Et bien, on pouvait dire qu’elle l’avait cherché un moment, cette fichue baraque. Elle avait quadrillé tout le sud de la ville, avait erré dans toutes les rues, dans toutes les ruelles, jusqu’au moindre cul de sac de cette foutue ville, avec pour seul indice le nom du propriétaire, et une vague description d’une gargotte en bois avec un terrain tout pourri autour. Mais peu lui importait, à Charlie, elle avait cherché d’autres aiguilles dans d’autres bottes de foin, elle finirait bien par le débusquer, son fameux indic. Il fallait dire qu’elle traquait la piste de Seth depuis presque trois mois maintenant. Elle ne trouvait rien absolument rien, pas la trace d’un poil de cul de crêteux. Pourtant elle en avait foutu des baffes à des gros costauds dans des coins sombres, à les faire pleurer leur mère et prier pour qu’elle les achève une bonne fois pour toute. Sauf que bon, les morts ne parlaient pas, et ensuite ce n’était pas en laissant sur son passage des cadavres par dizaine qu’elle réussirait à faire sortir son ex amant de son trou à rat. Quoique …

Bref, toujours était il que ce Roy qu’elle cherchait dans le sud de la ville était le seul indice sensible qui allait peut être l’aider à trouver Seth. Elle n’avait fichtrement aucune idée de qui il était, ni de comment elle allait se dépatouiller pour le repérer, puis lui faire crâcher ses infos, mais autant prendre un problème à la fois n’est ce pas ? D’abord le trouver, ensuite réfléchir aux infos et au moyen de les obtenir. Et puis elle n’était pas pressée, si le gus tenait à faire la forte tête, elle pourrait tout à fait passer quelques jours en sa compagnie pour user sa volonté jusqu’à la corde. Il ne serait pas le premier à subir sa … Détermination.

A force de tours et de détours, la blondie blanche mutante avait fini par trouver la maison ressemblant à ce dont on lui avait parlé. Pour ne pas payer de mine, ça ne payait pas de mine, pour sur : elle avait l’impression d’une vieille cabane de trappeur posée au milieu d’un terrain vague à peine viabilisé. On ne voyait pas à travers les fenêtres, et elle était bien incapable de deviner si les lieux étaient habités ou non. En tout cas, il y avait bel et bien un nom sur la boite aux lettres et celui-ci correspondait, alors il fallait qu’elle tente le coup. Il faisait presque nuit, pas tout à fait cependant, la bonne heure pour une petite visite de courtoisie. La mutante se recoiffa avec les doigts, pris son courage à demain –son inconscience aussi surement par la même occasion-, puis se dirigea d’un pas assuré vers l’entrée du baraquement. Elle toqua une fois, deux, trois, sans trop de résultat. Elle donna de la voix aussi, à grand renfort de « ohé » et de « je viens de la part de Seth », son sésame le plus efficace, en tout cas la plupart du temps. Elle était à deux doigts de défoncer la serrure à coup de laser quand elle se rendit compte que … la porte n’était pas fermée. Sérieusement, elle pouvait entrer ? Elle ouvrit la porte en restant à couvert –le gonz était peut être derrière la porte avec un flingue-, mais n’entendit pas le moindre bruit. Bon, ma foi … Prudemment, elle fit un pas dans la maison, puis deux, refermant la porte derrière sans laisser encore tomber ses bras, ses mains devant elle, prête à tirer si il le fallait :

- M’sieur Roy ? Vous êtes là ? Ya quelqu’un ici ?