(fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be.
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Sujet: (fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be. Sam 30 Avr 2016 - 18:28
– wash me as clean as a sinner could be –
JIM ET NYREEN / I had me a girl, Who taught me those things A young man should know. I’d beg and I’d plead To learn a little bit more. Oh that woman taught me to pray, I saw Heaven every day. I had me a boy Who buttoned me down, Drew me a line. he washed me as clean As a sinner could be, Showed me the light. – THE CIVIL WARS.
Les rayons du soleil chauffent sa peau, inondent ses paupières closes. Il soupire, grommelle, se tourne. Son visage s’enfonce dans l’oreiller, alors qu’il repousse de toutes ses forces l’idée d’aller tirer les rideaux. Trop loin. Trop pénible. Demanderait trop d’efforts — se lever, marcher, attraper les pans de tissu, les tirer. Il est trop tôt pour ça. Beaucoup trop tôt.
Avec un nouveau soupir, il se tourne. Dos à la lumière, dos à la réalité. Sa main effleure le corps chaud couché à ses côtés, et ses pensées commencent doucement à se reconnecter. Un rapide coup d’œil pour vérifier ses souvenirs de la veille, et il referme les paupières. C’est bon, c’est juste Nyreen — ses risques de s’faire étriper viennent de diminuer de moitié. Il se souvient de la petite Altman cognant à une heure indécente, des quelques mots échangés, vautrés sur un canapé. Il se souvient de la suite, rentrant dans une catégorie un peu plus censurée, mais qui avait été tout autant appréciée. Et avec elle, pas besoin de filer ; pas besoin de la réveiller avec fracas et de lui demander de se tirer, pas besoin de faire semblant qu’il ne se souvient plus de son nom, ou de son visage, et que tout ce qui vient d’arriver n’est qu’un tragique concours de circonstances. Elle fait partie de celles auxquelles il s’est habitué, l’irlandais ; de celles avec qui partager un lit et faire la grasse matinée n’est vraiment plus pour le déranger.
Il déglutit paisiblement, bien décidé à se rendormir. Quelques minutes, durant lesquelles ses pensées s’évadent. Aujourd’hui, jour de congé. Aujourd’hui, ce sera visite à l’église — visite à ses pensées, et à son droit de se rappeler. Pas besoin de prier, pas besoin de se justifier. Ne rien faire d’autre qu’être assis et regarder le temps passer, en songeant à ce qu’ils avaient pu être, et ce qu’ils ne seraient plus jamais.
Machinalement, ses doigts se reviennent sous l’oreiller, percutant au passage l’alliance suspendue à son cou. Contact familier et rassurant, qui a tôt fait de lui faire pousser un bref soupir de contentement. Mais alors, ses sourcils se froncent. Sa main revient fouiller, écarte l’anneau doré — et la croix argentée, où elle est ?
Il ouvre les yeux, sa paume passant sur sa nuque. Il n’y a qu’une chaîne sur deux. L’autre n’est plus là. Sans se soucier de quoi que ce soit d’autre, il commence à se redresser. Ses mains soulèvent les draps, se glissent sous son oreiller. Fouillent les plis du lit, de son côté. Il se décale, jette un coup d’œil à terre. Rien. Il ne se souvient pas l’avoir enlevé. De toute manière, il ne l’enlève jamais. Et son cœur bat, frénétique, alors qu’il se fige une brève seconde, essayant de faire le vide dans son esprit embrumé, et d’être bien sûr qu’il n’ait pas pu casser la chaine qui retenait le crucifix, la veille au soir. C’est impossible. Il s’en serait souvenu. Il l’aurait senti.
Bon sang, mais où est-il passé ?
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Sujet: Re: (fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be. Jeu 5 Mai 2016 - 20:11
wash me as clean as a sinner could be
— jim & nyreen —
Oh that boy, he taught me to pray But for all of his spit-shinin’ ways. Like cigarette smoke, She came and she went. I slipped through his hands To my back door man Under his chin. Oh that woman taught me to pray But for all her wandering ways. — i had me a girl
Elle s'est endormie aux côtés de Jim dans la nuit. Épuisée, Nyreen ne rêve pas. Elle se laisse aller au sommeil sans se défendre, bercée par la respiration de l'irlandais. L'indomptable métisse n'est pas du genre à succomber facilement aux avances mais avec Jim c'est différent. Bien des gens ignorants la dépeignent comme une fille facile. Une fille prête à se déshabiller pour quelques billets, ça ne doit pas être difficile de terminer entre ses cuisses. Pourtant, ils ne peuvent avoir plus tort. La jolie basanée n'aime pas les coups d'un soir. Elle aime les amants, ceux qui se battent pour l'avoir. Et Jim s'est battu, oh ouais. À coups de sourires espiègles, de clins d'oeil complices. Si bien qu'aujourd'hui, ils se connaissent par coeur. Que ce soit dans la vie de tous les jours ou sous les draps. Ou du moins... elle croit le connaître. Avec Jim, elle ne peut jamais savoir ce qui se cache exactement derrière ses paroles pleines d'ironie ou son assurance naturelle. Parce qu'elle a beau connaître ses convictions, sa manière d'opérer avec les hunters, savoir qu'il a un don pour se foutre dans la merde incroyable et tout le reste, elle ne sait pas ce qu'il cache plus profondément. Les cicatrices invisibles d'une vie ultérieure. De même, elle n'a jamais été du genre à trop lui raconter toutes les aventures qu'elle a connu dans ses voyages à moins d'essayer de le faire sourire avec une anecdote des plus idiotes. Pour le reste, Nyreen n'est pas difficile à cerner. Une mère décédée en lui donnant naissance, le statut de mouton noir de la famille étampé sur le front depuis et voilà, la recette idéale pour se retrouver avec un électron libre comme la belle Altman. La vieille histoire, le cliché. Voilà ce qu'elle est. Cette fille qui se cherche sans se trouver alors qu'il est bien facile de la résumer.
Leurs discussions - à Jim et elle - peuvent durer des heures, mais jamais le jeune homme n'entre dans les détails. Pour cause, il est bien plus énigmatique que la louisianaise. Elle, la belle connue pour sa franchise qui en désarçonne plus d'un. Elle ne se cache pas... ou presque. Plus étrange que cela puisse paraître, elle lui fait confiance même si elle a l'intuition qu'il cache quelque chose. Parce que ce secret, elle n'a pas l'impression que ça la concerne alors, la belle n'a jamais cherché à le harceler. Mais il est là, ce petit quelque chose, ce petit mystère qu'elle décèle dans le regard océan du voleur. Et, lentement, elle se réveille. Lentement, la Altman réalise que son compagnon de la nuit s'active. Elle ouvre difficilement les yeux pour le voir fouiller dans les draps, un air alarmé sur ses traits. Si c'est pas une vision des plus rares... Nyreen hausse les sourcils, incertaine de comprendre ce qui se passe. « Hmmm, Jim, qu'est-ce tu fous... » qu'elle marmonne un peu mécontente de se faire réveiller comme ça. Même pas des bisous, même pas des caresses. Ce n'est pas pour rien qu'elle lui fait une petite moue lorsque soudain, elle s'éloigne un peu pour qu'il puisse fouiller où elle se trouvait il y a deux secondes lorsque soudain, elle sent une sensation glaciale et minuscule dans son dos. Elle se retourne et passe la main sur les draps pour tirer une petite chaîne en métal à laquelle pend une petite croix. « C'est ça que tu cherches ? » Elle tend le bijou vers lui car elle sait pertinemment que ce n'est pas à elle. Un crucifix... y'a pas plus pécheresse qu'elle, Nyreen est loin d'être croyante. Du coup, ça doit inévitablement appartenir à l'irlandais. Bah tiens... c'est nouveau, elle ne l'aurait pas pris pour un pratiquant, ni même un croyant. À y repenser, elle se rappelle l'avoir souvent vu avec ce bijou au cou sans vraiment y avoir fait attention. Le regard plein de curiosité, elle garde le bras levé sans lâcher le pendentif qui s'y balance doucement. Pas besoin de lui demander, elle le questionne clairement du regard ; depuis quand c'est si important une petite chose comme ça pour toi...
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Sujet: Re: (fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be. Lun 18 Juil 2016 - 8:04
Malgré son apparence insouciante et flegmatique, il y avait de ces choses, enfouies au fond de son cœur et de son esprit, qui étaient parfaitement capable de le faire sortir de ses gonds en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Ce foutu crucifix en faisait partie, et la panique qui s’emparait de lui à l’idée de le perdre était telle qu’on ne lui en avait jamais vue. Ces instants étaient plutôt rares, et se comptaient sur les doigts d’une main. Mais ce matin en était un — et ce matin, Nyreen en était témoin.
Les fouilles frénétiques de l’irlandais ne tardèrent pas à déranger sa compagne, qui murmura une brève question qui n’attendait pas vraiment de réponse. Tout c’qu’il y avait à savoir, c’était que quelque chose clochait ; quelque chose de suffisamment grave pour virer les pensées d’ordinaire calmes et l’attitude nonchalante de l’homme, et le transformer en une boule de nerfs particulièrement agitée. Il en avait oublié la tendresse, ce matin ; oublié les habituelles petites attentions dont il la gratifiait, cette drôle d’amie dont il n’était plus certain de pouvoir renoncer à la complicité. Elle s’écarte un peu, alors qu’il continue à remuer les draps, sans prendre la peine de lui expliquer. C’est évident qu’il a perdu un truc, et c’est évident qu’il retournera l’appartement s’il le faut, pourvu qu’il finisse par le trouver.
Quand finalement il entend sa question, il comprend qu’elle l’a trouvé. Ses yeux se lèvent sur le collier qu’elle lui tend, mais il empêche sa main de venir se refermer doucement autour de la petite croix d’argent. « Oui. » Il voit son regard interrogateur, curieux. Cette envie de savoir ce qui a poussé à un tel remue-ménage, de bon matin. Une envie de pouvoir expliquer le « tout ça pour ça », et de saisir le mystère qui entourait un peu plus le grand brun à chaque minute, lorsqu’on s’attardait aux détails qui le composaient. « C’était à ma femme. » Une petite pause, durant laquelle il déglutit. Il n’est pas du genre à en parler, pas du genre à se confesser. Mais là, c’est Nyreen.
Sa paume s’ouvre, attendant doucement qu’elle ne se décide à venir y déposer sa trouvaille. Il lit dans ses yeux qu’elle ne le lui rendra sûrement pas avant d’avoir eu des explications, et il lui fait étrangement confiance. À la vue du bijou entre les doigts d’une autre, il a senti la fatigue et le poids du passé le rattraper, s’affaisser sur ses épaules. En parler ne la ramènera pas, et il le sait ; mais il était de ces instants où raviver un souvenir valait mieux que de ne rien avoir du tout.
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Sujet: Re: (fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be.
(fst, nyreen) wash me as clean as a sinner could be.