Sujet: (Sorcha) | You betrayed me... Ven 14 Oct 2016 - 22:08
You betrayed me...
William & Sorcha
William n'était pas un homme particulièrement matérialiste. A ses yeux, les choses avaient une existence éphémère, elles étaient faites pour durer un temps et disparaître. Aussi n'était-il jamais sentimental lorsqu'il lui fallait jeter un vieux vêtement, ou se séparer d'un micro ondes hors service. Il ne donnait pas de petits noms affectueux aux choses, ne s'embarrassait de rien, et n'avait que peu de considération pour le mobilier, tant qu'il était fonctionnel. Un regard sur l'intérieur de sa maison en disait long : tout était dans l'épuration, dans les lignes droites et parallèles, des murs blancs, des meubles noirs, une décoration minimaliste... Tout l'intérieur ressemblait à une photo de démonstration pour un catalogue Ikea. En un peu plus classe et coûteux, mais en tout aussi impersonnel.
Pourtant, il y avait une chose à laquelle William tenait plus que tout, une chose qui faisait une grande partie de sa personnalité, un coin de sa maison qu'il ne montrait à personne et se refusait à ouvrir à qui que soit. La serre et le jardin. Il y poussait aussi bien des plantes grasses que des orchidées, des fleurs empoisonnées aux couleurs chamarrées, ou encore des croisements de plantes introuvable ailleurs. Mais ce qui faisait sa fierté, c'était ces magnifiques rosiers qui poussait dans une petite roseraie cadenassée, où tout était contrôlé. De l'hygrométrie à l'acidité du sol en passant par la quantité de soleil qui pénétrait à travers le grillage. Des roses rouges, des jaunes, des orangées, des blanches... Il y en avait de toutes les couleurs, de toutes les espèces, et chacune portait un nom cher au cœur du mutant. Tout cet espace lui permettait de garder son esprit focalisé sur quelque chose, mais avait surtout le don de le calmer, de l'apaiser, chaque fois qu'il sentait la colère le submerger et menacer de l'engloutir.
Ce matin-là, William s'était levé tôt sans raison apparente. Il ne travaillait pas, James était occupé à ses affaires, il n'avait finalement rien d'autre à faire que converser avec lui-même... Ou son ombre. La mine endormie et sa chemise à peine boutonnée, il s'était traîné jusqu'à la cuisine pour se faire un café et émerger un tant soit peu avant de... Avant de quoi, au juste ? Qu'allait-il faire de sa journée ? Bah... peu lui importait, il fallait qu'il se secoue un peu. Il allait porter la tasse à ses lèvres, lorsqu'il choc métallique en provenance du jardin l'avait interpellé. Un instant, il se demanda s'il n'avait pas rêvé, s'il n'était pas encore à moitié en train de dormir mais, méfiant, il préféra tout de même aller vérifier. Délaissant son café brûlant, il s'était dirigé à pas de loup vers l'extérieur, avait arpenté la serre, mais n'y avait trouvé personne. Il avait alors songé à rentrer en se traitant de paranoïaque, lorsqu'il avait vu le cadenas de la roseraie gisant sur le sol, complètement tordu. Alors il avait compris...
Quelqu'un s'était introduit dans son précieux jardin secret. La colère enfla en lui à une vitesse inouïe, tandis que l'obscurité semblait se faire dans la serre, comme si les ombres s'étaient épaissie au contact de la rage du mutant. Toujours silencieux, il s'était approché de la grille de la roseraie, l'avait poussé... Et était resté un long moment sans voix, déchiré entre une peur qui lui semblait ressurgir d'un lointain passé, une haine incommensurable, et une totale incrédulité.
Là, devant lui, entre deux rosiers chargés de fleurs, se tenait une femme qu'il aurait préféré ne jamais revoir. Une femme qu'il avait aimé à en perdre la raison, pour qui il avait tué, mutilé, accepté sa nature de monstre... Une femme dont il n'était malheureusement pas encore parvenu à se guérir, et qui tenait entre ses mains délicates une rose rouge carmin chargée d'épines qui portait son nom. Sorcha. Une fleur synonyme de passion et de violence. Quel imbécile il faisait... Pendant un instant, il la détailla. C'était comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, comme si ces dix années n'avaient eu d'impact que sur lui. De légères rides commençaient à apparaître aux coins de ses yeux, la barbe naissante lui donnait un air plus mature, et son regard exprimait des sentiments bien différents de ceux qu'il éprouvait dix ans plus tôt. Mais elle... Elle n'avait pas changé. Elle était toujours droite, fière, d'une beauté insolente et surtout, elle ne semblait pas avoir vieillit. Comment cela était-il possible ? Comment pouvait-elle avoir désormais l'air plus jeune que lui, quand les rôles avaient été inversés par le passé ?
« Lâche cette rose immédiatement... Je ne voudrais pas que ton venin la contamine... », grogna-t-il d'une voix rauque.
Doucement, il s'approcha d'elle. Les ombres des rosiers semblaient le suivre, enflant sur son passage comme d'horribles monstres cauchemardesques.
« Qu'est-ce que tu fiches dans mon jardin, Sorcha... ? La leçon ne t'a pas suffit, il y a dix ans ? »
Un léger sourire fendit son visage, mais il n'en menait pas large, intérieurement. Ce gamin, qu'il avait été, ce jeune homme totalement dévoué à Sorcha, il était toujours là, au fond, n'attendant que son heure pour tomber à nouveau dans ses bras et s'y perdre avec toute l'innocence du monde. Mais il ne fallait pas qu'il cède. Il fallait simplement qu'il sache pourquoi elle était là.
Sujet: Re: (Sorcha) | You betrayed me... Mar 18 Oct 2016 - 20:33
William et Vitali dans la même ville. Et sa ville natale en plus. C'est l'Destin qui se moque d'elle. Après des années à tenter de retrouver la trace du premier et quelques mois le second, les voilà dans le même trou perdu. Et comme Sorcha n'est pas du genre à fuir le passé, elle a bien l'intention d'aller les confronter. Deux hommes qui l'ont blessée bien que de façon différente. Le premier ; c'est William. Un homme qu'elle a sincèrement aimé. Celui qui a ouvert le coeur de glace à la chaleur de ce sentiment naïf. Et c'est à cause de lui qu'elle s'est promis que plus jamais. Non, plus jamais elle n'allait se laisser avoir par des sentiments. Car dès qu'elle s'attache à quelqu'un, elle se fait décevoir par des révélations dont elle ne voulait pas. Avec William, c'est le fait qu'il est mutant. Cette race qu'elle a appris à détester avant même de le connaître. Et après sa trahison, à les mépriser encore plus. Jamais elle ne va fuir son passé, c'est plutôt lui qui devrait la fuir.
Après quelques recherches, elle a trouvé l'adresse du Blackson. Puis, de loin, elle l'observe. Sa routine, les entrées et sorties possibles. Son esprit analyse chaque aspect possible. Elle ne veut laisser rien au hasard. Puis, le début d'un plan germe dans son esprit. Passer par l'arrière, par la veranda. Le connaissant, elle peut deviner qu'il doit tenir un jardin. Alors ce jour-là, c'est décidé. Elle prend un pistolet, un couteau de chasse et les dissimulent dans ses vêtements. Elle s'assure que personne ne puisse la voir avant de broyer la serrure d'un coup de feu au silencieux. Ses pas sont silencieux mais elle reste à l'affût. William n'est pas idiot, il a certainement un moyen de l'avertir qu'elle est là ou peut-être qu'il a entendu le cadenas rendre son dernier souffle. Et comme elle s'en doute, il apparaît soudain dans la serre. Il lui crache aussitôt une insulte au visage alors que la belle prend ses aises au milieu des fleurs. L'une d'elle entre les doigts, elle l'observe. Elle n'a jamais été de celles qui ont un coeur de romance mais elle sait apprécier la beauté d'un jardin ou celui de l'art. Ses mots ne la dérangent pas plus qu'il ne faut. Elle continue à se montrer indifférente, le regard posé sur la rose. Elle n'a pas l'intention de lui rendre la précieuse fleur mais elle ne l'écrase pas non plus. Elle se contente de la garder entre ses doigts lorsqu'elle relève les yeux sur lui. Pourquoi est-elle là ? La réponse n'est-elle pas si évidente ? « Tu crois vraiment que j'aurais jamais essayé de retrouver ta trace ? » Après tout ce que tu m'as fait. Après avoir tué ceux de mon équipe. Des collègues et amis, les rares qu'elle a su se faire tout au long de sa vie. Il les a tous assassiné sous ses yeux. S'il avait voulu se débarrasser d'elle complètement, il aurait dû l'achever.
Elle n'a pas d'émotion dans la voix. Même si dans ses veines coule une rage silencieuse, Sorcha a toujours été capable à rester de marbre. Ne pas laisser ses émotions prendre le dessus, c'est ainsi que l'ont élevé ses parents. Alors il est toujours bien difficile de deviner à quoi elle pense vraiment. Il n'y a qu'à William qu'elle s'est vraiment ouverte. Maintenant, elle n'a jamais été plus fermée. S'il s'attend à un grand discours, il va être bien déçu et ne la connait pas du tout. Son silence parle bien plus que des mots. Un vent glacé se lève entre eux. Elle ne dit rien, mais son silence veut tout dire. Tu vas regretter ta trahison. Je ne suis pas ici pour me remémorer le bon vieux temps. Je suis ici pour te faire mal. La lueur dans ses yeux est assassine alors que le reste de ses traits restent imperturbables. Et s'il croit qu'elle a peur de son pouvoir, il se trompe royalement.
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Sujet: Re: (Sorcha) | You betrayed me... Dim 30 Oct 2016 - 12:00
You betrayed me...
William & Sorcha
Il l'aurait suivie au bout du monde. A une époque, William aurait fait tout ce que Sorcha voulait, tout ce qu'elle désirait, tout ce qu'elle ordonnait. Il aurait mis sa morale e côté pour la parer des plus beaux bijoux du monde, rejeté son éthique pour la satisfaire, tué pour voir la satisfaction dans ses yeux. Il détestait se souvenir de cette époque où il avait été si désespérément amoureux d'elle qu'il aurait fait n'importe quoi, surtout l'irréparable pour lui plaire. Il détestait s'en souvenir, car ça lui rappelait aussi que, quelque part, il n'était toujours pas guérit d'elle, il y avait toujours des sentiments en lui... Sentiments qui l'avaient empêchés de la tuer la première fois. Seulement, la colère et la rancœur surpassaient tout le reste, et c'est avec une haine viscérale dans le regard qu'il la fixait. Qu'elle ne souille pas cette rose qu'elle tenait dans ses doigts, qu'elle ne l'empoisonne pas avec son venin de vipère, alors que la fleur était la seule incarnation pure de Sorcha à ses yeux. S'il l'a haïssait ? C'était difficile à dire. Il avait le sentiment que lui vouer une haine sans bornes aurait été encore trop pour elle. Il aurait voulu pouvoir lui être totalement indifférent. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de vouloir lui arracher sa précieuse rose des mains.
Autour de la jeune femme – qui n'était peut-être plus si jeune que ça, finalement – l'obscurité devenait palpable, opaque, à mesure que les ombres grandissaient. L'ombre de la rose ressemblait à présent davantage à une énorme plante carnivore, et celle de Sorcha semblait prête à la dévorer à tout instant. Confiant, bien trop confiant, William s'approcha de son ancien amour, un sourire moqueur se dessinant sur ses lèvres.
« Ooh... Je te manquais à ce point ? Tu n'as pas trouvé d'autres malheureuses victimes de ton narcissisme, en dix ans ? »
Acide, rancunier, William la regardait sans ciller, cherchant à ne pas trop savoureux le fait qu'il l'avait pour lui seul dans cette serre, et qu'il aurait pu finir ce qu'il avait entreprit des années plus tôt. Seulement, quelque chose lui disait que Sorcha avait autre chose en tête et quelques coups d'avance sur lui. Car c'était bien là l'une des choses qui le faisait tant enrager : elle avait toujours une idée pour s'en sortir, toujours un plan supplémentaire, rien ne la prenait jamais de court.
« A moins que tu ne viennes pour venger la mort de tes chers amis chasseurs ? Aller... Dis-moi pourquoi tu es là, Sorcha... »
Sous sa volonté, l'ombre de la rose s'enroula autour du poignet de la jeune femme, la forçant à lâcher sa prise avec fermeté mais pas nécessairement violence. Délicatement, William récupéra la fleur et en huma le parfum. Sorcha ne venait pas pour renouer avec le passé, encore moins pour s'excuser, il en était certain. Venait-elle pour se venger ? Pour retrouver son emprise passé ? Pour lui arracher tout ce qu'il avait ? Ironiquement, William la mettait au défi de tenter la dernière des trois options. Il ne tenait plus à grand chose, à vrai dire : Rachael était partie pendant sa grossesse, il n'avait jamais vu sa fille, n'avait pas cherché à la recontacter par respect, et la seule personne en ce monde pour qui il avait du respect était Jimmy. Or, ce grand imbécile était plus que capable de se défendre, et ce face à n'importe qui. Alors quoi ? Que se cachait-il donc derrière ce visage à la beauté glaciale, derrière ces quelques mots prononcés d'une voix si froide qu'il était impossible de déceler les intentions de Sorcha derrière ? C'était bien ça qui mettait William hors de lui. Sorcha n'avait pas changé, elle était toujours aussi impénétrable qu'auparavant.
Sujet: Re: (Sorcha) | You betrayed me... Lun 23 Jan 2017 - 20:06
Elle le connaît trop bien. Une serre, des roses, puis quoi encore. Il n'a pas évolué depuis le temps ? Dire que certains qualifient les mutants de race supérieure. Ils n'ont aucune idée de quoi ils parlent. Ce sont des monstres, et Will en fait partie. Et bien qu'elle le renie, elle aussi. Tout de même, elle ne fait pas attention à l'air surpris du brun. Elle sait très bien pourquoi il la dévisage comme ça et ce n'est pas parce qu'elle est un fantôme de son passé aux tendances dangereuses. Elle sait que c'est parce qu'elle a conservé sa jeunesse, alors que lui a vieilli. Il n'a aucune idée à quel point elle se sent anormale tout en essayant de l'ignorer. Il ignore qu'elle est deux fois plus âgée que lui. Elle s'efforce donc d'ignorer la surprise sur son visage pour se concentrer sur la charge menaçante qu'elle cherche à imprégner dans l'air. « Ooh... Je te manquais à ce point ? Tu n'as pas trouvé d'autres malheureuses victimes de ton narcissisme, en dix ans ? A moins que tu ne viennes pour venger la mort de tes chers amis chasseurs ? Aller... Dis-moi pourquoi tu es là, Sorcha... » N'est-ce pas évident ? Ce n'est pas que la vengeance, c'est son égo. Elle refuse de laisser un mutant en liberté sans avoir son mot à dire. Elle refuse d'être impuissante et de le laisser vivre sa vie en pensant qu'il peut continuer sans qu'elle ait son mot à dire. Pendant si longtemps elle a eu tous les pouvoirs sur lui, sur son don. Elle ne compte pas lui laisser la liberté qu'il s'est octroyé.
L'ombre qui entoure son poignet serre assez fort pour lui faire perdre la prise sur la rose et la belle le regarde sans ciller. « Oh oui, j'ai trouvé d'autres victimes. J'ai d'autre chose à faire que d'courir après un dégénéré comme toi. Quand même, j'ai pas l'intention de te laisser vivre après l'affront que tu m'as fait. » À une vitesse déconcertante, elle sort son pistolet de sa poche arrière et vise le front de William. Mais elle ne tire pas. Il cherchera à se défendre, il tentera de la tuer pour ne pas être celui qui se fait tuer peut-être. Elle s'en fiche. Elle aime simplement voir la peur, la surprise dans le regard de ses proies. En fait, elle sait déjà que même s'il se défend, il ne la tuera pas. Après tout, il ne l'a pas fait la dernière fois. Il agit comme si elle était la pire personne du monde, une personne qu'il répugne à voir devant lui mais elle est la preuve vivante qu'il est trop faible pour l'achever. La raison de sa faiblesse, elle s'en fiche. Que ce soit des sentiments enfouis, ou une pitié dont elle ne mérite pas, le résultat reste le même. Elle n'a pas peur de lui même si elle a vu les effets de son pouvoir de l'ombre anéantir ses collègues mercenaires. Des mercenaires très bien entraînés d'ailleurs, mais qui n'ont aucune défense contre un mutant. La Barnes est née pour anéantir cette race dégoûtante alors c'est différent. Cependant, lors de leur dernier tête à tête, elle est sortie vivante seulement parce que William a été incapable de mettre fin à ses jours. Après dix ans, elle voit mal ce qui aurait pu changer. À ses yeux, il est encore l'homme qui était à ses pieds. La seule façon qu'il aura de se débarrasser d'elle, c'est de la tuer, et elle compte bien le pousser à bout. Certes, elle joue avec le feu mais la vie n'est-elle pas plus intéressante ainsi ? Après soixante-cinq ans, elle doit bien essayer de trouver une étincelle quelque part...
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Sujet: Re: (Sorcha) | You betrayed me... Sam 15 Avr 2017 - 18:45
You betrayed me...
William & Sorcha
William n'était pas le genre d'homme que l'on pouvait qualifier d'hyperactif. D'un tempérament calme et posé, il avait l'air et la manière d'apaiser les conflits par quelques mots, armé d'un timbre grave et de son incorrigible accent britannique. Pourtant, William cachait une noirceur sous son calme apparent et ses impeccables costumes. Une noirceur qui avait vite fait de grignoter son caractère paisible : la colère. Une rage sourde qui pouvait frapper n'importe où, n'importe comment mais pas avec n'importe qui. Avec Sorcha, la l'avait sentit monter en lui en une fraction de seconde, et elle faisait à présenter trembler ses doigts. Le mutant n'était plus animé de la moindre terreur à la vue de son ancienne tortionnaire et amante, il était simplement pétris d'une haine sans limite qui lui donnait envie de l'étrangler ou de lui arracher les yeux. Elle ne méritait ni sa survie, ni son droit à la parole et, chaque fois qu'il pensait à elle, William ne pouvait s'empêcher de regretter de l'avoir laissée en vie. Fichus sentiments qui avaient alors guidé sa main et invoqué sa clémence ! Elle ne méritait pas ça, et qui sait combien d'autres mutants elle avait pu traquer et tuer en dix ans ? La voir ici, sous sa serre, dans son jardin, mettait William dans une rage folle. Plus encore, cette désinvolture et cette facilité avec laquelle elle admettait avoir torturé d'autres de ses semblables donnait envie à William de la noyer dans la noirceur opaque de son ombre. Lorsqu'elle sortit une arme et pointa le front du mutant, celui-ci écarquilla de surprise, mais bien vite, un sourire vint orner ses lèvres. Surpris oui, terrifié ça non. Amusé, plutôt. Les choses sérieuses commençait, et parce qu'elle l'avait menacé, il n'avait plus besoin de se retenir.
« Pauvre de toi... L'affront que je t'ai fait ? Je n'ai fait qu'ôter la vie à de répugnants rats d'égout dont le passe-temps favori se résumait à torturer et éventrer des mutants. Un passe-temps que tu partages, si je ne m'abuse. Je t'ai épargnée, Sorcha, pour que tu puisses vivre le reste de ta misérable existence seule et oubliée de tous. Visiblement, tu as toujours besoin d'une cour derrière toi. »
Loin d'avoir peur du revolver, William s'avança pour faire face à Sorcha, les ombres grandissant et dansant autour de lui. A l'instant même où son doigt appuierait sur la gâchette, les ombres feraient office de bouclier, mais elle aurait sûrement le temps de s'enfuir. Pour l'instant, le temps semblait s'être suspendu, et le bras de la jeune femme ne tremblait pas d'un millimètre.
« C'est étrange de voir comme tu es restée la même... »
Le même sourire aux lèvres, il tendit la main vers la jeune femme et effleura son épiderme impeccable du bout des doigts. Pas une ride, pas un voile de vieillesse figé dans son regard, elle était la même. Toujours aussi cruellement belle.
« Toujours aussi belle, toujours aussi garce... Comme quoi, on ne peut pas tout avoir. »
Aussitôt, il retira sa main, sans jamais quitter du regard celui de la jeune femme. Il l'avait aimée, Ô oui il l'avait aimée ! A en mourir, à en tuer ! Mais était-ce comparable à la haine qu'il éprouvait à cet instant ? Une haine exacerbée par le désir qu'il avait de la posséder à nouveau et de s'abandonner dans ses bras. Les sentiments s'étaient mués en rage pure, mais le désir, lui, n'avait pas faibli, au grand désespoir du mutant.
« Alors tu viens me faire payer ce que j'ai fait à tes petits copains ? Et dire que je pensais que nous étions quittes ! Mais sois gentille, avant de tirer, dis-moi une chose : quel est ton secret pour rester aussi jeune ? Ne me dis pas que tu te baignes dans le sang de jeunes vierges mutantes, tout de même ? »
Le sarcasme était son arme favorite, mais elle risquait pas bien de lui coûter la vie car à présent, il était si proche qu'il se devait de rester sur ses gardes et vigilants : si Sorcha tirait, il n'aurait qu'une fraction de seconde pour réagir.