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 hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)

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MessageSujet: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeJeu 28 Jan 2016 - 9:22

hell is empty and all the devils are here
LIFE IS PAINFUL AND MESSED UP. IT GETS COMPLICATED AT THE WORST OF TIMES, AND SOMETIMES YOU HAVE NO IDEA WHERE TO GO OR WHAT TO DO. LOTS OF TIMES PEOPLE JUST LET THEMSELVES GET LOST, DROPPING INTO A WIDE OPEN, HUGE ABYSS. BUT THAT'S WHY WE HAVE TO KEEP TRYING. WE HAVE TO PUSH THROUGH ALL THAT HURTS US, WORK PAST ALL OUR MEMORIES THAT ARE HAUNTING US. SOMETIMES THE THINGS THAT HURT US ARE THE THINGS THAT MAKE US STRONGEST.

Il était tard, mais pas encore suffisamment pour que Scarlett se préoccupe réellement de l'heure qu'il était. À vingt-et-une heures trente, elle venait tout juste de terminer sa journée, après une nouvelle garde de douze heures particulièrement éprouvante. Épuisée, tant physiquement que psychologiquement, la jeune femme n'avait pas eu envie de s'attarder à l'hôpital. Elle s'était changée, avait rejoint sa voiture – et s'était cette fois-ci assurée qu'elle n'avait pas à son bord un passager clandestin – et avait pris la direction du Centre-Ville, bien décidée à s'écrouler sur son lit à peine arrivée chez elle pour profiter d'une longue nuit de sommeil bien méritée. La fatigue était devenue une constante de son existence, elle ne récupérait jamais complètement, ce qui commençait naturellement à l'agacer tout autant que cela l'inquiétait. Elle le savait, elle n'était malheureusement pas la seule à souffrir d'insomnie et d'angoisses, à Radcliff il était devenu difficile de dormir sur ses deux oreilles, étant donné que l'on n'était même plus à l'abri chez soi. Parfois, Scarlett se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de se trouver un ou une colocataire, non pas que cela puisse la protéger de quoi ou qui que ce soit, mais ce serait toujours mieux que la solitude à laquelle elle s'était tristement habituée. Après la mort de ses parents, puis de sa tante, Scarlett avait vécu seule la plupart du temps, exception faite des deux années passées avec Caleb. Mais lorsque l'on regardait la vue d'ensemble, le tableau était plutôt triste, et elle en avait bien conscience. Elle avait beau avoir de nombreux amis, des personnes dont elle était proche, lorsqu'elle rentrait chez elle, elle se retrouvait désespérément seule. C'était une situation qui la pesait, mais dont elle n'osait parler à personne. Chacun avait ses problèmes – beaucoup plus graves – et faire étalage de ses états d'âme n'était pas dans ses habitudes de toute façon. Scarlett était de nature polie, réservée... peut-être même secrète, un peu trop pour son propre bien sans doute.

Comme à son habitude, Scarlett s'était garée en bas de l'immeuble où elle vivait, sur la place de parking lui étant réservée. Les mains encore accrochées au volant, elle avait longuement soupiré, peu enthousiaste à l'idée de sortir sous la pluie battante. Cela faisait deux jours qu'un orage trempait Radcliff, et la nuit s'annonçait pour le moins tempétueuse. Et puisqu'elle avait oublié son parapluie à l'hôpital, elle serait trempée jusqu'aux os le temps de franchir la distance qui séparait sa voiture de l'entrée du bâtiment. Une contrariété supplémentaire, mais rien qu'une bonne douche bien chaude ne pourrait arranger. Avec mauvaise volonté, Scarlett s'extirpa de son véhicule, et un long soupir résigné lui échappa lorsque l'averse s'abattit sur elle, imbibant rapidement ses vêtements et ses chaussures, collant ses cheveux roux à sa figure, lui donnant l'impression d'être littéralement en train de prendre une douche froide. Peu désireuse de passer plus de temps sous la pluie que nécessaire, elle accéléra l'allure, la vision légèrement brouillée par le rideau d'eau qui lui tombait dessus à chaque pas qu'elle faisait. Tête baissée et regard rivé sur ses pieds, Scarlett avançait aussi vite qu'elle le pouvait sans risquer de trébucher, ses pensées déjà dirigées vers son matelas, son oreiller et ses couvertures. Distraite, elle ne vit pas l'homme qui se tenait devant elle, au beau milieu de sa route, bras croisés sur le torse et expression narquoise sur le visage. Scarlett le percuta de plein fouet – il n'avait pas montré le moindre signe suggérant qu'il avait seulement songé à bouger – et elle aurait trébuché s'il ne l'avait pas brusquement rattrapée par le bras, d'un geste un peu trop brusque et sec pour que ce soit anodin. Mais cela, la belle ne pouvait s'en douter. « Oh, pardon ! Je suis désolée, je n'ai pas fait attention ! Excusez-moi. » Levant les yeux vers l'homme, elle remarqua tout de suite ses traits peu avenants et surtout, le fait qu'il ne l'avait pas lâchée alors qu'elle était ne menaçait plus de chuter. « Il est un peu tard, non ? » D'instinct, Scarlett sut qu'elle avait des ennuis. L'étranger dégageait quelque chose de malsain, qui lui donnait envie de se défaire de lui et de prendre ses jambes à son cou. Sauf qu'elle pouvait sentir ses doigts se serrer fermement autour de son bras. « Le couvre-feu n'est que dans une heure... » bredouilla-t-elle en évitant de regarder l'homme dans les yeux, cherchant déjà une issue de secours. Si elle parvenait à se défaire et à sa libérer, il la rattraperait devant l'entrée de l'immeuble, car elle n'avait pas son pass électronique en main, il était perdu au fond de son sac, et le temps qu'elle le trouve... « Je rentrais juste chez moi. Je n'ai pas l'intention de ressortir, la loi – » « Compte pas pour les mutants. » Scarlett sentit le sang quitter son visage, et elle ne put refréner un mouvement de recul lorsqu'elle vit le brassard rouge que l'homme portait. Gunpowder Squad. Et accroché à son poignet clignotait l'un des fameux bracelets de détection de transmutants contre lesquels Sheldon les avait mis en garde.

« Tu vas me suivre sans faire d'histoires, et peut-être que je serai... gentil avec toi. » La façon dont il la détailla des pieds à la tête lui fit froid dans le dos, elle tentant d'échapper à sa poigne en reculant en arrière. « Lâchez-moi ! Vous n'avez pas le droit, je – » « Oh mais j'ai tous les droits, ma jolie. T'as oublié où t'étais ? À Radcliff, ce sont pas les  dégénérés dans ton genre qui font la loi. Alors tu vas venir avec moi bien gentiment. » Pour qu'il puisse la tuer, la vacciner ou lui faire subir des choses auxquelles elle ne préférait pas songer ? Et puis quoi encore ? Il n'en était pas question. Elle ne le suivrait pas, nulle part, elle ne le laisserait pas faire... « Non. Je... Je veux juste rentrer chez moi. » La situation avait une drôle impression de déjà-vu. Un déjà-vu à travers la triste expérience qu'avait vécu Evelyn quelques semaines plus tôt, une terrible rencontre qui l'avait conduite jusqu'aux urgences de l'hôpital et avait tout simplement manqué de la tuer. « Je vais pas te le répéter une quatrième fois. » L'homme tira Scarlett vers lui brutalement, et ce fut son instinct qui se chargea de la suite. Sans qu'elle ne le veuille réellement, son bras se mit à irradier une chaleur intense, qui surprit le Hunter, avant qu'une décharge d'énergie ne le force à la lâcher en grognant de douleur. Scarlett s'écarta aussi vite qu'elle le put, mais son dos heurta une voiture alors qu'elle reculait, prise de panique. L'homme – à présent furieux – se tenait entre elle et toute issue. Son cœur battait la chamade, elle était tétanisée par la peur ; elle n'avait encore jamais eu le malheur de tomber sur un chasseur, ou quiconque en ayant directement après elle. Si elle avait été assez rapide, elle aurait pu envoyer une décharge explosive sur l'homme, l'assommer sans le tuer, juste le temps de prendre la fuite, de se mettre à l'abri... Mais elle n'avait pas été assez rapide. Le chasseur avait eu le temps de dégainer son arme, qu'il pointait droit vers sa poitrine. Cela faisait deux fois en bien peu de temps qu'elle se retrouvait ainsi menacée, et ça n'était pas plus aisé la seconde fois que la première. Sa mutation étant purement offensive, elle ne pouvait pas arrêter les balles, elle n'était pas équipée pour lutter contre ce genre de chose, pas préparée non plus... Mutante ou pas, elle n'avait pas l'avantage. Collée au véhicule derrière elle, elle tremblait de tous ses membres, et les larmes avaient déjà commencé à rouler sur ses joues déjà trempées par la pluie. « Je vous en prie... » « Ta gueule ! Allez, on y va ! » Elle ne bougea pas, tétanisée par la peur et la certitude que si elle suivait cet homme, elle allait mourir. Et Scarlett n'avait pas envie de mourir, pas le moins du monde.

La patience de l'homme était à bout, de toute évidence, puisqu'il s'avança vers elle pour la saisir par les cheveux sans autre forme de cérémonie. Scarlett se débattit, geignit, mais rien n'y fit. Elle fut complètement sonnée par la gifle qui claqua sur sa joue avec une violence inouïe, les étoiles dansèrent devant ses yeux avant qu'elle ne réalise qu'il l'avait saisie par la taille pour la traîner avec lui, comme si elle ne pesait rien. E il lui faisait mal, l'empêchait de respirer correctement ou de tenir debout, il la traitait comme l'on traitait un animal qu'on avait l'intention d'amener à l'abattoir, sans délicatesse ni compassion. Incapable de se contenir plus longtemps, Scarlett se mit à hurler, inconsciente des risques que cela impliquait. S'il le voulait, il pouvait tout simplement l'abattre pour la faire taire. Mais cet homme là... cet homme là était un sadique de première catégorie, le genre de Hunter qui aimait jouer avec ses proies avant de les éliminer. Scarlett sentait l'énergie s'accumulait en elle, bouillir comme la lave d'un volcan au bord de l'éruption. Sa peau irradiait déjà d'une lueur rouge annonciatrice du désastre, une explosion qu'elle serait incapable de contenir si elle ne se calmait pas. Et se calmer, ce ne serait pas une possibilité tant que l'homme la tenait, tant qu'il continuait à lui hurler de «coopérer si elle ne voulait pas qu'il lui fasse sauter la cervelle », tant qu'il lui ferait aussi mal. Le Hunter ne comprenait pas – ne savait pas – que ce que celle qu'il tenait prisonnière dans ses bras n'était pas une jeune femme au don maîtrisable, c'était une véritable bombe à retardement, qui exploserait prématurément si on la bousculait un peu trop fort.
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Benjamin Moreno
Benjamin Moreno

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SUR TH DEPUIS : 29/10/2015
MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeSam 30 Jan 2016 - 13:49

We will be spilled in blood
— scarlett faust & benjamin moreno —
Run, Is this to be our fate. Hide, Freedom is ours as long as we escape. We walk in the shadows, We do. Find out what we all know Our time is near. This is the way it ends, Don't tell me it's meaningless There'll be no compromise. We fall in we too shall rise You held me and taught me how, I think I am ready now If this is the way it ends. This is the way it's meant to be. — the way it ends.

Nissa avait changée. Il l’avait complétement perdue à présent. Benjamin avait cru que s’ils restaient tous les deux, les choses seraient forcément plus simples. Mais elle s’était lancée dans un chemin qui commençait de plus en plus à le déranger. Il avait été un hunter, de ceux qui assument parfaitement les cadavres laissés derrière. Il voulait se venger, tuer celui qui avait pris injustement la vie de son fils, mais puisqu’il ne trouvait pas celui-là, ça avait presque eu du sens que de passer ses nerfs sur chaque transmutant passant sur son chemin. Pendant un temps, il s’était dit qu’au moins, ceux que lui et Nissa réduiraient au silence, ils ne pourraient plus jamais faire de mal à personne. Ils ne pourraient plus détruire de famille comme on avait détruit la leur. Pendant un temps, ça avait eu tellement de sens de penser ainsi. C’était idiot pourtant. Mais ça semblait marcher. Ça avait apaisé un peu la douleur qu’il ressentait au plus profond de son cœur suite au décès de son fils. Mais ça n’allait pas le ramener. Il pouvait faire ce qu’il voulait, tuer autant de dégénérés qu’il le voudrait, ce n’était certainement pas ça qui allait lui ramener son fils. Aaron était mort. Fin de l’histoire. Benjamin n’avait jamais été un homme très pieux, il ne croyait pas en Dieu, il ne croyait pas en grand-chose. Mais peut-être qu’il y avait bien quelqu’un ou quelque chose qui influençait la vie des êtres humains. Peut-être que c’était pour ça qu’il était devenu un transmutant. Une punition pour les crimes qu’il avait pu commettre. Une façon de lui renvoyer en pleine figure tout le mal qu’il avait pu faire et sans doute qu’il le méritait. Il avait appris à les détester ces dégénérés, parce que c’était plus simple comme ça. Ça lui permettait au moins d’apaiser sa conscience à chaque fois qu’il ôtait une vie. Maintenant, il n’avait plus qu’à se détester lui-même, parce qu’il était devenu tout ce qu’il méprisait. Puisque la vie était définitivement mal faite, il n’avait même plus les moyens d’en finir avec sa propre vie. Une balle dans la tête ne le tuerait pas, puisque son corps avait décidé de se protéger lui-même des attaques extérieur. Alors, à part se laisser crever de faim dans un coin, il ne savait même pas comment en finir avec sa propre existence. C’était ironique sans doute, d’avoir été là, à chasser les transmutants, à les tuer un à un sans être capable, par la suite de tuer le seul qui semblait compter : lui-même.

Il pouvait passer la plupart de son temps au fond d’un bar à picoler plus que de raison. Ça finirait bien par le tuer ça. Il n’avait pas grand-chose de mieux à faire de toute façon. Sa vie était complètement détruite. Il avait tout perdu. Son fils était mort, son mariage était brisé, quant à sa carrière, elle avait été prometteuse à un moment, mais il avait tout plaqué pour se retrouver à enseigner dans le lycée pourri de la petite ville de Radcliff. Sa vie avait été tellement parfaite et maintenant, ce n’était plus qu’un amas d’emmerdes et de déceptions. Alors, tous les soirs ou presque, il se posait dans le bar de la ville et buvait jusqu’à la fermeture. Fermeture qui avait toujours lieu beaucoup trop tôt à cause du couvre-feu, mais c’était déjà ça. Y avait des moments où il restait avec les membres d’Uprising, mais il avait honte à chaque fois qu’il se retrouvait dans la même pièce qu’eux. Parce qu’il avait tué l’un des leurs, plus par accident que par réelle volonté. Mais le fait été qu’il avait tué se docteur, il avait son sang sur les mains et c’était incroyablement injuste. Cet homme avait essayé de lui sauver la vie et il l’avait tué. Il n’était pas comme eux. Il ne le serait jamais. Il avait du sang sur les mains, celui de ceux qu’ils essayaient d’aider. Y avait jamais rien qui pourrait changer ça. Il était un putain de meurtrier et dès qu’il regardait ces types à Uprising il se sentait bouffer par la culpabilité. Il aurait eu l’occasion de les faire tomber, de balancer tout ce qu’il savait sur le groupe à d’autres chasseurs et de les laisser les réduire en pièce. Mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Parce qu’il n’était plus un chasseur. Il n’était pas non plus un véritable membre de ce groupe. Plutôt le cul entre deux chaises, condamné à ne pas savoir quoi faire de sa triste existence. D’un côté il y avait sa femme avec qui il avait tout partagé jusqu’à présent, mais qui le détestait pour ce qu’il était devenu. De l’autre côté il y avait Uprising, ceux qu’il était censé détester et qui pourtant, lui avaient tendu la main au moment où il était le plus désespéré, là où sa femme, elle, elle l’avait complètement laissé tomber. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait plus quoi penser ni vers qui se tourner, alors il se contentait de boire, parce que c’était beaucoup plus simple comme ça.

Mais, comme tous les soirs, on avait fini par le mettre dehors. Le bar devait fermer. Fichu couvre-feu. Il quitta les lieux d’un pas trainant, soupirant alors qu’il se retrouvait sous la pluie. Ce n’était vraiment pas sa soirée. Il frissonna légèrement avant de fermer sa veste et ainsi éviter autant que possible les gouttes de pluie. Rentrer chez lui sous la flotte, ça ne e motivait absolument pas. Mais bon, au moins il avait la certitude que dès qu’il serait chez lui il retrouverait la chaleur d’un bon verre de whisky. Ça suffisait à le motiver. Il était bien parti pour rejoindre son petit appartement, quand un cri vint l’arrêter dans sa route. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Continuer tête baissée et rentrer chez lui sans se soucier ce qui pouvait être en train de se passer à quelques pas de là ? C’était comme ça que ça fonctionnait à Radcliff et dans le fond, quoi qu’il puisse être en train de se passer dans l’une des rues de la ville, ce n’était pas son problème à lui. Il fit encore quelques pas en direction de son appartement, persuadé qu’il pourrait rentrer sans se soucier de ce qui pouvait être en train de se passer. Mais non, il ne pouvait pas. Il grogna légèrement, désespéré par son propre comportement. Fallait croire qu’il aimait s’attirer des ennuie pour, trop souvent s’occuper de ce qui ne le regardait pas. Il avait changé de direction, allant désormais vers là d’où venait les cris, abandonnant ainsi l’idée de rentrer chez lui. Il avait fini par voir une scène qui avait tout de déplaisant, un type qui de toute évidence agressait une pauvre femme. Plissant les yeux pour mieux voir, il put reconnaitre les traits de Scarlett. Merde, il ne pouvait définitivement pas la laisser tomber. C’était une femme bien. Le genre de personne qui ne méritait pas de se faire abattre au beau milieu d’une rue, sous prétexte qu’elle était une transmutante. Fallait qu’il fasse quelque chose. Il vérifia que son arme était bien chargée avant de s’avancer discrètement vers la scène. « Hey, du con ! Tu devrais laisser la dame tranquille. » L’homme se retourna pour voir qui pouvait bien s’adresser à lui de la sorte, après tout, personne n’était censé trainé dans les rues à une heure pareille. Il n’eut le temps de rien dire qu’il pointa son arme sous son menton et pressa la détente. S’il fallait que soit lui ou Scarlett, le choix était vite fait. Un corps de plus sur les bras, il en fallait plus pour l’inquiéter. Le chasseur tomba raide mort. Tant mieux, ça ferait un con de moins sur terre. Il se précipita vers Scarlett, dont la peau écarlate semblait mauvais signe. «Hé, ça va ? » Elle pouvait bien exploser ou prendre feu ou Dieu seul savait quoi, ça n’empêcha pas Benjamin de l’attraper par les épaules. « On devrait aller s’mettre à l’abri, c’est qu’une question de temps avant qu’un autre ne se pointe. » Le coup de feu allait forcément avertir quelqu’un. Il fallait bouger rapidement. Il n’avait pas peur de ce que Scarlett pourrait faire, malgré sa peau qui semblait briller, au pire, lui son pouvoir le protégerait, au mieux, elle le tuerait et il aurait enfin la paix, alors il s’en fichait, il n’avait pas peur, pas peur pour lui en tout cas.
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 17:08

hell is empty and all the devils are here
LIFE IS PAINFUL AND MESSED UP. IT GETS COMPLICATED AT THE WORST OF TIMES, AND SOMETIMES YOU HAVE NO IDEA WHERE TO GO OR WHAT TO DO. LOTS OF TIMES PEOPLE JUST LET THEMSELVES GET LOST, DROPPING INTO A WIDE OPEN, HUGE ABYSS. BUT THAT'S WHY WE HAVE TO KEEP TRYING. WE HAVE TO PUSH THROUGH ALL THAT HURTS US, WORK PAST ALL OUR MEMORIES THAT ARE HAUNTING US. SOMETIMES THE THINGS THAT HURT US ARE THE THINGS THAT MAKE US STRONGEST.

Scarlett avait hurlé, persuadée que c'était la seule chose qu'il lui restait à faire pour s'en sortir avant que sa mutation ne prenne violemment le dessus. Elle savait que lorsqu'elle perdrait le contrôle, ce serait terrible. Elle avait toujours fait en sorte de garder sa mutation en laisse, consciente des risques qu'une manifestation incontrôlée de son don impliquait. Ses parents, elle les avait tués. Par accident, certes, mais ça avait été bien suffisant pour qu'elle ne veuille plus que l'incident se reproduise. Alors, elle avait décidé qu'il était préférable de museler ce qui faisait d'elle une mutante, de se servir de cette mutation aussi peu que possible. Face à un danger immédiat, elle se trouvait donc incapable de seulement songer à faire feu – littéralement – pour se défaire de son agresseur. Pourtant, elle pouvait sentir l'énergie s'accumuler à une vitesse folle en elle, son instinct de survie prenant le dessus sur sa volonté d'éviter un carnage. Elle n'avait pas envie de mourir comme ça, pas plus qu'elle n'avait envie de tuer ce Hunter, quand bien même il semblait évident que lui, ça ne le dérangerait pas de mettre fin à ses jours de façon expéditive juste parce qu'elle existait. Scarlett n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie, même après tout ce qu'elle avait traversé et éprouvé, c'était la première fois que l'on s'en prenait directement à elle. De toute évidence, sa chance avait fini par tourner. Elle aurait dû s'y attendre, personne n'était en sécurité à Radcliff, ce n'était qu'une question de temps avant que son tour ne vienne. Le Gunpowder Squad n'avait pas de limites, pas de morale, nul n'était à l'abri de leur vendetta anti-mutants. Combien d'innocents avaient perdu la vie à cause d'eux ? Beaucoup trop, et Scarlett craignait que son nom ne vienne s'ajouter à une liste déjà interminable. Elle allait mourir, là, abattue comme une moins que rien, après que ce type lui ait fait subir Dieu seul savait quoi. Si seulement elle parvenait à se calmer, à retrouver ses esprits suffisamment pour prendre le contrôle de sa mutation... Elle aurait peut-être une chance de s'en sortir. Scarlett abhorrait la violence, et cela depuis toujours, mais face à sa mort imminente, il était sans doute temps de faire une exception. Elle ne méritait pas de finir comme ça, c'était injuste. Elle était aussi douce qu'un agneau, elle n'avait jamais fait de mal à personne... C'était injuste.

Elle sursauta violemment entre les bras de son agresseur lorsqu'une voix familière fit écho à ses hurlements paniqués ; elle se tut immédiatement pour tourner la tête vers l'homme qui représentait peut-être son Salut. Benjamin. Tout se passa si vite que Scarlett n'eut pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit, de réagir d'une quelconque façon. Le coup de feu retentit à ses oreilles comme une bombe, le sang du chasseur l'éclaboussa et ils tombèrent lourdement au sol, un sifflement aigu résonnant dans son crâne. Sa respiration était saccadée, le corps de l'homme la recouvrait à moitié et sa peau n'en finissait plus de lueur d'une inquiétante lueur rouge, comme du fer chauffé à blanc. Elle laissa le jeune homme la relever par les épaules sans protester, elle n'était de toute façon pas en état, toujours secouée par de violents sanglots qu'elle ne parvenait pas encore à contrôler. Elle dut toutefois se faire violence pour se calmer un minimum, parce que Benjamin avait raison, ce n'était qu'une question de temps avant que d'autres chasseurs ne débarquent sur les lieux. « Chez moi... On peut aller chez moi... » hoqueta-t-elle entre deux sanglots, avant d'enjamber maladroitement le cadavre de son agresseur pour aller ramasser son sac, tombé un peu plus loin. Ses mains tremblaient, elle avait du mal à respirer correctement, les larmes brouillaient sa vision et elle avait le cœur au bord des lèvres. Sous le choc, elle retourna auprès de Benjamin, qu'elle invita à la suivre en pointant maladroitement l'entrée de son immeuble, dans lequel ils ne tardèrent pas à entrer – après qu'elle soit parvenue à sortir ses clés de son sac. Elle tremblait tellement qu'elle devait donner l'impression d'être sur le point de faire une crise d'épilepsie, ou de perdre connaissance.

Arrivée devant la porte de son appartement, elle tendit les clés à Benjamin pour qu'il ouvre la porte, parce qu'elle en était tout bonnement incapable, et ils s'engouffrèrent chez elle. « Ferme... ferme à clé, s'il te plaît... l'autre verrou aussi... » Elle déglutit lentement, avant de laisser retomber son sac et son manteau trempé à ses pieds. « Il faut... il faut que j'aille me changer... je suis pleine de sang... » Le regard dans le vide, elle disparut de la salle de bain, dont elle réémergea brièvement pour offrir une serviette à Benjamin afin qu'il puisse se sécher. Sans un mot, elle s'enferma dans la pièce et laissa libre cours à ses larmes tandis qu'elle se débarrassait avec peine de ses vêtements détrempés et tâchés de sang, qu'elle roula en boule et poussa dans un coin de la pièce. Puis elle glissa sous l'eau de la douche – brûlante – et frotta sa peau jusqu'à en avoir mal, pour nettoyer la moindre petite gouttelette de sang. Elle dut passer une éternité dans la salle de bain, et lorsqu'elle en ressortit finalement, elle donnait l'impression d'avoir vu un mort. Vêtue d'un simple t-shirt et d'un pantalon de pyjama, ses longs cheveux roux dégoulinants, elle alla s'asseoir sur le canapé et ramena ses jambes contre sa poitrine. « Il allait me tuer... Je voulais juste rentrer chez moi, et il allait me tuer... J'ai cru... J'étais incapable de me défendre. Je pourrais faire exploser tout l'immeuble si je le voulais, et j'ai été incapable de me défendre... Si tu n'étais pas arrivé... » Scarlett plaqua une main contre sa bouche pour étouffer les sanglots qui menaçaient de refaire leur apparition. Elle sursauta, manqua de hurler lorsqu'on l'effleura, et se traita silencieusement d'idiote quand elle réalisa qu'il ne s'agissait que de sa chienne, Daisy. Scarlett déplia les jambes et l'animal posa sa tête sur ses cuisses, et elle se mit à caresser sa fourrure avec insistance, comme pour s'apaiser. « Mon dieu, j'ai failli... » Mourir. J'ai failli mourir. Elle avait la nausée, et si elle n'avait pas eu la gorge aussi serrée elle aurait certainement pu vomir. Scarlett se força à inspirer à fond à plusieurs reprises, avant de fermer les yeux une minute. « Benjamin, je... Je me sens mal, je crois que je vais m'évanouir. » Le choc. Le traumatisme. L'après-coup. C'était beaucoup trop pour Scarlett, qui se sentait perdre pied, sur le point de tourner de l'œil et de défaillir.
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Benjamin Moreno
Benjamin Moreno

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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 13:21

We will be spilled in blood
— scarlett faust & benjamin moreno —
Run, Is this to be our fate. Hide, Freedom is ours as long as we escape. We walk in the shadows, We do. Find out what we all know Our time is near. This is the way it ends, Don't tell me it's meaningless There'll be no compromise. We fall in we too shall rise You held me and taught me how, I think I am ready now If this is the way it ends. This is the way it's meant to be. — the way it ends.

Tuer un hunter au beau milieu d’une rue, ce n’était pas un problème pour Benjamin. Ce n’était pas différent des transmutants qu’il avait pu tuer après la mort de son fils. Il ne savait plus dans quel camp il se battait. Il était encore hanté par la mort de son fils, par cette haine de la mutation, cette impression qu’il s’agissait d’une arme trop dangereuse qu’il faudrait éliminer de la planète. Mais, il réalisait aussi l’injustice de la chose. Tous les transmutants n’avaient pas tué son fils. Il maudissait ce qu’il était lui, cette mutation qui coulait dans ses veines et s’exprimait trop souvent pour lui sauver la vie, alors même qu’il aurait voulu mourir. Il ne voulait pas être comme ça, comme celui qui avait tué son fils, comme ceux que sa femme détestait au plus profond de ses entrailles. Mais, y avait eu uprising, comme une lumière sur son chemin, eux qui l’avaient aidé, quand bien même il ne le méritait pas. Eux, qui l’avaient pardonné, alors qu’ils auraient dû le laisser croupir dans une cellule après ce qu’il avait fait. C’était des gens biens, de ceux qui luttaient pour leur survie, de ceux qui étaient prêts à se sacrifier pour défendre les autres. Ce n’était pas qu’une bande de monstre cherchant à faire le mal et c’était trop souvent ce qu’il avait pu penser des mutants. C’était une idée qui s’était imprégné dans son esprit après la mort de son fils et dont il avait du mal à se séparer, mais il le voyait bien chez uprising que c’était n’importe quoi. Alors tuer un hunter au beau milieu de la rue pour protéger quelqu’un, est-ce que ce n’était pas mieux dans le fond que de tuer un transmutant en se disant vouloir protéger le monde d’une menace qui n’en était pas nécessairement une ? Ce qu’il avait fait en compagnie de sa femme, ça avait été faire d’un cas une généralité. Ça avait été idiot, injuste aussi. Et Nissa, elle ne le voyait pas elle. Elle le voyait lui comme un monstre, elle le détestait de son être. Et il se détestait tout autant. Peut-être même pas parce qu’il était un transmutant, mais parce qu’il avait tué du monde, parce qu’il avait été incapable de sauver son fils et d’empêcher son épouse de se détruire. Sauver Scarlett ce soir, ça n’allait pas racheter ses erreurs, ça n’allait pas faire de lui un type bien. Il serait toujours la même enflure qui méritait de crever, mais au moins, elle, elle allait s’en sortir.

Il avait tiré sans chercher à comprendre, avec une facilité qui avait longtemps défini ses gestes, il avait l’habitude de tirer. Il en avait pris des vies, d’une simple balle dans la tête. Le sang avait giclé, autant sur lui que sur Scarlett, mais c’était le genre de détail auquel il ne faisait pas franchement attention. L’important c’était qu’elle était encore en vie, et qu’ils s’en aillent, le plus rapidement possible, histoire qu’elle le reste encore un moment. Que lui il crève, ça n’aurait pas été bien grave. Elle en revanche, c’était une autre histoire. Il l’avait aidée à se relever, avant d’acquiescer alors qu’elle lui disait qu’ils pouvaient aller chez elle. Ce serait mieux qu’au beau milieu de la rue. Il aurait pu la laisser rentrer toute seule, puisqu’elle était sauve maintenant, mais y avait encore un peu de bonté en lui, assez pour qu’il veuille s’assurer que ça allait vraiment, avant de simplement l’abandonner là et continuer son errance. Ce n’était pas comme s’il avait pu avoir un truc passionnant à faire pour le reste de sa soirée de toute façon. Il l’avait suivie jusqu’à son appartement, elle tremblait comme une feuille, il avait cette impression qu’elle allait finir par faire un malaise juste devant lui et ce serait le genre de trucs qu’il serait bien incapable de gérer. Nissa elle aurait su. Elle avait été infirmière. Lui, avant de finir hunter, il avait été joueur de hockey professionnel, alors forcément tout ce qui touchait à la médecine, il n’y connaissait rien. Y avait toujours eu Nissa pour gérer les blessures, les maladies, les problèmes de santé. Alors, ça n’avait jamais été un truc pour l’inquiéter. Il ne fallait pas qu’elle s’évanouisse. Sans un mot, il s’exécuta suite aux paroles de la rouquine. Fermant les verrous de la porte, y ajoutant la chainette, quand bien même ce truc était d’une inefficacité totale face à un type qui voulait défoncer une porte. Il l’avait laissée partir vers la salle de bain, l’avait vaguement remercié pour la serviette et, alors qu’elle avait quitté la pièce, il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Il avait essuyé plus ou moins l’eau et le sang qu’il avait sur lui, mais il faudrait plus d’une serviette pour sécher ses fringues. Au moins il ne dégoulinait plus de partout. Et maintenant quoi ?

Les minutes étaient longues alors que la rousse était sous la douche. Il avait retiré ses chaussures, afin de ne pas salir tout l’appartement. Puis il s’était avancé dans la pièce, pour déposer la serviette contre le dossier d’une chaise qu’elle puisse sécher correctement. Et après, il s’était contenté d’attendre. Il avait bien pensé à quitter l’appartement, mais abandonner Scarlett comme ça ce serait une mauvaise idée. Il voulait savoir comment elle allait. Alors il avait attendu. Faisant quelques pas dans l’appartement, tâchant de ne pas être intrusif. Il n’était pas chez lui, il n’avait pas de chez lui. Il n’avait qu’une chambre au motel du coin. Sa maison, elle était loin derrière lui. Celle dans laquelle il avait habité avec Nissa. Ils l’avaient quittée, à la mort de leur fils. Ça avait été une belle maison, quand un quartier résidentiel typiquement américain. Ils avaient eu ce genre de vie, belle et pourtant si banale. Ça lui faisait bizarre de se retrouver dans un appartement après avoir passé tellement de temps sur la route. On voyait bien qu’y avait de la vie ici, c’était tellement plus personnel que les chambres de motel dans lesquels Nissa et lui avaient séjournés. Il laissa échapper un soupire regardant l’alliance à son doigt. C’était bien ça, la seul chose personnelle qu’il lui restait à lui. Le symbole d’un mariage qui avait été heureux, mais qui était complètement brisé à présent. Il leva les yeux vers Scarlett dès qu’elle réapparu. Il resta debout, à quelques pas du canapé. « T’es vivante. C’est ce qui compte. Ça va aller. » Il n’en savait rien dans le fond si ça allait aller. Mais elle était vivante et ça, c’était important. Y en avait qui avaient pas eu sa chance. Son fils, il ne l’avait pas eue. Le médecin qu’il avait tué, il ne l’avait pas eue. Alors qu’elle parlait de malaise, il avait enfin osé faire les quelques pas vers le canapé pour aller s’asseoir à ses côtés. « Non, t’évanouie pas, s’il te plait. » C’était un peu bizarre comme demande, mais vraiment, si elle pouvait éviter ça l’arrangerait. Il plaça ses mains sur ses épaules, pour la forcer à se tourner légèrement vers lui. « Hey, ça va aller d’accord ? » Qu’est-ce qu’il aurait dit à Nissa si elle avait été en train de paniquer comme ça ? Il aurait trouvé des mots beaucoup plus justes, il aurait su se faire plus réconfortant, mais fallait croire que c’type qui en aurait été capable, il avait disparu quand Nissa l’avait laissé tomber. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour t’aider ? N’importe quoi … » Tout ce qu’elle voulait, si jamais ça pouvait l’empêcher de s’évanouir. « Tu veux manger quelque chose ? » Ça faisait du bien de manger dans ce genre de situation non ? Et puis il était assez bon cuisinier, ça faisait un moment qu’il ne s’était pas mis en cuisine mais c’était comme le vélo, ça ne s’oubliait pas. Peut-être qu’elle avait juste besoin d’un câlin, du sentiment qu’elle n’était pas toute seule. Il n’en savait rien, mais qu’elle lui dise quoi faire et qu’elle reste consciente, parce que si elle devait s’évanouir, là, ce serait à lui de paniquer.
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 22:04

hell is empty and all the devils are here
LIFE IS PAINFUL AND MESSED UP. IT GETS COMPLICATED AT THE WORST OF TIMES, AND SOMETIMES YOU HAVE NO IDEA WHERE TO GO OR WHAT TO DO. LOTS OF TIMES PEOPLE JUST LET THEMSELVES GET LOST, DROPPING INTO A WIDE OPEN, HUGE ABYSS. BUT THAT'S WHY WE HAVE TO KEEP TRYING. WE HAVE TO PUSH THROUGH ALL THAT HURTS US, WORK PAST ALL OUR MEMORIES THAT ARE HAUNTING US. SOMETIMES THE THINGS THAT HURT US ARE THE THINGS THAT MAKE US STRONGEST.

Ce n'était pas ainsi que Scarlett avait imaginé terminer sa soirée. Ce qu'il venait de lui arriver, c'était le genre de chose qui "n'arrivait qu'aux autres". Le genre de chose que personne ne s'attendait à devoir subir, le genre de chose qui semblait n'être qu'un parfait cauchemar. Sauf que Scarlett n'avait pas rêvé, elle avait bel et bien manqué de mourir. On avait voulu la tuer, l'envoyer six pieds sous terre alors qu'elle n'avait jamais fait de mal à personne. Et puis elle avait été sauvée, mais elle était devenue par la même occasion le témoin d'un meurtre que la police ignorerait certainement encore, comme c'était souvent le cas à Radcliff. Pour la première fois, la chirurgienne avait été victime de la folie ambiante, et elle ignorait tout simplement comme elle serait capable de s'en remettre. C'était un traumatisme de plus à ajouter à la liste, une catastrophe de plus dans sa vie déjà bien chamboulée. Elle ne savait pas si elle aurait été capable de se persuader d'utiliser sa mutation pour sauver sa peau si Benjamin n'était pas intervenue, elle qui rechignait toujours à en faire usage, consciente de son potentiel destructeur. Choisir d'utiliser son don, c'était risquer d'en perdre le contrôle et si cela devait arriver un jour... Scarlett pourrait faire sauter tout un quartier de Radcliff par accident, et c'était en restant optimiste. Les limites de sa mutation, la jeune femme ne les connaissait pas, puisqu'elle s'était toujours plus évertuée à la garder sous contrôle qu'à faire des expérimentations. La biokinésie, ce n'était pas comme la métamorphose ou la téléportation, elle était un danger pour les autres avant d'en être un pour elle-même. L'accident qui avait coûté la vie à ses parents, elle ne se le pardonnerait jamais, pas plus qu'elle ne serait capable de le faire si elle blesser qui que ce soit d'autre. Alors même si sur l'instant elle avait été incapable de raisonner, si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle aurait certainement choisi de sacrifier sa vie plutôt que de risquer celles d'innocents. Heureusement pour elle, elle n'avait pas eu à prendre cette décision difficile, Benjamin avait agi avant qu'il ne soit trop tard.

Elle n'était pas passée loin de la mort, mais elle lui avait échappé. Elle était vivante. Benjamin lui disait que c'était ce qui comptait, et il avait probablement raison. Mais Scarlett avait encore trop de mal à rationaliser les choses pour le réaliser. Elle était vivante, mais elle ne serait plus jamais la même. Quelque chose venait de se briser en elle, peut-être ses derniers vestiges d'innocence et de naïveté. La petite bulle qui la protégeait encore des horreurs du monde venait d'éclater, et Scarlett avait pris la plus violente et inattendue claque de son existence. Le cœur au bord des lèvres, la chirurgienne tentait de contrôler ses sanglots et sa respiration, consciente que s'évanouir était bien la dernière chose dont elle avait besoin. Hélas, si son corps décidait de céder à la pression et au choc, elle ne pourrait rien y faire. Scarlett était familière avec ces malaises qui vous saisissaient sans prévenir, à l'hôpital il n'était pas rare de voir des proches des patients s'évanouir après avoir reçu une nouvelle impossible à encaisser. Alors après une telle suite d'événements, Scarlett n'aurait pas été étonnée d'être victime d'un tel malaise. La jeune femme renifla bruyamment et de façon bien peu élégante lorsque son sauveur vint s'asseoir à côté d'elle en la suppliant presque de ne pas s'évanouir, ses larges mains posées sur ses épaules. Scarlett se força à prendre plusieurs inspiration en essuyant ses yeux humides avec les manches de son t-shirt et hocha doucement la tête quand il lui assura que tout irait bien. De toute façon, on pouvait difficilement faire pire que ce qu'elle venait de vivre, non ? Si l'on prenait cette tentative d'abus et de meurtre comme le pire du pire, le reste serait forcément anodin en comparaison. « Non, non... Si j'avale quelque chose maintenant, je vais vomir... » Elle avait l'impression d'avoir une pierre à la place de l'estomac, avaler quelque chose ne lui serait d'aucun secours. « C'est gentil, mais je ne peux pas... »

Encore secouée de tremblements, Scarlett enfouit son visage entre ses mains et ferma les yeux, espérant ainsi atténuer ses nausées et à terme se débarrasser de son malaise. « C'est drôle, quand même... » Ça ne l'était pas vraiment. « Tu viens de tuer un homme, mais tu as peur que je m'évanouisse... » Un petit rire nerveux secoua Scarlett, qui se redressa après d'interminables minutes passées pliée en deux à lutter contre l'évanouissement et l'envie de vomir. Mais c'était tout de même incroyable, non ? Benjamin venait de mettre une balle dans la tête d'un membre du Gunpowder Squad, et il paniquait à l'idée de voir une femme s'évanouir. C'en était presque ridicule, après ce qu'ils venaient de traverser. Alors Scarlett riait, nerveusement certes, mais elle riait. C'était une chose qu'elle pourrait ajouter sur sa "liste de petits trucs que les grands costauds ne supportent pas". « Pas de panique... Ça commence à aller mieux, je devrais éviter de finir étalée sur mon tapis. » Passant ses mains dans ses cheveux cuivrés encore humides, Scarlett se redressa et se força à afficher un petit sourire, bien que le cœur n'y soit pas. Elle devrait sans aucun doute se faire porter pâle pour les prochains jours à l'hôpital, elle se sentait bien incapable de prendre soin de qui que ce soit après avoir été violentée. Et puis, comment expliquerait-elle les hématomes qui fleurissaient déjà sur ses bras ? Ce n'était pas comme si elle pouvait prétendre être "tombée dans les escaliers", pas quand elle était entourée de médecins sur son lieu de travail. Elle ne pouvait pas non plus dire la vérité, ce serait lever le voile sur sa véritable nature et comme dans toutes les institutions de Radcliff, il devait y avoir des chasseurs à l'hôpital. Ils étaient partout, comme une mauvaise herbe dont l'on ne parvenait pas à se débarrasser, parce qu'elle repoussait toujours quelque part.

Naturellement, sans trop y songer, Scarlett se laissa aller contre Benjamin et posa sa tête contre son épaule, juste pour avoir un contact humain rassurant après avoir manqué d'être assassinée moins d'une heure plus tôt. « Je ne sais pas comment te remercier, Ben... Je ne sais pas comment on peut remercier quelqu'un pour ça. Si tu n'avais pas été là... » C'en serait fini de Scarlett Faust. C'était par hasard qu'elle était encore en vie, parce qu'il avait été là au bon moment. Une coïncidence qui allait la pousser à porter un regard différent sur sa vie, sur la vie en général. « Je te dois la vie. C'est une dette que je ne pourrais jamais repayer. » A moins de sauver la sienne, mais autant dire qu'elle ne leur souhaitait pas de se retrouver un jour dans une nouvelle situation de ce genre. « Jusqu'à ce soir, je suis toujours passée entre les mailles du filet, et comme une idiote je pensais que ça durerait toujours... J'imagine que c'est vrai, il a un début à tout. » Un triste début, en l'occurrence. Devait-elle s'estimer chanceuse malgré son malheur ? Si oui, elle s'en sentait pour le moment encore incapable. Il lui faudrait du temps, beaucoup de temps, pour se remettre de ses émotions et gérer le traumatisme émotionnel qu'elle sentait pointer le bout de son nez. « Ben... Je ne sais pas si j'ai le droit de te demander de faire encore quelque chose pour moi, mais est-ce que... Est-ce que tu voudrais bien rester ici cette nuit ? J'ai peur de rester seule... Je ne peux pas rester seule. » Jamais Caleb ne lui avait tant manqué. Elle aurait donné n'importe quoi pour retrouver la sécurité et la douceur de ses bras, sa présence rassurante... « S'il te plaît... ? »
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Benjamin Moreno
Benjamin Moreno

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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 16:58

We will be spilled in blood
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La vie à Radcliff c’était loin d’être facile. A croire que la moitié des hunters du pays avaient décidé de s’installer dans cette petite ville pourtant perdue au milieu de nulle part. C’était à se demander ce qu’il y avait de si extraordinaire à Radcliff. Benjamin avait surtout l’impression que c’était le trou du cul du monde. Pour un type comme lui qui avait beaucoup voyagé au cours de sa vie, Radcliff c’était presque le genre de ville qui lui donnait envie de rire tant elle était petite, perdue au milieu de nulle, au beau milieu d’un pays bien plus vaste. Pourtant Radcliff, ça semblait être l’enfer sur Terre. Là où tous les malheurs du monde se regroupaient. C’était le cas pour lui. Il avait l’impression d’être maudit depuis qu’il avait mis les pieds dans cette ville. Y avait eu ce pouvoir qui s’était emparé de lui et dont il ne voulait pas. Y avait toutes les histoires avec Nissa, celles-là qui n’étaient pas prêtes de s’arranger alors qu’elle voulait demander le divorce à présent. Qu’est-ce qu’il pouvait y faire lui ? Il n’allait pas la retenir alors qu’elle ne voulait plus de lui. Elle le détestait pour ce qu’il était devenu. Il n’avait pourtant jamais rien fait pour bafouer son mariage, il estimait qu’il l’avait toujours parfaitement bien traitée et qu’ils avaient été heureux ensemble. Ils l’avaient été, avant de perdre leur fils. Maintenant c’était n’importe quoi. Est-ce qu’elle serait plus heureuse s’ils signaient des papiers de divorce ? Peut-être bien, alors sans doute qu’il les signerait ces papiers si ça pouvait lui faire plaisir, quand bien même lui, ça briserait ce qui restait de son cœur. Mais il avait été fou sans doute, de croire, ne serait-ce que pendant l’espace de quelques instants qu’il pourrait sauver son mariage. C’était trop tard pour ça. Nissa, elle ne voudrait plus jamais de lui, tout ça à cause d’un gène muté dans son organisme, un pouvoir dont il ne voulait pas. Lui, il ne demandait qu’à s’en débarrasser, qu’à être normal. Mais il ne pouvait pas, à croire que cette fichue mutation avait décidée de lui pourrir la vie jusqu’au bout, l’empêchant même de se vacciner ou de se tirer une balle dans la tête pour en finir définitivement avec tout ça. C’était la poisse, peut-être bien qu’y aurait un jour où il serait bien content que cette mutation l’ait protégé de tout, mais si ce jour devait arriver, ce n’était clairement pas demain la veille.

Au moins dans tout ça, celle qui était chanceuse qu’il n’ait toujours pas réussi à se tirer une balle dans la tête, c’était Scarlett. S’il n’avait pas été là, elle serait morte à l’heure qu’il est. Il n’avait rien d’un héros pourtant Benjamin. C’était plutôt le contraire, le type qui avait tué trop de monde sans vraiment comprendre pourquoi à présent. Y avait eu une époque où il avait été sûr de lui, sûr de ce qu’il faisait. Convaincu que les mutants étaient un danger et qu’il fallait les éliminer. Pourtant, plus il en côtoyait, plus c’était faux. Scarlett franchement, elle n’avait pas l’air d’être le genre de personne qui ferait du mal à une mouche. Elle était moins dangereuse que ce type qui avait voulu la tuer. Elle n’était qu’un exemple parmi tant d’autres. Les hunters, les gens comme lui, Nissa, tous, ils se mentaient à eux-mêmes pour en arriver à un tel point d’endoctrinement. Ouais, y avait bien eu un mutant parmi la masse de ceux qui peuplaient le monde qui avait tué leur fils. Mais est-ce qu’il l’avait tué parce qu’il était transmutant ou juste parce qu’il s’agissait d’un connard de première ? C’était une question dont la réponse était de moins en moins évidente aux yeux de Benjamin. Maintenant, il savait au moins que les hunters qui s’en prenaient à n’importe qui eux, c’était clairement des connards. Scarlett, elle ne méritait pas ça. Il voulait l’aider, plus qu’il ne l’avait déjà fait. Il ne pouvait pas simplement partir en la laissant dans cet état-là de toute façon. Il hocha la tête suite à sa réplique. Si elle risquait de vomir, mieux valait éviter de préparer quoi que ce soit à manger. Tuer un mec, c’était plus facile que de gérer quelqu’un de fragile, quelqu’un sur le point de vomir tout ce qu’il avalerait ou de s’évanouir comme c’était le cas de Scarlett. C’était probablement assez pitoyable, une preuve qu’il n’était qu’un pauvre type. C’était pas franchement drôle d’après lui. « Ma femme, elle est infirmière. C’était toujours elle qui gérait ce genre de situations de crise. » Quand leur fils se blessait, quand il était malade, quand quelque chose n’allait pas, Nissa, elle avait toujours tout gérer. Lui, c’était celui qui cédait le plus facilement à la panique et il n’avait jamais appris à faire autrement, parce que Nissa avait toujours été là et qu’il avait cru qu’elle serait toujours là. « Ouf, je suis rassuré, imagine si tu t’étais évanouie et que j’avais suivi le mouvement dans ma panique. » Il esquissa un léger sourire. Il ne savait pas s’il se serait à son tour évanoui, mais c’était assez drôle d’imaginer une situation pareille.

Il n’était pas sûr d’être l’homme le plus réconfortant du monde, mais alors qu’elle posait sa tête contre son épaule, il passa son bras autour de ses épaules pour l’étreindre. Il avait bien besoin d’un peu de présence humaine lui aussi. Ça faisait combien de temps qu’il s’efforçait de rester le plus seul possible ? Il avait arrêté de compter les jours, les semaines ou même les mois. Rester seul, ça semblait souvent plus simple que de se dire qu’il préférait être avec Nissa qu’avec n’importe qui d’autre. « T’as pas à me remercier. » Il ne le méritait pas de toute façon. Il ne savait pas s’il y avait une compensation possible entre les vies sauvées et les vies ôtées mais si c’était le cas, il avait encore de nombreuses personnes à sauver avant de rétablir la balance. Mais ça ne devait pas marcher comme ça de toute façon. Y avait aucune action qui rachètera les erreurs qu’il avait pu faire avant de se reprendre en mains. « T’en fais pas. J’te demanderai jamais rien en retour … » Il n’en avait pas le droit, alors elle pouvait d’ores et déjà oublier cette histoire de dette. Elle n’en avait pas. C’était lui qui avait des dettes envers à peu près tout le monde sur cette planète vu les conneries qu’il avait pu faire. Il laissa échapper un léger soupire suite aux propos de la rouquine. « Sincèrement, je crois qu’à part en vivant sur une île déserte, y a jamais personne qui pourra passer entre les mailles du filet pour toujours. » Les hunters ils étaient toujours trop bien informés. Ils avaient toujours plus de moyens pour retrouver les transmutants alors y aurait jamais personne qui y échapperait toute sa vie. Il n’allait pas la laisser toute seule dans cet état, il se l’était déjà dit, alors si elle voulait qu’il reste, il resterait. Il n’avait pas de meilleurs endroits où aller de toute façon, à part dans une chambre de motel pourrie, qu’il détestait complètement. « Okay, je vais rester. De toute façon, avec le couvre-feu, ce serait une mauvaise idée de partir. » Ce n’était qu’une excuse qu’il se donnait, avec ou sans le couvre-feu, il serait resté de toute façon.
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeMer 24 Aoû 2016 - 21:48

hell is empty and all the devils are here
LIFE IS PAINFUL AND MESSED UP. IT GETS COMPLICATED AT THE WORST OF TIMES, AND SOMETIMES YOU HAVE NO IDEA WHERE TO GO OR WHAT TO DO. LOTS OF TIMES PEOPLE JUST LET THEMSELVES GET LOST, DROPPING INTO A WIDE OPEN, HUGE ABYSS. BUT THAT'S WHY WE HAVE TO KEEP TRYING. WE HAVE TO PUSH THROUGH ALL THAT HURTS US, WORK PAST ALL OUR MEMORIES THAT ARE HAUNTING US. SOMETIMES THE THINGS THAT HURT US ARE THE THINGS THAT MAKE US STRONGEST.

Scarlett avait déjà été confrontée à la mort, mais c'était la première fois qu'elle était directement visée. Dire qu'elle était secouée était un euphémisme, elle avait l'impression que son univers avait été retourné d'un coup et que tout était à présent sans dessus dessous. Comme beaucoup, Scarlett s'était persuadée que ce genre de choses n'arrivait qu'aux autres, avant de réaliser brutalement que les "autres", c'était tout le monde. Personne n'était à l'abri à Radcliff, les chasseurs pouvaient tomber sur n'importe qui à n'importe quel moment, sans que l'on ne puisse rien faire pour les en empêchait. Fut un temps, on pouvait se sentir à l'abri une fois chez soi et la porte verrouillé, mais ce n'était plus le cas puisque le Gunpowder Squad était libre de s'introduire chez tout le monde, et cela légalement. Pour retrouver un semblant de sécurité, il aurait fallu quitter Radcliff, voire le pays. Scarlett savait que les choses étaient différentes en Europe, voilà pourquoi sa chère Angleterre lui manquait tant. Parfois, elle songeait à quitter la ville pour aller retrouver ses terres natales, mais elle avait bien trop d'attaches dans cette maudite ville pour s'y résoudre. Mais pour elle, c'était une épreuve supplémentaire, un nouveau traumatisme qui l'empêcherait de fermer l’œil pour les semaines à venir. À présent, elle aussi saurait ce que c'était que de vivre la peur au ventre tous les jours, un sentiment dont elle avait été épargnée jusque là, mais qui ferait partie intégrante de son quotidien à compter de cette triste soirée. Elle était encore trop choquée pour réaliser qu'elle avait eu de la chance, car si Benjamin ne s'était pas trouvé dans les environs, elle serait morte ou pire, elle aurait fait un usage incontrôlé et démesuré de son don. Depuis des années, Scarlett avait gardé sa mutation sous contrôle, mais elle n'aurait pas été la première à en perdre la maîtrise à cause d'émotions trop fortes et trop violentes. Le moins que l'on puisse dire, c'était que la jeune femme avait eu sa dose d'adrénaline pour la nuit, si ce n'était pour toute sa vie.

Un faible sourire étira les lèvres de Scarlett quand Benjamin lui expliqua que sa femme était infirmière, et donc habituée à gérer les situations de crise alors que ce n'était pas du tout son cas. C'était assez comique, d'imaginer un colosse comme lui complètement paniqué face à une jeune femme évanouie, encore plus de l'imaginer suivre le mouvement. « C'est drôle, quand même... Ce sont toujours les grands costauds qui paniquent et ne savent pas gérer ce genre de choses... » Benjamin, qui venait de tuer un homme de sang froid pour lui sauver la vie, n'aurait pas su quoi faire si elle avait perdu connaissance. Pour Scarlett, il donnait l'impression d'être un roc imperturbable, le genre d'homme qui n'avait pas de faiblesses... Évidemment, elle avait tort, personne n'était invulnérable, personne. Soupirant longuement, Scarlett se blottit davantage contre Benjamin pour pouvoir profiter de son étreinte rassurante, dont elle avait bien besoin après cette épreuve traumatisante. La dernière fois qu'un homme l'avait ainsi pris dans ses bras, les choses étaient bien différentes dans sa vie, et la situation certainement bien moins dramatique. « Je sais bien que tu ne me demanderas jamais rien en retour, c'est juste... C'est juste que je ne peux pas m'empêcher de me sentir redevable maintenant... Tu me laisseras au moins à t'inviter à dîner un jour ? » Ce n'était pas grand chose, mais Scarlett se sentait obligeait d'au moins faire ça pour lui, le tout sans la moindre ambiguïté. Entre eux, c'était simple depuis le début, le genre d'amitié qui allait de soi et qui ne soulevait pas des vagues de questions et de complications.

« Je crois que je ne suis pas faite pour la vie en solitaire sur une île déserte... J'aimerais simplement que les choses soient moins compliquées ici. C'est chez moi depuis plus de dix ans, mais je reconnais de moins en moins Radcliff. Parfois je me dis que je devrais partir... Mais je n'y arrive pas. J'ai construit ma vie ici, je ne veux pas tout abandonner... Et en même temps, ce climat de violence constante me fait tellement peur. » Scarlett ne savait plus où elle en était, et ce n'était pas alors qu'elle était une véritable boule de nerfs qu'elle allait parvenir à y voir plus clair. Quitter Radcliff n'était pas une solution, mais vivre dans un environnement aussi dangereux ne l'était pas davantage. Tout le monde était un jour ou l'autre victime du gouvernement de Lancaster, ou de la folie des chasseurs. Que ferait-elle si ce genre de mésaventure lui arrivait une nouvelle fois, mais qu'il n'y avait personne pour la sauver ? Elle n'en avait pas la moindre idée, et c'était bien le plus terrifiant. Mais au moins pour ce soir, elle ne serait pas seule. Benjamin resterait, et sa seule présence suffisait à rassurer la jeune femme. « Honnêtement, je crois qu'un type comme toi ne risquerait pas grand chose dehors, même après le couvre-feu... » Scarlett sourit et releva la tête, avant de se redresser complètement. « Je vais aller te préparer la chambre d'amis. Je ne vais quand même pas te faire dormir sur le canapé... C'est la place de Daisy. » Scarlett tapota la tête de sa chienne avec affection avant de se lever, non sans avoir déposé un baiser sur la joue de Benjamin. Toujours un peu chancelante, elle disparut rapidement dans la pièce mentionné pour y faire le lit. Scarlett recevait souvent, mais rares étaient les personnes qui restaient chez elle pour y passer la nuit. Au final, elle était bien souvent terriblement seule, une solitude qu'elle s'était elle-même imposée et qu'elle regrettait avec amertume presque tous les jours.

Quelques instants plus tard, Scarlett réapparut dans le salon. Si elle paraissait plus détendue, quelques tics nerveux trahissaient encore son malaise, elle tortillait une mèche de cheveux, tripotait le bas de son t-shirt, mordillait sa lèvre. « Tu sais, je pensais à quelque chose... Tu vis dans un vieux motel depuis des semaines, et j'ai une chambre inoccupée... Si tu la veux, elle est à toi. Enfin je veux dire, si tu veux être mon, hm... colocataire ? C'est un peu étrange vu comme ça... Tu n'es pas obligé, vraiment pas, mais ce serait peut-être plus agréable pour toi. Et moi, je serais rassurée d'avoir un colosse comme toi dans la chambre d'à côté. » Un petit rire la secoua, et elle retourna s'asseoir auprès de Benjamin, les mains posées sur ses genoux. « Tu t'en doutes, je ne te demanderais absolument rien en échange... Sauf peut-être d'accepter d'être le baby-sitter de Daisy quand j'aurai une garde un peu longue. » a principale intéressée observa sa maîtresse d'un drôle d'œil, avant de se coucher sur son tapis en ayant conclu qu'elle ne lui avait rien demandé qui ne vaille la peine de s'en soucier. « Je crois que nous sommes très seuls tous les deux... Je ne sais pas ce que tu en penses, mais sache que c'est une proposition qui tiendra toujours, tu n'es pas obligé d'en avoir envie aujourd'hui, ni même d'y songer maintenant. Mais si tu veux rester pour une durée indéterminée, tu es le bienvenu, Ben. »


Dernière édition par Scarlett Faust le Dim 9 Oct 2016 - 12:56, édité 1 fois
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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeVen 23 Sep 2016 - 18:25

We will be spilled in blood
— scarlett faust & benjamin moreno —
Run, Is this to be our fate. Hide, Freedom is ours as long as we escape. We walk in the shadows, We do. Find out what we all know Our time is near. This is the way it ends, Don't tell me it's meaningless There'll be no compromise. We fall in we too shall rise You held me and taught me how, I think I am ready now If this is the way it ends. This is the way it's meant to be. — the way it ends.

Il avait du sang sur les mains Benjamin, il avait été un hunter, il avait cru que tuer des transmutants, c’était protéger les autres, les protéger de ce que lui, il avait connu. Il avait pensé que les transmutants étaient forcément dangereux, parce qu’y en avait eu un à un moment où l’un d’eux avait tué son fils à lui, pendant des mois et des mois, le deuil avait largement justifié chacune de ses actions. On avait tué son fils, la chaire de sa chaire, un gamin qui n’avait jamais rien demandé à personne. Nissa et lui, ils n’avaient clairement pas mérité ce qui leur était tombé dessus. Ils avaient eu leur vie tranquille, loin des problèmes, loin des conflits qui déchiraient le monde. Avant qu’Aaron ne meurt, les transmutants, les hunters, ça avait été le cadet de ses soucis. Il avait fait sa vie comme si de rien n’était et ça lui convenait très bien comme ça. Mais un jour, il avait fallu que le sort se décide à s’abattre sur lui, sur son épouse, sur leur famille et on leur avait arraché leur fils. Pourtant, aujourd’hui, il avait tendance à se dire que ce n’était pas la vie, le destin ou une connerie comme le karma qui les avait transformés, lui et Nissa en des tueurs à la recherche d’une justice qui se résumait en vengeance. Ils avaient choisi tout ça, comme un moyen de gérer un deuil impossible, comme deux personnes qui n’avaient plus rien à perdre, parce qu’on leur avait arraché leur fils unique. Ils avaient choisi le chemin de la chasse et ils avaient mal choisi. Parce que tout ça, ça n’avait plus aucun sens à présent. Ils étaient juste deux fous qui faisaient n’importe quoi de leurs vies, en mettant ça sur le dos de la mort de leur fils. Ils étaient des tueurs tous les deux et y avait peut-être rien qui ne pourrait jamais défaire ça. Il avait du mal à y croire, Benjamin, qu’après tout ce qu’il avait fait, il puisse un jour trouver la rédemption. Est-ce que c’était vraiment ce qu’il recherchait de toute façon ? Lui qui bien souvent avant juste envie de crever pour qu’enfin on lui foute la paix une bonne fois pour toutes.

Il était un tueur, quelqu’un qui avait fait couler le sang, qui avait essuyé de nombreuses blessures et qui avait dû tant bien que mal s’en occuper par lui-même. Heureusement qu’y avait eu Nissa, elle était infirmière, elle avait toujours su gérer les petits bobos en tous genres. Mais clairement, Benjamin, il avait déjà vu pire qu’une fille en train de s’évanouir, il avait géré des crises plus grosses que ça sans doute. Mais, il devait bien l’admettre, malgré tout ça, si Scarlett avait dû s’évanouir là, sur ce canapé, il aurait forcément paniqué. C’était plus facile de gérer des transmutants, capable de faire tout et n’importe en un clignement des yeux ou des hunters surentrainés que des filles mal en point qui s’évanouissaient. Chacun son truc, sans doute. Alors, il laissa échapper un léger rire suite à la réplique de la jeune femme, elle avait bien raison. « En même temps, les muscles, ils servent pas à grand-chose dans ce genre de situations. » Heureusement, il n’était pas juste un type grand et bien musclé qui ne se reposait que sur sa force et tout ce qui allait avec. Il n’était pas du genre à se vanter d’être muscler, comme certains types pour qui le physique était la chose la plus importante du monde. Alors, y avait tout un tas de trucs dont il était capables qui ne dépendant pas de ses muscles. Mais bon, gérer les pauvres filles paniquées au point de s’évanouir, ça ne faisait clairement pas partie de ses talents. Il pouvait au moins l’enlacer Scarlett, ce n’était pas grand-chose peut-être, mais si ça pouvait la rassurer, ça au moins, il savait faire. Non, il ne lui demanderait rien en retour, il lui avait pas sauvée la vie juste pour qu’elle ait une dette envers lui. Il haussa les épaules à sa réplique. « Je dis jamais non à un bon dîner. » Alors, elle pouvait l’inviter à dîner un jour si elle voulait, n’importe quand sans doute, puisque sa vie ces derniers temps n’était pas palpitante au point d’avoir de nombreuses soirées occupées. A part broyer du noir et picoler, il ne faisait pas grand-chose de son temps libre. Et puis Radcliff de toute façon, c’était pas le meilleur lieu pour sortir le soir de toute façon. Elle était pourrie cette ville d’après elle. Mais pour Scarlett, c’était sa maison, lui ça avait été Nissa sa maison, l’endroit importait peu tant qu’il avait été avec elle, il pouvait comprendre Scarlett alors, c’était dur de renoncer à sa maison. « Peut-être qu’un jour les choses s’arrangeront ici. » Qu’elle ne perde pas espoir en tout cas, c’était le bordel pour l’instant, mais est-ce qu’y aurait pas quelqu’un pour changer ça au bout d’un moment ? Le gouvernement de ce pays devrait bien se bouger un jour quand même. « Non, c’est vrai, je crains pas grand-chose. » Malheureusement. Pas parce qu’il savait se battre, qu’il savait se défendre, mais parce qu’il ne pouvait pas crever et ça, franchement, ça le faisait bien chier. « Merci. » Qu’il lâcha à l’adresse de la jeune femme alors qu’elle s’éloignait pour préparer la chambre, l’abandonnant avec la chienne à qu’il caressa, pour le plus grand plaisir de l’animal.

Il lâcha finalement le chien du regard, relevant les yeux vers la jeune femme qui était revenue. Il ne tarda pas à arqué un sourcil à la suite de la proposition de Scarlett. Il ne s’attendait sans doute pas à ce qu’elle l’invite à rester ici de façon plus définitive. C’était vrai que le motel était pourri et qu’il en avait marre de cette chambre dans laquelle il vivait ces derniers temps. Il n’avait jamais cru qu’il penserait un jour à quelque chose de plus stable, mais la proposition de Scarlett était plutôt intéressante. « C’est vraiment gentil. » Il ne savait pas trop quoi dire d’autre pour le moment. Ça semblait compliqué quand même d’improviser une colocation comme ça. « Tu sais, je serais toujours ravi de te protéger et de baby-sitter Daisy, bien entendu. » Il lui adressa un sourire. Il n’avait rien contre les chiens et il était vraiment content de pouvoir aider Scarlett, plus que ça, il aimait la sensation d’être utile pour quelqu’un, puisqu’il avait l’impression au quotidien de ne plus servir à grand-chose. Il laissa échapper un léger soupire, ils étaient très seuls tous les deux, elle avait bien raison, elle pointait du doigt ce problème qui faisait son quotidien à lui. Il était seul, alors il ne voyait plus l’intérêt à grand-chose. « Ce serait sympa d’avoir un peu de compagnie. J’crois bien qu’à force de rester tout seul dans mon coin, jvais devenir complètement fou. » C’était déjà complètement le cas, peut-être pas fou, mais au moins complètement suicidaire. Scarlett, depuis qu’il la connaissait, il lui semblait bien qu’elle était la seule à lui tendre encore et encore la main, quand bien même il ne le méritait pas. « Avec ma femme, on a tué des transmutants, tu sais. J’veux dire, je suis pas forcément un type bien. » Il voulait être sincère avec elle, il voulait qu’elle sache qui est-ce qu’elle invitait chez elle après tout. « Y en a un qui a tué notre fils, alors on a cru que c’était normal, de les éliminer, qu’ils le méritaient et qu’fallait bien commencer quelque part si on voulait venger notre fils. » Ils avaient cru ouais et maintenant, si Nissa avait l’air toujours persuadée de bien faire, lui, il n’était plus bien sûr. « J’ai même pas rejoins Uprising avec de bonnes intentions. Je pensais pouvoir juste, livrer ce groupe aux hunters, prouver que j’étais toujours un hunter avant d’être un transmutant. » Peut-être que ça aurait changé quelque chose pour Nissa, qu’elle serait revenue vers lui, mais il ne pouvait pas faire ça, qu’importait tout l’amour qu’il avait pour Nissa. « Je suppose que c’est pas vrai. Je suis plus un transmutant qu’un hunter maintenant. » Parce qu’il avait rencontré les bonnes personnes, des gens comme Scarlett, qui l’avaient aidé quand la seule personne au monde en qui il avait confiance l’avait complètement laissé tomber.
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 18:17

hell is empty and all the devils are here
LIFE IS PAINFUL AND MESSED UP. IT GETS COMPLICATED AT THE WORST OF TIMES, AND SOMETIMES YOU HAVE NO IDEA WHERE TO GO OR WHAT TO DO. LOTS OF TIMES PEOPLE JUST LET THEMSELVES GET LOST, DROPPING INTO A WIDE OPEN, HUGE ABYSS. BUT THAT'S WHY WE HAVE TO KEEP TRYING. WE HAVE TO PUSH THROUGH ALL THAT HURTS US, WORK PAST ALL OUR MEMORIES THAT ARE HAUNTING US. SOMETIMES THE THINGS THAT HURT US ARE THE THINGS THAT MAKE US STRONGEST.

La solitude, c'était une chose que Scarlett ne connaissait que trop bien. Cela faisait un an qu'elle vivait seule, dans un appartement trop grand pour elle et plein de souvenirs qui lui crevaient le cœur à chaque fois qu'elle y songeait. En dehors de l'hôpital et d'Evelyn, Scarlett voyait bien peu de monde, ses soirées étaient longues, monotones et ennuyeuses. Un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal, et après ce qui venait de lui arriver, elle serait plus rassurée si elle ne vivait pas seule. On lui aurait certainement dit qu'elle aurait mieux fait de se méfier, mais Scarlett faisait confiance à Benjamin. Depuis le premier jour, elle avait vu en lui un homme blessé, et pas un monstre sanguinaire et meurtrier, quand bien même son comportement à l'époque le laissait croire. Il s'agissait peut-être de naïveté de sa part, mais Scarlett essayait toujours de voir le meilleur en chacun, elle refusait de croire que certaines personnes étaient mauvaises par nature. S'il était vrai que Benjamin n'avait rien d'un chaton, elle avait su voir sous la surface et deviner qu'en réalité il n'était qu'un homme blessé, détruit par la vie. Alors elle avait voulu l'aider, et tant pis si certains avaient jugé que ce n'était pas sûr. Si elle ne l'avait pas fait, peut-être n'aurait-il pas été là pour lui sauver la vie et elle aurait été à compter parmi les trop nombreuses victimes des chasseurs. « Tu sais, je ne te propose pas de venir habiter ici pour avoir un garde du corps... Ta présence me rassurera, mais ce n'est pas pour cette raison que que je t'offre de rester. La solitude n'est supportable que jusqu'à un certain point. » Et eux, ils ne méritaient pas l'enfer de la solitude. Scarlett savait trop bien quels effets néfastes cela pouvait avoir sur une personne, et en aidant Benjamin elle s'aiderait elle-même. Scarlett ne cherchait pas à passer pour une sainte, bien loin de là, mais si elle pouvait aider quelqu'un elle le faisait sans même y réfléchir, parce qu'elle avait toujours été comme ça, trop altruiste et généreuse pour son propre bien.

Un long soupir lui échappa lorsque Benjamin commença à se confier à elle. Bien sûr, elle savait que le jeune homme n'était pas exactement un ange, pour autant elle s'était toujours gardée de le juger, lui ou ses actions. « Je me suis toujours douté que tu avais fait des... De mauvaises choses. Ce n'est pas pour autant que je ne te fais pas confiance, Ben. » Il avait tué des mutants, et il n'était pas le seul qu'elle connaisse à s'être rendre coupable de ce crime. Et quand bien même Scarlett n'approuvait pas, elle comprenait. Elle comprenait, parce qu'elle savait ce que cela faisait de perdre un enfant, elle savait que c'était le genre de drame qui pouvait changer une personne pour le pire, elle savait que c'était un deuil impossible à faire. « Ce que toi et Nissa avaient fait, je ne dis pas que c'était bien ou normal, mais... Je comprends, Ben. Perdre quelqu'un d'aussi précieux qu'un enfant, cela peut complètement changer quelqu'un et altérer sa vision des choses. Tu n'es pas le premier homme que je rencontre à avoir cru que c'était la solution. » Certaines personnes avaient besoin d'un bouc-émissaire, d'une personne à blâmer pour leurs malheurs. C'était plus facile de vivre en ayant une chose vers laquelle diriger sa douleur. « Tu sais, tu n'es pas le premier à rejoindre les rangs d'Uprising avec les mauvaises intentions. Tout ce qui compte c'est que tu te sois rendu compte de ton erreur à temps. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir découvert sa mutation dans de bonnes conditions, ou d'avoir grandi dans un environnement idéal avec des gens tolérants... Sheldon le sait, je le sais, tout le monde le sait. » Scarlett se souvenait trop bien de la journée où sa mutation s'était manifestée pour la première fois ; et ce jour là ses parents avaient perdu la vie. Mais peut-être avait-elle était plus chanceuse que Benjamin au final, elle avait pu apprendre toute jeune à maîtriser son don, entourée de personnes qui ne la jugeaient pas pour ce gène qu'elle possédait, mais pour ce qu'elle était.

Scarlett se rapprocha de Benjamin et prit ses mains entre les siennes, et planta son regard émeraude dans le sien. « Personne n'est parfait, Ben. Tout le monde fait des erreurs. Mais je te fais confiance, depuis le premier jour et malgré ce qui est arrivé. » La mort de Siward avait été accidentelle, elle l'avait très bien compris. Tout comme elle avait compris que Benjamin avait désespérément besoin qu'on l'aide, alors c'était ce qu'elle avait fait. « Ce soir, tu m'as sauvé la vie, Benjamin. Pour moi, tu es quelqu'un de bien. Je me moque de ce que peuvent penser les autres. Et tu es mon ami, alors il n'est pas question de laisser la solitude te ronger. » Scarlett n'aimait pas le savoir seul dans une chambre d'hôtel miteuse, sans personne à qui se confier. Si elle ne pouvait pas lui promettre que tout s'arrangerait, en revanche elle était certaine que ce serait toujours mieux, pour elle comme pour lui. Avancer pas à pas mais ensemble les aiderait tous les deux. Scarlett serait plus enthousiaste à l'idée de rentrer chez elle le soir, elle cuisinerait avec plus d'entrain, et elle ne déprimerait plus toute seule devant de mauvais films. Alors en fin de compte, elle avait sans doute autant besoin de la présence de Benjamin que lui de la sienne.

« Je sais... Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un. De perdre un enfant. » Le regard de Scarlett se fit fuyant, et elle prit une profonde inspiration. « Il y a un an, j'étais enceinte. Avec mon fiancé, nous allions avoir une petite fille. Mais j'ai accouché trop tôt, à un peu moins de six mois de grossesse... J'ai accouché trop tôt parce qu'un chasseur a voulu tester une version du NH24 sur moi. Notre fille n'a pas survécu, elle est morte dans mes bras. Elle s'appelait Violet... » Parler de sa fille était toujours extrêmement douloureux pour Scarlett. Elle n'avait pas fait son deuil, et ne pensait pas parvenir à le faire un jour. Parce que ce qui était arrivé à Violet n'était ni juste, ni naturel, c'était simplement arrivé parce que quelqu'un avait joué à être Dieu. « J'ai réagi... Différemment, mais pas nécessairement mieux que Nissa et toi. Je suis devenue invivable, j'ai sombré dans la dépression et ai quitté mon fiancé sans aucune réelle raison. Aujourd'hui encore, je m'en mords les doigts. Mais je ne savais plus quoi faire, ni comment vivre... » Elle secoua la tête, et soupira longuement. « Nous avons fait de mauvaises choses. Mais ça ne fait pas de nous de mauvaises personnes. Remonter la pente demande du temps, mais je suis persuadée que nous pouvons y arriver. Et à deux, c'est toujours plus facile que seul. »
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MessageSujet: Re: hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN)   hell is empty and all the devils are here (BENJAMIN) Icon_minitimeMar 15 Nov 2016 - 17:51

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Benjamin, depuis qu’il avait perdu Aaron, puis Nissa, y avait pas grand-chose à quoi il pouvait s’accrocher. Ça avait été son fils, la personne la plus précieuse de son univers, puis son épouse, celle aux côtés de qui, il avait cru qu’il pourrait toujours tout surmonter. Finalement, leur couple, il n’avait pas été aussi solide qu’il l’aurait voulu. Parce qu’ils avaient perdu leur fils et que tout ce qui avait suivi avait été un chemin bien trop sombre, fait de bien trop d’erreurs pour qu’ils puissent s’en remettre. Il était un transmutant maintenant, ces mêmes personnes qu’il avait tué, qu’ils avaient tués, Nissa et lui, en pensant que c’était la bonne chose à faire, pour leur fils, pour le reste de l’humanité, pour eux-mêmes aussi. Surtout pour eux-mêmes, parce que ça avait été un moyen d’évacuer, la colère, la frustration, la peine qui leur était venu après la mort de leur fils, ce meurtre pour lequel personne n’avait jamais payé. Maintenant, il était un monstre aux yeux de Nissa. Aux siens aussi, pas pour les mêmes raisons. Elle, elle le voyait comme ça, à cause d’un gène muté qui apparemment le rapprochait tellement de la personne qui leur avait arraché leur fils. Lui, il se voyait comme ça, à cause de toutes les vies qu’il s’était donné le droit de faucher, en prétendant bien agir, en prétendant que c’était pour son fils qu’il le faisait, pour se venger, pour obtenir justice, un tas de conneries qui ne justifierait jamais ses actions. Il était un monstre, même au-delà de cette mutation qu’il détestait. Il ne savait pas comment Scarlett elle faisait elle, pour ne pas voir les choses comme ça. Cette fille était vraiment quelqu’un de bien, bien loin de ce qu’on pouvait penser des transmutants parfois, elle était la preuve de toute ses erreurs. « T’as sans doute raison. » Il esquissa un léger sourire. Rester seul, c’était clair que ça n’arrangeait absolument rien, au contraire sans doute. « C’est vraiment gentil de ta part. » Finalement hein, les transmutants, ils étaient parfois vraiment plus gentils que le reste du monde, y avait qu’auprès d’eux, qu’auprès de Scarlett même, que lui, il avait trouvé une main tendue.

Il lui devait bien d’être sincère avec elle à Scarlett, de lui dire quel genre d’homme il avait pu être et toutes les horreurs qu’il avait pu faire avant d’arriver à Uprising. Il avait été un hunter, avec des excuses qui lui avaient servi de ‘bonne raison’ pour justifier ses actes, quand bien même en vérité, c’était loin d’être le cas. Y avait pas de bonne raison pour aller tuer des innocents. Scarlett, elle avait encore cette faculté d’accepter, de comprendre et de pardonner ce qu’il avait pu faire, malgré l’horreur de la chose, alors même que lui, il n’y arrivait pas. Lui, il s’en voulait pour tout ce qu’il avait pu faire, il s’en voulait d’avoir prétendu que tout le sang qu’il avait fait couler, ça avait été pour son fils. Ouais, si Aaron il avait pu juger de tout ça, il aurait eu bien honte de son père et de sa mère, ça ne faisait aucun doute. « Merci Scarlett. » C’était pas réponse la plus évidente qu’il pouvait trouver, alors que la jeune femme en face d’elle, elle trouvait encore le moyen d’avoir confiance en lui et de le comprendre, malgré tout ce qu’il avait fait. « J’aimerai pouvoir penser comme ça, moi aussi. » Il aimerait pouvoir accepter ses erreurs, se les pardonner et avancer sans avoir honte de tout ce qu’il avait pu faire, de tout ce qu’il pouvait être. C’était peut-être pour ça aussi qu’il continuait de s’accrocher à Nissa alors même qu’il lui semblait bien qu’elle le détestait plus que tout au monde. Mais elle faisait les même erreurs que lui, elle ne voulait pas entendre raison et peut-être qu’en l’aidant elle, ça aurait pu être plus facile pour lui d’accepter ses propres conneries. Mais Nissa, malheureusement, il avait trop souvent l’impression qu’il l’avait perdue et ce de façon définitive. Elle ne voulait pas voir que tout ce qu’elle faisait, tout ce qu’ils avaient pu faire ensemble, c’était juste une belle connerie. Elle croyait avoir raison elle, elle pensait que traquer le transmutant qui avait tué Aaron, ça pouvait justifier de tuer plein d’innocents au passage. C’était pas le cas. Lui, il avait encore envie de venger son fils, mais certainement pas comme ça. Y avait qu’une seule et unique personne qui avait fauché la vie d’Aaron et c’était cette personne-là, qui devrait payer. « T’es la première personne que je rencontre depuis tout ça qui veut m’aider. Même Nissa, elle est partie. » Elle était partie à cause d’une mutation, ce truc dont il n’était pas responsable, c’était pas juste dans le fond. Au moins, il pouvait encore se dire que malgré tout ça, il avait encore Scarlett et ça faisait plaisir de se dire qu’il avait encore une amie.

Il laissa échapper un léger sourire suite aux paroles de Scarlett, attristé par ses révélations, elle aussi elle avait perdu un enfant. Elle à cause des chasseurs, comme quoi, y avait vraiment pas de bon camp. Juste des mauvaises personnes qui faisaient des mauvaises choses. « Je suis vraiment désolé pour ta fille. » Après avoir perdu son fils, il était bien placé pour comprendre ce que ça pouvait faire. Ce n’était pas juste ce qu’il lui était arrivée à elle non plus. « Au moins, t’as pas commencé à tuer n’importe qui sous prétexte que quelqu’un se semblable t’avais pris ta fille. » Il laissa échapper un léger ricanement, plus nerveux qu’autre chose, mais il aurait sans doute préféré plonger dans une dépression un peu plus conventionnel que de se transformer en tueur, enfin, y avait peut-être juste pas de réaction parfaite à avoir dans ce genre de situation. « J’espère qu’on pourra faire ça, ensemble, remonter la pente. » Il lui adressa un sourire. Si elle disait que c’était plus simple à deux, autant s’entraider. Peut-être bien qu’il devrait venir habiter ici avec elle du coup, si ça pouvait les aider tous les deux, ça ne devrait pas être une mauvaise chose. S’il venait ici au moins, il n’aurait pas grand-chose à déménager, il ne possédait pas grand-chose, toutes ses affaires, elles étaient encore chez lui, dans la maison qu’il avait avec Nissa. A Radcliff, toutes ses affaires tenaient dans un sac, la seule chose matérielle précieuse qu’il avait, c’était sans doute sa voiture, voiture de luxe symbole d’une carrière qui avait toujours bien marché mais qu’il avait lâchée, avec tout le reste. « Est-ce que tu sais ce que tu ferais, si tu le revoyais, ce chasseur ? » C’était peut-être pas la meilleure question à poser, mais ça faisait partie de ses choses auxquelles il pensait trop lui, la vengeance et tout ce qui allait avec, il avait encore la volonté de retrouver le tueur de son fils, de lui faire payer ce qu’il avait fait. Scarlett elle, est-ce qu’elle était animée par cette même rage ? Ou est-ce que là encore, Scarlett, elle était une personne trop bien pour ça ? Sans doute que ça le rassurerait, si elle lui disait qu’elle ne cherchait pas à se venger, peut-être que ça lui laisserait l’espoir qu’un jour, cette rage au fond de son cœur, elle finirait par disparaître. 
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