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| marvin smedry ~ who dares win | |
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Auteur | Message |
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Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 20:09 | |
| marvin thomas smedry çapudég: Adj. désigne un objet, être, etc., aussi infect que le poisson pané NOM : Smedry PRÉNOMS : Marvin Thomas DATE ET LIEU DE NAISSANCE : le 16 novembre 1980 à Canberra. ÂGE : 34 ans, il ne lui manque plus que quelques mois pour en avoir trente-cinq. ORIGINES : australiennes mais il a du sang anglais du côté de sa grand-mère. Il croit. NATIONALITÉ : australienne. STATUT CIVIL : en cours de divorce et père d’un petit garçon de six ans. MÉTIER : ancien membre des forces spéciales australienne (10 ans), ancien pilote d’hélicoptère, il travaille maintenant pour la mairie de Radcliff. Oui, c’est lui qui vous accueille avec un sourire et qui vous fait remplir quelques tonnes de papiers. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuel MUTATION : pendant quelques jours à peine, Marvin a eu le droit de se téléporter. Mais juste quelques jours, pas grand-chose, il a été vacciné par son ex-femme assez rapidement, découvrant à cette occasion que pendant ses temps libres, loin de faire des mosaïques, elle tuait des gens comme lui. Charmante ex-femme. Non seulement ils sont en cours de divorce depuis, mais en plus, il a des crises de paralysie qui peuvent aller de la simple insensibilité à la perte de l’usage de ses membres. TRAITS DE CARACTÈRE : moqueur – cynique – paresseux – blessant – patient – brouillon – gentil – distrait – radin – sportif – pessimiste – courageux – versatile – loyal – critique - franc – impulsif. AVATAR : james mcavoy. GROUPE : hope in humanity. CRÉDITS : écrire ici. | (001), Marvin est australien de base mais il a déménagé aux US il y a des années maintenant pour suivre la mutation –professionnelle, hein – de sa femme. Il n’y a cependant pas réellement habité jusqu’il y a quelques semaines. (002), il faisait partie des forces spéciales australiennes (SAS) mais il était surtout spécialisé dans le pilotage – pilote d’hélicoptère. Fréquemment en opération ou en formation, il n’a pas dû passer plus de quelques mois d’affilé chez lui depuis son mariage. (003), il y a quelques semaines, son hélico a été victime d’un crash dans lequel tous ses coéquipiers sont morts. Il ne s’en est sorti que de justesse, grâce à sa mutation réveillée à l’occasion. (004), sa femme, qui lui cachait être une huntress, l’a vacciné juste après son réveil à l’hôpital. Ils sont en cours de divorce, la procédure ayant été lancée dans la foulée et l’excuse officielle des paralysies de Marvin – sur lesquelles sa femme joue pour obtenir la garde exclusive de leur fils – est son crash d’hélicoptère. Rares sont ceux qui savent qu’elles n’ont rien à voir avec l’accident. (005), ne pouvant plus servir dans les forces spéciales, Marvin a trouvé un boulot à la mairie de Radcliff mais ne s’y épanouit pas vraiment. L’adrénaline lui manque, l’altitude aussi. (006), grand fan de musique, il en écoute tout le temps et de tous les genres, même les plus scandaleux. En fait, c’est surtout le bruit qui l’intéresse, ce qu’il y a derrière… (007), paresseux, il n’est pas rare de le voir complètement dormir au travail. Vous voyez ces fonctionnaires qui se mettent en pause toutes les vingt minutes et que vous insupportent ? Marvin en fait partie. Il n’hésitera pas à discuter avec sa voisine ou à bouquiner alors que vous patientez sur une chaise depuis une demi-heure. (008), lorsqu’il a un truc à dire, Marvin n’hésite pas à le dire. Même si c’est blessant. Et le pire ? C’est qu’en général, il ne va même pas s’excuser ni même s’en vouloir. De toute manière, si t’es moche, t’es moche donc bon… (009), son fils, honnêtement, il a beau avoir six ans, Marvin ne le connaît pas. Pendant des années, de toute manière, Marvin a été en opération aux quatre coins du globe. Il ne se souvient d’ailleurs même plus de la date d’anniversaire de James. Josh. John ? Mais il l’aime, son gosse, malgré tout. Disons que c’est juste… difficile pour lui de savoir comment gérer ça. (010), il a un sérieux problème avec les légumes. Vraiment. Il aime pas ça, c’est pas bon, ça pue, c’est dégueulasse et en plus, c’est moche, comme toi d’ailleurs. |
Votre ancien don et votre vaccination en quelques mots si sa mutation lui manque ? Pas vraiment. Pendant quelques jours, guère plus, Marvin a pu se téléporter, plier le temps et l’espace à sa volonté, s’abstraire de la réalité physique pour aller où il voulait, quand il voulait. Pendant quelques jours : autant vous dire que la seule téléportation qu’il a pu faire, elle a été involontaire. Il ne s’en est même pas rendu compte. Dès son réveil à l’hôpital, il a appris non seulement qu’il avait échappé de justesse à un accident mortel mais qu’en plus, sa charmante femme ne collectionnait pas les timbres, ne donnait pas à manger aux pigeons ou tout autre activité palpitante pendant son temps libre, mais qu’elle tuait ou vaccinait les gens, selon son humeur du jour. Autrement dit, il s’est rapidement retrouvé avec du NH25 dans les veines. Ses paralysies ont commencé quelques jours après, tout le monde a cru aux conséquences du crash de son hélicoptère. Mais pas lui, bien sûr, pas lui. Inutile de préciser qu’ils sont en instance de divorce, maintenant. Que pensez-vous des hunters et du gunpowder squad ? Contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, Marvin a été Hunter. Membre des opérations spéciales australiennes, membre d’élite même, il faisait partie d’une cellule d’une douzaine de soldats avec lesquels il a travaillés tout autour du globe pendant une dizaine d’années. Aussi soudés que les doigts d’une main, tous sauf deux n’ont pas hésité une seule seconde à répondre à l’appel de leur officier qui leur a demandé de l’aider à traquer des mutants pour les éliminer avant que leur menace ne se cristallise. Marvin a accepté, lui aussi. Pendant plusieurs années, sous couvert de leurs opérations confidentielles et anonymes, de leurs faux papiers, de leur liberté d’action, ils ont joué sur deux tableaux, accomplissant leurs missions et tuant des mutants. Personne ne le sait hormis Marvin et les deux militaires qui ont refusé d’y prendre part. Que pensez vous d'uprising et d'insurgency ? Marvin n’a jamais rien eu contre les mutants, rien de personnel du moins. S’il ne se considère vraiment pas comme tel, il a conscience que la mutation est dans ses veines et peut être dans celles de son fils ; que la mutation peut être dans les veines de tout le monde sans qu’on le sache malgré le dépistage. Il a traqué des mutants avec son équipe d’intervention, il en a enfermés un certain nombre, il a été obligé d’en tuer tout autant mais au final… au final, depuis qu’il est sorti de l’hôpital, il a décrété que ça ne le regarderait plus. Il n’est plus membre des SAS, son équipe a été décimée, il n’est plus mutant. Leur gueguerre n’est plus son affaire. marelle - linou - 23 ans ft. james mcavoy - personnage inventé fréquence de connexion : tous les jours, et RP un peu plus intensif le WE ! – sauf quand j’ai une vie sociale mais ça va, c’est pas trop fréquent non plus pays : france. avis sur le forum : bouyah. avez vous des suggestions : quelqu’un a vu le cerveau de Marius ? comment l'avez vous connu : chut. dernier mot : bolognaise.
Dernière édition par Marvin Smedry le Mer 30 Mar 2016 - 22:19, édité 1 fois |
| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 20:09 | |
| Stories are where memories go when they´re forgotten. Le réseau est si stable qu’il tressaute toutes les deux minutes, grésille, fige l’image, repart avec un décalage entre le son et le reste. Je fais semble de m’intéresser à ce que raconte Helen mais sans grand succès. C’est elle qui tient à ce qu’on s’appelle toutes les semaines alors qu’on n’a visiblement rien à se dire. Ses cours de taekwondo, c’est bien, c’est passionnant. Ses rendez-vous chez le gynécologue ? Oh, magnifique anecdote. D’un soupir, je glisse un regard vers l’extérieur de la tente en direction des autres membres de mon équipe qui rient aux éclats en improvisant sous la pluie et dans la boue une partie de rugby. Malheureusement pour moi, cette fois, le micro et le réseau sont parfaitement stables et la voix criarde de ma femme explose dans mon casque. « Tu me dis, hein, si ma vie t’ennuie ! » Je fais une grimace. Pourquoi est-ce qu’elle finit toujours par poser systématiquement la même question, hein ? « Ta vie m’emmerde, Helen. » Je lève les yeux au ciel. Ma franchise, blessante, acérée, n’a d’égale finalement qu’en mon impatience. « Désolé, je pensais juste à autre chose » J’essaye de me rattraper aux branches comme je peux, faisant passer ma brutale sincérité pour de l’humour. A ses yeux et à la vidéo qui fige sur un magnifique flou, je me rends compte que cette fois, comme les autres fois, elle se fait avoir. Très bien, génial. « Tu as encore beaucoup de temps devant toi ? » Une porte de sortie, enfin ! Je m’engouffre dedans sans voir le piège se dresser à l’horizon. « Juste une dizaine de minutes, il va falloir que… » « Oh, les Grayson ont eu un petit Max, tu sais, les… » Et c’est reparti pour un tour, ma joue s’écrase dans ma paume de ma main : j’affiche l’intérêt le plus complet pour toute l’énumération qu’elle me sort des raisons qui devraient m’inciter à avoir des enfants avec elle à ma prochaine permission. Sauf que ma prochaine permission, au final, ce sera la dernière avant la suivante, et la suivante, et la suivante, et avoir un enfant que je ne verrai même pas grandir… ce n’est pas que ça ne me tente pas mais… Je sursaute, la vidéo et le son viennent brutalement de s’éteindre. Des tirs. De l’agitation. Je ferme l’ordinateur, débranche tous les câbles par réflexion, attrape et mon arme, et mon casque, et mon gilet et sors en courant de la tête pour tenter de comprendre ce qu’il se passe.
Elle ne m’a pas pardonné cette coupure brutale, et elle ne m’a d’ailleurs pas pardonné le silence qui a suivi parce que j’avais la flemme de la rappeler, de lui dire que j’allais bien, que tout allait bien, que ce n’était au final qu’un petit contre temps, que… bref, tous ces mensonges insipides qu’on lâche aux civils parce que la plupart de nos missions sont classifiées. Aux civils y compris les conjoints ou conjointes, d’ailleurs. Et comme elle ne m’a pas pardonné et que je n’avais pas spécialement envie de passer mes deux mois de permission sur le canapé, je me suis débrouillé pour me faire pardonner. Et je regrette. Beaucoup. Parce que lorsque je regarde ce test de grossesse qu’elle m’a délicatement fait parvenir, je me dis que je n’en voulais pas de ce gosse. Et que je n’en veux toujours pas. Autour de moi, tous mes coéquipiers et coéquipières me fracassent l’épaule pour me féliciter. Un gosse. Qu’est ce qu’on va faire d’un gosse ? Depuis notre mariage, deux ans et demi plus tôt, j’ai du vivre avec Helen cinq, six mois ? Pas beaucoup plus. Elle le savait lorsqu’elle m’a demandé en mariage, pourtant, que j’allais bouger. Beaucoup. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a décidé de rentrer aux US parce que dans tous les cas, Australie ou Amérique, ça revenait au même pour moi. Je me frotte le menton avant de reposer la lettre et le test, de les jeter sur mes affaires et d’aller prendre l’air. Besoin de penser, besoin de me vider l’esprit, besoin de beaucoup de choses. Mais pas d’un gosse, putain.
Je suis allongé sur mon lit, pour une fois chez moi. Mes yeux fixent le plafond, mes yeux fixent cette maison que je ne connais pas. Helen a déménagé pour la venue du bébé, dans deux mois environ. Je crois. Je n’en suis même pas sûr. Plus ça va, moins je parviens à m’intéresser à la vie bien rangée de cette bonne amie, bonne copine rencontrée en soirée. Je suis marié à mon boulot, pas à elle. Si je l’aime ? Je ne sais plus, depuis des années je ne sais plus de toute manière. Je roule sur le ventre, tends le bras pour attraper un livre logé sous mon oreiller. « Marvin, tu peux venir m’aider ? » Un soupir exaspéré. Elle ne peut pas comprendre que j’ai juste envie de me poser ? De dormir ? D’arrêter de bouger, deux minutes ? Les tirs, les explosions, les cris, le bruit, l’attente, l’activité, les rires, la tension, l’adrénaline, l’attente, encore, c’est mon quotidien lorsque je ne suis pas à Radcliff. Alors si elle pouvait me laisser le droit à la paresse une petite vingtaine de minutes, je ne cracherais pas dessus. Mais c’est ma femme, mais elle est enceinte, mais… beaucoup trop de mais. « J’arrive » je bougonne en m’extirpant du lit. Nouveau lit, tiens, je vais le tester ce soir pour la première fois. Nouvelle maison, nouveaux meubles, nouveau quartier, à croire qu’Helen veut insérer encore plus d’instabilité dans ma vie déjà chaotique. Un tournevis à la main, j’essaye de me fondre dans la peau d’un très futur père de famille. « Tu as des idées de prénom ? » Elle tente de faire la conversation, je n’ai pas la tête à ça. Vraiment pas. Mon regard cherche une idée, je penche la tête sur le côté pour mieux lire la notice du meuble. « Prénom ? Je sais pas… Rågrund peut être ? » Je parle sans y penser, la claque que je me prends dans la nuque me fait remarquer quelque j’aurais peut être dû réfléchir avant de parler. « C’est un garçon Marvin ! Et on ne va pas l’appeler comme une chaise Ikea ! » Je me redresse dans un froncement de sourcil. « Un garçon ? depuis quand ? » C’est marrant, j’étais persuadé qu’elle attendait une fille. « Ca fait bientôt cinq mois qu’on en est sûr… » Elle est désespéré, je suis désolé. Sauf que je n’arrive pas à m’attacher à mon fils, je n’arrive pas à le considérer comme le mien. Ce n’est pas faute d’avoir fait des efforts pourtant… peut être un peu quand même mais… je me passe une main sur le visage. « Qu’est-ce que tu veux, Helen ? Tu déménages tous les trois mois, je reviens dans le coin tous les quatre ou cinq mois… tout ça c’est ta vie, pas la mienne ! Les trois quart de ces meubles, je suis presque certain de ne les avoir jamais croisés ou choisis ! Bientôt, tu vas m’apprendre qu’on a un chien, un hamster ou un cochon d’Inde peut-être ? » Le ton monte, on est tous les deux debout maintenant, l’un face à l’autre. « Ne compare pas mon fils avec un animal de compagnie ! » Son fils : tout est dit.
Ce n’est pas la première dispute, ce n’est pas la dernière : c’est juste une énième lézarde dans un couple qui n’était même pas solide à la base. Sauf que les cris résonnent, la chaise à moitié montée se fracasse par terre, j’arrache ma veste au porte manteau et je file dehors en claquant la porte pour partir me changer les idées. Père, je ne veux pas être père. Je ne veux pas de ce gosse parce que je ne peux pas faire une croix sur ma carrière, pas maintenant, et que je ne pourrai pas l’élever. Ce n’est pas que je l’aime pas c’est que… les mains enfoncées dans mon sweat, je marche d’un pas rapide dans ce quartier que je ne connais pas. Trois jours que je suis rentré d’opex et j’ai déjà envie de repartir. A chaque fois, c’est de pire en pire, comme un cercle vicieux. Plus je pars, moins j’ai d’attaches, moins j’ai d’attaches et plus je pars. Le divorce ? Pour quoi faire, je suis certain qu’Helen ne serait pas d’accord, contente comme elle est de toucher l’argent que je gagne et le prestige d’avoir un mari dans l’unité militaire la plus élitiste d’Australie. Sauf qu’elle ne comprend pas que lorsque je pars, c’est pour infiltrer, c’est pour démanteler, c’est pour protéger et tuer des civils. Que je m’endors avec des explosions dans les oreilles, que je me réveille dans le froid, en n’ayant dormi qu’une poignée d’heures, pour aller dégager des enfants perdus sous les gravats. Comment veut-elle que je sois père alors que je suis déjà le père des populations que je tente de protéger, hein ?
Nouvelle opération, énième opération. Classifiée, encore, comme toutes les autres. On nous a détachés sous couverture au cœur d’une forêt norvégienne : aucune marque de nationalité, aucune trace permettant de remonter jusqu’au gouvernement australien. Si on se fait remarquer : on est mal. Si on se fait prendre : on est cuit. Si on se fait avoir : tant pis pour nous. J’ai signé pour ça. Enfoncé dans mon manteau d’hiver, fusil de chasse dans le dos, gants, bonnets, écharpes, barbe givrée, je regarde mon supérieur déplier une carte et tenter de nous repérer, tenter, surtout, de réparer notre objectif. Un sifflement me vrille les tympans, je fronce les sourcils et détache mon attention des environs. C’est Petra qui vient de me siffler, à quelques mètres de là. Chargée des communications, c’est bien la seule d’entre nous à être en liaison avec l’Australie et le haut commandement. Je me creuse un chemin dans la neige jusqu’à elle. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Mission avortée, on doit déguerpir discrètement, franchir la frontière et rentrer, notre cible ne se pointera pas. » Un juron se répand dans les membres de l’unité lorsque je transmets la nouvelle. Petra, responsable communication. Julian, c’est celui qui prend les décisions. Stefan, qu’on surnomme Stock, c’est notre armurier. Moi, je suis le pilote, capable de tout conduire, de tout piloter, de tout maîtriser et de tout démarrer. Mais pour le moment, on est à pied et on déterre notre matériel en quelques minutes. L’expérience bien rodée de notre unité d’une dizaine de militaires des forces spéciales nous fait disparaitre en un rien de temps. Une mission avortée, c’est rare mais ça signifie surtout deux choses : que je vais rentrer plus tôt chez moi et que quelque chose a merdé, quelque part dans la chaîne de commandement. On s’apprête à partir quand Julian nous arrête d’un mouvement. Ça fait huit ans maintenant que nous travaillons ensemble. On se connaît comme personne, nous n’avons aucun secret les uns pour les autres. Pire encore, nous ne tolérons aucun secret entre nous. Une compréhension et une confiance aveugle nous soudent et nous maintiennent opérationnels. Et font aussi de nous l’élite parmi l’élite. Les meilleurs parmi les meilleurs. Les loups parmi les loups. « Il faut que je vous parle de quelque chose. Quelque chose qui restera avec nous, en Norvège. » En silence, on se regroupe autour de notre officier. Mutant. Dangereux. Massacre. Les termes nous atteignent, j’essaye de transposer dans mon propre langage ce qu’il sous-entend.
Quatre jours plus tard, nous sommes dans un aéroport. Finis les chasseurs, nous sommes des touristes. Vestes imperméables, tee-shirts, sacs sur le dos, par deux ou trois sans même s’échanger de regards, nous attendons l’avion qui nous ramènera à Cambera. Un téléphone acheté à la va-vite, je délaisse un instant Connor et Emilia qui débattent sur les calories des barres de céréales présentes dans le distributeur pour m’éloigner de quelques pas. Numérotation, attente, pendant un instant je me demande si je n’ai pas oublié le numéro de ma femme. Depuis combien de temps ne l’ai-je pas vue ? Un an, je crois. Quelque chose dans le genre. Je me demande à combien de changements et réorganisations de la maison ça correspond. « Allo ? » « C’est Marvin. » Un instant de flottement. « Tu n’étais pas supposé être hors réseau pendant quatre mois encore ? » Elle n’a pas tort. Mais c’est surtout une étrangère, nous sommes deux étrangers. Unis par les liens sacrés du mariage depuis huit ans déjà. « On a retrouvé la couverture réseau plus tôt que prévu. On rentre, là, donc je devrais être à la maison d’ici une semaine et demi. Deux, grand maximum. » Un nouveau flottement, je jette un regard en direction de Connor et Emilia qui éclatent de rire. A chaque fois, il ne m’en faut pas plus pour comprendre que je les connais bien mieux que ma propre femme, bien mieux que mon propre fils. D’ailleurs, il va avoir quatre ans bientôt, non ? « Comment va » Une hésitation. « John ? » Son soupir est éloquent. « Josh va bien, Marvin. Il est chez ma sœur actuellement. Il aurait été ravi d’avoir son père pour son anniversaire, d’ailleurs. Ou juste des nouvelles, parfois. » Son accusation ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, je fatigue déjà. « Ecoute, j’ai pas envie d’avoir cette conversation maintenant, je vais devoir embarquer, je te rappelle plus tard. » Sans attendre de réponse, je raccroche. On ne peut pas dire que je n’ai pas fait d’efforts cette fois, je suis juste… je casse la carte sims, dégage le téléphone dans la poubelle la plus proche et rejoins mes coéquipiers qui me lancent un regard compatissant mais ne me posent pas de questions. Oui, sans aucun doute possible, ils me connaissent mieux que ma propre femme, je les connais mieux à mon tour. Lorsque je les rejoins, c’est pour récupérer des mains de Connor la barre énergétique qu’ils se disputaient. « Vous allez faire quoi vis-à-vis de ce qu’a proposé Julian, vous ? » Nous sommes l’élite des forces spéciales australiennes, rompu à toutes les situations, des moins faciles aux impossibles. Mais chasser des mutants pour prévenir des désastres qui ne manqueront pas de se produire ? Je ne sais pas trop, personnellement. « J’en suis, personnellement. Julian a raison, on est dans la situation idéale. Nos missions nous amènent aux quatre coins du globe. Avec tout le matériel qu’on a, on peut disparaître en un rien de temps. Et on est suffisamment doué pour jouer sur les deux tableaux sans risquer davantage notre vie que maintenant. » Je ne suis pas convaincu. Toujours pas. Et Connor… « Je vais quitter les SASR. Je peux pas vous trahir mais… mais j’ai pas signé pour ça. Et toi Lynx ? » Lynx. Mon animal totem attribué la nuit même où j’ai intégré les SASR il y a huit ans et demi maintenant. L’animal tatoué sur mon omoplate, comme un rite de passage. On en a tous un, ça fait partie de ces fils qui nous rattachent les uns aux autres, m’enlisent dans une loyauté indéfectible. L’abandon de Connor… « J’vais le faire. »
Aujourd’hui, Josh a six ans. Il est timide lorsqu’il me voit, il hésite à courir dans mes bras et moi j’hésite à l’appeler. En même temps, à ses yeux, je dois être l’étranger qui rentre tous les quatre ou six mois, celui qui se dispute avec Maman, qui s’intéresse vaguement à lui et qui repart. Il sait lire maintenant, il apprend du moins. Il a mes yeux, il a mon nez, il a… il a mon patrimoine génétique et c’est tout. Je regarde sa photo un instant avant de grimper dans le cockpit de l’hélicoptère pour faire toutes les vérifications d’usage d’un enchaînement expert de mouvements et de coups d’œil. Ne rien louper, ne rien oublier : ça fait plus de dix ans que je fais ce métier maintenant mais il faut toujours être aux aguets comme au premier jour. Il suffit d’une fois, d’une seule fois et… Je cale Josh devant moi, son sourire et ses fossettes, je passe mon casque, enclenche la liaison radio avec mon équipe dans mon dos et leurs blagues salaces ininterrompues. Plus de douze ans que je suis pilote, plus de dix ans que je suis membre des forces spéciales, tout autant d’années que je travaille avec eux. Un sourire éclot sur mes lèvres tandis que notre officier s’installe à côté de moi, rompu lui aussi, comme tout le monde, au pilotage. Il est temps de démarrer, le moteur gronde : on s’élève petit à petit. Et soudain tout explose. En quelques secondes, le petit entraînement qui promettait d’être une promenade de santé devient un cauchemar, je cherche l’origine du problème tout en tenant de nous garder en altitude voire de nous faire atterrir posément. Impossible de nous stabiliser, impossible de ralentir, le problème est au niveau des pâles, du rotor, de la dérive, de… « Il faut sauter, je peux pas sauver l’appareil ! » Il ne m’aura fallu que quelques minutes pour rendre mon verdict, mais quelques minutes de trop : il est bien trop tard pour sauter, on va s’écraser.
C’est le trou noir. L’hélicoptère est en flamme à quelques dizaines de mètres, moi je suis étalé par terre. Combinaison, casque, tout est là sauf que je ne suis plus dans l’appareil. Pas le temps d’analyser, pas le temps de douter, je cours en direction de la carcasse en flamme pour voir s’il y a des rescapés, pour… l’explosion me projette en arrière, mon dos heurte le sol et c’est à nouveau le trou noir.
Les bras croisés sur ma poitrine, je laisse Helen me pousser sans faire un seul mouvement pour l’aider. Josh babille à côté de moi depuis le décollage, il me raconte sa vie, il est content que Papa rentre à la maison pour très longtemps. Très longtemps : c’est le terme. Que vaut un membre des SAS qui ne peut pas marcher ? Pas grand-chose, il faut croire. Conséquence du crash dont je suis le seul survivant, conséquence de l’explosion : la raison officielle de ma paralysie est que ma moelle épinière a été touchée. La réelle raison, c’est plutôt ce vaccin qui a terminé dans ma perfusion. Un frisson dégringole mon don lorsque je songe que je ne connais vraiment pas ma femme. Son babillage sur les techniques d’horticulture et de broderie me fatiguait : il cachait autre chose. A croire qu’au final, chacun de notre côté, on n’était pas si différent. Josh court devant pour aller ouvrir la porte de la voiture, j’en profite pour agripper le poignet d’Helen. « Je ne te laisserai pas avoir sa garde, tu le sais ça. » Son éclat de rire me glace le sang, elle ne fait aucun mouvement pour m’aider à entrer dans la voiture. Pas besoin de réponse, je sais ce qu’elle en pense. « Josh, Papa vient de me dire qu’il allait t’emmener voir ton film préféré ce soir. » Le cri de joie de mon fils a un son amer tandis que je foudroie Helen du regard. Je ne sais pas quel est le film préféré de mon fils. Ni même sa couleur. Ni même le nom de ses amis. Je débarque dans une ville remplie d’étrangers, avec une femme qui m’est étrangère, un fils qui m’est étranger, une maison qui… Il faut que je déménage. S’il faut que je recommence à zéro, il faut. Après avoir attaché Josh, Helen se glisse à la place du conducteur et en profite pour souffler d’une voix presque inaudible. « Demande le divorce et je te promets que tu ne verras plus ton fils. Ça ne devrait pas te déranger, tu n’as jamais tenté de le connaître. »
Dernière édition par Marvin Smedry le Mer 30 Mar 2016 - 22:19, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 20:29 | |
| Poto ronchon de mon grognon ! Bitchons sur le monde ensemble, faisons chier les citoyens ! Tu gères la fougère |
| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:23 | |
| j'aime tout tout tout ce que j'ai lu, Marvin va être génial puis qu'il est canon rebienvenue par ici (et personne ne peut avoir vu le cerveau de Marius, il en a jamais eu, sorry ) |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:43 | |
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| | | Beatrix Lecter ADMIN - master of evolution MESSAGES : 819
SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:45 | |
| rebienvenue chez toi, courage pour ce nouveau perso |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:48 | |
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| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:54 | |
| Owi > Owiiii pourrissons la vie des honnêtes citoyens en perdant leurs dossiers et en discutant jusqu'à la fermeture des bureaux Nono > Haaaan merci (ahah, ça fait 7 comptes que je le cherche, mais je ne perds pas espoir ) Ceci > Bea > Merciii Dridri > Roooh, je suis sûre que tu ne veux pas savoir |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 21:57 | |
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| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mar 29 Mar 2016 - 22:04 | |
| Theo > j'avoue en plus, Helen est choupie en vrai enfin presque mais elle me fait trop pitié Merci |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mer 30 Mar 2016 - 5:08 | |
| alors alors, cette fiche j'aime beaucoup le perso, puis sa relation avec helen j'adore par contre, après en avoir parlé en za, on pense qu'il va falloir que tu changes l'ancien métier de marvin comme pour les us, on pense que l'australie est plus un pays pro-mutant (ou sans être pro-mutant, elle ne serait pas pro-hunter) donc ça nous parait très peu probable qu'il existe une branche gouvernementale de chasseur, désolée si tu tiens à un tel poste, il ne faudra pas que ça fasse parti du gouvernement, juste un chasseur normal mais bon, si marvin n'a rien contre les mutants, c'est quand même bizarre comme métier, ce qui caractérise les hunters à la bas ce sont leur très fortes convictions quand même lorsque tu auras fait ces changements, je pourrais te valider |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mer 30 Mar 2016 - 15:56 | |
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| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mer 30 Mar 2016 - 22:21 | |
| Janis > Merciiii Dante > Je t'ai MPotté pour t'expliquer comment je voyais le truc, mais comme je te l'ai dit aussi par Mp, j'ai quand même fait les modifs, j'espère que ça passera mieux |
| | | Avi Ashcroft MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1435
SUR TH DEPUIS : 12/10/2015
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mer 30 Mar 2016 - 22:29 | |
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| | | Marvin Smedry MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 970
SUR TH DEPUIS : 29/03/2016
| Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win Mer 30 Mar 2016 - 22:45 | |
| Bucky > haaaan merci |
| | | | Sujet: Re: marvin smedry ~ who dares win | |
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| | | | marvin smedry ~ who dares win | |
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