AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  tumblr  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 22:51

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



C’était fait… Mon abominable et cruelle besogne accomplie, je me laissais tomber sur la souche d’un arbre,  comme si mon poids avait soudain été multiplié par dix. Je me sentais vide, désespérée, le cœur au bord des lèvres et une bile amère qui me faisait grimacer. J’avais envie de marteler mon crâne contre l’arbre le plus proche pour chasser tous les pensées défaitistes que j’avais en tête, mais aussi pour mettre un terme à ce mal de crâne qui me vrillait les méninges. Pourquoi avais-je fais cela ? Ou plutôt, comment en étions-nous arrivés là ? A quel moment tout avait dérapé ? C’était simple : A l’arrivée à Radcliff de mon frère, je ne l’avais pas reconnu ni n’avais compris son attitude, car il me manquait des détails et des informations cruciales… Il me manquait des années entières de sa vie pour comprendre pourquoi il était à ce point pétri de haine envers les gens comme moi…

Pourquoi il avait poussé son propre père à se vacciner… Comment pouvait-on à ce point avoir besoin de faire du mal ? Et pourtant je n’arrivais pas à haïr mon frère. Car dans mon esprit, il avait besoin d’aide,  il nous hurlait à tous de le délivrer de sa haine, mais ses appels à l’aide restaient sans réponse car personne ne voulait l’écouter… Je lui avais tendu la main, il m’avait vaccinée. Il avait tué une jeune fille, manquant au passage de me faire tuer, et depuis je n’avais plus la moindre confiance en lui. Artur, celui à qui je confiais tout, le plus raisonnable de nous deux, le surdoué… C’est lui qui aurait dû m’indiquer la marche à suivre, pas l’inverse… Avais-je failli à mon devoir de grande sœur en me reposant sur lui plutôt que de l’aider ? N’était-ce finalement pas de ma faute si Artur était allé trouver notre père pour le pousser à s’injecter de lui-même le sérum dans les veines ? Nous avions été une famille unie, à une époque… Aujourd’hui, nous n’étions plus que l’ombre de nous-même. J’avais une sœur que je n’avais jamais rencontrée et qui avait été enlevée, un père au bout du rouleau et incapable de sentir quoi que ce soit… Et Artur…

C’était probablement ça qui me donnait à ce point envie de vomir. Je m’étais jurée de ne jamais lui faire de mal, de toujours le protéger… Et j’en avais dit, des horreurs, en allant le trouver… Tremblante, je desserrais le poing sur l’objet que je tenais dans la main, le fixant avec de grands yeux terrifiés. Une seringue de NH24… Moi qui craignais plus que tous les aiguilles et fuyais le moindre examen médical comme la peste, je me retrouvais avec l’objet de mes cauchemars dans les mains. Je contemplais le tube de la seringue… Vide. Le sérum, je l’avais inoculé à Artur, quand bien même étais-je persuadée qu’il n’avait rien d’un mutant. Je savais que ce vaccin-là n’était pas définitif, que quoi qu’il arrive, les effets secondaires seraient provisoires… D’autant qu’Artur était humain, il souffrirait sûrement moins des résultats de la vaccination que moi ou mon père… Je tentais de me convaincre que je n’avais pas si mal agis, que j’avais fait ça pour lui faire comprendre les choses… Mais rien à faire. Dans mon esprit, tout ce qui subsistait, c’était la culpabilité et rien d’autre. J’avais nuis à mon frère et je ne parvenais pas à me le pardonner.

Alors je jetais la seringue à mes pieds et fouillais dans mon sac à main pour en tirer une petite pochette plastique stérilisée, dans laquelle reposais une seconde dose de vaccin. Sur l’emballage était écrit « NH25 ». Un vaccin définitif, cette fois… Et qui n’étais pas destiné à mon frère ni à qui que ce soit d’autre que moi. Je l’avais aimée, ma mutation, je l’avais chérie, travaillée, jusqu’à la maîtriser à la perfection… Aujourd’hui, il m’apparaissait évident que je vivrais mieux sans… Car alors je pourrais retrouver l’affection de mon frère et sa confiance, qui sait ? Peut-être que ça mettrait aussi fin à toutes mes emmerdes avec des hunters ?

Je n’avais pas envie de me vacciner… Je ne voulais pas tuer cette partie de moi si particulière, si unique… Les larmes coulaient sur mes joues tandis que j’ouvrais l’emballage et fixais l’aiguille. Qui aurait cru quelques jours auparavant qu’une phobique telle que moi parviendrait à saisir l’objet qui la terrifiait ? J’approchais l’aiguille de mon bras nu – en plein mois d’août, je n’avais au moins pas besoin de retirer dix épaisseurs – et inspirait comme je le pouvais, ma respiration saccadée par les sanglots. J’allais planter l’aiguille quand j’entendis une brindille craquer derrière moi. Aux aguets, je tendais l’oreille mais ne me retournais pas pour autant. Des bruits de pas… On approchait… Serrant les dents, je crachais.

« Qui que vous soyez, foutez le camp,  s’il vous plaît… J’ai besoin d’être seule et cette forêt est suffisamment grande pour que nous n’ayez pas à vous attarder ici… »

Non je n’avais pas besoin d’un spectateur… Et encore moins de quelqu’un qui tenterait de me dissuader de faire ce que j’avais l’intention de faire… Ou au contraire de m’encourager en persifflant.

Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:13



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



Le chasseur face à lui n’avait aucune chance. Il n’était pas le premier à s’attaquer à lui, loin de là, et il ne sera certainement pas le dernier, mais son sort serait identique à tous les autres. Peut-être même serait-il légèrement plus douloureux. Après tout, Jimmy n’aimait pas spécialement qu’on le suive à la trace comme du gibier.
Il s’était rendu compte qu’on lui collait au train quelques jours plus tôt. Il lui avait bien semblé voir une silhouette en périphérie de son champ de vision, comme une hallucination discrète qui se serait effacée dès qu’il aurait tourné la tête vers elle. Sauf que l’hallucination s’était révélée être une personne très concrète, qui avait visiblement une tendance maladive à fourrer son nez dans la vie des gens – et dans celle de James Archer qui ne l’avait pas bien prit du tout ; et pour punir l’importun, il avait décidé de jouer un peu. C’était un côté quelque peu sadique qu’il empruntait aux félins, celui qui le poussait parfois à jouer avec ses proies plutôt que de leur offrir une fin miséricordieuse. Il avait pris un malin plaisir à faire tourner le hunter en bourrique, à lui laisser croire qu’il tenait des pistes sérieuses, qu’il était réellement en train de se rapprocher de sa cible alors qu’en réalité il avait creusé sa propre tombe au moment où il avait décidé que c’était ce mutant-là qu’il voudrait tuer ensuite. C’était une très mauvaise idée – pour lui. Jimmy, lui, trouvait presque sympathique ce petit bonhomme à l’air fier et déterminé qui l’avait pris en filature. C’était presque dommage qu’il doive mourir.
Presque.
L’homme au blouson de cuir avait mené discrètement la danse durant trois petits jours, puis finalement, un soir, il s’était décidé à enfiler la veste qui était devenue sa marque de fabrique par-dessus un t-shirt aussi sombre que le jean et les épaisses bottes noires qu’il chaussa à ses pieds, et s’était dirigé vers la forêt. A force de barouder à droite et à gauche, il avait fini par savoir comment se déplacer en milieu boisé pour perdre un poursuivant. Il avait marché un moment, puis avait mis son expérience en pratique en tirant profit de la pénombre de cette nuit d’été. Le chasseur avait tourné en rond, revenant sur ses pas, bifurquant dans une direction puis dans une autre, et au bout d’une demi-heure qui sembla interminable aux yeux de l’impatient mutant, il se résigna enfin à repartir vers la sortie de la forêt.
Sauf qu’ils étaient au milieu des bois et que Jimmy l’attendait au tournant, tranquillement appuyé contre un arbre au tronc suffisamment épais pour dissimuler son imposante carcasse. Il avait attendu que le hunter croise son regard pour lui lancer un sourire éclatant avant que son poing ne vienne s’écraser contre son nez, le brisant sur le coup. Au moins, sa manie de ganter ses mains de cuir dès qu’il sortait lui épargnerait de devoir laver le sang qui jaillit du visage meurtrit du chasseur. Ce dernier recula vivement, fixant la masse de noire vêtue qui s’avançait vers lui. Il porta la main à sa ceinture et en tira un pistolet qu’il pointa vers celui qui venait d’inverser les rôles, mais son bras craqua bruyamment en se pliant selon un angle improbable au moment même où les yeux de Jimmy prenaient une teinte jaune absolument inhumaine. Il avait l’air d’un animal comme ça, à sourire comme il le faisait tandis que ses iris devenus clairs se posaient sur l’inconnu qu’il força à se mettre à genoux, rendant son squelette lourd comme du plomb. Il soupira et secoua la tête, l’air navré par autant de bêtise.

- Franchement, à quoi tu t’attendais ?

Un mépris monstrueux l’envahit alors qu’il dévisageait cet humain arrogant qui avait eu l’audace de se penser suffisamment au-dessus de la Nature et de l’évolution pour imaginer tuer l’un de ces êtres supérieurs qui parcouraient le monde. Dommage pour lui, le monde en question se passerait de sa présence. Le mutant tendit la main vers l’homme à genoux et serra, serra, serra encore, regardant son visage se distordre sous la douleur, déplaçant ses os pour qu’aucun son ne puisse plus s’échapper de sa gorge. Il fit durer son calvaire quelques longues, très longues secondes, jusqu’à ce que finalement son crâne se brise dans un bruit écœurant. Jimmy relâcha son emprise sur les os du cadavre qui s’écroula dans la poussière. Une bonne chose de faite.
Tournant les talons, l’homme en blouson s’éloigna tranquillement, remettant en place ses cheveux gominés en arrière. C’était un petit plaisir esthétique qu’il s’accordait de temps en temps, n’en déplaise à certains qui auraient pu trouver ridicule qu’un homme de sa trempe puisse avoir de petites manies coquettes.
Il n’avait pas marché cinq minutes qu’il entendit une voix répondre à ses pas. Il se serait pourtant cru seul dans cette fichue forêt. Intrigué, il s’approcha malgré tout et découvrit une jeune femme à la chevelure flamboyante assise sur une souche d’arbre, l’air de porter tout le poids du monde sur ses épaules et une seringue prête à être enfoncée dans son bras. Il haussa un sourcil et la fixa de ses yeux redevenus noirs.

- Je vous retourne la politesse, y a d’autres endroits pour se shooter en paix.

Son regard accrocha un éclat au sol et il baissa la tête pour y voir un papier opaque. Malgré la pénombre, il n’était pas bien difficile de voir les quatre signes « NH25 » barrer l’emballage du sérum que l’inconnue était prête à s’injecter dans les veines. Jimmy plissa les yeux et secoua la tête.

- Nan, quelle connerie. Pourquoi tu fais ça ? C’est du gâchis, vraiment. Y a aucune mutation qui mérite qu’on la supprime. C’est se rabaisser à l’image de l’humanité de faire ça.

Il n’avait jamais compris ces mutants qui choisissaient d’eux-mêmes de se séparer de ce qui faisait d’eux des êtres à part. Pour lui, il n’y avait rien de plus merveilleux qu’un don offert par le hasard incroyable de la génétique. Alors il comptait bien empêcher la grande rousse de faire la pire erreur de sa vie.
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:24

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



J'étais perdue au milieu d'un bois, à l'écart de la ville, il fallait qu'on vienne m'emmerder ici aussi... Etait-ce vraiment trop demander que d'avoir un moment de répit pour foutre sa vie en l'air ? Et puis d'abord, c'était qui ce con ? Qu'est ce qu'il venait foutre ici ? Je tournais la tête vers lui, les yeux rougis par les larmes et le regard flamboyant de colère. Qu'est ce qu'il croyait, ce con, avec sa veste en cuir de mec qui se la joue et son air sûr de lui ? Que j'allais lui dire que oh non c'est vrai qu'il y a d'autres endroits moins champêtres pour se droguer... Sauf que je ne me droguais pas. Je n'avais jamais rien testé d'autre que l'alcool. J'avais vécu plus d'une cuite, m'étais réveillée plus d'une fois à côté d'un inconnu après une nuit de folie menée par un peu trop de whisky, mais jamais je n'avais touché à une autre droguée, quelle qu'elle soit.

« Jusqu'à preuve du contraire, je fais encore ce que je veux... Si j'ai envie de faire ça ici et de profiter du soleil, je le fais... Et de toute manière j'ai pas de comptes à vous rendre. Soyez sympa, foutez le camp... »

Le con... Il m'avait coupé dans mon élan, et j'étais soudain bien moins assurée, avec ma seringue dans la main et mon bras tremblant qui semblait un peu moins d'accord que mon esprit, étant donné ce que je m'apprêtais à faire. Je n'avais pas envie de dire adieu à ma mutation... Vraiment je ne voulais pas. Mais j'avais le sentiment que c'était la seule issue qui me permettrais de dire adieu à tous mes problèmes... Et clairement, je n'avais pas envie de prendre le temps d'expliquer ça à un inconnu. L'aiguille piqua la surface de mon épiderme quand l'autre sembla remarquer de quoi il s'agissait. Sa remarque me fit sursauter, et je manquais de déraper.

« Alors déjà on ne se connaît pas, donc si tu veux m'tutoyer tu m'excuseras mais j'vais faire pareil, ensuite... Putain mais t'es con ou quoi ? T'as pas compris que j'avais juste envie d'être seule pour foutre ma vie en l'air ? Et puis d'abord qu'est-ce que ça peut te faire, hin ? »

Je me levais alors, titubant légèrement tant mes membres étaient engourdis par la tension que le stress imposait à mes muscles. Je me plantais devant lui, ma seringue toujours dans mon poing serré, comme une arme que j'aurais volontiers brandie.

« Vas-y, donne-moi une bonne raison d'pas faire ça ! T'en es un, toi aussi ? Un mutant ? Un dégénéré comme ils aiment nous appeler ? Parce que si oui, comment tu fais pour pas en avoir marre de toutes ces horreurs ? On m'a appris à l'aimer, ma mutation... Mais j'en ai marre de perdre mes amis et ma famille à cause de ces conneries, j'en ai foutrement marre que ça soit une connerie de gêne qui soit responsable de tous mes problèmes, ça te va ? »

Je n'avais pas réalisé à quel point j'avais haussé le ton en disant ça, les larmes coulant sur mes joues. Finalement, c'était peut-être de ça, que j'avais besoin... De hurler un bon coup, de dire à quel point j'en avais marre, à quel point je voulais qu'on me foute la paix avec ma mutation. Ma voix, je l'aimais et je la maîtrisais suffisamment pour que personne ne puisse savoir que j'étais une mutante à moins que je ne m'en serve. Alors quoi ? C'était son argument pour m'empêcher de faire ça, hin ?

« C'est une connerie, tu trouves ? J'vais l'regretter, je le sais... Mais je... J'ai l'impression que c'est mieux comme ça... Pour... »

Pour qui, Moira ? Pour toi ou pour ton frère ? Pour toi ou pour faire plaisir aux autres ? Pour ton bien ou pour celui de ceux qui avait réduit une partie de ta vie à néant ? Merde... Qu'est ce que j'étais en train de faire... En train d'agresser un type qui ne m'avait rien fait et de chercher à me vacciner, oui oui ça j'avais compris... Plus paumée, on ne faisait pas.
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:29



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



Au cours de sa vie, Jimmy en avait croisé, des désespérés, des brisés, des malmenés de l’existence qui trouvaient un semblant de salut là où ils le pouvaient, que ce soit dans la drogue, l’alcool, le sexe ou Dieu seul savait quelle autre distraction ils pouvaient trouver pour se détourner de ce qui pourrissait leur journée et leur esprit. Qu’il tombe sur une junkie planquée derrière un arbre pour se prendre sa dose ne l’étonnait pas le moins du monde ; ce qui le chagrina beaucoup plus en revanche, ce fut de trouver là une mutante – un membre de cette nouvelle race supérieure qui marchait sur le monde et avait encore à faire valoir ses droits et son autorité sur ce qu’il restait de l’humanité – prête à sacrifier d’elle-même ce qui la rendait extraordinaire, ce qui la rendait spéciale. Le vouvoiement avait vite laissé la place au tutoiement ; c’était un moyen d’être plus proche d’elle, de l’atteindre plus rapidement, même si l’attention ne sembla pas lui plaire au premier abord. En tout cas, lui ne fut pas dérangé qu’elle le tutoie en retour – après tout, c’était de bonne guerre. Et puis elle avait de toute façon l’air beaucoup trop en colère pour que quoi que ce soit la mette de bonne humeur. Lorsqu’elle se redressa, il en fit de même, la dépassant d’une bonne demi-tête. Elle ne lui faisait pas peur, à trembler comme une feuille, le visage ravagé, la voix presque tremblante ; il n’aurait eu qu’à lui souffler dessus pour la faire s’écrouler comme un château de cartes. En revanche, il avait tout à fait remarqué qu’elle n’avait pas lâché la seringue et qu’elle la tenait comme un poignard, prête à s’en servir à tout instant. Que ce soit contre elle ou lui n’avait aucune importance : il figerait son squelette sur place au moment même où elle tenterait quoi que ce soit. Beaucoup d’autres avaient essayé de lui planter une seringue dans la jugulaire au moment où ce satané sérum était sorti ; il n’y en avait plus aucun qui soit là pour raconter ces pauvres petites tentatives.
Mais la flamboyante rouquine n’avait plus l’air particulièrement motivée à s’enfoncer ce poison dans les veines, ni à en faire de même avec lui. A dire vrai, plus son ton montait, plus ses yeux devenaient brillants, jusqu’à ce qu’enfin les larmes commencent à couler sur ses joues. Jimmy se contenta de rester là, silencieux, la laissant hurler un bon coup, lui servant même un sourire qu’on aurait volontiers qualifié de bienveillant. Des mutants qui craquaient sous la pression, il en avait croisé quelques uns aussi. Parfois, ils se laissaient ramener à la raison, d’autres fois ils étaient déjà trop loin dans le déni de ce qu’ils étaient pour être sauvés, et les voir s’enfoncer vers la déchéance pour redevenir un membre lambda de l’humanité lui brisait le cœur autant que ça le mettait dans une colère noire. A partir de quand les mutants s’accepteraient-ils enfin ? A partir de quel moment réaliseraient-ils que ce n’étaient pas eux qui devaient craindre les Hommes mais les Hommes qui devaient les craindre ? Il comptait bien mettre un peu de plomb dans le crâne des plus hésitants d’entre eux, et il ne réserverait pas un autre traitement à la jeune femme debout devant lui.
Finalement, elle sembla se calmer et il entendit enfin ce qu’il attendait : de l’hésitation. Si elle n’était pas sûre de son choix, si elle ne le faisait pas par conviction – aussi absurde soit-elle – alors il y avait encore une chance de la ramener du bon côté. L’homme en blouson de cuir la regarda calmement et hocha la tête.

- C’est la pire connerie que tu feras jamais. Une fois que tu t’enfonceras ça dans les veines, y aura plus de retour en arrière. Tu t’injectes ça, tu deviens humaine. Et tu vaux mieux que tout ce qu’on pourra te dire ou tout ce qu’on t’a jamais dit.

Le plus étrange, quand on l’entendait parler, c’était qu’il était parfaitement sincère. Il pensait vraiment que la jeune femme serait malheureuse une fois devenue humaine, et cette souffrance, il voulait la lui éviter à tout prix.

- Tu crois que ça sera mieux comme ça pour qui ? Pour toi ? Ou pour eux ?

Il s’était très légèrement penché en avant pour mieux pouvoir la regarder, ne brisant pas le contact visuel. Il n’y avait rien de menaçant dans son attitude, ce qui était tout à fait surprenant quand on savait que, quelques minutes plus tôt à peine, il tuait un homme en y prenant un certain plaisir.

- Des morts, y en aura toujours. C’est comme ça dans toutes les guerres, et là, c’est une putain de guerre qui se passe entre les mutants et les humains. Mais c’est à toi de voir si tu veux te rendre et rendre inutile le sacrifice de tous ceux qui sont tombés avant toi, ou bien si tu veux continuer à te battre pour toi, pour eux et pour tous les mutants à naître qui se feront dire dès qu’ils seront dépistés qu’ils ne sont rien de plus que des monstres.

Il y avait une conviction indéniable dans la voix de Jimmy. C’était l’assurance d’avoir raison, de savoir vraiment ce qu’il valait et ce que valaient tous les autres mutants, et même s’il ne connaissait absolument pas la demoiselle debout devant lui, il savait qu’elle aussi faisait partie de quelque chose de plus grand, de plus glorieux qu’elle le penserait jamais. Il sourit.

- Et je suis sûr que ta mutation est cool en plus. On fait un deal : tu m’montres la tienne, j’te montre la mienne.

Il n’avait aucun problème à se révéler aux siens. Après tout, à quoi bon cacher ce qu’on était réellement face à quelqu’un qui le comprendrait ?
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:29

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



Je tremblais de fureur et de terreur contenue. J'en voulais à la Terre entière, à mon frère, à moi, à ce putain de gène à la con qui faisait de moi une mutante... Je m'en voulais de déjà le regretter alors que je ne m'étais même pas encore vaccinée, j'en voulais à Artur pour m'avoir si bien convaincue d'être un monstre et une abomination... J'en voulais à tous ces malades qui s'étaient mis en tête de nous traquer, nous autres mutants... Et plus que tout, j'en voulais à ce type qui commençait à me faire douter. Quelques secondes auparavant, j'étais déterminée, désespérée aussi, mais prête à le faire. Prête à me vacciner, à passer à autre chose et à rejoindre le camp des perdants mais surtout des survivants.


« Ah ouais ? J'vaux mieux qu'ça ? Mais t'es qui pour me dire ça, hin ? T'es qui pour savoir que mes erreurs n'ont pas foutu la merde partout ? T'es mignon mais le vaccin je connais, j'ai eu droit au NH24 y a pas si longtemps... Alors ouais, je sais que c'est bourré d'effets secondaires, mais ça sera jamais pire que de devoir passer ma vie à courir pour sauver ma vie ou celle de mes amis... »

Pourquoi je lui disais tout ça ? Pourquoi j'éprouvais le besoin de me justifier ? J'aurais dû être déterminée et n'avoir en aucun cas besoin de tout ça... Alors pourquoi ? Pourquoi le doute s'insinuait-il en moi ? Pauvre con, tiens... T'es pas tombé sur la bonne personne... Seulement, il avait l'art de mettre le doigt sur ce qui n'allait pas... Pour qui étais-je en train de faire ça ? Pour m'accorder avec des idées qui n'étaient pas les miennes, pour qu'Artur cesse de me voir comme un monstre... Pour donner finalement raison à l'homme qui avait assassiné mon fiancé. Je ne cillais pas lorsqu'il se pencha vers moi, le fixant toujours avec la même hargne désespérée dans le regard.


« Qu'est-ce que ça peut te foutre, pour qui je le fais ? Je... J'fais ça pour... J'en sais rien... »

Je serrais toujours la seringue avec l'énergie du désespoir, comme si j'avais eu peur qu'on me l'arrache ou qu'elle ne me file entre les doigts... Pour qui faisais-je cela, sinon un frère qui haïssait ce que j'étais au plus profond de moi ? Et de l'autre côté ? Qui irait me traiter de folle et d'inconsciente ? Devenir la déception de mon père, me faire remonter les bretelles par Seth, voir Theodora secouer la tête en me disant que j'alignais les bêtises... Et Martial... Martial le hunter, Martial qui avait tourné le dos aux chasseurs, qui avait eu le courage que moi je n'avais pas, Martial qui réveillait en moi des sentiments que je pensais taris depuis des années... Bon sang, qu'étais-je en train de faire ? Je m'apprêtais pourtant à envoyer balader l'inconnu, lorsqu'il commença à vouloir jouer les malins. Un sourire de requin naquit sur mes lèvres. Ah ouais ? Tu veux voir ma mutation ? Bah tu ne vas pas être déçu du voyage, mon vieux...


« Tu sais que c'est super tendancieux, c'que tu dis là ? Ca pourrait être mal interprété... »

Soudain, ma voix se mit à vibrer, d'abord comme un doux ronronnement, puis enfla jusqu'à fait vrombir l'air autour de moi et trembler le sol. Un groupe d'oiseaux niché dans un arbre proche pris la fuite, et la souche sur laquelle je m'étais assise se fissura. C'était là toute la magie de ma mutation... Des ondes sonores, on en trouvait partout, qu'on les entende ou non. Même le corps humain était finalement constitué d'une foule d'ondes à l'état moléculaire, et si l'autre tenait absolument à tester la chose, je doutais qu'il apprécie longtemps de sentir ses tympans vibrer de manière chaotique.


« Tu voulais la voir, ma mutation ? La voilà... On ne la voit pas, on l'entend et on la sent... Tu trouves toujours ça cool ? Tiens écoute... Cette fréquence-là, c'est celle de tes os... Tu les sens vibrer ? Si je résonne avec ta cervelle, j'peux aussi la faire valser hors de ton crâne... Alors ouais c'est cool, sur le papier... Ça ferait joli dans un film de super héros... »

Dans ma main, la seringue vola en éclats, le verre étant bien plus sensible aux ondes sonores. Pourtant, je ne la lâchais pas, laissant les éclats de verre pénétrer ma chair sans broncher. Les vibrations de l'air se calmèrent alors que je faisais taire ma mutation, mais puisque l'autre semblait vouloir un aperçu global, c'est un ronronnement qui sortit de ma gorge lorsque je repris la parole. Ca, c'était le plus côté sympathique qu'on préférait souvent à ma mutation... Lorsque j'y mettais un peu de magie étant enfant, j'arrivais à faire voyager Artur en lui racontant une histoire. Et puis plus tard, j'avais découvert que c'était un bien meilleur aphrodisiaque que le chocolat... C'est ça que tu veux, mec ?


« Alors la voilà, ma mutation... Je fais ce que je veux des ondes qui m'entourent, je peux te faire gerber tes tripes ou te faire gémir de plaisir, t'es content ? »

J'étais acide, bien sûr... Parce que je l'aimais, cette mutation, bordel... Je n'avais pas passé des années entières à apprendre à m'en servir pour finalement lui dire adieu... Mais quelque part, je continuais à me dire que c'était pour le mieux, que... Que c'était ce qu'il fallait faire... Jetant les reste de ma seringue au sol, je retournais m'asseoir sur ma souche d'arbre à moitié éventrée et commençais à retirer un à un les éclats de verre qui transperçaient ma paume.


« Alors ? Maintenant que tu as eu c'que tu voulais et que j'n'ai plus de vaccin... C'est quoi ta mutation, à part de venir m'emmerder ? Et d'ailleurs c'est quoi ton nom ? »

C'était con, vraiment... Dans d'autres circonstances, je l'aurais trouvé sympathique, ce type, j'aurais pu m'entendre avec... Si je n'avais pas été obnubilée par l'idée de mettre fin à tout ça.
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:32



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



Jimmy était un homme particulièrement fier – et, on pouvait le dire, très orgueilleux. Il connaissait ses limites, certes, mais il connaissait aussi ses qualités et il en jouait énormément, que ce soit son franc parler, ses capacités cognitives, les quantités d’argent scandaleuses qu’il avait sur son compte en banque ainsi que toutes ces petites choses qui faisaient de lui ce qu’il était. Mais il ne tirait pas de plus grande fierté de quoi que ce soit d’autre que de sa mutation. Son pouvoir s’était développé trente ans plus tôt, et en trente ans il avait appris à le maîtriser à la perfection, s’en servant sans effort ou presque. Il connaissait tous les os du corps humain par cœur, savait lesquels briser pour tuer ou simplement blesser, comment ressouder ceux qui s’étaient cassés et lesquels fendre pour handicaper ses adversaires. Sa mutation, il l’avait utilisée sur lui-même jusqu’à ce que ses phalanges soient lardées de cicatrices là où il lui arrivait de faire sortir ses os, les rendant tranchants comme des lames de rasoirs et solides comme la pierre. Il pouvait se faire guérisseur ou bourreau à sa guise, tenant entre ses mains un don incroyable qui lui avait fait prendre pleine conscience de la supériorité des mutants sur le reste de l’humanité il y avait bien longtemps déjà. Cette idée ne l’avait jamais quittée, et elle s’était même développée au fil des ans, ancrée fermement dans son esprit. Bien sûr, il savait aussi que certains mutants ne faisaient pas honneur à leur espèce, mais même parmi les dieux on trouvait des ratés. Et il ne comprenait pas que quelqu’un doté par la Nature elle-même d’une capacité hors norme s’ampute volontairement d’une mutation magnifique.
Alors, cette jeune femme avec sa seringue, il comptait bien la dissuader de s’injecter ce poison dans ses jolies veines bleutées qu’il pouvait voir à ses poignets malgré la pénombre – la faute à sa peau si pâle qu’elle en était presque translucide. S’il devait se la mettre à dos en pointant toute la logique de son raisonnement et, surtout, son manque flagrant de conviction, alors soit ; après tout, il n’avait rien à perdre à se fâcher avec une parfaite inconnue, surtout si ça pouvait empêcher une mutante de se fondre dans la masse lambda des humains normaux qui grouillaient sur la surface du globe. Cela dit, son offre sembla plaire à la flamboyante rouquine qui se mit à sourire, et à sa remarque, Jimmy sourit à son tour, révélant ses dents rangées comme des touches de piano. Visiblement, quand elle n’essayait pas de s’arracher sa mutation en hurlant de frustration et de désespoir, elle avait une répartie tout à fait appréciable.

- J’suis jamais contre les doubles interprétations.

L’air se mit soudain à vibrer autour de lui – puis le sol, l’arme qu’il gardait cachée à sa ceinture sous son blouson de cuir, et puis finalement ce fut tout son corps qui sembla trembler légèrement, comme s’il s’était tenu sur un moteur d’avion en marche. Le mutant haussa les sourcils et sourit. Il adorait découvrir les mutations des autres, voir ou entendre ce qui faisait de ses vis-à-vis des personnes extraordinaires. Et la mutation de la jeune femme était extraordinaire, ça, on ne pouvait le nier. Il écouta ses explications et rit même un peu en sentant ses os, ses si précieux os, vibrer à leur tour.

- C’est mieux que dans un film, c’est la réalité.

Il sourit, réalisant que le pouvoir de la demoiselle était bien plus incroyable qu’on aurait pu le croire à première vue. Faire vibrer les ondes d’un mot, d’une simple parole, d’une intonation modulée à la bonne fréquence … il y avait tant de potentiel avec ce don, tant de choses incroyables à faire, qu’il trouvait encore plus dommage qu’elle cherche à s’en délester. Fort heureusement, la seringue ne résista pas à cette petite démonstration et explosa dans la main de sa propriétaire, ne lui laissa comme séquelles que quelques éclats de verre fichés dans ses chairs. Le sourire de Jimmy se fit un peu plus malicieux et sans doute plus charmant aussi quand elle parla à nouveau.

- Très, même si j’aurais bien voulu voir le dernier point en action.

Il la laissa se rasseoir et s’approcha d’elle avant de mettre un genou à terre pour mieux se mettre à sa hauteur. Du haut de son presque mètre quatre-vingt-dix, il aurait été dommage qu’il lui donne l’impression de la toiser, alors qu’en réalité ils étaient parfaitement égaux, elle et lui. Dans l’esprit de Jimmy, tous les mutants se valaient, peu importe leur mutation. C’était eux, et tous les humains en dessous ; quant aux chasseurs, ils n’étaient, à ses yeux, qu’une vaste blague, une tentative pitoyable de l’humanité de se défendre contre l’inéluctable.
Vint enfin le moment de montrer sa mutation. Le grand homme sourit et activa son pouvoir. Ses iris, jusque-là d’un brun sombre, devinrent d’un jaune vif qui rendait son regard particulièrement impressionnant. Levant le bras devant lui, il se prépara à la douleur et cassa son os d’un coup, pliant son humérus selon un angle absolument pas naturel. Il retint une grimace, ne pouvant nier que même en étant habitué à cette sensation, ça faisait un mal de chien. Et puis, aussi facilement qu’il avait brisé son propre bras, il le ressouda parfaitement, la douleur s’envolant aussi vite qu’elle était arrivée.

- J’me disais que j’allais pas l’utiliser sur toi tout de suite. Moi, je contrôle les os – les miens, les tiens, ceux de tous les vertébrés de la planète.

Il sourit, incroyablement fier de son pouvoir. Bien sûr, il savait qu’il y avait plus violent, plus meurtrier et plus grandiose que le sien, mais il s’en fichait : c’était sa mutation, et rien ni personne ne la lui enlèverait jamais.

- Jimmy Archer. Et comment s’appelle l’ex future vaccinée à la voix de sirène ?

Ses iris n’avaient pas changé de couleur. Il ne savait pas à quelle réaction s’attendre de la part de la jeune femme, aussi avait-il renforcé toute sa structure osseuse pour rendre son squelette aussi dur que l’acier.
Après tout, une gifle est si vite arrivée. Mais si la demoiselle se risquait à lui envoyer sa main en travers du visage, elle risquait fort de se briser les doigts sur les os de sa mâchoire. Oups.
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:35

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



J'avais toujours envie de le frapper... Mais il commençait à me plaire, ce type. Quelque part, avec son amour évident des doubles interprétations, il me faisait penser à Marius et surtout à Seth. Pas de chance pour ce type, j'avais davantage besoin d'extérioriser ma rage que de continuer ce petit jeu fait de sous entendus et de doubles sens. J'avais envie de frapper quelqu'un ou quelque chose... Pourquoi pas cet arbre, tiens ? Il ne m'avait rien fait, ce pauvre chêne, mais j'avais l'irrépressible envie de me briser les phalanges dessus. Ce qui aurait mis un terme à ma carrière, maintenant que j'y pensais... Moui... Mauvaise idée, Moira. Ne vas pas ruiner ton avenir en plus du reste. Au lieu de ça, je donnais à monsieur curieux ce qu'il voulait, à savoir une démonstration de ma mutation.

Bien sûr que je l'aimais, mon don... Je l'avais crains et haïs au début, puis j'avais appris à l'apprivoiser, à l'aimer, à vivre avec... J'avais même pris l'habitude de faire comme les chats : Là où les félins ronronnaient pour se rassurer, j'usais parfois de ma mutation pour détendre mes nerfs ou apaiser mon humeur morose. Et ces derniers temps, c'était même devenu vital... Je l'aimais cette mutation... Je ne pouvais sauver ni aider personne avec, elle était purement égoïste, mais je l'aimais... Tout ce que pouvais faire, c'était calmer mon prochain à l'extrême limite. Je ne faisais pas partie de ces mutants capables de soigner ou réparer les organismes, je n'avais pas la merveilleuse mutation d'Alec, sans qui je n'aurais pas été là au milieu de cette forêt à discuter avec un inconnu... Tant de choses dépendaient finalement de ce que j'étais et de l'utilisation que j'en faisais... Et ça, mon interlocuteur ne semblait pas vouloir l'entendre. Après ma petite démonstration, j'esquissais un sourire qui sonnait faux.

« Ouais, c'est la réalité... Et dans la réalité, les gens comme nous se font pourrir, dénigrer, pourchasser... J'ai failli être tuée pour ça, j'ai été vaccinée pour ça, j'ai été jugée pour un simple gêne différent... Et c'est injuste... Putain on est censé être la prochaine étape de l'évolution humaine, alors pourquoi ils cherchent tous à nous faire régresser ? »

Malgré moi, l'orgueil avait parlé. J'avais été élevée comme ça, persuadée de faire partie de cette nouvelle espèce qui supplanterait l'humanité, de faire partie du grand projet de la nature, et non un monstre ou une abomination... J'y avais cru, à tout ça... Jusqu'à ce qu'Artur ne mette en pièces mes convictions. Je n'étais d'ordinaire pas la personne la plus influençable du monde, mais face à mon frère, j'avais tout de même tendance à me liquéfier. Mais finalement, alors que j'avais de nouveau pris un air contrarié, l'autre me fit sourire.

« J'te l'montrerai si t'es sage... »

Me rasseyant pour retirer les morceaux de verre de ma paume, je grimaçais en sentant les restes de vaccin me brûler la peau. Avec une si petite quantité en contact avec mon sang, inutile de dire que ma mutation ne risquait pas de foutre le camp. En revanche, je ne savais pas ce qu'ils mettaient dedans, mais ça réveillait ! Jetant au sol les débris de verre tâchés de sang, je fouillais dans les poches de mon pantalon à la recherche d'un mouchoir ou de quoi que ce soit qui puisse faire office de tampon pour stopper l'hémorragie. Et je dois l'avouer... Je m'étais attendu à tout, sauf à ce qui allait suivre. Si voir l'autre type s’agenouiller devant moi comme s'il allait me demander en mariage me fit sourire, je poussais un hurlement de terreur en sursautant lorsque son bras se cassa net, sans raison.

« Oh mon dieu mais que... Est-ce que ça va ? Est... »

Je m'étais penchée vers lui et avais saisit son bras avec délicatesse, mais n'eus pas le temps de terminer ma phrase que déjà, l'os s'était ressoudé dans un craquement sinistre qui me frissonner. Ce son-là, ce craquement désagréable, je ne le connaissais que trop bien... Il me rappelait ces balles qui s'étaient fichées dans mes rotules puis mes hanches... Il me rappelait le pire moment de mon existence, et je sentis la douleur fantôme m'électriser. Fusillant mon interlocuteur du regard, la gifle parti d'elle-même... Et le grognement de douleur aussi. Le con ! Contrôle des os, bien sûr qu'il pouvait les renforcer à sa guise ! J'avais l'impression d'avoir giflé un bloc de béton armé, et me félicitais de ne pas avoir opté pour le poing, sans quoi je me serais probablement brisé les phalanges. Je me massais la main en grognant de douleur, le craquement de mon poignet parlant de lui-même : Je m'étais légèrement foulé le poignet, et je sentis soudain une bouffée de colère monter en moi.

« Tu t'crois malin, c'est ça ? Encore heureux que tu ne l'aies pas utilisée sur moi, t'as pu remarquer que je savais hurler... Et je peux hurler très fort... Tu me remets ça en place ? »

Avec un sourire carnassier, je lui tendis ma main, dont j'espérais bien retrouver l'entier contrôle dans les secondes à venir. Et avec un bisou magique, si possible ! Finalement, l'inconnu fini par me donner son nom, me faisant hausser un sourcil. Jimmy ? Vraiment ? Je l'aurais bien vu s'appeler n'importe comment mais pas Jimmy, en tout cas ! Pourquoi pas Charlie, tant qu'on y est ? Ex-future vaccinée... Il m'avait bien cernée, le con... Esquissant un sourire, je répondis à mon tour.

« L'ex future vaccinée s'appelle Moira Kovalainen... Jimmy c'est un surnom ou c'est vraiment ton nom ? »

Des questions, j'en avais... Des dizaines, même ! A commencer par la première et la plus importante : Etait-il capable de réduire la densité osseuse du premier venu au point d'en faire un squelette de cristal qui se serait brisé au moins choc ? Si c'était le cas, ça devait être sacrément pratique ! Seulement... Une autre chose m'intriguait... J'allais jouer avec le feu, c'était certain, mais pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout ? A nouveau, ma voix se mit à osciller doucement, comme un ronronnement, plus doux, plus mystérieux qu'auparavant.

« Tu veux vraiment le voir en action, le dernier point ? », demandais-je d'une voix suave et enjôleuse.
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:36



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



S’il y avait un sujet sur lequel Jimmy n’était jamais à court d’argument, c’était bien celui des mutants et des mutations. Depuis le moment où il avait appris leur existence jusqu’à sans aucun doute celui de sa mort, il savait exactement quoi dire et quoi penser d’eux. Il avait eu le temps de se faire un avis plus que positif sur les possesseurs du gène X, et plus les années passaient, plus il était persuadé d’avoir raison. Bien sûr, il y avait bien eu quelques personnes pour lui prouver qu’il n’avait pas forcément la science infuse, mais un bon raisonnement ne tiendrait pas la route sans quelques contre exemples bien placés. Des mutants qui haïssaient leur pouvoir ou bien s’en servait de manière à totalement desservir la cause, ça arrivait malheureusement. Après tout, même les surhommes étaient imparfaits, mais au moins pouvaient-ils prétendre à plus de légitimité que le reste de l’humanité. Et il ne supportait pas que les humains normaux se permettent de rabaisser ceux qui leur survivraient et qui, surtout, leur étaient parfaitement supérieurs en tous points.
Alors, il se demandait bien qui avait pu mettre dans la tête de la rouquine une idée aussi idiote que celle-là. Oui, elle avait été pourchassée, dénigrée et que savait-il encore, mais c’était le lot des élites, de souffrir de l’incompréhension de la bassesse. Et lorsqu’il sentit un regain d’orgueil chez la jeune femme, il ne laissa pas échapper l’occasion.

- Parce qu’ils ont peur de nous. Ils ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas, de ce qu’ils n’égaleront jamais. Ils se rendent compte qu’ils sont dépassés et ça les effraie, et parce qu’ils sont bons à détruire et pas à réfléchir, ils nous tuent quand ils n’arrivent pas à nous rabaisser à leur niveau, sans se rendre compte que la Nature nous a fait comme ça et que bien d’autres viendront après nous. Tu as raison quand tu dis que nous sommes la prochaine étape de l’évolution, mais ça, les humains sont trop peureux pour l’admettre et accepter qu’ils ne sont plus tout en haut de la chaîne.


Il y avait une conviction inébranlable dans sa voix, une certitude que rien ni personne n’aurait jamais pu lui enlever même sous la torture. Il était convaincu, sincèrement convaincu que les mutants étaient la prochaine étape de l’évolution, qu’ils étaient l’avenir du monde et que les malheureux chasseurs qui tentaient vainement de les éradiquer n’étaient que le dernier sursaut d’une humanité peureuse qui tentait de repousser l’échéance de sa chute.
La dernière phrase de la jeune femme lui tira un sourire étrangement enjôleur, et il haussa légèrement un sourcil.

- J’suis sage – en général.

Une fois la mutation de la grande rousse révélée, il était temps qu’il se dévoile à son tour. Il s’était mis à sa hauteur, avait remonté la manche de son blouson de cuir et s’était brisé le bras tout seul pour mieux le ressouder, laissant néanmoins le temps à son interlocutrice de voir les dégâts qu’il s’était infligé à lui-même pour mieux les réparer quelques secondes plus tard à peine. Visiblement, la petite démonstration ne plut pas à la demoiselle qui lui envoya sa main en travers du visage. Dommage pour elle, elle se la fracassa contre une surface aussi dure qu’un roc. Et sa réflexion arracha à Jimmy un rire sincèrement amusé qui résonna dans le sous-bois vide et se perdit dans la cime des arbres. Il sourit.

- Mais avec grand plaisir.

Il prit la main de la mutante dans la sienne, répara les os qui s’étaient fendus et déposa un léger baiser sur ses phalanges, comme un parfait gentleman, avant de libérer ses doigts et de laisser ses yeux reprendre une couleur normale au fur et à mesure qu’il endormait sa mutation. Après tout, maintenant que la gifle était partie, il ne risquait plus grand’ chose d’elle ; et s’il le fallait vraiment, il utiliserait son don en moins de temps qu’il ne fallait au cœur humain pour battre.
Il fut enfin temps des présentations, et l’homme au blouson de cuir grava le nom de la flamboyante rouquine quelque part dans un coin de son esprit. Il rit un peu et haussa les épaules.

- J’m’appelle James, mais ça fait pompeux, alors c’est Jimmy.


Les occasions où il ne se présentait pas par son surnom étaient rares ; généralement, c’était dans le cadre du travail qu’il avait hérité de ses parents, lorsqu’il fallait qu’il aille mettre quelques points sur les i des autres actionnaires de son héritage. Après tout, il était loin d’être aussi stupide qu’ils le pensaient, et ça ne faisait pas de mal de le rappeler à leur bon souvenir lorsqu’il les sentait sur le point d’oublier que celui qui était en contrôle, c’était lui.
Son sourire s’élargit à nouveau lorsqu’il entendit le ronronnement s’échapper de la gorge de Moira et il prit un air aussi charmeur que le sien.

- Tu proposes si gentiment, je vais certainement pas dire non.


Il attrapa le plus gros objet à portée de main – à savoir une bûche laissée là à l’abandon – et le tira à lui pour pouvoir s’y asseoir et faire face à la jeune femme plus confortablement.

- Je veux bien voir à quel point tu peux faire vibrer les autres autrement que par les moyens traditionnels.


Une lueur de malice passa dans ses yeux sombres. Peut-être la charmait-il vraiment, peut-être n’était-ce qu’un jeu. Tout dépendrait des réactions de la grande rousse et de sa volonté à pousser plus loin leurs échanges.
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 23:41

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



Qu'est ce que j'foutais encore là, hin ? D'où je laissais un inconnu me faire la morale et me dissuader de ce que j'avais l'intention de faire ? « parce que tu ne veux pas vraiment ça, Moira... Parce que t'es comme les gamins, t'as besoin qu'on te tienne la main pour t'empêcher de te précipiter au milieu de l'autoroute... » Aaaah bah oui... Ça se tenait, comme raisonnement... Je me parlais à moi-même, c'était de mieux en mieux ! Qu'est ce qui se serait passé, si ce type ne s'était pas pointé ? Qu'est ce qui se serait passé si javais vidé la dose de vaccin dans mon bras ? A l'heure qu'il est, je serais une innocente petite humaine dépourvue de mutation, en train d'appréhender les effets secondaires inhérents à ce poison. Bon sang... Mais qu'est ce que j'avais en tête en venant ici ? Tout compte fait je devais peut-être remercier Jimmy... La voix d'Artur s'était faite plus lointaine, supplantée par le discours légèrement ampoulée de ce mec foutrement bizarre. Ah ça pour être convaincu et passionné, il l'était ! J'avais l'impression d'entendre mon père... En plus radical. Et au final, je me rendais compte que j'avais beaucoup plus envie de croire ses idées que d'adhérer à celles de mon frère. Parce que celles-ci ne me faisaient pas passer pour un monstre mais simplement une espèce différente de l'humanité, plus évoluée sous un certain aspect... Mais au final, qu'est ce qui nous différenciait des humains ? Nous avions deux yeux, deux bras, deux jambes, et pardonnez l'aspect champêtre et raffiné de mon vocabulaire, mais nous chiions tous par le même trou !

« La peur rend con... Et violent... La jalousie aussi... Sauf que ça, ce que nous sommes, on ne l'a pas demandé, ça nous est tombé dessus comme ça... Des mutants se font abattre comme des chiens parce qu'ils ont le malheur de pouvoir lire dans les pensées des gens ou de pouvoir guérir les maladies, c'est ridicule... Mais comment veux-tu faire comprendre à la majorité de la population que sans évolution, l'humanité est vouée à s'éteindre ? Je n'ai pas envie d'être le dommage collatéral d'une guerre qui me dépasse... »

J'esquissais un sourire. Alors comme ça il était sage en général ? J'demandais à voir... Il avait plutôt sympathique, mais mon petit doigt me chuchotais qu'avec un discours aussi déterminé, il avait forcément le reste qui allait avec. Et mon petit doigt me faisait rarement faux bond, surtout en plein concert. Mais pour le moment, ce n'était pas le sujet de notre conversation. Je laissais sa remarque en suspend, l'accompagnant simplement d'un regard malicieux qui en disait long.

Seulement, ce sourire et cette apparente détente disparurent aussi vite qu'ils étaient venu lorsque l'autre abruti se cassa un bras. Je le vis se tordre comme si une poigne de fer le lui avait brisé, retenant un haut le cœur et un frisson de dégoût. Mais quel malade ! Et il trouvait le moyen de me blesser le poignet ! Car oui, c'était de sa faute si ma main était partie ! J'espère bien que c'est avec grand plaisir que tu vas me remettre la main en place ! Avec le bisous en prime... C'est qu'il était gentleman, finalement... Il fallait avouer que ce n'était pas désagréable, un peu de tendresse de temps en temps... Finalement, le côté un peu brut de décoffrage, c'était peut-être plus une façade qu'autre chose chez Jimmy ?

Enfin... James, puisqu'à présent il m'avouait ne pas vraiment s'appeler Jimmy. J'aurais dû m'en douter, qui aurait volontairement appelé son gamin Jimmy ?

« Ah ouais... T'es marrant, comme type... La plupart des gens détestent les surnoms, mais toi tu revendiques le tien... J'aime bien ! »

Et là dessus, j'étais honnête. Au moins, il n'avait pas l'air de se prendre le chou avec des conneries, et encore moins à exiger qu'on l'appelle « monsieur trucmuche ». Jimmy ça lui convenait et c'était tant mieux !

« D'habitude, c'est à mon accent qu'on comprend d'où je viens... Toi c'est à mon prénom, c'est drôle... »

Un prénom on ne peut plus banal en Irlande, d'ailleurs... Marie, Mary, Maria, Moira... Autant de noms différents qu'on devait à la Sainte Vierge... Ah ! La bonne blague ! Je portais si mal mon nom... Chose que je n'allais pas tarder à prouver en m'amusant un peu avec la curiosité de Jimmy. Lorsqu'il fut assit face à moi, je le regardais avec un air malicieux tandis que je ponctuais chaque mot du même ronronnement qui avait toujours le don de rendre le plus prude des individus complètement fou. Enfin en théorie... Je n'avais jamais testé sur un prêtre, tiens... Et puis merde ! La tonsure et la robe de moine ce n'était pas franchement mon délire !

« Quels moyens traditionnels ? Il y a des dizaines de façon différente pour faire vibrer quelqu'un... Certains sont habiles de leurs dix doigts, moi j'ai à ma disposition le dictionnaire entier... Je peux te dire théière que ça aura le même effet sur toi... »

Et ça avait toujours le don de m'amuser... Qu'importe le mot, qu'il soit approprié, laid ou ridicule, tant que je le faisais vibrer de la même manière, ça marchait. A l'instar d'une musique particulièrement agréable et entraînante, les ondes produites par ma voix allaient se nicher dans le cerveau et accentuaient la sécrétion de dopamine. J'ignorais comment expliquer scientifiquement le fonctionnement de ma mutation. Je savais simplement qu'en raisonnant à certaines fréquences, je provoquais des phénomènes bien différents. A chaque mot que je prononçais, les ondes allaient chatouiller le corps de Jimmy, qui y semblait réceptif pour le moment.

« On dirait que c'est cette fréquence là, que ton cerveau apprécie... », dis-je avec un petit rire amusé. « Alors dis-moi... Je suis curieuse... Ta mutation, elle va jusqu'où ? Le squelette en béton armé, j'ai testé... Tu peux faire repousser des os ? En détruire... »

Les coudes sur les genoux, je me penchais légèrement en avant en posant mon menton sur mes poings fermés.

« Pourquoi pas jouer les marionnettistes en contrôlant le squelette de quelqu'un ? J'ai beaucoup d'imagination... »

Moui... C'était tendancieux, ça aussi. Et ça m'amusait autant que le reste. Ma curiosité n'était pas feinte, j'étais toujours fascinée par les capacités et les limites des mutations de mes semblables... peut-être rencontrerais-je un jour un mutant ne connaissant aucune limite ? Ce jour-là, je me jurais de prévoir de courir vite, d'ailleurs...
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeSam 7 Mai 2016 - 4:56



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



Jimmy était un orateur de talent, c’était plus que certain. Il était suffisamment orgueilleux pour être persuadé que ce qu’il disait était la vérité, et il était bien assez sûr de lui pour faire passer sa conviction dans ses mots, dans ses gestes, dans toute son attitude. Il croyait dur comme fer à ce qu’il disait, et rien ni personne au monde n’aurait réussi à lui faire changer d’avis. C’était très difficile de raisonner avec lui, pour ne pas dire à la limite de l’impossible ; au mieux, il était possible de négocier avec le grand mutant, mais lui faire retourner sa veste, ça n’était simplement pas envisageable. Ses avis étaient souvent tranchés, même s’il restait ouvert aux surprises, mais il y avait quelques sujets sur lesquels son opinion ne divergeait jamais. La supériorité des mutants sur le reste de l’humanité en était. Et voir la grande rousse devant lui hésiter à ce point sur sa condition, se penser suffisamment minable pour être prête à s’amputer elle-même de ce qui faisait d’elle l’équivalent d’une demi-déesse dans un monde de sous-hommes et d’imbéciles, ça le dépassait et l’énervait prodigieusement. S’il avait tenu ceux et celles qui lui avaient collé ces idées en tête, il leur aurait volontiers montré sa façon de penser – à grands coups de mutation et d’os brisés, bien évidemment. Il n’avait aucun respect pour les humains qui se pensaient suffisamment supérieur aux mutants pour les rabaisser et les traiter comme des moins que rien, alors que ç’aurait dû être eux à leurs pieds, eux à genoux face à cette nouvelle race qui finirait par les supplanter tous.
Et il fut plus que ravi de voir la jeune femme sembler changer d’avis – ou bien révéler celui qui était réellement le sien. Son hésitation, son manque d’assurance lorsqu’il avait commencé à lui parler pour la dissuader de s’enfoncer cette immondice de vaccin dans les veines avait été bien assez équivoque : c’était les autres qui auraient bien voulu la voir humaine, pas elle. Elle semblait avoir un tout autre point de vue sur la question, et il était curieux d’en savoir plus à son sujet. Déjà, faire les présentations ; après tout, c’était le minimum requis pour tenir une conversation, et il aimait pouvoir poser des noms sur les visages qui retenaient son attention. Moira, ça sonnait comme l’Irlande qui lui avait donné un bel accent et la couleur flamboyante de ses cheveux ; mais elle tenait plus de la déesse Morrigan que du petit leprechaun farceur. Quoique … elle avait l’air bien malicieuse, cette demoiselle. Bien plus que ce que son air lugubre laissait penser à peine une poignée de minutes plus tôt. Même lorsqu’elle était énervée et avec une main cassée, elle avait l’air drôle. Certes, sa main ne resta pas cassée très longtemps, et il prit même la peine d’effleurer ses phalanges du bout des lèvres au passage, mais tout de même. Au moins, maintenant, elle avait l’air un peu plus ouverte à la discussion, et bien moins encline à vouloir s’arracher sa mutation.

- J’plaide coupable, l’accent a pas mal aidé aussi.

Il fallait avouer que c’était difficile de ne pas l’entendre, même en le faisant exprès. Cette manière de prononcer les « o », cette façon de manger certaines syllabes : pas bien difficile de déterminer d’où elle venait, ou du moins quelles étaient ses origines. Cependant, son accent n’était pas le seul atout de sa voix, et s’il l’avait entendue gronder comme l’océan, il était très curieux de connaître ses autres effets. Il ricana un peu à la remarque de Moira cependant.

- Tu m’feras jamais vibrer en disant « courgette ».

Il y avait des mots bien trop absurdes pour lui, et l’homme au blouson de cuir était certain qu’il aurait plus vite fait d’éclater de rire que de frissonner de plaisir en entendant l’un ou l’autre de ces termes. Pourtant … pourtant, il ne put nier qu’entendre la grande Irlandaise parler lui faisait de l’effet. Il ne savait pas vraiment quelle vibration elle utilisait, mais il appréciait tout à fait la démonstration. Sourcils haussés, il se mordilla la lèvre en souriant, réellement impressionné.

- Putain, c’est génial …

C’était un compliment tout à fait sincère, et pas seulement parce qu’il passait quelques secondes bien agréables. Il y avait tellement de potentiel dans cette mutation, ç’aurait été un gâchis sans nom de la supprimer. Cette jolie voix de sirène méritait d’être entendue et utilisée pour mettre le monde à genoux.

- Et tu voulais vraiment sacrifier ça avec un vaccin ?

Lorsque la vibration s’atténua suffisamment pour qu’il arrête de sentir les frissons dégringoler le long de son dos, il sourit, plus malicieux cette fois. Ses yeux redevinrent jaunes une fois encore tandis que tout le squelette de la sirène se retrouvait sous son emprise. Se mettant debout, il la fit se lever à son tour, ses os bougeant aussi souplement que s’ils s’étaient mus par la volonté de leur propriétaire. Il glissa un bras autour de sa taille, pris sa main et la fit danser une valse un peu énergique avec lui, contrôlant toujours ses pas.

- Je peux pas recréer ce qui existe plus. Mais j’peux faire plein d’autres trucs sympas – comme ça, par exemple.

Il pouffa de rire, s’amusant comme un gamin.

- Et je peux la jouer Wolverine avec mes articulations, mais j’ai pas envie de trouer mes gants pour t’le montrer.

Et surtout, il n’avait pas spécialement envie de se refaire mal encore une fois, même pour le plaisir de frimer et de montrer toute l’étendue de son pouvoir.
Finalement, il rendit son autonomie à Moira, arrêtant leur danse, lui souriant du haut de son quasi mètre quatre-vingt-dix qu’il atteignait sans peine une fois dans ses épaisses chaussures de marche.

- Beaucoup d’imagination, hein ? Donne-moi des détails, ça m’intéresse.
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeLun 9 Mai 2016 - 18:07

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



Tout s'était enchaîné si vite... Moins d'une heure auparavant, je songeais à me vacciner définitivement pour ne plus avoir à subir la moindre attaque de la part d'un chasseur, mais aussi et surtout pour ne plus jamais croiser le regard dégoûté de mon frère. Simplement pour qu'il voit à nouveau en moi sa sœur et non le monstre, pour qu'on ne puisse plus jamais me reprocher d'avoir fait du mal à qui que ce soit. Peut-être aussi parce que j'étais fatiguée de tout ça. Fatiguée de me battre contre des idées. Et puis ce type était arrivé, me traitant d'idiote parce que j'avais le malheur de vouloir foutre ma vie en l'air. Qu'y connaissait-il, hin ? Il avait l'air sûr de lui, parfaitement à l'aise avec sa mutation et ce qu'on pouvait penser de lui... Il avait ce que je n'avais pas : de l'assurance. Sauf que... Sauf que même en l'envoyer balader, il n'avait pas l'air décidé à me lâcher. Et quelque part, j'avais le sentiment que ce n'était pas pour se foutre de moi mais bien pour m'aider qu'il faisait tout ça. De fil en aiguille, nous en étions venu à montrer nos mutations, la seringue avait volé en éclats entre mes doigts, et je m'étais demandé pourquoi j'avais fait ça. Cette mutation, ce... Don étrange dont m'avait dotée la nature, ça faisait partie de moi, de mon corps, de ma personnalité. C'était une chose dont j'avais dû me passer pendant un mois et qui m'avait cruellement manqué. Seulement, à force de subir le discours d'Artur, j'avais fini par penser qu'il avait raison... N'était-ce pas plutôt Jimmy qui était dans le vrai ?

« Si tu plaides coupable, j'vais devoir te punir... Mais c'est vrai que courgette c'est pas c'qu'il y a de plus glamour... »

Un sourire malicieux s'étira sur mes lèvres tandis que ma voix se mettait à vibrer avec son corps tout entier. C'était ça l'avantage d'avoir découvert ma mutation très jeune et d'avoir un père scientifique : il avait étudié ma mutation de façon à ce que rien ne m'échappe, que j'en connaisse les possibilités et les limites pour que rien ne m'échappe, pour que je ne blesse plus jamais quelqu'un pas inadvertance. Briser une vitre ou un objet fragile, faire trembler la terre autour de moi, ça je savais faire... Exploser un crâne, en théorie je devais pouvoir, mais je n'avais heureusement jamais tenté l'expérience. Et puis il y avait l'autre côté du miroir, celui qui vous faisait planer plus haut que de l'opium, qui vous retournait les tripes et faisait bouillir l'adrénaline dans vos veines, qui rendait les contes réelles et faisait vibrer ces messieurs. Soyons honnête, ça marchait sûrement aussi chez ces dames, mais je n'avais jamais tenté. En règle générale, je ne m'amusais pas à jouer avec ma mutation avec n'importe qui. Mais lui... Lui voulait l'entendre, et il n'allait pas être déçu du voyage. Sa remarque m'arracha un sourire alors que ma voix cessait de résonner avec son corps.

« Satisfait ? »

Ça... Il avait l'air. Mais mon sourire se fana dès qu'il parla de la connerie que je m'apprêtais à faire quelques minutes plus tôt.

« J'ai jamais voulu me vacciner... Enfin... C'est pas mon choix. C'est juste... C'est juste que ça serait plus simple, je me réconcilierait avec certaines personnes qui me sont chères... Je ne veux pas qu'on me regarde comme un monstre. Ça fait vingt-cinq ans que je vis avec des cordes vocales surnaturelles, je me suis entraînée comme une dingue pour ne pas faire de mal à qui que ce soit et... Et au final, c'est moi la coupable. »

Impossible pour moi de chasser le regard que m'avait lancé Artur quelques heures plus tôt. J'en souffrais bien plus que si c'était un chasseur lambda qui m'avait regardé ainsi, car c'était mon frère, il avait besoin de moi, besoin de mon aide. Un sanglot se coinça dans ma gorge tandis qu'une larme roulait sur ma joue. Je la chassais d'un geste rageur avant de poursuivre.

« J'ai jamais tué personne. Je me suis défendue avec ma mutation, c'est vrai, mais c'était toujours légitime. J'suis pas née mutante pour me prétendre supérieur aux autres, j'voudrais juste... J'voudrais juste arrêter d'avoir peur quand je sors de chez moi, j'voudrais arrêter de passer pour une paranoïaque dès que quelqu'un me regarde dans la rue... Et je sais même pas pourquoi j'te raconte tout ça, on s'connait à peine. »

Peut-être parce que j'avais besoin de parler, qu'il était là, qu'il comprenait, blablabla... Et qu'accessoirement, il n'avait pas l'air d'avoir l'intention de me juger. Au contraire, j'avais peut-être finalement trouvé un nouvel allié. Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit d'autre, ses yeux redevinrent jaunes, me faisant sursauter une fois de plus.

« La vache, je vais jamais m'y f... Wow... Hè tu fais quoi, là ? »

Je n'avais pas souvenir d'avoir cherché à me lever et pourtant, voilà que j'étais debout. J'essayais alors de bouger un bras, mais il refusa de m'obéir lui aussi, comme si je n'étais plus qu'une marionnette entre les mains de son maître. C'était... Étrange. Je sentais mon corps, j'en avais conscience, mais ne parvenais plus à me mouvoir de mon propre chef. Et bizarrement, mon petit doigt me disait que monsieur yeux de serpent y était pour quelque chose. Devenue bien plus peureuse qu'auparavant, je tentais de me débattre en le voyant approcher, par réflexe plus que par réelle volonté. Mais finalement, il se contenta de me prendre par la tête pour... Pour me faire danser ? D'abord surprise, j'éclatais d'un rire cristallin amplifié par ma mutation, lequel sembla se répercuter aux arbres comme des balles de ping-pong.

« C'est géniaaaal ! Mais tu peux tout faire avec ça ! Si un mec t'emmerde, tu claques des doigts et il se fout une baffe, j'adore... »

Je ne cherchais plus à me débattre, me laissant totalement porter par ses mouvements. De toute manière, je ne pouvais pas bouger au risque de me briser quelque chose, alors autant me laisser aller... Oublier pourquoi j'étais venue là, mettre la raison de côté pour laisser ressortir la spontanéité, faire la connerie d'écouter un inconnu en chassant ma détermination... Lorsqu'enfin il me rendit l'usage de mon corps, je chancelais mais il me tenait toujours. Il me fallu alors lever les yeux pour le regarder, me sentant soudain ridiculement petite du haut de mon mètre soixante dix. C'est qu'il avait de la suite dans les idées, le monsieur ! Je n'étais pas née de la dernière pluie, je le voyais venir à des kilomètres et... J'étais loin d'être une jeune fille prude et innocente, s'il me lançait là-dessus je n'allais pas le suivre, j'allais courir devant. Avec un regard malicieux, je fis courir deux doigts de son sternum jusqu'à ses clavicules.

« Wolverine, hin... Et ça marche pour tous les os ? Tu peux te la jouer hérisson avec tes côtes ? Pas pratique pour faire un câlin, ça... Tu vois, j'en ai d'l'imagination... Mais c'est drôle, j'ai pas l'impression que tu parles de ça... J'me trompe ? Sauf si t'as l'intention de me tenir comme ça toute la soirée... »

A quoi tu joues, Moira? me chuchotait la petite voix dans ma tête... Justement, chère conscience. J'avais fini de jouer. Ou alors je commençais, ça dépendait du point de vue. Il allait peut-être m'envoyer paître ou me faire comprendre que j'avais mal déduis, mais la vie était faite pour prendre des risques. Nous n'étions pas à moins de dix centimètres l'un de l'autre pour compter fleurette ou par des différentes races de champignons qui poussaient dans les sous bois. En réalité, j'avais surtout besoin d'oublier tout ce qui s'était passé quelques heures plus tôt au risque de me précipiter sur la première seringue venue pour récidiver. On aurait aussi bien pu jouer au mikado que ça aurait été pareil.
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeJeu 12 Mai 2016 - 23:56



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



Lorsque Jimmy s’intéressait à quelque chose ou à quelqu’un, ce n’était jamais un sentiment feint. Après tout, à quoi bon lui aurait servi l’hypocrisie ? Ce n’était pas son combat, au contraire, et ça l’aurait desservi bien plus que ça ne l’aurait aidé. Et puis, de toute façon, ce n’était absolument pas dans son caractère de se cacher derrière des faux semblants quelconques ; son honnêteté était assurée, souvent teintée de sarcasme lorsque le sujet l’intéressait modérément, mais il ne mentait pas lorsqu’il disait s’intéresser à quelque chose ou quelqu’un. Aussi, lorsqu’il posait des questions à un mutant sur son pouvoir, il était toujours particulièrement attentif ; et si certains dons étaient moins spectaculaires que d’autres, ils avaient tous ce petit quelque chose de spécial qui rendait leur porteur supérieur à ceux qui avaient eu le malheur de naître simplement humains. Que l’on soit capable de faire pousser les fleurs ou bien de soulever des montagnes, que l’on puisse faire littéralement baver quelqu’un ou bien le plier à sa volonté, toute mutation était extraordinaire, une preuve qu’ils étaient les élus de la Nature, les pionniers de la nouvelle phase de l’évolution qui transcenderait l’humanité et, au final, la supplanterait totalement. Ce n’était plus qu’une question de générations désormais avant que les mutants ne constituent l’intégralité de la population mondiale et que les humains sans gène changé ne soient plus qu’un lointain souvenir. Un jour, on ne se rappellerait plus de l’époque où les mutants étaient pourchassés pour ce qu’ils étaient, pour leurs merveilleuses capacités, et où les chasseurs peureux et jaloux ne faisaient que retarder l’obsolescence de leur race vieillissante. Cette obsolescence semblait en terrifier plus d’un puisqu’il y avait toujours autant de battues organisées pour traquer les transmutants, malgré les interdictions minables des gouvernements ; comme quoi, l’intolérance se trouvait partout, et Moira l’avait subie de plein fouet. Le grand homme l’écouta raconter son histoire, lui expliquer pourquoi elle avait voulu se vacciner et il secoua la tête, une moue presque désolée peinte sur ses traits.

- T’es ni un monstre, ni une coupable. Les coupables, c’est ceux qui t’ont poussé à vouloir t’amputer d’un truc avec lequel t’as vécu depuis toujours et qui fait autant partie de toi que ton foie, tes reins ou ton cœur. Elle fait partie de toi ta mutation, et on te prend avec elle ou on te prend pas du tout. C’est pas un facteur négociable.

Il ne comprenait pas qu’on ne puisse tolérer la présence des mutants que lorsqu’ils étaient vaccinés. Un mutant vacciné n’était plus vraiment un mutant ; c’était un être qui avait perdu une partie de lui-même, un morceau de son corps et de son âme, et rien ni personne n’aurait pu se prétendre leur allié et leur confrère s’il était question de ne les aimer que lorsqu’ils avaient une immondice de sérum dans les veines. Ce poison modifiait le code génétique, nom de Dieu ! Ca aurait dû mettre la puce à l’oreille de même les plus virulents défenseurs de cette « solution ». Et qu’un mutant veuille se séparer volontairement de son don, ça … ça le dépassait prodigieusement.

- C’est pas à toi d’avoir peur, c’est à eux de baisser les yeux quand ils te voient arriver. T’as vu ce que t’es capable de faire ? Les gens devraient t’appeler « madame » quand ils t’adressent la parole. Et se confier aux inconnus, c’est pas si mal que ça. On aurait pas cette discussion sinon.

L’homme au blouson de cuir lui adressa un sourire sincère et relativement réconfortant. La grande rousse avait l’air de subir plus que de raison. Il était grand temps qu’elle réalise qu’elle n’avait pas à se laisser balloter par les aléas de la vie et des décisions d’autrui. Et il était plus que temps de lui changer les idées. Puisqu’elle voulait voir jusqu’où pouvait aller sa mutation, il lui ferait une petite démonstration plus agréable à vivre et à voir que la précédente. Ses yeux redevenus jaunes comme des écus, il la fit se lever et dansa avec elle. Il avait appris la valse il y avait longtemps, comme ça, sur un coup de tête, et il n’avait jamais vraiment pensé que ça lui servirait un jour. Comme quoi, tout était toujours utile un jour ou l’autre. Et rien que pour le rire si agréable qui s’échappa de la gorge de la danseuse, il était ravi de s’être donné cette peine. Il se mit à rire à son tour et hocha la tête, tout un tas d’anecdotes lui revenant en mémoire.

- C’est ça, ou à cogner dans un mur, ou sur ses p’tits copains. C’est super pratique pour rendre ridicules les crétins qui se pensent au-dessus des autres.

Et les crétins en question étaient souvent des hunters qu’il adorait faire tourner en bourrique avant de les achever, ou bien simplement de les rendre tout à fait hilarants et plus du tout crédibles aux yeux du public. C’était une partie plus pacifique de sa mutation qu’il utilisait de temps à autres, les quelques fois où il n’avait pas envie ou pas la possibilité de tuer. Il fallait bien pallier ces quelques menus désavantages et ces quelques contraintes imprévues.
Finalement, Jimmy arrêta de danser et sa mutation redevint dormante, ses iris jaunes retrouvant leur couleur brun sombre originelle. Il soutint le regard d’un bleu azur de la jeune femme tandis qu’elle promenait ses doigts le long de sa clavicule, l’air de rien ; il haussa un sourcil et son sourire en coin s’accentua légèrement, juste assez pour révéler ses dents blanches et bien alignées.

- J’fais un très bel hérisson, mais j’me désaperai pas en forêt – déjà testé, c’est pas si féérique qu’on le croit.


Ah ça, il en avait testé, des choses. Il avait toujours réussi à s’arrêter quand il avait décidé que ça ne lui plaisait plus – grâce à son caractère borné et têtu, certes, mais au moins il n’était jamais vraiment tombé dans une autre dépendance que celle à la liberté qu’il aimait tant.

- Mais quitte à te tenir et à continuer à se montrer ce qu’on sait faire, j’habite pas si loin d’ici. A pieds et par un temps pareil, ça se fait comme balade, non ?


Il sourit, plus charmeur, lui laissant tout à fait le droit de refuser. Mais puisqu’elle avait lancé les hostilités, il se pliait volontiers à son petit jeu. Ce ne serait pas la première fois qu’il passerait la nuit avec une inconnue, et ça ne serait sans doute pas la dernière, alors autant en profiter puisque ça avait l’air de la tenter elle aussi.
Revenir en haut Aller en bas
Moira Kovalainen
Moira Kovalainen

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeDim 15 Mai 2016 - 1:02

Knock, knock... Guess who's there ?
Moira & Jimmy



Il y avait quelque chose de profondément irrationnel dans mon attitude, et je commençais tout juste à le réaliser, à mesure que je me calmais et comprenais à quoi je venais d'échapper. Tu n'es pas un monstre, Moira, tu es une merveille de la nature... Ça faisait partie des choses que mon père m'avait dites lorsque j'étais gamine et encore trop jeune pour réaliser ce que ça voulait véritablement dire. Mutante, différente, potentiellement dangereuse... J'avais haïs ce que j'étais, crains ma mutation... Puis j'avais été curieuse, je l'avais apprivoisée, et elle faisait désormais partie de moi. Autant que mon foie ou mon cœur, comme venait de le dire Jimmy. Il se serait bien entendu avec mon père, tient. Deux défenseurs de l'évolution humaine clamant haut et fort que les mutants étaient l'avenir de l'humanité !

Mais pouvais-je seulement tout avoir ? Je n'avais pas l'impression de trop en demander, pourtant ! L'acceptation de ma mutation par mon frère. C'était tout ce que je voulais. Qu'il me pardonne d'être partie douze ans plus tôt et qu'il arrête de chasser les gens comme moi par jalousie plus que par conviction. Et que celui ou celle qui tirait les ficelles dans l'ombre sorte de son trou pour qu'enfin on mette les choses au clair ensemble. J'étais peut-être impulsive et sanguine, mais je n'étais pas violente et refusais le combat dès que je le pouvais. Seulement, je n'étais pas certaine de pouvoir me contrôler si on me présentait un type en me disant : « c'est lui qui a fait de ton frère une machine à tuer ». A vrai dire, je lui aurais sûrement expliquer ma façon de penser jusqu'à ce que sa cervelle lui sorte par les oreilles. Mais pour l'heure... Je devais une fière chandelle à Jimmy. Parce qu'il s'était trouvé là au bon moment, qu'il venait de m'empêcher de faire une erreur monumentale, et que, s'il n'était pas le genre de type à ne même pas laisser son numéro en partant, il pourrait sûrement m'aider bien plus que je ne l'imaginais. Sur qui pouvais-je compter, dans cette histoire ? Mon père et Artur, inutile de dire que c'était niet et sans appel. Marius... Il m'aurait probablement encouragé à me planter la seringue dans le bras, et malgré toute l'affection que j'avais pour ce grand crétin, je n'étais pas masochiste au point de tendre le bâton pour me faire battre. Seth ? Il m'aurait fichu quatre paires de baffes en me disant que j'avais beau ne pas être blonde, j'en avais la cervelle de moineau. Finalement, c'était bon d'avoir face à moi un inconnu, qui ne pouvait pas me juger sur ce que j'avais pu dire ou faire par le passé. Heureusement aussi que je n'étais pas tombée sur un chasseur...

« Justement... Le coupable de l'histoire c'est un peu une victime, en quelque sorte... 'Fin... C'est une longue histoire, j'ai pas spécialement envie de la raconte maintenant alors... On va juste dire que t'as raison et que j'avais oublié que je pensais la même chose depuis le début », dis-je avec un sourire qui se voulait convaincant.

Je n'aurais pas dû avoir peur. Je n'aurais pas dû être la pauvre souris tremblante face à un gros chat. J'aurais dû mener la danse et faire valoir mon point de vue mais... L'ennui c'est que ce n'était pas dans ma nature. Je gueulais fort mais je mordais rarement quand ça ne touchait que moi. Je pouffais de rire face à la remarque de Jimmy.

« J'aimerais bien qu'on m'appelle madame, ouais... Quoi que j'suis pas mariée... Votre majesté ça sonnerait bien aussi ! A la limite, je m'en fous que les gens ne baissent pas les yeux en me voyant arriver, ça serait déjà pas mal qu'ils arrêtent de vouloir me vacciner ou me trouer le crâne. Radcliff est une ville de dingues, pour ça. »

Deux enlèvements, les menaces de deux psychopathes, une vaccination, un meurtre qui avait bien failli marcher... Chaque matin, je me demandais par quel miracle je pouvait encore marcher sur mes deux jambes. En parlant de ça, d'ailleurs, je me retrouvais bien vite debout sans avoir un seul instant envisagé de me lever. Et si pendant un instant je hurlais intérieurement de terreur, je me détendis rapidement en constatant que tout ce que voulait Jimmy, c'était quelques pas de danse. Décidément, il me plaisait de plus en plus, ce type ! Bon il avait l'air un chouilla dérangé, au passage, mais pas plus que la plupart des gens que j'avais eu l'occasion de croiser dans ma vie.

« Ça doit être drôle, tiens... Tu peux te poser avec du pop-corn pour les regarder se battre à ta place, en fait ! Tu dois bien te marrer, quand on t'emmerde... »

J'aurais voulu lui demander s'il lui était déjà arrivé de tuer pour sauver sa peau... S'il faisait partie de ces mutants passés du côté obscur ou non. Mais au fond de moi je me doutais de la réponse et n'avais pas spécialement envie d'en avoir la confirmation. Lorsqu'enfin il me rendit le contrôle le mon cœur, j'éclatais de rire à nouveau.

« Miiiince ma tentative désespérée de te voir à moitié à poil pour me montrer tes talents a échoué... Dommage, c'était idyllique, le sous bois humide, la merveilleuse odeur de champignon, sous le regard des pigeons et des taupes... »

Si je me moquais ? Et pourquoi pas, tiens ? Jimmy ne m'avait pas l'air d'être le genre de type à se vexer pour une boutade de ce genre. Quoi que j'étais bien loin de me douter que son orgueil pesait plus lourd qu'un pachyderme obèse et drogué aux big mac. Penchant la tête sur le côté avec un sourire amusé, je laissais un temps de silence s'installer entre nous. Si ça ça ne ressemblait pas à une proposition indécente, je voulais bien offrir mon scalp au premier hunter fétichiste venu !

« C'est tentant, ouais... Ça serait dommage de ne pas profiter de ce beau temps et de rester le cul vissé sur une souche d'arbre. Et ça serait con que quelqu'un d'autre s'invite à notre petite sauterie, pas vrai ? »

Avec un regard malicieux je m'écartais pour aller ramasser mon sac. Au sol gisaient les restes de la seringue que j'avais eu, l'espace d'un instant, l'intention de m'injecter dans les veines. Quelle idée folle, bon sang... Farfouillant dans mon sac, j'y trouvais la dernière injection de NH-24 qui me restait. Je la regardais un moment, la laissais tomber au sol et l'écrasais sans remords sous mon talon avant de me tourner avec un grand sourire vers Jimmy.

« Je te suis ! J'espère que tu as quelque chose à boire, je meurs de soif... »

Mon petit doigt me disait que la journée n'allait pas se terminer autour d'une limonade et d'une partie de monopoly. Glissant un bras autour du sien, je le suivis sans broncher et baissai la tête en me mordillant la lèvre.

« Ah et... Merci, au fait. J'allais faire une connerie monumentale, je... Je sais pas pourquoi j'en suis arrivée à me dire que c'était une bonne idée. Alors... Merci... »

Je n'étais pas très douée pour reconnaître mes torts, encore moins pour admettre que je pouvais être une parfaite idiote par moment. Seulement là... Je lui en devais une, et je comptais bien m'acquitter un jour de ma dette. Alors que nous marchions, je me rendis compte que je m'étais enfoncer vraiment loin dans les bois en venant... A croire que j'avais vraiment cherché à m'isoler le plus possible pour faire n'importe quoi.

« T'habite pas loin, tu dis ? Me dis pas que tu vis dans une vieille cabane de chasseur au milieu des bois, ça va casser tout le glamour de cette histoire... »

Merci bien, picoler avec un quasi-inconnu, voire plus, dans une vieille bicoque à moitié en ruines... Dans ma tête ça ressemblait plus à un film d'horreur qu'autre chose .
Revenir en haut Aller en bas
James Archer
James Archer

MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 286
SUR TH DEPUIS : 28/04/2016
MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitimeLun 16 Mai 2016 - 1:43



– knock knock, guess who's there –
JIMMY ET MOIRA/ When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails



S’il y avait bien une personne au monde qu’on avait du mal à ranger dans la catégorie altruiste, c’était bien Jimmy. A le voir et à l’entendre, à l’observer agir et à étudier sa manière de vivre, il avait l’air parfaitement matérialiste et du genre à n’avancer que pour lui sans un regard pour son prochain. Pourtant, les apparences étaient trompeuses, et s’il n’était pas non plus un modèle éclatant de bonté, il était très loin d’être un monstre d’égoïsme. Il n’y avait qu’à voir ce qu’il avait fait de certains des appartements ou d’une partie des maisons qu’il avait acheté lors de ses nombreux voyages : s’il en avait gardé une partie dans les villes où il comptait retourner un jour, les autres, il les avait cédés à des mutants jetés de chez eux ou à la recherche d’une cachette sûre, ou bien d’un endroit où établir leur quartier général, et il n’avait jamais regretté de se séparer ainsi de ses biens. Cela dit, il avait de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, et sans doute que sa générosité en découlait en partie. Mais il n’était pas rapiat, pas près de ses sous, et s’il devait débourser quelques milliers de dollars pour aider la cause qu’il défendait de tout son cœur, il le faisait bien volontiers. Et lorsque l’argent ne suffisait pas, il donnait de sa personne, parlait aux gens, s’occupait de leur faire comprendre qu’ils étaient bien meilleurs qu’on le leur faisait croire. Il ne pouvait pas sauver tout le monde bien sûr, mais il se battait jusqu’au bout pour sortir les mutants des ennuis dans lesquels ils étaient plongés, bien souvent à cause d’humains qui n’avaient rien de mieux à faire que de les réduire à un état qui n’était pas le leur, les traiter comme une sous-race alors qu’ils étaient la prochaine étape de l’évolution.

Apparemment, il avait réussi à tirer Moira de la mer d’idées noires dans laquelle elle avait coulé tête la première. Cela dit, ça n’avait pas été une tâche bien difficile, et là où il lui avait parfois fallu de longues heures à parlementer comme s’il avait été négociateur pendant une prise d’otages, cette fois, il ne lui avait pas fallu plus d’une poignée de minutes avant que la grande rousse ne change radicalement d’avis et passe de « je suis un monstre » à « je veux qu’on me respecte ». Certes, elle manquait encore un peu de virulence à son goût, mais après tout, son tempérament n’était peut-être pas aussi enflammée que sa longue chevelure de feu. Cela dit, on ne pouvait pas dire qu’elle n’avait pas de caractère, et sa remarque lui arracha un léger rire qui partit se perdre dans la cime des arbres.

- Votre Altesse, c’est le minimum syndical requis.

Ce n’était qu’une demie plaisanterie. Aux yeux du fier quarantenaire, tout mutant était supérieur à la race humaine, peu importe la mutation, et s’ils n’étaient peut-être pas des dieux, au moins ils étaient des rois et des reines qui auraient mérité qu’on baisse la tête pour leur payer hommage à chaque fois qu’ils mettaient le pied dehors – bon, peut-être pas à chaque fois, le geste serait devenu agaçant très vite, mais l’idée était là. Jimmy rit un peu à nouveau.

- C’est une grande crise de rire à chaque fois.

Son orgueil lui avait joué des tours plus d’une fois et il avait frôlé la mort, mais il s’en était toujours sorti, par chance ou par miracle selon les points de vue, et il se riait bien volontiers de tous ceux qui étaient un jour venu lui chercher querelle.

- T’oublies les feuilles qui se collent à ta peau, les brindilles dans les cheveux et les insectes qui se mettent à te cavaler dessus. Ouais, j’ai connu plus sexy qu’la forêt.

Il s’écarta de Moira et s’étira un peu, faisant craquer le cuir de sa veste et ses os qu’il remit en place d’un coup de mutation. Le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il ne payait pas des fortunes en ostéopathie. S’il utilisait plus souvent son don de manière offensive, le grand homme en connaissait également tous les effets bénéfiques et n’hésitait pas un seul instant à s’en servir sur lui-même.

- Y a personne qui viendra nous emmerder dans les environs, mais dans l’doute, autant rentrer pour pas se faire agresser par un daim sauvage.

Il sourit et lui tendit son bras en bon gentleman, la laissant y glisser le sien, pour reparti tranquillement avec elle. Il n’était pas venu à pieds, habitant dans le quartier nord et n’ayant pas spécialement envie de massacrer inutilement la semelle de ses chaussures, mais sa voiture était cachée entre deux bâtiments, sagement garée en attendant son retour. Le grand mutant sourit et continua sa marche avec la jeune femme.

- Y a le choix en alcool et en boissons softs, et y a pas de quoi. T’avais pas l’air super motivée à te vacciner en fin de compte, j’ai rien fait à part te le montrer.

Il pensait sincèrement qu’elle avait fait tout le travail. Il n’avait rien eu à voir avec son soudain revirement ; il était juste arrivé au bon endroit au bon moment pour l’empêcher de faire la pire erreur de sa vie.
L’aidant à enjamber un tronc d’arbre mort sec et cassant, il continua son chemin vers l’orée du bois et rit un peu avant de secouer la tête.

- Je serais trop loin des épiceries en forêt, j’préfère encore le centre-ville. Enfin, le nord pour le coup, y avait plus de maisons cool par là-bas.

En arrivant à Radcliff, il avait jeté son dévolu sur quelque chose à mi-chemin entre la maison et la villa : c’était grand mais pas ostentatoire pour autant, et il savait qu’il ne resterait pas assez longtemps pour rentabiliser un manoir, alors autant faire un peu plus discret et petit.
Il continua à bavarder avec elle de choses et d’autres, de sujets relativement légers entrecoupés de sous-entendus plus ou moins subtils. Décidément, il l’aimait bien, cette désormais presque inconnue qui révélait une langue bien pendue et une répartie remarquable. Il continua à parler volontiers même lorsqu’ils sortirent de la forêt et que le bruit de leurs pas résonna contre le bitume. Filant d’une rue à l’autre, il finit par retrouver celle où il avait garé sa voiture. Sortant les clés de sa poche, il la déverrouilla et ouvrit la porte côté passager en faisant une petite révérence exagérée.

- Si Votre Altesse veut bien s’donner la peine.

Il la laissa grimper et s’installer avant d’aller s’asseoir derrière le volant et de démarrer, partant dans les rues presque désertes de la ville, direction le quartier nord et son chez-lui avec de quoi boire, manger et concrètement tout ce dont ils auraient besoin pour continuer leur soirée comme bon leur semblait.


****************************

La suite par ici
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy   Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Knock, knock... Guess who's there ? | Jimmy

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» jimmy ≈ 518-648-171
» jimmy ≈ 427-063-081
» guess who is it ? (Masayen)
» Guess what ? [Alejandro Velasquez]
» see you in the other side (jimmy)
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
THE HUNTED :: passer le temps :: version deux :: Rps :: rps terminés-
Sauter vers: