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 you didn't see that coming (malachi)

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Celeste Trager
Celeste Trager

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SUR TH DEPUIS : 13/09/2015
MessageSujet: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeMer 31 Aoû 2016 - 21:08

you didn't see that coming (malachi) Tumblr_inline_o2m2pusF6w1qlt39u_500

Incapable de regarder son père dans les yeux depuis leur dernière discussion, Celeste a filé de chez elle au petit matin, aujourd'hui, comme tous les autres jours avant celui-ci, depuis un petit moment, pour éviter de le croiser en sortant de sa chambre. Pour éviter aussi d'avoir à répondre à de nouvelles questions, pour oublier un peu la déception dans son regard, trop difficile à ficher dans un coin de sa tête pour ne plus jamais y regarder, ce sentiment désespéré qu'elle a cru déceler dans son regard pire encore que toutes les autres fois où elle n'a pas pris les meilleures décisions, si ce n'était même quelque chose de pire. L'adolescente s'enfuit pour abréger la douleur qui n'arrête pas de se diffuser de son cœur à l'ensemble de son corps à chaque fois qu'elle est supposée se retrouver auprès de son père. Elle s'en sent plus que jamais inapte. Illégitime. Elle, la menteuse, elle, l'étrangère. Elle, qui ne possède plus aucun lien avec sa mère si ce n'est une impression, flottante au-dessus de sa tête et de celle de son père, de lui ressembler physiquement. Mais, dorénavant, même ça, Celeste sait que son père ne peut plus s'y raccrocher. Elle a tout détruit. Elle a tout gâché en se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment en janvier, elle a tout piétiné en ne courant pas assez vite, et en refusant de se taire face à l'adversité du monstre qui l'a chassée. Sa capuche sur la tête, la jeune Trager a attendu que le soleil se lève vraiment, le temps de marcher jusqu'au lycée. Les mains dans les poches, elle s'est repassée une énième fois en tête ce moment où tout a basculé pour elle, pour sa famille. Pour son père qui doit la déstester comme jamais. Une fois près de l'établissement, elle s'est assise sur le sol, non loin de l'entrée du lycée, pour attendre avec impatience, pour une fois, l'ouverture des grilles. Si elle s'était écoutée, elle ne serait pas venue jusqu'ici. Elle aurait tracé sa route jusqu'à chez Dhan, ou même la caserne, chez Ezekiel finalement si elle n'avait pas trouvé la force d'affronter le premier, avant de s'empêcher de commettre un nouvel impair. Inutile d'aggraver plus la situation.

Lorsque les premiers élèves sont entrés dans la cours, une heure plus tard, Celeste s'est engouffrée dans le lycée pour enfin pouvoir se réfugier dans une salle de classe et ne plus en bouger de la journée. D'un sms bref, elle a prévenu Aily de mentir sur sa présence dans l'établissement, jusqu'à ce qu'en milieu d'après-midi, elle concède à se rendre au cours de Clementine. Histoire qu'elle informe Dhan qu'elle a fait un effort parmi toutes les bêtises qu'elle enchaîne. C'est ce cours-là qu'a choisi l'une des surveillantes pour venir la chercher et lui annoncer l'accompagner jusqu'au bureau du professeur Porter. Comme par hasard. Il doit avoir des yeux partout. Il doit aussi avoir envie de lui rappeler que le lycée c'est pas la fac, qu'on ne choisit pas les cours auxquels on désire assister comme on choisit la composition de son menu sur la carte d'un restaurant. Sauf que, tout ça, Celeste le sait parfaitement. Elle sait aussi qu'il est la dernière personne qu'elle a envie de croiser dans sa vie en ce moment. Elle n'a pas envie de le voir, de lui parler ni de l'écouter. Elle avait dans l'idée de mettre le plus de distance entre eux... Mais une fois devant la porte du bureau, la mini-Trager sait que c'est raté. La surveillante la fait entrer, elle la remercie d'un regard levé vers le ciel. Quand au fait d'user des politesses d'usage avec son professeur... Celeste repassera aussi. A la place, elle prend place sur la chaise vide devant le bureau du féru d'Histoire et pousse un soupir.

- Pourquoi je suis là ?, demande-t-elle avec dédain. Elle le regarde mal, la jeune Trager. Aussi mal que les camarades de classe qu'elle n'aime pas, aussi mal que le vendeur du magasin qui a appelé les flics la dernière fois, aussi mal que les policiers qu'elle commence à trop connaître, aussi mal que celui qui a tout foutu en l'air. En vérité, elle le fusille du regard. Ce professeur à l'écoute de ses élèves, cet adulte supposément responsable d'eux en l'absence de leur parent, à qui elle est censée accorder un minimum de sa confiance, voire même à qui elle peut venir livrer ses possibles mal-êtres si elle en ressent le besoin. Porter, professeur principal en or. Secouant la tête, Celeste finit par croiser les bras et s'affaler un peu plus sur son siège. Elle sent une certaine fatigue la gagner peu à peu, à cause d'une nuit trop courte et des questions toujours plus nombreuses et récurrentes qui envahissent son esprit depuis qu'elle s'est enfuie de la voiture, après être rentrée avec son père l'autre jour. Depuis, elle rumine. Elle songe à ces minutes qui se sont écoulées trop vite, qui sont arrivées trop tôt, pour lesquelles elle n'était pas préparée. Elle s'imagine que les choses auraient été mieux si personne n'avait rien dit, si on l'avait laissé faire seule, comme une grande, un travail en amont pour préparer son père à l'idée qu'elle ne serait plus jamais la même... Maxim a dû subir une longue crise de larmes quand il est rentré du travail, ce soir-là. Celeste a mis un temps fou à lui expliquer ce qui s'était passé, avant qu'il ne lui propose de l'emmener voir Ezekiel pour qu'elle puisse se reposer un peu, dans son bureau à l'hôpital ou dans une chambre isolée, au calme. Elle avait refusé, un petit sourire triste aux lèvres, avant de quitter sa chambre pour rejoindre la sienne, en évitant au possible de croiser son père en chemin. C'est que plus elle tentait de l'éviter, plus il se mettait en tête de l'approcher.

Haussant les épaules, la lycéenne finit par détacher son regard de son professeur. Si elle continue à le regarder, toute notion de respect va finir par s'envoler et elle n'aura plus d'autre choix que de lui cracher tout ce qu'elle a sur le cœur – en particulier le fait qu'elle le déteste de tout son être, désormais. Même si cela doit se ressentir dans son comportement. - Je rate un cours super important, c'est con..., qu'elle souffle, les dents serrées. - Si c'est parce que j'ai pas rendu ma copie dans les temps, la dernière fois, vous avez qu'à me donner deux heures de colle et je recommencerais plus, si ça vous fait plaisir. Mais je m'excuserais pas, je pouvais pas m'en occuper plus tôt. L'Histoire n'est pas sa matière favorite. Elle n'a même aucune matière favorite, si ce ne sont peut-être les mathématiques, et encore, dernièrement, elle n'en a foncièrement plus eu rien à faire. Elle se fout aussi de faire plaisir aux professeurs comme son père peut l'espérer, encore moins aux assistants aussi crétins qu'agaçants, comme le Callahan débarqué de nulle part depuis le début d'année et qui l'agace plus qu'autre chose, et Celeste n'est pas prête à adopter une attitude divergente une fois face aux personnes concernées. Encore moins quand l'une de ces personnes s'est permise de gâcher sa vie sans même la prévenir au préalable. - C'est comme ça, j'y peux rien, qu'elle finit par annoncer, replongeant un regard sombre et insolent dans celui de Malachi.
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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeSam 10 Sep 2016 - 11:00

You didn't see that coming
Malachi & Celeste



Dernièrement, l’entourage de Malachi s’inquiétait pour la santé du professeur défenseur des mutants. Il ne le voyait pas, mais il avait sensiblement changé ces derniers temps : déjà, il avait perdu du poids. Pas qu’il fut particulièrement épais à la base, mais cela se voyait sur son visage, sur ses traits nouvellement creusés et saillants. Ensuite, il était cerné : deux poches légèrement bleutées venaient faire concurrence à l’azur de ses yeux, alors qu’il niait fermement manquer de tant de sommeil que ça. Et puis, ce qui inquiétait vraiment ses proches, c’était le regard du mutant : progressivement, les iris de Malachi s’étaient éclaircies un peu plus, pour atteindre une couleur bleu ciel à la limite de la normalité. Malachi semblait être sur la brèche, tout le temps, malgré un tempérament calme en surface. Ceux qui le connaissaient bien ou depuis longtemps se faisaient tous la même réflexion : il y avait un truc qui clochait avec le Porter. Simplement pour l’instant personne ne savait dire exactement quoi.
Après la rencontre légèrement houleuse avec le père, Malachi avait décidé de rencontrer la fille. Il connaissait Céleste depuis un bail, et avait été l’un des premiers à remarquer les changements dans le comportement de la jeune femme : dans son cours d’abord, il s’était rendu compte qu’il devait l’apaiser plus souvent que d’ordinaire pour éviter qu’elle ne perturbe son cours. En dehors de sa classe, les professeurs avaient commencé à venir le voir pour lui rapporter le comportement perturbateur de la jeune femme en cours. En tant que professeur principal, il était de son devoir d’aller voir la jeune fille et de chercher une solution aux problèmes. Seulement voilà, Céleste s’était montrée fuyante, pendant des semaines, et il n’avait pas eu d’autre choix que de la convoquer, en bonne et due forme. Il n’aimait pas user de ses prérogatives comme ça, mais il avait l’impression de ne plus avoir le choix avec elle, surtout après la confrontation houleuse qu’il avait eu avec son père quelques jours plus tot. Ce n’était pas forcément agréable, mais c’était un mal nécessaire, il en était persuadé.

Quand Céleste passa le pas de la porte, Malachi du cligner plusieurs fois des yeux, comme éblouis. Pas par la beauté incandescente d’une ado ronchon de seize ans, plutôt par l’intensité de son aura sombre, très sombre. Si ça, ce n’était pas de la gamine tourmentée et en souffrance, il arrêtait d’enseigner. Alors quand la petite Trager demande ce qu’elle fait là, il s’adosse à son bureau, lui laissant le loisir de choisir sa place alors qu’il retient un soupir devant son ton désinvolte. Ça commençait bien.

- Je m’ennuyais et je me demandais lequel de mes étudiants je pouvais bien déranger le plus en le convoquant de manière complètement arbitraire en plein milieu de la journée. J’ai joué ça aux dés, et tu as perdu.

Voilà, au moins, il donnait le ton de la conversation. Il était là comme prof, bien sur, mais aussi comme ami de son père, comme ami tout court. Ce dont il allait devoir parler avec Céleste n’allait pas forcément être agréable, mais si Aaron ne se décidait pas à mettre sa fille devant le fait accompli, il fallait bien que quelqu’un le fasse. Quelqu’un comme lui par exemple. Le professeur posa les mains sur le bureau derrière lui, dévisageant la jeune femme un peu pensivement alors qu’elle jouait l’idiote à lui parler de copie remise en retard, ou pas remise tout court d’ailleurs. Le professeur sourit à demi, penchant légèrement la tête sur le coté :

- Je crois que tu sais déjà que je ne te convoque pas pour ma matière, ni pour une copie oubliée, Céleste …

Il fit une pause, détaillant la jeune femme au menton baissé qui regardait ses chaussures plutôt que d’affronter son regard. Les yeux de Malachi semblaient presque briller dans la semi obscurité de la pièce close.

- J’ai appris tes faits d’armes en physique-chimie, mais aussi en sport et en littérature … Quand à l’enseignante d’espagnol, elle dit ne même pas savoir à quoi tu ressembles… Aller en cours, ça non plus tu n’as pas le temps ? des choses plus intéressantes à faire, peut être ?

Le pire, c’était que le ton n’était même pas sarcastique, la question était sérieuse. Peut être qu’à ses yeux, elle avait vraiment quelque chose de mieux à faire. Alors il reprit, de son ton toujours très calme pour l’instant, cherchant toujours à croiser le regard de la lycéenne :

- J’ai vu ton père la semaine dernière. Il est inquiet pour toi, bien sur, mais à priori, il ne connaissait pas tous les … tenants et aboutissants de tes derniers exploits. Vous avez pu en parler ou pas encore ?

Question épineuse, s’il en était. Il était à peu près sur qu’elle allait l’envoyer paitre, mais c’était ce qu’il fallait. Il était prêt à aller à la confrontation si il le fallait.


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Celeste Trager
Celeste Trager

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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeMar 13 Sep 2016 - 23:17

Celeste a envie de partir. Loin, très loin, si loin de ce bureau qu'elle est prête à se mettre sur ses deux jambes pour courir à toute vitesse. Elle s'en sent prête, mais elle en est au final incapable. Aujourd'hui, l'adolescente se reprend en pleine figure cette autorité qu'elle cherche constamment à défier, persuadée qu'elle sera encore et toujours au-dessus de cette dernière. Ce n'est pas le cas, depuis qu'elle s'est installée devant Porter. Ce n'est plus le cas depuis que ce dernier a osé parler de la disparition de sa mutation à son père. Celeste sent qu'elle ne maîtrise plus rien, et la frustration qui en découle est difficile à encaisser. Elle a beau toiser son professeur, désirer plus que tout au monde être maîtresse de cette insolence qui agace chez elle, le coeur n'y est plus. Ou bien l'y est-il trop, tellement, que chaque seconde qui s'écoule est plus douloureuse que la précédente. L'adolescente cherche à lui trouver des excuses, à le pardonner avant même d'avoir une nouvelle confirmation que ce type est une ordure sans nom, elle ne trouve rien. La haine qu'elle éprouve à son encontre surpasse le reste. Inspirant calmement, la brune secoue à peine la tête pour répondre à la question. – Non, pas le temps. Il sait et il se fout d'elle. Il sait et il s'amuse de la situation. La lycéenne a l'impression de ne pas le reconnaître - si elle peut considérer l'avoir véritablement connu un jour. Après tout, Malachi Porter n'est que son professeur d'Histoire, supposément son professeur principal pour l'année en cours, rien d'autre. Qui sait ce qu'il cache ? Qui sait, à part elle à présent, que l'homme qui se tient devant elle est sans coeur ? Un homme qui ose lui parler de son père. Un instant, Celeste n'en croit pas ses oreilles. Il ne semble même pas avoir honte, ni regretter son geste. Elle croit déceler dans son regard les prémices d'une fierté qui n'a rien à faire là. Est-ce qu'ils ont pu en parler ou pas encore ? La mini-Trager détourne brusquement la tête. Évoquer ce souvenir bien trop récent et douloureux lui comprime le coeur, menant ce dernier au bord de l'implosion. Elle aimerait presque sentir les battements ralentir jusqu'à l'arrêt total. Au moins, elle ne ressentirait plus rien. Et son père serait peut-être soulagé de ne plus l'avoir sur le dos, ni dans sa vie.

- Vous n'aviez pas le droit de lui en parler, qu'elle laisse filtrer entre ses mâchoires serrées. Finalement, elle répond. Elle répond à cette provocation éhontée, elle s'écorche une nouvelle fois sur ce sujet qui la ronge depuis bien trop longtemps. Son professeur veut parler de son erreur maintenant ? Bien, ils vont en parler. Il ne doit juste pas s'attendre à ce qu'elle trouve encore un peu de retenue en elle derrière le fait qu'il est son prof, un adulte, un référent. Il n'est rien. Strictement plus rien à ses yeux, pire encore, il a pris le rôle du monstre, encore plus affreux que celui qui a planté cette aiguille dans son bras, bien plus répugnant que ce que ce chasseur a été capable de lui faire. C'est pas une aiguille qu'a planté Malachi Porter dans le cœur de son père ou même dans le sien, c'est un poignard. Une longue lame glaciale et sadique, méchante et impardonnable. N'y tenant plus, Celeste reprend la parole violemment. Elle se fout que le haussement de sa voix puisse s'entendre dans le couloir, ou qu'elle puisse surprendre son professeur d'Histoire qui ne doit sans doute pas s'attendre à une réaction si emportée de sa part. Mais c'est de sa faute. Tout est de sa faute. - Je voulais attendre encore, qu'il soit prêt, pour ne pas qu'il- Les mots se coincent dans sa gorge, son regard cherche un appui dans le regard de Malachi. Mais rien. Rien du tout. Il ne semble éprouver aucun remord, aucune pitié, rien qui puisse laisser penser à la jeune Trager que ce qu'il a fait est bel et bien une erreur et non pas une décision prise à la va-vite de sa part, sans même se préoccuper de son avis à elle. Quand elle prend conscience de l'affreuse  vérité, Celeste est incapable de rester assise plus longtemps. Se relevant sur ses deux jambes, tanguant à cause de cette fatigue et cette angoisse qui ne cessent de s'accumuler sur ses épaules depuis sa discussion avec son père, l'adolescente croise les bras sous sa poitrine et adresse un nouveau regard noir à son professeur. - Il me déteste ! A cause de vous ! C'était à moi de lui dire ! C'était à moi! Elle insiste sur les derniers mots. C'est comme ça que ça devait se passer, pas autrement. La douleur qu'elle a perçue dans les prunelles de son père revient la hanter, si bien que Celeste se mord férocement l'intérieur de la joue pour ne pas craquer. Il a tout gâché.

S'avançant d'un pas vers Malachi, elle se freine avec brusquerie. C'est qu'elle aimerait pouvoir lui faire comprendre toute la douleur et le mal-être qu'elle ressent à cet instant précis. Elle aimerait pouvoir se débarrasser de ce trou béant qui s'est creusé à la place de son cœur, elle aimerait arrêter de ressentir une vive douleur au niveau de son épaule, à l'endroit exact où l'aiguille s'est plantée, en janvier. – Vous n'êtes rien pour moi, ni pour mon père, et vous vous êtes permis de lui dire à propos de ma mutation, je- Retenant les termes violents qui menacent de s'échapper par mégarde, Celeste se maîtrise de justesse. A la place, elle choisit d'exposer la question qui tourne en boucle dans son esprit depuis qu'elle a appris la prise de liberté du professeur d'Histoire. - Pourquoi vous avait fait ça ?!, qu'elle demande, la voix enrouée. Les sons sont troublés par cette envie de laisser s'échapper un sanglot malvenu, un sanglot qui lui obstrue pourtant de plus en plus la gorge. Un sanglot si immense que la lycéenne sent les premières larmes picoter, sous ses paupières. Une première roule sur sa joue, immédiatement chassée par la main rageuse de l'adolescente. Se concentrer sur le monstre et le fautif dans cette histoire, c'est bien plus important. - A cause de vos collègues ? Ils sont venus chialer dans vos jupes à cause de moi ? Si c'est le cas, fallait me virer. C'est idiot. Son père n'apprécierait pas d'entendre ça. Mais si ça avait suffi à le protéger de l'effroyable vérité la concernant, Celeste n'aurait pas hésité à user de tous les stratagèmes possibles et inimaginables pour pousser le lycée tout entier à bout. Elle l'aurait fait, pour son père, sans aucune hésitation. - C'était à moi de lui dire, j'allais le faire... Vous avez tout gâché. La jeune Trager retient ses larmes. Elle refuse de craquer, préférant ignorer les larmes qui continuent d'affluer au bord de ses paupières. Ça lui ferait trop plaisir, à Porter.
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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeSam 24 Sep 2016 - 22:45

You didn't see that coming
Malachi & Celeste



La rancœur et le désarroi dégoulinaient de l’aura de Céleste comme d’une plaie suintante et peu ragoutante. Il était intéressant de savoir que le mélange de ces deux émotions terribles donnait une nuance d’une couleur que Malachi aurait été bien embêté de nommer, tant cela ne ressemblait à rien que l’on puisse trouver dans la nature. En même temps, si il devait réussir à nommer chaque couleur d’émotion, il pourrait encore avoir une thèse à faire sur le sujet. Patiemment, il laissa dans un premier temps la jeune femme lui répondre par l’arrogance, comme d’habitude, ces derniers temps. Plus il y réfléchissait, plus il se demandait comment Aaron avait pu passer à coté de la détresse de sa propre fille, surtout avec un don comme le sien. Il ne savait pas comment les ondes traduisaient l’état d’esprit auto destructeur de Celeste à ses oreilles, mais tout de même, il n’avait pas pu ignorer le changement radical avec ce qu’il percevait auparavant, quand même… C’est la voix sourde de la jeune femme qui le tira de ses réflexions, alors qu’il portait un regard interrogatif sur sa petite personne. Tiens, maintenant, elle répondait par autre chose que des monosyllabes ? Voilà qui était intéressant.

- Je lui ai parlé de ton comportement et du fait qu’il commençait à devenir problématique pour la plupart de mes collègues. Tu savais que cela te pendait au nez, n’est ce pas ?

Evidemment, elle ne parlait pas que de cela, il n’était pas idiot. Simplement, il n’avait fait qu’émettre des hypothèses auprès d’Aaron, pour le reste, ce bon père de famille avait fait les liens et raccourcis qui s’imposaient tout seul comme un grand. Il n’allait pas s’excuser pour cela, et encore moins face à une Céleste en furie.

- Prêt pour quoi, Céleste ? Je ne sais même pas de quoi tu parles avec précision, alors cela ne sert à rien de me crier dessus, vraiment, cela n’arrange pas son cas.

Comme si le paternel Tragger avait pu être capable, un jour, être prêt à encaisser l’idée qu’il était passé totalement à coté de la vaccination et de l’agression de sa fille unique. Il en doutait quand même fortement. Si ce n’était pas le cas, alors il faudrait peut être secoué les deux, faire un prix de groupes, qu’en savait il encore … Cependant les paroles rageuses de Celeste lui confirmèrent ses craintes antérieures : elle avait donc bien été vaccinée, et son père l’a donc finalement découvert. C’était … il ne pouvait pas dire que c’était une bonne chose, parce qu’il aurait préféré que le comportement de la jeune femme soit la conséquence d’évènements moins dramatiques, mais au moins, l’abcès avait été crevé. Avec perte et fracas, apparemment, mais il avait bien du mal à la croire quand elle disait qu’à présent son père la détestait. Aucun père ne pouvait détester son enfant à cause d’une telle tragédie, peu importait le mensonge qui l’entourait. Malachi secoua la tête, alors qu’il sentait un début de mal de crâne à la base de ses nerfs optiques. Céleste commençait à l’aveugler, littéralement, et son don ne demandait qu’une seule chose, atténuer un peu tout ce feu d’artifice. Sauf que non, il ne pouvait pas éteindre Céleste comme ça. Sa colère était légitime, naturelle, il ne pouvait pas les faire taire comme ça pour son confort personnel.

- J’ai du mal à imaginer que ton père puisse te détester… Peu importe ce que tu pourrais lui faire d’ailleurs… Et à nouveau, je n’ai dévoilé aucun secret. J’avais des doutes, des interrogations, je les ai partagé avec lui, le reste, il n’a pas eu besoin de plus d’aide pour en tirer les conclusions qui s’imposaient.

Il n’avait pas spécialement envie que Céleste lui en veuille, mais si il devait être le canalisateur de sa colère, et bien ainsi soit il.

- J’ai discuté avec ton père parce je voyais que tu étais en souffrance, que tu étais en colère. Ce genre de choses, tu le sais, on ne peut pas me le cacher à moi. Et comme tu ne voulais pas en parler, ni même te laisser approcher, j’ai du en parler à la personne qui t’était la plus proche. Les adultes sont faits pour ça Celeste, ton père est un adulte, c’est son job de te venir en aide, ou simplement de te soutenir dans une période difficile, pas l’inverse. Vouloir le préserver ne changera au fait que si il a l’impression que tu ne lui fait pas confiance, il sera de plus en plus inquiet et angoissé. Et toi, tu ne peux pas te servir de ton entourage direct comme punching ball. Tes amis, tes profs ne sont pas de sacs de frappe à mal traiter. Tu sais ce qu’ils peuvent ressentir, Céleste, quand tu les humilies face à une classe entière ? Est-ce que tu imagines la honte, la gêne, et tout le courage qui leur faut pour affronter une nouvelle journée d’enseignement derrière, la boule au ventre ? Parce que moi, je le sais.

Inconsciemment, le don de Malachi avait déjà trouvé son chemin vers l’aura de la jeune fille. Il n’eut même pas à forcer beaucoup pour voir la honte, la gêne et la culpabilité submerger la jeune Tragger comme un tsunami, éteignant sa colère comme on mouche une bougie. Elle ne devait pas en mener large, la petite, et Malachi s’étonnait presque de la sentir aussi sensible à son discours, inconscient que tout cela était provoqué par sa propre mutation. La honte enserrait et mordait le cœur de l’adolescente âprement, comme un étau autour de sa poitrine menaçant de lui briser les cotés et son petit palpitant de presque enfant …


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Celeste Trager
Celeste Trager

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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 18:20

L'obstination de Malachi agace Celeste. Elle ne sait plus comment faire pour lui faire entendre raison, ou au moins pour le faire descendre de ce piédestal qu'il s'est confectionné tout seul. Il l'agace à évoquer des choses qu'il ne connaît pas, il l'agace à prétendre avoir les mots juste pour l'apaiser. Cet homme a gâché ses chances de ne pas faire plus de mal à son père qu'elle ne lui en a déjà fait et il n'en a même pas conscience. Il s'en fiche, c'est aussi simple que ça. Ce constat trouble l'adolescente. Toujours debout, elle secoue vivement la tête face aux prétendus savoirs de son professeur quant à sa situation familiale. Quant à ce qui peut bien se passer pour elle depuis janvier. - Mais j'allais bien ! Celeste secoue encore la tête quand elle entend que son père est là pour ça. Non, il n'est pas là pour ça. Il n'est pas là pour souffrir par sa faute, il n'est pas là pour avoir sur les bras une pauvre fille qui n'a trouvé de mieux que de se faire vacciner. Il n'a pas besoin d'une fille qui lui rappelle sans cesse sa femme sans pouvoir être à la hauteur de cette dernière dans son estime, son père ne mérite pas une telle torture, c'est trop... Comme tout ce que Malachi est en train de dire. Comme ce poids qui s'écrase sur les épaules de la mini-Trager sans qu'elle ne parvienne à s'en délester aussitôt. Un cumul se met en place, où sa culpabilité se mêle à une douleur et une tristesse qui ne font pas bon ménage ensemble, Celeste le sent bien... - Je..., qu'elle souffle. L'adolescente aimerait pouvoir se défendre. Elle sait qu'elle peut se défendre, parce que si elle a été désagréable par moment avec ses professeurs ou son père, elle ne peut pas leur avoir fait autant de mal, ce n'est pas possible, elle n'est pas aussi forte, aussi importante, elle a quand même fait attention à ne pas... Ou alors elle a vraiment fait ça ? Soudain, elle imagine la honte, la gêne. Elle les visualise sans détour, pour s'en sentir imprégnée des pieds à la tête. Elle s'imagine devant une salle de classe remplie et elle aperçoit dans le fond une adolescente qui ne prête aucunement attention à ce qu'elle raconte, si ce n'est à un moment précis pour la provoquer, pour l'humilier. Pour cracher cette colère et cette rancune qui n'ont rien à faire dans cette salle de classe, devant tous les autres, pour se délester de cette tristesse qui se lit dans son regard mais que l'adolescente va nier, encore et encore...

Est-ce qu'elle a vraiment fait ça ? Celeste se met à secouer la tête, elle détourne son regard du visage de son professeur. Croiser les bras pour tenter de se protéger lui apparaît comme la meilleure des solutions. Celeste veut établir une barrière entre elle et le monde qui l'entoure, elle veut pouvoir disparaître par un petit trou dissimulé dans le mur comme une petite souris et ne plus jamais en ressortir. Si sa mutation faisait encore partie d'elle, elle aurait déclenché un déchaînement particulier de son élément fétiche, le vent, pour obliger Porter à reculer et pour pouvoir enfin trouver une issue de secours à ce moment atroce à vivre. Mais son cœur tambourine dans sa poitrine : elle ne peut pas partir. Elle est toute seule face à ce qui se passe, face à ses responsabilités, ses tords par dizaines, et une première larme s'évade de ses paupières. Plus les secondes s'écoulent, plus Celeste cherche à s'effacer derrière ses bras repliés sur elle-même, dans l'espoir de ne plus être à un moment ou un autre. Sauf que ça ne fonctionne pas. L'adolescente fait un pas sur le côté, avouant un - C'est pas ce que je voulais... avant d'être secouée d'un premier vrai sanglot. Les larmes se mettent à rouler de plus belle sur ses joues, et Celeste ne trouve encore rien de mieux à faire que de lancer un regard féroce à son professeur. Elle a besoin de trouver un coupable, d'identifier la cause de tout ce malheur qui s'abat sur elle, tout en sachant que l'exact même s'abat sur son père depuis des mois déjà, à cause d'elle... - Pourquoi vous êtes aussi méchant, j'ai... Un nouveau sanglot l'empêche de continuer.

L'adolescente continue de réaliser tout ce qu'elle a fait subir aux autres. Les insultes, les moqueries, les regards de travers, les déceptions. Elle se demande comment elle va pouvoir se faire pardonner auprès de Clémentine, de Dhan, d'Ezekiel, de son père, de Maxim, elle espère pouvoir trouver une solution mais, pour le coup, rien ne lui vient à l'esprit, si ce n'est l'envie d'en finir pour soulager tout le monde. Partir temporairement ou partir pour de bon, les deux solutions s'offrent à elle, et un nouveau murmure douloureux passe ses lèvres. - Je voulais pas... Son cœur se serre une nouvelle fois de ce trop-plein de honte qui l'étouffe, si bien que la Trager tente de reprendre un peu sa respiration, sans y parvenir pleinement. Elle a envie de partir, elle a vraiment envie de quitter ce bureau, mais quelque chose l'en empêche, une chose contre laquelle elle ne préfère même plus lutter, perdue pour perdue qu'elle est. Osant braver ce mal-être qui la bouleverse, Celeste relève ses prunelles sombres dans celles de son professeur, bien décidée à le confronter à une sincérité qui ne sera pas à prouver, pour qu'il soit certain qu'à partir d'aujourd'hui, les choses ne seront plus jamais les mêmes. Plus jamais. - Je vous déteste.
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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeSam 22 Oct 2016 - 23:00

You didn't see that coming
Malachi & Celeste



Mettre Céleste dans un tel état n’était clairement pas l’objectif de Malachi, mais il ne pouvait pas vraiment dire que la réaction de cette dernière le surprenait foncièrement. La jeune femme dégoulinait de mal être, et elle avait toujours lutté contre ce dernier par l’agressivité, par le déni, et il craignait de plus en plus qu’elle passe au niveau supérieur avant la fin de l’année : l’auto destruction, consciente ou non. Elle commençait par bousiller ses relations avec les adultes bienveillants autour d’elle, son père, ses professeurs, puis elle s’éloignerait probablement des amis de son âge, commencerait à trainer avec des gens peu recommandables… Elle ne serait pas la première ado à évoluer en ce sens, ni même la dernière, mais Malachi ferait tout ce qu’il serait en son pouvoir pour l’en empêcher. Pouvoir qui se mettait totalement à déconner sans même qu’il en ait vraiment conscience.

- Je sais bien que ce n’était pas ce que tu voulais, Céleste …

La voix de Malachi se voulait douce, apaisante, mais le mal était fait sans même qu’il s’en aperçoive : sa mutation agrippait le cœur de Céleste âprement, le faisant peser comme un bloc de granit à l’intérieur de sa poitrine. Le professeur fronça les sourcils en voyant la jeune femme se décomposer progressivement, chaque barrière physique s’effondrait une par une ses bras, ses grimaces, alors que les larmes montaient à ses yeux. Méchant ? Mais non, mais il essayait juste de l’aider et de … il avait initié un geste en direction de la jeune fille, mais celle-ci s’était reculée dans un mouvement de dégout ou presque. Elle avait essuyé rageusement ses larmes avant de lever les yeux dans les siens, le plantant comme deux poignards dans ceux de Malachi qui était pétrifié sur place. Détesté. La haine. Une haine vibrante, terrible, tellement réelle et violente au cœur de Céleste que cela lui brûlait les rétines. Adossé à son pupitre, il était proprement incapable de répondre à une telle déclaration : Malachi avait l’habitude de la détresse, de la peur, de l’incompréhension de la part des jeunes qu’il côtoyait. Mais qu’une émotion aussi terrible que la haine le frappe lui, directement, à travers l’aura sombre, presque noire et incandescente de l’un d’entre eux le déstabilisait bien plus qu’il ne voulait bien se l’avouer.

- Céleste, je t’en prie cal… Calme toi, tu n’es pas dans ton état normal… tu ne penses pas ce que tu dis, en disant ça, c’est toi que tu blesses, pas moi …

Ça, ce n’était pas tout à fait vrai. Ça lui faisait mal, à Malachi, Malachi qui était épuisé, qui était à cran depuis des semaines, des mois, à jongler entre ses priorités, ses responsabilités, sa vie professionnelle, sa vie de famille et sa vie de militant. Malachi qui prenait des risques au quotidien pour que les gosses comme Céleste puissent dormir tranquilles la nuit. Malachi qui prenait des pilules aux effets destructeurs pour ne pas perdre la face devant les hunters qu’il devait fréquenter pour les éliminer, un par un. Alors forcément, il était plus fragile qu’il pouvait bien le montrer, le professeur sur qui chacun se reposait, et l’estocade virulente de Céleste avait touché un point sensible chez lui. D’ailleurs, il s’était agrippé à son bureau, ses phalanges blanchis pour empêcher les tremblements de remonter le long de ses bras. Ses prunelles s’étaient illuminées d’une lueur claire et surnaturelle sans qu’il s’en rende compte, à nouveau, alors qu’il tâchait de conserver son propre calme, malgré le trouble qui émanait de lui.

- Je tenais à savoir où vous en étiez, ton père et toi, parce que je vous estime, tous les deux, énormément, et qu’en tant qu’ami je me devais d’être un soutien moral pour ton père. Je peux comprendre que tu ne sois pas d’accord avec ma vision, mais je ne m’excuserai pas d’avoir fait ce qu’il me semblait juste. Me suis-je bien fait comprendre ?

Sa dernière phrase avait claqué, métallique, implacable. A cet instant, il dégageait de Malachi une aura de puissance, de grandeur dangereuse qui écrasait l’adolescente par sa présence et sa manière d’occuper tout l’espace, de teinter l’air jusqu’à le rendre presque palpable. Face à Céleste se trouvait Malachi, le mutant, dans toute sa puissance. Et il n’en était même pas conscient.


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Celeste Trager
Celeste Trager

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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeMar 20 Déc 2016 - 15:32

Plus Celeste fait face à Malachi, puis elle a le sentiment de revivre le sentiment violent d'impuissance qui l'a étreint lorsqu'elle se trouvait avec son père. Elle n'avait pas trouvé les mots ni le comportement adéquate, elle n'avait pas réussi à faire disparaître la déception et la colère dans le regard de son père. Aujourd'hui, elle est confrontée à celui qui a créé toute cette situation. Elle est obligée de rester enfermée dans une pièce avec l'homme qui a décidé de tout raconter à son aîné, sans son accord. Et elle en souffre. La mini-Trager sent son cœur se serrer encore et encore, au fil des mots que prononce le professeur Porter à son encontre. Elle ne sait pas pourquoi, ni comment, mais elle sent ces bouleversements qui l'étreignent, telles des vagues virulentes qui ne cessent de s'abattre sur elle sans qu'elle n'ait le temps de se relever entre chaque assaut. Celeste croit se noyer sous ce chagrin qu'elle n'a même plus la force de repousser au loin. Alors, plus elle a mal, plus elle se replie sur elle-même. Sa précédente assurance face à Malachi a disparu, son regard est plus fuyant que jamais. Les larmes roulent sans discontinuer sur la peau déjà bien trop rougie de ses joues. Elle aimerait pouvoir s'évader de ce moment et s'enfuir pour ne plus jamais revenir, sauf qu'elle ne le peut pas. A la place, elle ne peut qu'être confrontée de nouveau à la présence de son professeur. Professeur qui parvient tout de même à lui arracher un sourire mauvais, quand il prétend qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit. - Si, je le pense... Et, effectivement, cette affirmation équivaut à se planter de son propre chef un poignard dans le cœur. Les paupières de l'adolescente se ferment, les larmes deviennent un peu plus acides. En un sens, Celeste a presque envie de s'excuser dans la seconde. Elle aimerait vraiment pouvoir effacer de la mémoire de son professeur, de son père, son mensonge et la déception trop écrasante qui l'accompagne en permanence. Mais Celeste n'a pas ce pouvoir. Son seul pouvoir était celui de pouvoir contrôler le temps. Et elle l'a perdue.

La jeune femme fait un nouveau pas en arrière. Ses prunelles fixent un instant la porte du bureau de Malachi. Au final, elle n'est pas si loin d'elle. Si elle s'y prenait bien, et si elle ne perdait pas de temps dans la manœuvre, elle pourrait peut-être réussir à quitter les lieux pour de bon... Toutefois, une étrange couleur dans son champ de vision attire son attention. Déjà perturbée par ce qui se passe, Celeste croit perdre bien. Peut-être est-elle en train de s'évanouir ? Peut-être devrait-elle s'asseoir, plutôt que rêver de l'extérieur maintenant ? Les yeux de Malachi ont cette couleur enivrante qu'elle n'a jamais vu auparavant. D'habitude, ils ne sont pas si visibles. Ils ne sont en aucun cas si flamboyants... voire effrayants. Car, définitivement, Celeste appréhende la suite. Lorsque son professeur reprend la parole, l'adolescente remarque à peine qu'il vient de s'appuyer contre son bureau. L'ambiance dans la pièce devient plus glaçante, et l'appréhension grimpe en flèche chez Celeste. Lorsque l'attention de son professeur semble toute tournée vers elle, ses dents viennent se planter dans ses joues, pour faire cesser ses larmes. Chaque mot la percute. Chaque mot est une fameuse nouvelle vague qui s'abat contre elle, sans qu'elle ne puisse rien y faire.

Enfin, Malachi s'arrête. Sa voix s'estompe lentement, sa question disparaît dans le silence le plus total. Celeste est pétrifiée. Elle ne comprend plus ce qui se passe ni où elle se trouve exactement, elle n'est plus obnubilée que par ces yeux qui la paralysent. La question vient de claquer dans l'espace sans prévenir. Elle se répète une première fois dans la tête de Celeste. Elle doit répondre. Et si elle ne le fait pas ? Elle doit répondre. Mais qu'est-ce qui se passe ? Réponds. - Oui... oui..., qu'elle murmure dans un sanglot. Elle a compris, elle a très bien compris, il n'aura pas besoin de répéter tout ça une seconde fois. Il ne s'excusera pas. Il a eu raison. Elle n'aurait pas dû garder le secret sur sa vaccination. Elle aurait dû tout dire à son père plus tôt avant que son professeur soit obligé d'en informer ce dernier. Elle a eu tord, elle, pas Malachi. Les larmes redoublent de violence. Un sanglot obstrue la gorge de l'adolescente, mais elle parvient tout de même à reprendre doucement la parole. Sa main droite s'est portée à son propre visage, vers son regard, alors qu'elle se permet une question toute simple : - Qu'est-ce que... Professeur... Vos- vos yeux, qu'est-ce qu'ils ont ? La peur continue de la maintenir sur place. Elle ne peut même plus regarder sur le côté. Celeste se dit que si son regard se détache de celui de Malachi, il pourrait arriver n'importe quoi, une colère plus grande pourrait se déclarer chez lui ou les reproches pourraient encore pleuvoir, et Celeste ne peut pas. Elle ne peut plus endurer tout ça. - Je veux partir...
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MessageSujet: Re: you didn't see that coming (malachi)   you didn't see that coming (malachi) Icon_minitimeMar 27 Déc 2016 - 22:08

You didn't see that coming
Malachi & Celeste



Face à Malachi, Céleste apparaissait comme une minuscule boule d'émotions, soudainement matée par le raz de marée de la puissance mentale de Malachi. Le professeur ne faisait pas exprès, bien évidemment, mais les effets du Up sur son organisme avait décuplé les effets de sa mutation, passant de la caresse délicate à la pression d'un bulldozer. D'ordinaire, Malachi agissait avec délicatesse, en particulier sur les auras si fébriles des adolescents, mais là … Il ne sentait même pas l'emprise qu'il exerçait sur la pauvre Céleste qui semblait s'effondrer en direct live sous ses yeux. Malachi écarquilla les siens en voyant les larmes couler sur les joues de l'adolescente, et voulu faire un mouvement vers elle, tenter de la réconforter, malgré tout : la lycéenne recula d'un pas, comme effrayée par celui qu'elle connaissait pourtant depuis bien longtemps, et il n'insista pas, surpris.

Tout va bien se passer Céleste, ton père comprendra, j'en suis persuadé, et vous allez pouvoir repartir sur de bonnes bases et …

Ses yeux ? Qu'est ce qu'ils avaient, ses yeux ? Il savait qu'ils pouvaient changer d'éclat, quand il abusait de son don, mais là, il ne l'avait pour ainsi dire qu'à peine utilisé ? Il fronça les sourcils, puis vérifia rapidement dans le reflet de l'écran de son téléphone portable : ses yeux... cette couleur... Ce n'était pas normal, loin s'en fallait, pas plus que le comportement de Céleste. Seigneur, qu'était il en train de se passer …

Hum, ne t'inquiète pas, ce n'est rien de grave, juste ma mutation... tu peux partir Céleste, je te remercie de m'avoir écouté... prends soin de toi …

Sans demander son reste, la demoiselle détala comme un lapin face à un renard, et Malachi resta seul dans sa salle, pensif. Cette réaction totalement disproportionnée, ses yeux qui se mettaient à étinceler ainsi... tout cela n'était pas normal. Vraiment pas normal. Il allait devoir en parler, avec Sheldon, avec Aaron, n'importe qui qui sauraient peut être ce qui lui arrivait. Il avait bien une vague idée, mais celle ci ne lui plaisait pas, pas du tout..



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