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 we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)

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MessageSujet: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 17:57


we are the shape you made us ; filth teaches filth
AND YOU ONCE SAID I WISH YOU DEAD YOU SINNER, I'LL NEVER BE MORE THAN A WOLF AT YOUR DOOR FOR DINNER, AND IF I SEE YOU 'ROUND LIKE A GHOST IN MY TOWN, YOU LIAR, I'LL LEAVE WITH YOUR HEAD OH I'LL LEAVE YOU FOR DEAD, SIRE. I KNOW, MY WAY THROUGH THE NIGHT TO YOUR DOOR, YOU KNOW, THE BLOOD THAT I'M OWED IS ALL YOURS, THE WISHES I'VE MADE ARE TOO VICIOUS TO TELL, THE DEVIL ALREADY HE KNOWS ME SO WELL. (ambiance).

Eleazar Rivera n'était pas un homme qui faisait dans la demie mesure ou laissait une quelconque place au hasard. Sa vie n'était qu'une série d'enchaînements entraînés par des décisions prises soigneusement, et sans que quiconque n'ait jamais interféré. Car s'il y avait bien une chose qui obsédait le Rivera, c'était de garder un contrôle total, absolu et immodéré sur la situation – quelle que puisse être cette dernière. Du haut de ses presque soixante ans, Eleazar demeurait une force de la nature, un homme qui impressionnait de par sa simple présence dans une pièce. Son assurance, il la tenait de son père, qui la tenait de son père avant lui. Car Eleazar Rivera n'était pas issu d'une famille d'ignorants, mais d'une grande famille de Hunters, dont le tableau de chasse aurait fait pâlir de jalousie un novice et d'effroi un dégénéré. Les dégénérés. Une pure création du Diable, un affront à l'œuvre divine. Sa vie, il l'avait consacrée à leur chasse, leur destruction. Car les mutants, ces abominations, ne méritaient rien de mieux. Ils devaient être anéantis, effacés de la surface de la planète et renvoyés d'où ils venaient – dans les profonds abysses de l'Enfer. Pas une seule fois Eleazar n'avait regretté avoir tué un dégénéré ou un autre. Il estimait même leur rendre service, sauver leur âme, en leur ôtant la vie avant qu'ils n'aient développé tout leur potentiel de destruction. Le Rivera avait toujours été horriblement doué pour traquer et tuer les mutants, et son potentiel mortel n'avait d'égal que son intelligence et son esprit analytique. En somme, Eleazar était redoutable. Et dénué de quelconques remords dès lors que les mutants étaient concernés.

Sa vie entière n'avait toujours tournée qu'autour de l'élimination des dégénérés. Alors, les fondations même de son monde s'étaient effondrées lorsque sa fille – la chair de sa chair, son sang – s'était avérée faire partie de cette race maudite. Gabriela, son unique enfant, qu'il avait élevée et aimée – autant qu'un homme comme lui était capable d'affection – l'avait trahi de la pire façon qui soit. Car aux yeux du paternel, il ne s'agissait pas d'une simple histoire de gênes et de hasard, mais bel et bien d'une trahison délibérée de la part d'une enfant dont les rênes lui avaient échappé à l'adolescence. Le rapprochement, Eleazar ne l'avait pas fait immédiatement, car Gabriela avait hérité de son intellect, et elle savait parfaitement ce que son père lui ferait s'il apprenait de quoi elle souffrait. Pendant près de quinze années, elle était passée entre les mailles de son filet. Eleazar lui reconnaissait au moins cela, Gabriela était dotée d'une grande intelligence... Mais tout son génie n'avait été d'aucune utilité face au plus grand ennemi de la jeune femme ; l'instinct maternel. Ce même instinct qui l'avait poussée à cesser de fuir pour prendre soin de l'enfant – un bâtard, qui plus était – qu'elle avait mis au monde un peu plus d'un an auparavant. Cet instinct qui l'avait adoucie, l'avait encouragée à faire confiance à sa propre génitrice alors que Katherine ne s'était rendue jusqu'à elle que dans le but de lui subtiliser son fils. Encore et toujours ce même instinct qui la forçait à traquer les Rivera dans l'espoir de le leur reprendre. Le garçon, Eleazar l'avait rebaptisé Santiago, sans apporter la moindre importance à son prénom de naissance. Le petit n'appartenait plus à Gabriela.

Tuer sa traîtresse de fille aurait été trop aisé, elle méritait d'être punie. Pour ses mensonges, sa duplicité... son existence. Depuis qu'ils avaient récupéré le petit, c'était Katherine qui s'en occupait et elle semblait s'être attaché au bébé plus qu'elle ne l'aurait dû, car avant d'être leur petit-fils, Santiago était avant tout l'appât idéal pour qu'il puisse remettre la main sur leur fille. Le couple avait parcouru la moitié du globe pour tester la détermination et l'endurance de Gabriela ; ni l'une ni l'autre n'avaient faibli. Le poisson était ferré, ne restait donc plus qu'à le remonter. Pour attirer leur fille dans le piège qui lui coûterait vraisemblablement la vie, les Rivera s'étaient établis à Radcliff, là où la sœur d'Eleazar – Isabela – vivait. Mais ce n'était pas pour elle qu'Eleazar avait traîné Katherine et Santiago jusqu'à cette petite ville en apparence inintéressante du Kentucky. C'était pour l'alliance qu'il avait pu former avec l'époux de sa sœur, Rafael DeMaggio. Enfin, un homme qui partageait son opinion sur les dégénérés, un allié de poids pour le Rivera, d'autant plus que Rafael avait accepté de l'aider à piéger sa fille. C'était pour converser à propos de leurs progénitures respectives que le DeMaggio et le Rivera s'étaient retrouvés dans l'appartement qu'avaient investi le couple et leur petit-fils. Petit-fils laissé aux bons soins de son grand-père. Katherine ayant dû s'absenter, les deux Hunters étaient libres de comploter comme bon leur semblait, sans que quiconque ne vienne les interrompre avec de stupides problèmes de morale.


◆ ◆ ◆


Elle les avait vus. Katherine, avec l'air béat d'une grand-mère comme les autres, aux commandes d'une poussette qu'elle avait deviné hors de prix. James. Il n'avait plus rien à voir avec le nouveau-né qu'elle avait tenu dans les bras. Il avait la peau un peu plus claire qu'elle, de petites boucles brunes, de grands yeux verts. Gabriela ne s'était pas attendue à cette rencontre, et lorsqu'elle avait croisé sa mère tout à fait par hasard dans les rues de Radcliff, et avait posé les yeux sur son fils, elle s'était figée. Son cœur avait loupé un battement, elle était restée pétrifiée au milieu du trottoir comme si elle semblait sur le point de tourner de l'œil, Katherine était passée à côté d'elle en s'excusant. Évidemment. Évidemment, qu'elle ne l'avait pas reconnue. À cause de Joren – ou peut-être, grâce à lui – elle n'avait plus rien à voir avec la fille que Katherine connaissait. Elle ne pouvait tout simplement pas la reconnaître. Et heureusement pour elle. Gabriela avait eu besoin d'une bonne minute pour reprendre ses esprits, avant de suivre sa mère instinctivement, sans songer à ce qu'elle faisait. James. Il est là. Il faut que je le reprenne. Il faut que je le sauve. Son fils était là, à portée de bras. Elle aurait pu le toucher si elle l'avait voulu. Au lieu de cela, parce qu'elle ne pouvait pas "l'enlever" en plein jour (l'ironie de la chose ne lui échappait pas), elle s'était mise à suivre Katherine, en prenant garde à ne pas se faire remarquer. Toute la rage qu'elle ressentait pour sa génitrice était contrebalancée par la douleur d'avoir vu son fils de si près sans pouvoir le toucher, sans qu'il ne la reconnaisse. Ça lui brisait le cœur de savoir que James ignorait tout d'elle, qu'il n'avait probablement pas le moindre souvenir d'elle. Peut-être que son premier maman avait été adressé à Katherine. Son premier sourire. Son premier éclat de rire. Toutes ces choses, Eleazar et Katherine les lui avaient volées comme ils lui avaient volé son fils. Ils allaient payer.

Katherine était finalement entrée dans le hall d'un immeuble chic de la ville, Gabriela s'était approchée de suffisamment près pour la voir taper le code permettant de pénétrer dans le bâtiment. Puis la Rivera avait disparu, et sa fille était restée un peu en retrait, mille et une pensées se bousculant dans son esprit. Saisir sa chance, attendre ? S'introduire chez eux, tenter de reprendre James et fuir ? Non. Elle avait à présent l'adresse de Katherine et d'Eleazar, elle avait tout son temps. Elle pourrait appeler Joren, il l'aiderait à monter un plan d'attaque solide, l'accompagnerait... Mais, et si cette chance était la seule qu'elle aurait ? Si ils disparaissaient encore le jour suivant, ou celui d'après ? James était si près d'elle qu'elle pouvait presque le sentir. Son instinct maternel hurlait à la mort... Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Qu'elle essaie de le sauver, là, maintenant. Elle n'avait pas le choix. Le cœur battant au rythme d'un tambour de guerre, Gabriela composa le code et entra dans le hall, et dissimulée dans un couloir, elle vérifia le chargeur du pistolet qu'elle gardait toujours sur elle. Commettre un parricide et un matricide là, en plein après-midi, sur un coup de tête ? L'idée ne la dérangeait pas plus que cela. Ni Eleazar, ni Katherine ne méritaient sa compassion. Elle prit une profonde inspiration et se colla brusquement contre le mur lorsqu'elle entendit une porte claquer et quelqu'un traverser le couloir. Katherine, de nouveau. Seule, cette fois-ci. Plutôt que de la suivre, Gabriela s'engagea dans le couloir, la sécurité de son arme retirée, et passa devant toutes les portes d'appartements jusqu'à s'arrêter devant celle qui portait la petite inscription Mr & Mme Rivera juste au dessus du judas. Ils n'essayaient même pas de se cacher.

Gabriela prit une profonde inspiration, dissimula son arme, afficha son plus beau sourire... et sonna à la porte. Elle compta les secondes qui la séparèrent de l'ouverture de la porte, avant de relever son revolver pour le pointer sur l'homme qui ouvrit la porte. Eleazar. Ce furent les babillages distants de James qui l'empêchèrent de l'abattre sur le champ ; et il fallait bien avouer que la brève surprise affichée par son père éveilla en elle un certain sentiment de fierté. « Bonjour, papa. » Un sourire presque animal étira ses lèvres tandis qu'elle faisait un pas vers lui. Elle se souvenait de lui comme si elle l'avait vu la veille, il ne l'impressionnait pas – plus. « Garde tes mains là où je peux les voir, ne me prends pas pour une imbécile. » « … Gabriela ? » « En chair et en os. Quoiqu'un peu différente de la dernière fois où nous nous sommes vus... Tant mieux, au moins je ne te ressemble plus. C'est une véritable bénédiction. » Eleazar n'étant pas du genre à être impressionné par la vue d'une arme pointée sur lui, Gabriela plaça directement le canon du revolver sur sa poitrine. « Recule. » « Allons, ne sois pas ridicule. Il va falloir un peu plus que ça pour me faire peur, tu le sais très bien. » « Recule. » Mâchoires serrées, Eleazar s'exécuta, et Gabriela le fit reculer jusqu'à ce qu'il heurte une chaise, et d'un petit geste de tête, elle lui ordonna de s'asseoir. Ce ne fut que lorsque Eleazar fut assis qu'elle remarqua le second homme dans la pièce. Elle ne le reconnut pas tout de suite, parce qu'elle ne l'avait vu que sur des photographies. « Rafael, je suppose ? Vous avez l'air encore plus antipathique en personne. » Elle ne perdit pas son temps à chercher une quelconque ressemblance avec Cesare, elle lui désigna un siège à lui aussi, sans quitter ses mains des yeux. « Assis. Et je vous préviens, j'ai la gâchette facile. » Dans ce cas, tel père, telle fille. « Désolée. Je crois que j'interromps votre petite réunion de beaux-frères diaboliques ? Je ne reste pas longtemps, je viens juste récupérer ce que l'on m'a volé. » Gabriela et Eleazar se fixaient avec la même haine au fond des yeux, la même déception. « Mon fils, Eleazar. Je suis venue pour reprendre mon fils. »
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Rafael DeMaggio
Rafael DeMaggio

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MessageSujet: Re: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 22:30

We are the shape you made us ; filth teaches filth
Gabriela & Rafael



S'il y avait bien une chose qui ne changeait pas dans la vie de Rafael DeMaggio, c'était bien cette haine viscérale qu'il vouait aux mutants. On pouvait lui reconnaître bien des choses, à commencer par ses qualités indéniables d'homme d'affaire et l'intransigeance dont il pouvait faire preuve dans son métier. Il fallait bien avouer que pour vendre des armes comme il le faisait depuis des années, mieux valait ne pas être un couard ou quelqu'un de trop scrupuleux. Ou simplement n'avoir aucun état d'âme à l'idée de vendre de la mort en poudre et distiller la souffrance dans des cartouches. Il en avait vu des explosions, entendu des détonations... Finalement, à quoi s'était résumée sa vie ? Une enfance marquée par la dureté d'un père cherchant à faire de ses fils des hommes et des chasseurs, une adolescence qui l'avait vu abattre ses premiers dégénérés... La rébellion de la jeunesse qui l'avait poussé dans les rangs de l'armée, avant que la désillusion ne tombe : Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, les mutants étaient présents, toujours plus sauvages, plus meurtriers et plus assoiffés de sang que jamais. Rafael n'était pas né extrême et meurtrier, il l'était devenu au contact des dégénérés, il avait sombré dans la spirale de la haine le jour où il avait vu l'un d'entre eux abattre sauvagement son père et son frère... Et à chaque nouveau meurtre, il s'enivrait d'une passion pour le sang des plus malsaines. Il n'était désormais plus guidé que par le besoin vital d'effacer leur existence de la planète.

Mais il n'agissait pas non plus égoïstement. Comme bien des hunters avant lui, il considérait sa tâche comme nécessaire pour l'avenir de l'humanité. C'était rendre service à ses semblables que d'éradiquer chaque mutant foulant cette terre... C'était asseoir la suprématie humaine que de se débarrasser d'eux... Et, quelque part, c'était aussi rendre service aux mutants. Plus on les tuait rapidement, moins il y avait de risque de les voir sombrer dans la folie comme celui qu'il avait abattu des années plus tôt.

Cette idéologie, peu de hunters la partageait à un point aussi extrême. La plupart étaient un peu trop... Pacifiques pour cela. Des lâches et des traîtres aux yeux du DeMaggio. Fort heureusement, une poignée d'entre eux restaient fidèles à leur credo et ne déviaient jamais de leurs idéaux. Fiers de porter sur le épaules un savoir ancestral transmis de générations en générations, ils ne se comptaient plus que sur les doigts d'une main, malheureusement. Aussi, lorsqu'Eleazar Rivera était venu trouver son collègue et beau frère, Rafael n'avait-il pas bronché. A l'instar des DeMaggio, les Rivera faisaient partie de ces familles fidèles et sans état d'âme... Souillée elles aussi par le gêne mutant.

Stoïque, Rafael avait accueillit la nouvelle avec une certaine lassitude. Gabriela était une mutante elle aussi. Une de plus qui venait gangrener un arbre généalogique jusque là constitué exclusivement de chasseurs. La colère d'Eleazar, Rafael ne pouvait que la comprendre et la partager. Lorsqu'il avait découvert que ses enfants étaient eux-même des dégénérés, il s'était sentit profondément trahit. Alors, parce qu'Isabela avait encore trop d'affection pour leurs enfants, il avait tenté de les débarrasser de leur dégénérescence, sans succès. Le seul remède au gêne mutant était la mort, c'était aussi simple que ça.

Frappant à la porte de l'appartement qu'occupaient désormais Eleazar et Katherine, Rafael s'était installé en silence pour écouter ce que le Rivera avait à lui proposer. Il venait réclamer son aide pour retrouver Gabriela et se débarrasser d'elle... Très bien, oui, mais qu'avait-il à y gagner, lui ? L'altruisme n'avait jamais fait partie de ses qualités, et il s'apprêtait déjà à négocier une entraide quand on avait sonné à la porte. Fronçant les sourcils, Rafael s'était adossé au mur, le regard rivé sur la porte d'entrée. Katherine venait de partir après avoir laissé le petit Santiago, qui cela pouvait-il bien être ? Immobile, il assista un échange des plus étranges. Une inconnue qui se prétendait la fille d'Eleazar, lui qui était incapable de la reconnaître... Etait-ce une blague ou encore une ruse de dégénérée ? Debout près du parc où jouait l'enfant, Rafael glissa la main à sa ceinture, où reposait son revolver. Pourtant, lorsqu'il vit la demoiselle repousser son paternel avec le canon de son arme, il ne bougea pas, simplement sur le qui-vive. Elle avait de toute manière le temps de tirer avant qu'il n'ait pu dégainer sa propre arme. Lorsqu'elle se tourna vers lui, Rafael se contenta d'un sourire ostensiblement moqueur, leva les mains et obtempéra sans un mot. Si elle croyait lui faire peur avec si peu, elle se fourrait le doigt dans l’œil.

« Nous n'attendions plus que toi pour commencer, Gabriela... Ma réputation me dépasse, mais la tienne également... Ton père avait raison, un appât et tu accours comme un chien avec sa balle... »

La situation l'amusait bien plus qu'elle ne l'aurait dû. N'avait-elle pas encore compris, sa jolie brune de nièce, qu'Eleazar détenait justement un moyen infaillible de la faire chanter ? Finalement, Rafael se tourna vers le père de la jeune femme.

« Comment peux-tu être sûr que c'est bien Gabriela ? Elle ne ressemble pas du tout aux photos que tu m'as montrées... »

S'il avait l'air détendu, Rafael s'agaçait de plus en plus de voir ce revolver braqué tantôt sur le crâne d'Eleazar, tantôt sur le sien. Ce qu'il allait faire n'allait pas plaire... Oh non ça n'allait pas plaire à Gabriela. Avec une vivacité surprenante, il tira son revolver de sa ceinture, mais ne braqua pas le canon sur la jeune femme. Il tourna son arme vers l'enfant qui jouait innocemment dans son parc.

« Baisse ton arme si tu ne veux pas voir la cervelle de ton fils repeindre le mur... »

Malgré son aimable sourire, son regard trahissait son assurance : Si la jeune femme n'obtempérait pas, il n'aurait pas la moindre hésitation.
© Grey WIND.
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MessageSujet: Re: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 16:25


we are the shape you made us ; filth teaches filth
AND YOU ONCE SAID I WISH YOU DEAD YOU SINNER, I'LL NEVER BE MORE THAN A WOLF AT YOUR DOOR FOR DINNER, AND IF I SEE YOU 'ROUND LIKE A GHOST IN MY TOWN, YOU LIAR, I'LL LEAVE WITH YOUR HEAD OH I'LL LEAVE YOU FOR DEAD, SIRE. I KNOW, MY WAY THROUGH THE NIGHT TO YOUR DOOR, YOU KNOW, THE BLOOD THAT I'M OWED IS ALL YOURS, THE WISHES I'VE MADE ARE TOO VICIOUS TO TELL, THE DEVIL ALREADY HE KNOWS ME SO WELL. (ambiance).

Gabriela mourait d'envie de presser la détente. C'était tout ce qu'Eleazar méritait, une balle entre les deux yeux. Et son acolyte ne méritait sans doute pas mieux, à en juger par ce qu'elle savait de lui et sa présence dans la pièce. Ces deux hommes ne manqueraient à personne si elle les tuait. Personne. Le monde se porterait bien mieux en leur absence, elle se porterait mieux. Peut-être n'aurait-elle pas dû perdre son temps en négociations, peut-être aurait-elle dû les abattre à peine le pied posé dans la pièce, les choses auraient été réglées beaucoup plus rapidement. Ce qui l'en avait empêchée ? Peut-être un sursaut de conscience incontrôlable, la volonté d'éviter un énième bain de sang. Elle aurait pourtant dû savoir qu'avec des hommes de ce genre, il n'était ni possible, ni raisonnable de négocier. Après tout ce qu'Eleazar lui avait fait subir, il ne méritait pas sa clémence ou sa compassion. Combien de gens comme elle avait-il tué, sous prétexte qu'ils étaient différents, au nom d'un Dieu qui n'en avait sans doute rien à faire, ou prétendument pour sauver la race humaine ? Elle, malgré tous ses défauts, toutes les choses qu'elle avait pu faire, elle n'avait jamais tué personne. Elle n'avait pas de sang sur les mains. Elle n'était pas un monstre, comme elle l'avait longtemps cru à cause de l'éducation d'Eleazar. Gabriela n'était peut-être pas une sainte, mais elle n'avait rien à voir avec l'homme qui l'avait élevée, elle s'en était émancipée des années auparavant. L'avait-il un jour aimée, considérée à sa juste valeur, et non pas comme une arme de plus dans son arsenal ? Il ne l'avait pas élevée comme l'on élève son enfant, il l'avait éduquée comme un bon petit soldat. Si sa mutation ne s'était pas déclarée, elle serait très certainement devenue comme lui, elle n'aurait peut-être jamais réalisé à quel point il avait tort, et à quel point il était dangereux – plus que n'importe quel mutant. Et DeMaggio... Il ne valait pas mieux que le Rivera, son attitude semblait calquée sur la sienne tant elle lui paraissait similaire. De beaux dégénérés, voilà ce qu'ils étaient tous les deux.

« La ferme. » Un appât et elle accourait ? La prenait-il pour une imbécile ? James n'était pas un appât, il était son fils et méritait un peu plus de considération que DeMaggio voulait bien lui en accorder. D'ailleurs, que gagnait-il à aider son père ? La rançon de la gloire, la satisfaction d'avoir cloué un autre mutant sur son tableau de chasse ? L'un comme l'autre, ils étaient complètement névrosés, obsédés par leur haine des mutants au point d'en sacrifier le bon sens et de s'en prendre à leurs propres enfants. Gabriela ne comprenait pas comment l'on pouvait être parent et en arriver là. Pour son fils, elle avait parcouru la moitié du globe, elle ferait absolument n'importe quoi pour lui. Alors que l'on puisse renier la chair de sa chair à cause d'un petit gène supplémentaire... C'était une chose qui la dépassait. Elle ne comprenait pas plus Eleazar et Rafael que Joren. À croire que l'instinct parental de certains individus était franchement limité... C'était tout simplement incompréhensible. Un sifflement agacé échappa à la jeune femme lorsque le DeMaggio remit en question son identité. Était-il idiot, ou bien Eleazar ne lui avait pas conté toute l'histoire ? « Qui voulez-vous que je sois ? Une étrangère qui s'est dit qu'elle viendrait voler l'enfant d'une autre, en plus d'assumer son identité et d'accepter de se retrouver dans la même pièce que deux enfoirés comme vous ? Je vous pensais plus intelligent que ça, mea culpa. » Eleazar ne la quittait pas des yeux, il la fixait avec un dégoût profond qui autrefois aurait pu la toucher, mais qui la laissait à présent parfaitement indifférente. Parce que ce regard, elle savait l'imiter et le lui rendre. Qu'il n'en doute pas un seul instant, elle le haïssait du plus profond de ses tripes. « Tu ferais mieux de baisser ton arme, Gabriela. » « Pour que tu puisses me descendre plus facilement ? Désolée, je n'ai pas l'intention de te faciliter la tâche, papa. » Le qualificatif n'était plus employé que de façon purement ironique ; Eleazar n'avait jamais été un véritable père pour elle, tout juste un professeur. De l'affection, elle n'en avait jamais eu – pas étonnant qu'elle ait à ce point du mal à faire preuve de sentimentalisme et à s'attacher à d'autres personnes.

Lorsque DeMaggio sortit brusquement son arme, Gabriela se raidit et se rapprocha de plusieurs pas, le canon de son arme braqué directement sur le visage de son oncle. « Vous êtes encore plus lâche que je ne le pensais, pour oser vous en prendre à un bébé. » Le petit James n'avait pas la moindre idée de ce qui se jouait dans la pièce, trop occupé à jouer avec ses cubes colorés. Nerveuse, la jeune mère fixa pendant un instant le revolver visant son fils. Elle n'aurait même pas dû laisser à cette pourriture le temps d'ouvrir la bouche. « Vous savez, l'arrogance est un vilain défaut. Êtes vous à ce point certain d'être un tireur plus rapide que moi... ? » Gabriela n'avait pas l'intention de s'avouer vaincue aussi rapidement et aussi facilement. Tout se jouait en cet instant, son sort ainsi que celui de son fils. Si elle consentait à baisser son arme, Rafael la tuerait sans doute, et Dieu seul savait ce qu'Eleazar réservait à l'avenir de James. « Je vous assure que si vous lui faites le moindre mal, vos propres enfants ne parviendront pas à identifier les restes de votre cadavre. Peut-être que vous avez l'habitude de terroriser vos victimes, mais vous oubliez d'où je viens. Les chiens ne font pas des chats. » Elle lança un bref regard à Eleazar, qui avait croisé les bras sur son large poitrail. Elle le trouvait bien silencieux, cela ne lui disait rien de bon. Mais pour le moment, ce n'était pas lui qui menaçait James de son arme, alors il n'était pas sa priorité. « Des hommes comme vous, j'en ai connu des dizaines. Vous vous pensez invulnérable, plus malin que tous les autres... J'ai une mauvaise nouvelle pour vous. Vous n'êtes pas un diamant parmi les cailloux, vous n'êtes rien de plus qu'un parasite. Et comme n'importe qui, vous saignez. » Elle crut apercevoir une étincelle de fierté dans le regard d'Eleazar, avant que ce dernier n'adopte une nouvelle expression fermée et glaciale. « Vous êtes des meurtriers et des fous, tous les deux. Si vous croyez que je vais vous faciliter la tâche, vous vous mettez le doigt dans l'œil, et jusqu'au cerveau. En supposant que vous en possédiez un. »

Le cœur de Gabriela battait à un rythme effréné dans sa poitrine ; elle était consciente de la dangerosité de la situation. La tension qui s'était installée dans la pièce depuis qu'elle était entrée allait crescendo, il ne suffirait que d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres et provoquer un bain de sang. « Tu n'as pas envie de voir Santiago mourir, n'est-ce pas ? » Un sifflement furieux lui échappa. « James. Il s'appelle James. Et d'expérience, je sais que la mort serait plus douce qu'une existence à vos côtés. Je ne vous laisserai pas gâcher sa vie comme vous avez gâché la mienne. » Aussi terrible que cela puisse paraître, elle préférait voir son fils mort plutôt qu'élevé par les Rivera et les DeMaggio. Il n'aurait pas une existence digne de ce nom, tout juste un ersatz parsemé de violence et d'intolérance, et personne ne méritait cela. « Peu importe la façon dont les choses s'achèvent, elles s'achèvent aujourd'hui. J'en ai assez de courir, et je suppose que la fuite finit par être lassante. » Elle prit une profonde inspiration, et ce fut tout juste si elle ne pressa pas la détente lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit doucement, sur une personne dont Gabriela comptait sur l'absence. « Katherine, ma chère, tu arrives à point. » La matriarche Rivera semblait naturellement étonnée, et le regard qu'elle posa sur sa fille était plein de questions. « Ta fille », se contenta de lui dire Eleazar, comptant sur la compréhension rapide de son épouse. Les membres aussi raides que ceux d'un cadavre, l'ancienne métamorphe n'osait pas quitter Rafael des yeux, tant pis si elle s'exposait à l'éventuel courroux de Katherine. Cependant, son assurance commençait à ficher le camp, trois contre une, ce n'était plus très équitable. Mais pas question de montrer ses craintes, ce serait les laisser gagner. Si elle devait mourir, ce serait debout et la tête haute.  

Un frisson désagréable la parcourut lorsqu'elle entendit Katherine sortir son arme, en retirer le cran de sécurité et en poser le canon sur sa nuque. « Tue-la. » Gabriela dévisagea Eleazar, le maudissant plus qu'elle n'avait jamais maudit personne. Elle avait beau avoir cessé de croire en l'existence de Dieu des années plus tôt, elle espérait néanmoins qu'il finirait par croupir en Enfer pour l'éternité, et qu'on lui ferait revivre indéfiniment les supplices qu'il avait fait vivre à d'autres. « Non. Pas question. » Elle eut un léger mouvement de recul lorsque le contact entre sa peau et l'arme fut rompu, et lança un regard choqué à sa mère quand cette dernière pointa son revolver sur les deux hommes. « J'en ai assez fait comme cela pour te plaire, Eleazar. Je t'ai laissé me prendre ma vie, je me suis aliénée ma seule enfant parce que tu m'avais persuadée que tes convictions étaient les bonnes... C'est terminé, je ne serai plus ton pantin. » « Ce n'est pas le moment d'avoir un sursaut d'instinct maternel, Katherine ! » « Non, tu as raison. J'aurais dû l'avoir il y a des années, quand tu m'as dit que ma fille méritait la mort. Il n'est pas question que je sois celle à la lui donner. » L'arme que tenait Gabriela trembla légèrement, la jeune femme mit quelques instants à se reprendre. « Quant à toi, Rafael... Je te conseille d'éloigner ton arme de mon petit-fils si tu ne souhaites pas finir avec un trou dans la boite crânienne. Je n'aurai pas la patience de ma fille. Je suis lasse de votre machisme et de votre foutu complexe de supériorité. Range ton ego au placard si tu ne veux pas rejoindre ta fille six pieds sous terre. »  Gabriela jeta un regard surpris à sa mère, qui ne se démontait pas. « Croyez-le ou non, l'infanticide n'est pas au goût de tous, ici.  »


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Rafael DeMaggio
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MessageSujet: Re: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 23:03

We are the shape you made us ; filth teaches filth  
Gabriela & Rafael



Le regard rivé sur le canon de l'arme de Gabriela, Rafael attendait, un sourire amusé aux lèvres. Il savait combien nombre de mutants se seraient fait une joie de lui arracher la peau du visage à mains nus pour ôter de ses traits l'évidente moquerie qui y demeurait. Et alors que Gabriela songeait au fait que lui et son père ne manqueraient à personne, il fallait bien admettre qu'elle avait on ne peut plus raison. Qui serait aller pleurer Rafael DeMaggio ? Qui aurait été assez fou pour défendre un homme aussi détestable ? Lui-même ne s'embarrassait pas de sentiments envers qui que ce soit, et portait fièrement ce qu'il appelait sa plus grande force : personne ne l'aimait, et il n'aimait personne. Il n'avait personne à défendre sinon le commun des mortels contre les mutants, et personne n'irait ruiner sa vie pour le venger. Quelque part, il n'aimait rien d'autre que les armes et l'argent, chose plutôt triste mais qui lui convenait amplement. Cet instinct maternel qui avait poussé Gabriela à se précipiter jusqu'ici pour récupérer son fils, c'était une chose magnifique qui semblait fuir le DeMaggio, comme s'ils avaient été deux liquides non miscibles et incapables de se mêler l'un à l'autre. A ses yeux, l'amour de Gabriela pour son enfant était une faiblesse, rien de plus. Elle avait beau être armée, aussi bien de son revolver que de son courage, elle ne sortirait pas de cet appartement en un seul morceau, le chasseur s'en faisait la promesse. Déjà, l'acidité de la jeune femme lui donnait envie de lui clouer le bec avec de véritables clous rouillés. Pour qui se prenait-elle, à ainsi oser leur parler ? Ce n'était pas un petit bout de femme, dégénérée qui plus est, qui allait lui apprendre les bonnes manières.

« Qui sait... Tu aurais aussi bien pu être mandatée par Gabriela, je ne connais ses... Enfin tes habitudes. »

A vrai dire, le fait d'être venue seule et en personne valait bien un peu de respect... Le respect accordé à certaines causes désespérées. Alors que le père et la fille commençait à se battre lequel des deux baisserait son arme le premier, Rafael leva les yeux au ciel. Seigneur, qu'il détestait l'insubordination chez les enfants. C'était à croire que chez les Rivera et les DeMaggio, le mot d'ordre était de contrarier papa. Bla, bla, bla... Ne pouvaient-ils donc pas cesser de discuter et en venir à ce qui les intéressant réellement ? Lassé de tout ça, Rafael braqua son arme sur le bébé sans la moindre hésitation. Le DeMaggio n'avait jamais été mauvais au poker. A vrai dire, il bluffait même plutôt bien, mais là où la situation devenait puante et absolument écœurante, c'est lorsqu'on se rendait compte que cette fois, il ne bluffait pas. Si Gabriela n'obtempérait pas, il entendait bien assassiner son fils sous ses yeux pour lui prouver qu'il n'était pas homme à reculer devant une dégénérée, vaccinée ou non. Un sourire de requin aux lèvres, il répliqua.

« Tu penses réellement que c'est en me disant ça que tu vas me faire réaliser que oui, en effet, c'est vilain de s'en prendre à un enfant ? Si la loyauté faisait gagner les batailles, voilà longtemps que l'espèce humaine aurait disparue. »

A la question suivante, le chasseur haussa les épaules et retira le cran d'arrêt de son arme.

« Bonne question... Je ne m'aventurerai pas à dire que je tire plus vite que toi, mais je pense avoir largement de quoi tirer en même temps. Tu peux me tuer, mais ton fils y passera aussi, c'est à toi de voir. »

Et des menaces, encore des menaces... Lassé qu'il était, le chasseur en perdit peu à peu son sourire. De l'orgueil, de l'assurance... Et pourtant elle n'avait pas bougé, son revolver braqué tantôt sur son père, tantôt sur le DeMaggio. Il fallait bien reconnaître qu'elle avait l'assurance bien trempée de tous les membres de cette famille. Couardise était un mot absent du vocabulaire DeMaggio et Rivera, ils préféraient toujours s'accrocher avec l'énergie du désespoir qu'abandonner. Mais ce discours éculé, cette acidité et ces remarques crachés aux visages de deux chasseurs n'impressionnaient pas Rafael, contrairement à Eleazar.

« Penses-tu réellement que nous nous pensions immortels et invincibles, Gabriela ? Nous sommes fait de chair et de sang, nous pouvons mourir, tout comme vous autres. Nous ne sommes pas des meurtriers, nous délivrons simplement l'humanité de ses parasites, de vous autres les dégénérés. Nous ne faisons qu'accomplir une noble mission, nous nous salissons les mains pour ceux qui ont trop peur de les plonger dans le sang. Je n'attends pas de toi que tu nous facilites la tâche, mais n'attends rien de nous en retour. »

Alors quoi ? Ils allaient donc se regarder dans le blanc des yeux en attendant que ça se passe ? Qu'ils meurent tous d'ennui avant que l'un d'eux ne se décide enfin à tirer ? Bien sûr que Gabriela ne voulait pas voir Santiago – ou James, peu importait au DeMaggio comment s'appelait l'enfant – mourir. Bien sûr qu'elle aurait donné sa vie pour le sauver. Mais rien de tout ça ne suffirait à attendrir les deux hommes, surtout pas Rafael qui ne parvenait pas à voir en Gabriela autre chose qu'un amas de gênes défectueux. Aveuglé par la haine et le mépris, dès lors qu'il avait connaissance de la mutation d'un dégénéré, il ne pouvait plus voir en lui qu'une cible potentielle. Seulement la jeune femme avait raison. Les choses allaient s'achever dans l'heure, et certainement pas dans la diplomatie. Il y allait y avoir du sang, et alors que Rafael voyait la détermination de la jeune femme se matérialiser dans ce doigt prêt à presser la détente, lui-même laissa glisser le sien sur son propre revolver.

Ce n'est qu'en voyant la porte s'ouvrir qu'il se ravisa. Son visage garda une étonnante neutralité tandis qu'il voyait Katherine s'approcher et pointer son arme sur le crâne de sa fille. C'était fini pour Gabriela. A à une contre trois chasseurs entraînés, que pouvait-elle faire sinon rendre les armes ? S'il avait l'air impassible, le DeMaggio jubilait intérieurement de cette victoire trop facilement obtenue. Il soutint le regard de Gabriela tandis qu'elle prenait conscience de qui lui arrivait. Elle avait perdu, et il lui aurait volontiers rit au nez pour cela. Il l'attendait, la détonation qui ne manquerait pas retentir au moment où Katherine exécuterait l'ordre d'Eleazar, comme le brave petit soldat qu'elle était censée être. Mais ça, c'était sans compter ce retournement de situation que Rafael n'avait pas vu venir.

Persuadé que Katherine était fidèle à leur cause et déterminée, il n'avait pas envisagé un seul instant qu'elle puisse se retourner contre son époux et son beau-frère. Se tournant finalement vers Eleazar avec un soupir, il grogna.

« On dirait bien qu'un grand principe se vérifie : on ne peut pas faire confiance à une femme. »

Alors, conscient qu'il était le seul à être armé face à deux furies à la gâchette facile, Rafael baissa légèrement son bras, écoutant le discours d'une mièvrerie écœurante de Katherine. Isabela aussi avait eu ce brusque sursaut de conscience quelques temps auparavant. Katherine savait-elle ce qui était réellement arrivé à sa sœur ? Lorsque cette dernière était venu trouver Rafael avec l'envie évidente de lui faire la peau pour n'avoir par su protéger Aria – comme s'il était responsable des déplacements et des fréquentations douteuses de sa fille – il avait dû se rendre à l'évidence. Parce qu'elle avait décidé de lui tourner le dos pour aider Cesare, il n'avait eu d'autre choix que de la faire assassiner. Afin de brouiller les pistes, il avait fait confier la besogne à une mutante acquise à la cause des hunters, galvanisant ainsi un peu plus la haine des chasseurs à l'égard des dégénérés. Katherine était finalement comme sa sœur, et Rafael espérait qu'Eleazar se soit préparé à l'éventualité qu'elle rejoigne son aînée un peu plus tôt que prévu.

« Très bien, très bien... Je pose mon arme... »

Prétextant d'être trop loin d'un meuble pour poser son arme, Rafael remit le cran de sûreté du revolver en place, se leva doucement avec les mains en l'air en signe de reddition, et alla déposer en douceur l'arme sur la commode la plus proche. Il n'était à présent plus qu'à quelques mètres de Katherine, laquelle le menaçait toujours avec la même ferveur dans les yeux.

« Quelle fâcheuse situation, n'est ce pas ? Nous quatre, réunis ici pour nous crêper le chignon et nous menacer sans que qui que ce soit n'ait le courage de tirer... Qu'est ce que tu attends, Katherine ? Ça, peut-être ? »

En deux enjambées, il fut sur elle. Alors qu'il tendait le bras pour lui tordre le poignet, elle tira, et la balle alla se ficher dans le flanc droit du chasseur qui hurla de douleur sous l'impact. Sa rage décuplée, il lui attrapa la main, lui broya les articulations pour qu'elle lâche son arme et l'envoya valser un peu plus loin d'un coup de pied. S'ensuivit un bref combat, dans lequel Rafael pu profiter de l'effet de surprise qu'il avait provoqué, tout en subissant la douleur de sa blessure. Un coup de coude dans la mâchoire de la Rivera la fit suffisamment tituber pour qu'il lui saisisse un bras et le bloque dans son dos. Avec un grognement de douleur, le DeMaggio se pencha et attrapa le couteau qu'il avait glisser dans sa poche pour l'approcher de sa main libre de la gorge de la chasseresse dont le sang dégoulinait sur le menton. Jetant un regard hargneux à Gabriela, il cracha d'une voix beaucoup plus sèche qu'auparavant.

« Fini de jouer. Je te donne dix secondes pour baisser ton arme ou c'est ta chère maman que j'envoie rejoindre tes ancêtres. Son petit retournement de veste a dû t'attendrir, je suppose ? Et vous avez sûrement beaucoup de choses à vous dire, alors si tu veux en avoir l'occasion, pose ton arme au sol. »

Tournant le regard vers Eleazar, il se demanda si ce dernier avait de quoi attacher les deux femmes en cas de besoin. Il n'y avait plus de plan à suivre, plus de concession à faire. S'il fallait qu'elles meurent toutes les deux, ce n'est pas le DeMaggio qui irait les pleurer.
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MessageSujet: Re: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeMar 6 Sep 2016 - 21:12


we are the shape you made us ; filth teaches filth
AND YOU ONCE SAID I WISH YOU DEAD YOU SINNER, I'LL NEVER BE MORE THAN A WOLF AT YOUR DOOR FOR DINNER, AND IF I SEE YOU 'ROUND LIKE A GHOST IN MY TOWN, YOU LIAR, I'LL LEAVE WITH YOUR HEAD OH I'LL LEAVE YOU FOR DEAD, SIRE. I KNOW, MY WAY THROUGH THE NIGHT TO YOUR DOOR, YOU KNOW, THE BLOOD THAT I'M OWED IS ALL YOURS, THE WISHES I'VE MADE ARE TOO VICIOUS TO TELL, THE DEVIL ALREADY HE KNOWS ME SO WELL. (ambiance).

Quelqu'un allait mourir. Gabriela en était persuadée, une rapide analyse de la situation suffisait à le comprendre. Restait à savoir qui. Si Gabriela était en bien mauvaise position, pas question pour elle de baisser son arme et de se rendre à ses hommes. Si elle devait y passer, elle en emporterait au moins un avec elle, elle s'en faisait la promesse. Et si DeMaggio s'imaginait pouvoir tuer son fils si aisément, il se mettait le doigt dans l'œil et jusqu'au grain de riz qui devait lui servir de cerveau. En bien des points, il ressemblait à Eleazar, il n'y avait pas une once de doute chez lui, ni même de crainte. Encore un grand imbécile qui se prenait pour un grand seigneur et n'imaginait pas que quiconque soit en mesure de le détrôner. Gabriela n'avait pas la prétention d'y arriver, mais elle avait bien l'intention de lui donner du fil à retordre. La réciproque était probablement vraie, personne ne semblait avoir l'intention de s'avouer vaincu, tous allaient tenir bon jusqu'à ce que l'un d'entre eux ne fasse un faux pas et ce serait à ce moment là que les enfers se déchaîneraient dans ce petit appartement au nord de Radcliff. Le cœur de Gabriela battait à un rythme furieux, l'adrénaline s'était répandue dans son corps ; elle restait cependant droite, le canon de l'arme pointé sur les deux hommes sans que son bras ne tremble. Ce n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait dans ce genre de situation, le tout ayant un amer arrière-goût de déjà-vu. Cette scène s'était jouée et rejouée un millier de fois dans son esprit, aussi Gabriela était-elle persuadée d'être capable d'envisager toutes les possibilités, toutes les issues possibles à cette situation pour le moins épineuse. Cependant, même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait jamais cru possible de voir Katherine basculer de son côté, elle qui avait toujours été dans l'ombre de son mari, sa marionnette favorite. L'instinct maternel était-il donc puissant au point de défaire Katherine des chaînes qui l'avaient entravée pendant tant d'années ? Gabriela était pour le moins surprise – pour ne pas dire choquée – par ce revirement de situation, qui déplaisait fortement à Eleazar. Son expression à mi chemin entre le dégoût et la déception arracha un sourire moqueur à Gabriela, ravie de voir que son père n'était finalement pas un roc imperméable à tout, y compris à l'inattendu.

« On ne peut pas faire davantage confiance à des désaxés dans votre genre. Vous êtes déçus, nous le sommes aussi. » Étaient-ils pour autant sur un pied d'égalité ? Certainement pas. Chez ces hommes là, il n'y avait rien à sauver, pas même un morceau d'âme égaré. Tant mieux, cela rendrait les choses bien plus aisées pour Gabriela, qui n'aurait pas le moindre problème de conscience si par hasard – miracle – les deux hommes venaient à perdre la vie. La jeune femme ne baissa pas sa garde lorsque Rafael consentit à baisser son arme, certaine qu'il n'était pas du genre à capituler aussi facilement, certaine qu'il allait tenter quelque chose... Ses doutes furent rapidement confirmés, il fut sur Katherine si vite que cette dernière n'eut pas le temps de viser correctement avant de tirer – mais elle tira. La balle se ficha dans le flanc du DeMaggio, qui ne se démonta pas pour autant et la força à lâcher son arme avant de finalement parvenir à la maîtriser pour ensuite la menacer d'un couteau. Évidemment. Gabriela aurait dû se douter qu'un chasseur comme lui avait plus d'un atout dans la manche. Un sifflement furieux échappa à la jeune femme, qui ne savait plus lequel des deux hommes menacer. Si Rafael semblait représenter le principal danger, elle connaissait son père et savait qu'il n'hésiterait pas à profiter de ce retournement de situation dès qu'il en aurait l'opportunité. « Vous croyez vraiment que menacer ma mère va changer quoi que ce soit ? Vous croyez vraiment que je vais baisser mon arme et vous laisser vous en tirer sans mal ? » Gabriela prit une profonde inspiration, et son regard croisa celui de Katherine, imperturbable. « Elle est morte de toute façon. » Quoi qu'il advienne, Katherine était condamnée. Si Rafael ne la tuait pas, alors Eleazar s'en chargerait. Il ne lui laisserait pas la vie sauve, pas après qu'elle l'ait trahi. Les poings serrés, Katherine hocha la tête ; elle savait qu'elle avait signé son arrêt de mort en prenant le parti de sa fille, mais elle l'avait tout de même fait. « Si ma fille se rend, vous allez nous tuer toutes les deux. J'ai passé ma vie auprès d'Eleazar, ne croyez pas que je ne le connais pas. J'ai presque tout sacrifié au nom de votre prétendue mission divine... Mais ne vous imaginez pas que je vais vous aider à tuer ma fille. » « Tu me déçois, Katherine. J'en attendais davantage de ta part. » « Oh, pitié. La seule chose que tu aies toujours attendu, c'était que je t'obéisse au doigt et à l'œil, comme ta parfaite petite esclave. Figure-toi qu'après plus de trente ans, j'ai ai bien assez. Tu as toujours sous-estimé notre fille... J'espère bien qu'elle te le fera regretter. »

Katherine, toute épouse soumise qu'elle était, n'en restait pas moins une chasseuse expérimentée. Prenant le risque de voir la lame du couteau lui entailler a gorge, elle envoya son coude dans l'estomac du chasseur pour le déstabiliser, avant de se saisir de son poignet pour tenter de lui faire lâcher son arme – à laquelle le DeMaggio était hélas bien accroché. « Gabriela, prend James et emmène-le, dépêche-toi ! » Gabriela jeta un regard paniqué à sa mère avant de traverser la pièce presque en courant, sans lâcher son père du regard et surtout sans baisser son arme. Mais il n'était pas question pour Eleazar de rester sans rien faire, et puisque Gabriela le menaçait encore, il choisit de se jeter sur sa femme pour aider Rafael à la maîtriser. Il fut immédiatement sur Katherine, dont il attrapa les deux bras pour l'empêcher de se débattre, et très vite Katherine dut s'avouer vaincue. Gabriela, penchée au dessus du berceau de James, sur le point de le récupérer... eut un violent sursaut de conscience. Elle ne pouvait pas laisser Katherine mourir, pas aux mains de ces deux fous furieux. La jeune femme se redressa, visa, tira. La balle se ficha dans l'épaule du DeMaggio, qui fut forcé de relâcher Katherine, qui en profita pour lui asséner un violent coup de poing dans la mâchoire. Restait Eleazar. Ce dernier fit volte face et se jeta sur Gabriela avant qu'elle n'ait eu le temps de tirer, et il la plaqua si violemment contre le mur le plus proche que des étoiles dansèrent devant ses yeux. Décidé à lui subtiliser son arme, Eleazar envoya son genou dans l'estomac de sa fille, à laquelle échappa une plainte douloureuse. Mais Gabriela ne se démonta pas, pas plus qu'elle ne lui céda son arme. Tentant le tout pour le tout, elle repoussa Eleazar jusqu'à le faire cogner contre la table du salon, avant d'envoyer son poing serré dans sa jugulaire pour lui couper le souffle. Mais Eleazar était plus fort, plus expérimenté et surtout, il avait la rage au ventre. Il saisit Gabriela si brutalement par la gorge qu'elle en eut le souffle coupé. Incapable de reprendra sa respiration, elle lâcha son arme et saisit les poignets de son père dans l'espoir de le faire lâcher prise. Eleazar le fit, pour mieux l'attraper par les cheveux et l'envoyer s'écraser sur la table basse en verre de la pièce, qui explosa sous l'impact. Étourdie, incapable de se relever, Gabriela vit avec effroi son père ramasser son arme et la mettre en joue. « Eleazar, non ! »

Le coup de feu claqua dans l'air comme un coup de fouet, et pendant quelques instants le temps sembla s'être arrêté. Encore étendue sur les débris de verre, Gabriela réalisa avec effroi qu'au dernier moment, sa mère s'était interposée entre elle et son père. Troublée, elle ne comprit ce que cela impliquait qu'au moment où Katherine s'effondra, une tâche écarlate grandissant à vue d'œil sur la poitrine. « Maman... ! » Gabriela se glissa jusqu'à sa mère, déjà mourante. Par réflexe, elle plaqua ses paumes sur la plaie béante dont s'échappait des vagues de sang, tout en sachant qu'elle ne pourrait rien faire pour la sauver. « Je suis désolée, Gabriela... Je suis tellement... Désolée... » Elle l'avait détestée. Pendant des mois, Gabriela avait souhaité voir Katherine mourir en même temps que son mari, mais à présent qu'elle voyait la vie quitter sa mère, elle le regrettait. Comme elle, elle avait été victime de la perversion d'Eleazar, ni plus ni moins. « Et de une. » Le ricanement cruel de l'homme fit tressaillir Gabriela, qui lui lança un regard assassin malgré les larmes qui commençaient à emplir ses yeux. Katherine fut secouée par quelques spasmes, et finalement son corps se détendit complètement et ses pupilles se dilatèrent. Gabriela retira ses mains couvertes de sang de son corps, et malgré les propres tremblements de son corps elle se releva et serra les poings. « Allez, vas-y. Descends-moi. Mais je te préviens, je ne te supplierai pas. » Il lui restait un semblant de dignité, ce n'était pas devant un homme comme lui qu'elle courberait l'échine. Profondément désolée, Gabriela se détourna d'Eleazar pour poser les yeux sur son fils qui s'égosillait depuis plusieurs minutes dans son parc. James méritait bien mieux qu'Eleazar en guise de famille ; mais au moins elle avait essayé de le sauver. Elle avait essayé. « Je n'en attendais pas moins de toi. » Gabriela prit une profonde – et sans doute dernière – inspiration. Elle avait essayé. Bang.
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MessageSujet: Re: we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael)   we are the shape you made us ; filth teaches filth (rafael) Icon_minitimeSam 1 Oct 2016 - 19:18

We are the shape you made us ; filth teaches filth
Gabriela & Rafael



La rage au ventre, Rafael tenait fermement Katherine contre lui, son couteau effleurant la carotide palpitante de la chasseuse. L'adrénaline faisait battre son cœur à tout rompre, saigner sa blessure, mais elle atténuait aussi la douleur. Elle n'était rien comparée à la colère qu'il éprouvait, toile de fond d'un spectacle autrement plus grotesque et sanglant. Pourtant, il avait le sentiment que tout ceci était stérile et sans issue : chacun avait été entraîné dans la haine, le meurtre, et ce de façon impitoyable. Comment pouvait-il seulement espérer qu'un parti prenne le dessus ? Maintenant qu'ils étaient à deux contre deux, le match était équitable et serré, et Rafael savait que s'il tranchait la gorge de Katherine, Gabriela tirerait en représailles. Au final, le seul qui aurait peut-être le temps de s'en sortir serait Eleazar... N'était-il pas le seul à regarder le spectacle comme s'il s'en amusait, après tout ? A bien y réfléchir, il ne semblait pas plus étonné que ça de voir sa femme se retourner contre lui, comme s'il s'y était attendu... Pire que cela, comme s'il avait attendu le bon moment pour la confondre. Cette impression était désagréable à Rafael, qui ne savait plus sur quel pied danser. Elle l'était d'autant plus que Gabriela était intelligente et réaliste. Il avait entre les mains un otage qui n'avait plus aucune valeur, car quoi qu'il arrive, si ce n'était pas lui qui la tuait, Eleazar s'en chargerait. Le coup de coude dans le ventre le fit grimacer, mais il raffermit sa prise autour de la gorge de Katherine, fermement décidé à ne pas lâcher l'affaire. Que Gabriela récupère le petit si elle voulait, le DeMaggio n'avait pas l'intention de lâcher sa mère. Silencieux, Rafael jeta un regard à Eleazar, cherchant à savoir s'il assumait pleinement ses petits plans alambiqués, ou s'il allait chercher à tous les convaincre du contraire. Finalement, il grogna quelques mots.

« Il me semblait pourtant que le plan était d'attirer ta fille ici, pas d'abattre le reste de ta famille, Eleazar... »

Pourquoi avait-il l'étrange sentiment que les choses ne se passaient pas comme lui l'avait prévu ? Sur le plan purement moral et affectif, il devait bien avouer qu'il se fichait de savoir si Katherine et Gabriela risquaient de mourir. En revanche, il savait tout ce que cela risquait d'entraîner. Son emprise sur Cesare était encore bien trop fragile pour qu'il puisse se permettre de le perdre un peu plus en laissant sa cousine mourir. Mais pouvait-il vraiment la laisser s'en aller sans risquer de s'attirer les foudres d'Eleazar, alors même qu'il était assez diminué pour que ce dernier en finisse avec lui ? Finalement, les choses s'accélérèrent dès lors que Gabriela détourna son regard du berceau pour voler au secours de sa mère. Trop occupé à surveiller les époux Rivera, Rafael en oublia que la fille était armé. La balle qui vint se ficher dans son épaule lui fit l'effet d'un électrochoc, et il dû se mordre la lèvre jusqu'au sang pour ne pas hurler de douleur à nouveau. Des balles, il en avait pris plus d'une, en quelques décennies de chasse, mais il fallait bien admettre qu'on ne s'habituait jamais vraiment à ce genre de douleur. C'était tout juste si on finissait par mieux la tolérer. Le poing de Katherine vint le cueillir au niveau de la mâchoire, le faisant reculer contre le mur, complètement sonné.

Tendant son bras valide et tremblant, Rafael ne pu retenir Katherine qui s'élançait déjà vers Eleazar et Gabriela. Les deux blessures saignaient tant et si bien qu'il commençait déjà à voir des papillons danser devant ses yeux, et maudissait tous les scénaristes Hollywoodiens qui prétendaient qu'une balle dans l'épaule, ce n'était pas plus grave qu'un gros rhume. Il allait se vider de son sang pour une cause perdue, une cause qui ne le concernait pas... Pour un simple service rendu. Dos au mur, le chasseur haletait en tentant de contenir l'hémorragie de son flanc, au moment même où Eleazar plaquait sa fille contre le mur opposé. Quelque part, à mi chemin entre une curiosité morbide et de l'hésitation, Rafael préférait laisser les choses suivre leur cours sans s'interposer. A vrai dire, il n'avait aucune envie de se prendre une balle de plus, et Eleazar menait suffisamment bien la danse. A moins que ça ne soit Gabriela ? A chaque coup porté, l'un ou l'autre prenait le dessus, et le père ne dû sa pseudo victoire qu'à son expérience et sa force, supérieures à celles de la jeune femme. Rafael jeta un œil à son couteau de chasse, qui gisait sur le parquet à un mètre de lui, et son revolver, qui avait échoué plus loin, se demandant quelle arme Katherine allait choisir pour voler au secours de sa chère fille. N'était-ce pas ironique de voir un brusque sursaut d'humanité et d'amour maternel en elle après tant d'années ? Elle ressemblait à sa sœur, c'était indéniable... A ceci près qu'Isabela avait tenu Rafael pour responsable de la mort d'Arya. Or, il n'avait ni mandaté Moren ou Kovalainen, ni tiré la balle qui l'avait tuée. A cet instant, Rafael se posa une question qui ne lui avait pas effleuré l'esprit un seul instant durant ces derniers mois. Aurait-il pu tuer Cesare de ses propres mains ? Aurait-il pu verser le précieux sang DeMaggio lorsqu'il était venu le trouver chez lui ?

Pourtant, ce n'est ni le couteau, ni le revolver que choisi Katherine, dans l'urgence de la situation, mais le sacrifice. Un troisième coup de feu résonna dans la pièce, son écho se répercutant contre les murs comme une balle de ping-pong, et la chasseuse s'effondra au sol. Tremblant contre le mur, Rafael ne sembla pas s'émouvoir un seul instant de cette scène tragique qui se déroulait sous ses yeux. Il avait cessé depuis longtemps de pleurer les morts. Enfin... Les avait-il seulement pleuré un jour ? Seulement, si la mort de Katherine le laissait profondément indifférent, elle ne le faisait pas rire pour autant, à l'inverse d'Eleazar. Bon sang, mais qu'avait-il donc dans la tête ?

« Et de une ? Merde mais à quoi tu joues, Eleazar ? C'était ça, ton fameux plan ? Les réunir pour mieux les séparer ? Si la mise en scène morbide est ton délire, grand bien t'en fasse, mais j'aimerais bien savoir ce que tu prépares, maintenant... »

Pourtant, il se doutait de ce qui allait suivre. Katherine morte, Gabriela désarmée, il ne restait plus à Eleazar qu'à tendre le bras et tirer la balle qui achèverait sa fille. Et ça, Rafael ne pouvait le tolérer. Non pas qu'il fut pris d'un brusque élan de pitié, mais il savait que Gabriela état un pion essentiel pour maintenir Cesare à ses côtés. La mort de Katherine risquait déjà suffisamment de le mettre dans l'embarras... Eleazar avait-il songé une seule seconde aux conséquences ? Si les autorités pouvaient fermer les yeux sur le meurtre d'un dégénéré, c'était autre chose lorsqu'il s'agissait d'une humaine saine, qui plus est une chasseuse renommée. Non... Rafael ne pouvait décemment pas laisser Gabriela mourir, il ne pouvait pas être témoin de cela sans voir tous ses efforts réduits à néant. Ça lui coûtait de l'admettre, mais il savait que si Cesare venait le trouver pour venger sa cousine, ses talents de chasseur et de dégénéré auraient raison de lui. Alors il se redressa, grimaçant sous la douleur qui pulsait à son flanc et son épaule, et s'approcha de son beau-frère, feignant de se joindre à lui. Pourtant, au moment où il tira, Rafael referma une main sanglante sur son poignet et dévia la trajectoire du mieux qu'il put. La balle n'alla pas se loger dans le crâne de la jeune femme comme elle l'aurait dû, mais ne la manqua pas pour autant.

« Ça suffit... Tu as tué Katherine, tu veux tuer Gabriela, et ensuite ? Ce sera James ? Et ne t'avise de corriger son prénom, vous commencez tous à profondément me faire chier avec ça... »

D'un mouvement sec du poignet, il força Eleazar à lâcher son arme et la récupéra avant que celle-ci ne touche le sol. Le tenant en joue, il jeta un rapide coup d'oeil à Gabriela, laquelle semblait lutter pour ne pas s'écrouler sous la douleur.

« Il n'a jamais été question de tous les tuer, Eleazar... Tu étais supposé l'attirer ici, mais à aucun moment nous n'avons mentionné ce genre de carnage... Et je n'avais pas prévu de donner autant de ma personne. Alors lève gentiment tes mains et pose-les derrière ta tête. »

Rafael fit deux pas douloureux sur le côté, attrapa Gabriela par le bras et la poussa vers la sortie de l'appartement.

« Fiche le camp avant que je ne change d'avis... »

Son geste devait sûrement surprendre et inquiéter, quelque part, mais il n'y avait ni altruisme, ni remords dans ce qu'il venait de faire. Rafael s'assurait simplement que ses pions restent sur l'échiquier jusqu'à ce qu'il décide qu'ils étaient de trop. Pire que cela, il ne supportait pas l'idée d'avoir été berné, et à mesure que le sang battait à ses oreilles dans un vacarme assourdissant, il savait qu'il lui faudrait trouver Kaisa le plus rapidement possible au risque de connaître le même sort que Katherine...

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