Sujet: you have eyes, but you do not see (danorin) Mer 6 Avr 2016 - 6:16
-- orin & dany --
Death must be so beautiful. To lie in the soft brown earth, with the grasses waving above one's head, and listen to silence. To have no yesterday, and no tomorrow. To forget time, to forgive life, to be at peace.
Cette baraque était immense. Ce manoir, digne des grands films qu'elle voyait à la télé. Chaque jour, elle découvrait une nouvelle pièce. Elle peinait encore à croire qu'elle vivait ici. À croire à la gentillesse de son hôte. Ça devait bien être un rêve. Jamais elle n'aurait pu se payer une maison de c'genre. Pourtant, la voilà qui entrait du boulot et qui se dirigeait vers le manoir. Sa nouvelle demeure depuis quelques semaines. L'endroit où elle squattait depuis son arrivée à Radcliff. La brune remontait l'allée, ouvrit la porte d'entrée et pénétra le hall. C'était l'heure du souper et elle espérait bien que son colocataire et maître des lieux était à la maison puisqu'elle avait apporté une surprise. « Orin, j'suis entrée ! J’espère que t'as pas d'invité surprise, j'ai ramené du resto pour deux. » Hurla-t-elle dans le vide du manoir dans l'espoir qu'Orin l'entende. C'était la moindre chose à faire. La seule chose qu'elle pouvait se permettre pour le remercier de l'acceuillir chez lui, mais aussi d'payer ses frais médicaux exorbitants. Elle n'avait pas vraiment les moyens de s'payer ses traitements avec un salaire de vendeuse de sous-vêtements. Et ses parents adoptifs étant partis avec son héritage, elle n'avait rien. Orin, c'était le bon samaritain, l'ange tombé du ciel. Dany comprenait toujours mal pourquoi il faisait cela pour elle. Ils ne se connaissaient que depuis peu. Que des confidents de salle d'attente. Elle ignorait encore sa couleur favorite, ses passe-temps favoris. S'il avait des manies agaçantes ou pas. Heureusement, elle s'entendait naturellement bien avec le jeune homme, assez pour avoir envie de le remercier à sa façon ; en ramenant à manger ce soir. Et passer du temps avec lui au passage. Pourquoi pas ?
L'ancienne mutante se précipita donc à la cuisine et déposa ses sacs remplis de nourriture chaude sur le comptoir avant d'aller fouiller dans les armoires et en tirer des assiettes, ainsi que des ustensiles. Chose faites, elle se chargea ensuite des verres mais au moment où elle décida de se diriger vers le frigidaire pour prendre quelque chose à boire, elle eut un vertige. Tout de suite suivi par une cécité soudaine. Le noir total l'entoura alors qu'elle était encore bien éveillée et incertaine de savoir où elle allait puisqu'elle ne connaissait pas encore l'endroit par coeur, elle accrocha le bord du plan de travail, échappant du même coup les deux coupes de verre qu'elle tenait à la main. Aveugle. Handicapée. Elle n'y voyait rien et tout ce qu'elle entendit, ce fut l'éclatement du verre à ses pieds. N'osant plus bouger un seul muscle au risque de marcher sur du verre, elle se maudissait intérieurement. Maudissait sa maladie. Maudissait aussi le vaccin et sa maladresse. À ce moment, elle crut entendre les pas d'Orin approcher et entrer dans la cuisine, lançant tomber un « Je... J'suis... J'suis désolée. J'y vois plus rien... » totalement embarrassé. Elle n'osait même pas imaginer combien devait lui avoir coûté ses verres et ne serait pas surprenant qu'il la fiche à la porte. N'importe quelle personne normale le ferait, pour ne pas s'encombrer d'une empotée comme elle. C'était la première fois qu'elle devenait momentanément aveugle à cause de sa maladie et elle brisait déjà quelque chose. Furieuse contre elle-même, elle détournait le visage de l'endroit où se tenait Orin... ou du moins, qu'elle imaginait où il se tenait avec le bruit de ses pas, du mouvement de ses vêtements. Mais devant elle, Dany ne bougeait pas, au risque de créer un autre accident, sa vue toujours absente de ses yeux.
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Sujet: Re: you have eyes, but you do not see (danorin) Ven 8 Avr 2016 - 22:25
i'll be your guide
you have eyes, but you do not see
Dany ✧ Orin
« Orin, j'suis entrée ! J’espère que t'as pas d'invité surprise, j'ai ramené du resto pour deux. » « Quoi ? Non non, j’ai personne… » répondit-on beaucoup trop rapidement, tandis qu’un fracas annonçait qu’Orin venait de faire tomber une pile de livres en sortant à la hâte du salon. Avec ses cheveux ébouriffés, les plis sur sa chemise vert olive et ses yeux qui clignaient dans la lumière du soir, il n’était pas difficile de deviner que le propriétaire des lieux venait de se réveiller. Si c’était le contenu de ses rêves qui l’avait automatiquement mis sur la défensive, il n’allait certainement pas l’admettre : Dany n’avait pas besoin de se retrouver prise au piège dans le désastre absolu qu’était sa vie personnelle ces derniers temps, elle avait déjà bien assez à faire avec sa propre santé. La jeune femme n’avait emménagé chez lui qu’il y avait quelques semaines, un ou deux mois tout au plus, et ils commençaient à peine à avoir une routine préétablie, même s’ils s’entendaient déjà bien. Bien qu’il ne la connaisse qu’à peine, l’irlandais avait raisonné que, s’ils ne s’entendaient pas, la villa serait suffisamment grande pour qu’ils puissent s’éviter, donc qu’il n’avait aucune excuse pour ne pas l’inviter à emménager avec lui dès lors qu’il avait su pour sa situation. En bon enfant de socialiste, le système médical américain – et ce malgré l’arrivée de l’Obamacare – lui faisait une sainte horreur. Il ne concevait tout simplement pas que, simplement parce que son compte en banque n’avait pas assez de zéros à la fin, Dany se retrouve interdite de soins qui pourraient bien lui sauver la vie. Il avait décidé de les lui payer instinctivement, sans prendre le temps de se demander si elle accepterait ce geste ou qu’elle y verrait une atteinte à sa dignité et son indépendance. Heureusement, la jeune femme avait compris que ses intentions étaient pures, et il signait désormais tous les chèques qui finissaient dans les poches de l’hôpital de Radcliff. Si en échange de cela elle souhaitait lui offrir à dîner, il n’allait pas la vexer en disant non.
Cette idée en tête, et son ventre vide y faisant chœur, Orin se dirigea vers la cuisine. Il pénétrait juste dans la pièce lorsqu’il vit la jeune femme vaciller, un signe qu’il avait déjà appris à reconnaitre comme avant-coureur d’un de ses foutus effets secondaires. « Atten… » commença-t-il, mais trop tard. Déjà le verre se cognait contre le rebord du plan de travail, et tombait avec un fracas monstre à ses pieds. L’expression d’horreur qui se traça sur le visage de Dany fit tordre le cœur d’Orin de compassion, tandis qu’il se pressait à travers la pièce. Le voyant – ou plutôt non, l’entendant arriver – elle bégaya : « Je... J'suis... J'suis désolée. J'y vois plus rien... » Comme si la priorité de son colocataire, en cet instant, était de chercher une justification à l’accident. A la place, il lui répondit, haussant légèrement la voix pour qu’elle soit sûre de l’entendre. « Ne bouge pas, tu risques de marcher sur du verre ! » De ce côté du comptoir, il ne savait pas si la jeune femme était chaussée ou non, mais qu’importe ; transporter du verre sur la semelle de ses chaussures dans le reste de l’appartement était tout aussi risqué que de s’y couper sur l’instant. S’ils pouvaient éviter de se retrouver à l’hôpital plus régulièrement qu’ils ne le faisaient déjà, ce ne serait pas de trop. Arrivé au niveau de la jeune femme, Orin la prit par le coude avec autant de délicatesse que possible, espérant qu’elle l’ait entendu arriver. Si elle réagissait à l’instinct et lui mettait accidentellement une droite, ils se retrouveraient tous deux incapacités. Heureusement ce ne fut pas le cas, et il put lui indiquer sa présence sans danger. « Viens, il y a un tabouret un peu à ta droite. » dit-il, la guidant doucement vers ledit siège. L’irlandais installa Dany le plus confortablement qu’il put, n’ayant pas non plus envie de la traiter comme une poupée incapable de se mouvoir seule – il se souvenait suffisamment de combien le jeune aveugle dans sa chorale d’enfance détestait qu’on le prenne avec des pincettes pour commettre cette erreur.
Une fois la demoiselle en sureté, l’irlandais s’éloigna pour aller chercher de quoi nettoyer les morceaux de verre. « Ne t’inquiète pas pour les verres, à vrai dire tu m’as surtout rendu service. » commença-t-il, tandis qu’il s’accroupissait avec une grimace de douleur pour passer la balayette « C’était un cadeau de mariage de la part d’une tante éloignée… Ni ma femme ni moi ne les aimions, et après le divorce, c’est moi qui en ait écopée la garde. » Ils auraient pu les vendre, certes, mais cela ne se faisait pas ; Orin comme son ancienne épouse avait été élevé dans le respect des bonnes manières, et on ne se débarrassait pas volontairement d’un cadeau, même immonde. « Au moins, quand elle me demandera pourquoi je ne m’en sers jamais, j’aurai une bonne excuse. » conclut-il avec un léger rire, oubliant sans doute qu’il n’avait jamais parlé de cette période de sa vie à Dany, qui devait soudainement se demander ce qu’un homme aussi clairement gay était allé faire en se mariant à une femme. Utilisant le comptoir comme aide, Orin se releva avec un grognement de frustration quant à ses jambes qui geignaient après ce peu d’exercice, et se dirigea malgré elles vers la poubelle. Le cliquetis des bouts de verre tombant dans la poubelle lui parut bien plus satisfaisant qu’il n’aurait voulu l’admettre ; mais l’idée ne plus avoir à voir leurs affreuses têtes ne pouvait lui paraître autre chose qu’agréable.
Sujet: Re: you have eyes, but you do not see (danorin) Lun 30 Mai 2016 - 1:34
L'avertissant qu'elle risquait de marcher sur du verre, Dany l'écouta et resta immobile. Elle n'avait aucunement l'intention de se blesser davantage... sa dégénérescence au cerveau lui faisait, pas besoin d'ajouter un orteil en moins à sa condition. Elle tendait l'oreille et pouvait percevoir les pas du jeune homme qui s'approchait. Quand il posa sa main contre son bras, elle sursauta mais savait que c'était lui et qu'il était proche. « Viens, il y a un tabouret un peu à ta droite. » Elle se laissa guider plus loin de l'incident, toujours autant exaspérée par l'accident qu'elle venait de causer. Elle s'installa sur le tabouret en restant un peu accrochée à Orin avant de le lâcher. Elle détestait ne rien voir. Elle détestait se sentir impuissante. Elle avait peur de mourir. Elle avait peur de sa maladie. Maintenant, c'était le début de la fin. Elle le savait et déjà, elle causait un dégât... Intérieurement, elle paniquait. Elle avait envie de hurler. Mais sentir la présence de son colocataire à ses côtés la rassurait. L'apaisait. De ce qu'elle pouvait entendre et deviner, Orin était retourné vers le lieu de l'incident et ramassait les verres étalés sur le sol. Il n'avait pas à faire tout cela. Bon samaritain, c'était vraiment son cas. Il lui rendait sans cesse servir alors qu'elle n'était qu'une inconnue pour lui. Elle peinait encore à s'y faire. Après tout, sa propre famille était partie avec son héritage et l'avait flambé. Ils n'avaient eu aucune pensée pour elle et son avenir et ils étaient de son sang. Le jeune homme, lui, ce n'était qu'un parfait étranger qui débarquait comme ça dans sa vie et lui offrait plus d'attention que sa famille lui en avait jamais donné. Parfois, elle se disait qu'il cachait quelque chose. Qu'on ne pouvait pas être aussi gentil et ne rien vouloir en retour. Pourtant, elle n'avait rien à offrir, elle ne voyait pas ce qu'il pourrait vouloir d'elle ensuite. Alors peut-être bien qu'il faisait réellement ça car il était une âme charitable. Un ange. Voilà ce qu'était Orin aux yeux de la canadienne. « Ne t’inquiète pas pour les verres, à vrai dire tu m’as surtout rendu service. C’était un cadeau de mariage de la part d’une tante éloignée… Ni ma femme ni moi ne les aimions, et après le divorce, c’est moi qui en ait écopée la garde. » Tout de suite, Dany haussa les sourcils. Il avait été marié ? Décidément, elle en apprenait tous les jours sur le maître des lieux. Marié à une femme surtout... ça, la brune ne s'en attendait pas. Dès leurs premières conversations à l'hôpital, il avait paru évident à la Hawke que Orin était homosexuel. Elle-même ouverte à la touche féminine, ça n'avait jamais dérangé. Dany de savoir son bienfaiteur attiré par le même sexe. Elle n'avait jamais pensé cependant qu'il avait pu se rendre aussi loin que le mariage avec une femme puisqu'il était évident pour elle qu'il n'avait absolument rien pour les demoiselles. Il n'avait clairement jamais regardé Dany avec envie et ça ne lui avait pas échappé à la vaccinée. « Au moins, quand elle me demandera pourquoi je ne m’en sers jamais, j’aurai une bonne excuse. » Elle avait besoin de plus de détails. Elle n'aimait pas s'incruster dans la vie des gens mais elle était curieuse la canadienne. Elle aimait bien Orin et se faisait un plaisir de le découvrir. « Attend une seconde. T'avais une femme ? Dis-moi tout, tous les petits détails. Comment t'en es arrivé à l'épouser alors que t'es clairement... well, gay. » La franchise légendaire de la brune et son manque de tact. Ça faisait partie d'elle et ceux qui n'aimaient pas, elle s'en fichait bien. Heureusement, Orin n'avait jamais eu l'air de s'en offenser. De toute façon, Dany ne faisait jamais cela pour provoquer ou déranger. Elle ne réfléchissait tout simplement pas toujours avant d'agir... ou dans ce cas-ci, de parler. « J'veux dire... Cette fille avait aucune idée ? Toi non plus ? » La brune le bombardait de questions mais c'était surtout pour oublier sa propre condition de malade. Pour changer de sujet et oublier qu'elle continuait à n'y rien voir. La brune était donc curieuse. Curieuse d'en savoir plus. Bien des homosexuels préféraient se cacher que d'avouer leur préférence. Pour Dany, sa sexualité n'avait jamais été un secret et elle s'assumait complètement. De toute façon, elle n'avait pas connu tant de femmes que cela, c'était surtout l'aventure qui l'attirait dans tout cela. Et puis pour une fille qui va mourir très jeune, elle s'était toujours promis une chose. Jamais elle n'allait laisser le monde l'arrêter. Elle désirait vivre à fond et c'était ce qu'elle allait faire pour le peu de temps qui lui restait.
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Sujet: Re: you have eyes, but you do not see (danorin)