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| (cesare), hope to never fall. | |
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Auteur | Message |
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Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: (cesare), hope to never fall. Jeu 1 Juin 2017 - 22:09 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Elle en recevait plusieurs par jour des coups de téléphone dans son bureau. Ceux qu’on jugeait assez importants pour que ce soit elle qui les prenne en charge, parce qu’évidemment, on ne tombait pas forcément sur elle, quand on appelait la mairie, heureusement, elle avait déjà assez à faire comme ça avec la paperasse, c’était pas pour gérer le téléphone en plus. Mais y en avait un aujourd’hui, qui avait particulièrement attiré son attention, alors qu’il venait du poste de police et que la mairie avait beau être liée au commissariat, en général on appelait pas sa ligne personnelle quand y avait un problème au commissariat et pourtant c’était bien son portable qui avait sonné, plutôt que le téléphone du bureau. L’appel terminé, sans doute que ça avait plus de sens que ça ait fini sur sa ligne privée, parce que ça appartenait plus de l’ordre du privé que d’un appel concernant le boulot. Malheureusement. Elle aurait facilement pu croire à une mauvaise blague, quand on lui avait dit que son mari venait de se faire arrêter. Y avait pas de bonne raison pour justifier que quelqu’un n’arrête Cesare. Certes, il avait été un hunter et à l’époque il aurait peut-être mérité de finir sa vie en prison, mais il n’avait jamais été arrêté pour ça à l’époque, y avait pas de raison pour que ce soit le cas aujourd’hui. Elle le connaissait Cesare, c’était quand même pas le genre de type qui allait chercher la merde, alors qu’est-ce qu’il avait bien pu se passer ? Il allait falloir qu’elle aille jusqu’au poste de police pour en avoir le cœur net, bien évidemment et ça la stressait cette histoire, comme si elle avait besoin de ça en ce moment. Le médecin il était toujours là, à lui dire qu’il fallait qu’elle se repose, qu’elle se relaxe, qu’elle évite de trop stresser et ce genre de conseils complètement bidons qui, de toute évidence ne pouvaient pas s’appliquer à la vie quotidienne, comme quoi, même quand elle essayait de les suivre, les conseils du médecin, ça ne servait pas à grand-chose.
Elle avait donc quitté le boulot plus tôt que prévu. Tant pis pour tout ce qu’elle avait de prévu pour le reste de la journée, ça attendrait plus tard de toute évidence. Elle irait chercher Clara après, elle n’avait pas forcément envie de trimballer sa fille dans le commissariat, Clara elle était forcément mieux à la crèche que dans un poste de police. Avec un peu de chance, elle réussirait à régler cette affaire avant la fermeture de la crèche. Elle pourrait toujours se servir de son statut de maire pour que ça aille plus vite, après tout, elle n’hésitait pas à jouer là-dessus, vu ce que Lancaster il en avait fait de son statut de maire, elle estimait qu’elle avait bien le droit d’en jouer un peu, tant qu’elle, elle ne s’en servait pas pour coller une balle entre les deux yeux d’une pauvre fille sur la place publique de la ville, ça devrait passer. Lancaster, quand elle y pensait, il faisait lui aussi partie des raisons pour lesquelles elle était pas en mesure de se détendre et de se reposer en ce moment. Le savoir de nouveau en liberté, ça avait tendance à l’agacer, si bien qu’elle devait demander presque dix fois par jours, si l’enquête avançait et elle aurait vraiment apprécié qu’on l’appelle pour ça aujourd’hui, plutôt que pour lui dire que son mari était en garde à vue. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour terminer en garde à vue sérieusement ? Une question à laquelle elle avait au moins fini par obtenir une réponse, alors qu’elle était arrivée au commissariat et qu’un ses anciens collègues lui avait dit qu’il s’était battu avec d’autres types qui apparemment n’étaient pas au mieux de leur forme maintenant. Maintenant, elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce qui avait bien pu lui prendre pour qu’il se batte avec d’autres gars. C’était qui ces autres types d’abord ? Autant en finir le plus rapidement possible avec cette histoire, alors en plus de son statut de maire, elle avait la chance de connaitre à peu près tout le monde au commissariat, puisqu’elle y travaillait encore, un an plus tôt. Elle avait rempli des papiers, fait un chèque pour la caution et on lui avait filé ses effets personnels et maintenant elle n’avait plus qu’à attendre qu’on le libère, elle laissa échapper un soupire en le voyant débarquer. « C’est à toi. » Elle lui tendait la fameuse boite avec ses effets personnels. « Tu devrais au moins remettre tes lacets, ça doit être plus simple pour marcher. » Elle haussa les épaules, en vrai elle s’en fichait, peut-être même qu’elle aurait dû les garder ses lacets, juste pour qu’il galère à marcher avec des chaussures lui quittant les pieds. Ils avaient pris les bijoux aussi, alors quelque part dans les fameuses affaires, il devait bien y avoir son alliance, qu’il la remette donc à son doigt pour en profiter, après tout, d’ici quelques temps peut-être qu’il devrait de nouveau l’enlever pour un séjour en prison, si jamais ces types portaient plainte. Quoi que, il allait bien falloir qu’elle trouve un moyen de gérer ça, il était clair qu’elle n’avait pas envie d’accoucher toute seule dans son coin parce que son mari était en prison pour un genre de bagarre de rue, elle ne savait pas ce qui avait pu se passer, mais elle n’était franchement pas sûre que ça vaille le coup de risquer comme ça, ça liberté. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Jeu 1 Juin 2017 - 23:52 | |
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Les heures avaient le don de passer bien lentement, quand on avait particulièrement envie qu’elles s’envolent à toute allure. Le temps avait sa façon bien à lui d’être capricieux, un vrai connard qui n’en faisait qu’à sa tête - Cesare et Isolde en avaient fait l’expérience quand ils n’avaient eu que des soirées pour être ensemble, des nuits dont les minutes s’envolaient à toute vitesse, avant que l’aube n’arrive sans avoir été désirée. Là, Cesare, il avait la conviction que les deux, trois, quatre heures peut-être qu’il avaient passées dans cette cellule, avaient été beaucoup plus longues que les moments d’autrefois, avec Isolde. Probablement qu’il le méritait. Lui, il n’arrivait pas trop à voir pourquoi ou comment: techniquement parlant, il aurait pu s’échapper, parce qu’il l’avait appris de un, et parce qu’assommer une bande d’idiots avec les mains derrière le dos n’était pas si compliqué, et qu’en plus, la nature lui avait offert ce ‘don merveilleux’ de plier le métal à toutes ses volontés. Pourquoi ne l’avait-il pas fait, alors, s’il pensait qu’ici n’était pas sa place? Intimement, le DeMaggio avait surtout l’assurance que sa place devrait être dans un genre de taule de haute sécurité, attendant ‘le procès du siècle’ pour tous les crimes qu’il avait commis. Ceci n’était qu’un maigre aperçu de ce qu’il méritait, au fond du fond - et ça le saoulait déjà plus qu’il ne pourrait l’exprimer. Comment est-c’qu’on pouvait croire qu’il aurait envie de se suicider, que ce soit avec ses lacets, sa ceinture ou son alliance, alors qu’il venait juste d’être arrêté pour la première fois de sa vie? Il n’avait pas de casier, pas d’antécédent particulier, et dans les visages qu’il avait croisés depuis son entrée dans le poste de police, le brun avait reconnu certains des invités de son mariage. Alors pourquoi est-c’qu’on le faisait chier, hein? C’était la procédure apparemment; et dire que le plus ironique dans tout ça - ce qu’il trouvait être le plus ironique en tout cas - c’était que sans sa récente nouvelle carrière, Isolde elle-même serait peut-être celle qui aurait dû faire tous ces trucs avant de l’amener dans sa cellule. Mais plutôt que d’essayer de se suicider, de balancer des trucs ou de faire chier, Cesare, il était juste là, assis sur son banc bien raide et froid, à tourner et retourner dans sa tête des pensées tantôt illégitimes, tantôt tristement logiques. Il ne savait pas encore comment gérer sa situation, après tout: il avait explicitement dit à tous les types qui lui avaient demandé - encore et encore, d’un air dubitatif - qu’il n’voulait pas passer d’appel; et à chaque fois que quelqu’un passait par devant chez lui, ils le dévisageaient comme s’il était un drôle de phénomène. C’était curieux, quand même, que le type qui n’faisait rien soit le phénomène de foire: c’était sûr, il gueulait moins que son voisin alcoolisé à il ne savait combien de grammes, et il n’avait pas essayé de convaincre les agents de police de le faire partir en leur touchant le paquet, comme une des nanas qu’il avait vu faire. Cesare n’avait pas résisté, il n’avait pas cherché à particulièrement se faire remarquer: il s’était fait coincer cette fois, contrairement à toutes les autres fois, quand il avait été un hunter, ou quand il avait tabassé des cons dans un bar parce qu’ils le faisaient chier, ou qu’ils faisaient chier quelqu’un d’autre. Il gérait plutôt bien la ‘défaite’, somme toute; et plus que tout, il n’avait pas eu envie d’appeler Isolde. De toute manière, elle était au travail; son précieux travail qui avait tellement de sens pour elle qu’il les retenait à Radcliff, ce coin pourri - une vraie vocation que s’était trouvée la jeune femme, et un mal que Cesare prenait en patience, à défaut de faire mieux.
Clairement, il n’faisait pas mieux que ça - il n’gérait rien de sa vie, en dehors des choses pour lesquelles il s’était battu. Il s’était battu, il avait lutté pour enfin être avec Isolde; et peut-être bien que ses pensées négatives et sa rancoeur injuste allaient tout foutre en l’air - techniquement, c’était toujours mieux qu’une énième attaque de Rafael ou une autre histoire de transmutants enragés ou de hunters meurtriers. Quand même, clairement, toute sa vie, le brun avait eu une image bien nette de ce qu’il serait - que ç’ait été la bonne ou non, ç’avait été une ambition nette dans son crâne, un désir, même, bien réel. Et maintenant, il n’avait plus rien de tout ça. Maintenant, il avait l’odeur de cambouis et d’huile accrochée à ses mains, et une vie aussi répétitive qu’un vieux disque rouillé. Bien loin de la gloire d’un hunter qui se battait pour l’humanité. L’ironie, c’était qu’il avait été celui qui avait tout voulu lâcher - qu’il était celui qui blâmait, presque sans le vouloir, Isolde d’y être encore. L’ironie, c’était que ça lui manquait. Pour il ne savait quelle raison; tuer ou être tué, ç’avait été une loi qui lui avait fait perdre plein d’gens; sa soeur, sa mère, sa meilleure amie, alors pourquoi est-c’que ça devrait manquer à qui que ce soit, de vivre comme ça? Clara n’avait pas besoin de grandir dans un monde pareil; il voulait que sa fille soit sauve, qu’elle soit en sécurité, qu’elle ne grandisse pas en entendant les mots transmutants, hunters, Lancaster, à toutes les conversations. Et pourtant, de là où il était, voir tout ce qui se passait, rendait de plus en plus âpre le désir de ‘détourner le regard’ et de faire comme si de rien n’était. Peut-être en était-il incapable; ça n’avait jamais fait de lui quelqu’un de bien, pourtant. En étaient la preuve sans doute, les coups qu’il portait dès qu’il levait le poing: ce soir, il avait pété la mâchoire à un des types, il avait déboîté l’épaule d’un autre, tordu des bras et déchiré un ligament au genou d’un autre. Ils avaient été quatre contre lui, et tous les quatre étaient définitivement en pire état que lui. Et dire qu’il s’était senti rouillé, en plus du reste. Techniquement, il était celui qui était venu chercher la merde - eux, ils avaient juste été les connards qui avaient cru que s’attaquer à un pauvre type en solo, avait été une bonne idée. Et il avait beau y penser, aucune once de remord ne venait le titiller - c’était stupide, vraiment; les seules retenues qu’il avait vis à vis de tout ça, concernaient surtout Isolde, et les hypothèses qu’il se dressait dans le crâne, pour ce soir: qu’est-ce qu’il se passerait, si le temps était passé plus vite qu’il ne l’imaginait, et qu’Isolde était déjà rentrée pour découvrir qu’il n’était pas là? Était-ce censé être son tour d’aller chercher Clara? Il n’voulait inquiéter personne, il n’voulait presque pas qu’on pense à lui pour le coup. Pourtant, comme une contradiction créée par l’univers pour répondre à ce songe, un flic revint vers lui, lui disant qu’il pouvait sortir. Pourquoi, hein? La ‘procédure’ lui colla les menottes au poignet encore une fois - celles faites pour ‘les gens comme lui’ désormais, les mutants qui avaient leur petite carte d’identité spécialement pour l’occasion. Plus le temps passait, plus il semblait que Clara n’grandirait ni dans un monde sauf, ni dans un monde où elle n’entendrait pas les mots ‘transmutants’, hunters et Lancaster à toutes les phrases. Aussi surpris fut-il de voir Isolde une fois qu’il arriva dans le couloir, il n’en laissa rien paraître, échangeant une oeillade avec le flic qui lui enleva les menottes: il était libre, apparemment. Évidemment qu’Isolde réglait tous les problèmes, même ceux qui n’avaient pas besoin d’elle. Une phrase qu’il s’abstint de dire - c’était elle l’experte en paroles venimeuses quand elle était en colère, après tout. « Je leur ai dit que j’voulais pas t’appeler. » il dit, bien loin des ambiances habituelles de quand ils se retrouvaient, le soir, après une journée; mais il semblait que tout était différent de ça, ce soir. En récupérant sa boîte, Cesare récupéra sa ceinture et ses lacets en premier lieu, s’asseyant sur un banc un peu plus loin pour s’arranger; « Ils étaient vraiment inquiets à l’idée que j’me suicide avec mes lacets. » marmonna-t-il d’un ton plus ironique qu’il ne devrait avoir en de telles circonstances - c’était juste trop ridicule. Il avait beau être paumé, c’n’était pas au point de vouloir se flinguer, sinon il l’aurait fait à ses vingt ans et sa vie aurait été beaucoup plus facile. Au moins plus évidente, en apparences.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:39, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Ven 2 Juin 2017 - 1:08 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Heureusement qu’elle s’en fichait de sa réputation dans le monde politique, sinon elle était déjà été en train de dramatiser, alors qu’il en faudrait peu pour qu’on apprenne que le mari de la maire de la ville avait été arrêté par la police. Radcliff était une petite ville et c’était le genre de potin qui circulait très vite. Elle, elle s’en fichait bien de ce que les autres pouvaient raconter, elle avait tendance à penser que tant qu’elle faisait bien son boulot, personne n’avait rien à lui dire, encore moins sur ce qui concernait sa vie privée. Mais, même dans les petites villes comme Radcliff, les gens s’intéressaient d’un peu trop près à ce qui ne concernait que les autres. Si seulement ça avait été sa réputation le seul problème dans l’histoire, ça n’aurait pas été bien grave, y en aurait d’autre pour qui ça aurait été un vrai problème dans cette affaire. Elle, elle s’en fichait complètement. Ce qui l’inquiétait c’était tout le reste. C’était Cesare, c’était ce qui avait bien pu se passer dans sa tête pour qu’il en arrive là, c’était la suite des événements, alors qu’il avait blessé des types qui étaient en droit de porter plainte, ce qui donnerait lieu à un procès au cours duquel il ne serait pas exclu que Cesare se retrouve en prison, parce que même avec un bon avocat, il avait envoyé ces types en prison et lui, il s’en sortait plutôt bien. Avec un peu de chance, c’était de la légitime défense, l’avantage aux États-Unis c’était qu’on pouvait fusiller un type pour violation de propriété – surtout s’il était noir – sans que ça pose de problème, alors peut-être que pour le coup tout ce qui craignait dans ce pays pourrait leur rendre service, quoi que, fallait pas oublier que Cesare portait le nom de DeMaggio et c’était pas le nom le plus américain du monde, il n’était pas non plus le type le plus blanc du coin et ça, comme le pays craignait, ça risquait quand même de ne pas l’avantager.
Elle n’arrêtait pas de cogiter depuis ce coup de téléphone, Isolde et imaginer le pire, c’était toujours trop facile et pourtant trop douloureux. C’était comme à l’hôpital la dernière fois. Elle avait eu les pires scénarios en tête, ceux qui feraient qu’elle serait à jamais séparés de Cesare. C’était un peu ça, sauf que là au moins, elle se disait qu’y avait peu de risque pour que ce soit la prison à perpétuité. Trois ans, cinq ? Un peu moins s’il se conduisait bien ? Si seulement ils pouvaient s’éviter le procès, elle en serait infiniment soulagée. Il avait un casier judiciaire complètement vierge, ça c’était déjà bon signe, au pire, y avait peut-être moyen de négocier, une amande, un dédommagement, ou qu’ils le colle pendant trois ans aux travaux d’intérêt général, du moment qu’on ne la séparait pas de son mari pendant un temps plus ou moins long, elle prenait tout elle. Ils avaient mis trop de temps à pouvoir être ensemble pour être de nouveau séparés pour ça. Et dire que le mois dernier, ils avaient été en voyage de noces et depuis qu’elle avait reçu ce coup téléphone, elle avait l’impression que la Namibie, ça avait été des années plus tôt. Ils n’allaient quand même pas commencer leur mariage avec Cesare en prison quand même. Ils avaient Clara, ils avaient ce bébé à venir qui se remarquait déjà sous sa chemise et puis, ils avaient eux deux aussi. Au moins, pour l’instant il était libre, elle avait payé la caution, alors ils allaient pouvoir rentrer chez eux, où elle pourrait continuer d’imaginer les pires scénarios possibles jusqu’à ce qu’ils aient des nouvelles de cette histoire. « J’ai cru comprendre ça. Je suis vraiment contente d’avoir encore des amis ici qui se sont dit que j’aimerais bien savoir où était passé mon mari. » Parce qu’apparemment, ça ne lui était pas passé par l’esprit, à Cesare, qu’elle pourrait considérablement s’inquiéter pour lui si elle rentrait à la maison, qu’il n’était pas là et que si, malgré les heures qui filaient, il ne rentrait pas. Après tout ce qu’ils avaient traversé tous les deux, elle aurait presque pu penser qu’au moins, il ne lui ferait pas subir ça. Il devait savoir pourtant que pour le retrouver, la police, n’aurait pas été la première solution vers laquelle elle se serait tournée. Peut-être qu’elle se serait encore pointée chez son père en se disant que c’était forcément lui qui était à l’origine de tout ça. « C’est la procédure. » Qu’elle répondit dans un haussement d’épaule. C’était comme ça, tout le monde y passait, alors au pire, s’il n’avait vraiment pas eu envie de retirer ses lacets, le mieux ça aurait été de n’envoyer personne en prison. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Ven 2 Juin 2017 - 2:36 | |
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Plus jeune il avait été facile à vivre, Cesare, comme un soldat qui rentrait sagement dans les rangs, sans poser de question. Il avait été le digne fils de son père, suivant ses traces au millimètre près - et il s’en serait pris une vraie, de raclée, s’il avait un jour dû atterrir dans une cellule comme celle qu’il venait de quitter, pour une raison ou une autre. C’était bien ce qui séparait le monde dans lequel il avait grandi, de celui où tous les autres avaient vécu, eux, non? Certes, tout l’monde finissait pas en prison; mais tout l’monde ne se faisait pas tabasser au moindre faux pas. Et tout le monde n’avait pas passé sa vie à apprendre à encaisser les coups et à les rendre avec la même force rageuse. Aujourd’hui, il avait récolté quelques coups en réponse aux siens, Cesare - de quoi laisser des hématomes sur son corps et des traces tenaces sur sa peau pendant un moment; définitivement moins que tout ce qu’il avait connu dans son trajet de hunter. S’il en avait eu la volonté, il aurait même pu recracher les mêmes paroles que celles que son père lui avait dites, à une époque; c’qu’il leur avait infligé à ces types, ça n’avait pas été grand-chose, en comparaison de ce qu’il aurait pu leur foutre dans la gueule, s’il s’était vraiment lâché. Combien de fois est-ce que cette impression avait-elle plané sur sa tête, à Cesare, un sentiment immuable et tenace empoisonnant progressivement la confiance qu’il avait eue, en son patriarche? De toute manière, il n’avait pas envie de particulièrement se vanter de ce qu’il avait fait quelques heures plus tôt, de traiter ça comme un exploit ou une ‘méthode d’éducation’ quelle qu’elle soit. Il n’avait pas envie d’en parler, tout court - il n’avait certainement pas envie de s’faire donner la morale par Isolde, alors qu’ils étaient censés être un couple marié, et non pas un genre de relation de morale à fautif, parce qu’elle, elle avait évidemment tous les aspects de sa vie réglés au détail près, et chaque cause à laquelle elle s’était vouée, plus importante que n’importe quoi d’autre. Il n’avait pas besoin d’entendre des mots qu’il s’était déjà dits, Cesare; il n’avait pas besoin de s’faire ressasser sous le nez des remords qui n’avanceraient à rien. Ce qui avait été fait, avait été fait. Les évidences d’Isolde, pourtant, elles n’étaient pas les siennes à lui; le combat qu’elle avait mené et menait encore, c’n’était pas le sien à lui. Lui, il était juste sur la touche, à prétendre que le minimum syndical qu’était son existence, pouvait s’avérer un tant soit peu suffisant. Fallait bien que quelqu’un prétende ça, pendant que l’autre d’eux deux avait des grandes causes et des combats incessants. Jour après jour, pourtant, Clara grandissait - toujours à Radcliff, toujours dans ce monde-là où il avait perdu sa soeur, où elle avait perdu son père, et où ils n’avaient connu que des galères et des peines. Et d’ici quelques mois, leur deuxième enfant, aussi imprévu que le premier - parce qu’ils n’pouvaient même pas vraiment penser à leur avenir sur un long terme pareil - allait aussi avoir Radcliff d’écrit sur son certificat de naissance. Il naîtrait aussi entouré des mêmes culpabilités, des mêmes secrets, du même paysage de vie désastreux où ils s’accrochaient aux trucs les plus simples - c’n’était pas compliqué de se marier, au fond; des cons le faisaient bien tous les jours à Las Vegas, en vingt minutes à peine. C’était tout ce qui venait après qui était censé demander des efforts, de la patience, de la volonté - difficile d’avoir toutes ces choses, ici.
Et il était impossible de dire à qui la faute; elle, lui, eux deux, le monde tout autour d’eux, qui n’avait d’cesse d’avoir problème sur problème? C’n’était pas parce qu’Isolde était maire de cette ville que leur fille allait bientôt être affichée comme une transmutante aux yeux du monde, avec une belle carte d’identité qui permettrait aux futures écoles et autres institutions, probablement, dans un avenir proche, de la rejeter comme une paria. C’était le monde tout court ça; celui dans lequel il avait toujours vécu et qui l’avait toujours frustré - il n’avait juste pas forcément eu l’occasion d’écraser son poing contre la gueule de parfaits connards, jusque-là. La réponse d’Isolde, dans cette même veine, ne le convint qu’à moitié, une moue perplexe passant furtivement sur le faciès du jeune homme, avant qu’il ne hausse les épaules. « Ouais. Apparemment ils se préoccupent plus de ça que d’mes droits constitutionnels, c’est dire. » eh ouais, comme quoi, c’n’était pas parce qu’il n’était pas allé à l’Université, pas parce qu’il était juste mécanicien, pas parce qu’il avait été un hunter ou parce qu’il venait de passer quelques heures dans une cellule de garde à vue, qu’il n’savait pas de quoi il parlait. Tant pis, ce n’était vraiment pas la première fois de sa vie qu’Isolde le jugeait pour ce qu’il avait pu faire. Il ne savait pas, pourquoi la frustration battait su fort dans ses veines ces derniers temps; pourquoi elle semblait être tout ce qui importait, jour après jour. Tout c’qu’il savait, Cesare, c’était qu’elle était là, et qu’Isolde n’aidait pas. Irrémédiablement, ça semblait repousser les moments heureux bien loin, ça semblait envoyer balader tout ce qui avait pu être, un mois plus tôt, beaucoup plus positif dans son crâne. C’était donc comme ça, que la vie de tous les jours pouvait devenir une arme de destruction massive lancée contre toutes les volontés possibles et imaginables. Il n’savait plus, à la fin; s’il avait juste eu des désillusions, vis à vis du fait de lâcher les armes, d’arrêter de s’battre - c’était juste frustrant d’n’avoir aucun contrôle sur ce qu’il se passait. Ou peut-être était-ce, au contraire, juste lui qui ne pouvait pas appartenir à ce mode de vie-là; il avait cru quand même que les moments avec Clara, avec Isolde, les soirées si difficilement acquises, la vie tout court si difficilement acquise avec elles - ça l’était, jusqu’à un certain point. Ça n’l’était pas assez. Et il ne savait pas s’il devait s’sentir coupable, ou si c’était juste normal - après tout, ça semblait être normal qu’Isolde mène sa bataille et y mêle leur vie ensemble, alors quoi, hein? Tout semblait si évident pour Isolde. Il soupira à ses paroles, les mêmes que celles que les flics qu’il n’connaissait pas lui avaient servi - il n’avait certainement pas besoin de ça. « Je sais. » il grommela donc, finissant de lacer ses chaussures avant de passer sa ceinture. Dans la boîte, il récupéra ses dernières affaires, les fourrant dans ses poches; « Bon alors, tu veux sortir en premier et j’attends quinze minutes ou c’est moi qui sors en premier? » demanda-t-il, aussi injuste que cela pouvait être; ç’avait forcément dû lui traverser la tête, à Isolde. Et si ça ne lui traversait pas la tête à elle, ça viendrait à l’esprit de quelqu’un d’autre - Demelza ou n’importe quel autre connard, ou peut-être même Thaddeus Lancaster tiens, puisqu’il était libre, et que les flics ici semblaient plus occupés à le regarder comme un extraterrestre qu’à essayer de chercher le prisonnier fugitif qui avait foutu Radcliff à feu et à sang pendant bien longtemps. Et techniquement, Isolde, elle n’était pas mieux; ni que Thaddeus, ni que lui, en matière de lois et de crimes - alors pourquoi est-ce que devait flotter dans l’air comme ça, un arôme de jugement dont il se passerait bien?
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:39, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Ven 2 Juin 2017 - 12:27 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Elle ne savait pas ce qui avait poussé Cesare à agir comme il l’avait fait, ce qu’elle savait c’était que c’était forcément une erreur, puisqu’il avait fini par se retrouver en garde à vue et que maintenant, y avait des types à l’hôpital qui avaient l’opportunité de porter plainte et d’ainsi foutre en l’air tout ce qu’ils avaient durement acquis tous les deux. Est-ce que ça en avait valu la peine, de risquer leur vie de famille pour taper sur quelques gars dans la rue ? Elle avait envie de se dire qu’ils devaient bien l’avoir mérité, que ces types devaient être des connards de premières catégories qui avaient fait quelque chose d’impardonnable pour que Cesare en arrive là. Elle voulait croire qu’y avait bien quelque chose qui puisse justifier ses actions, mais à première vue, ça ne semblait pas être le cas et y avait probablement que Cesare qui pouvait lui dire pourquoi il avait fait ça et ce qui avait pu le motiver à agir de la sorte alors que quelque part, il avait bien dû savoir toutes les conséquences que ça pouvait avoir. Evidemment qu’elle n’avait pas envie qu’il finisse en prison pendant plusieurs années et sans doute que lui non plus il n’en avait pas franchement envie. Elle n’avait pas envie qu’ils soient séparés encore une fois. Ils venaient juste de se marier, ils allaient avoir un deuxième bébé et tout ce qu’ils avaient construit si difficilement, ça méritait quand même mieux que de se faire briser pour une bagarre de rue. Elle était énervée, évidemment, de savoir qu’il avait pu risquer tout ça pour elle ne savait même pas quoi. Elle se sentait coupable aussi, peut-être qu’elle avait passé trop de temps à se plaindre ces derniers temps, parce qu’elle était enceinte et que c’était chiant parfois et que lui dans tout ça, il avait cru qu’elle n’était pas disposée à l’écouter. Et puis elle avait déjà une peine lancinante au cœur, alors que dans sa tête s’enchainaient tous les pires scénarios possibles.
Maintenant qu’elle était là en face de Cesare, elle se disait qu’y avait bien quelque chose qu’elle avait dû faire de mal pour qu’il juge qu’il préférait rester dans sa cellule plutôt que de l’appeler. Peut-être que sans en avoir conscience elle avait fait quelque chose qui justifiait parfaitement qu’il n’ait pas envie qu’elle soit au courant de tout ça et que ça n’avait pas d’importance qu’elle reste toute seule à la maison, toute la soirée, toute la nuit à se faire un sang d’encre pour lui parce qu’elle n’aurait pas eue la moindre nouvelle de sa part. Il avait bien fallu qu’elle ait fait quelque chose de grave, pour qu’il juge que la tenir au courant de cette histoire, ça n’avait pas d’importance. Elle avait beau repasser les derniers jours en boucle dans sa tête, elle n’avait toujours pas la moindre idée d’où étaient ses fautes. « Combien de temps t’avais l’intention de me laisser à stresser dans mon coin, pour pouvoir profiter de tes droits constitutionnels ? » Est-ce que c’était égoïste de sa part de juger qu’elle avait le droit, elle de savoir où était son mari ? Est-ce que c’était vache de sa part de ne pas avoir franchement eue l’envie de passer la nuit entière à angoisser parce qu’elle n’aurait pas eu la moindre nouvelle de Cesare ? Ou bien est-ce qu’il avait cru que ça ne l’inquiéterait pas le moins du monde de ne pas le voir rentrer, de ne pas réussir à le joindre ? Elle aimerait bien voir ce qu’il en penserait, si les rôles devaient avoir été inversés. Ça lui faisait encore plus mal au cœur de constater qu’il n’avait pas jugé de bon de la prévenir, qu’il n’avait pas pensé à la façon dont elle pourrait vivre sa ‘disparition’. Encore une fois, elle se disait que c’était peut-être de sa faute, peut-être qu’à un moment où à un autre, elle l’avait laissé croire qu’elle n’en avait pas grand-chose à faire de lui ; pourtant elle aurait juré qu’à peine deux mois plus tôt, toutes les promesses qu’elle avait pu réciter devant témoin prouvaient le contraire. Maintenant qu’est-ce qu’il fallait qu’elle lui dise sur ses fichus lacets pour que ce ne soit pas interpréter comme une nouvelle preuve qu’elle n’en avait rien à faire de lui. C’était la procédure, y avait rien à ajouter. C’était pas elle qui l’avait inventée, si même les autres flics de Radcliff, ça s’appliquait partout, dans toutes les villes du pays et peut-être du monde, sans doute parce qu’y avait un gars quelque part si s’était suicider avec ses lacets ou qui avait étranglé un de ses camarades avec, qu’est-ce qu’elle en savait elle ? C’était pas comme si c’était franchement important de toute façon. La réplique suivante qui passa les lèvres du jeune homme vint alourdir un peu plus son cœur, elle ne s’y attendait pas à celle-là. « Va vraiment falloir que tu me dises ce que j’ai pu te faire, pour que tu réagisses comme ça, parce que j’en ai pas la moindre idée et ça fait vraiment mal. » Elle fut obligée de détourner le regard, histoire de pas se mettre à chialer au beau milieu du commissariat. « Tu fais comme tu veux, je vais attendre dans la voiture. Tu peux aussi rentrer à pieds, si jamais tu juges que c’est toujours mieux que d’être avec moi. » Elle ne se fit pas prier pour traverser le commissariat et rejoindre sa voiture. Il pouvait attendre un quart d’heure avant de la rejoindre si ça lui faisait plaisir ou si, dans tout ce qu’elle avait pu merder récemment, elle avait laissé sous-entendre qu’elle avait honte de lui ou quelque chose dans ce genre-là. Il pouvait aussi, vraiment choisir de rentrer à pieds et sans la prévenir, puisque ça semblait être au gout du jour ça. Tant pis si elle devait l’attendre comme une conne sur le parking ; tant pis, si elle avait dû l’attendre comme une idiote chez eux, apparemment, c’était pas bien grave. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Ven 2 Juin 2017 - 15:06 | |
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Pendant tous ces derniers mois, Cesare s’était battu pour des choses qu’il n’aurait jamais cru pouvoir envisager dans sa vie - ç’avait été quelque-chose en soit, une façon de batailler contre tous les éléments qui avaient composé son existence jusque-là, pour choisir lui-même à quoi son futur pouvait bien rimer. Il avait choisi; mais il ne savait même pas tout ce que ça pouvait signifier: qu’est-ce qu’il avait choisi, dans tout ça, hein? Certainement pas d’être ici; et pourtant, ça semblait être un package indispensable qui accompagnait le fait de vouloir faire sa vie avec Isolde Saddler. Et s’il l’avait toujours su, s’il l’avait accepté tant bien que mal, elle n’pouvait décemment pas le blâmer, pour les fois où la frustration viendraient le titiller. Quoiqu’ils aient réussi à accomplir jusque-là, il lui semblait toujours aussi impossible, à Cesare, d’avoir un vrai avenir à Radcliff; ici, il sentait trop les menaces partout autour d’eux, et chaque journal local qu’il attrapait dans la rue pour en lire quelques pages, lui annonçait une énième nouvelle qui lui retournait l’estomac. Un sentiment auquel il n’était pas particulièrement habitué: les DeMaggio ne vivaient pas dans la peur - ils étaient ceux qui l’instillaient chez les autres, ils étaient ceux qui la tuaient dans l’oeuf dès leur plus jeune âge. Cesare et Isolde, ils avaient tant lutté, tant enduré pour en être là; alors pourquoi est-c’qu’il fallait que le sentiment premier qui le prenne aujourd’hui, soit le vide total? Pourquoi n’pouvait-il pas se contenter de tout ça? Lui qui avait été si persuadé que c’était tout ce dont il pourrait avoir le désir, quelques mois plus tôt à peine - et ça l’était, peut-être, sûrement; peut-être qu’il pourrait prendre le temps de vraiment tout apprécier si ça n’lui semblait pas aussi impossible, dans l’univers dans lequel ils gravitaient. Car tout autant qu’il voulait être là, présent pour voir Clara grandir, il n’voulait pas que ce soit pour l’observer aller aux mêmes endroits que lui à Radcliff, à écouter les histoires sur Lancaster, sur Insurgency ou sur il n’savait quel autre groupe qui se créerait entre temps. Il n’voulait pas que leur deuxième enfant naisse pendant que les infos diffuseraient partout le portrait de l’ancien maire de Radcliff, pour une raison ou une autre. Il n’voulait pas non plus avoir cette prescience dégueulasse dans le crâne, l’omniprésence d’un songe que peut-être, de toute manière, ils n’pourraient avoir rien de tout ça, parce qu’après le feu chez les Hodgins, probablement qu’ils seraient les suivants, eux, parce que ça viderait le siège de maire de l’intruse qui avait pris la place de Lancaster. Et plus que tout, il n’voulait certainement pas être juste un crétin de mécanicien dans ces circonstances-là - à quoi ça servait, hein? Même pour les plus petites tâches, aucun de ses clients ne s’donnait la peine de même être un tant soit peu sympathique - et il le leur rendait bien - pas de quoi redorer sa vision de l’humanité. Peut-être alors que le pourquoi du comment ils étaient encore là, était plus évident à Isolde - évidemment que c’était plus évident à Isolde. Mais c’n’était pas parce qu’ils étaient mariés, jurés l’un à l’autre par des voeux jusqu’à c’que la mort les sépare, qu’ils partageaient aujourd’hui le même cerveau, les mêmes convictions ou les mêmes envies. Cesare, il n’avait jamais été du côté des transmutants; et faire un pas dans cette cause, ce serait comme retourner du côté de la chasse. Ce serait trahir sa famille, les bons comme les mauvais côtés - si ses sentiments vis à vis de son père étaient évidents, il y avait tout un tas d’choses quand il pensait aux DeMaggio, qui ne l’étaient pas. Sa soeur avait été victime de transmutants aussi, à une époque. Sa mère avait elle aussi arborée des cicatrices infligées par des transmutants. Lui-même également. Et ça, c’était sans compter toutes les histoires macabres sur les membres de sa famille, assassinés pour ‘la cause’. Certes, quelqu’un comme Isolde dirait qu’ils l’avaient bien cherché - pour Cesare, ç’avait toujours été autre chose.
Probablement était-ce toujours ça, le noeud du problème, pourquoi il n’en parlait pas. Pas avec elle. C’n’était pas parce qu’elle travaillait trop, parce qu’elle était enceinte et qu’il passait plus de temps à s’occuper d’elle qu’à n’s’occuper de lui-même - oh non, ça, être relégué au second plan, il en avait toujours eu l’habitude, dès sa plus tendre enfance. Mais y’avait des choses qu’il pourrait dire, qui pourraient presque sonner comme une insulte dans la face de la jeune femme - pourtant, ce n’serait pas particulièrement légitime, pas quelque-chose qui la concernerait elle. Et Cesare, il n’pouvait s’empêcher de croire que, peut-être, ça faisait partie aussi du procédé... naturel, un tant soit peu, de c’qu’il essayait de devenir. Passer de la vie qu’il avait eue, à ce qu’ils partageaient aujourd’hui, c’était un net changement. Une cassure sans en être une, alors que Rafael pouvait si aisément le trouver - les trouver tous. Combien de temps avait-il, Cesare, avant que ce n’soit le cas? Combien de temps avait-il avant qu’il ait assez perdu de ses entrainements de toujours, au point de s’faire botter le cul par son père et d’être totalement incapable de défendre tous les gens auxquels il tenait? Ils étaient devenus si rares, après tout - et si souvent, il s’était pris les conséquences de son incapacité, droit dans la tronche. Quoiqu’il en soit, que les raisons qu’il y soit aient été légitimes ou non, moisir dans sa cellule pour quelques heures avait au moins permis au brun de tourner et retourner dans son crâne quelques-uns de ses songes. Encore une fois, s’il n’avait pas appelé Isolde, il n’avait pas non plus essayé de sortir par ses propres moyens: il n’en avait pas eu envie tout court - pour une fois, peut-être bien qu’on aurait pu lui laisser avoir ce dont il avait envie, sans que ce n’soit un bras de fer constant avec tout ce qui l’entourait. C’était probablement pour ça qu’il avait l’air si froidement nonchalant face à la présence de la blonde, dont la réplique lui fit hausser les épaules, alors qu’il désignait d’un regard, l’horloge qui se trouvait au-dessus de leurs têtes; « J’avais encore au moins... quelque-chose comme quatre heures avant de ‘te laisser stresser’. » qu’elle n’commence pas à le traiter comme un égoïste pour ce qu’il venait de faire - elle avait été derrière son bureau, sous sa pile de paperasse, à gérer ces affaires dans lesquelles il n’avait pas sa place; elle avait été, définitivement, à mille lieux de s’inquiéter pour lui. Au contraire, ç’avait été le coup de téléphone - qu’il n’avait pas voulu passer et qu’on avait passé contre son gré - qui avait inquiété Isolde. Pas son attitude à lui. Il n’était pas là pour attirer son attention, parce qu’elle travaillait trop et qu’il se transformait en mari possessif et jaloux qui pétait des gueules pour créer des problèmes. Ç’avait été son problème à lui, sa responsabilité à lui - qu’ils soient mariés ou non, ces impressions douloureuses de vide et d’inutile, elles étaient en lui, et elles n’avaient rien à voir avec elle. C’était injuste, alors, qu’elle se retrouve au milieu de tout ça, là maintenant à cause d’un flic qui l’aurait appelée, ou peut-être même plus tard si toute cette histoire devait se compliquer; il n’demandait pas son aide, Cesare, tout ce qu’elle avait à faire, c’était probablement encore regretter de l’avoir un jour épousé, parce qu’il n’était qu’emmerdes et déceptions. Il s’décevait lui-même, sans savoir pourquoi; comme si c’était soudainement le contre-coup entre ce à quoi il avait été éduqué, et tous les choix qu’il avait faits contre ces principes-là. C’était stupide pourtant; stupide comme plein d’choses qu’il faisait, là maintenant. Cesare fut rattrapé par cette brusque évidence, en entendant les paroles d’Isolde, en observant sa réaction - mâchoires serrées, il ne dit rien, quand bien même ils étaient là, les instincts qui le pousseraient presque à aller vers elle, au moins essayer de se rattraper. Ce n’serait que normal de lui dire que c’n’était pas d’sa faute à elle; mais aussitôt qu’il commencerait à parler, il s’perdrait dans ses propres mots, parce que lui-même déjà, était incapable de trouver la moindre réponse à tout ce qui tournait comme un nuage noir au-dessus de sa tête. Dans son inaction, il laissa Isolde partir de son côté; soupirant dès qu’elle passa la porte - ce fut comme si son visage s’affaissa brusquement, pour laisser apparaître le poids d’une culpabilité dont il se serait bien passé. Avant qu’il n’ait le temps de bouger, on revint vers lui, avec les papiers qu’il devait signer. On lui dit aussi de n’pas quitter la ville, comme s’il pouvait en avoir envie ou le temps, tiens. Bien assez tôt, il se retrouva dehors, soufflant sous la chaleur: c’était, indéniablement, un temps idéal pour avoir envie de marcher. Il avait bien envie de marcher jusqu’à la maison, tiens; mais il savait tout autant que ce serait le dernier coup de canif au genre de paix relative qui pourrait venir assagir les conséquences de cette journée, ce soir, si Isolde et lui arrivaient à quelque-chose. Il trouva donc la voiture de la jeune femme, quelque-part sur le parking, pour entrer dans celle-ci sans faire plus d’histoire.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:39, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Ven 2 Juin 2017 - 16:19 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Elle avait travaillé dans ce commissariat pendant des années, elle connaissait la plupart de ceux qui y travaillaient également, certains avaient même été invité à son mariage, alors ça n’avait rien d’étonnant qu’ils aient pu reconnaître Cesare comme étant son mari. Sans doute que maintenant, ils devaient déjà se poser des questions sur leur mariage. Ça faisait même pas deux mois et il se retrouvait en garde à vue à ne pas vouloir prévenir son épouse, alors y avait de quoi se demander si tout allait bien entre eux deux. Elle avait l’impression qu’elle-même elle ne pouvait pas répondre à cette question. Est-ce que tout allait bien entre eux deux ? Ce matin, quand elle l’avait embrassé avant qu’ils ne partent bosser chacun de leur côté, elle aurait juré que oui, qu’y avait pas la moindre trace d’ombre pour planer sur leur mariage. Maintenant, elle ne savait plus trop. De son côté, y avait pas de problème, elle n’avait rien eu à dire ou à reprocher à Cesare ces derniers temps, mais ce n’était pas elle qui venait de se retrouver au fond d’une cellule à prendre la décision de ne pas le prévenir. C’était pas elle qui avait envoyé des types à l’hôpital. La dernière fois qu’elle s’était battue avec Demelza, elle avait au moins eu l’assurance qu’elle ne porterait pas plainte contre elle, de toute façon, puisque que ça aurait été bien problématique de parler d’Insurgency aux forces de l’ordre et d’une façon ou d’une autre, Isolde était cette qui avait perdu ce duel, qu’importait que Demelza en ait ressortie un peu plus abîmée qu’elle. Ce n’était pas pareil. Elle n’avait pas été au beau milieu d’une rue, elle n’avait envoyé personne aux urgences, elle ne s’était pas retrouvée en garde à vue et elle n’avait pas risqué un procès qui pourrait lui couter cher. Elle avait voulu que Cesare rentre ce jour-là, elle l’avait attendu parce qu’elle avait eu besoin d’aller chercher le réconfort dans ses bras. Lui, il n’avait même pas voulu l’appeler, alors peut-être que quand ça n’allait pas, il n’avait pas besoin d’elle comme elle avait besoin de lui, un détail qu’elle pouvait ajouter à la liste des choses qui la blessait aujourd’hui.
Est-ce qu’elle travaillait trop et que ça donnait à Cesare l’impression qu’elle n’avait pas le temps pour lui ? Depuis qu’elle était enceinte, peut-être même depuis plus longtemps que ça, elle rentrait quasiment en même temps que lui à la maison. Elle avait largement laissé son boulot de côté pour préparer leur mariage et elle l’avait laissé tomber sans remords quand ils étaient partis en voyage de noces. Elle aurait même voulu qu’ils partent de nouveau au cours de l’été, histoire d’aller profiter de la chaleur dans un endroit où elle n’aurait pas eu l’impression d’être sur le point de mourir de chaud. Elle n’avait plus l’impression de faire passer son boulot avant tout le reste depuis qu’elle vivait avec Cesare. Mais les habitudes avaient la vie dure, alors peut-être qu’elle le faisait parfois sans même s’en rendre compte. Dans ce cas-là, sans doute qu’elle aurait préféré qu’il le lui dise calmement. Elle ne savait pas si c’était le sous-entendu dans sa phrase, mais c’était comme ça qu’elle l’interprétait elle, alors qu’il semblait qu’elle aurait dû avoir encore quatre bonnes heures avant de rentrer à la maison pour se rendre compte que son mari était aux abonnés absents. « Sans doute que la crèche m’aurait appelée plus tôt pour me dire que personne n’était venu chercher Clara. » Parce qu’après tout, elle n’était pas toute seule dans cette histoire et puisque, apparemment elle travaillait toujours trop tard, fallait bien que quelqu’un aille chercher Clara. Franchement, elle préférait encore que ce soit un ami qui l’appelle pour la prévenir, plutôt que la crèche. Dans l’idéal, évidemment, elle airait même préféré que ce soit Cesare qui la prévienne, mais ça, de toute évidence ça n’avait pas été une option. Fallait croire qu’il avait vraiment un problème avec ce qu’elle faisait de sa vie. Il n’avait jamais été fan de son métier, mais elle avait plus souvent eu l’impression que c’était à cause des risques que ça pouvait représenter et pas parce qu’il aurait l’impression que son boulot était plus important que lui dans sa vie ? Est-ce que c’était une impression qu’il avait ? Qu’elle faisait toujours passer le boulot en premier, au point de vouloir protéger sa réputation de maire en faisant en sorte d’éviter qu’on sache que son mari avait été arrêter ? Elle n’avait franchement pas l’impression de l’avoir un jour laissé penser ça, ou d’avoir sous-entendu qu’elle avait honte de lui ou un truc du genre. Alors elle ne comprenait pas ce qu’il lui reprochait. Tout le monde autour d’elle savait qu’elle avait épousé un DeMaggio et si Alec Lynch avait été capable de faire le rapprochement entre le nom de son fiancé et le monde des chasseurs, alors sans doute qu’il n’était pas le seul. Elle n’avait jamais eu l’intention de le cacher comme un truc qu’elle n’assumerait pas dans sa vie, alors pourquoi est-ce qu’il pourrait penser qu’elle préférait qu’ils ne soient pas vu ensemble ce soir ? Elle en avait marre de toutes ces questions qui tournoyaient dans sa tête. Malheureusement pour elle, quitter le commissariat pour rejoindre sa voiture ça ne l’avait pas franchement aidée. Au moins, elle avait pu pleurer un bon coup sans que personne ne la fasse chier, la peine, l’angoisse et l’incompréhension mêlées aux hormones, ça n’aidait définitivement pas. Elle essuya quand même rapidement ses yeux quand la portière de la voiture s’ouvrit pour laisser entrer Cesare. Elle laissa échapper un léger soupire, comme pour se donner la foi de se concentrer sur la voiture, la conduite, la route, malgré tout ce qu’elle avait au fond du crâne à présent. « Du coup, faut qu’on s’arrête à la crèche. » Qu’elle précisa comme si c’était vraiment nécessaire, alors qu’elle quittait le parking du commissariat. Evidemment qu’ils devaient s’arrêter à la crèche, ils n’allaient pas laisser leur fille là-bas. Mais elle n’avait rien de mieux à dire là, alors c’était soit cette réflexion inutile, soit le silence. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 0:54 | |
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Cesare, il n’avait jamais eu envie de s’embrouiller avec qui que ce soit; plus jeune, aux âges ou les autres tombaient bien facilement dans les conflits musclés, le brun avait surtout eu l’allure d’une force froide et tranquille - une image déformée par le peu d’effort qu’il faisait pour sympathiser avec qui que ce soit. Au final, il était devenu un fantôme plus que quelqu’un de qui les autres se moquaient, et ç’avait été tant mieux comme ça; pour la cause, pour sa famille, pour protéger ses parents et sa soeur, le DeMaggio avait toujours appris que c’était comme ça qu’il devait vivre. Mais les rares - très rares - fois où il avait fini dans une bagarre au lycée ou ailleurs, ç’avait toujours bien marqué les esprits: pour lui, retenir ses coups revenait à multiplier ses chances de crever des mains d’un ennemi bien moins conciliant - alors il n’l’avait jamais fait, et il n’l’avait pas fait aujourd’hui non plus. La bonne nouvelle, c’était alors que malgré les mois qui étaient passés depuis la dernière fois qu’il avait eu un flingue en main ou depuis qu’il avait affronté quelqu’un dans un combat quel qu’il soit, il était toujours capable de se défendre, et de rendre les coups avec beaucoup plus de force. Contre des types lambda, en tout cas: y’avait fort à douter que s’il devait tomber contre Rafael, contre un autre hunter ou même contre quelqu’un de plus entrainé, le combat serait plus rude - irrémédiablement, une idée qui n’lui plaisait pas, à Cesare. Il avait passé sa vie entière à s’entrainer, il avait passé vingt ans à dédier sa vie à ça, et ça uniquement. C’n’était certainement pas pour se ramollir comme un idiot à la première occasion, et laisser tout un tas d’opportunités à tous les tueurs du coin, de s’en prendre aux gens à qui il tenait. La dernière fois qu’il avait baissé sa garde pendant trop longtemps, après tout, sa soeur en avait profité pour lui filer entre les doigts, avec l’intention de fuir cette ville et fuir cet état, sans se retourner, avec un type qui n’avait jamais été là pour la protéger, comme il l’avait été, lui. Ce même type qui travaillait aujourd’hui avec Isolde - soi-disant ‘responsable de sa sécurité’; Cesare s’était contenté d’avoir ses propres pensées plutôt que de les mettre à haute voix. Mais connaître David Grayman avait poussé Aria dans sa tombe, alors forcément, le fait de savoir sa femme entre les mains de ce type, parce qu’apparemment il savait ‘protéger’ (peut-être à sa façon?) les gens, c’était une ironie dégueulasse à laquelle il n’pourrait jamais se faire. Mais à quoi bon dire quelque-chose? Ce n’serait pas comme si Isolde écouterait; il la savait têtue, et de toute manière, puisque ce type avait été un dégénéré, ça faisait forcément de lui un héros aux yeux de la jeune femme. Parce que le monde était, bien sûr, si évident que ça. A quoi bon avoir une dispute au sujet de c’type, quand il n’avait déjà que trop perdu dans des circonstances pareilles? Cesare, il n’voulait pas se battre - pas avec Isolde, pas pour se sentir sauf et savoir que sa fille et la femme qu’il aimait étaient en sécurité. Il avait même été persuadé qu’il n’avait pas forcément le besoin de casser des gueules pour imposer le respect et vivre sa vie - mais il l’avait fait aujourd’hui, poussé par des instincts qui étaient incrustés dans ses chairs depuis bien longtemps. C’était bien pour ça qu’il avait fini dans sa cellule. Et tout autant qu’il n’avait pas pensé ses actes, il n’avait pas songé aux conséquences de ceux-ci; s’faire passer les menottes, c’était une chose. Se foutre dans un silence borné et glacé pour rester dans son coin, c’était une chose aussi. Peut-être aurait-il dû faire ça quand il était encore célibataire, et que toute la ville ne se sentait pas le devoir d’appeler Isolde dès qu’il levait le petit doigt.
Et même s’il n’pouvait pas l’avouer comme ça; même si aucun mot ne pourrait vraiment faire justice à ce qu’il avait dans le crâne, Cesare, il n’avait pas particulièrement pensé à Isolde, à Clara ou à leur famille, quand il avait balancé le premier coup. Ni tous les autres. C’était venu après, bien sûr, et ces songes avaient créé toute une mixture amère en lui: peut-être aurait-il dû faire mieux que c’qu’il avait fait, peut-être que ç’allait créer plein de problèmes, peut-être que c’était injuste qu’il se sente comme ça et qu’il pense de la sorte. Peut-être qu’au-delà de tout ce qui pouvait le concerner lui, ça allait à nouveau empiéter sur tout ce qui faisait la vie d’Isolde, aussi - peu importait que ce n’soit pas elle qui se sente comme ça, les piques politico-stratégiques balancées sur leur couple ou leur mariage, parce qu’il était un DeMaggio et qu’elle était Isolde Saddler, il les entendait. Il les connaissait, il les enregistrait; et peut-être bien que d’ici quelques années, ce serait Clara qui les entendrait, les connaitrait et les enregistrerait aussi. Ici, de toute manière, y’avait aucun moyen d’éviter que ses enfants sachent quel genre de monstre il avait été. Ou était encore, à en croire les rapports d’hospitalisation de ses ‘victimes’. Qu’ils portent plainte, après tout, comme tout le reste, c’était c’qu’il méritait. Et encore une fois, c’était juste pas c’qu’Isolde méritait, ni ce que Clara méritait, ni ce que leur petite vie si durement acquise à tous les quatre, méritait. Quoiqu’il en soit, il aurait pu répondre encore, rebondir alors qu’elle amenait Clara sur le tapis, de façon pas franchement discrète: pour ça aussi, il avait encore eu un certain nombre d’heures avant que ça n’devienne alarmant d’une quelconque façon. Et peut-être bien qu’il avait eu besoin de ces quelques heures, quelle que soit sa situation - mais évidemment, maintenant il se retrouvait déjà confronté aux jugements d’Isolde et aux conflits dont il n’avait pas envie. Marcher lui aurait aéré l’esprit, et ça leur aurait permis de gérer les choses chacun de leur côté - parfois, ils faisaient ça bien, au moins pour que l’atmosphère se décharge un peu de son électricité. Pourtant, il rejoignit la voiture, Cesare, conscient que s’il devait s’mettre à marcher devant celle-ci en traçant son chemin sans un regard, il n’y aurait aucune électricité de décharger, aucune situation à arranger, et aucun conflit à alléger. Comme quoi, subitement, passer encore deux heures dans cette cellule était encore plus tentant, désormais. Surtout quand il était le premier témoin de tout ce que ses actes avaient si brusquement amené: Isolde avait pleuré - il n’était pas stupide, et il la connaissait assez pour reconnaître ça sur son visage, dans ses yeux ou dans son attitude. Ils avaient traversé bien trop d’épreuves, pour qu’il soit à ce point aveugle à de tels états d’âme si visibles chez elle. Et si la culpabilité mordit à nouveau dans sa chair, ce n’est pas pour autant qu’il en laissa paraître quoique ce soit - il savait que tout ça n’était qu’une situation où la tension montait lentement mais sûrement; il n’pouvait rien faire pour empêcher ça- tout ce qu’il pouvait faire, c’était faire en sorte que tout ce spectacle pitoyable ne se déroule pas au beau milieu de ce parking. Heureusement, Isolde démarra assez vite, et Cesare resta muet, les yeux fixés sur la route. Si ç’avait été possible, il aurait bien eu envie que Clara puisse rester à la crèche toute la nuit, histoire qu’elle ne se retrouve pas dans cette atmosphère-là; mais c’était impossible, et apparemment, c’était de sa faute, alors qu’y avait-il à discuter? « J’devrais récupérer ma voiture, aussi. A moins qu’tu veuilles faire le taxi demain matin. » il préféra enchainer, sans le regard complice ou l’ombre d’humour à l’idée qu’ils puissent partager un moment pareil. Ils n’avaient pas le temps de faire beaucoup de choses, le matin, en semaine comme ça; généralement, ils partaient bien assez tôt chacun de leur côté, alors autant ne pas imposer plus d’obligations à Isolde, vis à vis de tout ça.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:39, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 1:45 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Peut-être qu’à une époque, elle avait eu tendance à facilement l’envoyer balader Cesare, alors qu’ils avaient eu l’habitude de communiquer que comme ça, dans des duels d’idées qui ne menaient à rien du tout. Ils en avaient passé, des mois et des mois à ne pas réussir à communiquer correctement parce qu’ils étaient trop têtus pour s’écouter l’un l’autre ou parce qu’ils étaient persuadés d’avoir complètement raison et que rien ni personne ne pourrait jamais changer ça. Mais, elle se disait quand même que maintenant, après tout le temps qu’ils avaient passé ensemble, après s’être mariés, après avoir construit tout un tas de trucs ensemble, Cesare il devait bien savoir que s’il avait quelque chose à lui dire, il pouvait le faire sans risquer de lancer la troisième guerre mondiale. Elle avait changé quand même, elle en avait l’impression en tout cas. Elle pouvait aussi l’écouter s’il en avait besoin et pour sûr elle ferait toujours de son mieux pour l’aider, le conseiller le soutenir. Elle avait bien dû le mettre en mots, ça, le jour où elle l’avait épousé. Alors, quoi qu’il se soit passé dans la tête de Cesare pour qu’il en arrive là, elle aurait préféré qu’il lui en parle plutôt qu’il se retrouve en prison. S’il avait eu besoin d’être seul un certain temps pour se vider l’esprit, pour réfléchir ou elle ne savait quoi, ça aurait été possible aussi évidemment, après tout, y avait quand même d’autres endroit où il avait l’occasion de faire tout ça qui ne demandait pas de commettre un crime plus ou moins sévère. Elle ne savait pas du tout comment il en était arrivé là et peut-être qu’elle avait loupé les signaux, peut-être que ça faisait d’elle une mauvaise épouse et maintenant tout ce qu’elle pouvait faire, c’était se poser des millions de question et se remettre en question, encore et encore, comme si à force de réfléchir à ce qu’elle avait mal fait, tout aurait beaucoup plus de sens au fond de son crâne.
Même toute seule dans la voiture, y avait pas eu d’illumination soudaine, juste les larmes qui étaient venues l’emmerder, parce qu’elle n’avait pas forcément bien encaissé les propos de Cesare. Elle ne savait vraiment pas ce qu’elle avait pu faire et elle avait l’impression qu’elle se faisait attaquer comme si c’était elle qui s’était retrouvée en prison pour une bagarre de rue. Tout ce qu’elle avait fait ça avait été venir le chercher et évidemment qu’elle ne lui avait pas sauté sur les bras, mais bon, sa première réplique avait eu à peu près le même effet que s’il lui avait dit qu’il n’avait pas envie de voir sa tronche. Est-ce qu’elle était en tort d’avoir mal pris ce bout de conversation ? Même ça, elle ne savait plus. Tout ce qu’elle savait, c’était que ça lui avait fait mal et qu’elle se retrouvait à chialer dans la voiture comme une pauvre cloche, comme si elle se retrouvait soudainement l’héroïne d’une mauvaise comédie romantique. Au moins, il était venu dans la voiture, et elle n’irait pas parier que c’était de gaieté de cœur et qu’il n’aurait pas quand même préféré marcher jusqu’à la maison, mais au moins, ça lui évitait de se prendre un coup dans la tronche, c’était déjà ça, peut-être. Maintenant, fallait encore aller chercher Clara et puis la voiture de Cesare apparemment. Il devait avoir récupérer des clés en même temps que le reste de ses affaires personnelles, mais la voiture elle, y avait bien que lui pour savoir où elle était. « Elle est où, ta voiture ? » Peut-être qu’elle aurait dû préciser que c’était juste parce qu’elle pensait aussi que fallait mieux la récupérer, c’était une voiture quand même et pas parce qu’elle n’avait pas envie de faire le taxi de craindre d’arriver en retard à son précieux boulot, ou parce qu’elle n’avait pas envie d’être vue avec lui, comme il semblait si bien le croire. « Si c’est pas à l’autre bout de la ville, autant que tu la récupères maintenant. » Et là encore, c’était une question de logique, si c’était sur leur route, autant de ne pas laisser la voiture abandonnée sur un parking toute la nuit, ce serait quand même plus prudent et puis comme ça, ils pourraient rentrer chacun dans leur voiture, ça lui permettrait de ne pas avoir à rester trop longtemps avec elle, après tout, il aurait bien voulu attendre minimum quatre heures de plus avant de ne serait-ce que lui parler, alors ça en disait long sur sa volonté d’être avec elle ce soir et là encore elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle avait pu faire pour qu’il en vienne à préférer moisir dans une cellule plutôt que de lui demander de venir le chercher. Peut-être qu’il y avait – déjà – un sérieux problème dans leur mariage s’il en était réduit à préférer une cellule qui puait la pisse plutôt que la présence de sa femme. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 2:41 | |
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we've been through a lot, you and i ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO
Elles étaient encore fraiches dans sa tête, à Cesare; les images de tous les moments douloureux et difficiles qu’Isolde et lui avaient dû surmonter. Toutes ces fois où il avait attendu la paix comme une grande promesse, quelque-chose d’incroyable et de lointain qui lui apporterait tout ce dont il avait besoin. Il avait choisi chaque aspect de cette vie-là; il avait décidé, après s’être fait poignarder par son père et de manquer d’y passer, d’arrêter de s’lancer dans des missions suicides qui pouvaient faire d’Isolde une mère célibataire, et de Clara une orpheline qui ne connaîtrait jamais son père. Ç’avait été si évident à l’époque; comme Paris, comme la France, comme la Namibie, même, encore si récemment. Peut-être alors était-ce ce qui le frustrait le plus, Cesare; un genre de hargne à son égard plutôt qu’à l’égard de qui que ce soit d’autre: pourquoi est-c’qu’il fallait que ce n’soit pas assez? Que ce n’soit pas ce qu’il attendait, pour une raison ou un autre; et pourquoi fallait-il qu’il n’arrive même pas à mettre le doigt sur cette fameuse ‘raison’, pour au moins essayer de changer les choses? Peut-être bien que les voeux de mariage qu’Isolde et lui s’étaient faits, devraient le pousser à ouvrir la bouche pour livrer ses doutes à la jeune femme. Et qu’en accord avec ceux-ci, elle l’écouterait, et elle essayerait de l’aider; mais l’aider à quoi? L’aider pour quoi? Le brun n’avait jamais eu ‘d’aide’ pour quoique ce soit dans sa vie; il avait eu un chemin tout tracé, bien net, bien défini et immuable, où chacun de ses pas était inscrit avec une précision mortelle. Ç’avait été la raison de son existence, presque la raison pour laquelle ses parents le nourrissaient et lui accordaient la moindre attention. La raison pour laquelle sa famille existait tout court; ses parents n’se seraient probablement jamais connus, jamais mariés s’ils n’avaient pas appartenu au monde de la chasse, et si ça n’avait pas été une exigence inhérente à leur condition. Alors qu’est-c’que ça voulait dire, d’Aria et lui? Quand bien même Clara n’avait pas été attendue, quand bien même la grossesse avait été compliquée à vivre pour Isolde, dure à accepter pour lui, aujourd’hui, ils passaient chaque jour de leur existence à rattraper ce passé, pour faire mieux. Lui, il avait toujours grandi en sachant qu’au-delà de la chasse, il était juste dispensable; que sa vie, ses désirs, son existence en elle-même pour le garçon qu’il était, n’avaient pas la moindre importance aux yeux de ses propres parents. Finalement, l’évidence de la chasse avait surtout été une obligation: et tout autant qu’il s’était rendu compte que ç’avait été terrible et destructeur pour lui, ç’avait aussi été tout ce qu’il avait eu. Des murs bien épais pour le garder cloisonné dans ce destin-là. Un destin qu’il n’avait plus; un destin qui n’avait même plus de sens dans c’qu’il était devenu: et là encore, c’n’était même pas une question de conviction, de Cesare qui s’était découvert amoureux des transmutants, persuadé qu’ils étaient humains et qu’ils méritaient qu’on se batte pour eux. Il n’se battait juste pour personne aujourd’hui, le DeMaggio - pour aucune cause, aucune autre vie, aucun grand dessein et tout autant que c’était reposant, c’était aussi... vide. Vide de sens. Son coeur et ses ambitions, pourtant, ne l’portaient pas plus loin que ça; pas plus loin que c’qui n’pouvait être défini, et se limitait trop souvent à Isolde, à Clara, aux moments qu’il avait avec elles, comme il avait eu des moments évidents avec Aria, s’imaginant que c’était pour ça qu’il vivait, aussi. Cesare pour Cesare, ça n’avait jamais véritablement existé; et Cesare pour Cesare, c’n’était pas vers la mécanique insignifiante et répétitive, qu’il s’émancipait d’une quelconque façon.
C’était cruellement ironique, même pour lui, qu’il se soit senti plus vivant au bord du gouffre dangereux de la violence, l’adrénaline pulsant dans ses veines lorsqu’il avait affronté ces types, que depuis un long moment dans son quotidien. Et encore. C’était même plus compliqué que ça: la simplicité, elle était bien et douce, quand c’était le soir, qu’ils étaient à la maison tous ensemble, et qu’il n’se sentait plus le devoir de compter les heures ou les affections avec Isolde ou Clara. C’était juste lui. Et pourtant, c’était plus compliqué encore que quand ils luttaient contre le reste du monde. Cesare, il aurait dû pouvoir se contenter de tout ça - enfin s’reposer, enfin lâcher les armes, c’était c’qu’il avait cru vouloir, encore et encore, toutes ces fois où il avait dû laisser Isolde derrière à l’aube, sans savoir quand est-ce qu’il la reverrait. Quel idiot il était, à torpiller lui-même ce qu’ils avaient si difficilement gagné des mains de leurs adversaires: quelque chose qui était, irrémédiablement, encore d’une certaine façon, bien fragile. Ils étaient à Radcliff après tout, et juste d’un claquement de doigts, les mauvaises nouvelles pouvaient bien vite s’enchainer pour compliquer à nouveau tout. Qu’est-ce que Lancaster allait faire, maintenant qu’il était libre? Techniquement, Isolde était la première qui se tenait sur son chemin, assise à sa chaise derrière son bureau de maire. Alors quoi? Et s’il n’pouvait rien faire, Cesare? Parce qu’après tout, les types qui n’voulaient être que mécanos, père de famille, imbéciles sans défense, étaient juste des victimes. Ça ressemblait presque à un genre d’orgueil mal placé; comme beaucoup de ses répliques, sans doute. Peut-être était-ce pour ça que Cesare ne faisait pas l’effort, pour l’heure, de lâcher plus que les répliques nécessaires: « Au garage. » il répondit donc, en deux mots bien limités à la question de la jeune femme - évidemment que sa voiture était restée sur son lieu de travail. C’était là-bas aussi, qu’il était censé trouver sa vocation, ou peut-être même la raison d’avoir une vie comme ça. Techniquement, peut-être devait-il juste se contenter de se concentrer sur le chèque qui venait à la fin du mois. N’était-ce pas ce que beaucoup de gens faisaient, dans sa situation? Encore une fois, il n’connaissait personne dans sa situation, alors c’était bien difficile à dire. « Si c’est à l’autre bout d’la ville, ça fera perdre du temps demain. » ne put-il s’empêcher de discuter, toujours le regard fixé sur l’extérieur, toujours distant, toujours pour il ne savait quelle raison. Qu’elle y croit ou non, qu’elle veuille faire passer ça sur elle, il aurait bien eu besoin de ces fameuses quatre heures en solo, rien qu’pour arrêter d’être énervé pour aucune raison concrète, autre que le noeud incompréhensible dans ses entrailles, que chaque mot, chaque pas d’travers, ne faisait qu’emmêler encore plus. Quoiqu’il fasse comme erreur dans sa vie, même s’il s’était planté dans chacun de ses choix, il n’voulait pas que ça empiète sur Isolde et lui; que ça les ruine comme ça, déjà, aussi vite et aussi évidemment que dans cette voiture à l’atmosphère chargée. Pourtant, c’était ce qui était en train de se passer, tout ça parce qu’un putain de flic avait cru mieux savoir que lui.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:39, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 12:34 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Isolde, elle aurait largement préféré que Cesare soit enfermé dans une cellule parce qu’il aurait trop bu et qu’on l’aurait abandonné là-dedans le temps qu’il décuve, ça aurait été vraiment nul, mais ça aurait quand même eu beaucoup moins de conséquences que ce qu’il avait fait aujourd’hui. Elle ne savait pas comment cette histoire allait se terminer, mais à première vue c’était mal barré. Ces types avaient toutes les raisons du monde de porter plainte contre celui qui les avait envoyés à l’hôpital et qui s’en sortait tout juste avec quelques égratignures. Dans cette histoire, il semblait bien que celui qui était en tort, c’était Cesare. Elle ne savait même pas si elle pourrait faire quelque chose pour arranger les choses. Bien sûr qu’elle essaierait, qu’il le veuille ou non, parce qu’elle n’avait certainement pas envie de le voir finir en prison pour plusieurs années. Elle aurait voulu être capable de se dire que tout se passerait bien, que ça ne se finirait jamais comme ça, mais c’était compliqué. Elle était celle qui avait bassiné tout le monde avec ses histoires de justice quand elle était devenue maire, celle qui avait voulu s’assurer que les procès mènent à l’enfermement des coupables plutôt qu’ils soient manipulés par tous les connards du milieu de la justice pour assurer que les coupables restent dehors, alors si Cesare devait finir en prison, on pourrait facilement lui dire que c’était ce genre de justice qu’elle avait toujours voulu. Ça avait été plus simple évidemment de penser comme ça quand elle n’avait pas craint que l’homme qu’elle aimait passe les prochaines années en prison. Maintenant, elle aimerait pouvoir faire comme Lancaster quand il avait été à sa place et faire tout tourner dans le sens où ça pouvait l’arranger. Elle avait beau se dire qu’elle valait mieux que ça, elle se rendait bien compte que quand il s’agissait d’aider ceux à qui elle tenait, Cesare en particulier, elle était largement prête à les mettre de côté, ses valeurs et tout ce qui lui permettait encore de dire qu’elle était à peu près quelqu’un de bien, malgré tout ce qu’elle avait pu faire.
Elle était maire de la ville, alors il devait bien y avoir quelque chose qu’elle puisse faire, tant pis si ce n’était pas vraiment juste. Ce qui serait vraiment pas juste, ce serait que Cesare ne soit pas là pour voir ses enfants grandir ou qu’elle se retrouve encore une fois toute seule dans la salle d’accouchement parce que son mari serait en prison. Tout ce qui rendait cette grossesse plus facile que la précédente, ça avait été la certitude que cette fois elle n’était pas toute seule. C’était une certitude qui était peu à peu en train de s’effriter au fil des minutes qui passaient et des trop nombreuses questions qu’elle avait en tête. Peut-être que pour le moment, elle ferait mieux d’arrêter de penser à tout ça, après tout, ils ne savaient toujours pas si ces types allaient porter plainte. Peut-être que c’était encore le moment pour rester positif et ne pas imaginer le pire. Sans doute que le plus important pour le moment c’était de penser à Cesare à ce qui faisait qu’il avait dérailler comme ça et elle le savait bien Isolde, qu’elle devrait se concentrer uniquement là-dessus, mais c’était plus facile à dire qu’à faire, maintenant que sa peur elle s’était bien installée au fond de ses tripes. Peut-être bien qu’aller elle devrait se concentrer sur des détails insignifiants comme la voiture de Cesare, comme si elle pouvait s’en soucier vraiment, alors que franchement c’était le cadet de ses soucis. « Okay. » Qu’elle répondit simplement, alors qu’il lui disait que sa voiture était au garage. Ils n’auraient qu’à aller la chercher si c’était si important pour lui. Apparemment, il mettait moins de temps à penser à sa voiture abandonnée sur le parking, qu’à sa femme, alors bon. Sa réplique suivante lui arracha un soupire. « C’est vrai, j’ai presque oublié, mon si précieux temps de travail que je ne sacrifierai pour rien au monde. » Certainement pas pour aller chercher son mari en prison, apparemment, c’était pourtant carrément quatre heures de boulot qu’elle manquait ce soir parce qu’elle était venue le chercher. Arrivée à la crèche elle se gara sur le parking. « T’as qu’à aller la chercher tout seul ta voiture, comme ça tu pourras rentrer à la maison toi-même, ou ne pas rentrer, puisque ça avait l’air d’être pas mal prévu comme ça. » Et elle, elle avait gâché tous ses plans et tout ça pour s’en prendre plein la tronche sans même comprendre ce qui lui arrivait. Elle quitta la voiture pour aller chercher Clara et s’il n’était plus dans la voiture quand il rentrerait, elle ferait de son mieux pour au moins prétendre qu’elle s’en fichait et elle continuerait s’il décidait vraiment de ne pas rentrer ; au pire, elle pourrait se trouver du boulot, dans sa tête à Cesare, il semblait bien que ça suffisait à effacer toutes ses inquiétudes. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 14:19 | |
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we've been through a lot, you and i ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO
Peut-être aurait-il mieux valu qu’ils restent totalement muets, tous les deux, depuis qu’ils s’étaient retrouvés; encore une bonne raison pour expliquer pourquoi il aurait mieux valu que cet imbécile de flic laisse les choses se faire. Peut-être bien qu’à force de cogiter encore une heure, deux, peut-être trois, ou peut-être quatre, même, Cesare aurait fini par laisser couler tous ses ressentiments incompréhensibles pour enfin accepter de passer son coup de téléphone. Mais non, il avait fallu qu’ils se retrouvent tous les deux, alors même que les tripes du jeune homme étaient encore chargées de toute l’énergie négative qui s’était lentement mais sûrement créée en lui, avec les moments difficiles, les déceptions et les craintes, ces derniers temps. Certains diraient alors, que si c’était quelque-chose sur le long terme comme ça, ça n’s’en irait pas en quelques heures, ça n’s’en irait pas comme ça. Probablement. Le DeMaggio n’avait pas forcément l’habitude de cultiver ses sentiments, de les écouter d’une quelconque façon, ou d’essayer de les comprendre: sa famille n’avait jamais eu cure de c’qui pouvait lui passer par la tête, en dehors de tout ce qui faisait la chasse - c’était pour ça, bien sûr, qu’ils avaient été si surpris de découvrir qu’il était un dégénéré. Des parents plus observateurs auraient sans conteste remarqué quelque-chose, dans la distance qu’il créait entre lui et le reste du monde; et encore. Après tout, sa propre soeur n’avait non plus, rien remarqué. Fallait croire que Cesare n’savait pas non plus comment correctement exprimer ces ressentis lovés en lui - l’amour, c’était déjà bien compliqué, mais quand il était question de toutes ces choses dangereuses comme la colère, la rancoeur, l’incompréhension ou même la peine, c’était encore autre chose. Il aurait voulu rester silencieux alors, pour tout le trajet: définitivement pas une ambiance dans laquelle il aurait été bon que Clara se retrouve - la pauvre, elle quitterait la crèche en avance pour assister à ce genre d’atmosphère tendue entre ses parents. C’n’était pas parce qu’elle était toute petite qu’elle n’pouvait pas être perturbée par de telles choses; et à vrai dire, ils s’étaient déjà trop souvent disputés tous les deux, quand Clara avait été dans les parages. Endormie, ouais, comme quoi elle avait un sommeil de plomb pour n’jamais s’être mise à hurler au milieu de leurs cris à eux - mais bon, il semblait que maintenant, Isolde tenait absolument à ce qu’ils aillent chercher Clara dans cette situation, histoire que leur fille fasse tampon entre les mots qu’ils n’se disaient pas. S’ils allaient devoir attendre quatre, cinq, ou même six heures avant que le gros noeud de non-dits n’explose enfin, pourquoi les passer ensemble, ces heures, hein? Ils n’étaient pas le genre de personnes capables de s’retenir aussi longtemps - dans les bons comme dans les mauvais moments - alors s’ils n’voulaient pas littéralement exploser pendant que l’un d’eux avait leur fille dans les bras, peut-être que la cellule en prison ou n’importe quoi d’autre, était préférable à ce qu’ils avaient, là maintenant. Mais non, il fallait bien que toutes ses opinions soient les mauvaises, il fallait bien que chacune de ses phrases balance une quantité de hargne en plus entre eux deux; peut-être n’les disait-il pas comme il faut, et peut-être que tout autant, Isolde les sur-interprétait.
Contrairement aux couloirs de la police, il n’avait fait que parler de sa voiture, là - du boulot aussi, de Clara et de sa fameuse crèche qu’ils payaient, ou du matin tout court où ils étaient déjà bien limités dans leurs actions, sans avoir à s’en rajouter. C’était maintenant qu’ils avaient quatre heures d’avance sur tout. Et aussi hors sujet était-elle, la remarque de la blonde le surprit aussi par son hypocrisie. Il en lâcha un ricanement jaune, sans un mot - est-ce qu’elle allait vraiment prendre la mouche, soudainement, à prétendre que son boulot n’était pas ce qui dictait quatre-vingt-dix pour cent de leurs vies? C’était pour ça qu’ils étaient encore à Radcliff, apparemment; parce qu’Isolde voulait ‘se battre’ pour sa ville natale qui le lui rendait si bien. C’était pour ça que maintenant, elle était en danger parce que la dernière fois que Thaddeus Lancaster avait voulu s’occuper d’elle, il avait balancé une bombe sur la mairie et envoyé Moren pour finir le travail - maintenant que Lancaster était libre à nouveau, qu’est-ce qui allait arriver ensuite? Et allait-elle vraiment prétendre, en plus du reste, qu’elle n’s’était pas lancée dans sa campagne politique juste après avoir accouché de Clara, se vaccinant pour l’occasion, et refilant leur fille à tous les ‘amis’ du coin parce qu’elle avait été hantée par des visions de morts, dont elle n’avait parlé à personne, pour tout gérer toute seule? Allait-il vraiment devoir lui rappeler qu’elle avait fait tout ça dans son dos, sans même lui en parler, parce qu’elle n’avait ‘pas l’habitude d’être en couple et de partager les choses comme ça’? Allaient-ils vraiment devoir prétendre qu’Isolde n’avait pas été torturée à cause de sa place de maire, déjà? Qu’elle n’avait pas été réticente à l’idée de même prendre des jours de congés - des putains de stupides jours de congés! - après cet événement, parce qu’elle avait du ‘travail’? Allaient-ils vraiment devoir revenir sur l’fait que, quand bien même elle disait qu’elle avait elle-même choisi de quitter Insurgency, l’histoire disait qu’on l’avait envoyée promener, à coups de poings et de pieds, alors même qu’elle avait été enceinte déjà? Et que, probablement, au fond d’son crâne, se créaient déjà tout un tas de plans pour rejoindre un autre des groupes rebelles, illégaux de cette ville; dont le leader avait été assassiné dans des circonstances macabres? Mais ouais, c’était définitivement lui qui était injuste dans cette situation. Définitivement lui qui faisait des sous-entendus qui étaient abusés et hypocrites. Oh ouais, c’est vrai, il venait de s’battre avec des connards dans une rue - c’était pas comme si elle avait fait la même chose avec leur môme - leurs mômes - dans le ventre déjà. C’était pas comme si faire partie d’Insurgency ou de Uprising était aussi punissable par la loi. C’était pas comme si poser des bombes ou tuer des gens parce qu’on était un hunter, étaient aussi des actions qui foutraient n’importe qui en prison. C’était évidemment cette action-là, ce soir, venant de lui en particulier, qui était la pire jamais commise. Combien de fois avait-il ravalé ce genre de hargne toute particulière, qu’Isolde montrait si facilement ce soir, pour la faire passer elle au premier plan? Pour essayer de la soutenir, pour rester à ses côtés, aussi stupides et dangereuses ses idées ou ses actes avaient-ils été? Il soupira, dès qu’elle quitta la voiture - elle n’avait pas besoin de le répéter deux fois, c’qu’elle venait de dire. Sans se faire prier et sans réfléchir tout autant, Cesare quitta la voiture - il allait aller chercher la sienne, et demain y’avait fort à parier qu’ils en seraient tous les deux bien contents. Comme quoi, c’n’était pas si compliqué que ça, de trouver des priorités qui étaient somme toute logiques. Qu’elle s’occupe de Clara, qu’elle s’occupe de tout puisqu’il semblait qu’elle n’avait jamais rien fait de mal, elle. Ou peut-être qu’elle pouvait toujours retourner bosser avec Clara sous les bras, elle l’avait déjà fait, après tout.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:40, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 15:57 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. Elle estimait, Isolde, qu’elle avait changé beaucoup de chose dans sa vie depuis qu’il y avait Cesare. Elle avait conscience des erreurs qu’elle avait pu commettre depuis qu’ils étaient ensemble ou celles qu’elle avait pu commettre quand ils étaient en froid, elle savait qu’elle n’avait pas toujours bien agit de la bonne façon. Bien-sûr qu’elle savait que bien souvent, elle s’était noyée sous une couche de boulot pour fuir le reste, parce qu’y avait qu’en étant complètement occupée qu’elle arrivait à ne pas penser à tout ce qui pouvait la tracasser. Elle l’avait fait quand elle avait perdu son père, elle l’avait fait après Anthea, en se lançant dans cette campagne politique qui lui avait occupé assez l’esprit pour qu’elle ne passe pas ses journées entières à s’apitoyer sur son sort alors qu’elle venait de perdre sa meilleure amie. Elle l’avait fait aussi, quand elle avait été coincée à Insurgency, loin de Cesare, au moins ça lui avait permis de ne pas être là, à toujours se demander où est-ce qu’il était, ce qu’il faisait, s’il allait bien et quand est-ce qu’elle pourrait le retrouver. C’était un genre d’habitude qu’elle avait pris, de toujours bosser peut-être plus qu’elle ne le devrait. Mais elle avait l’impression d’avoir changé ça, pour Cesare, parce qu’elle préférait passer du temps avec lui, avec Clara, plutôt que coincée au boulot. Elle avait toujours ses cours de cuisine pour l’aider à se vider la tête, au moins une fois par semaine et ça lui plaisait plus qu’elle n’aurait pu le croire. Elle rentrait plus souvent aux mêmes heures que Cesare que complètement tard à présent, alors elle ne savait pas pourquoi son boulot avant encore été placé au cœur des problèmes. Peut-être bien qu’il n’aimait pas ça qu’elle soit maire de cette ville. Est-ce qu’il aimerait plus qu’elle soit flic ? Directement sur le terrain ? Ou bien ce serait trop risqué ça aussi ? Dans le fond, même s’il fallait que ce soit elle, son job, ou n’importe quoi qu’elle aurait pu faire de travers, elle aurait aimé qu’il lui en parle, plutôt que d’évacuer ça en tapant sur des types.
Mais depuis qu’elle était entrée dans le commissariat de police, elle avait l’impression que tout était de sa faute. C’était de sa faute parce qu’elle était venue le chercher alors qu’il n’en avait pas eu envie, c’était de sa faute parce qu’elle dramatisait, qu’après tout, elle aurait pas été si inquiète que ça puisqu’elle aurait été au boulot. C’était de sa faute aussi, parce qu’apparemment, elle n’avait pas envie d’être vue avec lui, ça aurait justifié qu’ils ne sortent pas ensemble du commissariat. Et puis peut-être que ça aurait fini par être de sa faute aussi, si on lui avait demandé de retirer ses lacets pour cette fichue procédure. Et puis demain, forcément elle aurait râlé de le ramener jusqu’au garage, parce qu’elle bossait, évidemment. Ouais, elle avait commis des erreurs, mais en attendant, elle ne s’était jamais retrouvée en garde à vue elle. Qu’importait ses torts, son casier judiciaire était encore complètement vierge et elle ne risquait pas de se retrouver en prison. Est-ce que c’était vraiment à cause d’elle qu’il avait frappé ses types ? Elle aurait aimé l’entendre lui expliquer le pourquoi du comment, mais au lieu de ça, il s’était contenté de parler de sa voiture. Qu’il aille la récupérer, sa voiture si d’un coup, c’était devenu plus important que tout le reste. Elle ne fut pas franchement surprise, de retrouver la voiture vide en sortant de la crèche, la main de Clara dans la sienne. Elle soupira quand même. Qu’il prenne son temps, si c’était ce dont il avait besoin. Au pire, elle serait à la maison quand il serait prêt à lui parler, s’il en avait l’envie et le besoin. Pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas eu avant de se mettre dans la merde ? De quoi est-ce qu’ils avaient parlé hier soir ? Un truc insignifiant sans doute, alors que quoi qui ait pu lui arriver, elle se doutait bien que c’était pas juste un coup de colère qui lui avait pris comme ça quand il avait croisé ces mecs. Elle porta Clara jusqu’à son siège, avant de l’attacher et de remonter dans la voiture en direction de la maison. Là au moins, elle put se concentrer un moment sur le gouter de Clara et puis sur Clara tout court, après tout s’occuper de la petite, ça l’aidait à penser un peu moins au reste. Pourtant, elle baissait régulièrement les yeux sur sa montre, comme si chaque minute qui passait était une minute de plus d’angoisse. Mais elle faisait de son mieux face à Clara, elle était encore petite, mais elle comprenait beaucoup de choses, alors elle n’avait pas envie de se mettre à pleurer devant sa fille. Elle n’avait pas envie qu’elle comprenne qu’y avait quelque chose qui n’allait pas entre ses parents. Elle avait quand même demandé après son père, sans doute trop habituée à être le centre d’intérêt de ses deux parents et Isolde, elle s’était contenté de répondre qu’il n’allait pas tarder à rentrer, alors qu’elle n’en savait rien dans le fond. Il allait rentrer, évidemment, mais quand ? Elle ne pouvait pas offrir de réponse bien précise à sa fille. Le mieux c’était encore de l’occuper assez pour qu’elle ne pose pas la question et c’était encore mieux que ça lui permettait d’occuper aussi l’esprit de sa mère. Il faisait beau dehors alors autant en profiter. Au final, elles étaient restées un moment à jour dehors, avant de rentrer et elle avait laissé sa montre et son portable plus loin, histoire d’oublier un peu le temps qui passait, si bien que quand elle entendit la porte d’entrée s’ouvrir, elle ne savait plus combien de temps ça faisait qu’elles étaient rentrées. Elle tâcha de ne pas y faire attention, continuant ce qu’elle faisait avec Clara, de toute façon, ça ne servait à rien d’aller agresser Cesare, quand bien même ça aurait pu être son premier réflexe à Isolde, alors qu’elle était carrément trop impulsive comme fille. Malgré les battements de son cœur qui s’étaient, d’un coup, affolés elle était restée par terre en face de la table basse, qui était définitivement plus à la taille de Clara qu’à la sienne à regarder la petite qui gribouillait énergiquement sur sa feuille de papier. Elle releva quand même les yeux vers Cesare, sans un mot. Elle lui laissait le temps dont il avait besoin, mais elle ne l’ignorait pas pour autant, c’était ce qu’y avait à comprendre dans son regard, qui retourna quand même bien vite se poser vers l’œuvre d’art de Clara. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Sam 3 Juin 2017 - 23:34 | |
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we've been through a lot, you and i ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO
On pouvait presque dire, après tout ce qu’ils avaient vécu tous les deux, qu’Isolde et Cesare s’y connaissaient bien désormais, en disputes. Parfois, être face à face n’avait été rien d’autre qu’un bras de fer, de lui à elle; et souvent, le DeMaggio n’avait fait qu’encaisser les piques acerbes de la jeune femme. Probablement des attaques légitimes, s’était-il dit, alourdi par la culpabilité des actes qu’il avait commis pour qu’ils en arrivent à une telle situation. Il avait dû sauver sa soeur, ç’avait été la seule chose qu’il avait eue en tête - et encore et encore, presque borné, ou peut-être plus attaché à ses principes qu’Isolde n’aurait pu le croire, Cesare n’s’était jamais excusé pour ce qu’il avait fait. Il n’pourrait jamais regretter d’avoir sauvé Aria, que ce soit au prix de dix, vingt ou cent vies; peut-être n’était-ce pas comme ça que les gens nobles se conduisaient. Mais c’était la personne qu’il était; et le brun avait décidé de n’jamais plus mentir à Isolde, quelles que soient les circonstances. Même pour se rattraper ou dans l’espoir de gagner son pardon, il n’avait pas prétendu être désolé pour un choix qui lui avait semblé si évident sur le moment. Il connaissait, alors, lui, les grandes causes, les combats qui concentraient tous les efforts et focalisaient une vie toute entière: il savait ce que ça faisait, quand la cause prenait le pas sur la vie tout court, d’ailleurs. Heureusement, leur couple n’était pas au bord de cette situation - mais prétendre qu’ils nageaient dans l’équité pure et dure, où tous les deux avaient leur mot à dire, c’était indéniablement arrondir les angles, d’une façon qu’il n’était pas prête à faire. C’n’était pas son acte à lui tout seul, qui mettait leur vie ensemble en danger; c’n’était pas le fait qu’il se soit battu dans une rue qui pourrait si activement ruiné leurs vies. C’n’était pas ces quatre types qui représentaient les menaces les plus concrètes sur ce qu’ils avaient si durement acquis et construit. Peut-être qu’ils porteraient plainte, et peut-être qu’ils ne l’feraient pas tout autant; en comparaison du reste, c’était bien le cadet de ses soucis, à Cesare. Pour lui, y’avait plus de chance que Lancaster bondisse subitement au milieu de leur quotidien pour tout ruiner, plutôt que ces types fassent quoique ce soit contre lui - après tout, c’n’était pas comme s’ils avaient été juste occupés à marcher dans la rue sans demander leur reste. Il n’pouvait pas trouver d’autres mots alors qu’hypocrite, et ironique, à sentir la tension peser si lourdement entre Isolde et lui - après tout, si elle pensait qu’il était en tort, si elle était si persuadée qu’il avait cherché la merde juste parce qu’il s’en fichait d’elle, d’eux deux ou de leur famille, elle aurait pu le laisser faire ses quarante-huit heures en garde à vue. Après le coup de fil, elle n’aurait pas eu besoin de s’inquiéter: son hunter de mari était en prison, entre quatre murs, il n’allait pas s’envoler et il n’avait même pas demandé après elle. Combien de fois après tout, était-il venu si brusquement se rappeler à elle quand elle faisait des choix suicidaires ou prenait des décisions bonnes à torpiller encore plus leur avenir, sans même lui en parler? Mais ouais, subitement, c’était injuste; c’n’était pas très plaisant, hein, de soudainement sentir les rôles s’inverser. Pour le coup, encore une fois, Cesare luttait presque à se sentir désolé pour c’qu’il avait fait - il n’avait jamais demandé à ce que quoique ce soit de ses actes soit infligé à Isolde, il n’avait pas pensé à elle au moment de bondir sur ces types, et il n’avait certainement pas besoin de son avis sur la question.
Entre ses propres remords, sa propre conscience qui le fustigeait déjà assez efficacement, et le débat que cette conscience livrait contre ses entrailles compressées dans un étau de hargne, il n’avait certainement que faire, de ce qu’une confrontation avec Isolde pourrait amener. Ça n’amènerait rien, de toute manière. Tout comme la méthode douce n’amenait rien: combien de fois exactement, est-ce que Cesare avait opté pour l’effort d’être patient, d’être doux et conciliant avec les décisions qu’Isolde prenait pour toute leur famille, parfois même sans lui laisser son mot à dire? Il n’avait certainement pas envie de l’entendre prétendre qu’être maire ne mettait pas sa vie, leurs vies en danger. Il n’avait pas envie de l’entendre prétendre que se taper sur la gueule avec une transmutante enragée avait été moins dangereux que ce qu’il venait de faire, lui. Il n’avait pas envie d’entendre que le fait de se retrouver en garde à vue était pire que l’fait de se faire tabasser avec un bébé dans le ventre. C’était presque comme quand, après la mort de sa soeur, il n’avait pas eu envie d’entendre au combien il était injuste d’avoir soupçonné Insurgency, même pour une seconde, même pour une minute ou pour un mois - c’n’était pas comme si elle l’avait elle-même fait, le transformant en démon manipulateur à la première occasion qu’elle avait eue. Peut-être n’étaient-ils qu’un couple d’hypocrites. Et Cesare, il n’avait pas envie d’s’entendre se dire ça pour tout l’après-midi. Quitter la voiture fut facile alors; et les pas qui l’éloignèrent le plus possible de la crèche aussi. Qu’elle fasse ce qu’elle avait l’habitude de faire, puisqu’elle faisait tout mieux. Lui, fallait croire que tant qu’il était sur le banc de touche, à faire la cheerleader pour chaque décision débile qu’elle prenait, ou à mielleusement lui pardonner toutes les conneries qu’elle accomplissait, il était le mari idéal. Après, c’était plus compliqué. C’était presque comme quand il avait été le fils idéal, en étant juste un chasseur faisant tout c’que son père voulait - dès qu’il essayait d’être Cesare pour être lui-même, leur relation avait tourné au vinaigre pour être la catastrophe que c’était aujourd’hui. La différence, c’était qu’il n’en avait cure de la rancoeur qu’il éprouvait à l’égard de Rafael, là où celle qui lui tordait les tripes vis à vis d’Isolde, était plus douloureuse que n’importe quelle plaie de chair. Marcher fut un bon exutoire, alors. Trop court, d’ailleurs. Sans doute fut-ce pour ça qu’il continua sa route, sans lever le nez, peu désireux de se faire remarquer par qui que ce soit: peut-être allait-il découvrir qu’avec son récent accrochage, il s’était fait virer. Ironique, ce serait, venant du garage d’un type qui avait littéralement été un tueur avant sa ‘reconversion’. Un peu comme le DeMaggio lui-même - ils se comprenaient plus qu’il n’était prêt à l’admettre; et Cesare n’faisait que demeurer distant et sauvage, comme si c’était plus simple. Il marcha jusqu’à voir les couleurs du ciel commencer à changer - ça voulait aussi dire moins de monde à proximité de son lieu de travail. Il abandonna ses songes enfin pour prendre le volant, direction la maison. Évitant les habituels conducteurs chiants qui le ralentissaient, il arriva plus tôt qu’il ne l’aurait cru - espéré, presque. Tout lui revint assez vite, peut-être plus clair qu’avant, et c’était déjà mieux, sans doute; la frustration, la culpabilité, la rancoeur, la tension. Clara n’était pas encore couchée à cette heure-ci - comme quoi, peut-être aurait-il dû encore plus trainer; mais c’n’était pas comme s’il était un habitué de ne rien faire. En entrant, il fut trop rapidement confronté au regard d’Isolde - probablement trop cryptique pour qu’il se trouve la capacité, ce soir, de l’interpréter d’une quelconque façon; peut-être qu’il détourna le regard avant elle, peut-être qu’elle le fit avant. Occupée sur son dessin, Clara ne remarqua même pas sa présence; un mal pour un bien, sans doute, il n’était pas très bon acteur, après tout. Après s’être débarrassé de ses chaussures, alors, il enchaina avec l’escalier, grimpant les marches de celui-ci sans demander son reste; de toute manière, c’était comme s’il avait besoin de se débarrasser de toute la crasse amassée pendant la journée avant de prétendre être quoique ce soit d’autre que c’qu’il était, maintenant. Peut-être un dangereux criminel qui tapait les gens dans la rue pour passer ses nerfs. Ou juste un idiot.
Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 4 Juin 2017 - 2:41, édité 1 fois |
| | | Isolde Saddler ADMIN - master of evolution MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: (cesare), hope to never fall. Dim 4 Juin 2017 - 0:50 | |
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no disaster can touch us anymore. cesare demaggio & isolde saddler. La soirée serait forcément compliquée, alors elle était bien contente, Isolde d’avoir au moins l’occasion de passer un peu de temps avec Clara, comme ça en toute simplicité, ça rendait la journée plus acceptable déjà. Le reste, ça lui donnait envie d’aller se coucher en se disant que peut-être demain ce serait moins pénible, comme si la nuit suffisait à tout effacer. Ça aurait été bien plus simple et pourtant elle savait très bien que ça ne marcherait pas comme ça. Elle savait aussi que c’était pas une bonne idée de juste laisser les tensions perdurer pendant trop longtemps. Ils avaient peut-être évité le drame tout à l’heure dans la voiture, parce qu’elle avait dit à Cesare d’aller se débrouiller avec sa voiture et qu’il avait décidé de l’écouter. D’une façon ou d’une autre ils avaient tous les deux sus que c’était la meilleure chose à faire, au moins pour ne pas se mettre à se crier dessus comme deux imbéciles, dans la voiture, juste devant leur fille. Peut-être qu’au moins cette distance qu’ils avaient pris, ça leur avait permis de se calmer, chacun de leur côté, de réfléchir et que du coup, ils arriveraient à gérer la situation mieux que s’ils étaient restés comme ça tous les deux dans la voiture. Elle voulait croire Isolde qu’elle avait assez changé pour ne pas s’énerver en trente secondes chrono dès que Cesare franchirait de nouveau le seuil de la maison. Elle n’était définitivement pas la personne la plus calme de la planète, ni même celle qui prenait le temps d’analyser une situation sous tous les angles avant de réagir. Ce n’était pas un secret, ni pour elle qui avait quand même conscience de ses défauts, ni pour Cesare qui avait accepté de l’épouser en sachant très bien quel genre de personne elle était. Alors, ce genre de trêve instaurée par la distance, elle était stressante, mais elle ne pouvait pas dire que ce n’était pas une bonne chance.
Peut-être qu’elle aurait dû mettre Clara au lit plus tôt que prévu, comme pour s’assurer qu’elle serait couchée quand il rentrerait, mais elle n’avait pas l’air particulièrement fatiguée, malgré le temps qu’elles avaient passé à jouer dehors et qui apparemment l’avait plus facilement épuisée elle que la petite. Et puis, elle n’avait pas envie de la mettre au lit sans qu’elle ait pu dire au revoir à son père, ou sans que Cesare n’ait pu la voir. Elle estimait qu’au moins, ils étaient assez raisonnables, l’un comme l’autre pour éviter de faire de la peine à leur fille avec cette histoire. Alors, Clara serait couchée à l’heure habituelle et en attendant, elle se disait qu’ils avaient assez de contrôle pour ne pas se mettre à se crier dessus comme deux imbéciles. Elle prendrait sur elle, elle qui était vraiment très douée pour se mettre à gueuler en un temps record. Encore une fois alors, malgré toute la peine que ça pouvait lui faire, entendre Cesare, à peine rentrer, qui montait les escaliers, c’était peut-être pas une mauvaise chose, quand bien même ça lui faisait mal au cœur, alors que ça ne ressemblait vraiment, définitivement pas aux soirées habituelles. Indéniablement, elle préférait le déroulement habituel des choses, quand ils se retrouvaient, qu’ils s’embrassaient, s’enlaçaient et souriaient parce qu’évidemment ils étaient contents de se retrouver. Elle ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas contente qu’il soit à la maison, elle préférait quand même le savoir là, que dans une cellule au commissariat ou quelque part dans la nature. D’une certaine façon, elle était quand même contente qu’il soit là, mais ça n’avait rien à voir avec ce qu’elle pouvait ressentir d’habitude. Là elle était tellement stressée qu’elle sentait son cœur battre à toute vitesse dans sa poitrine dans une sensation plutôt douloureuse. Comme il fallait quand même qu’elle se reprenne, elle récupéra les crayons des mains de Clara en lui indiquant que ça allait être l’heure de manger et qu’il fallait faire la cuisine. Elle n’allait pas la laisser à gribouiller dans le salon pendant qu’elle partait dans la cuisine, c’était pas très prudent. Elle se redressa ailleurs, s’étirant légèrement alors qu’être restée assise comme ça, ça lui avait foutu des crampes, en plus des douleurs ici et là liées à la grossesse. Pas le temps de s’attarder là-dessus, elle attrapa Clara avant de rejoindre la cuisine, où elle déposa la petite dans sa chaise haute où elle récupéra quelques jouets qu’elle avait laissé là ce matin qui l’occupèrent bien assez vite, pendant qu’Isolde fouillait dans le frigo pour trouver de quoi faire le dîner. Franchement, elle n’avait pas envie de faire d’efforts pour ça, d’autant plus qu’elle n’avait pas franchement très faim, l’estomac noué par le stress et elle ne savait pas franchement ce que ça allait donner ce repas, mieux valait l’écourter, sans doute, alors, elle préféra se concentrer sur le repas de Clara, eux, ils pourraient finir les restes, ou au moins prétendre le faire avant que ça finisse à la poubelle parce qu’ils n’auraient quasiment pas toucher leurs assiettes. A première vue ça s’annonçait quand même pas mal comme ça. De toute façon, toute la soirée, s’annonçait bien pourrie, elle espérait quand même qu’ils ne finissent pas carrément par faire lit à part, sans quoi ils auraient sacrément touché le fond. Mais ils n’en étaient pas encore là quand même ? Elle n’en savait rien Isolde, alors qu’elle était toujours dans la même situation qu’un peu plus tôt au commissariat, elle n’avait pas la moindre idée de ce qui pouvait se passer alors que pour elle, avant ce coup téléphone, y avait pas eu le moindre problème à l’horizon, de toute façon, ce n’était certainement pas elle qui ruminait dans son coin pour un temps plus ou moins long, nan, elle, elle ne faisait pas ça, elle explosait quand ça n’allait pas, elle s’énervait vite, beaucoup trop vite. Ils n’avaient pas la même façon de gérer les choses et elle ne pouvait certainement pas prétendre que ses colères valaient mieux que le comportement de Cesare auquel elle avait l’impression de ne plus rien comprendre ; nan elle n’était pas mieux que lui, elle le savait bien. |
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