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 why does it rain down on utopia ? (adrian)

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MessageSujet: why does it rain down on utopia ? (adrian)   why does it rain down on utopia ? (adrian) Icon_minitimeSam 26 Mar 2016 - 5:45


well help us we're drowning
so close up inside


Son cœur se serrait dans sa poitrine comme au moment où il avait appris la nouvelle. Pourtant, il avait fini par cesser de battre frénétiquement. Se calmant, se calquant sur une danse plus calme, moins féroce et moins étourdissante. La douleur subsistait, mais le rythme apaisé avait au moins l’avantage de l’aider à se contenir. Poings serrés, au fond des poches, il parvenait à forcer ses pieds à se poser l’un devant l’autre sans s’emballer. Concentré sur les allées et venues de l’air dans ses poumons, il en occultait consciencieusement les murs blancs et aseptisés qui, à chaque seconde, menaçaient de se refermer sur lui et de l’étouffer. Les hôpitaux lui rappelaient la prison — sans qu’il ne parvienne à se l’expliquer. Des petites geôles où on enfermait les blessés, menottés par des perfusions, condamnés à rester dans leur lit jusqu’à ce que le médecin juge de leur état ne les déclare prêts pour la liberté conditionnelle. Une surveillance régulière ou un simple avertissement l’accompagnait, et le captif pouvait enfin retrouver la douce caresse de la liberté sur sa peau usée par la détention froide et curative. Tant de proximité entre les deux états que beaucoup semblaient ressentir sans parvenir à mettre le doigt dessus. Nombreux étaient ceux qu’il avait croisés, tout au long de son existence, et qui détestaient fermement les hôpitaux. Ils rappelaient à certains la mort, à d’autres le chagrin. Quelques-unes arrivaient à y voir la naissance, l’espoir. Fut un temps où, peut-être, il aurait réussi à les comprendre : après la naissance de Lydia, du temps où le cours de la vie glissait encore dans une direction qui avait tout son sens. La prison était un lieu presque rassurant, symbole de sa réussite dans le milieu professionnel qui occupait tout son temps. Mais avec le temps, les murs blancs avaient perdu leur éclat de pureté. La froideur s’était mise à les habiter. Soudainement, les souvenirs d’une renaissance et d’un bonheur partagé les avaient désertés, et il n’était plus resté que le dérangeant éblouissement des parois immaculées qui l’avaient, par la suite, retenu contre sa volonté. Aujourd’hui, il ne situait entre ce genre de murs que de mauvaises pensées. Le genre qu’il aurait préféré oublier, une bonne fois pour toutes. Réussir à tourner la page, réussir à avancer. C’était pourtant à croire que tout le ramenait toujours à la captivité, quelle que soit sa forme. Comme une éternelle litanie, refrain chanté par un cœur amer, usé de se voir ramené sans cesse vers les mêmes rivages de souffrance.

Mais aujourd’hui, une part de lui aurait préféré être celui prisonnier du lit. Rendre visite à un blessé n’était pas quelque chose qu’il appréciait ; et moins encore lorsque ledit blessé était plus que cher à son cœur. L’inquiétude qui l’avait submergé quand il avait appris qu’Adrian était à l’hôpital était quelque peu retombée. La tempête qui l’avait intérieurement ébranlé retombait, bien que le vent continuât inlassablement à gronder. Peut-être le capricieux calmerait-il ses bourrasques lorsque le Fitzgerald aurait vu son ami, et été rassuré. Celui-ci, à tout le moins, l’espérait.

Oui : à tout bien y repensé, aussi forte puisse être sa haine des hôpitaux et sa répulsion pour la captivité, il aurait préféré être dans ce lit à la place du Blackwood. Adrian, lui, avait une famille à s’occuper. Une vie qui n’attendait que d’être reconstruite, retrouvée. Des fissures qui pouvaient encore être colmatées, des ruines laissant une terre fertile, qui n’attendait que d’être rebâtie et réaménagée. Il n’avait rien à faire au fond d’un lit d’hôpital. Rien à faire dans la douleur et la désolation. Rien à faire loin d’Evelyn et d’Aurora. C’était en les protégeant qu’il s’était mis là. Mais là, , il ne pouvait plus rien faire pour veiller sur elles. Et cette simple idée avait le don de rendre Russell malade, rien qu’à y penser. Le Blackwood avait ce que lui ne pouvait plus désirer, même dans ses rêves les plus fous. Quand bien même les choses se seraient arrangées avec Blake, quand bien même le monde aurait recommencé à tourner comme avant entre eux, les cicatrices resteraient. Douloureuses, lancinantes. Impossibles à guérir définitivement et à oublier. Seul le temps pourrait les aider à supporter les souvenirs. Mais le temps n’avait, jusqu’à présent, jamais été de leur côté.

Ses pieds s’étaient rendus seuls jusqu’à la chambre du Blackwood. Il s’attendait à devoir observer de loin, trouvant Evie et Aurora à son chevet. Ne jamais percer leur bulle d’intimité, à moins d’y avoir été invité. Et même si c’était le cas, faire en sorte que le séjour au fond de ces draps soit moins pénible qu’il ne l’était déjà. Ne pas envahir, ne pas déranger. Être l’ombre qu’il était simplement devenu, avec les deux dernières années pesant lourdement sur ses épaules. Pourtant, lorsqu’il arrive, il ne voit personne. La chambre est vide, vide de spectateur, vide d’âmes charitables qui auraient pu tenir compagnie au blessé. Seul celui-ci gît, étendu dans son cachot de draps blancs. Et la simple vision de l’homme abîmé suffit à faire surgir dans le cœur du Fitzgerald les plus profonds élans de compassion et d’empathie qu’il eût encore été possible d’animer en lui. Il ne pouvait s’empêcher de contempler ce reflet d’une autre réalité, miroir de ce qu’il aurait pu être si la vie n’avait pas pris le parti de lui arracher fille puis femme. Assurément capable de se battre pour elles jusqu’à la mort, il n’en aurait pour autant jamais l’occasion — plus maintenant.

Adrian est seul. Alors, machinalement, Russell entre. La porte s’ouvre sans opposer la moindre résistance, et il la referme derrière lui tout aussi silencieusement. Un regard rapide, sans s’encombrer de sourires forcés. L’ombre d’un rictus qui passe cependant sur ses traits, amical, compréhensif. « Salut. » Une chaise inconfortable attend dans un coin, prête à accueillir les éventuels visiteurs. Il l’attrape par le dossier, la soulève pour l’approcher du lit et s’y installer. « Comment tu te sens ? » Le dos qui se voûte, les épaules qui se penchent vers l’avant. Les coudes trouvent naturellement l’emplacement des genoux pour s’apposer, et ses doigts jouent nerveusement les uns avec les autres, sans qu’il n’en ait la moindre conscience. Ses yeux, eux, ne lâchent pas Adrian. « Evie est passée ? » Une voix presque douce, loin d’être pressante. Ne prenant nullement en pitié la carcasse harassée et abîmée qui se tient sous ses yeux. Un ton d’égal à égal — comme ils l’avaient toujours été. Deux ombres aux chemins étrangement similaires, sans pourtant épouser parfaitement les courbes ressemblantes.

Deux tristes hères, oubliés là, sans ménagement. Laissés pour compte par la bonne fortune, et amèrement dégueulés par le l’humanité et sa cruauté.
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MessageSujet: Re: why does it rain down on utopia ? (adrian)   why does it rain down on utopia ? (adrian) Icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 15:35

why does it rain down on utopia ?
THE SEARCH OF THE DOOR, TO OPEN YOUR MIND, IN SEARCH OF THE CURE OF MANKIND, HELP US WERE DROWNING, SO CLOSE UP INSIDE. WHY DOES IT RAIN, RAIN, RAIN DOWN ON UTOPIA? WHY DOES IT HAVE TO KILL THE IDEAL OF WHO WE ARE? WHY DOES IT RAIN, RAIN, RAIN DOWN ON UTOPIA? HOW WILL THE LIGHTS DIE DOWN, TELLING US WHO WE ARE? I'M SEARCHING FOR ANSWERS, NOT GIVEN FOR FREE, YOUR HURTING INSIDE, IS THERE LIFE WITHIN ME?

Evie était enceinte. Il serait bientôt père pour la seconde fois. Tant de choses étaient arrivées en si peu de temps que l'idée commençait tout juste à faire son chemin dans l'esprit d'Adrian. Il serait bientôt père pour la seconde fois. Il avait appris la nouvelle de cette grossesse alors qu'il luttait comme un fauve contre les hommes qui en voulaient aux femmes de sa vie, Evie ne lui avait rien dit parce qu'au lendemain de sa première agression, elle n'avait pas été certaine de ne pas perdre le bébé. À cause de cet enfoiré de Griske, elle aurait pu faire une fausse couche et s'il avait bien saisi les sous-entendus de Scarlett, ils avaient frôlé le pire cette fois aussi. Ils avaient déjà failli perdre le bébé deux fois, et ils ne savaient même pas s'il s'agissait d'un garçon ou d'une autre fille. Aurora était à peine âgée de plus d'un an, mais Evie voulait d'autres enfants et Adrian savait depuis longtemps qu'ils agrandiraient leur famille, mais... Mais pas de cette façon. Pas alors que leur couple avait été au bord de la rupture, pas quand il faisait un piètre mari et père, et surtout pas dans cette foutue ville qui se transformait lentement en un véritable champ de bataille. Il avait suffi qu'Evie lui cède une fois et elle se retrouvait enceinte. Si le "destin" n'était pas une connerie inventée de toutes pièces par les superstitieux, alors il avait un sens de l'humour qui échappait au Blackwood. Ce n'était pas le moment d'avoir un second enfant, mais il était trop tard pour y songer, aucune question ne se posait puisque Evie venait d'entamer son second trimestre. Ce qui n'empêchait pas Adrian de se sentir complètement dépassé par la situation, bon à rien cloué dans son lit d'hôpital, le corps en miettes et ses convictions piétinées par les deux chasseurs qui avaient jugé intelligent de s'en prendre à Evie et Aurora. Comme un parfait imbécile, il s'était demandé dans quel état était resté leur domicile après son affrontement sanglant avec eux, et Evie lui avait simplement dit de "ne pas s'inquiéter". Mais il avait laissé derrière lui deux cadavres, alors si, il s'inquiétait. Même si les flics avaient dit qu'il avait agi en état de légitime défense, il se faisait un sang d'encre. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait laissé pourrir ces enfoirés là où ils étaient morts, mais c'était chez eux. C'était... Parce qu'il savait que ni Evie ni lui ne pourraient jamais plus mettre les pieds dans la maison sans revivre leur cauchemar.

Il avait l'impression de perdre son temps, à attendre bien sagement que les heures ne passent, à se forcer à afficher un sourire charmant à chaque fois qu'un médecin ou une infirmière passait pour l'examiner ou changer ses bandages. Tout ce qu'Adrian voulait, c'était se débarrasser de ces foutues perfusions et se défaire des machines qui bipaient en permanence, passer des fringues décentes et quitter l'hôpital pour ne plus jamais y remettre les pieds. Sauf qu'il en avait pour encore au moins deux semaines, parce que son état était plus "inquiétant qu'il ne voulait l'admettre". Ils le faisaient chier tous ces médecins, à le traiter comme un gamin capricieux et impatient. Il ne supportait pas d'être là à rien faire, de ne pas pouvoir s'occuper de sa fille, ou veiller sur sa femme enceinte. On ne l'avait même pas autorisé à accompagner Evie à son échographie, et si Scarlett avait eu la gentillesse de lui apporter plusieurs photos de l'échographie et de le rassurant quant à l'état de santé de sa femme et de leur bébé, il avait été absent et ça lui avait donné envie d'étrangler le médecin qui lui avait interdit de quitter le lit avec son stéthoscope. Lui qui était censé profiter de l'absence d'Evie pour dormir un peu – mais en une semaine de coma il avait accumulé assez d'heures de sommeil, merci bien – ne faisait que ronchonner dans sa barbe. La jeune femme était partie se reposer quelques heures chez sa sœur avec leur fille, et puisqu'elle passait la plupart de son temps à son chevet, Adrian ne pouvait évidemment pas lui en vouloir. Mais la savoir loin de lui l'angoissait, et d'après lui ses craintes étaient parfaitement légitimes. Une fois qu'il aurait obtenu l'autorisation de quitter l'hôpital, il ne serait plus question de faire maison à part. Il retournerait vivre avec Evie et Aurora, ou elles viendraient vivre avec lui, peu lui importait au final, du moment qu'ils étaient ensemble et qu'il pouvait veiller sur elles comme il aurait toujours dû le faire.

Les paupières closes, Adrian tentait de faire le vide dans son esprit tourmenté – en vain. Les pensées grouillaient et se bousculaient dans son crâne, il lui était tout simplement impossible de ne songer à rien. Il n'y aurait que la présence rassurante d'Evie pour l'apaiser, et en attendant il se savait condamné à ressasser les derniers mois en se demandant comment il avait pu être aussi con. Il se maudissait d'avoir été si stupide, si aveugle, si entêté. Si la porte de sa triste chambre ne s'était pas ouverte, peut-être aurait-il commencé à se taper la tête contre les barreaux de son lit en espérant ainsi se débarrasser de toutes les idioties qui s'y étaient accumulées. Un grognement douloureux lui échappa tandis qu'il se redressait non sans difficulté, et posa ses yeux d'un bleu terni par la fatigue sur l'homme qui venait d'entrer. Russell. « Hey. » Le grand colosse terrassé se força à afficher un petit sourire, immédiatement suivi par un soupir – bon sang, il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir s'asseoir correctement ou poser le pied par terre. Adrian resta silencieux tandis que son ami rapprochait une chaise de son lit pour y prendre place, et poser la question que tout le monde posait à un souffrant. Sauf qu'avec Russell, Adrian savait ne pas avoir besoin de mentir, de faire comme si. « J'ai l'impression qu'on a retourné mes entrailles avec une fourchette. Ce qui n'est pas loin de la vérité, vu le nombre d'heures que j'ai dû passer au bloc. » Il haussa les épaules, leva sa main perfusée pour se pincer l'arrête du nez. « A chaque fois que je respire c'est comme si on plantait des milliers d'aiguilles dans mes poumons, je peux pas bouger sans avoir la sensation que mon corps va se déchirer en deux, et cette foutue migraine refuse de foutre le camp. Mais à part ça, tout baigne. » Un petit rire le secoua, un petit rire qu'il regretta aussitôt et lui fit cracher un chapelet de jurons dans sa langue maternelle.

« Evie est partie se reposer un peu chez sa sœur, avec la petite. Elle en a bien besoin, elle... » Les mots se retrouvèrent bloqués dans sa gorge subitement serrée. Il détourna un instant le regard avant de reprendre sur un ton plus bas, un peu comme s'il s'apprêtait à lui confesser un terrible secret. « Elle est enceinte, Russ... Putain, elle est enceinte. » Le dire à voix haute, ça donnait davantage de réalité aux faits et c'était évident que ça le secouait, le grand Norvégien. « Elle m'a appelé, un soir... Elle avait tellement peur, si t'avais entendu ça voix... Ça m'a glacé le sang, j'ai cru crever sur place. Deux mecs du Squad se sont pointés chez nous, ils voulaient... » Ses traits se durcirent, ses prunelles accrochèrent celles du Fitzgerald et il serra les poings. « Ils étaient venus pour les tuer. Une femme enceinte et un bébé d'un an. J'ai pas réfléchi, j'ai foncé... Je les ai trouvés dans la cuisine, ils avaient déjà levé la main sur Evie et Aurora hurlait à la mort, elles étaient terrifiées... » Il s'en souvenait comme si ça c'était passé la veille, c'était encore – bien trop – frais. « Je pouvais pas les laisser leur faire du mal. J'ai fait ce que j'avais à faire. » Il n'avait pas besoin de lui expliquer ce qu'il sous-entendait, Russell le comprendrait très bien. Ces deux enfoirés, il les avait tués, et il le referait sans hésiter si une telle situation devait se reproduire. Si possible en évitant les balles, cette fois ci. « J'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, Russ. Je me foutais bien de ce qu'il pouvait m'arriver... Fallait que je les sauve... Fallait que je les sauve. » Et il avait réussi. Il avait bien failli y passer, mais sur le moment sa propre sécurité n'avait pas eu la moindre importance. Il n'avait vu que ces deux hommes qui voulaient lui arracher sa femme et sa fille, ces deux hommes qu'il devait arrêter à n'importe quel prix. La seule chose qu'il regrettait, c'était qu'Evie ait été le témoin de son déchaînement de violence. Elle avait toujours connu l'homme doux et attentionné, le mari et le père aimant ; il regrettait d'avoir dû détruire cette image, même pour la préserver. Sa liste de regrets était interminable. « J'aurais pu devenir comme eux... Si j'avais pas eu Evie, j'aurais pu... » Devenir un monstre. Et cette constatation, elle était plus douloureuse que toutes ses blessures réunies. À cause de lui, son mariage avait failli voler en éclats. À cause de lui, Evie s'était vaccinée, de peur qu'il ne se retourne contre elle. Il avait gâché tellement de belles choses qu'il se demandait encore pourquoi Evie s'était accrochée à lui. S'il y avait une chose qui était claire, c'était qu'il ne la méritait toujours pas. « J'étais tellement aveuglé par mes propres peine et colère que j'ai pas fait gaffe à tout ce que je détruisais sur mon chemin. J'aurais pu devenir comme ces mecs qui détruisent des vies pour passer le temps. »
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MessageSujet: Re: why does it rain down on utopia ? (adrian)   why does it rain down on utopia ? (adrian) Icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 20:59


hello darkness, my old friend
i've come to talk with you again


Son abjection pour les hôpitaux s’était terrée dans un coin de ses tripes lorsqu’il avait poussé la porte de la chambre du norvégien. Immédiatement, sa préoccupation s’était portée sur le colosse qui se redressait difficilement, et visiblement très douloureusement. Pourtant, il ne lui vint pas à l’esprit de lui dire de rester couché ; il savait que le Blackwood n’en aurait rien fait, et n’avait pas la moindre envie de jouer les infirmières ou les soucieuses dulcinées. Une part de lui lui soufflait qu’Evie remplissait parfaitement le rôle de la douce inquiétée, et il préférait amplement son propre rôle. Il interviendrait si Adrian essayait de se lever, mais d’ici là, il se plaisait à penser que son ami était suffisamment grand pour se gérer. Lui n’était pas ici pour ça ; il était là pour ouvrir grand les oreilles, et y accueillir tout ce que le grand blond aurait envie d’y laisser tomber. Car si l’attention dispensée par sa compagne était sûrement des plus apaisantes, il doutait qu’il ne lui dise vraiment le fond de sa pensée. Il connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il voulait la protéger — et que, selon toute vraisemblance, il gisait au fond de ce lit aseptisé pour cette précise raison. Lui raconter ce qui l’agitait n’aurait fait qu’inquiéter un peu plus la jeune femme ; une anxiété dont il savait Adrian bien à même d’essayer de la dispenser. Aussi s’était-il attendu à une réponse un peu moins formée pour calmer et rassurer que ce que le blessé devait sortir à tout bout de champ — et aussi ne fut-il pas déçu.

Pas besoin de mentir, pas besoin de prétendre que la chirurgie n’avait que de bons effets, et qu’il serait rapidement sur pieds comme si de rien n’était. Les mots du Blackwood étaient trempés d’une sincérité à toute épreuve ; le genre d’honnêteté qui tira un sourire pâle et lessivé à son ami, ravi de voir que la confiance en eux continuait d’à ce point régner. Adrian lui-même ponctua sa petite plainte par un léger rire, qui le fit rapidement jurer dans sa langue maternelle. Le Fitzgerald releva les yeux pour l’observer, sourire toujours installé sur les lèvres. La petite remarque qu’il lui servit, bien que moins originale, était pourtant tout aussi sincère. « Ménage-toi. Et n’hésite pas à leur demander des calmants si c’est pas supportable. Ils sont là pour ça. » Il savait que se retrouver complètement shooté était un état qu’il jugeait lui-même particulièrement détestable ; pourtant, dans des cas comme celui-ci, il trouvait l’usage des anesthésiants bien placée. Et dans ce genre de souffrance, c’était même le seul conseil qu’il avait à lui donner ; dormir pouvait aussi aider, mais y parvenir alors que la douleur n’épargnait aucune partie de son corps, c’était une toute autre paire de manches.

S’il y avait bien une chose à laquelle Russell ne s’attendait pas, c’était que le sujet Evie provoque autant de dégâts chez son vis à vis. Il savait la complexité de leur relation, avait parfaitement conscience que les derniers mois n’avaient pas été de tout repos, et avait même tenté d’être là pour Adrian dès que le besoin se faisait ressentir. Mais là, c’était différent. Là, ce que le Fitzgerald voyait dans les yeux de son ami, c’était d’une toute autre trempe. Et lorsque les mots tombèrent, ses sourcils se froncèrent en une moue soucieuse. Toute trace de sourire avait subitement disparue, alors qu’il regardait le colosse commencer à progressivement glisser et perdre pied. Les explications de sa présence dans ce lit d’hôpital suivirent instantanément, et les muscles de l’homme se tendirent autant que ceux brisés du blessé. Il ressentait la terreur passé d’Adrian comme si elle avait été sienne, et la colère qui lui remuait le fond des tripes faisait écho à celle du norvégien. Comment pouvait-on s’abaisser à faire une chose pareille ? Comment pouvait-on être assez monstrueux pour vouloir s’en prendre à une femme enceinte et une enfant, sans le moindre remords ? L’incompréhension l’avait frappé de plein fouet, lui rappelant la raison qui lui faisait abhorrer ce conflit moderne qui secouait Radcliff. Quel genre d’homme pouvait tomber bas au point d’en oublier toute son intégrité, et de s’en prendre ainsi à deux figures des plus pures ?

Russell passa sa main sur ses traits tirés, fermant quelques instants les paupières. Bien sûr qu’Adrian avait fait ce qu’il avait à faire ; et bien que le meurtre n’ait jamais été une solution qu’il approuvait, il faisait une exception dans ce cas-ci. L’idée que le Blackwood puisse perdre définitivement ce que le Fitzgerald avait laissé lui être arraché faisait naître en lui un chaos d’émotions négatives. Il tentait de le refluer, reportant son regard sur le colosse à demi-redressé. Et s’il n’avait eu si peur de le faire davantage souffrir, sûrement lui aurait-il posé une main des plus rassurantes sur l’épaule, essayant tant bien que mal de lui faire comprendre qu’il n’avait rien à se reprocher. « T’as fait c’qu’il fallait. À ta place, c’est c’que n’importe qui aurait fait. » Et moi le premier. Il n’osait imaginer sa réaction si qui que ce soit avait levé la main sur Lydia ou Blake, à l’époque — et encore aujourd’hui sur son ex-femme, même si elle aurait probablement tout fait pour éviter qu’il l’apprenne et se débrouiller seule. Et pourtant… Pourtant, il avait échoué à ce principe. Là où Adrian, lui, venait de réussir à les protéger, quel que soit la dureté du prix qu’il avait payé, lui, Russell, avait échoué. On lui avait pris Lydia, et Blake le lui reprochait. À juste titre, certainement ; mais comment, alors, ne pas ressentir une légère et douloureuse pointe d’envie et d’admiration à l’égard de cet homme qui, lui, était parvenu à empêcher qu’on n’atteigne ses deux raisons de vivre ?

Ses yeux ne lâchaient plus les traits anéantis de son vis à vis. Il aurait voulu trouver les mots pour le rassurer, trouver de quoi le calmer et le faire reprendre un peu de consistance. Mais il savait, au fond de lui, que rien ne pourrait panser complètement les plaies béantes qui s’étaient ouvertes dans ce cœur. « T’as rien à voir avec ces types. » C’était la plus simple des constatations qu’il avait à lui offrir, et la plus sincère également. Un léger soupir, avant qu’il ne secoue brièvement le menton, frottant sa nuque de sa paume rêche, n’éloignant pas son regard de celui du Blackwood. « Leur aveuglement n’a rien à voir avec la peine et la colère. Si elles ont un jour existé, elles se sont transformées en haine. Et je ne pense pas que ça te serait arrivé. » Ses arguments étaient précaires, mais il était assuré de leur bienfondé. Il ne voyait pas Adrian devenir un pareil monstre ; et même si Evie lui avait sûrement éviter de s’enfoncer dans des chemins qu’il aurait par la suite regretté, le Fitzgerald peinait à croire qu’on puisse changer la nature profonde d’un homme. Pas si le mal n’était pas fait dès l’enfance, là où tout être était encore des plus malléables. Mais arrivé à l’âge adulte… Les gens n’étaient, selon lui, plus vraiment capable de changer. « Evie t’a p’t-être évité de faire des choses que t’aurais regretté, elle t’a peut-être empêché de sombrer. Mais j’suis persuadé que même si elle n’avait pas été là, tu ne serais pas tombé aussi bas. » Il s’interrompit quelques instants, ses yeux fouillant ceux du grand blond. Il comprenait son anxiété, comprenait sa douleur. Mais au fond de lui, il était persuadé qu’Adrian avait fait ce qu’il fallait. « Et elle comprendra. C’que t’as fait — elle va comprendre. Tu leur as sauvé la vie. » Tu leur as montré c’que t’étais capable de faire pour elles, tu leur as prouvé à quel point tu les aimais. Evie, c’est pas Blake ; elle comprendra.
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MessageSujet: Re: why does it rain down on utopia ? (adrian)   why does it rain down on utopia ? (adrian) Icon_minitimeMer 18 Mai 2016 - 18:46

why does it rain down on utopia ?
THE SEARCH OF THE DOOR, TO OPEN YOUR MIND, IN SEARCH OF THE CURE OF MANKIND, HELP US WERE DROWNING, SO CLOSE UP INSIDE. WHY DOES IT RAIN, RAIN, RAIN DOWN ON UTOPIA? WHY DOES IT HAVE TO KILL THE IDEAL OF WHO WE ARE? WHY DOES IT RAIN, RAIN, RAIN DOWN ON UTOPIA? HOW WILL THE LIGHTS DIE DOWN, TELLING US WHO WE ARE? I'M SEARCHING FOR ANSWERS, NOT GIVEN FOR FREE, YOUR HURTING INSIDE, IS THERE LIFE WITHIN ME?

La douleur qui s'étendait à tout son corps à chaque fois qu'il bougeait était bénigne en comparaison des remords qui le rongeaient. Et pour ce mal là, il n'existait aucun remède qu'il puisse réclamer aux médecins. Ses erreurs étaient impardonnables, irrattrapables. Cela aurait pu être pire ; oui, mais cela ne changeait rien à ce qu'il avait fait. Après ce qui était arrivé, il ne pouvait plus trouver d'excuses à son comportement. Il s'était persuadé qu'il rendrait service à tout le monde en partant en croisade contre les mutants mais il lui semblait à présent évident qu'il s'était complètement fourvoyé. Des mutants avaient tué sa sœur, de la même façon que des hommes "normaux" avaient bien failli lui arracher Evie et Aurora. La vérité, et il le comprenait trop tard, c'était qu'il fallait bien davantage qu'un gène en plus pour faire un monstre. Il aurait pourtant dû le savoir. Evie n'avait jamais été un danger pour quiconque, et pourtant elle faisait partie de cette catégorie de personnes qu'il avait chassé. Cecily aussi. Scarlett aussi. Ivory aussi. Blake aussi. Et jamais Adrian n'aurait songé à leur faire le moindre mal. Il avait eu tort, sur toute la ligne. Aucune de ses justifications n'avaient jamais eu le moindre poids, le moindre sens. Il n'avait pas été mu par l'intention de faire le bien, mais par l'envie de venger la mort de sa sœur, l'envie de passer ces nerfs sur n'importe qui le méritant – seul son avis terriblement subjectif – car l'absence d'Amelia lui pesait encore, même des années après sa disparition. En fin de compte, il avait peut-être bien mérité son sort. Si le karma n'était pas qu'une invention des superstitieux, Adrian venait d'être rattrapé par ce dernier, qui lui avait fait payer tout ce qu'il avait pu faire en tant que chasseur. La boucle était-elle bouclée pour autant ? Oh non, le jeune homme n'avait pas terminé d'en baver, sa conscience le torturerait longtemps après qu'il soit sorti de ce maudit lit d'hôpital.

À Evie, il refusait de dire tout cela. Elle avait  suffisamment souffert, et il refusait de l'accabler davantage égoïstement. Il lui avait fait bien trop de peine, il ne comprenait même pas pourquoi elle était restée avec lui alors qu'il lui faisait endurer le pire. Il n'avait pas fini de s'en vouloir, de se confondre en vaines excuses – ce qui était fait était fait, et il devrait vivre avec les conséquences de ses choix et de ses actions pour le reste de sa vie. « Si j'avais été à la maison, j'aurais pu les empêcher de les toucher. » Mais parce qu'il avait perdu le Nord, Evie l'avait mis à la porte. Alors le temps qu'il les rejoigne, elle et leur fille, ces pourritures du Gunpowder Squad avaient eu le temps de leur faire du mal. Aujourd'hui encore, de vilains hématomes marquaient la peau du cou d'Evie, et  leur fille passait des nuits agitées et se mettait à pleurer dès qu'un étranger l'approchait de trop près. S'il avait été chez eux, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais c'était arrivé, et tout ce qu'il avait pu faire, c'était éviter que le pire ne se produise. Adrian ne pensait pas avoir le droit de se plaindre davantage auprès de Russell, qui lui, avait véritablement tout perdu. Le jeune homme alité n'osait pas imaginer ce qu'il ferait si un jour, Aurora disparaissait. Il deviendrait fou, tout simplement, retournerait chaque caillou de la planète pour la retrouver. Il ne savait pas comment Russell faisait pour encore tenir debout, pour conserver un calme apparent. Peut-être était-il plus sage que lui, ou alors il souffrait de la résignation des hommes auxquels on a passé la corde au cou. Dans son malheur, le Norvégien avait eu de la chance. Aurora et Evie étaient en vie, et elles allaient bien. C'était en fin de compte le plus important, qu'elles soient toutes les deux saines et sauves.

Mais quoi que puisse en dire son ami, Adrian avait bien du mal à encore se considérer comme un type bien. « Evie m'a toujours empêché de faire de belles conneries... » Il soupira longuement, les paupières closes. Il aurait aimé que tout ceci ne soit qu'un maudit cauchemar, et se réveiller auprès de son épouse, et retrouver Amelia dans la maison d'à côté et non pas au cimetière de la ville. Il l'aurait aimé, mais cela n'arriverait pas, la réalité étant toujours plus cauchemardesque que le plus terrible des mauvais rêves. « Mais si je l'avais perdu, hein ? Si j'avais perdu Aurora... J'ai pété les plombs quand Amelia est morte. Militaire, j'ai jamais ressenti l'envie de tuer, j'ai jamais aimé les combats... Mais quand Amelia a été tuée, j'avais envie de massacrer les ordures qui me l'avaient enlevée. Et je l'ai fait. » Et il n'éprouvait toujours pas de remords. Il restait persuadé que les mutants qu'il avait tués avaient bien mérité leur sort. Pire, il savait que si c'était à refaire, il le referait. Parce que sa tendre Amelia, elle, aurait mérité de vivre. « Evie ne m'en veut pas... Elle sait très bien que je les ai sauvées toutes les deux. Elle m'a appelé à l'aide parce qu'elle savait que je le ferais. » Peut-être n'avait-elle pas imaginé qu'il se déchaînerait ainsi sur leurs attaquants, mais c'était lui qu'elle avait appelé. Pas la police, lui. Parce qu'elle savait qu'il n'y avait rien qu'il n'aurait pas fait pour elle. Lui aurait-elle demandé de lui décrocher la lune qu'il aurait trouvé le moyen de le faire. Mais peut-être devrait-il commencer par racheter ses – nombreuses – fautes.

« Je lui faisais peur, Russ... Je lui faisais peur, alors Evie a fait quelque chose de... D'incroyablement stupide. Et irréversible. » Honteux, Adrian se détourna de son ami et fixa son regard sur le mur au blanc terni par les années. Comment aurait-il pu le regarder dans les yeux alors qu'il s'apprêta à lui faire le plus odieux des aveux ? « Evie... Elle m'a volé une dose de NH25, et elle se l'est injectée. Elle avait peur que je finisse par me retourner contre elle. Putain... » Que la jeune femme ait pu le croire – alors qu'il aurait préféré endurer une éternité de souffrance plutôt que de la blesser d'une quelconque façon – témoignait des changements drastiques qui s'étaient opérés en lui. Elle s'était mutilée, était allée contre sa nature profonde pour lui – ou à cause de lui. Et cela, Adrian ne pourrait jamais se le pardonner. Evie n'aurait pas dû avoir peur qu'il lui fasse du mal. Cette révélation avait été plus douloureuse que tous les coup qu'il avait pu recevoir. « C'est de ma faute. Et ne me dis pas le contraire... Comment je suis censé ne pas m'en vouloir alors que ma femme s'est injectée une merde pareille à cause de moi... ? » Pendant des semaines, des mois, Evie avait lutté seule contre les effets secondaires du vaccin. Alors bien évidemment, la culpabilité le rongeait. Des vies, il en avait détruites, mais les maux dont souffrait Evie par sa faute étaient ceux qui le hanteraient éternellement. Parce que le jour de leur mariage, il avait promis de la protéger de tout et de tous... Ce jour là, il était bien loin de se douter qu'il deviendrait le principal danger dont il devrait la garder. Il avait échoué à remplir son devoir, et ce lamentablement.
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MessageSujet: Re: why does it rain down on utopia ? (adrian)   why does it rain down on utopia ? (adrian) Icon_minitimeLun 18 Juil 2016 - 7:57

La culpabilité d’Adrian était ancrée bien plus profondément en son être que Russell n’avait pu l’imaginer. Une part de lui aurait dû s’en douter : il connaissait suffisamment bien le Norvégien pour savoir que ce qu’il avait vécu le rongeait, et que toute cette histoire avec Evie était sujette à une perpétuelle remise en question. Pourtant, il restait persuadé qu’à amener autant d’interrogations sur ses actions passées et présentes, les conséquences ne pourraient en être que positives. Les choses finiraient inévitablement par s’arranger, malgré les tourments que la vie lui réserverait entre temps. Peut-être le mal ne serait-il que déplacé, et frapperait-il le couple à bien d’autres endroits — ou seulement son ami, dans bien d’autres sphères de sa vie. Mais une telle culpabilité ne pourrait rester aussi peu influente. Tôt ou tard, les choses finiraient par bouger. Tôt ou tard, les nœuds se démêlerait, et le Fitzgerald espérant de tout cœur que les résultats seraient ceux qu’Adrian méritait. « Mais Aurora va bien. » Arrête de t’en faire. Il aurait voulu lui dire en long, en large et en travers que l’important était qu’il ne les ait pas perdues ; que le reste, on s’en fichait, et que des si refaisaient le monde. Pourtant, il savait que le grand blond avait parfaitement conscience de ces simples faits, et que mettre trop de mots dessus ne l’aiderait pas particulièrement davantage. Ou en tout cas, pas dans le sens où il avait besoin d’aller.

Evie ne lui en veut pas. Evie ne lui en veut pas, et entendre cette constatation de la bouche du Norvégien le rassurait. Mais il semblait y avoir autre chose pour le tracasser, autre chose pour le ronger. Quelque chose de plus que sa violence et sa prétendue monstruosité. Russell le sentait, et il était bien incapable de fermer les yeux sur ce qu’il voyait danser dans les yeux d’Adrian, et entendait dans le timbre brisé de sa voix. Et alors que le Blackwood détourne le regard, son ami sent que les choses sont sur le point d’exploser. Que le secret est posé sur le bout de ses lèvres, et n’attend qu’un souffle pour en couler et venir remplir la petite chambre d’encore plus de remords et de culpabilité. Et lorsque le couperet tombe, le Fitzgerald ne peut s’empêcher de passer une main sur ses traits tirés, fermant brièvement les yeux, laissant ses doigts masser ses paupières pour une brève seconde. Maintenant, il comprenait mieux. Et il était presque capable de ressentir sa peine, de voir la profondeur de sa blessure. Il lui était intolérable de le laisser se morfondre davantage, malgré les mots chargés de fardeaux que le géant alité ne pouvait s’empêcher de laisser s’écraser dans cette chambre définitivement trop blanche et trop aseptisée. « Parce que c’était son choix. » Ça tombe avec une détermination douce, mais ferme. Voir Adrian ainsi se flageller lui était tout bonnement insupportable, et il n’avait pas la moindre envie que son ami ne s’accuse de crimes qu’il n’avait pas commis. « Je sais que ça ne te console sûrement pas de t’entendre dire ça, mais c’est la vérité. » Pas question de lui dire ça pour lui faire plaisir, pas question de lui mentir. D’ordinaire, il n’était déjà pas capable de trop déformer la vérité — et formuler un mensonge lui était tout bonnement inenvisageable. Alors lorsqu’il s’agissait de quelqu’un qu’il avait cher, son honnêteté était à n’en jamais douter. « Tu lui faisais peut-être peur, mais tu ne lui as pas mis la seringue entre les mains. Et même si tu es persuadé que c’est tout comme… C’est faux. » Il sent les arguments s’effilocher, à mesure qu’il les prononce. Jamais la vérité ne lui a semblé avoir été aussi faible face à la culpabilité. « Tu n’as jamais voulu ce qui est arrivé. Et elle aurait pu faire un choix complètement différent. Elle aurait pu simplement partir, disparaître à l’autre bout du monde avec Aurora, et faire en sorte que tu ne retrouves jamais leur trace. Elle aurait pu te confronter, prendre son courage à deux mains et te mettre face au fait accompli. » Et il cherchait le regard de son ami, sans pour autant tenter de le contraindre. Tout était bon pour essayer de lui faire entendre raison. « Je sais que ça ne ressemble pas vraiment à Evie d’envisager à faire quelque chose du genre, mais… On est étonnés de ce que les gens peuvent faire pour leur sécurité, ou par volonté de régler les choses. » Il laisse une légère pause planer, secouant la tête avant de reprendre. « Ce qu’elle a fait, c’était pas de ta faute. Tu lui as peut-être fait peur, mais elle a simplement opté pour l’option qu’elle croyait être la meilleure pour elle, pour Aurora et pour toi. Pour concilier tout ça. » La ligne était mince, et il le savait. Malgré tout, il était bien incapable de ne pas poursuivre sur sa lancée, et de ne pas tenter par tous les moyens de soulager la conscience de son camarade. « On a toujours le choix. Evie l’a eu. Elle aurait aussi pu t’en parler avant, et ne décider de se vacciner qu’après une discussion avec toi. » Il tentait d’alléger sa conscience sans pour autant accuser Evie de quoi que ce soit, et sentait que la conversation était délicate. Mais l’idée de laisser les choses stagner lui paraissait tout simplement inacceptable. Pour rien au monde il n’aurait laissé Adrian se flageller perpétuellement et injustement : il était trop bien placé pour savoir ce que la culpabilité pouvait infliger à un homme, et il refusait de voir le Blackwood s’y enfoncer.
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