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 (cesare), hope to never fall.

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Juin 2017 - 2:29



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Il pourrait facilement trouver ça ironique, Cesare, lui qui n’avait jamais trop connu les difficultés de la vie amoureuse ou les complications des disputes, que ce soit l’histoire à laquelle il tenait le plus, qui semble créer tous ces problèmes. Problèmes. Peut-être que c’n’était pas le mot. Il n’avait certainement pas eu l’intention de créer des tensions où que ce soit dans leur couple, quand il avait fait les premiers pas en direction de ces types, sans réfléchir. Il n’avait pas eu beaucoup d’intentions, d’ailleurs; autres que celle de servir à quelque-chose, au moins pour une fois. C’n’était pas une question d’égo - il n’croyait pas du moins. C’n’était même pas une frustration née de tout ce qu’Isolde faisait de sa vie, alors même que la sienne à lui demeurait terriblement vide. Il n’savait pas où commençait la simplicité, où s’arrêtait le risque dans l’existence qu’ils avaient; il n’savait pas si quoique ce soit qu’ils tentaient servait à quelque-chose, dans la situation dans laquelle ils se trouvaient. Radcliff n’était pas la ville idéale pour avoir des rêves; ça n’l’avait jamais été pour lui, avant de la rencontrer, avant que sa fille ne naisse ici ou peu importait quoi d’autre. Jamais Radcliff n’occuperait dans son coeur une place toute particulière, comme ce qu’on pourrait espérer d’un type qui avait vu sa famille se construire ici, qui avait épousé sa femme ici et qui s’était laissé aller à construire toute une vie dans cet endroit. C’n’était pas son choix à lui; et c’n’était pas pour autant qu’il aurait de meilleure solution. C’n’était pas pour autant qu’il avait une ville parfaite prédéfinie dans son crâne: les rares fois où il avait pensé à l’extérieur comme une perspective d’avenir, ç’avait été pour sa soeur, ç’avait été pour sauver la vie d’Aria, compte-tenu de leur situation. Ça n’avait pas été pour lui, ou pour Isolde, ou pour la famille qu’ils avaient construite. Non, il n’était pas l’époux arbitraire qui prenait des décisions pour tout le monde; il n’était pas celui qui voulait s’lancer dans un combat pour obtenir raison, contre les désirs de la femme qu’il avait épousé. Il avait su, que ce serait comme ça. Il avait su que rien n’changerait. Mais elle n’pouvait alors pas lui en vouloir, pour penser qu’y’avait des priorités dans sa vie, dans lesquelles il n’était pas inclus. Ni Clara. Ni le bébé qui grandissait dans ses entrailles. Elle n’pouvait pas lui en vouloir d’avoir le sentiment de tourner en rond dans un coin de monde qu’il haïssait, trop près des personnes les plus dangereuses qui soient - celles qui avaient si souvent menacé leur survie. Elle n’pouvait pas non plus lui en vouloir quand le temps passait, les choses se faisaient, et rien n’changeait de ce point de vue-là, si problématique à ses yeux à lui. Après vingt ans merdiques passés dans cette ville, ce n’serait pas le bonheur - même tout le bonheur du monde - avec elle, qui pourrait redorer le blason de Radcliff à ses yeux. Il avait trop perdu, déjà, ici. Et intimement, il restait persuadé que c’en était de même pour Isolde. Et à quoi bon, hein, s’ils avaient tous les deux déjà, des désirs inhérents à leurs existences, si différents, presque diamétralement opposés? Parfois, quand il y repensait, c’était comme si Cesare s’réveillait en s’rendant compte qu’ils n’y avaient peut-être pas assez pensé. Pourtant, quoiqu’il advienne, il s’voyait mal plier bagages pour aller faire sa vie ailleurs - ça n’aurait pas de sens sans Isolde, sans Clara, et sans le futur qu’il espérait tant avoir avec elles. Plus les mois passaient, pourtant, plus cet avenir idéal revêtait l’allure d’une mélancolie amère, une image qui devenait de plus en plus fade avec le temps - morne, presque, parce qu’elle n’arriverait jamais.

Fallait peut-être bien qu’il admette alors, que c’n’était juste pas pour lui. Pas pour eux. Il n’était pas né dans c’genre de monde; et peut-être bien que Clara non plus, par extension. C’n’était pas pour rien que Clara, ou ce deuxième bébé encore dans le ventre d’Isolde, étaient des ‘accidents’, plus qu’un pas en avant véritablement choisi et désiré. Il n’savait pas alors, c’qu’il avait fait de bien différent de ce qu’elle faisait au quotidien, elle. Jusqu’à y’a pas longtemps, elle avait encore été engagée à la tête d’Insurgency, alors même que son groupe était toujours activement recherché par la police, les hunters, et tous ceux qui pouvaient un tant soit peu détester les extrémistes. Y’a pas si longtemps, elle avait déjà eu des problèmes avec cette fameuse Demelza, sans lui en parler avant que ça n’en vienne aux mains. Oublier tout ça semblait facile pour Isolde - plus facile que ça n’l’était pour lui, surtout quand tout ce qu’il faisait, c’était rentrer à la maison à toute blinde pour retrouver sa fiancée, le visage tuméfié par une attaque qu’ils n’avaient pas vu venir. Lui à côté, c’n’était pas comme s’il avait quoique ce soit de particulièrement remarquable. Rien d’autre qu’un hématome, se formant déjà au niveau du côté droit de son abdomen, qu’il observa dans le miroir de la salle de bain après s’être débarrassé de son tee-shirt. Quelques autres traces ici et là. Peut-être bien que ce qui faisait son petit effet, c’était les tâches de sang sur le tissu, ou celles qui s’étaient incrustées sous la peau de la jointure de ses mains. Il avait bien fait, sans conteste, de directement opter pour la salle de bain. Il vida les poches de son pantalon sur la table de chevet à côté du lit, avant d’aussi enlever celui-ci et tout balancer dans un tas qu’il allait foutre à la machine bien assez tôt. Il n’avait déjà pas beaucoup de fringues, c’n’était pas pour les gâcher dans de telles circonstances. Dans la foulée, il passa de longues, très longues minutes dans la douche - peut-être plus qu’il n’en avait passé, dans toute sa vie, alors qu’habituellement, il avait surtout été du genre à activement essuyer les traces sur sa peau, plutôt qu’à laisser l’eau couler comme une constante agression sur celle-ci. Cesare n’avait jamais cru que l’eau pouvait tout laver - les péchés ou les ressentiments; il était, normalement, baptisé depuis son plus jeune âge, pourtant, il fut incapable de savoir pourquoi il eut besoin de prendre une douche aussi longue, comme si ça pouvait changer quoique ce soit. Maintenant au moins, ses doigts n’étaient plus rouges de traces de sang - plutôt de celles laissées par les coups qu’il avait donnés, la peau à la surface de ses jointures brûlant un peu. Il avait tellement l’habitude, franchement, que ça n’accrochait qu’à peine son attention. Les cheveux encore humides, la peau à peine séchée, c’était comme si l’odeur de propre pouvait le défaire du sentiment de raté complet, qu’il trainait depuis trop longtemps. Une impression temporaire, probablement. Alors qu’il redescendait à l’étage du-dessous, habillé de vêtements propres, l’impression revint déjà; à croire qu’elle était intrinsèquement liée à tout ce qui l’entourait - ce qui était si visible à ses yeux, trop évident pour qu’il puisse encore vive d’illusions. Mais il fit malgré tout l’effort d’aller vers Clara, qui était bien occupée à essayer de manger son repas - elle se débrouillait pas mal pour un bambin de son âge, et à voir son sourire, le cri qu’elle lâcha en le voyant, elle était déjà plus douée que lui, pour se contenter de ce qu’ils avaient là, et d’être parfaitement heureuse avec. Répondre aux exclamations de joie de la petite avec quelques attentions et des baisers tendres ne fut pas un ‘effort’ au moins; il s’était surprenamment bien fondu dans le rôle de parent - fallait croire, peut-être le seul rôle où il était un tant soit peu satisfaisant, ces derniers temps.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Juin 2017 - 12:56


no disaster can touch us anymore.
cesare demaggio & isolde saddler.

Isolde, elle ne savait pas quoi dire, quoi faire ou comment se comporter pour apaiser les tensions qu’il pouvait y avoir entre Cesare et elle. Elle était bien obligée d’admettre qu’elle avait toujours été plus douée pour alimenter les tensions quelles qu’elles soient plutôt que pour les atténuer. Elle était celle qui, parce qu’elle avait été particulièrement énervée contre le monde entier, avait été à deux doigts de faire exploser la ville. Elle aurait facilement pu, à un moment envoyer des types à l’hôpital après une bataille et elle aurait pensé que ça n’avait pas d’importance, puisqu’elle ne s’en prenait qu’aux hunters et que les hunters, ils méritaient bien ça. Elle savait bien Isolde qu’elle n’était pas blanche comme neige, qu’elle avait commis tout un tas d’erreurs qui n’étaient pas forcément plus pardonnable que ce que Cesare avait fait ce soir. Mais si elle avait changé, si elle avait l’impression de faire mieux qu’avant, c’était parce qu’y avait Cesare dans sa vie. C’était lui qui avait apaisé toute la rage qu’elle avait en elle, lui qui avait su calmer sa haine et qui l’avait poussée à voir le monde un peu différemment. Elle continuait de détester les hunters, mais au moins, elle n’avait plus la volonté de tous le voir mourir comme ça avait été le cas à une époque et pour ce qui était des transmutants, elle n’était certainement pas pour le fait de les identifier et de marquer ça sur leurs papiers d’identité, mais elle était presque à admettre qu’y avait des ordures de ce côté-là aussi. Si elle en était là où elle en était aujourd’hui, c’était parce qu’elle avait Cesare dans sa vie, alors ça rendait probablement toute cette histoire plus compliquée, est-ce qu’il n’était pas censé être mieux qu’elle ? Et est-ce que toutes les erreurs qu’elle avait pu commettre elle faisait qu’elle devrait réagir à cette histoire comme si de rien était ? Est-ce que ça aurait été vraiment possible de toute façon ? Il n’avait pas eu envie de la voir en sortant de sa cellule, alors ça se serait forcément mal passé.

Ça n’avait certainement pas été envisageable quand elle avait reçu ce coup de téléphone, de le laisser dans sa cellule comme si elle en avait rien à faire. Rien que par orgueil, on aurait pu croire qu’elle en serait capable, parce que c’était pas Cesare lui-même qui avait décidé de téléphoner. Alors elle aurait peut-être dû se dire tant pis pour lui, il sortirait de là soit dans quarante-huit heures, soit quand il serait décidé à l’appeler. Ça aurait, apparemment, bien arrangé Cesare qu’elle pense comme ça. Mais non, dès qu’elle avait reçu cet appel, elle avait ramassé ses affaires à la mairie pour courir jusqu’au commissariat, parce que ça lui semblait logique à elle et elle était bien incapable de regretter d’être allée aider son mari à sortir de prison. Pourtant, il semblait bien que Cesare, il lui en voulait au moins pour ça, en plus de tout un tas de choses sans doute, qu’il n’avait pas pris le temps de mettre en mots avant de se retrouver en cellule et de lui lancer des piques plutôt brutales et blessantes qu’elle n’avait définitivement pas vu venir. Elle se demandait encore s’il pensait qu’elle avait honte de lui, ou s’il pensait sérieusement qu’elle voulait protéger sa carrière, même si ça voulait dire planquer son mari, parce qu’il pourrait faire de l’ombre à sa réussite. Forcément, ça lui faisait mal au cœur, de se dire que l’homme qu’elle avait épousé pouvait penser ça d’elle. Elle n’était pas parfaite loin de là, mais elle était fière de son mariage, fière de sa famille, bien plus qu’elle n’était fière de sa carrière, qui était, de toute façon, à des années lumières de ses ambitions, quand bien même elle aimait ce qu’elle faisait, elle ne se voyait pas continuer toute sa vie, alors qu’évidemment, ce qu’elle avait avec Cesare, elle voulait que ça dure pour toujours. Il en faudrait quand même que ce qu’ils étaient en train de traverser là, pour les briser quand même. Ils avaient traversé trop de choses pour se laisser démolir pour ça. Elle ne pouvait pas faire grand-chose de plus que de se répéter ce genre de phrases, alors qu’elle savait très bien à quel point elle était nulle pour gérer les conflits. Elle se concentrait sur Clara alors, sur le repas de la petite qu’elle avait préparé avant de s’asseoir et de l’observer en train de manger. Elle senti son stress augmenter dans ses veines en voyant Cesare entrer dans la pièce, c’était définitivement pas ce qu’elle avait l’habitude de ressentir quand il était dans les parages et elle n’aimait clairement pas ça, ça la rendait d’autant plus triste. Elle aurait aimé que tout puisse s’arrêter et qu’elle puisse aller chercher le réconfort dans les bras de Cesare. Elle avait envie de retrouver la chaleur de son corps, les bienfaits de ses étreintes et pas cette sensation désagréable qu’elle avait au fond des tripes pour l’instant. Au moins, voir Cesare avec Clara, ça lui arracha un sourire, ce genre de sourire qui lui venait bien trop naturellement pour que même l’angoisse au fond de son ventre puisse le lui retirer. « J’ai fait réchauffer les restes, si tu as faim. » Elle avait relevé les yeux vers Cesare, parce que c’était à lui qu’elle s’adressait, évidemment, la voix bien plus posée que la dernière fois qu’elle lui avait adressé la parole un peu plus tôt dans la voiture, elle n’était pas froide, pas agressive, juste elle-même, informant Cesare qu’elle avait fait réchauffer les restes, elle pinça même les lèvres, dans un léger sourire avant de reposer le regard sur Clara en profitant pour lui essuyer la bouche avec sa serviette, parce qu’elle mangeait toute seule maintenant mais qu’elle avait encore tendance à s’en mettre partout. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 4:06



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Dans tout le temps qu’il avait passé dans sa cellule, immobile et inexpressif, Cesare avait passé plus de temps à se fustiger lui-même qu’à haïr le monde autour de lui. C’était quand même la pire ironie qui soit, de s’retrouver à avoir la sensation d’être aux pieds du mur, insatisfait avec ‘quelque-chose’ de sa vie, qu’il n’arrivait pas à qualifier, alors même qu’en tout et pour tout, ça n’faisait que quelques mois qu’Isolde, Clara et lui avaient droit à ce bonheur si durement acquis. Et encore. Quelques semaines plus tôt, il était rentré à toute allure parce que sa fiancée lui avait laissé quelques messages cryptiques, lui annonçant qu’elle était allée chercher Clara à la crèche au milieu de l’après-midi, sans d’autres informations. Quelques semaines avant ça, encore, ç’avait été la visite impromptue de son père sur son lieu de travail qui lui avait brusquement remis les pendules à l’heure. Et encore avant, qu’est-c’que ç’avait été? Probablement la mort d’Aldrich, ou l’anniversaire célébrant les un an du funeste moins de février qui lui avait arraché sa soeur. Ironiquement, Cesare il aurait dit qu’ils avaient bien le droit de perdre le compte, et qu’ils allaient plus rapidement à compter les semaines durant lesquelles aucun drame ne s’était déroulé, pour changer toute la situation de leur couple. Était-ce vraiment alors le bonheur tout court qui le dérangeait? Cet aspect-là d’leur vie ensemble? Évidemment que non, qu’il dirait Cesare, si seulement on s’donnait la peine d’essayer d’parler avec lui - chose à laquelle Isolde, de toute manière, n’semblait pas particulièrement disposée. Il n’avait pas eu envie de se confronter à ça, à cette Isolde-là à nouveau - il n’avait pas voulu avoir raison en s’préparant mentalement à ce que ce soit elle, qui accueille ses dernières actions. C’n’était pas comme si ça pouvait être plus compliqué que tout c’qu’elle avait en tête; c’n’était pas comme si, de toute manière, elle n’avait pas elle-même commis des actions, récemment même, qui n’faisaient que prouver qu’elle n’avait pas grand-chose comme bons exemples pour faire peser la balance de son côté. Il n’voulait pas se disputer avec l’Isolde récalcitrante et chargée de reproches face à laquelle il avait souvent été. Il n’voulait pas parler avec elle, il n’voulait pas être dans la même pièce qu’elle pour sentir l’air se charger d’une tension qui lui échappait complètement. Combien de fois elle, avait-elle eu ses torts complètement effacés du tableau par quelque-chose d’autre? Elle avait été tabassée par Demelza et d’autres membres d’Insurgency? Une information presque facilement diminuée par la ‘bonne nouvelle’ qui avait accompagné cela - elle était enceinte encore, et tellement déterminée à changer les choses qu’elle avait ‘abandonné’ la cause d’Insurgency. Ouais. Qu’est-c’que ç’avait été la dernière fois encore? Quand elle s’était excitée après qu’ils soient rentrés de Paris, parce qu’elle l’avait surpris avec sa veste sur le dos, et qu’elle avait eu toutes les idées en tête, comme ça, faites et immuables, quoiqu’il dise et quoiqu’il fasse? Ou encore la fois où elle s’était présentée aux élections de cette ville, s’injectant un vaccin qui lui faisait avoir des hallucinations - mais qu’en fin d’compte, ç’avait été une autre confrontation avortée, parce qu’il y avait autre chose sur quoi ils devaient se concentrer. S’il n’aimait pas vivre dans le danger, Cesare, il n’aimait encore moins avoir cette impression nauséeuse de vivre dans une espèce d’hypocrisie constante où il avait toujours tort, et où les faux pas d’Isolde étaient soit disant «mieux» parce que c’était elle qui les faisait, et qu’elle avait toujours en elle, l’intime conviction que ce qu’elle faisait, était bien.

Si elle n’avait jamais été brusquement confrontée aux brutales baffes qu’il s’était lui-même prises dans la gueule, quand ses assurances de toujours s’étaient effondrées, quand sa vision du monde s’était avérée fausse de A à Z, c’était tant mieux pour elle. Mais clairement, ils avaient eu tort de s’marier, si ça devait être prétexte à ce qu’elle prouve encore et encore, à quel point elle était mieux placée que lui pour savoir ce qui était bien, ce qui pouvait être balayé comme un ‘détail’ et ce qui était un vrai problème qu’ils devaient se trainer comme un boulet. Il avait su à quelle Isolde il avait eu affaire, dès qu’il l’avait vue, Cesare - combien de fois avait-il vu cette expression sur son visage? Combien de fois avait-elle cru avoir raison, pendant qu’il était juste un imbécile au mieux, ou un tueur, ou un monstre? Il n’avait pas envie de s’rappeler ces temps-là - et aucune marche aussi longue qu’elle soit, aucune douche aussi froide ou brûlante soit-elle, n’allait aider d’une quelconque façon. Sinon, peut-être que la dernière fois, ils n’auraient pas passé dix mois entiers à se disputer comme des cons. Y’avait plein de choses qui le blessaient, le décevaient ou le mettaient en colère, dans c’que Isolde faisait - s’il s’en fichait, ce serait un problème indéniablement - mais il n’avait pas l’impression d’le lui faire sentir d’une façon aussi brutale qu’elle, à chaque fois. Il n’savait pas; peut-être manquait-il cruellement d’un point de vue sur ses attitudes à lui. Peut-être oubliait-il ses torts trop vite; on n’lui avait pas particulièrement appris à s’accrocher à ses ressentiments, mais fallait croire qu’ils ne s’envolaient pas pour autant, ils étaient juste enterrés, encore à vif. Clara semblait totalement imperméable à la situation, en tout cas; peut-être alors que les mots non-dits n’étaient pas si palpables que ça dans l’air. Cesare, il avait l’impression qu’ils étaient juste là, prêts à déborder à tout moment et faire déraper la situation, juste devant Clara. Comme si à chaque fois qu’Isolde ouvrait la bouche ça pouvait être ça. Comme si à chaque fois qu’il la regardait, ses yeux pouvaient reconnaître ou transmettre des choses qu’ils n’s’étaient pas encore dites. Il se retrouva, presque contre son gré, à détourner le regard vers le vide, pinçant les lèvres aux paroles pourtant toutes simples d’Isolde. Ça semblait presque ridicule, qu’elle parle du repas comme s’ils en étaient là, comme tous les autres soirs. « Non, j’ai pas faim. » répondit-il simplement, ne lui accordant qu’une oeillade brève, loin d’être complice, avant qu’il ne prenne la fuite. « Tu finis d’t’occuper d’elle? » il demanda, se redressant sur lui-même dans un dernier bisou lové dans les cheveux doux de Clara; cette fois-ci, observer Isolde fut surtout pour chercher une réponse chez elle, avant de tracer son chemin. Il rejoignit l’extérieur, sur la terrasse, où les chiens étaient - c’était comme ça qu’ils faisaient la plupart des soirs; l’un d’eux s’occupait surtout de Clara, l’autre s’occupait des chiens. Pour n’pas qu’ils les emmerdent trop avec la chaleur, le mieux restait de les laisser se défouler: après tout, il n’pouvait encore une fois par faire ‘mieux’ que quand Isolde sortait dans la rue juste là pour ramener une inconnue dans leur maison. Probablement qu’ils avaient, là, passé tous les deux leur après-midi à gambader partout dans l’herbe et plus loin encore - ils n’avaient pas besoin d’être sortis dans la rue, clairement. Au lieu de ça, Cesare opta pour la balle de tennis, qui attira tout de suite l’attention des deux chiens. Il avait au moins assez de force pour les occuper, et s’occuper lui-même pendant des heures avec ça; balançant l’objet le plus loin possible pour les voir courir au plus rapide, et revenir avec le même entrain. C’était un peu comme Clara, bon dieu, ils étaient parfaitement insensibles à l’atmosphère que Cesare, lui, trouvait particulièrement oppressante dans ses entrailles.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 13:38


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cesare demaggio & isolde saddler.

Elle n’aimait clairement pas cette ambiance Isolde, encore moins quand elle ne savait pas pourquoi ils en étaient arrivés là. Quand c’était elle qui se contentait de faire la gueule pour un oui ou pour un non, au moins, elle savait ce qui n’allait pas. Là clairement, ça n’allait pas depuis qu’elle s’était pointée dans ce commissariat. Peut-être qu’il n’avait pas aimé qu’elle soit agacée là-bas. Enfin, il aurait quand même dû se douter qu’elle n’allait pas sauter de joie et le féliciter d’avoir été arrêté et foutu en cellule pour avoir foutu des mecs à l’hôpital. Ça faisait clairement pas partie de ses rêves les plus fous, d’aller chercher son mari en prison. Au pire, si ça n’avait été que ça, ils auraient probablement pu en parler cinq minutes et la tension se serait évaporée, mais elle l’avait bien sentie qu’y avait autre chose, dans les répliques de Cesare, déjà là-bas au commissariat ou dans ce qu’il avait pu dire dans la voiture. Peut-être qu’elle était encore folle ou qu’elle interprétait tout de travers de nouveau mais, elle avait vraiment cette impression qu’elle était responsable de tout ce qui n’allait pas chez Cesare sans pour autant savoir concrètement ce qu’elle avait fait et ce qui n’allait pas chez lui. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi il ne lui en avait pas parlé plus tôt ? Si en plus de croire qu’elle avait honte de lui, ou quelque chose du genre, il estimait qu’il ne pouvait pas lui parler, elle avait vraiment raté quelque chose. Parce qu’elle l’aimait Cesare et qu’elle était bien évidemment prête à l’écouter s’il en avait besoin. Elle avait peut-être un sale caractère, elle n’était pas la personne la plus réceptive à la critique, elle était prête à l’admettre, mais elle était sa femme quand même et elle préférait nettement qu’il lui dise ce qui n’allait pas, plutôt qu’il explose sur d’autres types et qu’ils se retrouvent là, chez eux, a à peine oser se regarder.

Heureusement Clara elle, elle n’avait pas l’air de se rendre compte de ce qui se passait autour d’elle, peut-être parce qu’ils avaient au moins l’intelligence de s’occuper d’elle avant le reste. Ainsi, elle avait encore l’attention de ses deux parents, ce qui semblait largement la satisfaire. C’était déjà ça, au moins, si elle avait l’impression d’être la pire épouse du monde, elle avait la sensation de ne pas être complètement trop horrible comme mère. Elle savait qu’elle avait commis tout un tas d’erreurs aussi auprès de sa fille aussi, au moins Clara était trop jeune pour lui en tenir rigueur et Isolde, elle continuait de se dire qu’elle se rattrapait quand même au quotidien avec la petite. Elle faisait de son mieux en tout cas et peut-être qu’un jour, dans une quinzaine d’années, elle se taperait une grosse crise d’adolescence dans laquelle elle lui reprocherait toute ses erreurs. Au moins, elle avait quinze ans pour s’y préparer, c’était définitivement mieux que les seules quelques heures qu’elle avait eu là avec Cesare et qu’elle avait surtout occupées en s’occupant de Clara plus qu’en réfléchissant à tout ça. « Okay. » Au moins, ils étaient deux à ne pas avoir faim, ça n’avait pas grand-chose de surprenant, fallait croire qu’il partageait ça aussi, cette impression d’avoir l’estomac trop noué pour avaler quelque chose. Peu importait, elle si ça se trouve, elle serait quand même obligée de se lever à quatre heures du matin pour manger quelque chose parce que les envies folles seraient de retour, alors sauter un repas malgré la grossesse, c’était pas la fin du monde. Elle acquiesça à sa question, ouais, elle pouvait continuait avec Clara et rapidement, il était parti dehors. Elle termina donc le repas de Clara, avant de la laisser jouer dans un coin à porter de vue, le temps de ranger ce qu’elle avait pu sortir dans la cuisine et peut-être qu’elle avait un peu plus l’habitude de jouer tranquillement avant d’aller au lit, mais tant pis, pour ce soir, Isolde l’attrapa pour aller lui laver les dents, avant de la mettre dans son lit. Elle pris quand même le temps de lui lire une histoire, de lui chanter une chanson et de lui faire une multitude de bisous avant de quitter la chambre, seulement en voyant qu’elle commençait à fermer les paupières. Elle aurait voulu rester à l’étage encore un moment, prendre son temps, pourquoi pas une longue douche ou carrément un bain, mais sans doute que ça ne servait à rien de fuir éternellement la conversation, la dispute ou peu importe ce à quoi ça allait ressemblait, alors, dans un long soupire, elle se contenta de descendre les marches pour aller rejoindre Cesare dehors. « Elle est couchée. » Qu’elle se contenta de préciser, ne sachant pas quoi dire d’autre. Elle n’allait certainement pas enchainer sur un ‘du coup c’est bon, on peut s’engueuler maintenant’ parce que ce serait probablement juste de la provocation et dans le fond elle n’avait pas du tout envie de s’engueuler avec lui. Elle ne savait pas si elle pouvait simplement lui préciser que du coup, s’il avait envie ou besoin de parler, elle était là. Elle ne savait pas quoi dire, elle avait l’impression de devoir réfléchir à chaque mot qu’elle prononçait, de peur de dire quelque chose de travers comme elle le faisait souvent et c’était loin d’être quelque chose de facile chez elle, mais elle se disait que si elle faisait le premier pas au lieu de juste se barrer à l’intérieur, ce serait peut-être mieux. « Ecoute, je sais pas ce qui s’est passé aujourd’hui ou ces derniers temps. Mais, je veux que tu saches que je suis prête à t’écouter et que c’est pas juste vrai ce soir. Je sais que je suis pas forcément très patiente et que je m’énerve très très vite, alors ça peut sembler, pas facile de venir me parler. Mais je suis là pour toi, peu importe le problème, même si le problème c’est moi. » Elle avait l’impression de faire des pauses beaucoup trop longues entre chacun de ses mots alors qu’elle cherchait à dire les choses sans que ça puisse être mal interprété ou qu’elle puisse avoir l’air trop tranchante. « Ce soir, on a de toute évidence, besoin de de parler et je te promets que tu peux le faire et que je ne vais pas m’énerver. » C’était une promesse qu’elle faisait en connaissance de causes, elle savait qu’elle était colérique, qu’elle avait ce genre d’orgueil mal placé qui prenait trop souvent le pas sur le reste. « Je t’aime et je suis vraiment inquiète pour toi, Cesare. » Parce qu’elle savait quand même qu’il n’était pas le genre d’homme qui cassait la gueule d’autres types comme ça sans raison. Même le hunter qu’il avait été avait eu ses raisons, le frère en deuil aussi, alors elle savait que c’était pas juste un coup de folie comme ça. Elle avait dit à peu près tout ce qu’elle avait à dire, maintenant elle ne savait pas quoi dire, peut-être lui demander de ne pas lui crier dessus, si possible, parce qu’elle avait promis de rester calme et ce serait forcément plus dur si elle se faisait engueuler. Mais s’il en avait besoin, elle prendrait sur elle. Au moins, elle n’avait pas promis qu’elle ne se mettrait pas à pleurer, avec les hormones ce serait quand même un pari risqué. « Prend le temps que tu veux … » Elle n’avait pas l’intention de lui mettre la pression et de toute façon, elle ne pouvait pas rester planter là sur la terrasse comme une idiote. « Je serais dans le salon. » Elle haussa les épaules avant de rentrer à l’intérieur. Elle ne se barrait pas pour fuir la confrontation, mais elle avait passé la journée au boulot, elle était pas mal stressée depuis quelques heures, elle avait joué dans le jardin avec Clara et elle avait beau être la première à dire qu’elle était enceinte et pas en sucre, fallait quand même avouer qu’à la fin de la journée, s’asseoir dans le canapé était un véritable soulagement pour son dos.  
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Cesare DeMaggio
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 16:30



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Dans sa famille à Cesare, on n’avait jamais vraiment appris à ‘parler’ des choses; les conversations aux diners avaient surtout été tendues, fausses et concentrées sur des sujets presque choisis et limités par leurs parents. Et les deux enfants, eux, avaient toujours su que pour leur propre sécurité, ou même pour n’pas s’en prendre trop dans la gueule et attirer les mauvaises attentions sur eux, taire le vrai fond de leur pensée ou ce qui tournait dans leur coeur depuis un moment, était la meilleure solution possible. Peut-être alors que leurs géniteurs avaient été persuadés de les connaitre par coeur, avant d’être brusquement réveillés par la réalité des choses: Cesare et Aria tous les deux, avaient lentement mais sûrement grandi en dehors du cercle tout tracé par les leurs, par la famille et le ‘devoir sacré’ qui était censé faire leurs existences. Il lui en avait même fallu du temps, à Cesare lui-même, avant de se rendre compte que sa relation avec ses parents n’était pas normale; qu’elle n’était pas c’qu’il voulait ni ce qu’il souhaitait répéter avec ses propres enfants, s’il devait en avoir un jour. Le truc, c’était que pendant des années et des années, tout ça avait été normal. Le fils ainé avait passé des jours entiers à être bougon quand quelque-chose lui déplaisait, et ses parents n’y avaient jamais porté trop attention; la famille avait passé l’éponge avant lui, et le brun avait été forcé d’en faire de même, faute d’être d’une quelconque façon écouté. Alors même dans cette nouvelle relation établie avec Isolde, Cesare n’pouvait pas prétendre avoir encore toutes les clés en mains pour réussir tout ce qu’il entreprenait; souvent, il lui fallait un temps fou pour dire les choses, et souvent, il n’avait même pas l’impression de les dire comme il fallait. Ses rancoeurs avaient toujours menacé de le faire descendre dans l’estime des gens les plus proches de lui, comme sa propre famille; et ses torts lui avaient toujours attiré des conséquences violentes et peu agréables, dont il gardait encore aujourd’hui, à certains endroits, des stigmates qui ne partiraient jamais. Somme toute, Rafael serait capable de justifier ses coups de poignard en disant que son fils l’avait «déçu» d’une quelconque façon, en accompagnant sa cousine pour essayer de récupérer son bébé. Ils en étaient à ce point-là, les DeMaggio, dans leur façon de fonctionner. Et si sa relation la plus naturelle avait été celle qu’il avait entretenue avec sa petite soeur, elle avait aussi été de ces histoires totalement déséquilibrées: Aria avait toujours eu toutes les possibilités du monde de s’exprimer avec lui - et elle n’s’était jamais retenue. Lui, il avait eu l’impression de trop la blesser, de trop la faire souffrir et de la perdre un peu plus, à chaque pas qu’il faisait de travers. Cesare, il n’était pas habitué aux longues conversations à coeur ouvert - même avec Isolde, au fond, la plupart des vérités qui étaient sorties entre eux, avaient été crachées par la hargne d’une dispute, ou avouées dans le feu d’un face à face houleux. Probablement avait-il toujours su, alors, qu’il serait fermé comme une huitre face à Isolde - son habituelle technique de défense dans ces circonstances-là - quand elle viendrait; alors autant qu’elle n’vienne pas. Autant que cette ambiance ne le suive pas partout, où qu’il aille et quoiqu’il fasse: maintenant, il avait l’impression d’avoir contaminé l’air autour de lui - Isolde, Clara, la maison.

Les chiens étaient trop stupides et trop pris dans leur propre jeu pour se rendre compte de quoique ce soit - c’était ironique, clairement, l’aisance avec laquelle Magnus était un chien sociable et aventureux, là où son «maitre» était tout l’inverse. De toute manière, Cesare n’avait jamais eu assez de temps pour correctement éduquer cet animal; ça se voyait clairement, et peut-être que c’était tant mieux, sinon le pauvre serait aussi dépressif que son propriétaire. Pris dans la mécanique de ses gestes, Cesare arrêta de penser au temps qui passait; il en oublia presque le poids lourd dans ses tripes, comme si chaque lancé énergique qu’il accomplissait pour envoyer la balle à l’autre bout du jardin, était tout ce dont il avait besoin. En d’autres circonstances, il serait allé chasser, il serait allé chercher la merde avec quelqu’un, ou il serait allé faire le pilier de bar jusqu’à en être lassé. Était-ce vraiment une progression qu’il soit là, alors? Si proche et pourtant si loin de sa famille; il entendait les éclats de voix de Clara par la fenêtre ouverte, et peu à peu ils disparurent, sans doute parce que la petite avait été mise au lit. Il ne fut pas surpris, alors, de longues minutes plus tard quand la voix d’Isolde se fit entendre, quelques pas derrière lui. Clara était couchée, ce soir sans faire d’histoire apparemment - peut-être que finalement, elle avait senti que c’était préférable. Ou peut-être avaient-ils évité le pire, au moins, ils pouvaient se dire ça. Vaguement, concentré sur sa tâche répétitive, Cesare eut un hochement de tête qui passa sans doute inaperçu, dans le silence et sous le ciel qui commençait peu à peu à virer à l’orange foncé. Contrairement à ce que son attitude laissa sous-entendre, sans doute, le brun fut réceptif aux paroles de la jeune femme; il fut d’ailleurs bien content d’être dos à elle, loin de son contact, alors que la culpabilité glissait sur son visage, sur son corps tout entier. Il n’était peut-être pas censé s’sentir comme ça à cause de ce qu’il éprouvait, et devait bien être légitime - c’n’était pas un psy ou n’importe quoi qui l’aiderait. C’n’était peut-être pas censé aller aussi loin, s’enfoncer aussi gravement dans leurs chairs et empoisonner chaque moment qu’ils passaient ensemble. C’n’était pas censé non plus être une guerre d’arguments, probablement; à qui avait le plus raison, à qui avait le plus tort, à qui avait fait le plus de trucs complètement extravagants et imprévisibles ces derniers temps. Ce n’est que lorsqu’il fut sûr qu’Isolde était entrée dans la maison à nouveau, pourtant, que le DeMaggio lâcha un soupir; à force de se focaliser sur ses pensées, il avait fini par arrêter de balancer la balle que les chiens lui ramenaient, et ceux-ci étaient déjà repartis de leur côté. Enfin, après de longues minutes encore, la tête presque vide de quoique ce soit de concret, Cesare se décida à rentrer; il n’savait pas s’il pénétrait dans la maison maintenant, pour que finalement tout s’effondre en une dispute qui n’arriverait que trop tôt, trop brutalement, et presque pour des raisons qu’il n’arrivait pas à nommer; ou s’ils arriveraient à faire mieux. A n’pas s’engueuler, au moins - fallait quand même admettre que ce genre de succès était plutôt rare, pour eux. « Est-c’que ça va? » il demanda à Isolde, alors, pas franchement sûr d’avoir eu la réponse quelques minutes plus tôt, dans ce qu’elle avait dit; il n’avait pas voulu tout ça, il n’avait pas voulu quoique ce soit à vrai dire. Il soupira encore, plus à son adresse à lui qu’à qui que ce soit d’autre, avant de s’asseoir par terre, dos contre le canapé où elle était, elle, posée. Il n’savait pas vraiment s’il avait la force de la regarder, encore - il n’savait pas ce qu’il y verrait, après tout. « C’est pour ça que j’voulais pas qu’ils t’appellent. C’est quoi l’intérêt d’tout ça? » la question était presque rhétorique dans sa voix, comme si y’avait pas de réponse qu’elle, ou qui que ce soit d’autre, serait capable de trouver. Il savait qu’il avait tout foiré, et il n’avait même rien à dire pour expliquer, justifier, excuser ça.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 17:40


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cesare demaggio & isolde saddler.

Ils en avaient déjà essuyé tout un tas de disputes, Cesare et Isolde. Ils n’avaient eu que ça pendant des mois et des mois quand y avait eu toute cette incompréhension qui avait plané entre eux deux. Isolde, elle savait qu’elle n’avait pas fait d’efforts pendant toute cette période-là, parce qu’elle avait été vraiment énervée et que plus les jours passaient, plus y avait des trucs qui venaient s’ajouter à la liste de ses frustrations. Ce n’était pas forcément contre Cesare qui avait alimenté toutes ses colères, ça avait été le monde entier et ça l’avait rendue particulièrement hermétique à tout le reste, même à ses propres sentiments. Quand elle y repensait maintenant, elle se disait que peut-être, qu’elle aurait pu arranger les choses, si elle s’était donné la peine de se calmer et d’essayer d’aller vers Cesare calmement au lieu de tout de suite s’agacer. Elle savait que le soir où il avait perdu sa sœur, elle aurait dû ignorer les attaques qu’il avait eue à son encontre pour chercher à le réconforter, parce qu’elle savait que dans la peine, dans la colère, on ne savait pas toujours ce qu’on disait. Elle était probablement la personne la mieux placée pour le comprendre, mais ce soir-là, elle n’avait pas eu le recul nécessaire pour faire les choses correctement et ça faisait partie des millions de choses qu’elle regrettait dans ces nombreux mois de relation chaotique. Mais elle était comme ça Isolde, impulsive, colérique, du genre à démarrer au quart de tour sans se donner la peine de réfléchir. On l’attaquait, elle répliquait avec toute la hargne qu’elle possédait et forcément, des fois ce n’était pas la meilleure chose à faire. Clairement, si elle pouvait remonter le temps et changer les choses, ce soir-là en particulier, elle l’aurait laissé dire ce qu’il voulait et elle serait allée le prendre dans ses bras pour lui apporter au moins un peu de réconfort entre eux et sans doute que ça aurait changé beaucoup de choses entre eux deux.

Y en avait d’autres, des fois comme ça, où elle savait qu’elle s’était énervée beaucoup trop vite parce que c’était comme ça qu’elle fonctionnait. Il pouvait au moins se dire qu’il n’était pas le seul à avoir subi cet aspect de sa personnalité. Si elle faisait souvent les louanges de son père, ça ne voulait pas dire que leur relation avait toujours été au beau fixe. Lui, aussi, il s’était mangé des répliques chargées de hargne dans la tronche dès que sa fille avait été ne serait-ce qu’un peu vexée. Elle avait dit des trucs à son père qu’elle espérait vraiment de jamais entendre dans la bouche de Clara ou de cet enfant qui grandissait au fond de ses entrailles. Elle savait qu’elle avait eu tort, qu’elle avait mal agit tellement de fois dans sa vie qu’elle n’oserait même pas se mettre à rédiger sa liste, tant cette dernière lui semblerait longue. Pour ce soir au moins, alors, elle espérait pouvoir faire les choses un peu mieux. Elle voulait être capable de ne pas balancer des répliques chargées de venin qu’elle finirait par regretter, tôt ou tard. Alors, il avait bien fait d’aller chercher sa voiture, de prendre son temps sous la douche ou de filer dehors le temps qu’elle s’occupe de Clara. Le temps et la distance, elle avait au moins permis de ne pas la faire exploser tout de suite et de la pousser à réfléchir assez pour qu’elle arrive à se convaincre qu’elle ne le ferait pas ce soir. Elle était rentrée alors, pour se poser sur le canapé où elle ne savait pas vraiment quoi faire, à part attendre que le temps passe et que Cesare la rejoigne. Elle se redressa sur le canapé en le voyant débarquer. « Ouais, ça va, je vais bien. Et toi ? » Elle allait bien, elle était inquiète pour lui, angoissée à cause de cette ambiance entre eux deux, mais elle restait quand même relativement relaxée comparée à tout ce qu’elle avait pu ressentir quelques heures plus tôt quand ils avaient été dans la voiture. Elle haussa les épaules avant de lâcher un léger soupire, alors qu’elle ramenait ses jambes sur le canapé pour s’asseoir en tailleur. « J’aurais fini par savoir de toute façon. » Alors ça c’était inévitable, peu importe l’heure à laquelle elle aurait été mise au courant, dans le fond, ça n’aurait pas changé grand-chose de son côté, quoi qu’au moins, si ça avait été lui qui l’avait appelée elle aurait eu moins l’impression qu’il ne voulait pas la voir. « Alors, je sais pas. Peut-être que comme ça, tu as au moins évité l’arrivée massive de mecs bourrés qui auraient fini par te gerber dessus. » Passé une certaine heure, y avait de plus en plus de mecs bourrés en garde à vue et donc, de plus en plus de risque de se retrouver à se faire gerber dessus. « T’as au moins échappé au vomi de clodo. Le reste, nous, c’était inévitable. » Quelle que soit l’heure ou le temps qu’il aurait pu passer derrière les barreaux, la façon dont elle aurait appris ça, ils se seraient forcément retrouvés au bout d’un moment à devoir se confronter l’un à l’autre. Est-ce que c’était mieux comme ça ? Parce qu’ils avaient eu le temps de plus ou moins cogiter chacun dans leur coin ? Elle ne savait pas trop, de toute façon, c’était trop tard pour changer le déroulement de cette journée.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 19:44



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Dans la plupart des souvenirs qu’il gardait, Cesare, des mois chaotiques durant lesquels Isolde et lui s’étaient fait la guerre, il n’en restait presque que des regrets, bien plus tangibles que la hargne qui avait pu les habiter, à l’époque. Il voulait bien croire, pourtant, que parfois, rester muet et encaisser les attaques d’Isolde avait relevé de la prouesse, et qu’il aurait presque mérité une médaille pour ça: elle n’avait pas mâché ses mots, tout autant qu’il n’avait pas bougé de ses convictions pendant un moment, gardant ses secrets soigneusement verrouillés dans sa tête. Saufs, comme Aria. Peut-être bien que perdre Isolde avait été ce qu’il méritait pour ce qu’il avait fait; le DeMaggio s’était fait à cette idée dès le tout premier soir - il aurait été bien con de croire qu’il pourrait faire sauter cet entrepôt, et trouver un moyen de reconquérir le coeur d’Isolde, comme si de rien n’était. Il n’avait tout simplement pas essayé, alors, et la jeune femme avait poursuivi son chemin avec ses assurances: l’histoire, ironiquement, aurait pu se terminer là. Et combien de choses seraient différentes aujourd’hui, s’ils s’étaient vraiment contentés de ça? Si Isolde n’avait pas été enceinte de Clara? Si-... si Aria n’était pas morte? Si Anthea n’avait pas été tuée, aussi? C’était indéniablement déprimant d’voir les choses comme ça - de considérer leurs rares moments de trêve comme des souvenirs qui avaient au moins eu le mérite de tourner des drames, en quelque-chose qui pouvait être un tant soit peu cher à leur coeur. Quoique; en soit, Cesare n’avait rien récolté d’autre qu’une solitude encore plus mordante, après la mort d’Aria. Pendant des mois et des mois. Peut-être avait-il tout simplement mérité d’attendre aussi longtemps, peut-être avait-il eu besoin de tout ce temps; ou peut-être était-ce juste comme ça. Mais sans ça, Isolde n’serait jamais venue jusqu’à sa chambre de motel, ils n’se seraient jamais disputés, elle n’aurait jamais eu ses premières contractions juste devant lui, et ils ne seraient jamais allés à l’hôpital ensemble. Peut-être que dans d’autres circonstances, Cesare aurait juste compté les mois dans sa tête; un beau jour il aurait réalisé que la Saddler avait accouché, mais qu’elle n’s’était de toute manière pas donnée la peine de le prévenir, parce qu’il l’avait accusée d’avoir fait quelque-chose qui avait précipité la mort d’Aria, un soir comme ça. Et parce qu’elle s’en était parfaitement contentée, elle, de leur situation. C’était comme s’il était impossible d’avoir une relation équilibrée et saine à Radcliff, C’était comme si tout était de la faute de l’endroit dans lequel ils se trouvaient. Peut-être, pas exclusivement, après tout. Lui, en tout cas, il avait bien du mal à n’pas être objectif de ce point de vue-là. Combien de fois, alors, avaient-ils laissé la colère parler pour eux? Combien de fois n’avaient-ils pas eu l’opportunité de faire mieux que ça, de s’rattraper ou de panser les plaies que ça leur avait causé? Au bout d’un moment, le DeMaggio n’savait plus ce qui avait été résolu, ce qui ne l’était pas, ce qui hantait encore son crâne avec des remords ou des rancoeurs, et ce dont il avait fait son deuil. Difficile alors, de savoir à quoi s’attendre pour ce soir: des deux côtés de cette situation, d’ailleurs - peut-être que, même s’ils ne le savaient pas encore, ils pouvaient tous les deux s’accorder sur le fait qu’aujourd’hui, tout ça, avait frappé comme une surprise déstabilisante à souhait.

L’introspection, c’n’était pas trop son truc, au brun - et puis fallait bien admettre que l’incompréhension, la frustration, la hargne avaient été ses plus fidèles compagnes pendant bien longtemps. Il avait juste cru que ça s’envolerait lentement mais sûrement avec Isolde - que ‘choisir’ sa vie serait différent. Mais c’était compliqué, et moitié moins satisfaisant qu’il ne l’aurait cru. Maintenant, il n’savait plus à quoi il rimait - et force était de constater qu’il n’était jamais trop loin de devenir, en plus du reste, un mauvais époux qui transformerait leur mariage en un champ de souvenirs amers, et un mauvais père, sûrement, pour d’autres raisons qui viendraient bien assez tôt. Sa réponse alors, en un soupir à la question de la jeune femme, s’exprima pour lui-même: est-ce qu’elle se sentait vraiment le besoin de lui demander s’il allait bien, comme si la réponse pourrait un tant soit peu la surprendre? Peut-être que s’il disait que ouais, ils passeraient à autre chose - ne l’avaient-ils pas souvent fait, déjà? Pris dans ses propres pensées, il ne sourit qu’à moitié, pour lui-même, d’un air contrit à l’humour de la jeune femme. Peut-être n’était-ce pas censé être de l’humour, après tout. Il n’avait certainement pas pris en considération les gens bourrés qui viendraient au bout d’une heure quelconque dans la soirée. A vrai dire, même s’il s’était encore laissé du temps, il n’s’était pas non plus imaginé disparaître pendant quarante-huit ans sans donner de nouvelle; conclusion à laquelle Isolde semblait être arrivée toute seule, quoiqu’il en soit. « J’suis désolé » il dit enfin, fixant ses mains posées sur ses genoux, « j’voulais pas t’inquiéter. » ça ressemblait presque aux excuses qu’il avait servi à son père, chargées d’une fausse politesse, quand il s’était absenté trop longtemps au goût de celui-ci. Ou comme les fois où il avait passé la nuit avec Isolde, et qu’il avait dû couvrir ses traces. Et voilà, peut-être bien que ça voulait dire que le problème était résolu du coup; c’était du moins comme ça que tous les problèmes avant avaient été résolus. Cesare, il ne parvint pas à faire mieux que ça, il ne parvint pas à puiser en lui-même la capacité d’avoir une quelconque autre phrase. Il serra les dents, au contraire, les yeux dans le vide; balancer la balle aux chiens avait plus aidé, presque. Mais au moins, peut-être que ça, ç’avait aidé Isolde.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 21:23


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Y avait probablement personne sur terre qui pouvait prétendre pouvoir jeter un coup d’œil en arrière, sur son passé et dire qu’il n’avait pas le moindre regret. Même quelqu’un de particulièrement heureux, quelqu’un qui semblait tout avoir réussi dans sa vie, avait forcément des souvenirs dans un coin de sa tête qu’il regrettait. Isolde, elle se sentait heureuse, dans sa vie en ce moment, avec Clara, avec Cesare, avec ce bébé qu’elle portait, mais y avait encore et toujours tout un tas de trucs qu’elle aurait voulu pouvoir faire différemment et des trucs qu’elle regrettait de ne pas avoir fait. Elle savait aussi que la plupart de ses regrets, c’était des petits bouts d’histoire qui l’avait conduite là où elle en était. Ouais, elle n’avait jamais fait son roadtrip à travers le pays, pour aller voir tout ce que la côte ouest des Etats-Unis pouvait représenter. Elle n’avait pas non plus fait de brillantes études d’art et n’était pas à la tête d’une belle galerie à New-York ou n’importe quoi qui pourrait ressemblait de près ou de loin à ça. Mais elle avait rencontré Cesare, ils avaient eu une fille, ils s’étaient mariés et ils attendaient leur deuxième enfant, alors peut-être qu’elle avait eu raison de ne pas se barrer à New-York ou n’importe où ailleurs, parce que si elle l’avait fait, elle n’aurait pas tout ce qu’elle avait là. Au moins, quand elle voyait le monde comme ça, les regrets, ils étaient déjà plus supportables. Même la mort de son père, quand elle raisonnait comme ça, ça lui semblait un peu moins douloureux au fond de son cœur. Après évidemment, y en avait d’autres, de ceux qui lui faisait se dire qu’y avait tellement de chose qu’elle aurait pu faire mieux, pour elle, pour Cesare, pour Clara. Y avait tellement de décisions qu’elle aurait voulu gérer différemment et qui auraient pu rendre les choses tellement différentes, peut-être en mieux pour eux et quand elle y pensait, ça faisait mal, s’était énervant, elle se disait qu’elle était vraiment la fille la plus conne du monde. Mais elle arrivait aussi à se dire que de toute façon, il était trop tard pour changer ça, mais jamais trop tard pour faire les choses un peu mieux.

Même avec cette idée en tête, elle savait très bien qu’elle continuait de se planter, peut-être dans les trois quarts des décisions qu’elle pouvait prendre au quotidien, de toute façon, elle n’était pas parfaite et elle ne le serait jamais. Alors, si elle s’était plantée récemment, aux yeux de Cesare, elle était prête à l’entendre et de faire en sorte de ne pas continuer dans cette voie-là. Il suffisait qu’il lui dise et elle ferait de son mieux. Et elle savait bien que c’était pas non plus le point fort de Cesare tout ça et elle ne pouvait certainement pas le lui reprocher, c’était pas comme s’il avait eu une vie idéale dans laquelle on lui avait appris à ne rien garder pour lui, à dire ce qu’il avait sur le cœur, parce que ressasser les mêmes trucs, encore et encore c’était pas bon. Dans sa famille, sans doute qu’avoir des sentiments, des doutes, des problèmes, ça avait ressemblé à un genre de faiblesse, là où il semblait que les hunters étaient formatés comme des robots. Alors peut-être que ça pouvait expliquer son comportement de ce soir et que c’était pas juste parce qu’il avait craint qu’elle s’énerve contre lui qu’il n’était pas venu vers elle, mais juste une question d’habitude. Alors sans doute qu’il faudrait qu’elle lui dise plus souvent, que s’il en avait besoin, s’il avait quelque chose à dire, elle, elle était là et elle n’allait pas juste l’envoyer balader comme ses parents auraient peut-être pu le faire. Elle ne savait pas trop Isolde, elle, elle était du genre à dire tout ce qu’elle pensait sans vraiment prendre de pincettes. Elle n’était en revanche pas douée pour interpréter les non-dits, ça elle le faisait toujours mal alors, tout ce qu’elle pouvait faire maintenant, c’était probablement écouter tout ce que Cesare pouvait avoir à dire et tout ce qui pouvait aller mal pour lui, parce qu’elle n’avait de toute façon, pas eu besoin de son soupire à sa question pour comprendre que ça n’allait pas. « Ça va, t’en fais pas. » Pour l’instant, en tout cas, elle ne pouvait quand même pas promettre qu’elle ne se mettrait pas à paniquer si un beau matin les flics devaient frapper à la porte pour arrêter Cesare, mais pour l’instant, il était là avec elle, alors le reste, ils verraient plus tard. « Je sais. » Evidemment qu’elle savait qu’il n’avait pas fait tout ça juste parce qu’il avait la volonté de l’inquiéter, heureusement, elle n’avait jamais pensé le contraire. « J’sais que c’est pas un réflexe pour toi de parler de c’qui va pas et après tout ce temps à toujours tout garder pour toi, je sais si ça changera un jour. » C’était pas une critique, juste un constat, il était comme ça depuis bientôt trente ans, c’était relativement tard pour essayer de changer ça. « Mais, tu peux pas tout garder pour toi, comme ça. Et j’sais aussi qu’un jour, je suis venue vers toi et que tu avais l’air tout ronchon dans ton coin et que pourtant, t’as fini par me parler. » Et ça avait pris le temps que ça avait pris, mais bon, ils avaient démarré leur histoire comme ça, alors si ça devait prouver quelque chose, c’était qu’il pouvait lui parler et après elle avait peut-être détruit tout ça en l’envoyant balader encore et encore. Peut-être que du coup, il avait encore plus de mal à s’ouvrir maintenant, parce que l’une des rares personnes à qui il avait réussi à parler avait fini par lui reprocher chaque mot qui pouvait sortir de sa bouche. « Alors, c’est que ça doit pas être complètement impossible. » Elle se décala sur le canapé pour se mettre juste derrière lui. « Peut-être que t’as juste besoin de te détendre un peu, pour commencer. » Elle n’avait au moins, pas besoin qu’il lui précise qu’il était tendu en plus de tout le reste. Elle ne pouvait pas deviner ce qu’il avait dans la tête, elle ne pouvait pas lui crier dessus jusqu’à ce qu’il lui parle, mais elle pouvait au moins l’aider à se détendre et à savoir qu’il pouvait lui parler sans risque de déclencher la troisième guerre mondiale. Elle laissa retomber ses mains contre ses épaules, pour commencer à le masser doucement. En d’autres circonstances, elle aurait pu retirer ses fringues, certaine qu’elle pouvait trouver un moyen de le détendre comme ça, mais c’était pas franchement le bon moment pour ça. Elle n’avait de toute façon pas l’intention d’éluder le problème comme si ça n’avait pas d’importance. Ça n’allait pas dans la vie de Cesare, alors évidemment que c’était important et qu’elle voulait trouver un moyen de l’aider. « Tu peux me dire tout ce que veux. » Et il pouvait aussi commencer par ce qu’il voulait, que ce soit sur elle, sur le quotidien, sur cette idée débile de retirer les lacets des mecs qu’on foutait en garde à vue. Fallait bien commencer quelque part, après tout, la première fois qu’elle était allée lui parler, elle n’avait certainement pas attendu de lui qu’il lui balance le pourquoi du comment il était là. Ils avaient commencé avec toutes les banalités d’un début de conversation et ça les avait mené loin quand même, malgré les problèmes, les complications. Ils étaient partis de rien et ils étaient mariés maintenant.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeLun 5 Juin 2017 - 23:00



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C’était ironique, clairement pour Cesare, de découvrir au combien il se sentait seul, alors même que rien dans la situation autour de lui, ne prêtait à un tel sentiment. Il était plus entouré que jamais, plus aimé qu’il n’l’avait jamais été; et aussi souvent qu’il se sentait vivre de ça, d’autres instants suivaient, amers, où il réalisait que l’opposé existait aussi, dans sa vie. Et c’n’était de la faute de personne; c’n’était du ressort de personne de réparer quoique ce soit de cette condition: comment le pourraient-ils? Le DeMaggio n’aurait jamais imaginé, en tout cas, que la phrase type qu’il avait si souvent dite à Isolde, du genre «tu peux pas comprendre, de toute manière», n’finisse par devenir un genre de problème dans son crâne à lui, et par extension, presque, entre eux deux. Sa méfiance rudement acquise, à coup de trahisons et de déceptions, était désormais l’objet d’un genre de moquerie sans arrière-pensée particulièrement cruelle: Cesare n’sympathisait pas facilement avec les autres, il n’ouvrait pas sa porte à n’importe qui, il n’voyait pas l’étranger comme un potentiel allié. Sa famille avait été son allié - quelle ironie, il se rappelait, quand il réalisait au combien sa famille s’était elle-même complètement détruite. Peut-être que ça tout simplement aurait dû lui remettre les pendules à l’heure, et au moins le pousser à essayer d’étendre son esprit aux autres. C’était plus difficile qu’il ne l’aurait imaginé, pourtant: probablement que n’importe qui, ayant un boulot depuis des mois comme lu, aurait au moins fait l’effort de sympathiser avec ses collègues, d’essayer ou même d’envisager cette possibilité. Cesare était sans conteste le plus exécrable des types du garage - pas particulièrement de mauvaise humeur, il n’était pas muet non plus, mais l’épaisse cloison qui l’avait toujours séparé du monde, elle était omniprésente. Elle se dépeignait parfois d’une indifférence incontrôlable sur son visage, face à ce que les autres pouvaient lui raconter: quand une parfaite inconnue lui parlait de ses malheurs, il était surtout rappelé par le fait qu’il y avait des gens, vraiment, dehors, pour qui de telles petites choses étaient littéralement la fin du monde. On disait de lui qu’il était professionnel et efficace, sans conteste les fausses-qualités pour dire qu’il était concis et déterminé à faire vite les choses pour n’pas qu’on lui traine dans les pieds pendant trop longtemps. Cesare, il n’voyait pas en quoi c’était un défaut, lui; les autres ne comprendraient pas sa vie, les autres ne comprendraient pas ses choix et puis de toute manière, s’ils devaient savoir à qui ils avaient affaire, les autres lui jetteraient probablement la pierre et souhaiteraient le voir aller en taule plutôt que de faire ami-ami avec lui. Peut-être pouvait-il aller appeler ça un «commun accord», fait d’avance et par lui tout seul, pour au moins s’éviter de s’prendre dans la gueule des reproches, des jugements, des ‘visions du monde’ bien précises, dont il n’avait pas besoin. C’était-... c’était différent de quand il s’était senti vraiment toucher le fond; quand il avait eu la conviction de n’plus rien avoir à perdre: et si on s’mettait, à Radcliff, à le haïr assez pour aller jusqu’à le harceler, jusqu’à taguer sa voiture; et si ça devait littéralement déborder sur Clara? Ils étaient au Kentucky, après tout - il avait déjà eu du mal à faire partie de la société autour de lui à cause de ses racines latines, alors qu’est-ce qu’il en serait, s’il devait en plus être épinglé comme tueur de père en fils?

C’était tant mieux, alors, que Clara n’porte pas son nom; c’était trop risqué, trop dangereux, trop imprévisible - était-ce un tant soit peu normal, de ressentir ça, pour un simple nom? Il n’avait pourtant pas vraiment le choix: si son père savait où il travaillait, peut-être que c’n’était qu’une question de temps avant qu’il n’aille plus loin encore. Et une Clara DeMaggio-Saddler à la crèche, ça devait vite s’remarquer. C’était ça, la vie avec lui, la vie selon lui. Il se sentait prendre des précautions débiles, les imposer et étouffer tout l’monde avec, parce que-... Parce que quoi? Parce qu’il n’voulait plus être un tueur soudainement, comme si ça pouvait racheter tout ce qu’il avait fait? Parce qu’il voulait être un idiot de mécanicien antipathique, toute sa vie? Définitivement, il n’y avait pas besoin de chercher bien loin pour savoir c’qui le frustrait le plus - c’était lui-même, ces instincts incontrôlables qui brûlaient dans ses veines, rendaient le bonheur simple d’avoir une vie normale, totalement désuet, comme s’il était censé avoir plus ou être plus, comme s’il recherchait des louanges, d’il ne savait qui. Il était aussi frustré par lui-même, quand il remarquait une nouvelle employée à la crèche, et la sondait de la tête aux pieds comme un idiot, comme s’il pouvait lire à travers elle. Il s’frustrait aussi, de n’pas être capable de voir une pauvre fille abandonnée dans la rue avec des marques sur le visage, comme quelqu’un qui avait besoin d’aide et non pas une menace. Moralement parlant, qui auraient-ils été, s’ils n’l’avaient pas aidée? Si Isolde n’avait pas choisi de l’aider? Mais et si, et si, et si - et si elle n’avait pas été ce qu’elle avait semblé être? Si elle s’était attaquée à Clara? Si elle avait été payée par son père pour rôder autour de la maison jusqu’à attirer leur regard et leur compassion? Et si elle avait été une fervente chasseuse, soutenant Thaddeus Lancaster dans sa quête à la recherche de son siège de maire à nouveau? S’il avait laissé son imagination partir, il aurait presque pu se créer des images d’elle, en tueuse en série ou des conneries de c’genre. Pourtant, il en avait déjà vues, des femmes qui ne payaient pas de mine, des pauvres filles aux allures fluettes, meurtrières dès qu’elles avaient un couteau en main; alors avait-il vraiment tort? Isolde avait-elle tort? C’était ces mêmes instincts qui lui avaient fait ramener ‘Claire’, qui l’avait poussée vers lui, au tout début de leur histoire. Cette fois-ci, à la mention de la blonde vers ce passé lointain désormais, Cesare eut un sourire franc, qu’elle ne remarqua sans doute pas alors qu’elle était passée derrière lui. Évidemment que c’était vrai, ça; Isolde avait été la première, depuis Skylar, à vraiment s’intéresser à lui. Lui, lui. Pas le chasseur, pas le grand-frère qui volait au secours aux bons moments, pas l’ennemi ou le menace. Et bien souvent, elle s’était retrouvée face à ce qu’elle avait cru être un type distant, alors qu’il avait lui-même réalisé qu’il était surtout... une coquille vide. Vidé de sa substance quand il avait perdu la chasse et toutes les convictions qui allaient avec. Littéralement, ce soir-là après la mort d’Anthea quand ils avaient parlé des petites choses de leur vie, Cesare avait eu l’impression d’avoir fait le tour de tout ce qui faisait sa personnalité - il n’avait pas mentionné les vieilles lectures en grec ou latin ancien, mais maintenant, le mystère avait été résolu, aussi pour ça. « Est-c’que tu crois que j’suis fou? » il demanda, peut-être une question à sa propre conscience autant qu’à Isolde, comme si ses mains libérant les noeuds de ses épaules, aidaient aussi ses mots. Évidemment qu’Isolde répondrait facilement à cette question, c’n’était probablement pas la formulation idéale - alors avant qu’elle ne trouve ses mots, il rouvrit la bouche, lui. « Pas-... fou comme ça. Quand j’sors de cette maison, quand j’suis pas avec toi... Je sais pas qui croire, j’sais pas-... » peut-être n’était-il pas doué en vocabulaire, en fin de compte. Cesare haussa les épaules. « J’veux pas que Clara pense comme ça, un jour. Que-... ça déteigne sur elle. Alors que j’ai déjà l’impression d’faire tout n’importe comment, pour ça. » son père avait probablement été comme il était avec Clara, pour lui - au moins du point de vue sécurité. Il savait qu’il n’était pas allé à la crèche, lui: l’attitude qu’il avait avec les étrangers, celle d’un chien sauvage, c’était celle de son père aussi. Aria n’avait pas été comme ça, pourtant; et Aria était morte aujourd’hui. « J’sais même pas comment protéger qui que ce soit, autrement qu’comme ça... » ici à nouveau, il se sentait exposé. Il sentait que toute sa famille était exposée - à Rafael, à Insurgency, à Lancaster, et même à d’autres menaces qu’ils n’voyaient pas venir. A un an, sa fille allait être obligée de passer toute une batterie de tests pour être officiellement déclarée transmutante, et il n’pouvait rien faire contre ça. Il s’disait, Cesare, que pourtant, son père, aussi nul avait-il été, aurait trouvé quelque-chose à faire pour le protéger, lui.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Juin 2017 - 0:53


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Isolde, elle avait quand même eu la chance d’avoir une vie complètement normale pendant une grande partie de sa vie. Elle n’avait pas eu de mère, mais ça avait n’avait pas bouleversé son existence. Elle n’avait jamais connu sa mère alors ce n’était pas comme si ça pouvait représenter ce genre de traumatisme dont elle avait bien du mal à se remettre. Elle avait eu une vie tranquille et heureuse, Isolde. Son père, il avait pris soin d’elle et il l’avait éduquée de façon à ce qu’elle sache faire preuve de prudence sans pour autant considérer chacune des autres personnes comme des ennemis potentiels. Elle n’avait aucune difficulté à parler aux autres et quand bien même en principe elle ne confiait pas non plus toute sa confiance au premier venu, elle n’était pas complètement méfiante dès qu’elle s’adressait à un inconnu. Elle avait été protégée des dangers par son père, sans être complètement étouffée et mise à l’écart du monde. C’était quand il était mort que les choses s’étaient compliquées pour elle et elle ne pouvait pas dire qu’elle s’était complètement refermée sur elle-même, elle avait renoncé à des trucs, comme aux histoires d’amour, de peur de se faire encore blesser à confier son cœur à quelqu’un comme elle l’avait fait avec Bonnie. Mais elle était restée ouverte, elle avait même développé cette volonté d’aider les autres qui continuait de déborder sur sa vie, comme une nature dont elle n’arrivait pas à se défaire, même si à cause de ça, elle ramenait la première fille en danger chez elle. C’était pas habituel quand même. Y avait eu ce truc avec cette fille qui faisait qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher et même pour elle, ça semblait encore complètement fou. Mais elle n’arrivait pas à se méfier complètement des autres comme de la peste et peut-être qu’un jour, ça se retournerait contre elle, mais elle se disait que même ici à Radcliff, y avait trop de monde pour qu’on puisse catégoriser tout le monde comme un dangereux psychopathe.

Elle se doutait bien que Cesare, il avait dû être éduqué d’une façon totalement opposée d’elle. Parce que ça ressemblait bien à un truc de hunter ça, de vivre complètement coupé du monde et de ne faire confiance qu’à un minimum de personne choisi bien méthodiquement et qui probablement devaient ne s’apparenter qu’aux membres de la famille. Elle se disait bien que ça devait être compliqué pour Cesare alors, d’être balancé dans un monde comme ça, avec plein de gens, après avoir passé la plus grande partie de sa vie loin de tout ça. Elle l’avait bien vu à leur mariage, il n’avait eu qu’une liste très restreinte d’invités et il n’avait pas été très à l’aise, entouré de tellement de personnes, quand bien même ça avait été un petit mariage. Elle ne pouvait certainement pas le pousser à aller vers les autres, à leur faire confiance et à essayer de se faire des amis, il avait vingt-sept ans, quand même et non quelque chose comme six ans, le moment où les gamins faisaient leurs premiers pas à l’école. Y en avait d’autres des types pas forcément sociables qui s’en sortaient très bien dans la vie et sans avoir été élevé par des hunters complètement cinglés. Alors est-ce que c’était un problème le comportement de Cesare avec les autres ? Tant qu’il vivait bien avec ça, Isolde elle avait envie de dire que c’était l’essentiel et ceux qui auraient l’envie de le juger, ils étaient complètement idiots. Mais le truc, c’était de savoir, s’il vivait bien avec ça, Cesare. Sa question lui fit arquer un sourcil, à Isolde, alors qu’évidemment, elle ne le pensait pas fou, la surprise l’avait même coupée dans ses gestes. Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il expliqua d’avantage ses propos, alors qu’elle recommençait de nouveau son massage. « J’pense définitivement pas que tu sois fou. » C’était vraiment pas le terme qu’elle emploierait pour le designer. Elle, elle dirait qu’il était méfiant, prudent, pas très sociable, mais ça ne faisait certainement pas de lui un fou. « Le truc, c’est qu’on t’as pas appris à voir les autres autrement que des potentielles menaces et qu’après vingt-sept ans comme ça, c’est forcément compliqué de voir les choses autrement. » Pas impossible sans doute, sinon, elle, il ne l’aurait pas laissée entrer dans sa vie. « Pourquoi tu m’as fait confiance, à moi ? J’étais une étrangère aussi. » Pourtant, il avait bien dû lui faire confiance pour lui parler et encore plus pour tomber amoureux d’elle et ça avait pris son temps, mais il avait bien réussi à s’ouvrir à elle. « Peut-être que tu devrais juste arrêter de vouloir nous protéger d’absolument tout. » C’était probablement le sentiment le plus évident, elle le ressentait aussi Isolde quand elle regardait à Clara, elle jurerait qu’elle ne laisserait personne la blesser de quelque façon que ce soit, mais dans les faits, c’était pas possible, c’était juste une pression supplémentaire et le meilleur moyen justement d’étouffer Clara et de la cloisonner dans une existence qui ressemblerait à celle que ses parents lui avaient imposée, à Cesare. « Elle fera forcément confiance à quelqu’un qui la trahira un jour, elle se fera des amis qui disparaitront de sa vie et y aura bien quelques connards pour lui briser le cœur avant qu’elle rencontre le bon. » Elle connaitrait la tristesse aussi, les deuils, la colère, tous ces sentiments désagréables qu’elle ne souhaitait pas à Clara, mais qui étaient probablement essentielles pour forger une vie. « Si tes parents t’avais pas coupé de tout ça, peut-être que tu te poserais moins de questions aujourd’hui. Doit y avoir un juste milieu, entre les parents qui coupent leurs enfants du monde, que ce soit pour les protéger ou pour d’autres raisons, et ceux qui s’en fichent complètement de ce qui peut bien leur arriver. » Elle avait eu un père qui rentrait bien dans le juste milieu elle. Il l’avait protégée des vrais dangers, il avait donné sa vie pour sauver la sienne après tout, mais il n’avait pas pu l’empêcher de connaitre des déceptions, des trahisons, d’avoir le cœur brisé et c’était même lui, le premier à l’avoir précipitée dans l’une des plus grandes douleurs de sa vie, quand il était mort. Il ne l’avait pas protégée de tout et certainement pas en se méfiant de tous ceux qui l’entouraient et elle estimait qu’elle s’en sortait pas trop mal elle aujourd’hui.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Juin 2017 - 3:14



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Au quotidien, quand la vie tournait à toute allure et avait ses propres lois, accrochant l’esprit au présent, il était presque facile d’oublier tout ce qui pouvait aller au-delà. Parfois, c’était comme ça que les tensions minimes entre Isolde et lui se réglaient; grâce au temps majoritairement, et non pas parce qu’ils avaient développé, enfin, la technique idéale pour communiquer comme le couple parfait. Peut-être n’y avait-il pas de couple parfait, au fond; alors peut-être qu’il n’y avait pas de raison pour qu’aujourd’hui, Isolde se blâme elle-même pour les actions qu’il avait commises - et peut-être alors aussi, qu’il n’y avait pas d’mal à avoir des désaccords tenaces. Aussi étriqué d’esprit que ç’avait pu le faire paraître au tout début, Cesare avait été profondément réticent à savoir Clara dans une crèche: ce qu’il appelait aujourd’hui ‘cloisonnement’ dans sa famille, avait été nommé unité autrefois par les siens - il n’pouvait pas prétendre avoir eu une relation plus précieuse avec ses parents, parce que sa mère avait passé toute sa petite enfance (dont il ne se souvenait pas) à s’occuper de lui en digne mère au foyer. Mais dans sa tête, dans l’éducation qu’il avait reçue, ç’avait toujours été quelque-chose d’important: en suivant ce cycle, sa femme à lui aurait aussi été ‘destinée’ à rester à la maison avec les enfants, pendant au moins leur jeune âge. Et ainsi de suite - si sa mère et sa soeur avaient toujours eu un caractère fiévreusement autonome, Isabela avait toujours eu l’allure de la parfaite épouse. Pas toujours de la parfaite mère, dirait-il aujourd’hui, Cesare, avec toute la dose de perspective qu’il s’était brusquement pris dans la gueule: en comparaison de laisser ses enfants se faire taper en guise ‘d’entrainement’ alors même qu’ils étaient encore bien jeunes, laisser son enfant à la crèche pour une journée le temps d’aller travailler, n’était pas un crime des familles, si grave que ça. Le DeMaggio avait eu conscience de ses torts; et progressivement, la nervosité critique qu’il avait éprouvée à l’égard de tous ces inconnus qui s’occupaient de sa fille la journée, s’était lentement dissipée. Lentement. Et encore une fois, on pourrait presque dire que le quotidien, l’allure de la vie avaient eu quatre-vingt pour cent du poids dans son choix: il n’l’avait pas vraiment eu, le choix. S’ils voulaient entretenir leur famille, vivre dans cette maison, sans pour autant se serrer la ceinture comme des idiots, fallait bien qu’ils travaillent tous les deux. Cesare, il essayait; il essayait de s’accrocher à un job comme si c’était la chose la plus importante de sa vie, le but ultime pour être un chef de famille idéal - la vérité, c’était que chaque jour passé là-bas lui rappelait tout c’qu’il n’était pas. Et en plus, être mécanicien revenait presque à être totalement inutile à ses yeux; ç’avait été le choix sauf, le choix lâche, presque et maintenant, c’était comme s’il n’savait plus quoi faire de ses dix doigts. Ils avaient été si bien entrainés à la survie, à des gestes qui pouvaient sauver des vies, son esprit taillé pour la chasse, l’instinct, l’adrénaline. Qu’est-ce qu’il faisait, avec ses bagnoles hein? C’était malheureux, sans conteste, qu’il en soit à se sentir utile quand il pétait des gueules d’emmerdeurs, dix secondes avant de devoir s’laisser plaquer au sol par trois flics qui croyaient mieux faire que lui.

Sortir de la chasse avait été une bonne décision. Mais en agissant ainsi, il avait tout simplement tout lâché: son père n’avait pas dû le trouver très impressionnant ou effrayant dans ses menaces, avec sa clé à molette et ses vêtements tachés d’huile de moteur. Personne ne le trouverait plus impressionnant de la sorte, à jouer les papa et le mari transi d’une mutante; combien de temps avait-il, franchement, avant que ça n’se gâte trop pour lui? Évidemment qu’en gardant tout ça pour lui, il découvrait juste qu’Isolde n’pouvait pas comprendre ce qu’il disait - peut-être était-ce si difficile que ça pour elle, de se projeter dans une vie à laquelle elle n’avait jamais pensé, et avec laquelle elle n’avait jamais essayé de compatir. Après tout, pourquoi essayerait-elle de comprendre des gens qui avaient grandi pour devenir Rafael, l’homme qui avait tué son père, par exemple? « Les gens, ils étaient pas... des potentielles menaces. Ils étaient des menaces, tout court. » il admit, alors, dans un soupir; on lui avait appris à n’pas se fier aux apparences, quelles qu’elles soient, on lui avait appris à n’même pas totalement se fier à ses alliés, et à avoir une longueur d’avance sur eux, au cas où eux-mêmes décideraient d’avoir une longueur d’avance sur lui. On lui avait appris à poignarder dans le dos dans les cas extrêmes, on lui avait appris à totalement s’en détacher. Et pour le reste de l’humanité, les humains qui ne cherchaient rien de leur vie, on lui avait appris qu’ils n’étaient pas utiles, qu’ils étaient des pions parfois, ou des gens qui ne comprendraient jamais ce qu’ils faisaient. « Les gens qui étaient pas comme nous, ceux qui étaient pas prêts à nous tuer, alors ils prendraient c’qu’ils savaient, pour nous envoyer en taule. Les autres hunters, ils étaient des tueurs capables de tout. Comme nous. » et à petite échelle, son père et sa mère avaient été ses bourreaux pendant des années - les bourreaux d’Aria aussi, et il n’y avait eu que de rares liens sacrés pour essayer de changer les choses. Comme Skylar et lui; maintenant, il semblait que les parents de la blonde avaient surtout décidé de les laisser se côtoyer, dans l’espoir que la présence de Cesare ‘change’ leur fille mutante, d’une quelconque façon. Peut-être alors, que ses parents n’lui avaient jamais menti sur ça au moins; peut-être qu’il aurait toujours du savoir qu’ils se retourneraient contre lui et contre sa soeur, en un clin d’oeil, s’ils devaient être des transmutants. « Quand j’suis venu vers toi... j’avais plus rien à perdre. » plus de famille, plus de soeur, plus d’honneur - Bonnie lui avait bien fait comprendre qu’il ferait mieux de partir, sans crier gare et sans explication, s’il n’voulait pas que son secret soit dévoilé à toute sa famille. Il n’avait pas voulu voir la réaction d’Aria quand elle apprendrait qu’il était un dégénéré - ni celle de ses parents, évidemment. La frustration revint tendre son corps, le faire se redresser vaguement sous lui-même, les chairs douloureuses sous les attentions d’Isolde alors que les noeuds se formaient d’eux-mêmes trop vite. « C’est probablement... totalement con c’que j’dis... » après tout, c’était le résultat de son éducation de toujours, de sa vision des choses quand il avait été un hunter, alors forcément qu’il était censé avoir réalisé que c’était con, depuis un moment; il était censé avoir fait quelque-chose pour changer ça. Mais non, c’était plus fort que lui. « Radcliff aide pas vraiment... » avoua-t-il, incapable de mentir sur ça; entre Insurgency, Uprising, le Gunpowder Squad, les mamies qui se faisaient torturer à mort, les disparitions, les hunters, ceux qui kidnappaient Isolde pour la torturer, Rafael aussi imprévisible qu’une tornade changeante, étaient-ils vraiment capables de s’concentrer sur les potentiels, futurs, malheurs de cœur de Clara? Non, évidemment que leurs esprits allaient ailleurs - celui de Cesare en tout cas.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeMar 6 Juin 2017 - 13:03


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Isolde, elle aurait aimé avoir les réponses idéales à tous ce qui pouvait tracasser Cesare. Elle aurait voulu être capable de chasser ses doutes, ses craintes, ses peines en quelques mots, qu’il n’ait jamais à se retrouver dans l’état dans lequel il était aujourd’hui. Au moins, elle se disait que ce n’était pas un problème qui venait d’elle ou de leur couple, que chez les autres aussi, il ne devait pas exister de mot magique pour chasser tous les tracas. Ça faisait mal quand même, après tout, tout ce qu’elle voulait elle, c’était qu’il soit heureux Cesare et tout ce qui venait de se passer aujourd’hui, ça lui donnait l’impression d’échouer complètement. Elle se souvenait de ce qu’il lui avait dit, le jour de son anniversaire l’année dernière, qu’il n’était heureux que dans les moments qu’il passait avec elle, ces moments qui avaient été si rares à l’époque. Ça l’avait rendue triste déjà, de l’imaginer loin d’elle et malheureux et elle avait cru que ça irait mieux le jour où ils seraient ensemble pour de bon. Ils l’étaient maintenant, ils vivaient sous le même toit, ils étaient mariés, ils avaient Clara et bientôt un nouveau bébé, ils avaient tout pour être heureux. Personne ne pouvait l’être à chaque seconde de sa vie, jour après jour, sans doute, mais ce qu’il ruminait dans son coin Cesare, c’était pas ce genre de problème qui venait s’imposait à lui pour un temps plus ou moins long et qui finirait par disparaître, c’était plus quelque chose qui faisait partie de lui depuis tellement d’années que ça n’allait certainement pas passer du jour au lendemain. Elle ne savait pas quoi faire contre ça Isolde et y avait presque une partie d’elle qui se sentait coupable d’avoir eu une vie idéale pendant tellement d’années qu’elle ne comprenait pas forcément tout ce qu’il pouvait ressentir. C’était pourtant pas de sa faute à Isolde, si elle avait eu une éducation loin de l’horreur du monde des chasseurs.

Peut-être qu’elle ne s’était jamais vraiment donné la peine d’essayer de comprendre, elle s’était arrêté au fait qu’ils étaient des tueurs et elle avait souvent cru que c’était leur choix de vie, qu’ils auraient pu faire autrement, qu’après tout rien ni personne ne pouvait forcer quelqu’un à tuer quelqu’un d’autre. Elle se rendait bien compte qu’elle avait eu tort sur bien des points, depuis qu’elle était avec Cesare. C’était clair qu’elle n’allait pas se mettre à adorer les chasseurs à leur pardonner tous leurs torts, sans doute que même si Rafael se pointait devant elle pour lui dire qu’il avait été malheureux à souhait, maltraité par son propre père pour devenir ce qu’il était devenu. Après avoir connu ce genre de vie là, ça aurait dû le pousser à ne pas vouloir imposer ça à ses enfants. Au moins, c’était le cas de Cesare. Et rien que parce qu’il avait fait connaitre l’enfer à son fils, Rafael, il ne serait jamais pardonnable. Elle ne pouvait pas s’empêcher Isolde, de le détester un peu plus à chaque fois que Cesare il parlait de sa vie d’avant et évidemment, comme il avait tué son père, Rafael, ça ne l’aidait pas non plus dans l’estime d’Isolde. « Je suis désolée. » C’était pas de sa faute à Isolde, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir désolée dès qu’il parlait de tout ça. C’était pas juste pour lui et y aurait probablement jamais personne d’autre pour lui présenter ce genre d’excuse à Cesare. Il en méritait, il méritait tellement mieux que tout ce que ses parents lui avaient imposé. Elle se dirait même qu’il mériterait une femme qui serait capable de mieux comprendre tout ça et clairement, elle n’était pas sûre d’être à la hauteur. Elle pourrait bien lui masser les épaules autant de temps qu’elle le voudrait, c’était pas ça qui allait effacer tous les dégâts que ses parents avaient causés dans sa vie. « Malheureusement, je crois pas que quelques mois soient suffisant pour changer vingt-sept ans d’une vie. Peut-être que ça doit se faire sous forme d’étapes et qu’avant de faire confiance aux autres, t’as besoin de trouver qui tu es au-delà de ce que tes parents t’ont imposé. » Il n’était plus un hunter et pourtant, c’était ce qu’il avait été toute sa vie, se reconstruire, ça devait prendre du temps. Elle n’était pas non plus bien sûre qu’il soit fait pour être mécano. C’était peut-être une histoire de trouver sa place dans le monde avant de pouvoir s’ouvrir, au moins un peu à celui-là. Elle n’en savait rien Isolde, elle avait juste l’impression d’être la pire aide au monde, là et pourtant, elle avait vraiment envie de pouvoir faire quelque chose pour lui. « Personne ne viendra jamais nous arracher à toi. Le monde peut paraître hostile et dangereux, mais j’te promets que ça arrivera jamais. » Peut-être que d’un point de vu pragmatique, c’était le genre de promesse qu’elle était incapable de tenir, parce qu’elle ne connaissait pas l’avenir et que tout pouvait arriver, mais elle avait la volonté d’y croire, sans être bercée dans un optimisme flouant sa vision du monde, c’était ce qu’elle voulait pour sa vie, pour leurs vies et si elle se mettait à penser qu’elle risquait de mourir à chaque seconde de sa vie, elle finirait complètement cinglée. « Non, ça l’est pas. » Elle répondit bien vite à sa remarque. Evidemment que c’était pas con ce qu’il disait. Il parlait de lui, de ce qu’il ressentait de ce qu’il était, alors non, c’était pas con. Pour sûr, elle mit plus de temps à retrouver ses mots quand il évoqua Radcliff, ses mains s’en trouvant soudainement paralysée contre les épaules de Cesare. Ça aussi c’était de sa faute à elle. C’était elle qui les avait ramenés ici. « Peut-être qu’on devrait partir, alors. » Elle avait eu l’impression qu’elle avait pris une éternité avant de répliquer. Peut-être le temps de faire le tri dans le pourquoi elle s’accrochait à cette ville, pour finalement réaliser que dans le fond, elle ne servait pas à grand-chose. Ça faisait presque un an qu’elle avait maire et qu’est-ce qui avait changé ? Tous les hunters qui avaient été arrêtés, ils étaient de nouveau libres. Y avait encore des morts, des disparitions, des problèmes qu’elle ne savait pas comment gérer, alors peut-être qu’au final, elle ne servait juste pas à grand-chose ici.
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juin 2017 - 16:34



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Très vite, trop vite à son goût, Cesare avait la sensation de découvrir que peu importaient ses efforts, se détacher de sa vie passée relevait de l’impossible. Il était toujours un DeMaggio, et pour cela, il gardait chaque souvenir de son autrefois, ancré dans sa mémoire: il semblait même que comme une onde de choc insidieuse, toutes les décisions qu’il prenait étaient motivées par ce même jadis dicté par ses parents, par la chasse ou par les préceptes qu’on lui avait enfoncés dans le crâne. Choisir pour à tout prix faire différemment de ce qu’il avait connu, était après tout, une façon de laisser son passé choisir pour lui; quand est-ce qu’il pourrait enfin se targuer, alors, d’avoir su se détacher de l’influence de ses parents et de la ‘cause’, pour faire sa vie indépendamment? Peut-être que ce serait toujours impossible, murmurait une voix dans son crâne depuis bien longtemps: il avait cru qu’elle finirait par s’évaporer progressivement, à mesure que le quotidien avec Isolde ferait sens et lui apporterait du bonheur. Pourtant, c’était plus compliqué que tout ce qu’il avait pu imaginer. Il n’pouvait pas changer vingt-sept ans d’habitude en quelques mois, c’était ce qu’il s’était souvent dit, en effet; mais qu’est-ce que ça pouvait vouloir dire, pour le reste? Est-c’que ça voulait dire que forcément, il était voué à répéter les mêmes erreurs que ses parents, consciemment ou non? Est-c’que ça voulait dire qu’il finirait forcément par revenir vers la chasse, vers le meurtre, pour une raison ou une autre, parce que ç’avait désormais été inscrit dans son être comme une marque indélébile? Il n’était pas passé loin aujourd’hui, après tout; quelles qu’aient pu être ses intentions, elles avaient forcément été ternies par la violence de ses actes, et les conséquences de ceux-ci. C’était, somme toute normal alors que ce soit ça qui semble semer une discorde à nulle pareille entre Isolde et lui - trop souvent, plus souvent qu’il n’pourrait l’avouer, Cesare de toute manière, il n’savait pas ce qu’il faisait. Il n’savait pas si en un an et quelques il pouvait commencer à croire qu’il serait un bon père pour Clara, durant toute sa vie, quoiqu’il advienne - apte à la protéger sans l’étouffer, apte à lui laisser faire ses choix sans pour autant qu’elle n’en souffre. Était-il supposé accepter cette éventualité, en tant que parent? D’après les dires d’Isolde, il semblait bien, ouais; pourtant, aux dernières nouvelles, il avait cassé la gueule de tous les mecs qui avaient un jour blessé sa soeur, et chez les siens, vengeance avait souvent eu des allures de justice que personne d’autre n’offrirait jamais. Tout ça semblait anodin en ce moment, alors qu’ils en étaient encore à doucement en rire avec un genre d’ironie - Cesare n’était pas le genre de papa-gâteux et avenant qui papotait de tout et de rien avec les gens qu’il croisait à la crèche, et qui, soit disant, avaient quelques points communs avec lui, parce qu’eux aussi, ils avaient des mômes. Faire la discussion n’était clairement pas son talent premier; et c’était comme tout l’reste - qu’avait-il à dire aux autres? Là où leurs préoccupations allaient déjà à des choses totalement triviales, lui, il avait, tournoyant dans son crâne, des pensées complètement folles. Est-ce que Clara était une transmutante? se demandait-il trop souvent; ils en auraient la réponse d’ici quelques mois à peine, et comme des moutons impuissants, Isolde et lui n’auraient rien d’autre à faire qu’à se plier à la législation, et laisser des médecins prélever du sang à leur fille d’un an à peine, pour disséquer ses gênes et l’afficher aux yeux de toute la société. Et pour quoi faire? A quoi ça servait? Le DeMaggio n’avait jamais appris à avoir foi en l’humanité et en les autres, alors forcément, son imagination allait vers les pires scénarios possibles et imaginables.

Et il n’avait pas forcément l’impression d’avoir tort, en pensant ainsi: le monde en tout cas, n’faisait que lui prouver raison, plus souvent qu’ils n’étaient tous prêts à l’admettre. On lui avait dit que le monde extérieur, allié ou ennemi, était dangereux. Et ses propres parents avaient torturé sa soeur pendant des mois, ses propres parents l’avaient menacé lui, des hunters avaient tué Aria, et quelques semaines plus tôt, des transmutants avaient tabassé la femme qu’il aimait, celle qui pourtant, avait déversé tant d’efforts à les protéger. Il soupira alors aux excuses présentées par la blonde - de quoi est-c’qu’elle s’excusait, franchement? De un, c’n’était pas sa faute. Et de deux, il en arrivait presque à se dire que dans toutes les choses que sa famille lui avait inculquées, celle-ci était probablement la philosophie la plus vraie de toutes. Plonger dans son crâne pour voir au combien l’influence de ses parents et de sa famille continuait de proliférer là-bas, était de toute manière frustrant et effrayant à souhait. Les yeux dans le vide, Cesare s’en retrouva à vaguement signer négativement de la tête, avant de passer ses doigts le long des lignes creusées sur son front. Indéniablement, il n’pouvait s’empêcher de penser que c’était une bonne chose, pour Isolde au moins, qu’elle n’puisse que compatir sans forcément comprendre, ou étendre ses pensées plus loin que des idées déjà faites. Au moins, ça voulait dire qu’elle avait eu une meilleure vie que lui - fondamentalement, il pouvait se contenter de ça, surtout quand pesait sur sa conscience toute l’implication de sa famille à lui, dans ses malheurs à elle. Ce serait impossible de toute manière, pour lui de trouver quelqu’un à même de tout comprendre de sa vie, ou des choses qui tournaient dans son crâne. Il n’avait pas besoin d’être compris et validé dans sa façon de penser, de toute façon; c’qu’il recherchait auprès d’Isolde, c’n’était pas ça - au contraire, c’était toutes ces choses qu’il n’avait jamais eues dans son passé, la tendresse, la compassion, la douceur, le privilège de pouvoir baisser les armes. Il savait, au moins, que dans ces moments-là, tout jugement acerbe s’évaporait de l’esprit de la jeune femme, et il ne restait que son coeur - bien plus que ce que beaucoup d’autres lui avaient offert par le passé. On pourrait dire que son père, après tout, il serait capable de comprendre; Rafael et Cesare avaient, dans certains aspects de leurs choix, eu la même vie, et c’était bien ce qui poussait trop souvent le brun à craindre que sa route, quelle qu’elle soit, ne fasse que faire un détour avant de le ramener droit vers la chasse. Son père avait essayé de devenir quelqu’un d’autre; mais il avait échoué, et il s’était plus profondément que jamais enfoncé dans la chasse, après ça. Quelques mois n’étaient clairement pas suffisants pour réécrire l’histoire, non; mais combien d’temps le serait? Allait-il devoir attendre vingt-sept ans encore, pour ça? Il avait, après tout, simplement l’impression de n’pas du tout savoir qui il était, en dehors de sa famille ou de ce qu’il éprouvait pour Isolde - et ça encore, c’était comme si ça n’avait pas été un choix - plutôt une tournure des choses inattendue, créée par son coeur et les sentiments qu’il avait pour elle. Lâchement, si l’amour n’était qu’une question de choix, il n’aurait jamais choisi d’aimer Isolde - ça lui aurait facilité la vie, et ça aurait au moins évité bien des souffrances à la jeune femme. C’était curieux, quand même, le milieu entre acceptation, voire même un manque total de regrets, et des ‘et si’ qui le torturaient complètement. Il n’pouvait pas réécrire tous les pans d’histoire durant lesquels il avait trahi Isolde, blessé Isolde - il n’pouvait que les regretter. Pourtant, il lui avait demandé de l’épouser, ils s’étaient mariés, ils s’étaient accrochés l’un à l’autre avec autant de force que ça. « A chaque fois que j’ai l’impression d’avoir passé une ‘étape’, j’fais trois pas en arrière. » il dut bien reconnaître, peu désireux de cacher ses doutes à Isolde - ils étaient là pour parler, après tout. Aujourd’hui n’avait été qu’un exemple; il y avait aussi eu près de deux ans plus tôt, quand il s’était dit qu’il pourrait juste l’aimer, juste être heureux comme ça, avant que ses parents ne débarquent pour lui faire exploser cet entrepôt rempli de gens. Combien d’pas en arrière avait-il, avant de perdre Isolde, perdre Clara, et perdre totalement le contrôle sur sa vie? Ce soir n’avait pas été mieux que toutes les autres fois - s’retrouver en cellule, clairement, ça n’avait pas grand-chose à voir avec le type qu’il essayait de devenir. Rien que la phrase d’Isolde, elle ne put pas le berner - au contraire, elle lui arracha un ricanement torve, critique sans doute; « Tu devrais savoir que j’suis la dernière personne qu’tu peux convaincre avec des phrases pareilles... » dit-il, non sans une once d’amertume dans la voix; il n’comprenait pas pourquoi elle essayait de jouer cette carte-là avec lui - combien de fois est-ce qu’ils avaient frôlé la catastrophe? Combien de fois avait-elle vraiment failli mourir? Y avait-il déjà eu des gens, comme Demelza, qui avaient parlé de Clara, menacé la sécurité de Clara d’une quelconque façon? Non, c’n’était pas en quelques mois - surtout pas les quelques mois qu’ils avaient eux connu - qu’il pourrait changer, alors pourquoi est-c’que soudainement, elle essayait d’endormir ses craintes si légitimes, avec des bons mots qui n’avaient aucun sens? Peut-être qu’ils devraient partir, alors; Cesare n’allait certainement pas discuter ce point-là - ils l’avaient déjà dit, et il paraissait que c’était encore, quelque-part, un engagement pour leur futur. Qu’c’était juste qu’Isolde n’était pas prête, là maintenant. Une impression encore évidente, dans l’air déjà, et dans les réactions de la blonde, jusqu’à la façon dont ses mains s’étaient arrêtées contre ses épaules. Plus ils voyageaient dans le monde, plus il avait l’impression que la merde n’était concentrée qu’à Radcliff - Cesare deviendrait un hypocrite, s’il devait s’mettre à discuter la phrase qu’elle venait de lancer. Il resta silencieux trop longtemps lui aussi, alors, pourtant incapable de prendre cette phrase comme une réelle opportunité, ou une possibilité vraie, fournie par Isolde elle-même. « C’est pas en m’accrochant à ça que j’vais savoir ‘qui j’suis’. » s’il devait attendre qu’ils quittent enfin Radcliff pour espérer avoir un certain contrôle, et un quelconque sens de sécurité sur sa vie, alors ils étaient mal barrés, clairement. Et déjà, la conversation tournait sur des ‘si’, et des ‘peut-être’ trop lointains, trop incertain, pour que ça serve à quoique ce soit.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Juin 2017 - 18:41


no disaster can touch us anymore.
cesare demaggio & isolde saddler.

Elle avait peut-être été douée pour aider les autres transmutants Isolde. Ceux qui étaient paumés parce qu’ils ne savaient qu’à peine ce qu’ils étaient en train de traverser, de devenir et qui n’avaient clairement pas le temps de remettre de l’ordre dans leurs pensées avant de se retrouver poursuivis par toute une troupe de hunters qui voulaient les exterminer. Elle avait été comme eux Isolde, à une époque, perdue, parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle était en train de devenir, elle ne savait pas ce que cette mutation dans ses veines faisait d’elle. Elle avait eu des doutes, des questions, des craintes et c’était son père qui s’était chargé de calmer tout ça en lui disant que tant qu’elle savait ce qu’elle valait, ce qu’elle pouvait faire et qu’elle ne s’en servait pas de la mauvaise façon, elle n’avait aucune raison de craindre ce qu’elle était. Il lui avait quand même dit qu’il fallait qu’elle se méfie des autres, qu’y avait du monde qui eux, serait toujours incapable d’accepter la différence et qui pourraient lui vouloir du mal. Elle avait eu le soutien de son père pour l’aider à accepter tout ça et elle avait voulu aider ceux qui n’avaient pas tout ça. Elle avait réussi, peut-être, parfois, dans ce groupe qu’elle avait monté des années plus tôt. Elle avait réussi parce qu’elle comprenait tout ça, elle l’avait vécu et c’était facile pour elle de recracher plus ou moins les paroles de son père comme si elles étaient un genre de vérité universelle qui pouvait aider n’importe qui comme ça l’avait aidé elle. Elle comprenait les transmutants mieux qu’elle ne comprendrait jamais les hunters. D’autant plus qu’elle avait passé de nombreuses années de sa vie à les juger pour tous les malheurs qu’ils avaient imposés à sa vie, alors les comprendre aujourd’hui, ça relevait peut-être de l’impossible. C’était un mode de vie dans lequel elle n’avait jamais baigné et dans lequel elle n’avait pas du tout envie de se retrouver un jour.

Elle comprenait au moins d’où ça pouvait venir, cette volonté d’exterminer les transmutant. La peur de la différence, la vengeance ou même un genre de truc lié à la religion qui forcément voudrait que les transmutants soient contre-nature. Pourtant sans avoir lu la bible, elle était quasiment certaine qu’y avait rien là-dessus dedans, mais bon, clairement, de son point de vu à elle, y avait plein de trucs qui n’étaient pas inscrits dans les livres religieux et que les gens faisaient quand même en se disant que c’était leur dieu qui le voulait. La religion, encore un truc qu’elle n’avait aucun mal à critiquer. Elle comprenait au moins, ça, d’où ça pouvait venir, la chasse. Elle ne comprenait pas cependant, comment ils avaient pu en arriver à un tel mode de vie, à un tel degré d’horreur. Alors elle ne savait qu’à peine ce qu’elle pouvait dire pour essayer d’aider Cesare. Elle se sentait complètement impuissante vis-à-vis de ça et elle n’aimait pas cette impression. Elle se disait qu’elle était prête à tout pour l’aider Cesare et pourtant trop vite il semblait que ses problèmes dépassaient complètement la personne qu’elle était. Elle pouvait bien lui dire qu’il avait besoin de temps, qu’il fallait qu’il arrête de se mettre la pression, qu’il avait besoin de se vider la tête, ça ne marcherait jamais, parce que ça faisait partie du problème, il n’arrivait pas à faire tout ça. « Pourquoi t’as fait ça ? » C’était pas un reproche ou une volonté de sa père de l’engueuler pour ce qu’il avait fait, c’était plus pour essayer de comprendre ce qui l’avait poussé à agir comme il l’avait fait et dans le fond, il avait peut-être besoin de comprendre ses actes plus qu’elle n’en avait besoin. Elle lui pardonnait elle, quoi qu’il arrive, il avait déjà ça et le pourquoi du comment, ne changerait pas son pardon. « Peut-être bien ouais. Mais j’y crois moi à ce que je dis. » Elle pouvait y croire pour deux si c’était nécessaire, une chose était sûre, elle y croyait avec assez de force pour tout donner pour que ce soit vrai. « En plus, j’sais qu’on est en sécurité avec toi. » Alors, c’était encore plus simple de croire en ce qu’elle disait comme ça. Elle lui avait donné son cœur, sa vie, en sachant que tout ça serait toujours sauf, grâce à lui. Lentement, elle reprit le massage qu’elle avait arrêté, poussée par ses réflexions. « Je suis sérieuse Cesare. Si tu veux qu’on parte, je suis prête à le faire. » C’était elle qui avait décidé de rester pendant tout ce temps, parce qu’elle avait cru que ça servait à quelque chose. Clairement, elle n’en était plus autant convaincue à présent. Peut-être que pour son moral de toute façon, c’était mieux qu’elle laisse tomber maintenant avant qu’elle réalise à quel point elle avait perdu son temps ici. « Ici ou ailleurs, je t’aiderai à savoir qui tu es. J’peux t’assurer déjà que t’es un excellent mari et un père formidable et si t’en es pas convaincu, j’ai toute une liste d’argument pour le prouver. » Ça elle était prête à lui prouver par a+b pourquoi c’était vrai et de toute façon, c’était elle sa femme et la mère de sa fille, alors elle était la seule personne qui devait avoir le droit de juger ça. « Peut-être que c’est juste moi qui voit ça comme ça, mais je crois déjà, qu’être capable de se remettre en question, ça doit être une ‘étape’ en soi. » C’était une preuve d’humilité et aux yeux d’Isolde, c’était quelque chose de bien et si fallait dresser un tableau des arguments qui devaient indiquer que Cesare était quelqu’un de bien, ça en faisait déjà un à mettre sur la liste, peut-être surtout pour quelqu’un comme lui à qui on avait mis des idées en tête toute sa vie en lui disant qu’y avait que ça de vrai, que ça en quoi il devait croire. Le plus dur, c’était de retomber sur ses pieds après, mais elle savait qu’il y arriverait Cesare. Il en avait la volonté après tout et Isolde elle était de ceux qui pensait qu’on pouvait réussir tout un tas de trucs tant qu’on le voulait. Et si fallait quitter Radcliff pour qu’il arrive, alors ils quitteraient Radcliff.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (cesare), hope to never fall.   (cesare), hope to never fall. - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 0:12



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ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO

Beaucoup de choses dans sa vie auraient pu être totalement différentes, juste en changeant quelques petits détails. Si ses parents avaient préféré choisir leur vie plutôt que de céder à la pression de la chasse, Aria et lui auraient grandi dans un foyer tout à fait différent. De là, comme un véritable tsunami allant de cause à conséquence, toutes les années de leurs vies auraient été différentes; peut-être que sa soeur serait encore vivante aujourd’hui, peut-être que sa mère elle-même serait encore en vie. Pourtant, aussi aisées les réponses semblaient-elles être, Cesare n’en était pas à avoir un genre de mélancolie triste vis à vis de son passé, écrite de ‘et si’ et de ‘peut-être que’. La réalité qui faisait sa vie, elle lui avait été enfoncée dans le crâne avec force; assez pour que l’abattement prenne toute sa place sur sa vision des choses; Cesare était né DeMaggio, avec toutes les conséquences et les responsabilités que ça incluait. Aujourd’hui, à vingt-sept ans, il n’arrivait pas à rembobiner sur sa vie avec un genre d’espoir lui susurrant que les choses ‘auraient pu être mieux’ d’une façon ou d’une autre. Aujourd’hui, preuve était que les excuses, les ‘discussions’ et toutes ces choses nouvelles pour les siens, n’changeraient plus rien à ce qu’ils étaient devenus, les DeMaggio: comment avaient-ils fini par être si divisés, si brisés, réduits à néant en une génération à peine? Probablement une raison de plus pour les gens comme son père, de haïr le gêne transmutant - à croire que c’était l’apparition de celui-ci chez ses enfants qui avait semé le trouble, et commencé à faire tomber les murs bien cloisonnés de leurs esprits. Le fils, de son côté à lui, il n’arrivait pas tellement à incomber une quelconque ‘responsabilité’ au gêne avec lequel il s’était réveillé, du jour au lendemain. Avant toute chose, il n’l’avait pas demandé, ni désiré - il n’avait pas essayé de le comprendre ou de l’accepter d’une quelconque manière. Pendant cinq longues années, il avait porté son fardeau en solitaire, et somme toute, sa place dans sa famille n’avait pas changé: est-c’que ça n’voulait pas dire que peut-être, la «monstruosité» mutante n’était pas le problème dans l’équation, à la fin? Leurs géniteurs auraient pu tout aussi bien choisir ‘d’aider’ Aria différemment qu’à travers la souffrance, la trahison et le martyr; mais prendre les décisions de l’enfermer comme un cobaye, de la traiter comme une créature indigne de leur amour et d’envoyer des troupes de hunters dégénérés après eux, étaient venues si naturellement à Rafael et Isabela, que sans aucun doute, ç’avait été le point de rupture duquel ils n’pouvaient pas revenir. Même si Kingsley Moren avait été celui qui avait - peut-être - abattu le coup fatal sur le corps de sa soeur, l’arrêt de mort avait été signé par leurs propres parents; et aucun des regrets que son père n’pourrait essayer de venir lui présenter, un beau jour, parce qu’il aurait eu un soudain éclair de compassion, ne pourrait réparer ce qui avait été accompli. C’était un peu comme Isolde, après tout; il n’y avait aucune excuse que Rafael n’pourrait lui offrir pour justifier et lui faire accepter la mort de son père, la mort d’Anthea, ou ce qui avait bien pu lui traverser l’esprit dans ces moments-là. Comme quoi, ce qui rendait Isolde et lui si proches dans la hargne tenace à leur passé, c’n’était pas le fait qu’ils soient tous les deux des transmutants; c’était les deuils cuisants qu’ils portaient comme une enclume sur leurs âmes.

Il savait, que paradoxalement, de toutes les personnes de sa vie, Isolde était une de ceux qui le comprenaient le mieux. Et à défaut, quand elle n’y arrivait pas, quand elle n’pouvait tout simplement pas ‘comprendre’, elle compatissait, elle s’en préoccupait, elle en avait le coeur serré comme personne n’avait jamais eu le coeur serré pour lui. De l’extérieur, sans doute que beaucoup de choses qu’il avait dans le crâne et qui avaient fait son éducation, étaient totalement incompréhensibles: lui-même, maintenant, il se retrouvait surpris que ce passé ait pu être le sien. Il n’pourrait jamais lever la main sur Clara; ni pour l’éduquer, ni pour ‘l’entrainer’ à se protéger. Il n’pourrait jamais envisager de faire passer une cause quelle qu’elle soit avant elle, avant Isolde, avant leurs survies à elles et leur sécurité et leur bonheur à elles. Et quand bien même ça entrait en brusque opposition avec ce dont il était lui-même constitué dans ses souvenirs, Cesare n’se voyait pas non plus refuser le monde extérieur à Clara; il n’voulait pas lui transmettre ses méfiances, ses craintes, ses hantises, ses haines - et si à une époque il avait pu être persuadé que tout ça se diffuserait en sa fille, juste parce qu’il partageaient le même sang, le même nom, ou sous un simple toucher, maintenant, il savait que ce serait plutôt un travail de longue haleine. Il n’pourrait jamais savoir s’il avait complètement remporté le bras de fer entre l’type qu’il voulait devenir, et celui qu’il avait la trouille d’être; ce n’serait que sur son lit de mort, au fond, qu’il serait vraiment capable de savoir de quoi aurait été faite toute son existence. C’était con, quand même, d’avoir l’impression que c’était un match sans fin, dont l’issue, quel que soit le temps qui passait, demeurait être une totale inconnue. Peut-être que tant qu’il n’en était pas à lentement mais sûrement tout perdre à cause de ses choix et de ses actions, il n’était pas si mal loti - ou peut-être qu’Isolde était simplement plus tenace que la plupart des femmes; elle le lui avait déjà prouvé, ça, par exemple, à de nombreuses reprises déjà. Y’aurait pas beaucoup de gens, dehors, qui voudraient se risquer à l’aimer lui, à entreprendre quelque-chose de concret, chargé de désirs et de rêves, avec lui. Il avait conscience, bien heureusement, d’avoir eu de la chance, Cesare, de tomber sur Isolde Saddler, probablement la seule personne assez têtue pour s’attacher et s’accrocher à lui. Ça n’rendait pour autant pas les problèmes insignifiants, et ses erreurs moindres; le brun n’eut pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de savoir sur quoi elle enchainait, avec ses paroles à lui - sans la regarder, toujours, il serra les mâchoires. « J’en sais rien. C’est pas comme s’ils avaient juste été des types qui s’baladaient sans chercher les emmerdes. » et encore une fois, il en revenait à la pointe d’orgueil qui lui murmurait farouchement qu’Isolde n’avait pas grand-chose à dire de ce côté-là, qu’elle aurait sans doute fait quelque-chose de similaire. Qu’elle aussi, elle n’aurait pas été juste spectatrice de l’événement, avant de passer son chemin parce qu’elle voulait être ‘normale’. Rien de ce qu’elle n’entreprenait à Radcliff n’était ‘normal’, ou sauf. Il n’avait pas bondi dans la situation juste par orgueil - peut-être pour se prouver qu’il pouvait encore le faire, certes; mais aussi parce que ç’avait été utile. Infiniment plus utile que de réparer des bagnoles en trois coups de rien du tout, à longueur de journée. L’inexpérience de beaucoup de gens dans le domaine de la mécanique, l’assommait plus qu’il n’était prêt à le reconnaître - parfois, tout c’qu’il faisait, c’était remettre du liquide de refroidissement, parce que la personne derrière le volant n’y connaissait rien... à c’point-là. C’était difficile au quotidien, de n’pas tous les insulter, ceux-là: certes, il n’finirait pas en prison pour ça, mais ça lui semblait bien moralement pire que d’aller défendre un type dans une rue. Que le type en question se soit évaporé ou non, ça n’changeait rien à l’impulsion de base. Il savait au moins maintenant qu’il pouvait toujours utiliser ses poings - il aurait presque pu en douter, ouais, à force des jours qui passaient: peut-être alors que ça n’faisait que prouver au combien il n’pourrait jamais être juste un type normal. Mais il avait eu besoin, sans conteste, d’au moins se rappeler ça. Il ne put répondre rien d’autre qu’un vague sourire aux paroles de la jeune femme: les protéger, c’était bien la chose la plus évidente qui lui tenait à coeur désormais. Pourtant, Cesare était incapable de savoir si ‘sécurité’ était un mot à utiliser à Radcliff; Radcliff était trop souvent le noeud du problème pour lui - et peut-être que c’était un sentiment trop évident, flottant dans l’air. Malgré la conviction dans les mots d’Isolde, Cesare ne put s’empêcher de ressentir une vague de culpabilité; il n’aimait pas la rancoeur qu’il faisait trop souvent passer entre ses lèvres, quand il était question de pourquoi ils restaient là. Et pourtant, à chaque fois, ça lui semblait si légitime. « Pourquoi est-c’que tu voudrais partir, toi? » il demanda, uniquement persuadé qu’elle disait ça pour lui. Que si un jour elle devrait prendre la décision de partir, ce n’serait qu’à cause de lui, parce qu’il l’aurait poussée à bout, parce qu’il l’aurait poussée à choisir, sans pour autant le dire. Il n’voulait pas ça, pourtant, aussi paradoxal cela pouvait-il paraître, en comparaison de son comportement. Ça n’ferait certainement pas de lui un excellent mari - alors le doute critique vis à vis des paroles de la blonde réapparut bien vite sur son visage; « Ouais, une liste d’arguments, toute faite dans ta tête comme ça. » se moqua-t-il presque, plus vis à vis de lui-même que d’elle: il n’avait pas la sensation que ses actes un tant soit peu ‘responsables’ ou ‘dévoués’ puissent faire toute une liste. Y’avait qu’à commencer par la ‘remise en question’, dont elle parlait - plus forcée sur lui que réellement désirée. Cesare, il serait encore juste un hunter sans beaucoup de choses se forçant un chemin dans sa vie sans qu’il ne le veuille forcément. Peut-être parce qu’il avait été aveuglé et enfermé dans son éducation - mais dans son crâne, ç’avait été pour des raisons toujours plus évidentes. Dans les vrais choix qu’il avait faits, il n’avait clairement, pas la sensation d’avoir accompli grand-chose - avec tout ça, y’avait pas beaucoup de ‘listes d’arguments’ à dresser, dans un cas comme dans l’autre.
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