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 The devil he done ignore me [ft. Roman]

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Seth Koraha
Seth Koraha

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MessageSujet: The devil he done ignore me [ft. Roman]   The devil he done ignore me [ft. Roman] Icon_minitimeLun 17 Oct 2016 - 23:53



– the devil he done ignore me –
SETH ET ROMAN /Hollow laughter in marble halls, Steps have been taken, a silent uproar Has unleashed the dogs of war ; You can't stop what has begun : Signed, sealed, they deliver oblivion ; We all have a dark side, to say the least And dealing in death is the nature of the beast – PINK FLOYD.


Il est acquis que le deuil se divise en cinq parties liées les unes aux autres, et que la première d’entre elle est le déni.
Quand Seth avait appris la mort de Charlie, il n’avait pas voulu y croire. Il avait relu le journal encore et encore, affalé dans son canapé, tout juste rentré de l’hôpital où il avait passé les dernières semaines à se remettre de ses blessures et de l’assassinat de Bob. Des premières, il avait gardé une jambe boiteuse qui, d’après les médecins, mettrait encore quelques bons mois à guérir, si ce n’était pas un an ou deux. Du second, il en avait gardé une rage monstrueuse qu’il étouffait tant bien que mal, n’attendant que le bon moment pour la laisser exploser. L’annonce du meurtre de la demoiselle Monroe avait bien failli le faire entrer dans une colère quasi divine tant il avait vu rouge lorsque ses yeux s’étaient posé sur les photos du crime et qu’il avait reconnu la petite silhouette blonde si affreusement mutilée. Il se souvenait à peine qu’il avait eu du mal à conserver sa forme physique tant sa mutation s’était affolée sous la quantité de sentiments extrêmes qui l’avaient traversé. Le désespoir était revenu le frapper comme une brique et il aurait juré qu’un bruit parfaitement inhumain était sorti de sa gorge lorsque le choc de la nouvelle était passé. Ensuite, il avait saccagé une partie de son salon sur un coup de sang incontrôlable avant de se laisser tomber au sol et de prendre sa tête entre ses mains. L’information s’imprimait difficilement dans son crâne et il n’était pas sûr de vouloir l’accepter. Il se fichait d’avoir terrorisé les chats ou d’avoir fichu en l’air sa table basse : tout ce qui lui importait, c’était que quelqu’un qu’il aimait malgré tout était mort. La seule chose à laquelle il pouvait penser, c’était qu’une autre de ses amis était parti six pieds sous terre et qu’il n’avait rien pu faire pour la défendre. Il n’avait eu aucun moyen de se douter qu’elle se ferait avoir ainsi, mais un profond sentiment de culpabilité lui avait saisi le cœur : s’il avait fait des efforts pour sortir plus vite, s’il l’avait recontactée, s’il avait pris des nouvelles, si, si, si … Avec tant de « si », il aurait pu mettre toutes les villes du monde en bouteille. Mais ce qui était fait ne pourrait jamais être changé. Rien ni personne ne pourrait faire revenir Charlie de là où elle était partie et ça lui donnait l’impression qu’une nouvelle partie de son monde s’écroulait pour ne plus jamais se reconstruire.
Il était resté immobile un long moment, recroquevillé sur lui-même, tellement tendu que certaines de ses cicatrices avaient manqué se rouvrir. Puis il s’était levé d’un coup et avait fait les cent pas dans son salon, sa jambe boiteuse trainant derrière lui. Il ne pouvait croire que la jeune femme avait pu se laisser tuer comme ça sans rien faire. Il n’y avait même pas de traces de lutte. Il aurait fallu que quelqu’un de confiance l’approche et l’abatte pour qu’elle ne se défende pas. Et la seule personne qui pouvait faire ça à part lui, il ne le connaissait que trop bien. Toute la peur qu’il avait pour son ancien bourreau se trouva submergée par une ire sans nom tandis qu’il fomentait des idées noires.

Il avait mis quelques jours à se remettre suffisamment en état pour pouvoir se déplacer et utiliser son sable sans en subir les conséquences, mais le Calédonien était finalement sorti de chez lui. Avec ses cicatrices qui soulignaient encore plus la dureté de ses traits d’ordinaire bien plus doux et sa démarche hésitante, il avait un air patibulaire qui le rendait parfaitement antipathique. Sa part d’ombre avait supplanté son naturel sympathique et il n’avait aucune envie de la faire refluer pour le moment. Au contraire : c’était à croire que cette mort était la mort de trop et qu’il avait décidé qu’être mauvais était encore le meilleur moyen de cesser de souffrir.
Enveloppé dans sa veste de cuir, son crâne entièrement rasé exposé au léger vent frais qui soufflait en cette fin de soirée de Novembre, l’homme de sable s’approcha d’une maison dont il n’avait eu aucun mal à se fournir l’adresse. Il n’y avait qu’à passer un petit coup de fil à Uprising ou Insurgency et de leur rappeler que c’était lui qui leur fournissait leurs précieuses gélules de Up pour qu’on lui donne les informations qu’il réclamait. En l’occurrence, il désirait plus que tout savoir où se trouvait le Russe qui avait hanté ses cauchemars des années durant.
Faisant le tour de la bâtisse, il trouva une fenêtre mal fermée dont il n’eut pas de mal à forcer le loquet grâce à son don et il s’introduisit dans la cuisine de Roman. Usant de son pouvoir pour soulager le poids sur sa jambe blessée, il alla s’installer sur les marches de l’escalier à côté de l’entrée et attendit. Il attendit que le propriétaire des lieux revienne chez lui et annonce sa présence d’un mouvement de clé. Il attendit, prêt à lui enfoncer un couteau dans le cœur, chose qu’il aurait dû faire il y avait bien longtemps déjà.
Lorsque le bruit retentit finalement, ce fut tout le corps de Seth qui se changea de sable, et à la place de ses yeux, il n’y eut plus que deux trous noirs béants qui fixèrent la silhouette se découpant dans la pénombre. Lestement, il se leva et rejoignit le géant dans un silence de mort, ne lui laissant que le temps de refermer la porte avant de lui envoyer son poing granuleux dans la mâchoire – comme il y avait eu droit plus d’un an auparavant lorsque le chasseur l’avait retrouvé.

- добрый вечер, Roman.

A le fréquenter si longtemps, il avait appris quelques expressions en russe qu’il n’avait jamais oublié. Et ce « bonsoir » prononcé d’une voix grave et grondante trahissait son envie galopante de lui arracher les yeux au plus vite.
La deuxième phase du deuil est la colère, et Seth s’y livrait tout entier, corps et âme, la laissant le consumer pour faire de lui un monstre qui ravagerait tout sur son passage.






(c) blue walrus.
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The devil he done ignore me [ft. Roman]

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