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| in our family portrait, we look pretty happy, let's play pretend. (holgersen) | |
| Auteur | Message |
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Fiona Munroe MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 485
SUR TH DEPUIS : 26/03/2016
| Sujet: in our family portrait, we look pretty happy, let's play pretend. (holgersen) Ven 1 Avr 2016 - 22:27 | |
| maybe you're right, maybe this is all that i can be, but what if it's you, and it wasn't me?wdywfm?@theneighbourhood Tu regardes ton reflet dans le miroir et tu peines à te reconnaître. De chaque côté de ton visage, il y a tes long cheveux blonds qui tombent en cascades, la seule chose qui te semble encore familière. Ton visage se fait de plus en plus creux, l'effet de cette perte de poids non-désiré qui te donne l'air d'être anorexique. Tu peines à t'occuper de toi, à manger, et ça paraît sur ton corps. Sur tes yeux vitreux, les cernes sous ces derniers, tes joues creuses et ta bouche sèche. Tu te regardes dans le miroir et tu ne vois plus rien de la battante que tu as pu être auparavant. Tu n'aperçois que les cicatrices laissés par la vie, celles qui t'ont été affligées et celles que tu t'es imposées toute seule. Tu passes de l'eau sur ton visage, avec l'espoir que ça te permette d'ouvrir les yeux un peu plus, sans grand succès. Et puis tu passes un coup de brosse dans tes cheveux, machinalement, un geste trop souvent répété qui ne veut absolument rien dire. Et puis tu brosses tes dents, avec cette même absence qui caractérise trop bien toutes ces actions que tu poses encore et encore, sans y accorder aucune importance. Et pour compléter ton petit rituel matinal, tu nettoies ta dernière blessure en date. Cette marque autour de ton cou laissé par nul autre que Beatrix Lecter. Tu peux parfois encore ressentir ta chaîne qui se serre contre ta gorge, qui t'empêche de respirer. Et chaque jour, tu te retrouves face à face avec cette blessure qui ne semble pas guérir, cette blessure qui te rappelle que tu y as presque laissé ta peau. Tu passes tes doigts sur la peau encore bleuté et tu échappes un soupir. Un soupir parce que tu es encore en vie. Un soupir parce que malgré tout, ça ne va pas mieux. Un soupir parce que tu commences de plus en plus à étouffer entre tes quatre murs, mais que le monde extérieur te fait encore plus peur. Un soupir parce que malgré les différentes façons que tu peux regarder la situation, tu arrives toujours à la même triste conclusion : tu es coincée. Prisonnière de cette vie que tu t'imposes, sans même réellement le comprendre, le réaliser.
Ton appartement, contrairement à ta vie, paraît plutôt bien. Chaque surface est impeccable, aucune vaisselle ne traîne sur le comptoir, on peine à croire que quelqu'un habite réellement ici. Tout est blanc dans ton appartement, aucune couleur, aucune vie. Pas de photos accrochées sur les murs, pas de souvenirs de quiconque qui traînent ici et là, que de l'ordinaire, du vide, encore et encore. Tu es assise à la table de ta cuisine, une tasse de café tiède à la main et tu regardes le vide. Le vide de l'endroit, le vide de ta vie. Tu ne sais pas combien de temps tu es restée assise là à ne rien faire, mais tu n'oses même pas bouger. Tu ne fais qu'un mouvement répétitif de plus, porter la tasse de café à tes lèvres, en prendre une petite gorgée et reposer la tasse sur la table. Tu ne sais pas ça fait combien de temps que tu n'es pas sortie de la maison. Tu reçois des textos et des appels de différents membres du groupe Insurgency, mais tu ne réponds pas, t'as l'impression de n'avoir rien à dire, rien à offrir. Tu te caches, encore un peu plus chaque jour. Tu t'enterres vivante à défaut d'être réellement morte. Et tu ne sais pas ce qui est le plus pathétique dans tout ça, de le faire ou d'en avoir conscience sans faire le moindre changement.
Et puis soudainement, la réalité te rattrape. Tu es obligée de sortir de ta stupeur, ne serait-ce que le temps de comprendre que quelqu'un vient de frapper contre ta porte d'entrée. Tu déglutis, t'es même pas curieuse de savoir qui se trouve derrière cette porte. T'es pas curieuse, mais en même temps, tu sais que tu devrais te demander s'il y a de quoi avoir peur. Peur d'y retrouver un chasseur prêt à t'arracher le peu d'existence qu'il te reste encore, même si tu te doutes fortement qu'un chasseur se donnerait la peine de cogner. Et puis tu penses à Maiken, de qui tu es sans nouvelle depuis trop longtemps déjà. À Beatrix, que tu ne comprends pas, que tu ne comprends plus. Tu hésites à te lever, tu hésites à aller répondre. Et puis, la personne se fait plus exigeante. Elle frappe à nouveau, plus fort, plus longtemps, et tu te surprends à te lever de ta chaise. Tu traverses ta cuisine, ton salon et tu te rends jusqu'à la porte. Tu ne prends même pas la peine de regarder par l'oeil magique qui se trouve derrière, et peut-être que tu aurais dû. Tu figes lorsque tu te retrouves face à face avec ton grand frère, homme que tu n'avais pas vu depuis tellement longtemps que tu n'étais même pas en mesure de te souvenir de votre dernière rencontre, de votre dernière discussion. C'est à peine si tu oses croiser son regard. Tu aimerais refermer la porte et prétendre qu'il n'est pas là, qu'il n'existe plus, mais tu ne fais rien de ça. Tu restes là à regarder ses pieds, et tu cherches les bons mots. Mais il n'y a aucun bons mots de disponibles entre toi et lui. Il n'y a que du laid, que des questions et aucune réponse. Il n'y a que le vide du temps et l'impression de ne plus être une famille. « Qu'est-ce que tu fais là? » Ta voix ne ressemble même plus à ta voix. Celle qui était puissante, qui se faisait entendre partout sur ton passage. Cette voix-là, elle était tienne. Celle d'aujourd'hui n'est qu'un murmure, une faible tentative de te faire entendre. « Qu'est-ce que tu me veux Joren? » Tu lèves finalement la tête, et tu croises son regard. Et c'est douloureux. Plus que tu ne le pensais. |
| | | Joren Holgersen ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1761
SUR TH DEPUIS : 31/07/2015
| Sujet: Re: in our family portrait, we look pretty happy, let's play pretend. (holgersen) Dim 29 Mai 2016 - 15:21 | |
| Sister don't let go of us — lykke holgersen & joren holgersen — Cause your roots will rot away And your fruit, it won't grow. Your bark will wear thin, body hollow. I've seen the love in your brother's eyes And the love in your mother's cries Sister don't test the ones you love. Sister don't let go, Sister don't let go of us. Don't test the ones you love, It'll only tear us down. If you want to feel alive Then learn to love your ground. — sister. Plus rien n’allait dans la vie de Joren, c’était ce constat qu’il tirait à chaque fois qu’il réfléchissait un peu trop. Et le fait était que ces derniers temps, il réfléchissait beaucoup trop. Une grande première dans sa vie peut-être. Il n’avait pas le choix, avec tous les événements qui s’enchainaient trop rapidement et sur lesquels il n’avait aucun contrôle. Y avait eu toutes ces histoires au labo, il avait beau enquêter dessus depuis quelques temps, aussi discrètement que possible, y avait quelqu’un qui l’avait devancé et qui avait découvert des trucs dont il se serait bien passé. Il ne savait pas comment arranger les choses. Il ne savait pas grand-chose, alors qu’il n’était revenu à Radcliff que depuis quelques mois et qu’il n’avait pas franchement eu l’occasion de rattraper tout ce qui pouvait s’être passé du côté Holgersen. Il ne parlait plus à sa sœur depuis des années, parce qu’il l’avait trahie de la même façon qu’il avait trahie Maiken et Sigrid avant de rentrer à Danemark. Au moins, elle, elle n’avait plus à craindre qu’elle se pointe avec un vaccin pour lui retirer ce don qui l’avait fait flipper à un moment. Il y avait pensé pour elle autant qu’il avait pu y penser pour Sigrid, il avait eu cette volonté de libérer sa sœur de ce fardeau, comme il avait pu en libérer Gabriela. Mais maintenant, il savait bien que c’était la pire chose au monde ce vaccin. Il avait vu ce que ça avait fait à Gabriela et quand bien même la jeune femme l’avait pardonné, fallait croire que jamais elle ne retrouverait son corps d’origine. Il avait vu aussi ce que ça avait fait à Sigrid. Il ne s’en remettait pas de ce qui était arrivé à sa fille. Jamais il n’avait voulu que les choses se passent comme ça. Il avait abandonné l’idée de la vacciner, jusqu’au moment où un chasseur s’était pointé chez lui pour menacer la vie de la petite fille. Il n’avait pas eu le choix, c’était ce qu’il n’avait de cesse de se répéter, quand bien-même sa fille n’était pas tirée d’affaire, alors, il ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir, encore et encore. Y avait probablement rien qui pourrait alléger sa conscience. Fallait qu’il pense à autre chose, sinon il savait qu’il n’allait pas tarder à virer complètement cinglé. Il avait tendance à chercher à s’occuper l’esprit avec tout et n’importe quoi, parce que c’était plus simple comme ça, éloigner Sigrid de ses pensées, c’était peut-être le seul moyen qu’il avait de s’en sortir.
Alors, il se penchait beaucoup sur les histoires de famille. Il fouillait, fouillait pour démêler le vrai du faux dans ces histoires au laboratoire, essayer de comprendre, si ses parents étaient liés à tout ça ou si c’était quelqu’un dans ce fichu laboratoire qui s’était octroyé des droits qu’il n’aurait pas dû avoir. Il avait l’impression de trahir encore plus sa famille à fouiller un peu partout comme il le faisait, mais au point où il en était, il s’en fichait complètement. Il n’avait plus grand-chose à perdre de toute façon, alors il pouvait bien faire tout et n’importe quoi. Il avait besoin de réponse de toute façon, alors qu’il avait toujours cru en ce que sa famille faisait et qu’il se retrouvait maintenant à se poser mille et une question. Il ne croyait plus en grand-chose ces derniers temps, même pas en tout ce qui l’avait poussé à rejoindre les hunters, plusieurs années plus tôt ou en ce vaccin, qui, il l’avait cru allait pouvoir sauver des vies et empêcher les hunters et les transmutants de se massacrer. Quel idiot il avait été. Il se maudissait pour avoir pensé comme il l’avait fait. Il se détestait pour ce qu’il avait fait à Sigrid ou à Lykke et même à Gabriela, quand bien même elle, elle était la plus encline à le pardonner. Pourquoi ? C’était une question qu’il ne pouvait pas s’empêcher de se poser. Il l’avait trahie, il lui avait volé son identité et pourtant, elle lui avait pardonné. Peut-être bien que c’était une histoire de sentiments, ceux que lui, il ressentait encore à chaque fois qu’il posait les yeux sur la jeune femme, quand bien même elle ne ressemblait plus du tout à celle qu’il avait connu au Danemark. Qu’importait, il ne l’avait sans doute jamais aimée que pour son physique, mais pour la personne qu’elle était. Elle était forte et courageuse, il l’avait toujours admiré pour ça. Il lui semblait bien qu’elle était tout ce qu’il n’était pas. Il espérait vraiment qu’elle, elle retrouverait son fils, parce qu’elle, elle le méritait bien plus que lui. Si Gabriela l’avait pardonné à cause des sentiments qu’elle avait pour lui, est-ce qu’y avait pas des chances pour que ce soit la même chose pour Lykke ? Elle était sa sœur après tout et malgré tout le mal qu’il avait pu lui faire, il espérait qu’y avait encore une partie d’elle qui pouvait le voir comme son frère et non pas comme le monstre qu’il avait l’impression d’être.
Lui, il l’aimait sa sœur, même s’il s’était comporté comme le roi des cons avec elle. Il l’avait été avec tellement de personne dans le fond, qu’il méritait bien qu’on le déteste. Peut-être bien qu’il méritait son sort vu tout ce qu’il avait pu faire par le passé. Mais Sigrid elle, elle ne méritait pas e qui lui était arrivé. Il ne savait vraiment plus où il en était, mais il fallait croire qu’il avait besoin de se rendre jusqu’à chez sa sœur. Il savait sans doute déjà qu’elle n’allait pas l’accueillir à bras ouverts, mais tant pis. Au pire, il méritait bien une bonne baffe dans la figure alors il l’accepterait. Mais, il avait besoin de la voir, il avait besoin de lui dire qu’il était désolé et il avait également besoin de savoir s’il savait des trucs qu’il ignorait sur ce qui s’était passé ces derniers mois dans les laboratoires Holgersen. Quand bien-même il était celui des deux qui y travaillait, elle avait été plus présente à Radcliff que lui alors peut-être bien qu’elle savait quelque chose. Mais ce n’était pas le plus important dans ce qui l’avait poussé à aller frapper à la porte de l’appartement de Lykke. Ouais, il avait vraiment besoin de s’excuser, comme si ça pouvait changer quelque chose à sa misère. Au point où il en était pourtant, Joren n’avait même plus l’impression de méritait de pardon. Ni de la part de sa sœur, certainement pas de la part de Maiken et même venant de Gabriela, il n’avait rien mérité. Mais, perdu pour perdu, il avait cogné quelques coups contre la porte, avant d’attendre, légèrement angoissé, qu’elle ouvre la porte. Quand ce fut fait et qu’il la vit juste devant lui, il sentit son cœur s’accélérer dans sa poitrine, rattrapé par la culpabilité qu’il éprouvait dès qu’il pensait à sa sœur. « Je suis venu … Juste pour parler … » C’était nul comme entrée en matière mais, c’était bien ce pourquoi il était là. Il adressa un très léger sourire, pendant une fraction de seconde peut-être, alors même que le simple fait de sourire en face d’elle était compliqué, il se sentait con, sans doute parce qu’il l’était, mais maintenant qu’il était là en face d’elle, il avait bien l’intention d’assumer toutes ses erreurs. |
| | | Fiona Munroe MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 485
SUR TH DEPUIS : 26/03/2016
| Sujet: Re: in our family portrait, we look pretty happy, let's play pretend. (holgersen) Mar 14 Juin 2016 - 19:32 | |
| maybe you're right, maybe this is all that i can be, but what if it's you, and it wasn't me?wdywfm?@theneighbourhood L'évolution. Le changement. Savoir que le temps passe et que malgré toutes nos bonnes intentions, toutes nos bonnes volontés, il nous est toujours impossible de faire marche arrière, de revenir dans le passé et de réparer certaines de nos erreurs. Impossible de faire demi-tour, de retirer des paroles blessantes. Quand tu penses au passé, tu ne peux empêcher l'image de ton petit frère de se frayer un chemin dans ton esprit. Ce petit air moqueur sur son visage quand vous étiez encore gamins. Plus jeunes, il était tellement facile de vous prendre pour des jumeaux vu votre différence d'âge si minime, à peine un an. Et vous aviez la complicité de jumeaux aussi, fusionnels et inséparables jusqu'à l'adolescence. Ça avait toujours été facile de t'entendre avec Joren quand tu étais gamine. Facile de faire des millions de coups sous les regards ravis de vos parents de savoir qu'au bout du chemin, vous seriez toujours là l'un pour l'autre. Deux petites têtes blondes, collées l'une à l'autre, prêtes à tout pour le bonheur de l'autre. C'est ainsi que ça aurait dû être. Ainsi que vous l'aviez imaginé. Ainsi que tu t'attendais à grandir, avec le support et la compréhension de cet homme qui pour toi était l'homme le plus important dans ta vie. Sauf qu'il y a eu l'évolution. Il y a eu le changement. Il y a eu ce viol et l'apparition d'une partie de toi que Joren ne comprendrait jamais, une partie de toi qui lui échappait, qu'il n'acceptait pas. Une partie de toi que ta famille repoussait, voulant te garder comme avant, comme si rien n'avait changé, comme si tu ne te retrouvais pas complètement transformée suite à cette nuit d'horreur. Tu ne pouvais pas en parler à tes parents, de ce viol, de cette vulnérabilité et de cette faiblesse à laquelle tu avais été si froidement confronté. Innocemment, tu avais pensé que ton frère, il serait là. Tu avais pensé que lui, il t'écouterait, que malgré tout, lui, il comprendrait. Mais tu aurais dû savoir. Savoir que dès ce moment, tu n'étais plus Lykke sa grande sœur. Que tu n'étais plus Lykke sa meilleure amie. Que dès le moment où ta mutation avait fait son apparition, dès le moment où elle avait enlevé la vie à quelqu'un, dès le moment où tes mains s'étaient tâchées du sang qui n'était pas tien, tu étais sale. Tu n'étais maintenant rien de plus que Lykke la dégénérée. Et rien, absolument rien n'a su te faire plus mal dans cette vie que le regard que Joren a posé sur toi depuis que tu n'es plus celle que tu aurais dû être. Celle que tu aurais voulu rester. Celle pourtant qui est enterrée vivante aujourd'hui, au côté de cet homme qui t'a volé cette partie vulnérable de toi, cet homme qui a déclenché cette mutation que tu considéras comme une horreur pendant trop longtemps. Peut-être qu'au fond, dans cette pierre tombale, se trouve aussi la relation que tu as pu avoir par le passé avec le cadet Holgersen.
La plupart du temps, tu évites d'y penser trop longuement, à ton frère. Parce que tu tombes toujours dans une spirale infinie de colère et de rancoeur quand son image vient parsemé ton esprit. Mais aujourd'hui, alors qu'il est là devant toi pour la première fois depuis tellement longtemps, tu te sens envahir par des émotions plus contraires les unes des autres. C'est difficile à gérer, cette colère et cette joie et cette déception qui viennent toutes parcourir ton visage à un moment ou un autre alors que vos regards peinent à se croiser. « Je suis venu.. Juste pour te parler.. » Ça sonne incroyablement faux à tes oreilles. C'est à peine si tu reconnais la voix de la personne qui te parle. Tu sais que c'est Joren, tu comprends qu'il s'agit de ton petit frère, mais pour ce que votre relation est devenue dans les dernières années, ça pourrait tout aussi bien être un inconnu devant toi. Tu ne sais plus rien de cet homme qui te regarde avec un air empli d'un quelque chose que tu n'es pas en mesure de nommer. Des remords peut-être. Pourtant, ça ne ressemble pas à l'homme dont tu te souviens. Ce n'est pas du tout dans la palette d'émotions qui définissent si bien Joren Holgersen. Mais qu'est-ce que tu en sais vraiment, après tout? Tu es pas mal certaine que si on disait à ton frère combien tu es faible et vulnérable en ce moment, il n'y croirait pas alors que pourtant, tu n'as jamais été aussi près du gouffre que dernièrement. Mais tu te dis que ça lui ferait bien trop plaisir de le savoir, combien tu souffres et combien tu as mal, alors tu essayes de te la jouer indifférente. Hautaine même, ne serait-ce que pour le berner encore un peu plus, malgré tes airs qui parlent plus fort que tu ne veux l'accepter. Avec ton corps trop maigre, tes yeux vitreux et tes cheveux en bataille, tu te laisses tomber dans la folie jour après jour. Et il n'y a personne pour t'en sauver. Même pas celui qui un jour su être ton grand héros. « Tu t'es souvenue soudainement que tu avais une sœur? Étonnant quand même. » Tu te retiens pour ne pas lui fermer la porte au nez. Pour ne pas tout simplement lui cracher au visage. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais il y a quelque chose qui te retient. La curiosité. Le besoin de savoir ce qui l'emmène finalement au pas de ta porte, des années en retard. Mais là quand même, malgré tout. « Ou alors, t'as besoin que j'fasse exploser quelqu'un pour toi. Mais ça, ça voudrait dire accepter que j'suis une dégénérée, et t'as jamais été en mesure d'le faire alors ça doit être autre chose, pas vrai? » Tu lui ris au visage, tu te fous de sa gueule, même si ton coeur dans ta poitrine, il cogne beaucoup trop fort contre ta cage thoracique. « J'en ai rien à foutre de ce que tu as à me dire, Joren. » Piètre, piètre mensonge. Mais ça, il n'a pas besoin de le savoir, pas encore du moins. « T'as fais ton choix y'a des années déjà et t'as jamais démontré d'intérêt envers moi à partir de ce moment, alors fais pas semblant, tu veux. J'ai pas besoin de ça en ce moment. » |
| | | Joren Holgersen ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1761
SUR TH DEPUIS : 31/07/2015
| Sujet: Re: in our family portrait, we look pretty happy, let's play pretend. (holgersen) Sam 2 Juil 2016 - 17:16 | |
| Sister don't let go of us — lykke holgersen & joren holgersen — Cause your roots will rot away And your fruit, it won't grow. Your bark will wear thin, body hollow. I've seen the love in your brother's eyes And the love in your mother's cries Sister don't test the ones you love. Sister don't let go, Sister don't let go of us. Don't test the ones you love, It'll only tear us down. If you want to feel alive Then learn to love your ground. — sister. Comment est-ce qu’il en était arrivé là ? Joren ne pouvait pas s’empêcher de se poser encore et encore la question. Y avait eu une époque où tout avait été plus simple. Mais il semblait que ça avait été des millions d’années lumières plus tôt. Dans une autre vie presque. Y avait eu Lykke, y avait eu Maiken, là-bas au Danemark et puis maintenant, y avait Radcliff. Lui et les erreurs qu’il avait pu commettre, la façon dont il avait repoussé sa sœur sans essayer de comprendre, la façon dont il avait ignoré sa fille pour ne pas être confronté à cette mutation et son mariage qui avait volé en éclats. Il n’en avait pas fini là, maintenant, Sigrid, elle était dans le coma parce qu’il l’avait vaccinée. Contre son gré peut-être, mais elle n’était pas la seule victime de sa folie. Il avait aussi vacciné Gabriela et d’autres transmutants, parce qu’il avait toujours cru que c’était la meilleure chose à faire. C’était une erreur, il le savait à présent, il l’avait su bien avant d’injecter ce truc à Sigrid. Il l’avait su, même avant de se retrouver avec sa seringue de NH25 à se demander s’il devait vraiment se l’injecter dans les veines. Il ne l’avait pas fait. Il n’était pas un transmutant de toute façon. Il ne savait pas d’où ça lui était venu ce truc, mais c’était parti aussi vite que c’était arrivé. Il n’était pas un transmutant. Mais Sigrid en avait été une. Gabriela aussi et Lykke en était toujours une. Il s’en fichait à présent. Il n’avait pas la volonté de lui imposer un vaccin, il ne voulait pas lui faire de mal. Il voulait juste avoir une chance de retrouver sa grande sœur. Il l’avait toujours aimé Lykke, quand bien même il n’avait pas su le montrer, quand bien même il s’était arrêté à cette mutation, sans chercher à voir sa sœur derrière cette dernière. Est-ce qu’il était trop tard pour lui demander pardon ? Pour essayer de la retrouver ? Il n’en savait rien, mais il se plaisait à croire qu’ils avaient encore une chance tous les deux. Elle était sa sœur alors ça lui donnait la force d’y croire.
Mais il l’avait laissé tomber de la pire des façons possible et il en était sincèrement navré. Il lui avait fallu du temps pour trouver le courage de se pointer chez elle. Il aurait dû le faire beaucoup plus tôt. Quand il était revenu à Radcliff ou au moins quand il avait laissé derrière lui ses envies de vacciner les transmutants en pensant que ça pourrait aider. Parce que sans doute, que c’était une bonne chose qu’il ne soit pas revenu vers Lykke une seringue de NH25 à la main. Il les voyait trop bien aujourd’hui, les ravages de ce vaccin, alors il ne voulait pas que sa sœur prenne un truc pareil. Elle avait déjà assez souffert Lykke et il ne l’avait pas aidée. Il n’avait aidé personne ces derniers temps, trop attaché à ses idées débiles. Maintenant il essayait de racheter ses erreurs, il faisait comme il pouvait. Gabriela l’avait pardonné. Maiken, elle l’avait fait aussi à un moment, avant qu’il ne la trahisse de nouveau. Peut-être qu’il pouvait avoir l’espoir que Lykke le ferait aussi. Y en avait qui disaient qu’il n’était jamais trop tard pour essayer de racheter ses fautes, il espérait que ce serait le cas. Il y avait tellement de conneries qu’il avait faites et qu’il ne pourrait jamais réparer. Il avait tué des transmutants, il avait été un chasseur, il avait brisé des vies. Mais Lykke elle était encore là, alors peut-être qu’il n’était pas trop tard. Il aurait essayé au moins et si ça ne marchait pas, il pourrait au moins se dire ça. C’était devenu son truc ces derniers jours, de chercher des petits trucs, des petits détails pour alléger un peu sa conscience. Parce qu’il culpabilisait pour tellement de choses qu’il en avait bien besoin. Ou peut-être qu’il ne méritait pas de sentir son fardeau s’alléger, même un peu, parce qu’il était responsable de toutes ses conneries et qu’il fallait bien qu’il en paie les conséquences. Il ne savait plus trop à présent, ce qu’il pouvait mériter et ne pas mériter. Y avait plein de choses qu’il ne savait plus, alors il avançait à tâtons en espérant parvenir à quelque chose.
Alors, il était là, devant la porte de Lykke et il avait pris son courage à deux mains pour frapper, plutôt que de prendre la fuite de peur que ça se passe mal. Et d’une façon ou d’une autre, ça se passerait mal, parce qu’il savait très bien qu’elle n’allait pas l’accueillir à bras ouverts. Pourquoi le ferait-elle après tout ? Il l’avait trahie, abandonnée à un moment où elle avait eu besoin de lui. A l’image de Gabriela, sans doute que le premier truc qu’elle devrait faire en voyant c’était lui foutre un bon coup de poing dans la tronche. Il l’avait mérité son coup de poing quand Gabriela s’était pointée chez lui quelques mois plus tôt. Mais maintenant, ils allaient mieux tous les deux, alors s’il fallait passer par là aussi avec Lykke, il était prêt à s’en prendre un autre. Mais, ça s’annonçait plus compliqué avec la blonde. Elle avait raison d’être en colère contre lui, elle avait raison de ne pas vouloir écouter ce qu’il avait à dire. Mais est-ce qu’elle ne pouvait pas lui laisser au moins une petite chance ? C’était tout ce qu’il voulait une petite chance. « Je suis désolé Lykke. » Il l’était vraiment. Mais cette phrase elle ne suffisait pas à obtenir le moindre pardon, elle ne suffisait même pas à exprimer la totalité de ce qu’il avait sur le cœur. « Je sais que j’ai pas assuré avec toi et que je t’ai jugée à cause de cette mutation. C’était débile, je suis désolé. » Il le répétait encore une fois et il le répèterait autant de fois que ça pouvait être nécessaire. « J’ai merdé. Avec beaucoup de gens, toi y compris et je mérite pas qu’on me pardonne, mais après tout ça, je te dois au moins d’essayer. » C’était sans doute la moindre des choses après tout, d’essayer d’obtenir son pardon après ce qu’il avait fait, qu’elle accepte de le lui donner ou pas, c’était une autre histoire et peut-être que ce serait impensable pour elle, il comprendrait, mais au moins, il aurait essayé. Il ne lui demandait pas non plus de pardonner ses erreurs là maintenant, simplement parce qu’il se pointait à sa porte pour lui dire qu’il était désolé. Non, il voulait juste une chance et si ça devait prendre des mois, des années, ça lui irait. |
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