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 Claim a warrior's heart [ft. Jim]

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MessageSujet: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeVen 26 Aoû 2016 - 0:44



– claim a warrior's heart –
ALTAÏR ET JIM / Sorrow has a human heart, From my god it will depart ; I'd sail before a thousand moons Never finding where to go ; Two hundred twenty-two days of light Will be desired by a night, A moment for the poet's play Until there's nothing left to say – NIGHTWISH.


Ce fut la douleur qui réveilla Altaïr de son sommeil profond. Une douleur insidieuse, mauvaise, qui s’insinuait dans tout son corps, qui pulsait au rythme de son cœur trop lent qui se remettait tout juste à battre correctement, qui coulait dans ses veines comme le sang dont il s’était vidé, qui résonnait dans ses os dont certains étaient encore fêlés ; pernicieuse, elle remonta le long de son crâne, tambourinant à l’intérieur de sa tête, implacable, monstrueuse, elle glissait le long de sa peau marbrée de plaies toute fraîches comme un ultime frisson qui lui arracha une grimace. Petit à petit, il émergeait des ténèbres dans lesquelles il était resté plongé trop longtemps, des ténèbres dont il n’aurait jamais dû sortir si on ne l’avait pas trouvé par miracle. Mais ça, il n’en savait rien – pas encore. Pour le moment, il reprenait conscience, doucement mais sûrement, de plus en plus réveillé à chaque fois que la douleur battait la mesure. Son esprit embrumé fut incapable, pendant quelques très longues secondes, de se rappeler qui il était ; son nom, son histoire, l’attaque qui l’avait laissé pour mort, rien de tout cela ne lui revint immédiatement. Il fallut un miraculeux sursaut de conscience, un regain de vie entraîné par chacune de ses blessures pour que toute la machine daigne redémarrer enfin. Doucement, sûrement, les informations lui revenaient. Il se rappela qui il était, et réalisa qu’il était vivant. Il se rappela qu’il n’était pas dans un état normal, et que c’était forcément quelque chose ou quelqu’un qui l’avait rendu ainsi. Il se rappela des rues de Radcliff, de la nuit qui tombait ; il se rappela de l’embuscade dans laquelle il était tombé tête la première, de cette attaque qu’il n’avait pas vu venir une seule seconde ; il se rappela de la fureur de vivre qui l’avait envahi, de ce désir inébranlable de s’en sortir, de voir le jour se lever une nouvelle fois.
Il se rappela qu’à ses côtés se trouvaient Jai et que c’était elle qu’on visait en particulier. Il se rappela des armes, des lames qui avaient dansé dans l’air, qui s’étaient plantées dans ses chairs alors qu’on lui fracassait le crâne et les côtes avec une barre de fer. Il se souvenait de mares de sang – son sang, et celui de Jai. Il était tombé – ça, il s’en souvenait maintenant ; il avait fini par choir et par ne plus se relever, et pourtant ça n’avait pas ralenti les coups qui pleuvaient sur lui. Et pourtant, la seule chose à laquelle il avait pensé à ce moment-là, c’était à Jai, à côté de lui, qui subissait le même sort, à Jai qui avait enfin droit à une nouvelle vie qu’on était en train de lui ravir avant même qu’elle ait pu réellement commencer, à Jai qui s’était effondrée, inerte, sur lui, ses cheveux blonds devenus écarlates. Il ne savait pas combien de temps l’assaut avait duré, mais il était resté éveillé pour les voir partir, les laissant tous les deux baignant dans leur sang. Il se rappelait avoir passé la main dans les mèches poisseuses de Jai et d’avoir croisé son regard une dernière fois, une ultime fois.
Ensuite, c’était le noir.
Et maintenant qu’il revenait à lui, tous ces souvenirs s’abattaient sur lui avec une violence sans nom. Une peur affreuse s’empara de lui, un doute monstrueux qui lui nouait l’estomac et le faisait respirer plus vite. Bien malgré lui, sans qu’il ne le réalise vraiment, un murmure s’échappa d’entre ses lèvres abîmées.

- Jai …

Ouvrant difficilement les yeux, il fut ébloui par la lumière du soleil qui perçait par les rideaux masquant la fenêtre de la chambre où on l’avait allongé. Il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait et ça n’avait aucune importance. Rien n’avait d’importance à part une chose – une unique chose qui accaparait soudain toutes ses pensées.
Sa vision mit quelques secondes à s’ajuster, et lorsque le monde fut autre chose qu’un amas de tâches floues, il remarqua la silhouette assise à côté de son lit. Une silhouette qu’il connaissait bien, et à laquelle il se raccrocha dans sa quête de réponses.

- Jim … où … où elle est … ?

Tout son instinct lui hurlait de partir d’ici, de sortir de ce lit et de se mettre en marche, à la recherche de son reflet, pour effacer la panique qui s’était installée en travers de sa gorge. Tendant le bras, il saisit la chemise du jeune homme d’une main pansée aux bandages tâchés d’un rouge sombre çà et là. Planta son regard clair dans le sien, à peine conscient mais certain de ce qu’il voulait, il répéta encore une fois, la voix rendue rauque de n’avoir pas servi depuis longtemps :

- Jim, où est Jai … ?





(c) blue walrus.
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MessageSujet: Re: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeMar 6 Sep 2016 - 3:12


WAY DOWN WE GO
jim et altaïr / Cause they will run you down, down til the dark. And they will run you down, down til you fall. And they will run you down, down til you go, so you can't crawl no more. And way down we go. – KALEO.

Il arrivait que parfois, dans des épisodes de grande malchance, se présente l'ombre d'une petite chance. Une simple lueur pâle et vacillante — et pourtant suffisante. Suffisante pour alerter l'oeil de quelqu'un d'avisé, qui laisserait le miracle s'enraciner et se développer. Et il arrivait ainsi que même au milieu d'un entrelacs de malheurs, une simple étincelle de bonheur mûrisse.

Cette étincelle-là, ç'avait été la vie sauvée qui reposait désormais devant lui. Encore inconsciente, et qui serait sûrement peu à même de voir les choses de la manière dont lui réussissait à les voir lorsque ses yeux lourds s'ouvriraient enfin. Pourtant, le miracle était indéniable. Rien n'aurait prédit qu'à cet instant de la fin de journée, ce soit lui, Jim, qui passerait dans cette ruelle sombre de Radcliff, juste après le massacre. Et tout à fait indépendamment de sa présence à lui, rien n'aurait pu prévoir qu'Elias, lui, soit suffisamment proche pour venir réparer les dégâts à temps. Nyreen aurait pu ne pas être chez elle, ne pas être encline à ouvrir sa porte pour accueillir les deux hommes et le demi-cadavre qu'ils ne soutenaient alors qu'à grand-peine. Elle aurait pu leur demander d'emmener les ennuis ailleurs — et Altaïr, lui, aurait pu être tout simplement déjà mort. Mais le petit enchaînement de maigres événements s'était fait. Et au bout du compte, le colosse s'en était tiré. À grand-peine, et le plus dur n'était très certainement pas passé ; mais il avait survécu. Et aux yeux de l'irlandais, rien d'autre n'importait.

Il se traînait, dans la cuisine de Nyreen. Elle avait fini par partir travailler, lui laissant tout ce dont il aurait besoin pour s'occuper des éventuelles plaies du Downer. Elias, lui, était reparti dès qu'Altaïr avait été mis en sécurité. Et désormais, il n'y avait plus que lui. Lui qui, à peine deux jours auparavant, se serait pensé incapable de sortir de chez lui à nouveau, et de reprendre sa vie comme si rien ne s'était passé. Pourtant, il s'était efforcé de mettre de côté ce qu'il avait voulu oublier. Il avait combattu les grincements au fond de son esprit, la douleur au fond de son coeur ; il s'était farouchement opposé à l'envie de faire ses valises et de s'en aller qui pulsait dans ses veines depuis le moment même où ses yeux s'étaient posés sur la petite photo abandonnée sur un meuble. Il avait préféré claquer la porte derrière lui pour ne pas la regarder, et aller s'échouer dans le bar le plus proche en massacrant son voeu de sobriété formulé deux ans auparavant. Pendant deux jours, il avait dû se retenir de partir. De quitter la ville, et de tout abandonner. De laisser le monde se débrouiller, et continuer à tourner sans avoir à s'occuper de lui rappeler de ne pas s'en prendre à plus fort que lui. Mais alors qu'il revenait dans la chambre qu'occupait Altaïr, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il avait bien fait de ne pas s'en aller. Qui l'aurait trouvé, s'il avait foutu le camp ? Et surtout, serait-on tombé sur lui à temps ?

Doucement, prenant garde à ne pas faire de bruit pour essayer de ne pas le réveiller, le O'Callaghan prit place sur une chaise, disposée dans un coin de la petite chambre. Il s'était déjà mis d'accord avec Nyreen sur ce qu'ils lui diraient ; mieux valait que le Downer n'apprenne pas la véritable nature de la relation que son employé et la petite Altman entretenait, si le sauveur ne voulait pas se retrouver à passer un sale quart d'heure une fois toutes les autres mauvaises nouvelles encaissées, et les jambes suffisamment remises d'aplomb pour lui permettre de se déplacer. Mais pour l'heure, ce n'était pas ce qui l'inquiétait.

Lorsque la voix rauque de l'homme perça le silence, le regard de Jim se posa sur sa silhouette salement amochée. Les os dont les fractures avaient été réellement dangereuses pour sa survie avaient été réparés grâce aux bons soins d'Elias, mais le reste était resté intact ; brisés et émiettés, afin que leur patron ne puisse se douter des capacités surnaturelles de son employé. Ils avaient fait en sorte de le mettre en sécurité, et de s'assurer qu'il vivrait jusqu'au prochain lever de soleil. Pour le reste, la convalescence prendrait du temps, c'était à ne pas en douter. Mais de toutes les blessures qu'affichait alors le Downer, il en était une qui n'était pour l'instant que latente. Invisible et encore inconsciente, mais sur le point de le frapper comme nulle autre ne le ferait. Et l'irlandais doutait que les plaies physiques du chasseur ne lui fasse grand-chose une fois que la nouvelle serait  tombée. Il avait beau espérer, depuis la première seconde, qu'Altaïr oublierait suffisamment longtemps ce qui lui était arrivé pour se permettre d'être préparé à une telle nouvelle, il savait au fond de lui que le moment où l'autre ouvrirait les yeux signerait l'obligation d'un aveu. Et même dans l'hypothèse où il oublierait, il était impossible qu'un jour, dans quelque situation que ce soit, il puisse de toute manière être préparé à ce qui s'apprêtait à lui tomber sur le coin du nez.

Il entend la voix rauque s'adresser directement à lui, et lui poser la question à laquelle il voudrait ne pas avoir à répondre. Ses yeux se froncent en une grimace quelque peu douloureuse, alors que les iris d'Altaïr viennent accrocher les siens dans leur fièvre folle en quête de vérité. La main empoigne sa chemise et il ne peut s'empêcher de tressaillir, l'espace d'une fraction de secondes. Pourtant, lorsque sa main se pose sur celle qui le tient, le geste est doux et mesuré, désireux de ne pas le brusquer. « Doucement, doucement... » Sa voix est trop basse, son ton trop précautionneux. Y a quelque chose qu'il ne veut pas dire, et ça crève juste tout simplement les yeux. Mais il le sait : il ne peut échapper aux mots que le blessé lui a balancés. Il ne peut s'enfuir, tourner le dos et espérer s'en sortir. Pas cette fois.

Lentement, il ferme les yeux l'espace d'une fraction de seconde. Et lorsqu'il les rouvre, son regard est quelque peu plus assuré qu'auparavant. Ses traits s'étirent en une moue douloureuse mais sincère, alors qu'il murmure les quelques mots qu'il aurait voulu ne jamais avoir à prononcer. « ... Je suis désolé. » Pas capable de lui donner d'autre réponse pour le moment, il ne détourne cependant pas les yeux. Il ne veut pas lui mentir, ne veut pas lui tourner le dos alors que l'autre a désespérément besoin de savoir. Mais c'est une lueur de deuil qui y danse, alors qu'il se force à l'affronter, la gorge trop nouée par la nouvelle à annoncer pour être dans l'instant capable d'articuler quoi que ce soit d'autre.

Je suis désolé, Altaïr.
Si désolé.

(c) blue walrus
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MessageSujet: Re: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 22:52



– claim a warrior's heart –
ALTAÏR ET JIM / Sorrow has a human heart, From my god it will depart ; I'd sail before a thousand moons Never finding where to go ; Two hundred twenty-two days of light Will be desired by a night, A moment for the poet's play Until there's nothing left to say – NIGHTWISH.


Il n’y avait pas un endroit de son corps où il n’avait pas mal. On l’aurait jeté sous les roues d’un tank qu’il aurait probablement eut le squelette tout aussi douloureux. Chacun de ses os semblait avoir subi mille et un assauts, de même que ses chairs lardées de coups à de nombreux endroits. S’il avait été en état de réfléchir, Altaïr aurait réalisé qu’il aurait dû être mort ; que ses organes vitaux n’auraient pas pu être épargnés alors qu’il avait subi une attaque aussi violente, que ses côtes auraient forcément fini par percer ses poumons et l’auraient achevé tandis qu’il se vidait de son sang dans une petite rue déserte de la ville. Cette satanée ville qui lui avait donné beaucoup avant de tout lui arracher. D’abord, il y avait eu sa sœur, qu’il avait eu le temps de revoir quelques pauvres semaines à peine avant qu’elle ne disparaisse du jour au lendemain.
Et puis il y avait Jai, sa Janis, son ombre qu’il avait retrouvée par miracle, comme si la vie avait compris qu’ils ne pouvaient pas vraiment être entiers tous les deux l’un sans l’autre. Ils avaient chacun leur vie de leur côté, certes, mais à eux deux, ils formaient un tout aussi fusionnels que s’ils étaient nés jumeaux. Leurs routes s’étaient croisées à nouveau et ils n’étaient pas près de se séparer une nouvelle fois.
Alors d’où venait ce sentiment affolant niché au creux de ses entrailles ? Pourquoi n’était-elle pas près de lui, dans un lit à être soignée ? Pourquoi ne la voyait-il nulle part ?
Le poing serré autour de la chemise de Jim, il le dévisagea, à moitié couché sur le flanc, indifférent aux vagues de douleur qui irradiaient comme d’affreuses décharges électriques. Tout ce qu’il voulait, c’était des réponses. Il voulait qu’on lui dise où était Jai, comment elle allait, quand il pourrait retourner la voir, il voulait …
Tout son esprit sembla s’arrêter de fonctionner d’un coup au moment où Jim prononçait quelques mots qui lui glacèrent les sangs. Il le fixa sans rien dire, incapable d’assimiler ce qu’il venait d’entendre. Incapable de concevoir la raison pour laquelle il prononçait ces excuses, pourquoi il était désolé. Parce que la seule raison qui l’aurait poussé à parler de cette façon, ce serait parce qu’il ne pouvait pas répondre à sa question. Pas comme il l’aurait voulu.
Le grand homme eut l’impression qu’on lui enfonçait un poignard en plein cœur ; à dire vrai, s’il avait été dans un plus mauvais état encore, peut-être même se serait-il arrêté de battre pour de bon. S’enfonçant tête la première dans le déni, Altaïr secoua doucement la tête.

- Non, tu … non, tu mens …

Il siffla entre ses dents, furieux que le O’Callaghan ose le tromper de la sorte alors que Jai n’était pas là. Le lâchant, il tenta de se relever mais ne parvint qu’à rouler sur le côté et chuta lourdement au sol ; le souffle coupé, il voulut se mettre debout mais ses jambes refusaient obstinément de le porter. Qu’à cela ne tienne : s’il devait ramper, alors il ramperait. Avançant vers la porte tant bien que mal, il réalisa à peine ce qu’il était en train de faire, mû par une peur panique qui était en train de se muer en chagrin, un chagrin qui lui brisait le cœur à chaque seconde qui passait. Lorsqu’il sentit qu’on le retenait, il se débattit autant que ses maigres forces et ses nombreuses plaies le lui permettaient avant que la réalité ne le frappe de plein fouet.
Jai était morte.
Elle était morte et elle ne reviendrait pas. Pas de miracle, pas de miséricorde divine : on lui avait arraché une partie de lui et cette blessure-là resterait à jamais béante. C’était sa moitié qu’on venait de lui prendre, elle qui ne demandait rien d’autre que de vivre dans une paix qu’on ne lui avait jamais accordé. Et maintenant elle n’en aurait plus l’occasion. Son salut, son repos, elle ne l’avait trouvé que dans la mort, et lui restait seul avec le vide qu’elle laissait derrière elle.
Sans s’en rendre compte, Altaïr avait posé le front au sol, recroquevillé sur lui-même, secoué de sanglots silencieux. Aucune larme ne coulait de ses yeux, mais la grimace douloureuse qui tordait son visage était une belle preuve de la tristesse qui venait de s’emparer de lui tout entier. Inlassablement les mêmes mots tournaient en boucle dans son esprit, et l’image de la jeune femme mourante couchée sur lui ne quittait pas sa vue. Il ne voyait plus le parquet de l’appartement de Nyreen ni les tâches de sang qu’il y laissait : il ne voyait que le corps de Janis et ce regard qu’il ne croiserait plus jamais.
Inconsciemment, le jeune homme poussa un hurlement venu du fond de son ventre. C’était un cri d’une tristesse infini, une peine mêlée de colère et de désespoir. Et tout le reste disparut dans ce bruit rauque qui s’échappa de sa gorge, avalant le peu d’espoir qui lui restait.





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MessageSujet: Re: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeJeu 29 Sep 2016 - 15:20

Le déni. Première phase dans le deuil — une phase qui pouvait s'étendre et durer, jusqu'à rendre fou. Durant une seconde, il eut peur que la folie y succède, dans l'esprit de l'homme qui lui faisait face. Sa main avait lâché son col, et sa voix rauque exprimait la première phase de la séparation, dans toute sa splendeur. Tu mens. Il n'a pas le coeur de secouer la tête pour lui faire comprendre qu'il n'en est rien, et qu'il n'a rien pu faire. Qu'il est arrivé trop tard, et qu'il n'a pu en sauver qu'un sur les deux — lui.

Il voudrait l'empêcher de bouger, mais l'énergie du désespoir qui animait le colosse ne lui permit pas de s'interposer. Il veut le retenir mais il le regarde simplement essayer de se lever, rouler sur le côté, s'écrouler. Il lance ses mains vers l'avant pour tenter de le retenir — trop tard. « Arrête. Faut pas qu'tu bouges. » Mais l'autre est trop perdu dans ses pensées. Il occulte visiblement la réalité, se met à ramper. Jim s'est levé, essaie de s'approcher. Se penche pour tenter de le rattraper. L'autre se débat faiblement avant de retomber, et de s'immobiliser. L'irlandais se fige, accroupi à ses côtés. Il le laisse un instant tassé sur lui-même, prostré au sol dans une expression d'infinie douleur. Les sanglots qui le secouent brisèrent le coeur du O'Callaghan. Et lorsque le cri s'échappa d'entre ses lèvres, il ne put s'empêcher de fermer les yeux, quelques instants. Pas capable de supporter la douleur du colosse, dévasté à la simple idée d'un petit corps blond inanimé, étendu à ses côtés.

Silencieusement, après quelques secondes à le laisser recroquevillé au sol, les mains du brun reviennent se poser sur les épaules du blessé. Après un léger temps, encore, quelques mots finissent par s'échapper, murmurés. « Elle est pas là, Alta. Elle est pas là... » Ça sert à rien. Sans le brusquer, il lève son bras pour le passer par-dessus ses propres épaules. « Viens... » Lentement, il commence à se relever, l'entraînant à sa suite. L'emmener vers le lit. Faut qu'il retourne se coucher, faut qu'il se repose. Le deuil ne se fera pas en une journée — ne se fera peut-être jamais. Il n'y avait rien à faire pour l'aider. Rien à faire pour soulager sa peine sans fond et sans nom, ou pour essayer de lui changer les idées. Il y avait un temps pour pleurer et se souvenir, et un temps pour oublier. Un temps pour arrêter de vivre, et un temps pour décider de continuer. Et pour le moment, l'heure était de figer l'air ambiant et de se morfondre, jusqu'à être vidé de tous ses sentiments. Il n'avait pas, pour l'heure, l'intention d'essayer de le raisonner, ni de le faire relativiser.
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MessageSujet: Re: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeJeu 29 Sep 2016 - 17:33



– claim a warrior's heart –
ALTAÏR ET JIM / Sorrow has a human heart, From my god it will depart ; I'd sail before a thousand moons Never finding where to go ; Two hundred twenty-two days of light Will be desired by a night, A moment for the poet's play Until there's nothing left to say – NIGHTWISH.


C’était un cauchemar. Ca ne pouvait pas être autre chose. Il devait encore être inconscient et en train de rêver, car la réalité ne pouvait pas être si cruelle, si atroce. Pourtant, à chaque décharge de douleur qui le secouait, à chaque sanglot silencieux qui secouait son corps de colosse, Altaïr avait l’impression de se prendre de nouveaux coups tant la réalité le frappait de plein fouet.
Jai était morte et rien ni personne ne pourrait jamais la ramener. Il n’existait pas de mutant capable de réveiller les morts, pas de magie pour changer les cadavres en corps plein de vie, pas de médecin capable de faire repartir un cœur qui s’est arrêté de battre. On lui avait arraché sa moitié, et on venait de le mettre à terre comme il ne l’avait jamais été. Pour la première fois depuis toujours, il n’était pas sûr de vouloir se relever. Pas alors que le plus gros pilier de son existence s’en était allé, soufflé comme un fétu de paille par une bande d’assassins qui auraient mieux fait de s’assurer qu’ils l’avaient tué lui aussi. Lorsqu’il retrouverait ses esprits et qu’il serait en mesure de réfléchir, il ne manquerait pas de rêver au jour où il mettrait la main sur ses agresseurs et où il leur ferait payer au centuple ce qu’ils leur avaient fait, à lui mais surtout à Janis. Rien ne la ferait revenir, mais il ne laisserait certainement pas ses meurtriers impunis, et s’il devait tomber pour de bon en se vengeant, s’il devait mourir une bonne fois pour toutes, alors il s’assurerait qu’il ne partirait pas seul dans la tombe. Mais en cet instant, il était trop accablé de chagrin et de fatalité pour que sa colère se manifeste. Etouffée par la mort de Jai, elle le laissait seul face au vide qui s’était ouvert dans sa vie et devant lequel il ne savait pas comment réagir. Il ne s’était jamais senti aussi perdu, aussi seul au monde, et il aurait donné n’importe quoi, absolument n’importe quoi pour revenir en arrière et empêcher tout ce qui s’était produit. Avec son ombre, ils auraient pris une autre rue, seraient resté dans des allées fréquentées, seraient directement rentrés chez l’un ou chez l’autre ; il ne savait pas ce qu’il aurait fait mais il aurait trompé le destin quitte à en subir les conséquences de plus belle. Tout, tout pourvu que Jai vive.
Il entendit à peine que Jim lui parlait et ne sentit ses mains que parce qu’elles se posèrent sur ses plaies encore fraîches. Le monde lui semblait flou, la chambre autour de lui avait l’air irréelle tant sa réalité venait d’être perturbée par ce que lui avait annoncé l’Irlandais. La fatigue et la douleur ne tardèrent pas à revenir à l’assaut, s’ajoutant à son malheur pour l’étourdir de plus belle. Epuisé, vidé aussi bien physiquement que moralement, il se laissa recoucher en silence, trop éteint pour protester. Et même s’il l’avait fait, même s’il avait lutté pour sortir de cette pièce, où serait-il allé ? Il n’y avait nulle part où il voulait s’enfuir sinon le passé, personne qu’il voulait voir sinon une morte qu’on ne lui ramènerait jamais.





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MessageSujet: Re: Claim a warrior's heart [ft. Jim]   Claim a warrior's heart [ft. Jim] Icon_minitimeVen 30 Sep 2016 - 22:00

Ce qu’il lisait dans les yeux d’Altaïr était un sentiment qu’il ne connaissait que trop. Un monde qui s’écroule, il en avait déjà vu un — déjà vécu un. Et il le sait que les temps durant lesquels il lui faudrait continuer d’avancer comme si de rien n’était seraient longs, et périlleux. Il le sait que la douleur ne disparaîtra pas en un clin d’œil, et qu’il lui faudra du temps pour l’assimiler, et l’accepter. Il fera de son mieux pour l’aider — et ça aussi, il le sait.

Parce que le monde, il ne s’arrête pas de tourner. La vie, elle continue sa course folle et effrénée, sans se soucier de ceux qui peinent à suivre le rythme, dans les sillons qu’elle laisse creusés à sa suite. Elle se moque éperdument des éclopés et des névrosés, se rit autant des souffrants que des bien-portants. Elle se poursuit, inlassablement — et il n’y a rien d’autre à faire que de la laisser vous entraîner. Tournoyer à sa suite, jusqu’à en être saisi de vertige, et s’arrêter, tomber. Mais tomber voulait dire ne jamais se relever. Et, de toute évidence, Altaïr n’en était pas encore rendu là. Pas plus que lui.

Lentement, il l’aide à se relever et à se déplacer vers le lit. L’autre ne résiste pas — il le sent. Terrassé par la fatigue, et la douleur tant physique que psychologique. C’est une carcasse traînée jusqu’au lit, à peine capable de remuer seule. Plus capable, pour le moment, d’admettre qu’il lui faudrait continuer d’avancer, demain, à défaut de pouvoir s’arrêter.

La silhouette du blessé s’affaisse à nouveau sur le lit. Le O’Callaghan vérifie rapidement ses points de suture et ses bandages — mais rien ne s’est rouvert. Il se recule, brièvement. Observe un instant Altaïr, le cœur plus lourd qu’il ne l’aurait pensé. Et lentement, les mots s’échappent d’entre ses lèvres pour combler le silence douloureux de la chambre. « J’vais trouver qui a fait ça. T’en fais pas. » Une promesse, prononcée à mi-voix. Il fait deux pas à reculons, avant de quitter la chambre. Il pousse la porte derrière lui, sans la refermer, cependant. Il trouvera qui a fait ça — il l’a décidé. Et s’il y avait bien une personne capable de retourner consciencieusement et efficacement la Terre pour le faire, c’était lui. Il aurait des noms à donner, et il apporterait au chasseur les instruments nécessaires à l’organisation de sa vengeance. Sans rougir, ni ciller. Y avait de ces crimes que même lui n’était, après tout, pas capable de pardonner.

the end.
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