c’est la triste réalité de ce qui a été raté par ce supposé meilleur ami. « Te fais pas d’idées, Noeh. Ta promesse, y’a longtemps que tu l’as brisé. »

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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeJeu 18 Aoû 2016 - 2:08

Il va avoir une marque, demain. Les prochains jours aussi, sans doute, évidemment. Néanmoins, Noeh s'en fout. Il l'a mérité, cette claque partie sans prévenir. Il a tenté la provocation pour déclencher une réaction, ça n'a pas loupé. Au moins, Laura n'a pas perdu de sa poigne. Elle n'a pas laissé de côté sa détermination, non plus, cette décision sans détour pour lui faire comprendre à quel point il a merdé, du tout au tout. Les mots sont aussi équivoques que le coup. Il n'est qu'un bel enfoiré. Que peut-il être de plus ? Il a disparu, du jour au lendemain, il essuie les pots cassés de toutes ces choses qui se sont déroulées pour lui sans broncher – ou presque. Il voudrait essayer de le faire, mais pour un Noeh au caractère difficilement habitué à la simple idée de se plier aux autres, les choses restent longues et complexes à se mettre en place. En particulier quand en face de lui se trouve Laura. Laura, cette fille aux mots aussi acerbes que les siens, à l'histoire plus difficile que la sienne, au cœur plus grand que celui qu'il a décidé de lui ouvrir, bien qu'elle ne l'assume pas, qu'elle refuse cette évidence qu'il a deviné chez elle dès les premiers moments passés à ses côtés. Malgré cette gifle qu'elle n'a pu retenir, le Callahan sait qu'il la retrouve peu à peu dans cette relation terrible et originale qu'ils ont développé tous les deux au lycée. C'est pas banale, c'est un peu bancal, mais c'est eux. Et la jeune femme aura beau dire le contraire, ils n'ont pas changé, au fond, ou alors les souvenirs reviennent à la vitesse de la lumière lorsqu'ils sont au contact l'un de l'autre. Ajouter à cela le fait que Laura sait à la perfection toucher le point sensible du grand Noeh, et le tour est joué. - Dis pas ça, qu'il marmonne, tel un enfant agacé de ne pas obtenir ce qu'il veut. C'est qu'il aimerait l'entendre dire autre chose qu'une connerie pareille. C'est faux. Ce qu'elle sous-entend, le fait qu'elle aurait pu ne pas lui prêter la moindre attention, ce fameux jour de lycée où il lui a sorti la tête de son livre de cours d'une façon peu commune, histoire d'amuser un peu la galerie, elle ne peut pas réellement le penser. Elle ne peut pas regretter cette décision, c'est un truc qu'il ne supportera pas. C'est un aveu qui le blesse plus que le coup physique, c'est un choc bien plus douloureux à encaisser. Ça se sent dans le regard peiné de Noeh, dans son envie de reprendre la parole pour toujours plus tenter d'arranger les choses entre eux, dans ses épaules qui se sont affaissées malgré lui.

Le fils Callahan ne trouve alors rien de mieux que de rappeler sa promesse. C'est tout ce qui lui reste. Tout ce qu'il a en stock pour faire ouvrir les yeux à Laura, mais aussi pour la faire rester un peu plus auprès de lui, plutôt qu'indécise quant à savoir si elle doit l'abandonner là maintenant ou dans cinq minutes. Noeh savait que cette première discussion serait difficile, seulement il ne l'imaginait pas à ce point, grand naïf qu'il avait décidé d'être en se pointant dans cette pizzeria, presque comme une fleur. Mais quand il la voit soudain se redresser brusquement, s'élever devant lui, son cœur se serre. Elle va partir. Elle va quitter le restaurant et ne plus jamais revenir. Il l'a définitivement perdue, sa Laura, et il ne sait plus ce que c'est, un monde sans elle. Sauf que Laura ne part pas. Elle reste debout, défait cette veste qui couvrait ses épaules, le haut de ses vêtements en-dessous, et la vision qui s'offre à Noeh le cloue sur sa chaise. Les bleus sont nombreux. Ils se sont frayés comme un chemin sur sa peau, tel un petit Poucet venu marqué son territoire pour ne pas se perdre sur le chemin du retour jusqu'à chez lui, sauf qu'ici rien n'a la tête d'un conte. Plusieurs secondes s'écoulent, dans un silence de mort, avant que le futur ex-étudiant ne se relève brusquement à son tour. Une douleur vive vrille l'intérieur de sa jambe gauche, à laquelle il ne prête aucune attention. Comblant rapidement la distance entre lui et la jeune femme, le Callahan désigne la sortie de la pizzeria d'un regard sombre. - Tu bouges. Son regard a des airs de défi. Qu'elle ose refuser. Qu'elle ose ne pas faire le moindre pas pour le doubler, avant qu'il ne la suive jusqu'à l'extérieur, et il ne répondra plus de lui. Se foutant ouvertement du fait qu'il n'a plus le droit de la traiter comme sa meilleure amie depuis longtemps, cette fille qu'il s'est juré de protéger envers et contre tous, Noeh reste aveuglé par ces bleus qui lui font mal rien qu'à les regarder, avant que ses prunelles ne s'ancrent avec férocité dans ceux de la blonde. - Tu bouges Laura. La poussant de sa main, il se fiche également de se montrer trop brusque avec elle. Elle voulait une réaction ? Elle voulait des remords ? Elle va en avoir. Une fois à l'extérieur, après être passé devant le gérant du restaurant, suspicieux quant à leur attitude, il ne leur faut pas longtemps pour se trouver à l'abri des regards, dans une petite ruelle en face de la pizzeria.  

- Qui t'a fait ça ?! Noeh pose sa question en haussant le ton. Il s'en veut de lui parler de la sorte, mais il la connaît. Il sait que s'il ne se confronte pas à elle, il repartira ce soir sans réponse. Il devra se contenter de ce souvenir malheureux qu'elle vient de placer dans son esprit et il n'aura pas d'autre choix que de faire avec. Sauf qu'il est hors de question que les choses se passent ainsi. Il n'a pas été là. Il n'a pas été présent durant tout ce temps, mais ce soir il est là. Il est bel et bien devant elle et il n'est pas prêt de lâcher l'affaire. - QUI ?!, qu'il hurle en ne lâchant pas Laura du regard. Peut-elle deviner la fureur qui fait s'agrandir ses pupilles ? Peut-elle constater la colère qui fait trembler ses épaules ? Et bien qu'elle s'y habitue, car tant qu'elle restera muette, il ne changera pas de comportement. Qu'importe qu'il passe pour le salaud de l'histoire, il veut bien incarner ce personnage si cela peut éviter au véritable salaud de s'en sortir. - RÉPONDS ! Sa voix résonne une nouvelle fois au cœur de la ruelle, alors qu'il vient de faire un nouveau pas vers Laura. - Tu me réponds pas, tu rentres pas chez toi, c'est simple. S'il y a bien une chose qu'il a retenu des entraînements, c'est que la menace peut parfois servir. Et connaissant le jumeau Callahan et sa difficulté à se détacher d'une idée s'étant glissée dans son esprit, inutile de dire que les négociations peuvent être longues et épuisantes. S'imaginer renvoyer Laura chez la personne qui ose lui faire ça n'est même pas envisageable. - Qui, Laura ?, qu'il cherche à s'apaiser, malgré la légère crispation de ses mâchoires qui continue à être efficiente.
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Laura Hardy
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 23:16



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mercredi, 7h12pm” « Dis pas ça. » Tu ricanes méchamment, parce que tu n'as pas l'intention de le reprendre. Comme tu n'as pas l'intention de regretter la claque qui vient de partir sur son visage, laissant une marque rouge et enflée sur sa joue. Tout comme tu ne regretteras jamais le coup de poing et le nez cassé quand vous étiez encore au lycée, malgré ce que tu dis à voix haute, dans la simple intention de blesser le jeune homme devant toi. Parce que tu ne sais pas comment faire taire cette rancune en toi, qui t'habite et te ronge depuis tellement longtemps déjà. Tu ne sais pas comment tu es censée accepter les petites excuses du jeune homme qui te fait face et prétendre que toutes ces années ne se sont pas écoulées, qu'elles n'ont pas laisser un trou gigantesque entre vous deux. Parce que c'est la réalité. La putain de réalité sur laquelle tu ne peux pas fermer les yeux, même si ce serait tellement plus simple de le faire et de passer à autre chose. Parce que malgré ce que tu voudrais faire croire au jeune Callahan, tu as besoin de lui. Tellement besoin de lui, plus que jamais auparavant alors que ta vie ne fait plus aucun sens. Entre cette nouvelle sœur, et Jake, les marques sur ton corps, la douleur constante que tu ressens dans ce monde qui ne veut rien savoir de toi, tu as besoin d'un point d'ancrage. Tu as besoin de savoir que quelqu'un, quelque part, te retient. Et avant, ce quelqu'un, ça aurait été Noeh, sans aucune hésitation. Mais les emmerdes vous suivent tous les deux comme si vous en étiez des aimants, et au lieu de vous accrochez l'un à l'autre, il a décidé de vivre ces emmerdes tout seul de son côté, te forçant de la même façon à vivre les tiennes seule à ton tour. Et pour ça, pour cette stupide raison, tu te demandes vraiment si tu vas être en mesure de le pardonner un jour. Sauf que tu te la joues plus dur que tu ne l'es Laura, alors que tu laisses tomber tes vestes à tes côtés, laissant découvrir les marques de cette violence qui fait partie de ton quotidien. Tu es douée pour camoufler, douée pour que personne ne réalise l'étendu des dégâts de ta vie personnelle. Et pourtant là, devant celui qui est censé être ton meilleur, tu étales ton mal. Tu l'étouffes dans ta douleur ne serait-ce que pour te sentir moins mal de lui en vouloir encore autant. Et ça fonctionne, ce plan malsain qui vient de te passer en tête, alors que la colère et l'incompréhension prenne place dans le regard du brun. Il se lève et tu regrettes de ne pas être déjà partie alors que sa voix s'élève dans le restaurant, juste assez fort pour que toi tu puisses l'entendre. « Tu bouges. » Tu ne réagis pas, tu ne lui accordes même pas un regard parce que tu n'as aucune intention de faire ce qu'il te demande. T'es pas sa chose. T'as pas à lui obéir. Pas à lui du moins. « Tu bouges Laura. »Tu sens sa main dans ton dos qui te force à sortir, et tu dois serrer des poings contre ton corps pour ne pas lui envoyer une autre droite bien méritée. Tu sais, en souvenir du bon vieux temps, comme tu dis? Mais tu n'en fais rien, alors que tu te contentes de rager entre tes dents. « Ne me touche pas. » Tu peux encore sentir des regards sur vos dos alors que vous quittez le restaurant sans même avoir pris la peine d'y manger, mais tu t'en fous complètement. Parce que tu sais que ce qui t'attend dans cette petite ruelle sombre à côté de la pizzeria, ça n'a rien d'une partie de plaisir.

« Qui t'a fait ça? » Tu ignores sa question, tu n'oses même pas croiser son regard. Parce que tu n'as pas envie de devoir partager sa colère. Pas envie de voir à quel point ce que tu viens de faire a pu le blesser. Ça ne te prend pas longtemps avant de comprendre que tu n'aurais jamais dû lui montrer ça, toi qui travaillait si fort pour cacher l'étendu de ces blessures au quotidien. Et comme une conne, tu viens de te mettre dans la gueule du loup, et tu commences à comprendre qu'il n'y aura pas d'échappatoire. « QUI? » Tu essayes d'ignorer sa voix qui porte dans la ruelle au complet. Tu dois prendre tout ton petit change pour ne pas te mettre à crier à ton tour. Parce que tu si tu n'écoutais que ton impulsivité, tu crierais à ton tour. Tu frapperais encore aussi, sans doute. Au lieu de quoi, tu te retournes finalement pour croiser son regard, et tu es incroyablement calme lorsque ta voix s'élève à ton tour dans la ruelle, sur un ton neutre qui témoigne un peu trop d'à quel point tu t'en fiches de lui donner ce qu'il veut. « Ça te regarde pas Noeh. » Tu réussis à le dire sans te frustrer, mais tu peux sentir la colère qui se propage en toi, tes poings qui rentrent dans tes côtes pour t'empêcher de laisser l'impulsivité prendre le dessus sur toi. Sauf que tu le sais que tu ne pourras pas garder cette façade neutre encore bien longtemps. Tu le sais trop bien que si tu restes ici et qu'il continue sur cette lancée, bientôt, tu ne répondras plus de toi-même. Et Noeh aussi, il le sait. C'est pour ça qu'il sait exactement quoi faire pour te faire exploser. Quoi faire pour que tu réagisses, pour que tu te mettes à crier à ton tour. « RÉPONDS! » Il se rapproche de toi, avec un autre pas en ta direction, mais tu ne bouges pas d'un poil. Tu ne peux pas fuir, mais toi aussi, tu peux crier. « TA GUEULE. DÉGAGE NOEH. » Tu l'agrippes à ton tour et tente de le pousser de ton chemin, mais même si tu y mets toute ta force, Noeh demeure bien plus grand et bien plus costaud que toi. Tu ne veux pas l'avouer, mais tu es prisonnière. Et ta meilleure arme, ça reste les mots. Ceux qui sont tranchants, ceux qui font mal au coeur. « C'est tout ce que tu sais faire après tout. » Tu plantes ton regard dans le sien pendant quelques secondes, parce que tu penses ce que tu dis, même si ça te fait mal à toi aussi de devoir l'avouer. Il y a une partie de toi, bien cachée présentement, qui voudrait pouvoir croire que ça peut redevenir comme avant, Noeh et toi. Sauf qu'il y a trop de mal qui s'est glissé entre vous deux avec les années qui sont passées, trop de douleurs qui ne pourront jamais disparaître. Et Noeh aura beau vouloir te retenir autant qu'il veut, il ne pourra pas te faire sa prisonnière bien longtemps. « Tu me réponds pas, tu rentres pas chez toi, c'est simple. » Tu ricanes, d'un rire mauvais. Parce que tu ne le crois pas. Il y a longtemps que tu ne le crois plus. « Y'a longtemps que tes menaces me font plus d'effet Callahan. » Mais il insiste, encore et toujours. Tu n'as pas beaucoup de patience et tu détestes cette impression qu'il te laisse, comme s'il jouait avec toi. « Qui, Laura? » Tu pourrais le dire. Ce serait si simple. Après tout, Noeh avait connu Jake. Il savait comment il était, en grande partie. Ce qui était moins simple, c'est ce que Noeh avait l'intention de faire ensuite. Parce que tu ne pouvais pas te permettre de perdre ton mentor, de filer entre les doigts de Jake. Parce que tu lui devais trop encore. Toute ta vie, tu serais sa prisonnière. Et Noeh, malgré ses grandes paroles et ses grands cris, ne pourrait rien y changer. « Arrête de faire comme si tu en avais quelque chose à faire Noeh. » Alors tu prétends un peu plus fort qu'il s'en fiche. Parce que c'est plus facile de lui mettre sur le dos la raison pourquoi tu ne lui dis pas que d'accepter que tu es prisonnière de quelqu'un, toi qui avait promis de vivre indépendante jusqu'à la fin. « T'en avais rien à foutre hier, tu t'en souviendras pas demain. Alors laisse tomber et va-t'en Noeh. » Fais-lui mal comme il t'a fait mal, Laura. Enfonce le couteau dans la plaie et ne regarde pas derrière. Après tout, tout le monde s'en fout, non? « Je m'en fous de ce que tu veux. Et je m'en fous de toi. Laisse-moi partir. »

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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeDim 25 Sep 2016 - 0:08

- Tu mens, qu'il rétorque à sa provocation. - Et mal en plus. Un rire mauvais lui échappe, rire que Noeh regrette aussitôt sans pouvoir l'effacer. Il ne peut pas croire qu'elle s'en fout de lui, comme il ne peut même pas prétendre s'en foutre d'elle, sinon elle n'aurait pas accepté son invitation ce soir et lui ne l'aurait pas lancée. Le Callahan n'imaginait pas ses retrouvailles avec Laura aussi dignes d'eux, et pourtant. Ce qu'elle peut l'agacer à balancer autant de conneries à la seconde. Pour ça, elle n'a pas changé. Quand elle veut faire mal, la Hardy sait où appuyer. Elle sait quels sont les points faibles du Callahan, car à une époque il a pris l'habitude de lui confier beaucoup, beaucoup trop de choses, et s'il prétend ne plus être le même en surface, à l'intérieur, le Noeh aussi con qu'attachant, il est toujours bien en place. Il préfère se planquer après avoir été piétiné par un Adriel adroit et plus puissant que lui, mais il continue à s'accrocher. Et ce Noeh-là, quand il entend sa meilleure amie qui ose se foutre ouvertement de lui, ça le fout en rogne. Le gars venu pour faire la paix et s'excuser, il est encore là tout en ne l'étant plus vraiment. A la place, ses prunelles se font plus noires que noires et il exerce un nouveau pas en direction de la jeune femme. Elle peut hurler autant qu'elle le voudra, il ne bougera pas d'ici. Encore moins seul. - MAIS BORDEL LAURA TU T'ES VUE ? Son regard ne se détache plus du sien, bien en place, prêt à ne pas la laisser se défiler aussi facilement. Après avoir vu ce qu'il a vu sur ses bras, tous ces mauvais tatouages douloureux sinueusement placés sur son corps, hors de question de la laisser s'en tirer sans lui faire comprendre  que quelque chose ne va pas. - Elle est où la Laura qui se laissait pas faire ? ELLE EST OÙ ? Parce qu'il est prêt à venir la chercher, maintenant, et à la secouer comme un prunier pour avoir laissé une fille aussi pitoyable avoir pris sa place. Noeh, il sait qu'elle est quelque part, comme lui qui se planque en son fort intérieur pour éviter de souffrir. Ils sont de la même trempe, ils sont pareils tous les deux, ils sont si semblables que les choses ont toujours été trop roses ou trop sombres entre eux. La preuve encore aujourd'hui.

Le Callahan se met à secouer la tête à sa nouvelle demande. - Non, je pars pas. J'ai pas eu ma réponse. Noeh cherche à ne pas réaliser ce qu'il entend venant d'elle, il tente d'oublier à la seconde où il entend les reproches car ils font aussi mal que tous les autres. Malheureusement, il les entend, les endure et les encaisse. Il doit le faire pour saisir à quel point il a merdé avec la jeune femme, sa meilleure amie, Laura, sa chère Laura, mais les aveux sont plus corrosifs qu'imaginé. Un nouveau pas et, désormais, le Callahan est certain qu'elle ne peut rien rater de ce qu'il va dire. - Tu m'as pas montré ça pour rien. Tu m'a pas montré ça juste parce que t'en avais envie, si ? Ça te fait plaisir d’exhiber le fait que t'es plus toi-même ? Que t'es plus la Laura qui refuse de se laisser faire par les autres ? Le geste de trop survient alors : même si au départ il ne veut la secouer que par les mots, Noeh ne peut contenir l'envie de la pousser un peu. Il laisse sa paume venir repousser son épaule dans un geste brusque, direct, pour tenter d'obtenir ce qu'il désire : une réaction. Une quelconque réaction, violente ou passive, explosive ou éteinte, un petit quelque chose, un simple signe si elle en a envie. Et s'il n'obtient rien, alors il recommencera. Noeh, c'est un peu le roi des jeux à la con. Le seigneur de la provocation et le maître des crises de nerfs de ses paires. Est-ce que Laura fait exception à la règle ? Assurément pas. D'ailleurs, la réciproque se vérifie aisément puisqu'elle a toujours eu le don de le foutre en colère pour le faire exploser de rire la seconde suivante.

Seulement, à cet instant précis, le futur assistant du lycée n'a pas envie de rire. Il n'a même plus la force de laisser un sourire narquois gagner ses traits, la situation ne le permet pas. Dans ses gestes, sa présence, ses mots, se retrouvent l'angoisse de ne pas comprendre ce qui se passe et, au contraire, l'impression de déjà savoir ce qu'elle va lui annoncer. Si elle lui annonce tout bêtement faire encore partie des hunters, grand bien lui fasse, ça lui permettra de comprendre d'où viennent tous ces bleus. Mais Noeh sent que ce n'est pas ça. Il a beau s'être éloigné d'elle durant beaucoup trop de temps, il n'est pas dupe. - Alors réponds-moi, Laura, dis-moi pour qui tu joues les jolies poupées doublées de punching-ball, ça m'intéresse. Qu'elle ne nie même pas. Qu'elle ne tente pas de le mener en bateau car il n'est pas prêt à lui laisser passer la moindre idiotie maintenant. Plus le temps s'écoule sur eux, plus la culpabilité l'envahit. Noeh la gère mal, Noeh préfère l'ignorer jusqu'à ne plus le voir, Noeh s'en veut tellement qu'il se blesse avec ses remords au passage. Il n'a pas été là pour Laura. Il n'a pas été là pour elle et n'a rien vu de ce qui pouvait lui arriver ; il a choisi de s'éloigner d'elle pour ne pas la faire souffrir comme les autres, il a cherché à la protéger sans savoir que c'est de cette manière qu'elle est tombée entre les mains de pire que lui... - J'espère qu'il prétend t'aimer un peu, au moins, que tu subisses pas ça pour rien. Secouant la tête, il finit par se passer une main sur le visage. Il se met à regarder Laura comme s'il la voyait pour la première fois, un peu plus apaisé, pour tenter de dénicher celle qu'il recherche désespérément. - Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
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Laura Hardy
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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 22:17



he left me alone and without.
mercredi, 7h12pm”« Tu mens. Et mal en plus. » Tu crispes devant le jeune homme, son rire n’arrangeant en rien cette situation qui dégénère beaucoup trop rapidement sous tes yeux. Tu t’en veux de t’être mise à nue ainsi. Tu n’arrives pas à comprendre ce qui t’as pris. Peut-être au fond que tu sais, que tu as besoin de lui. Tout semble le dire. Le fait que tu aies dit oui à cette rencontre, le fait que tu sois encore là, malgré les chances nombreuses de te sauver de ce moment douloureux. Le fait que tu aies descendu ta veste, démontrant une partie de toi que tu sais si bien gardée cacher. Lui montrant que tu es vulnérable, faible. Qu’on peut jouer avec toi autant qu’on veut malgré ton attitude de dure à cuire, malgré ton attitude de je m’en fous, rien ni personne ne m’attend. Tu trembles devant lui, et tu détestes cette faiblesse qui s’éprend de ton être. Cette colère mélangée à quelque chose de plus gros, quelque chose de bien plus troublant. Cette tristesse, ce mal de vivre qui menace de se montrer seconde après seconde alors que le regard de Noeh ne quitte jamais tes yeux.  « MAIS BORDEL LAURA TU T’ES VUE? » Vos visages sont près l’un de l’autre, beaucoup trop près. Il y a beau avoir une bonne différence de grandeur entre vous, il y a toujours ce moment quand vous vous engueulez où l’espace semble perdre tout son sens. « LA FERME. » Ce n’est pas la première fois que Noeh et toi, vous gueulez. Ce n’est pas la première fois que vous vous prenez la tête, après tout, c’est un peu comme ça que vous avez commencé tous les deux. Mais ce qui se passe maintenant, ça n’a rien à voir avec ce que vous faites d’habitude. Ce que vous avez fait pendant des années. Ce qui t’a tant manqué par la suite. Là maintenant, c’est violent. C’est dangereux. Ça fait mal. Toi qui ne ressens pourtant pas la douleur, tu es souffrante. Agonisante. Et Callahan, il sait quoi dire pour te faire tordre de douleur. « Elle est où la Laura qui se laissait pas faire? ELLE EST OÙ? » Tu ne peux plus te retenir, tes mains se retrouvent contre le torse du jeune homme, le poussant aussi fort que tu peux, l’éloignant de toi. Tu ne veux plus le voir, tu ne veux plus l’entendre. Tu veux qu’il disparaisse. Tu voudrais seulement pouvoir faire un retour en arrière et n’être jamais venue. Mais t’es là, et il est là et puis fuck, t’en peux plus. T’en peux tout simplement plus. « T’as pas le droit Noeh. T’as pas le droit de me dire que j’suis plus la même après tout ce temps. Tu me connais pas. » C’est peut-être ça, la triste réalité. De se retrouver face à celui avec qui on pensait partager un peu tout, pour toujours, et comprendre que rien ne pourra jamais plus être comme avant. Parce que c’était ce que Noeh était pour toi auparavant. The one and only. Pas amoureusement, mais pour tout le reste. L’ami, le frère, l’essentiel. Savoir que le seul homme pour qui tu aurais pu tout donner, pour qui tu aurais pu tout prendre, tout encaisser, pour qui tu aurais fait n’importe quoi, il n’existe pas. Il n’existe plus. Et comprendre que la gamine de seize ans qui lui a cassé le nez, cette même gamine qui n’avait jamais su ouvrir son coeur auparavant, elle s’était éteinte sous les coups donner par un autre homme.  « Tu me connais plus. »

« Non, je pars pas. J’ai pas eu ma réponse. » Tu échappes un rire sarcastique, te contentant de hocher de la tête. Tu n’es même plus en mesure de le regarder tellement ça te fait mal. Et tu peux sentir les larmes qui se font de plus en plus dangereuses dans le coin de tes yeux. Tu n’as pas envie qu’il te voit pleurer. Pas envie qu’il puisse comprendre l’immensité et la complexité de cette situation. De ce bordel duquel tu es prisonnière, enchaînée depuis tellement longtemps déjà. « Tu m’as pas montré ça pour rien. Tu m’as pas montré ça juste parce que t’en avais envie, si? Ça te fait plaisir d’exhiber le fait que t’es plus toi-même? Que t’es plus la Laura qui refuse de se laisser faire par les autres? » Comme un réflexe, un instinct de survie, tu ne peux t’empêcher de mettre tes mains sur tes oreilles, ressentant ce besoin impossible à combler de faire le vide, d’obtenir finalement un peu de silence malgré la persistance du jeune Callahan. Mais ce que tu ne vois pas venir, ce sont ses mains qui se posent sur ton corps, qui te poussent. Pas fortement, mais assez violemment pour savoir que ce n’est pas normal. Que jamais le Noeh d’avant n’aurait osé. « ARRÊTE, ARRÊTE. » Tu cries, toujours un peu plus fort à chaque exclamation, mais tu sais que ça sert à rien. Parce que vous êtes aussi têtus l’un que l’autre. Parce que vous ne savez pas quand vous arrêtez. Et parce que franchement, l’un comme l’autre, vous n’avez plus grand-chose à perdre. C’est déjà le trou noir. « Alors réponds-moi, Laura, dis-moi pour qui tu joues les jolies poupées doublées de punching-ball, ça m’intéresse. » Tu hoches de la tête. Tu fais de l’ignorance. Il va disparaître. Il finira bien par disparaître. Tu veux te faire croire qu’il ne peut pas rester là éternellement. Et toi non plus. Tu veux croire qu’il s’impatientera bien avant toi, qu’il déguerpira sans plus jamais faire demi-tour. T’es foutrement naïve de croire ça, tu le sais, mais c’est ton seul espoir. La seule chose à laquelle tu es en mesure de te raccrocher pour éviter de faire face à cette réalité dégueulasse. « J’espère qu’il prétend t’aimer un peu, au moins, que tu subisses pas ça pour rien. » Tu figes sur place soudainement, écoeurée de cette façon qu’il a de te parler, incapable de reconnaître le jeune homme qui te fait face. Et ta main, elle part à nouveau. Et la claque part encore plus fort que la dernière, résonnant dans cette ruelle. Tu ressens un picotement dans ta main, mais probablement rien comparativement à la douleur qui irradie désormais sur le visage du jeune homme. « T’es vraiment qu’un enculé Callahan. Tu comprends rien. » Tes lèvres tremblent, tu es sur le bord de flancher. Tu tiens à peine sur tes jambes, et tu dois dévier le regard pour rester le plus neutre possible. Tu roules des yeux, cherchant un échappatoire, mais comme toujours, tu es coincée.  « Mais qu’est-ce qui s’est passé? » Tu es tellement surprise par la voix du jeune homme, soudainement plus calme, soudainement plus centrée et soudainement, tu ne réponds plus de rien. Tes mains viennent se perdre dans tes cheveux alors que des larmes envahissent soudainement ton visage. Tu ne pleures pas souvent, voire même jamais. Mais là c’est trop, beaucoup trop. « Je sais pas Noeh. J’avais plus personne. J’avais plus personne sauf lui. » Tu ne veux pas dire son nom. Mais l’image de Jake t’envahit l’esprit et tu ne sais plus comment t’en débarrasser. Tu es molle soudainement, perdue dans tes sanglots et tu tombes légèrement sur le Callahan, incapable de supporter ton propre poids.  « J’sens rien de toute façon, tu le sais. » C’est le vide. Le vide complet. Le désarroi. C’est froid, c’est difficile. T’es plus en mesure de te renfermer comme avant et ça te rend folle. Tu réalises à peine l’état dans lequel tu es maintenant. Les larmes et les sanglots, la douleur qui semble venir de partout. Mais ce n’est pas ta peau. Ce n’est pas tes muscles. Ce n’est pas ton corps qui te dérange. C’est plus loin, plus profond. C’est invisible à l’oeil nu, malgré les ecchymoses qui habitent ta peau.  « J’ressens rien du tout. » Et ça, c’est le pire mensonge et la plus grande vérité de ta terrible vie.”

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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MessageSujet: Re: tell me i better behave (noeh)   tell me i better behave (noeh) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 17:13

Noeh sait qu'il va loin. Noeh sait qu'il dépasse les bornes. Avec Laura, il n'a jamais cessé de les dépasser ; d'abord pour la comprendre, ensuite pour la connaître, finalement pour être présent. Le Callahan est agaçant, chiant à l'extrême, il n'a jamais eu de cesse de vouloir la voir sortir toute cette colère qu'elle pouvait garder en elle pour essayer de l'aider. Son seul et unique but, son dessein le plus sincère. Peut-être qu'elle lui en voudra pendant un petit moment, comme lorsqu'ils étaient adolescents, mais au fond d'elle Laura sait comment ils fonctionnent. Et s'il a le sentiment d'avoir changé, si elle prétend être passée à autre chose, le lien qui les unit, ce truc si particulier et inexplicable qui les maintenant l'un à l'autre malgré le temps qui s'écoule, il n'a pas bougé d'un pouce. Il est resté intact. Même si Noeh a eu le cerveau retourné par un mutant complètement fou et que Laura est prisonnière des mains d'un homme qui ne la mérite pas, ils sont encore les Noeh et Laura de l'adolescence, ils ont encore cette amitié inaliénable pour les guider et les ramener dans le droit chemin, pour les protéger et les secouer. Cette nouvelle claque que Laura lui donne, ce n'est que le revers de la médaille que le Callahan devine mériter amplement. Tel un élastique qu'il aurait trop étiré avant de relâcher brutalement. Le coup part, son corps en souffre, les picotements sur sa joue reprennent de plus belle. Toutefois Noeh ne dit rien. Il attend que la tension redescende un peu, il fixe la jeune femme sans détour et inspire doucement. Mais il ne va pas laisser tomber maintenant comme elle semble le penser. Il va rester planter là, devant elle, plus ou moins droit dans ses bottes, il va continuer à la confronter jusqu'à ce qu'elle cesse de s'écorcher à son tour. Ils ne doivent plus faire ça. Ils ne doivent plus se faire ça. C'est fini.

Les mots enragés de Laura font cependant pencher la tête de Noeh. Il a beau avoir envie de se contenir, il a beau vouloir bien faire comme tout ami est censé le faire, il y a des choses qui ne se perdent pas. Et quand Laura Hardy provoque effrontément, Noeh Callahan réplique instantanément. - Mais alors explique-moi ! Ne comprend-elle pas, elle, qu'il ne veut que comprendre ? Ou bien obtenir un nom, une explication, un semblant de n'importe quoi qui pourrait l'aider à l'épauler dans ce qui lui arrive. Certes, il est un peu bancal Noeh, il ne tient pas encore bien debout malgré cette béquille qui n'est plus présente pour lui servir d'appui dans la vie, mais il est là. Il est plus présent que jamais pour elle, il se sent enfin apte à sortir la tête de l'eau et il est prêt à se débattre de toutes ses maigres forces pour s'en sortir. D'où sa question. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Elle est douce, cette interrogation. Elle est aussi délicate que ses précédentes remarques étaient assassines. Il courbe l'échine, il prend sur lui, il cherche à bien faire sans réellement avoir les clés en mains pour. Et, enfin, Laura ouvre la bouche. Un certain soulagement envahit Noeh. Elle se livre un peu, pas trop, avec cette fragilité qu'elle laisse si peu souvent apercevoir, et pas à n'importe qui. - Merde Laura... Sans réfléchir, le Callahan comble les centimètres qui les séparent pour entourer les épaules de la jeune femme de ses grands bras. Si elle veut le repousser, qu'elle le fasse, mais il n'a pas envie de la voir flancher. Il veut lui rappeler d'une première façon qu'elle va survire à tout ça. Elle va s'en sortir, pour de bon, parce qu'il sera là pour l'accompagner dans n'importe quelle épreuve. Il le peut, à présent, en espérant qu'il ne soit pas trop tard.

Sa main courbée vient caresser doucement ses cheveux. Les pensées troublées, Noeh met quelques secondes à reprendre la parole. - Laura, si tu ressentais rien, t'en s'rais pas là. Et il l'imagine. Il imagine sa Laura subir cette violence qu'elle ne mérite pas. Il la voit tomber, il la voit observer ses blessures sans en ressentir le moindre mal mais en en ressentant un écho des plus atroces dans le cœur, car c'est bel et bien au sein de ce dernier que les dégâts doivent être innombrables. Inspirant longuement, le Callahan cherche à chasser comme il le peut les larmes qui commencent à venir gorger le lit de ses paupières. - Je sais que tu vas pas me pardonner de suite, mais faut que tu commences à essayer à partir de maintenant. Je vais plus te laisser, Laura, t'es plus toute seule. J'voulais... Je voulais pas te parler comme ça, mais t'es toujours aussi bornée, je suis censé te faire parler comment moi... Comme à chaque fois que l'émotion est un peu trop difficile à gérer, Noeh parle beaucoup. Il laisse passer tout ce qu'il peut avoir dans la tête, avec cette sincérité peut-être un peu trop à fleur de peau qui lui portera sans doute préjudice un jour... Mais en attendant, il est possible que Laura comprenne qu'il ne dit là qu'une vérité qu'elle verra s'appliquer dans les plus brefs délais. Il ne partira plus. Il ne se fera plus avoir dans la vie, il ne se blessera plus jamais pour parvenir à la protéger elle à son tour. - Je suis désolé, qu'il finit par souffler, dans un murmure. Il sait très bien qu'elle a entendu ses excuses plus tôt, sauf qu'il est prêt à les réitérer encore et encore si besoin est. Si c'est comme ça que ça peut enfin fonctionner. - Tu peux pas retourner là-bas.
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tell me i better behave (noeh)

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