J’étais fatiguée, j’étais rentré chez moi après un service de trente-six heures, et m’étais posée sur mon canapé en rentrant où j’avais dormi pendant une petite heure avant que mes chiens ne me réveillent pour sortir. Ah ces saletés d’animaux. Les ingrats ! On les nourrit, on les chouchoute et pourtant ils nous empêchent quand même de dormir, v’là la gratitude. Enfin bon, maintenant que j’étais de nouveau debout autant faire quelque chose de constructif, comme continuer ma lecture par exemple. Très intéressant comme livre, super thriller, mais bon, qui suis-je pour avoir le droit de passer quelques minutes de tranquillités ? Des fois je me demande si les urgences ne sont pas plus calmes. Au moins il y’a des moments où les boulot se résume à recoudre des plaies, brefs le genre de truc que font les internes pendant que moi je bois un café. Enfin bref, je me lève pour aller ouvrir à quiconque tambourine à ma porte  « Me laisse pas crever. Steuplé. » Cool comme premiers mot d’une inconnue qui rentre chez moi après que j’ai ouvert la porte sans ensuite l’inviter à rentrer. Bravo la politesse. Elle est blessée ? C’est pas ici qu’il faut venir c’est à l’hôpital ! « Je ne suis pas sûr que ce soit le genre d’endroit où l’on se rend lorsque n est blessé, vus savez que les cliniques et les hôpitaux ça existe ? » Non mais vraiment, hors de l’hôpital je ne suis pas médecin, le boulot, ça reste au boulot ! « Je veux pas aller à l'hosto, c'est une blessure par balle… » Ouais, j’avais cru deviner. Mais pourquoi elle est là, c’est Insurgency qui me l’envoie ? Ils ne peuvent pas appeler ?

Blessure par balle au niveau de la clavicule, et le sang coulait à flot, il est hors de question qu’elle salisse mon canapé avec ça ! Je vais chercher une serviette que je pose sur le fauteuil, ça évitera de salir et demande à la brunette de s’installer. Je n’aime pas avoir à opérer chez moi je n’ai pas le matériel nécessaire, mais je ne vais pas la laisser mourir et j’ai quand même suffisamment de choses pour la soigner. J’apporte ma trousse de soins que e garde dans la salle de bain et découpe le haut de son T-shirt, je suis sûre qu’il est bien moins important que sa vie. Je sors les compresses, le désinfectant et même un léger anesthésique –j’avoue, je l’ai volé à l’hôpital, mais il ne faut pas le dire !- « Bon, bonne nouvelle la balle est ressortie donc tu devrais vivre sans trop de problème, mais ça va piquer. [/color] » Je nettoie la plaie comme je peux avant de planter l’aiguille, c’est trop léger pour durer plus de quelques minutes mais ça suffira. La clavicule n’est pas cassée, mais juste légèrement fracturée, mieux vaut qu’elle reste en écharpe pendant quelque jour après ça. « Comment ça vous ait arrivé ? Encore un de ses tarés ? C’est Isolde qui vous a dit de venir ici en cas de problèmes? » Par taré j’entends bien le hunter, ces enfoirés d’intolérant.  Je prends soin de tout nettoyer, réparer au mieux les dégâts à l’intérieur et suture le point de sortie, j’ai à peine le temps de commencer à suturer le point d’entrée qu’une nouvelle fille entre chez moi, sans toquer, sans prévenir. Je me lève d’un coup sec « Wow ! Ce n’est pas un moulin ici ! C’est quoi votre délire là ? »  Je jongle entre les visages des deux jeunettes, ces deux-là qui débarquent presque en même temps, ça ne peut pas être un coïncidence. Moi, je voulais juste finir ma journée tranquille. Et puis mes chiens à deux balles, ils laissent tout le monde rentrer, c’est bien la peine d’avoir un doberman. Tu parles, ils sont juste en train de jouer au fond du jardin. Bref, ça ne m’avance pas plus sur la situation actuelle, qui sont ces gamines à qui personne n’a appris à ne pas entrer chez les inconnus ?