(intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen
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Sujet: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Lun 4 Juil 2016 - 19:21
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
Sincèrement, c’était elle, ou elle passait encore beaucoup trop sa vie à l’hôpital ? C’était la grande interrogation d’Aspen alors qu’elle se laissait piquer par l’une des infirmières de l’aile toxicologique. Le bras tendu devant elle, elle faisait glisser du pouce de sa main libre les informations qui déroulaient sur l’écran de son smartphone : elle avait encore une bonne dizaine de mails en attente, auxquels elle n’avait pas pu répondre puisque, bien sur, il fallait qu’elle soit à l’heure pour cette fichue prise de sang. Cela faisait pourtant un bon mois qu’elle était sortie de l’hôpital, mais les médecins avaient insisté pour qu’elle revienne fréquemment pour vérifier ses différentes variables, et notamment ses carences en fer et en magnésium, relativement importantes d’après le corps médical. Genre. Elle avait encore un million de choses à faire, et surtout, un dossier à clore pour la fin de la semaine qui ne souffrirait pas du moindre retard : son boss lui avait confié un beau, un gros projet comme elle les aimait, peut être pour l’aider à se remettre le plus vite possible en selle après son hospitalisation. Peut être aussi parce qu’elle était une de seuls à ne pas avoir d’enfants de la boite, et qu’il savait qu’elle sacrifierait ses soirées sans la moindre hésitation pour contenter un client clé de l’entreprise. Elle savait que si elle gérait cette affaire, ce n’était pas un, mais des dizaines de contrats qui lui seraient plus tard dédiés, et il était hors de question qu’elle loupe une opportunité pareille uniquement à cause de deux ou trois tests médicaux sans intérêts. Alors pendant que les flacons de sang étaient envoyés au labo, elle continuait à bosser, sur son téléphone, son carnet de note à la main, son stylo au bout machouillé au coin des lèvres.
Elle attendit bien vingt bonnes minutes avant que l’infirmière l’appelle pour l’inviter à rejoindre le bureau du médecin. Elle leva les yeux au ciel avant de ramener son sac à main sur son épaule, y glissant son carnet et son stylo sans quitter son téléphone du regard : il avait intérêt à aller droit au but, le doc, parce que clairement elle ne se sentait pas de subir sa logorrhée médicale uniquement pour se voir prescrire plus de compléments alimentaires. Finalement, l’infirmière dut la faire patienter devant le bureau vide : le médecin volatilisée, sa patiente impatiente devait attendre encore un peu, agacée. Il était tard, et presque toutes les infirmières de jour éreintées laissaient leur place à leurs collègues de nuit, et Aspen restait plantée là, comme une idiote, avec une batterie de plus en plus faible et une patience s’amenuisant à mesure des secondes. Elle allait tourner les talons en laissant son numéro de téléphone sur le bureau du médecin quand les lumières du plafond se mirent à grésiller, avant de s’éteindre complètement dans un claquement sec. Aspen soupira : parce qu’en plus d’attendre, elle allait devoir le faire dans le noir, Su-per. Elle se redressa pour prendre la porte, mais au contact de la poignet, elle sentit une résistance tout à fait incongrue : impossible de faire bouger la porte ne serait ce que d’un centimètre, bloquée. Une porte électronique, il ne manquait plus que ça. Etait elle vraiment coincée dans ce couloir jusqu’au rétablissement de l’électricité ? La jolie rousse se mit en route dans l’espoir de trouver quelqu’un qui pourrait lui indiquer la sortie, ou mieux, l’amener jusqu’à cette dernière, si possible en se confondant en excuse. Elle n’avait pas fait dix mètres que les hauts parleurs de l’hopital crachotèrent de quoi finir de mettre la Wol’ de mauvaise humeur : la panne d’électricité était généralisée, et tout le rez de chaussée avait été évacué. Evidemment, elle était au premier, et rien ne semblait indiquer qu’ils comptaient venir la chercher, elle et tous les autres patients de l’étage d’ailleurs. Enfin, elle-même était dans le couloir des bureaux, et elle n’y avait pas croisé grand monde depuis son infirmière lacheuse, mais tout de même... Des soupirs, encore et toujours, alors qu’elle avançait toujours en toquant à chacune des portes dans l’espoir d’en voir sortir quelqu’un. Après tout l’espoir fait vivre, non ? Arrivée à mi chemin, elle entendit un espèce de grand BOUM venant de l’extérieur, la faisant se raidir dans une position défensive par réflexe, alors qu’une silhouette se découpait –enfin- dans l’encadrement de la porte :
- Seigneur merci il y a quelqu’un, pendant un moment j’ai cru avoir été projetée dans un film d’horreur … Bonjour Docteur, donc, vous savez ce qu’il se passe ici ?
Elle s’efforçait d’être polie, vraiment, mais elle n’avait clairement plus la patience de faire des ronds de jambes à ce type qui n’avait toujours pas lever les yeux vers elle. Et qu’on ne la regarde pas dans les yeux, elle ne supportait absolument pas ça. Grpmf.
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Lun 4 Juil 2016 - 23:47
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
Avec l'approche de l'automne, les journées raccourcissaient et les soirées se faisaient plus fraîches. On voyait déjà les badauds se presser de rentrer, alors qu'un mois plus tôt ils flânaient encore dans les rues ou s'asseyaient à la terrasse d'un café pour profiter du soleil jusqu'au bout. Pourtant, s'il y avait bien un lieu dans Radcliff qui continuait de se mouvoir à la manière d'une fourmilière et ce toute l'année, c'était bien l'hôpital. On y voyait entrer et sortir des dizaines de malades et visiteurs chaque jour, qu'il pleuve, vente ou fasse beau, pour un contrôle de routine, un poignet cassé ou une pathologie incurable. En cette fin de journée pluvieuse de septembre, on voyait les médecins verrouiller la porte de leur cabinet avec un soupir de soulagement, pressés qu'ils étaient de rentrer se mettre les pieds sous la table pour déguster un bon repas bien mérité. Les infirmières de jour laissaient place à leur consœurs de nuit, les médecins de garde prenaient à contrecœur la relève, tandis que les patients faisaient ce qu'ils savaient faire de mieux : tousser, se plaindre, gémir, réclamer plus d'antalgiques, aïe, ouille, maman j'ai bobo, apporte moi mon doudou et une tisane au miel.
Et au milieu de ce petit monde réglé comme du papier à musique, le monstre attendait, tapis dans l'ombre. Assoiffé de sang, de violence et de chair fraîche, ses pas l'avaient guidé jusqu'à l'hôpital, d'où émanait une odeur qui lui était familière, mélange d'antiseptique et de javel. C'était là qu'il devait se rendre, dans ce gros cube gris et austère, c'était là qu'il trouverait ce dont à il avait besoin... Même s'il ignorait totalement ce que c'était. Grognant, la bave aux babines et l’œil hagard, il se glissa dans l'ombre du bâtiment, alors même que les réverbères s'éteignaient en grésillant sur le parking.
Ce monstre-là était bien différent de celui qui occupait un spacieux bureau au premier étage. Celui-ci ne bavait pas sur son élégant gilet anthracite, préférait le café au sang frais, et avait bien plus envie de mettre les voiles que de rester là à faire des heures supplémentaires qui ne lui seraient même pas payées. Ce monstre-ci avait l'allure d'un gentleman, le sourire charmeur, et cet accent irlandais qui ajoutait une petite note exotique à sa personne. Ce monstre-là ne découpait pas ses victimes, il mettait leur esprit en pièces d'une manière bien plus sournoise.
Mais ce soir-là, Ciaran O'Doherty, parce qu'il fallait bien le nommer à un moment ou un autre, n'avait aucune envie de faire tourner en bourrique qui que ce soit, il voulait simplement rentrer chez lui. Il avait vu défiler des dizaines de patients dans son bureau, puis avait dû se résigner à faire le tour de l'ail psychiatrique, soupirant à chaque fois qu'un malade commençait à lui raconter son dernier rêve sans queue ni tête ou encore ce patient qui l'avait supplié d'ordonner à la fée Clochette d'arrêter de lui voler son repas. Non vraiment, l'esprit humain était une chose fascinante mais parfois inquiétante. Sa petite ronde effectuée, Ciaran avait jeté un œil à sa montre, compris qu'il avait de nouveau une heure de retard sur son planning habituel, et s'était empressé de retourner à son bureau pour récupérer ses affaires et rentrer chez lui.
Il balaya les dossiers en attente d'un geste de la main, attrapa son téléphone et sa veste... Puis le courant sauta. Immobile dans le noir, Ciaran attendit quelques instants dans l'espoir que la lumière se rallume, mais il ne se passa rien. Soupirant pour la énième fois, il termina de rassembler ses affaires, enfila sa veste de costume après avoir vérifié que ses clés de voiture y étaient rangées, puis ouvrit la porte de son bureau. Sans lever les yeux, il s'empressa d'envoyer un texto à sa sœur cadette, qu'il était censé voir ce soir-là, pour lui dire qu'il aurait du retard. C'est ce moment que choisit une jeune femme pour l'interpeller. Délaissant la politesse loin derrière lui, l'irlandais ne prit pas la peine de relever les yeux pour lui répondre, occupé qu'il était à se battre avec le clavier tactile du cellulaire qui résistait une fois de plus.
« Une chance pour vous que le budget alloué à l'hôpital soit trop faible pour autoriser le labos à faire des recherches sur l'immortalité... Vous auriez pu ajouter les zombies à ce joli tableau horrifique... »
Il consentit finalement à lever la tête, se retrouvant nez à nez avec une ravissante rouquine qu'il n'avait encore jamais croisée. Il lui sourit aimablement, notant un petit sparadrap sur son bras.
« Vous vous êtes perdues ? Les soins infirmiers se font à l'autre bout du service, d'habitude... Pour vous répondre, je ne sais pas ce qu'il se passe, non... »
La nuit était en train de tomber, et l'absence de lumière les plongeait peu à peu dans l'obscurité. Dans l'espoir que le courant revienne, Ciaran appuya une fois, puis deux sur un interrupteur, mais il ne se passa rien.
« Ce qui est assez étrange, c'est que l'hôpital est censé disposer d'un générateur secondaire, en cas de panne... Mais j'imagine qu'ils économisent justement l'électricité pour les appareils médicaux. Suivez-moi... »
Sortir de là, sortir de là, rentrer se prélasser devant la télé... Mais surtout, ne pas passer la nuit là.
« Je m'excuse, je manque à la politesse la plus élémentaire. Je m'appelle Ciaran O'Doherty, je suis psychiatre. Vous êtes ? »
Arrivés au bout du couloir, l'irlandais tenta d'ouvrir la porte de secours, celle menant aux escaliers et qui était supposée ne pas être reliée au système électrique de l'hôpital, mais elle était verrouillée à double tour.
« C'est bien la peine de mettre une sortir de secours si c'est pour la fermer ! »Pesta-t-il alors que retentissait un second « BOUM ! » tonitruant.
Aux aguets, Ciaran se figea, regardant autour d'eux. Ils n'étaient que deux et pourtant, il avait la désagréable impression d'être suivi.
Dernière édition par Ciaran O'Doherty le Dim 17 Juil 2016 - 15:23, édité 1 fois
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Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Mer 6 Juil 2016 - 23:05
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
Aspen n’était surement pas du genre à être allée un jour chez le psy : elle en aurait probablement eu besoin après la mort de sa mère, quinze ans plutôt, mais les Wolstenholme avaient toujours été plutôt du genre à s’occuper de ce genre de chose en famille, plutôt que de parler de leurs plus sombres pensées à quelqu’un qui aurait pu s’en servir contre eux, un jour où l’autre. Plus tard, Aspen avait toujours préféré se confier à sa fratrie, à ses meilleures amies, plutôt qu’au corps médical. Il y avait bien Ezekiel aussi, mais déjà il était urgentiste, pas psy, et ensuite il était un peu le grand frère qu’elle n’avait jamais eu. Dans tous les cas, elle n’avait jamais été très à l’aise avec les membres de cette profession : l’idée que quelqu’un puisse rentrer dans sa tête et venir y faire son marché ne lui plaisait pas plus que ça. Malgré tout, le docteur en face d’elle avait au moins une chose pour lui : il était très, très beau. Ses traits étaient d’une finesse rare pour un homme, avec ses machoires ciselées et son regard d’un bleu glacier. Aspen l’aurait probablement dévisagé, juste pour le plaisir des yeux, si elle l’avait vu passer dans le couloir quelques minutes plus tôt. Maintenant, l’esthétisme de son interlocuteur passait clairement au second plan. Malgré tout, il fallait qu’elle se montre un minimum civilisée si elle voulait qu’il soit sa clé vers la sortie et la liberté, et ce fichu dossier pour le lendemain matin :
- L’avantage des zombies, c’est qu’une fois une hache dans le crâne, en général ils restent morts et bien morts, ce sont franchement pas les pires… Et, non, je ne me suis pas perdue, j’attendais le Docteur Ferstenberg pour des analyses sanguines, mais il n’était pas dans son bureau, et, bref … je suis seule, pas perdue, mais j’aurai aimé connaitre la direction de la sortie…
Il continuait de bavasser, mais elle n’avait pas grand-chose à dire de plus sur le système de gestion du groupe électrogène de l’établissement. Elle l’observa appuyer sur les interrupteurs exactement de la même manière qu’elle quelques minutes plus tôt, mais elle ne se permit pas la moindre reflexion sur le sujet malgré un léger sourire sarcastique. Elle le suivit au bout du couloir, lui répondant tranquillement alors qu’elle jetait un coup d’œil à son téléphone qui lui indiquait une batterie faible.
- Aspen Wolstenholme, et, oui, comme l’homme d’affaires, blablabla. Architecte, mais je ne suis pas sure que ce soit la clé de notre problème, mais bon.
Elle grimaça devant la porte de secours condamnée, avant de reculer d’un bond en entendant un nouveau bruit de collision, avec une telle intensité qu’elle avait eu l’impression de sentir le sol tremblée. Elle leva ses prunelles sombres vers celles si claires du psychiatre, secouant la tête de droite à gauche : elle n’avait jamais entendu un bruit pareil, alors elle était bien incapable de faire le moindre diagnostic sur le sujet. Pour autant, ses instincts de chasseuse lui chatouillaient le fond de l’estomac, éveillant chez elle la méfiance et les décharges d’adrénaline inhérentes à une traque : chanceuse comme elle était, il y avait encore un fichu mutant la dessous, et elle allait devoir jouer les ninjas pour s’en sortir. Mentalement, elle fit la liste des armes autour d’elle : elle avait évidemment l’un des couteaux offerts par Isobel dans son sac à main, mais rien de plus. Si elle devait se défendre, et défendre le psy qui pâlissait à sa droite, elle aurait donc besoin de rejoindre les salles d’opération pour avoir accès à d’autres objets tranchants ou contondants. Alors qu’ils rebroussaient chemin dans le couloir et qu’elle réfléchissait à un moyen d’ouvrir l’ascenseur manuellement, les hauts parleurs se remirent à grésiller, alors qu’une voix paniquée venait répéter plusieurs fois les mêmes mots, entre coupés d’interférence : « Code MD, code MD, restés enfermés dans des lieux clos, pas un exercice, code MD ». MD… MD … Aspen fronça les sourcils, cherchant la signification derrière l’acronyme, tout en priant pour que le M ne corresponde pas au mot qu’elle avait en tête :
- MD Docteur ? Qu’est ce que ça veut dire ?
Il n’eut pas le temps de lui répondre qu’un mugissement inhumain remonta du rez de chaussée jusqu’à l’étage, à peine étouffé par la distance. MD. Mutant Dangereux. Dans quelle panade étaient ils englués.
- … Il faut qu’on s’enferme quelque part. Dans une salle d’opération. Vite.
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Lun 18 Juil 2016 - 22:51
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
Lorsque la jeune femme répondit du tac au tac à sa remarque sur les zombies, le psychiatre esquissa un sourire. Sacrée répartie, la demoiselle ! Si elle se sentait capable, face à un mort vivant empestant le cadavre et déterminé à lui dévorer la cervelle de lui fracasser le crâne avec une hache, c'était bon à prendre. Ça lui éviterait à lui d'avoir à se salir les mains. Après tout, quoi de plus galant que de laisser une femme forte et indépendante montrer de quoi elle était capable ? Il convenait tout de même de savoir de quoi elle parlait lorsqu'elle songeait à pire qu'un zombie.
« Loin de moi l'idée de vous offenser, mademoiselle, mais je suis navré, je ne sais pas où est le docteur Ferstenberg. Il n'était pas là lorsque je suis revenu dans mon bureau. Quant à savoir si un zombie resterait mort avec une hache dans le crâne... Je préfère me dire que nous n'aurons rien de plus à déplorer qu'une banale tempête qui remue un peu trop les murs de l'hôpital. »
Alors qu'ils regagnaient le fond du couloir en échangeant des banalités comme leurs identités respectives – elle avait beau être charmant, Ciaran n'en était pas encore à lui demandé son numéro de téléphone ou la couleur de ses sous-vêtements – la demoiselle ajouta quelque chose qui fit sourire le mutant.
« Disons que votre profession pourrait nous être utile si vous étiez l'architecte de ce bâtiment... Mais à moins que vous ne cachiez très bien votre grand âge, auquel cas il va falloir me donner votre secret, je doute que ce soit le cas. »
A vrai dire, ce n'était pas tant le nom du père que celui de la fille qui intriguait Ciaran. Il n'était à Radcliff que depuis quelques mois, mais il avait pris le temps de se renseigner sur chaque personne et chaque famille influente de la ville. Les Wolstenholme, ce n'était pas une petite famille de prolétaires inconnus, ils faisaient partie des piliers de la ville, et le mutant s'étonnait de ne pas avoir encore vu les mastodontes au portefeuille bien garnis de Radcliff se taper dessus. Non ce nom là, il savait où il l'avait lu et entendu. En revanche... Aspen ? Pas très courant, mais il était persuadé de l'avoir entendu plusieurs fois... Et il associait étrangement ce nom à tout un tas d'émotions contradictoires. De la frustration, de la colère, de la passion, une certaine forme d'obsession, aussi... Distillés sous un peu trop d'amour pour que ça ne l’écœure pas. Quel Don Juan avait pu lui parler de la jolie rouquine ? A peine avait-il eu le temps de commencer à réfléchir à tout ça qu'un nouvel impact retentit dans les couloirs, suivit d'une alerte qui résonna dans les hauts-parleurs. Figé, Ciaran pestait intérieurement en se demandant quel idiot de mutant avait décidé d'attaquer un hôpital.
« MD signifie Mutant Dangereux. C'est le code rouge de l'hôpital, les étages supérieures on dû être sécurisés étant donné qu'on y trouve les chambres, et tous les autres patients ont été évacués par le rez-de-chaussée, j'imagine... Quant à nous... Je crois qu'on peut courir, en effet. »
Sans plus attendre, il lui fit signe de la suivre, arpentant le couloir au pas de course à la recherche d'une porte de secours qui ne serait pas verrouillée et pourrait leur donner accès aux blocs opératoires. Minute... Pourquoi un bloc, d'ailleurs ? Les salles d'opération ne fermaient et n'offrait aucune porte de secours ! Tout ce qu'on y trouvait, c'était du matériel médical ! Alors qu'il s'apprêtait à faire demi-tour en lançant à la demoiselle qu'elle était complètement folle, il compris. Du matériel médical, justement... On trouvait dans les blocs des scalpels, pinces, écarteurs, sédatifs, et produits d'anesthésie qui, à haute dose, pouvait facilement tuer. Pas bête. Bonne idée, même. Mais bon sang où avait-il entendu son nom ? Finalement il s'en fichait de l'idiot illuminé qui leur courait après, ce qu'il voulait savoir c'était où il avait entendu parler de cette fille ! Marchant toujours à grande vitesse, il ne s'embarrassa pas de scrupules et donna un grand coup de pied dans une porte verrouillée, laquelle sauta sous l'impact. Il finirent par gagner un bloc dans lequel ils purent s'enfermer, ou du moins se cacher.
« Et maintenant ? Vous comptez faire quoi ? Attaquer avec un scalpel si un mutant pointe son nez ? Il faut qu'on trouve un moyen de... »
Il s'interrompit, la lumière se faisant brusquement dans son esprit. Aspen... Aspen Wolstenholme, mais bien sûr ! Bien sûr qu'il avait entendu parler d'elle ! Combien de fois Callahan l'avait-il bassiné avec elle ? Râlant à n'en plus finir à son sujet, enchaînant les erreurs qui donnaient envie à Ciaran de lui faire bouffer le calepin sur lequel il ne cessait de représenter Noeh au bout d'une corde, au fond d'un égouts ou encore au bord d'une falaise ?
« Je sais ! Bon sang, depuis que vous m'avez donné votre prénom, je me demande où je l'ai entendu ! C'est... »
Et là, il se retrouvait bien embêté. Techniquement, il n'avait pas le droit de parler de ses patients en dehors de ses consultations, et encore moins avec l'objet de convoitise de l'un d'eux. Si Ciaran n'avait strictement rien à faire de l'éthique, ce n'était probablement pas le cas de la demoiselle. Alors il se reprit, avec le naturel d'un menteur né.
« C'est le pont de Louisville ! J'ai vu votre nom écrit dessus en arrivant à l'aéroport il y a peu... Un très beau travail d'architecture, soit dit en passant ! »
Intérieurement, il bénissait l'ennui qui s'était emparé de lui alors que le taxi l'amenait jusqu'à Radcliff, le poussant à observer le paysage et à retenir des choses qui, finalement, s'étaient avérées utiles.
« Bref. Laissons-là les considérations architecturales et revenons-en à notre mutant dangereux... Ce genre de chose arrive souvent, à Radcliff ? »
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Jeu 21 Juil 2016 - 23:29
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
Aspen n’avait pas peur. Elle était fatiguée, agacée, irritable aussi, mais certainement pas effrayée. En même temps, l’homme en face d’elle n’était pas particulièrement terrifiant. Il y avait bien la clarté de ses iris qui pouvait être un peu déstabilisante, mais à part ça… ce qu’il pouvait lui dire, elle s’en désintéressa presque à la seconde suivant celle où il lui avouait ne pas savoir où était son médecin, ni comment sortir de là. Elle n’était pas là pour copiner avec le personnel de l’hopital, alors ses grandes phrases et ses tentatives d’humour, elle n’en faisait pas franchement grand cas. Levant le nez d’un air vaguement dédaigneux, elle se contenta de hausser les épaules alors qu’elle cherchait déjà un moyen de fausser compagnie au psy et trouver son chemin vers la sortie … Jusqu’au fameux message dans les hauts parleurs, et surtout la réponse de Ciaran. C’était donc bien ce qu’elle craignait. Un code rouge, ce n’était donc pas juste un gamin qui avait perdu le contrôle de ses capacités, mais bel et bien un monstre comme on lui en avait conté depuis qu’elle était toute petite. Su-per.
- … Je vous suis.
En même temps, elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre maintenant, elle était coincée avec le praticien. Sur ses talons, Ciaran ne tarda pas à l’emmener jusqu’à un des blocs de l’étage. Elle s’engouffra à l’intérieur dès qu’il debloqua la porte, alors que son cerveau et son être tout entier avait basculé en mode survie, et surtout, en mode huntress. Cette situation, c’était véritable cas pratique de cours de chasse, de ceux qu’elle s’était coltinée durant toute son adolescence. Alors les automatismes revenaient à vitesse grand V : trouver une salle close. Trouver un lieu avec des armes, un maximum d’armes. D’ailleurs, c’est ce qu’elle fit tout de suite, chercher les scalpels les plus aiguisés, lire les étiquettes sur les flacons et les poches liquides dans l’espoir de trouver des acides, du chloroforme et autres joyeusetés. Elle sortit un élastique de son sac à main pour s’attacher les cheveux dans un chignon serré, avant de répondre aux questions du médecin :
- Ce que je compte faire, c’est essayer de ne pas mourir. Et vous non plus, si possible. Et pour ça, il nous faut avoir de quoi nous défendre, vous voyez ?
Non, de toute évidence, il ne voyait pas, d’ailleurs il la regardait soudain d’un tout autre œil, alors qu’elle était en train de recouvrir la lame de son propre couteau d’un anesthésiant puissant, avant d’attacher des seringues contenant dieu et la chasseuse seuls savaient quoi au passant de son jean. Un plan B, si elle avait la chance de pouvoir s’approcher de la bestiole. Parce que vu le cri qu’elle avait entendu, cette chose n’avait surement plus rien d’humain. Elle était en pleine recherche d’autres scalpels quand le grand brun reprit, la laissant encore un peu plus perplexe.
- Euh, oui, c’est moi le pont de Louisville… Vous avez une bonne mémoire et de bons yeux pour avoir pu lire ça sur la plaque minuscule où il est fait référence à mon travail … Vous deviez bien vous ennuyez aussi pour retenir un détail aussi … Secondaire.
Sacrément se faire chier oui, comme dirait Marius. Et puis il la regardait vraiment bizarrement maintenant. Soit il n’avait jamais vu d’architecte, soit il n’avait jamais vu de chasseur en œuvre. Peut être les deux tiens. Toujours était il qu’elle s’était constituée un petit arsenal presque décent, alors qu’elle retournait la table d’opération en faisant le moins de bruit possible, la plaquant contre la porte déjà à moitié défoncée par le coup de pied du psychiatre : c’était pas grand-chose, mais si ça pouvait ralentir le mutant juste suffisamment longtemps pour qu’elle puisse lui sauter dessus… ça fait, elle recula jusqu’au mur pour adopter la même posture que Ciaran, à part qu’elle tenait une lame d’une quinzaine de centimètres entre ses doigts fins aux ongles manucurés. Dehors, on pouvait entendre un pas lourd se rapprocher, et la rouquine sentait une décharge d’adrénaline courir dans ses veines, rétrécissant ses pupilles et tirant un petit sourire sur ses lèvres. Il fallait dire qu’elle avait été façonnée pour tout ça, alors qu’elle était tout juste sortie de l’enfance. Et contre une bête féroce, elle n’aurait pas à réfléchir moralité de ses actions et statut de meurtrière ou non. Et rien que ça, c’était plutôt agréable. Fixant toujours la porte du bloc, elle accorda quand même une réponse au médecin, alors que sa voix était descendue légèrement dans les graves, vibrantes :
- Souvent, je ne dirais pas ça… Disons qu’ILS sont nombreux dans le coin, on ne peut pas vraiment le nier… Mais qu’ils s’attaquent à un lieu public… Pas sur que celui-ci ait toute sa tête… Vous savez vous battre pour votre vie, Doc’, ou je suis toute seule sur ce coup là ?
C’était peut être un peu abrupt comme façon de l’interroger, mais elle préférait savoir à quoi s’en tenir. Quitte à subir un boulet, autant en être consciente. Au moment où elle posait sa question, un autre cri bestial résonna dans le couloir, toujours plus proche d’eux, et Aspen resserra son emprise sur son arme : il y allait avoir du sport. Mais Aspen n’avait pas peur. Pas d’un foutu dégénéré.
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Mer 3 Aoû 2016 - 22:30
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
Ciaran n'était pas vraiment ce que l'on pouvait appeler quelqu'un de fainéant. A vrai dire, il s'ennuyait tant depuis l'enfance qu'il avait su trouver un refuge et de l'occupation à la fois dans les livres, mais aussi en entraînant sa mutation sur le premier venu. Il était méticuleux, quelque peu obsessionnel, toujours tiré à quatre épingles alors non, fainéant et négligé n'étaient pas des termes qui lui convenait. En revanche, il était extrêmement doué pour faire faire les choses à sa place. Répugnant à se salir les mains ou se fatiguer inutilement, il ne perdait pas une occasion de laisser une tierce personne faire à sa place ce qui l'emmerdait au plus haut point. Un regard de chiot et une onde de compassion et voilà qu'il avait le monde à ses pieds ! Enfin... Le monde... S'il l'avait eu à ses pieds, Ciaran se serait ennuyé. A quoi bon continuer à user de ses talents pour la manipulation des sentiments si plus personne ne lui résistait ?
Mais là n'était pas la question. Pour l'heure, il n'était pas inquiet de ce que le monstre errant dans l'hôpital pouvait faire aux patients restés dans les étages, tout ce qui l'intéressait c'était de savoir si la créature serait assez fourbe pour abîmer son costume italien taillé sur mesure. C'est qu'il lui avait coûté une petite fortune, et il y tenait ! Et que dire que cette ravissante cravate bleue ornée de petits canards qui apportaient une note de fantaisie à sa tenue ? Non vraiment, toute cette situation était fâcheuse et ne lui plaisait guère. Aussi fut-il absolument ravi de voir la demoiselle sortir de son sac à main un élastique à cheveux et surtout un couteau. Elle savait se battre, et il espérait qu'elle saurait le faire pour deux. Après tout, s'il avait lui aussi appris à se battre contre des mutants étant jeune, il avait toujours préféré laisser ça à Helen, sa sœur cadette. Mais bon... Si vraiment il le fallait, il se joindrait à la bataille... Si ça pouvait leur permettre de s'en sortir indemnes tous les deux.
« Certes, mais cette pièce est sans issue, alors tout ce que nous pouvons espérer, c'est que cette créature soit sensible à l'anesthésiant... Il doit y avoir de quoi faire les mélanges ici, si nous trouvons assez de curare, je doute qu'il se relève... »
Si ça le gênait d'imaginer cette pauvre créature victime de la folie d'un scientifique mourir ? Pas vraiment, non. Pas si ça pouvait leur permettre de survivre. Le regard du psychiatre devait s'être fait différent, car la demoiselle sembla soudain un peu perturbée par ce qu'il venait de dire. De bons yeux, ça oui. Une bonne mémoire... Disons plutôt qu'il avait été aidé par Noeh. Aspen par-ci, Aspen par-là... Il lui en avait fallu, du temps, pour la nommer, la Wolstenholme... Ce qui amusait particulièrement le mutant, c'était de voir à quel point Noeh était une bombe à retardement que les souvenirs et le traumatisme perturbaient encore trop pour qu'il explose réellement. Se contentant de hocher la tête, Ciaran s'accroupit alors que la créature approchait du bloc opératoire. Et soudain, il se demanda à quoi cette chose se repérait... L'ouïe ? L'odorat ? Il ne manquait plus qu'un scientifique quelconque qui leur réplique que son acuité visuelle était basée sur le mouvement et l'irlandais se serait cru en plein film hollywoodien ! Tournant la tête vers Aspen, il plissa les yeux. Ils, qu'elle avait dit. Ils, les mutants ? Une chasseuse ? Eh bien voilà qui promettait ! Mais fallait-il lui dire qu'il savait se battre ou jouer les demoiselles à sauver ? La seconde option, c'était un peu trop pour son orgueil. Autant jouer la carte du chasseur repentit, tiens !
« Disons qu'étant plus jeune, j'ai appris à me battre contre ces ils dont vous parlez... Contre une chose sans cervelle, en revanche, ça me semble plus compliqué. Je pense que le mieux à faire serait de... »
Mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'un bras passait au travers de la vitre du bloc, cherchant à tâtons la poignée. Point de mâchoire de dinosaure ou de bras atrophiés, mais une peau bleue sombre qui n'avait rien d'humain. Bon sang mais quel abruti avait pu autoriser ce genre de manipulation génétique ?
« … Mettre au point un plan. Oubliez, je pense qu'on va improviser. »
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Ven 5 Aoû 2016 - 19:45
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
La jeune femme se sentait chasseuse. Elle ne l’était pas, enfin plus, enfin elle essayait de ne plus l’être, et pourtant elle ne pouvait nier qu’elle adorait cette décharge d’adrénaline qui dressait ses poils sur sa peau opaline. Elle souriait malgré elle, dans la pénombre. Elle ne se sentait pas proie, et encore moins victime : c’était elle qui lacérait, qui tranchait, qui sectionnait. C’était elle qui triomphait, à la toute fin, et on lui avait appris qu’avoir peur était au mieux un facteur de déconcentration, au pire une nourriture pour l’ennemi. Avoir peur ne la sauverait jamais des griffes d’un monstre. Son talent, son entrainement, sa détermination, oui.
- Sensible ou pas, si c’est encore un simili être humain, il a du sang dans les veines et un cœur qui bat. Et donc que l’on peut stopper. Il suffit de viser au bon endroit, et suffisamment fort.
Alors oui, c’était glaçant de pouvoir l’entendre dire ce genre de choses de manière si calme et dénué d’émotion, alors que son esprit tournait à plein régime pour fomenter un plan qui tiendrait la route. Parce que quoi qu’il dise, l’improvisation ne pouvait être de mise dans ce genre de circonstances. Elle ne releva pas la remarque du psychologue sur son passé de hunter. Avoir appris à se battre ne signifiait pas le moins du monde que l’on était capable de faire. Elle avait l’exemple parfait de sa sœur ainée, qui avait sué sang et eau en entrainement et qui était pour ainsi dire à peine capable de tenir un couteau correctement. Alors bon, si c’était sa manière de la rassurer, de une elle n’en avait pas besoin, de deux, c’était raté. Qu’il prenne un peu de muscles, ou qu’il se saisisse d’un scalpel avec dextérité, et elle reconsidèrerait peut être son point de vue …
- C’est ça, faites donc vos potions juste au cas où, j’espère juste que vous aurez le luxe du temps de bidouiller vos trucs et…
Un bruit, plus qu’un craquement, une vraie secousse accompagnée d’une porte qui vole et vient s’écraser contre l’un des murs, alors qu’Aspen se redresse sur ses jambes, en position de combat, son regard rivé sur le fameux monstre : pas de forme animal, mais une musculature décuplée et cette peau couleur Avatar qui ne disait rien qui vaille. Elle ne savait pas quelles propriétés pouvaient avoir cet épiderme, aussi elle devrait éviter de trop entrer en contact physique avec ce dernier. Pourquoi, pourquoi n’avait elle pas d’arbalète dans son sac, un flingue, un arc et des flèches ? Quelle tristesse.
- … C’est parti.
Le cœur gonflé d’une bravoure toute à fait artificielle sans le savoir, Aspen s’était jetée sur la créature en même temps que cette dernière la dardait de son regard inhumain. Elle allait regretter de s’être frottée à Aspen Wolstenholme, la plus prometteuse des chasseuses de sa génération, même en pleine crise de foi. L’éclat des lames se confrontait à celui des ongles changés en presque griffes. Il y avait des grognements, des halètements, alors que la confrontation ressemblait presque à une chorégraphie tant les coups et esquives se faisaient fluides entre deux corps faits pour se battre. Aspen analysait les assauts de la bête à mesure que cette dernière gagnait du terrain, que la chasseuse lui laisser volontairement : le mutant se battait entre estocades bestiales et stratégies humaines, ce qui rendaient ces attaques moins prévisibles qu’elle ne l’avait espéré. Cependant l’expérience faisait progressivement la différence, et la peau bleue se marquait progressivement de lacérations de plus en plus nombreuses, alors que la bête grognait de frustration de voir cette crevette lui glisser entre les pattes comme si elle était couverte d’huile. L’homme bleu ne prêtait pas la moindre attention à Ciaran, tant et si bien qu’Aspen du jeter un rapide coup d’œil à l’emplacement où était celui-ci pour vérifier qu’il ne s’était pas fait la malle en son absence tiens. Mais non, il était toujours là, son coupe papier dans la main, mais immobile, la fixant intensément. Ce regard, étonnement, lui redonna un peu de courage, et surtout une audace frôlant l’inconscience, alors qu’elle venait se glisser presque dans les bras du monstre pour lui donner un coup magistral dans les parties, tirant à ce dernier un glapissement de douleur reconnaissable entre mille : celui de l’homme qui a très, très, très mal à l’entrejambe. Le coup fit son effet, paralysant le mutant juste assez longtemps pour que la chasseuse lui assène un coup de talon rotatif dans le menton, achevant la manœuvre dans une pirouette de ninja initiant la rencontre entre la tempe du mutant et un morceau de porte. Daddy serait fière de sa fifille, à n’en pas douter, et ses petits camarades mutants proprement terrifiés. Elle n’avait pas perdu la main finalement, alors qu’elle écartait une mèche de cheveux de devant son visage, vaguement essoufflée :
- … Je propose qu’on trouve un moyen de se carapater, « Docteur »… Vite.
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Dim 28 Aoû 2016 - 20:25
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
En règle général, Ciaran n'aimait pas beaucoup avoir des ennuis. D'ailleurs, il n'aimait pas le mot ennui, ni tout ce qui en découlait. Il n'y avait rien de positif, rien de bon à tirer d'un ennui, et il faisait tout pour les éviter, de façons plus ou moins discrètes. Or, ce soir-là, il avait affaire à un ennui de taille, agressif, aussi bleu qu'un schtroumpf mais bien moins pacifique et porté sur la salsepareille. D'ailleurs, la jolie schtroumpfette qui accompagnait le psychiatre semblait elle aussi bien moins décidé à donner une petite schtroumpf au grand bleu qu'à lui planter son couteau dans l'abdomen. Et de toute manière, elle n'était pas blonde. Et bon sang, n'avait-il pas mieux à faire que comparer un monstre avide de chair fraîche à une créature de bande dessinée ? Réveille-toi, Ciaran ! Pendant un instant, lorsqu'elle parla de cœur et de simili humain le psychiatre eut peur que la jeune femme ne se mette à lui tenir le discours insupportable du monstre qui peut être sauvé, peut trouver l'amour et vivre dans la paix et l'harmonie sa vie de créature difforme, et blablabla... Comme si cette chose avait été le héros raté d'un Disney, tiens ! Mais fort heureusement, elle se contenta de ces quelques mots pour rappeler que le type pouvait être tué. Bien. Très bien ! Parfait ! C'était tout ce que souhaitait Ciaran, qui n'avait pas du tout envie de se prendre un coups de crocs mal placé !
Affairé à fouiller dans l'armoire contenant les sédatifs et anesthésiants, il grimaça face l'impertinence d'Aspen. Potions, potions... Il allait finir par lui planter une solution de curare pur dans les fesses, à ce rythme ! Le temps, il l'aurait tant qu'elle occuperait le monstre. Et pour cela, il lui suffisait de concentrer tout son talent de mutant manipulateur pour faire enfler en elle la confiance et l'héroïsme d'une Jeanne d'Arc des temps moderne. En espérant qu'elle ne se mette pas à entendre des voix, sinon ils seraient bel et bien perdus tous les deux. Ne connaissant que le jeune Callahan dans l'entourage de la demoiselle, le mutant tissa un lien entre le besoin d'abattre la bête et celui d'en finir vite pour se jeter dans les bras du jeune homme... Du moins en théorie. Pour le moment, le résultat ressemblait davantage à une équation du type « monstre bleu + couteau = vilain pas beau à tuer, Noeh + victoire = bravo, vous avez gagné le gros lot ! ». Si penser à lui pouvait l'aider à se dépêcher de mettre la bête hors d'état de nuire, Ciaran pouvait bien se surpasser un peu.
Lorsque la porte vola en éclats et que la jeune femme se jeta à corps perdu dans la bataille, l'Irlandais pesta, farfouillant dans les fioles à la recherche de quelque chose qui serait suffisamment puissant pour assommer la créature pendant quelques heures, le temps pour eux de lever le camp. Enfin ça, c'était sans compter l'énergie et la puissance remarquable contenues dans le corps d'une si jeune femme. Alors qu'il venait tout juste de trouver de quoi endormir la créature pendant un bon moment, Ciaran resta planté là, les yeux écarquillés, fixant Aspe qui venait de mettre K.O le monstre en l'espace de quelques secondes. S'il avait eu de la pitié pour lui, Ciaran aurait pu compatir à la douleur qu'il devait ressentir dans les parties mais... Non. Bien fait pour lui. Relevant les yeux vers la jeune femme, l'Irlandais se contenta d'acquiescer machinalement avant de la suivre. Mettre les voiles, ne pas se poser de questions...
Il dégagèrent les débris de la porte qui les empêchaient de sortir, et Ciaran laissa la jeune femme prendre les devants, dans un parfait élan de galanterie, cela va de soi. Élan qu'il regretta bien vite alors que la créature derrière eux se mettait à grogner. L'Irlandais n'eut pas le temps de se précipiter à l'extérieur du bloc opératoire qu'une main puissante se refermait sur sa cheville. La créature fit tomber le psychiatre à la renverse, lequel hurla de douleur lorsque les griffes s'enfoncèrent dans sa chair pour mieux s'assurer qu'il ne s'en sortirait pas si facilement. Il se tourna vivement vers la jeune femme, tendant le bras avec un regard furibond.
« Qu'est ce que vous attendez ? Donnez-moi votre couteau, bon sang ! »
A peine avait-il récupéré l'arme que Ciaran la plantait dans l'avant bras de la créature pour la forcer à lâcher prise, avant de lui asséner un coup de pied magistral dans la mâchoire. Finalement, il avait peut-être quelques restes de son éducation de chasseur. Lorsqu'il se releva, la jambe en sang, il rendit le couteau à Aspen et claudiqua en direction de l'escalier de secours.
« Alors? Vous comptez rester plantée là ou vous venez ? » Lâcha-t-il, de mauvaise humeur.
Cette saloperie de bestiole ne l'avait pas raté, et il l'aurait volontiers disséquée sur place pour lui passer l'envie de recommencer. Ce n'est qu'arrivé dans la cage d'escalier qu'il concéda un peu plus d'amabilité à la jeune femme.
« Joli combat... Il ne doit pas falloir vous chercher des noises, à vous. Vous n'avez rien ? »
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Mer 31 Aoû 2016 - 21:54
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
La Wolstenholme n’avait absolument rien suivi des manigances de Ciaran dans son dos, trop occupée à gérer le Hulk bleu et grimaçant en face d’elle pour le voir faire ses petites décoctions. Il pouvait bien transformer le plomb en or dans son dos qu’elle n’y aurait vu que du feu, trop à son affaire et à ses muscles tendus à maximum pour contrer le moindre assaut de la bête. Elle se débrouillait bien Aspen, pour une demoiselle qui s’efforçait de rester le plus loin possible de la confrontation depuis plusieurs mois. Sa dernière traque sérieuse remontait à plus de deux mois, quand elle était descendue dans les égouts de la ville avec Isobel pour courir après le mutant lézard. A croire que le destin refusait qu’elle vire totalement de bord, finalement. Son coup de porte asséné, elle s’était redressée vers le psychologue pour lui intimer de sortir. Elle avait pris les devants dans un élan de courage totalement artificiel mais qu’elle s’imaginait spontané : le mutant bleu était peut être accompagné de ses copains rouge et vert, façon power rangers meurtriers, alors mieux valait il peut être qu’elle soit devant pour parer à toute éventualité. C’était avec cette idée en tête qu’elle se retourna en entendant le bruit mat de la chute de Ciaran derrière elle, agrippé à la cheville par un muant qui avait repris ses esprits bien plus vite que prévu. Aspen ne perdit pas une seconde, malgré ce que semblait dire le médecin : elle s’était déjà accroupie pour faire glisser le poignard contre le sol directement dans la main ouverte de ce dernier, qui le planta brutalement dans le bras de la bête pour la faire lâcher prise. Aspen grimaça, tant pour le hurlement de douleur du mutant que le craquement de la mâchoire de celui-ci : si elle l’avait bien abimé au premier coup, elle était à présent à peu près sure, il avait le menton en miette. Ça faisait toujours une arme de moins à sa disposition, à défaut …
- Oui oui j’arrive !
Sauf que contrairement à lui, elle voulait vérifier que la bête n’allait pas se réveiller une seconde après et leur sauter à nouveau dessus. Non, elle préférait être sure de son coup, et être sure, c’était lui enfoncer une seringue de tranquillisant dans les miches. Elle avait remarqué que Ciaran en avait gardé une de coté, surement parce qu’elle devait contenir quelque chose d’intéressant. Elle ôta la sécurité d’un geste fébrile, puis enclencha le poussoir. La bête couina, d’un son bien moins viril que les autres, alors qu’elle prenait à nouveau ses jambes à son cou pour rejoindre le psychologue dans la cage d’escalier. Il avait la jambe écorchée, alors qu’une fois sortie de l’air saturée de tension du couloir et son taux d’adrénaline en chute libre, elle se rendit compte qu’elle avait la lèvre inférieure en sang. Rien de bien méchant, mais elle avait du se mordre en recevant une des claques du mutant.
- Moi ça va, j’en ai vu des pires …
Genre, se faire empoisonner par sa colocataire et tomber dans le coma le lendemain pendant plusieurs jours, tout juste quelques semaines plus tôt. Elle essuya sa lèvre d’un revers de main, avant de lui retourner la politesse :
- Vous êtes pas mal non plus pour un doc … le coup de la seringue calée dans un coin c’était pas stupide … Je crois me souvenir que ses escaliers peuvent descendre jusqu’au sous sol non ? J’ai ma voiture dans le parking, on devrait pouvoir sortir avec votre badge ?
Elle l’espérait sincèrement en tout cas. Aspen réfléchissait vite, très vite, mais elle n’aimait pas vraiment ce genre de scénario .Elle était faite pour la traque, mais en tant que chasseuse, et savoir que potentiellement, l’autre taré pouvait à nouveau leur retomber dessus lui donner envie de tout casser. Comment pouvait elle réussir à faire la paix avec elle-même et tout une génération de transmutants quand on lui collait des dégénérés pareils sous les yeux, c’était pas l’aider quand même …
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Dim 25 Sep 2016 - 19:42
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
Ciaran n'aimait pas le désordre. Du moins, il n'aimait pas le désordre s'il n'en était pas à l'origine. Mais par-dessus tout, il avait horreur de voir ses vêtement tâchés, souillés, sa coiffure mise à mal ou pire... Son costume abîmé. Or, le monstre bleu qui gargouillait lamentablement au sol avait réussi l'exploit de cumuler tout cela en une fois, ce qui mettait le mutant dans une colère noire qu'il peinait à canaliser. Son pantalon était fichu, la blessure saignait abondamment, et il allait être bon pour la case points de suture. Oh ! Comme c'est étonnant ! Il se trouvait justement dans un hôpital ! Pourquoi n'y avait-il personne pour faire son travail dans cet établissement ? Fort heureusement, la demoiselle qui l'accompagnait avait été réactive en lui tendant au plus vite son couteau, épargnant par la même occasion d'autres blessures au psychiatre. Chaque marche descendue était à présent un supplice, et il se demandait si la créature n'avait pas des griffes faites d'acier et non de kératine.
« A vrai dire, je ne sais pas combien de temps ça va le tenir endormi... Peut-être assez longtemps pour que la police daigne faire son travail. Il y avait dans la seringue que vous lui avez planté dans la jambe suffisamment de sédatifs pour tuer une vache... »
Il se figea soudain, plongeant les mains dans les poches de son pantalon et de sa veste, à la recherche de son badge. Finalement, il le trouva dans une poche intérieure, soulagé de ne pas avoir à retourner au bloc opératoire pour voir si la petite carte magnétique n'y serait tombée.
« Disons que dans l'état où est ma jambe, trouver un urgentiste ou une infirmière encore présents ici ne serait pas un luxe... »
Il descendirent les marches à un rythme bien moins soutenu qu'auparavant, tant à cause de la blessure de Ciaran qu'avec la brutale descente de l'adrénaline. Après un long silence ponctué uniquement par le bruit des talons de leurs chaussures sur les marches en béton, Ciaran se souvint alors de cet étrange lien qu'il avait fait entre la jolie rouquine et le jeune Callahan. C'était un véritable feuilleton à l'eau de rose que le psychiatre suivait avec beaucoup d'attention depuis son arrivée. Entre deux jérémiades de la part du jeune homme, il arrivait à capter quelques informations croustillantes sur leur histoire : « elle est partie avec un autre, pourquoi ne répond-elle pas à mes messages, vous pensez que j'ai fait une bêtise ? »... Autant de questions que Ciaran laissait en suspend en y prenant un malin plaisir. Briser le secret médical ? Ou opter pour la finesse ? Après tout, il avait déjà commencé à déblayer le terrain quelques minutes auparavant, en poussant la jeune femme à la démesure grâce à sa mutation. L'ennui, c'est qu'il n'était pas magicien ni devin. Peut-être avait-elle quelqu'un d'autre en tête et... Bah ! Et alors ? Que ce soit Noeh ou un autre, pousser les sentiments qu'elle semblait enfouir en elle jusqu'à l'obsession ne pourrait qu'être amusant à voir ! Alors, de la même manière qu'il avait subtilement accentué ses sentiments à l'égard d'une personne que le mutant espérait être Noeh, il accentua l'influence de sa mutation, marche après marche, inspiration après expiration, comme une rengaine.
« Dites-moi... Simple curiosité, pourquoi étiez-vous à l’hôpital, ce soir ? Vous m'avez dit qu'il s'agissait d'analyses, mais vous m'avez pourtant l'air en bonne forme. »
Discuter d'une chose qui n'avait rien à voir avec les liens que tissait sa mutation dans l'esprit de la jeune femme, c'était le meilleur moyen pour ne pas risquer d'attiser sa méfiance. Lorsqu'ils parvinrent au parking, Ciaran glissa sa carte dans la fente du boîtier, et la porte s'ouvrit dans un cliquetis métallique. La fraîcheur du soir le fit frissonner, tandis qu'il cherchait du regard une voiture qui serait restée sur le parking, et surtout qui ne serait pas la sienne. Jetant un coup d'oeil vers l'entrée de l'hôpital, il repéra également un groupe de médecins et patients alités qui n'avaient pu être évacués.
« Peut-être devrions-nous rejoindre ce groupe ? Ils pourront vous ausculter pour s'assurer que n'avez rien, et éventuellement remettre ma jambe en place... »
A chaque pas qui les rapprochait des lumières et du brouhaha, Ciaran jouait avec les nerfs et sentiments de la jeune femme. S'il avait eu plus de temps, il aurait pousser tout cela à une obsession morbide, mais il allait devoir se contenter d'une simple petite fixette passagère, à son grand regret. Dans son esprit dérangé, tout ce qui comptait à présent, c'était de savoir si oui ou non, elle allait se laisser guider par ces sentiments factices et recontacter le Callahan... Lequel ne manquerait sûrement pas de le dire en toute naïveté à son psychiatre, avec la fébrilité d'un enfant pourrit gâté le matin de Noël.
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Dim 25 Sep 2016 - 23:46
Sorry Doc, si j'ai besoin de m'épancher, je vais chez le coiffeur.
Ciaran & Aspen
Un soupir, alors qu’Aspen avait glissé un bras sous celui du psychologue pour l’aider à se déplacer. Il était dans un état inquiétant, mais pas encore désespéré. La chasseuse s’y connaissait un petit peu en blessures, létales ou non, à force d’en avoir infligé, aussi elle ne doutait pas qu’il survivrait si il était pris en charge dans les 24 heures. Le sang ne coulait pas suffisamment pour qu’une artère vitale ait été touchée, alors du coup elle évitait de se montrer trop anxieuse. Ils avaient eu leur dose d’émotions pour en rajouter d’autres :
- Hum, j’espère que vous avez raison. Parce que là si le monstre se pointe, je serais obligée de le tuer, et ce n’était pas franchement prévu au programme… trouvons donc certains de vos collègues pour vous prendre en charge, ce serait bête que ce bobo là s’infecte …
Aspen raffermit sa prise sur la taille du docteur pour qu’il se presse un peu plus contre elle pour descendre les marches. Elle n’avait pas vraiment envie de trainer dans un endroit aussi exigue, aussi elle faisait fi de la proximité de leurs corps ruisselants de sueur et d’un peu de sang pour l’aider à avancer du mieux qu’elle le pouvait. A cet instant, elle aurait tout donné pour faire 15 centimètres et 20 kilos de plus, et être capable de porter l’homme sur son dos pour presser un peu le pas.
- Hein ? Euh, j’ai eu un petit problème d’empoisonnement il y a quelques semaines, j’ai été mise en coma artificiel le temps qu’on purge mon métabolisme, alors ils ont besoin de vérifier que mes variables sont redevenues stables niveau globules, vitamines, minéraux etc… Contrôle de routine à priori.
La Wol’ préfèrait ne pas s’étendre sur ce genre d’évènements, encore moins un illustre inconnu. Aussi, elle se sentit terriblement soulagée en entendant le petit « Bip ! » émit par le boitier à coté de la porte qui venait de s’ouvrir. Elle inspira de grandes goulées d’air frais alors qu’elle lâchait le bras du psychologue pour s’étirer et balayer le parking du regard : elle ne vit pas de corps sur le sol, et c’était déjà plutôt rassurant. La bête n’avait donc pas fait de victime ici en pénétrant dans le bâtiment. La chasseuse acquiesça à la proposition de Ciaran, alors qu’ils se dirigeaient vers un autre groupe. Voilà, dans quelques dizaines de mètres, ils seraient définitivement en sécurité. C’était une bonne chose, une très bonne chose. Elle allait pouvoir se faire ausculter et elle pourrait rentrer chez elle et se servir un bon verre de vin, elle l’avait bien mérité.
- Et bien, on aurait vécu une sacré aventure, docteur … Vous ne pourrez pas m’oublier de si tôt !
De l’humour, aussi maladroit soit il, alors qu’un homme s’approchait d’eux pour leur demander de décliner leur identité et les invitait à s’approcher. Assise sur une chaise, à coté de Ciaran à qui on avait découpé un bout de la jambe de pantalon pour inspecter sa plaie. En attendant qu’on l’examine, Aspen dégaina son téléphone. Elle avait besoin d’envoyer des sms, pour dire à ses proches qu’elle allait bien, éventuellement appeler un taxi pour la ramener, aussi. Mais surtout, il y avait quelqu’un qu’elle devait absolument contacter. Il fallait qu’elle le contacte.
- Excusez moi Ciaran, je peux vous appeler Ciaran du coup ? Je … Mon téléphone n’a plus de batterie, et j’ai des textos à envoyer. Est-ce que vous pouvez me prêter le votre, s’il vous plait ?
La voix s’était faite douce, presque plaintive, le regard vaguement quémandeur. Elle avait Besoin de ce téléphone, et elle s’agrippa au cellulaire de Ciaran avec un air empli de gratitude. Elle se mit à composer un numéro de manière machinale, un numéro qu’elle connaissait absolument par cœur, depuis des années, puisqu’il appartenait à quelqu’un qui ne s’était jamais fatigué à changer d’opérateur ou de coordonnées. Elle ne se rendit même pas compte que le numéro de Noeh était déjà enregistré dans le répertoire de Ciaran, et appuya sur le petit téléphone vert pour lancer l’appel. Répondeur. Zut, c’était pas de chance. Il devait être occupé quelque part, mais elle grimaça en rendant son bien au psychologue, sans même effacer le dit appel. Sans appeler de membre de sa famille ni même de taxi d’ailleurs. Elle était déçue que Noeh ne réponde pas. L’entendre lui aurait surement donné un peu de baume au cœur.
- Merci.. .Bon… Si tout va bien pour moi, je vais pouvoir rentrer chez moi et essayer de ne pas trop cogiter sur le fait qu’un monstre bleu nous ait sauté dessus, hein ….
Sujet: Re: (intrigue) The Beauty and the Psychologist ~Ciaspen Dim 16 Oct 2016 - 18:21
Parfait, alors ! Une permanente et un dégradé pour la demoiselle, comme d'habitude ?
Ciaran & Aspen
Foutu monstre, foutue ville, foutu hôpital et foutue rouquine ! Quoi que... Non. Pas foutue rouquine. Bien foutue, ça oui, mais Ciaran ne se serait jamais permis de le dire à voix haute. Le penser lui suffisait. Mais elle était finalement la seule chose positive qui lui était arrivée au cours de la soirée. Sans ses talents de combattantes, Ciaran aurait dû faire appel aux siens, et il fallait bien avouer que l'idée ne l'enchantait absolument pas. De même, il avait trouvé une certaine forme d'amusement en la jeune femme, maintenant qu'il savait qu'elle était la chère et tendre de Noeh Callahan, la dulcinée de ce petit imbécile, l'ingénue qui faisait battre son cœur et bien d'autres mièvreries à vomir. Oh il en avait entendu des choses au sujet d'Aspen ! Que c'était une horrible sorcière, la plus merveilleuse femme qu'on ait jamais vu, qu'elle lui avait brisé le cœur, qu'il aimait son rire, que... A bien y repenser, Ciaran se demandait parfois si le jeune Callahan était bipolaire ou simplement un peu con. Mais au fond... Au fond il l'aimait bien, son petit patient. Parce que ce combat qu'il menait sans relâche avec lui-même était si distrayant que chaque consultation devenait intéressante, quoi qu'il arrive. Mais alors qu'il se demandait encore à quelle sauce il allait bien pouvoir cuisiner le jeune homme lors de leur prochaine consultation, Aspen l'avait pris par la taille pour l'aider à descendre l'escalier, le faisant sursauter par la même occasion. C'est qu'elle avait une sacrée poigne, la demoiselle !
« Seigneur, un empoisonnement ? Et bien et bien... La vie d'architecte est plus dangereuse qu'on ne le croit... Dieu soit loué, vous êtes entière. »
C'était tout de même un peu ironique d'entendre Ciaran louer une quelconque divinité, quand on savait qu'il tenait plus du démon sorti de l'enfer que d'autre chose. La suite de la descente se fit en silence, entre un psychiatre qui s'amusait à insuffler des sentiments à la jeune femme comme s'il avait voulu lui planter des aiguilles dans le crâne, et une Aspen qui semblait en plein combat intérieur. Ce n'est que lorsqu'ils furent installés au niveau d'une ambulance, en apparente sécurité, qu'il s'autorisa un sourire amusé.
« Oh je vous rassure... J'oublie rarement quand une demoiselle me sauve la vie, j'ai une dette envers vous, après vous. »
Une dette, ça oui... Dette dont il s'acquittait en jouant les Cupidon, personne n'aurait pu dire le contraire ! D'ailleurs, son petit plan semblait fonctionner à merveille, puisque la demoiselle paniquait au point de l'appeler par son prénom et de lui demander son téléphone pour envoyer un message. Il haussa un sourcil, puis lui tendit docilement son propre cellulaire, un sourire angélique aux lèvres.
« Mais je vous en prie, vous pouvez même appeler vos proches pour leur dire que vous êtes en sécurité, si vous voulez. »
Que c'était doux et agréable de voir la détermination de la jeune femme fondre comme neige au soleil pour laisser place à un ton plaintif... Elle lui donnait l'impression d'être un adorable chaton venant quémander des grattouilles au premier venu. Brave petite... Pendant qu'un urgentiste s'occupait de la jambe du psychiatre – le faisant jurer de douleur – la demoiselle pianotait frénétiquement sur le clavier comme si sa vie en dépendait. A sa grande déception, l'interlocuteur d'Aspen ne répondit pas, privant le psychiatre d'une conversation qui l'aurait probablement fasciné au plus haut point. Mais fort heureusement, elle ne pris pas la peine d'effacer le numéro en lui rendant le téléphone, et s'empressa de marmonner quelques mots avant de filer en vitesse. Après lui avoir souhaité une bonne soirée et l'avoir regardée s'éloigner, Ciaran reporta son attention sur le téléphone, et un sourire fendit ses lèvres alors qu'il consultait le journal d'appel.