Sujet: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Lun 2 Mai 2016 - 21:47
You create your own fate
Hippolyte & Poppy
Un mois. A quelques jours près, il avait passé un mois enfermé dans cette chambre d'hôpital, côtoyant infirmières et médecins à en devenir fou. Il ne supporte plus qu'on le materne ni qu'on le prenne pour un vieillard, avait fichu dehors toutes les aides soignantes qui venaient l'aider à faire sa toilette, et préférait cent fois souffrir de ses blessures et aller pisser tout seul que d'avoir une greluche à côté de lui en train de le fixer pour s'assurer qu'il ne ferait pas à nouveau un malaise. Son médecin ne cessait de le réprimander, mais Hippolyte n'en avait que faire, bien trop têtu et orgueilleux pour laisser qui que ce soit le chouchouter comme s'il était à l'article de la mort. D'un autre côté, il fallait bien admettre qu'il l'avait frôlée de près, la grande faucheuse. C'était un miracle qu'il se soit réveillé après avoir perdu autant de sang, et tout aussi incroyable qu'il arrive à se lever alors qu'il vomissait encore du sang quelques semaines auparavant.
Assit sur le bord de son lit, Hippolyte boutonnait consciencieusement les boutons de sa chemise, avec une lenteur qui l'agaçait au plus haut point. Autour de son torse, un épais bandage maintenait la compresse qui couvrait une blessure qui commençait tout juste à cicatriser. Comment allait-il faire pour changer lui-même ce pansement deux fois par jour, quand tendre les bras était un véritable supplice ? Soupirant, il attrapa sa cravate, la noua autour de son cou et réajusta le col de sa chemise. A l'exception de son teint pâle, il semblait plutôt bien se porter, finalement. Grâce aux efforts combinés des chercheurs de ses laboratoires, et aux formidables initiatives prises par Poppy et Marius, identifier le poison n'avait pas pris tant de temps... Fort heureusement, car dans le cas contraire, Hippolyte aurait fini par arracher la perfusion de son bras pour filer en douce et ne plus avoir à supporter le blanc aveuglant et angoissant des murs de sa chambre d'hôpital.
A peine avait-il fini d'enfiler sa veste qu'une infirmière entrait dans sa chambre, poussant devant elle un fauteuil roulant. Hippolyte la regarda en fronçant les sourcils, puis soupira lorsqu'il compris ce qu'elle voulait.
« Vous vous foutez de moi ? Il est hors de question que je m'assois là-dedans... Je viens de passer un mois entier dans un lit, je tiens à sortir de cet hôpital sur mes deux jambes... »
L'infirmière ouvrit la bouche, vexée, et fini par aller ranger le fauteuil dans un coin de la chambre. Elle ausculta rapidement son patient, s'assurant qu'il était réellement prêt à sortir, puis lui confia un sac plein de flacons de pilules.
« Le médecin vous a tout résumé sur cette feuille. Si vous suivez bien votre traitement, vous devriez vous rétablir assez rapidement. Si vous avez le moindre doute sur un médica... Oh... Suis-je bête... »
Hippolyte se contenta de la fixer sans un mot. Inutile de lui faire remarquer que parmi tous les flacons qu'elle lui avait donné, 90% sortaient de ses laboratoires. Il n'aurait même pas eu besoin des notes du médecin pour savoir quoi faire.
« Quelqu'un vous attend dehors pour vous raccompagner chez vous. »
Hippolyte fit claquer sa langue avec agacement en levant les yeux au ciel.
« Je n'ai vraiment pas besoin d'une nourrice pour me ramener chez moi, je sais encore prendre un taxi... »
L'infirmière n'ajouta rien, se contentant de sortir de la chambre tandis qu'Hippolyte la suivait. Arrivé dans le hall, il compris que ce n'était pas pour le materner qu'elle était venu, mais bien par inquiétude. Et là où il ressentait de l'agacement à l'idée de devoir supporter quelqu'un qui lui demanderait toutes les trois minutes s'il allait bien... Il était soulagé de voir la jeune femme. Il était même content de la voir. S'approchant d'elle, il lui tendit la main, comme il avait pris l'habitude de le faire pour lui dire bonjour – il avait même le souvenir de l'avoir souvent fait, du temps où il avait toute sa mémoire.
« Poppy ! Je ne m'attendais pas à vous voir ici... Vous n'êtes pas au bureau ? Il ne s'est rien passé, j'espère ? Je ne suis pas très rassuré à l'idée de savoir Marius diriger tout ça... »
Non pas qu'il ne faisait pas confiance à son fils... Disons plutôt qu'il avait peur de le voir se faire dévorer par tous les requins qui avaient envahit son entreprise depuis son hospitalisation.
« Sortons, si vous le voulez bien... Je n'en peux plus de cet hôpital... »
Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Ven 6 Mai 2016 - 2:25
You create your own fate
— hippolyte & poppy —
i'm calling you off the ledge, toes hanging over the edge. if i were stronger i'd pick you up, hold on a little longer. it'd be enough to save you. i'd banish away the storms, go back like it was before. i'd remove the clouds and turn the sky blue. but baby, i don't know what else to do to save you. — save you
Vêtue d'une jolie jupe aux genoux et d'un tailleur, Poppy attend. Comme si elle attend de faire une entrevue. Aussi nerveuse que dans un tel cas. Pourtant, elle est venue raccompagner son patron chez lui. Elle le connait par coeur, elle ne devrait pas être aussi nerveuse. Pourtant, elle ne peut pas s'empêcher de l'être. Parce que ça fait un moment qu'elle ne l'a pas vu et qu'elle réalise qu'elle n'aime pas sa vie sans son mentor. Avoir failli le perdre sur le plancher de son salon ne lui a fait que réaliser à quel point elle tenait à lui. Pourtant c'était l'idée la plus absurde. Toute la matinée, elle a songé lui confier toute la vérité. Lui avouer ses sentiments naissants dès qu'elle le verrait. Elle s'était regardé dans le miroir et avait répété un petit discours bien à elle. Alors debout dans le hall de l'hôpital, elle n'arrive pas à rester en place. Parce qu'elle se répète les mots et n'arrive pas à croire que ça y est. Cependant, quand elle voit apparaître son patron dans le couloir, toutes ses résolutions lui échappent. Elle ne peut pas lui dire toutes ses choses. Pas maintenant. Pas alors qu'il ne se rappelle pas de sa femme. Ce serait profiter de la situation. Et puis finalement, elle est bien trop fuyarde pour lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur. Elle se contente de sourire de façon rayonnante et de lui serrer la main comme ils le font si souvent. Un directeur et son employée, c'est tout ce qu'elle est aux yeux de l'homme, il n'a pas besoin de savoir ce qui la retourne depuis des semaines, voir des mois. « Poppy ! Je ne m'attendais pas à vous voir ici... Vous n'êtes pas au bureau ? Il ne s'est rien passé, j'espère ? Je ne suis pas très rassuré à l'idée de savoir Marius diriger tout ça... » Elle glousse un peu de rire. C'est quand même lui qui a mis Marius à la tête de l'entreprise en son absence, il n'a pas trop le choix de faire avec.
Bien sûr, elle n'en dit rien, comprenant tout à fait ce qui peut l'inquiéter. Après tout, son fils n'a jamais été un homme d'affaires comme son père. Bonne raison pour être inquiet. « Sortons, si vous le voulez bien... Je n'en peux plus de cet hôpital... » Elle avait ouvert la bouche pour répondre mais se tait le temps de sortir de l'hôpital. C'est seulement une fois dehors qu'elle répond à ses interrogations. « Tout va bien, j'ai réussi à terminer tous les dossiers, et ceux de Marius aussi. Je ne l'aurais pas laissé faire tout complètement seul. » Elle lui fait une petite moue vexée témoignant très bien qu'il la connait mieux que cela. Qu'elle est plus efficace qu'il ne l'aurait jamais imaginé. Seulement, elle sait qu'il ne doit pas trop se rappeler du passé alors, elle reprend bien vite son sérieux. « Mais je suis pas venue parler travail avec vous. Je voulais seulement m'assurer que vous allez bien. J'ai pas pu passer vous voir autant que je le voulais. Alors je rattrape le coup. Venez. » Il est bien vrai qu'elle a été très occupée ce dernier mois. Avec le bureau mais aussi Dante qui l'obligeait souvent à faire quelques tâches pour lui sans lui donner le choix. De nouveau une esclave. Cependant, elle réussit aujourd'hui à se défiler et venir ramener Hippolyte à la maison. S'assurant du même coup qu'il ne manque de rien. Elle l'invite à la suivre vers une voiture. Celle du boulot où attend aussi le chauffeur. Ce dernier leur ouvre la porte à l'arrière. Poppy s'assure qu'il ne se fait pas mal en entrant dans la voiture avant de la contourner jusqu'à l'autre côté et s'installer à ses côtés sur la banquette. « Alors ? Comment ça va la mémoire ? J'imagine qu'on a dû vous embêter beaucoup avec ça ce dernier mois. » La voiture se met en marche et la jolie blonde gratifie son patron d'un sourire sincère. Elle ne veut pas retourner le couteau dans la plaie, elle veut simplement vérifier qu'elle a toutes les informations en main. Elle ne voudrait pas dire des conneries, passer pour une idiote. Puis, Marius ne lui parle pas beaucoup de l'état de son père alors elle doit le faire elle-même. Tout en ne paraissant pas trop intéressée cela dit, bien que c'est raté sur le coup puisqu'elle paraît immédiatement curieuse de tout savoir.
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Ven 6 Mai 2016 - 12:44
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Hippolyte & Poppy
Il n'avait prévenu personne. Seuls les médecins et infirmières savaient qu'il devait sortir ce jour-là. A vrai dire, Hippolyte ne supportait plus qu'on lui pose les mêmes questions quotidiennement, qu'on lui demande comment il allait, qu'on le regarde comme un petit animal blessé... Tout ce qu'il voulait, c'était qu'on lui foute la paix et qu'on le laisse quitter cet hôpital. Il avait tenté d'appeler Marius juste avant de quitter sa chambre, afin d'éviter une crise diplomatique avec son fils, mais il était tombé sur son répondeur. Il avait alors appelé chez lui, où sa colocataire lui avait dit que le jeune homme était sorti. Qu'importe ce que dirait Marius, son père l'avait en quelque sorte prévenu. Il avait simplement omis de le lui dire plus tôt.
Aussi, voir Poppy l'attendre dans le hall de l'hôpital le surprit plus qu'autre chose. Il ne l'avait pas prévenue non plus... Pourtant elle était là, à l'heure, comme toujours. Hippolyte fit alors le lien : C'est elle qui l'avait amené à l'hôpital, ils avaient certainement dû prendre son nom pour avoir quelqu'un à contacter en cas d'urgence. Peut-être même était-ce qui avait appelé l'hôpital pour connaître la date et l'heure de sortie de son patron. Passé un moment d'agacement inhérent au fait que le Caesar aurait voulu qu'on lui lâche la grappe un moment, il lui serra la main. Il ne les voyait pas, ces regards brillant d'admiration, pas plus qu'il ne comprenait les signaux pourtant évidents que lui envoyait la jeune femme. Pourtant, maintenant qu'il était amnésique, il ne se souvenait plus ni de sa femme, ni de ses sentiments pour elle. Il aurait pu se montrer plus réceptifs aux attentions de Poppy mais... Non. Il la pensait simplement très professionnelle et impliquée dans son métier. N'importe qui d'observateur aurait probablement été tenté de le secouer un peu pour lui ôter la merde qu'il avait dans les yeux.
Une fois sortis du hall, Hippolyte fouilla dans les poches de sa veste à la recherche de son Saint Graal, de sa petite mort en tube et d'un briquet, afin de combler un peu ce manque qui le rendait si nerveux depuis un mois. Lorsque la cigarette fut allumée, il se sentit soudain bien plus détendu et offrit à un Poppy un sourire presque gêné.
« Je suis désolé... Je n'ai pas... Encore l'habitude de votre efficacité, je ne devrais pas douter de vous... Simplement je m'inquiète pour Marius, j'ai l'impression qu'il me cache des choses... Enfin si vous me dites que tout est en ordre, je ne devrais pas avoir à m'inquiéter ! »
Il s'inquiétait à raison... Presque tout ce qui lui avait raconté Marius relevait du mensonge. Même les souvenirs réels avaient été enrobés de sucre pour paraître moins amer, à tel point qu'Hippolyte avait le sentiment d'être un homme bien et un père aimant, pas un meurtrier ni un tortionnaire. On ne pouvait décemment pas en vouloir à Marius, au fond c'était un grosse qui préférait s'inventer un père que de lui dire la vérité. Hippolyte releva alors les yeux vers Poppy, masquant une grimace.
« Vous avez eu beaucoup de travail, et je n'ai pas quitté ma chambre d'hôpital pendant près d'un mois, vous n'auriez pas pu faire grand chose à part regarder un malade fixer le plafond, vous savez... Je vais bien, Poppy... »
Difficile de le dissimuler, cet agacement, difficile d'avoir l'air naturel quand il détestait cette impression de faiblesse. Il s'installa alors dans la voiture, grimaça en sentant la blessure de son torse se tendre dans le mouvement, mais il jeta à Poppy un regard déterminé, posant sa main sur son poignet.
« Je vais bien, je vous dis... Vraiment... Ne me maternez pas trop, s'il vous plaît, je risquerais d'en profiter... », dit-il avec un sourire qui se voulait amusé.
Rentrer chez lui, balayer toute cette histoire d'un revers de main, c'était tout ce qui comptait... Tenter de reconstruire des souvenirs, comprendre, aussi ! Comprendre pourquoi Marius s'était précipité à son chevet, suivi de peu par Martial, mais pourquoi sa femme était toujours aux abonnés absents... Renouer avec des gens qu'il était supposé connaître, et reprendre les rênes de son entreprise avant que qui que ce soit ne mette la main dessus. Installé dans la voiture, il laissa le silence s'installer lorsque Poppy lui demanda si sa mémoire allait. Il fini par écraser le mégot de sa cigarette dans un cendrier et se tourna vers elle.
« Les médecins ont jugé bon de m'attribuer un psychiatre... J'ai eu droit à mon rendez-vous quotidien pour parler de mes problèmes de mémoire, du choc et toute une ribambelle d'âneries. C'est à croire que leur psys ne sont pas assez occupés ces temps-ci. »
Son regard tomba sur le sachet de médicaments qu'il ramenait chez lui non pas comme un trophée de guerre mais plus comme un boulet qu'il allait se traîner pendant plusieurs mois.
« Ma mémoire ne va pas mieux, non. J'ai parfois des images, des bribes de souvenirs qui me viennent, mais je n'ai ni le contexte ni les noms... Parfois même je n'ai pas les visages. Marius m'a parlé de son enfance et de celle de Martial, il m'a apporté des enregistrements de ses matchs de hand et de récitals de violon de son frère, mais ça ne remplace pas mes souvenirs... Vous allez trouver ça stupide, mais à mon réveil, vous étiez la seule personne dont je me souvenais. Peut-être parce que vous êtes la dernière que j'ai vue... »
En réalité, il se souvenait aussi de la femme qui l'avait poignardé. Ou plutôt, il se souvenait de son visage, très distinctement, sans savoir ce qui les liait l'un à l'autre. Las, le Caesar se passa une main sur le visage.
« J'imagine que si je dois me faire à cette nouvelle vie, autant créer de nouveaux souvenirs plutôt que de courir après ceux qui se sont envolés. Nous sommes encore loin ? »
Désolée pour la réponse aussi express, je l'avais en tête
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mar 10 Mai 2016 - 5:03
You create your own fate
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Tout de suite, elle est frappée par l'attitude différente de son patron. Sa cigarette allumée, son air pratiquement gêné. Il est bien moins excentrique qu'auparavant. Il est plus posé, ce qui ne manque pas de surprendre la jolie blonde qui hausse un sourcil en lui souriant un peu. Elle ne soulève aucune remarque en ce sens et se contente de le suivre jusqu'à la voiture. Elle comprend bien sûr qu'il puisse s'inquiéter de son entreprise en son absence mais elle tâche de le rassurer. Si elle a réussi ? Elle l'ignore mais elle ne peut s'en préoccuper bien longtemps puisqu'elle s'enquit bien vite de son état en s'inquiétant de ne pas avoir passé plus souvent. « Vous avez eu beaucoup de travail, et je n'ai pas quitté ma chambre d'hôpital pendant près d'un mois, vous n'auriez pas pu faire grand chose à part regarder un malade fixer le plafond, vous savez... Je vais bien, Poppy... » Et une fois à la voiture, il attrape son poignet pour lui intimer de le laisser s'installer lui-même. Elle baisse les yeux sur ce contact anodin qui fait pourtant exploser son coeur dans sa poitrine et accélérer les battements de son palpitant. Jamais il ne s'est approché d'elle, même avec un bâton, sauf pour l'entraîner à la chasse... Ce qui est loin d'être romantique. Elle relève les yeux sur son visage en faisant mine que tout va bien.
Oui, tout va bien. Rien d'extraordinaire... Reprends-toi Poppy. Il a beau lui dire qu'il va bien et qu'il ne veut pas qu'elle le materne, elle voit bien l'air crispé qu'il adopte en s'installant sur la banquette arrière. Par habitude, elle obéit et n'ajoute rien pour aller prendre place à ses côtés. Voiture en marche, elle essaie de se rappeler la dernière fois qu'elle s'est retrouvée seule avec Hippolyte... Ah oui, quand il se vidait de son sang dans le salon. Elle chasse tout de suite cette pensée de son esprit pour demander s'il se souvient. « Les médecins ont jugé bon de m'attribuer un psychiatre... J'ai eu droit à mon rendez-vous quotidien pour parler de mes problèmes de mémoire, du choc et toute une ribambelle d'âneries. C'est à croire que leur psys ne sont pas assez occupés ces temps-ci. » Les lèvres de l'assistante s'étirent en un sourire amusé. Voilà qu'elle reconnaît bien plus son patron. Il lui avoue ensuite qu'il ne se rappelle toujours de rien. Que malgré les vidéos, les photos et toutes les preuves, rien ne lui revenait. Ça devait tellement être étrange. La jolie humaine ne veut même pas s'imaginer ce que ça doit être de regarder en arrière - vers le passé - et de se faire absorber par un énorme trou noir.
Par contre, elle n'a pas le temps de se questionner sur les sensations que doivent procurer une telle sensation, elle perçoit les nouveaux mots qu'ajoutent son patron. Vous allez trouver ça stupide, mais à mon réveil, vous étiez la seule personne dont je me souvenais. Peut-être parce que vous êtes la dernière que j'ai vue... Elle tourne le regard vers lui, qu’elle tenait jusqu'à maintenant posé fermement sur le chauffeur pour ne pas avoir l'air trop curieuse face au Caesar. Jamais Poppy n'a pu paraître si rouge. Ses joues se teintent rapidement à de telles paroles. La seule dont il se souvenait. Bien sûr, il doit bien y avoir une explication logique comme celle qu'il avance mais la Weston ne peut s'empêcher d'imaginer une autre signification cachée. Un espoir qu'elle enterre aussitôt, une pensée qu'elle tait avant de laisser son imagination s'emporter. « J'imagine que si je dois me faire à cette nouvelle vie, autant créer de nouveaux souvenirs plutôt que de courir après ceux qui se sont envolés. Nous sommes encore loin ? » Poppy se racle la gorge et jette un coup d'oeil à l'extérieur. Le paysage défile et rapidement, elle reporte son attention sur son patron en faisant signe que oui de la tête. « On ne devrait pas tarder à arriver. Ne vous inquiétez pas, je suis certaine que les souvenirs vont finir par refaire surface. » Elle lui sourit. Lui lance un clin d'oeil réconfortant.
Pourtant, ça lui fait mal de dire ça, sachant à quel point le Hippolyte qui avait encore ses souvenirs aimait sa femme mais c'est ce qu'elle lui souhaite tout de même. Ne pas se souvenir de l'enfance de ses enfants, ça doit être frustrant. « Oh ! Je me suis occupée de Duchesse aussi pendant votre absence. » Elle marque une pause avant de se rappeler qu'il ne doit avoir aucune idée de quoi elle parle. Elle lui lance un sourire gêné et ajoute aussitôt. « Duchesse qui est votre chat. -- Et sinon, vous vous rappelez de moi mais j'imagine rien de plus que mon visage ? Est-ce que vous vous souvenez que je travaille pour vous depuis plusieurs mois ? Et que... » Qu'on avait commencé un entraînement chasseur ensemble. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas s'entraîner avec Jim le temps que le Caesar se remette mais elle n'a simplement pas envie de lui dévoiler une part de lui aussi... violente... Ce n'est pas à elle de lui parler de tout cela. Cherchant ses mots, la voiture finit par s'arrêter. Sauvée par leur arrivée à la demeure du quinquagénaire. « Et bien nous y sommes. Le chauffeur va s'occuper du reste, il nous suffit de monter. Venez. » Elle sort de la voiture et tend le bras pour l'inviter à la suivre. Il ne doit probablement pas se rappeler de sa demeure alors, elle prend en charge de l'amener jusqu'à ce fameux endroit où il a bien failli mourir. En plus de s'occuper de Duchesse, elle a pris en charge de nettoyer le plancher mais ça, elle n'en dit rien et continue de sourire timidement à son patron.
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mer 11 Mai 2016 - 23:11
You create your own fate
Hippolyte & Poppy
Lorsqu'il avait sombré dans l'inconscience alors que Poppy tentait de contenir l'hémorragie, Hippolyte était cet homme qui avait mis cinquante-cinq années à se forger. Lorsqu'il s'était réveillé dans cette chambre d'hôpital qu'il haïssait tant... Ce n'était plus le même homme. Il était toujours taciturne, distant et froid, mais il n'avait plus cette assurance qui lui aurait permis de renverser le monde d'un revers de la main. Il était plut en retrait, plus... Plus humain, en quelque sorte. Ce geste qu'il eu en posant sa main sur le poignet de Poppy pour la rassurer, il ne l'aurait pas eu en temps normal. Mais en temps normal, il n'aurait pas été convalescent. Et s'il était évident qu'il n'aimait pas qu'on le prenne pour un souffreteux, il appréciait la compagnie de la jeune femme et sa sollicitude. Elle seule savait exactement ce qu'il avait traversé, pour l'avoir trouvé au milieu de son salon, gisant dans son sang. Mais celui qui l'avait vu au plus mal après l'accident, c'était Marius. Et ce dernier ne tarda pas à envoyer un message agacé à son père pour lui demander pourquoi il ne l'avait pas prévenu de sa sortie. Soupirant, Hippolyte se passa une main sur le visage.
« Marius me fait la morale parce que je ne l'ai pas prévenu que je sortais... C'est à se demander qui de nous deux est le père... D'ailleurs, comment avez-vous su que je sortais aujourd'hui ? »
Elle n'était pas idiote, loin de là, et sans doute avait-elle été avertie par le médecin, mais il préférait autant savoir lequel elle avait fait chanter. Lorsqu'elle lui sourit, il se força à faire de même, sans conviction. Il commençait à douter que ses souvenirs refassent surface un jour. Malgré tous les matchs de hand que Marius avait pu lui donner à regarder, il ne se souvenait de rien... Et pour cause, contrairement à ce que son fils lui avait dit, il n'y avait jamais assisté. La plupart des choses qu'Hippolyte pensait savoir reposaient sur un mensonge bancal qui ne tarderait pas à se fissurer. Restait à savoir combien de temps Marius serait-il capable de maintenir les apparences en place. A la mention de Duchesse, le Caesar fixa Poppy avec étonnement, si bien qu'elle se repris presque immédiatement.
« Duchesse ? J'ai appelé mon chat Duchesse ? Et bien... Je suppose qu'avec un nom pareil ce n'est pas un vieux matou des rues... »
Duchesse... Avait-il bu le jour où il avait nommé son chat ? Où était-ce une farce que lui avaient joué ses enfants, à tel point que le nom était resté ?
« Je vous remercie de vous être occupée de mon chat, Poppy... »
Marquant un temps de silence, il fixa la jeune femme d'une manière presque gênante, cherchant à puiser dans sa mémoire malmenée le moins élément la concernant.
« Je me souviens que j'avais parié que vous ne tiendriez pas deux jours... Et je me suis remarquablement trompé, si vous êtes là depuis plusieurs mois. Il me semble que j'ai une entière confiance en vous... J'ai l'impression, du moins. Je suis navré, je ne me souviens pas de quoi que ce soit d'autre... Ou plutôt... Vous n'avez pas eu quelques soucis, récemment ? »
Il lui semblait vaguement se rappeler avoir passé plus de temps que nécessaire avec la jeune femme, en dehors de leurs heures de travail. A cela s'ajoutait un sentiment d'urgence et de sérieux vis à vis de la situation fâcheuse dans laquelle elle semblait s'être mise. L'ennui, c'est que le Caesar ne se souvenait pas de l'existence des mutants ni de sa nature de chasseur, puisque personne n'avait encore pris la peine de le renseigner à ce sujet. Lorsqu'ils furent enfin arrivés, Hippolyte descendit de la voiture et pris à peine le temps d'observer la façade de l'immeuble. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer lui. Lorsqu'ils furent arrivés au bon étage, il laissa la jeune femme déverrouiller la porte et entra à sa suite dans l'appartement.
Un vaste couloir d'entrée s'ouvrait devant eux, avec des murs blancs où étaient exposées de chatoyantes toiles abstraites. Était-ce lui ou bien Victoire, l'amateur de peinture ? Curieux, Hippolyte pris le temps d'observer chaque tableau accroché au mur, jusqu'à ce qu'une boule de poils blanche ne se précipite sur lui pour venir se frotter à ses jambes. Manquant de trébucher, Hippolyte baissa les yeux pour voir un magnifique chat angora qui lui faisait la fête comme s'il ne l'avait pas vu... Et bien depuis un mois déjà. Se baissant, il pris l'animal dans ses bras, lequel se pelotonna contre lui en ronronnant de satisfaction.
« Je suppose que c'est elle, Duchesse ? Tout compte fait, elle porte plutôt bien son nom... »
L'animal avait tout du chat de salon habitué à être brosser, à dormir sur un coussin de velours et à être nourrit de mets haut de gamme et non de croquettes. Caressant distraitement son chat, Hippolyte continua d'avancer dans le couloir. Au bout, une immense pièce à vivre d'un blanc aveuglant s'étendait sur une grande partie de l'étage. Si tout était impeccablement rangé et nettoyé, Hippolyte sentit néanmoins un long frisson lui parcourir le dos. Il lui fallu reposer Duchesse et prendre appui sur le dossier du canapé pour ne pas tituber. Son rythme cardiaque s'emballait dans sa poitrine et, à défaut d'avoir les souvenirs, il avait les sensations. Il se souvenait de la lame traversant son abdomen, de la douleur et de la brûlure du poison, puis du froid abominable qu'il avait ressentit alors qu'il se vidait de son sang.
« C'est ici, n'est de pas... ? C'est là que vous m'avez trouvé ? C'est comme si rien ne s'était passé... »
Comme si, oui... Et pourtant, tout avait bel et bien eu lieu, qu'il le veuille ou non. Se passant à nouveau une main sur le visage. Il se tourna vers Poppy.
« De quel côté est la cuisine... ? J'ai besoin d'un verre d'eau... »
Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Jeu 19 Mai 2016 - 19:30
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i'm calling you off the ledge, toes hanging over the edge. if i were stronger i'd pick you up, hold on a little longer. it'd be enough to save you. i'd banish away the storms, go back like it was before. i'd remove the clouds and turn the sky blue. but baby, i don't know what else to do to save you. — save you
Toujours dans la voiture, Poppy remarque que son patron reçoit un message sur son cellulaire et le laisse le prendre, sans s'interposer, portant son regard à l'extérieur pour mieux éviter d'observer ses traits matures qui la font tant fondre. « Marius me fait la morale parce que je ne l'ai pas prévenu que je sortais... C'est à se demander qui de nous deux est le père... D'ailleurs, comment avez-vous su que je sortais aujourd'hui ? » Poppy fait un petit sourire crispé en retournant la tête vers lui. Disons que si elle peut éviter de Marius, mieux elle se tient. Pas qu'elle déteste le jeune homme mais il peut se montrer assez difficile parfois. Penser à ce gamin, c'est juste une façon de lui rappeler le stress qu'elle a enduré ses dernières semaines. « J'ai pris de vos nouvelles régulièrement et hier on m'a dit que vous sortiez aujourd'hui quand j'ai appelé. » Faites qu'il ne trouve pas ça bizarre... Ni louche qu'elle soit si dévouée... Car elle n'est pas seulement dévouée, elle tient à lui mais ça, il ne doit jamais le savoir. Il la remercie par la suite d'avoir pris soin de son chat qui a bien un drôle de nom à son avis. C'est qu'il ne se rappelle pas de ce chat, sinon, il comprendrait pourquoi il l'a appelé ainsi. Ça la fait bien rire pendant un instant cette remarque mais elle perd lentement son sourire quand Hippolyte se met à la fixer bien étrangement. Elle garde le silence mais au creux de ses entrailles, elle se demande bien à quoi il peut penser à force de la fixer ainsi. Après quelques instants, il finit enfin par l'éclairer. « Je me souviens que j'avais parié que vous ne tiendriez pas deux jours... Et je me suis remarquablement trompé, si vous êtes là depuis plusieurs mois. Il me semble que j'ai une entière confiance en vous... J'ai l'impression, du moins. Je suis navré, je ne me souviens pas de quoi que ce soit d'autre... Ou plutôt... Vous n'avez pas eu quelques soucis, récemment ? » Avant que la voiture ne s'arrête, Poppy marque une pause, cherchant ses mots. Comment lui expliquer qu'il est un tueur... et qu'il l'aidait à devenir comme lui. Ou du moins, à pouvoir se défendre un minimum. « Vous m'avez sauvé la vie. C'est dur à expliquer... et je ne crois pas être la bonne personne pour vous parlez de tout cela mais vous un très bon combattant, vous faites même partie... d'une équipe spéciale si on peut appeler ça comme ça. Un homme allait me tuer alors que je venais travailler mais vous... vous l'avez tué pour me sauver. » Elle s'arrête, pour lui laisser le temps d'assimiler tout cela pour ensuite ajouter simplement. « Vous m'avez pris sous votre aile ensuite. Pour m'apprendre à me défendre. C'est pour ça qu'on passait beaucoup de temps ensemble en dehors du travail. » Elle ne veut pas non plus qu'il se mette à se faire des idées sur les raisons qu'ils passaient du temps hors d'un cadre professionnel alors elle lui dit tout de suite la vérité. Elle n'a pas l'intention de mentir ou de profiter de son état d'amnésie pour lui insuffler des sentiments pour elle qu'il n'a pas en réalité.
La blonde n'est pas idiote. Jamais son patron ne va la regarder comme elle le regarde. Elle ne veut pas non plus que ça vienne d'un faux souvenir et d'un mensonge. Alors elle se contente d'avouer la vérité et le suit ensuite hors de la voiture pour aller monter à son duplex. Poppy laisse son patron redécouvrir les lieux pendant qu'elle va faire le tour des pièces pour s'assurer qu'il n'y a personne pour l'attaquer encore une fois. On est jamais trop prudents. Quand elle revient, le Caesar a retrouvé son chat et comprend enfin pourquoi il lui a donné ce nom. La jeune femme lui sourit, un peu amusée. Cependant, elle perd vite son sourire quand il se met à tituber et doit prendre appui sur un dossier. La Weston se jette en avant pour venir le rejoindre et tend le bras vers lui sans oser le toucher ou l'aider. Pas tant qu'elle n'a pas sa permission... une habitude qu'elle garde bien profondément ancrée en elle. « C'est ici, n'est de pas... ? C'est là que vous m'avez trouvé ? C'est comme si rien ne s'était passé... » Sur ce point, elle a bien fait son travail. Il n'a plus aucune trace du crime. Cependant, ça ne change pas le fait qu'il a été poignardé ici et que ce souvenir lui rattrape bien assez tôt. Elle s'inquiète bien vite de le voir aussi livide... « De quel côté est la cuisine... ? J'ai besoin d'un verre d'eau... » Elle hésite un instant, n'osant pas le quitter ainsi mais elle finit par répondre du tact au tact. « Oui... c'est bien ici, je me suis assuré que tout soit en ordre... Ne vous inquiétez pas pour le verre d'eau. Je m'en charge, asseyez-vous. » Tout de suite, Poppy se précipite à la cuisine et fait couler un grand verre d'eau glacée à son patron. Quand elle revient, elle le voit toujours autant perturbé et quand elle lui tend le verre, il ne réagit pas tout de suite alors doucement, elle vient prendre sa main pour glisser le gobelet entre ses doigts. « J'imagine que ça ne doit pas être agréable de revenir remettre les pieds ici. Si vous avez besoin de moi, je suis là. Je serai toujours là. » Elle lui sourit de façon rassurante, n'aimant vraiment pas le voir dans cet état-là. Elle espère pouvoir le sortir de sa torpeur ou du moins, l'apaiser un peu. En général, elle est douée pour ça... mais avec Hippolyte, elle ne sait jamais à quoi s'attendre.
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Jeu 26 Mai 2016 - 22:15
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Hippolyte & Poppy
Sous cette chemise sur mesure faite d'une popeline de coton de la meilleure qualité qui soit, se cachait le corps meurtrit un chasseur aguerrit. Masquant ses blessures sous l'élégance de ses costumes d'homme d'affaire, nul n'aurait pu se douter qu'Hippolyte n'était pas seulement le PDG d'une grande entreprise, mais aussi et surtout un tueur de mutants. Les cicatrices qu'il portait ne lui faisait ni chaud ni froid, mais il y avait celle, plus récente, qui avait perforé sa poitrine et manqué son cœur de quelques centimètres seulement. Ce trou béant laissé dans son abdomen n'était pourtant rien en comparaison du vide qu'était son esprit. Perdu sans ses souvenirs, obligé de se reposer sur son entourage, le Caesar se sentait diminué, agacé par sa propre faiblesse et incapable de jouer la comédie plus de cinq minutes avec des gens dont il était incapable de se souvenir. Malgré les cris et les grognements, Marius avait fini par l'accepter, mais il n'y avait qu'avec Poppy qu'Hippolyte arrivait réellement à se détendre. Elle n'exigeait rien de lui, et lui se souvenait assez d'elle pour ne pas avoir à lui mentir. Aussi, lorsqu'elle lui assura avoir pris régulièrement de ses nouvelles et obtenu spontanément son jour de sortie de la part des médecins, il se contenta de hocher la tête. Finalement, la façon dont elle avait obtenu cette information n'était rien en comparaison de ce qui allait suivre...
Il se souvenait de bien des choses au sujet de Poppy. Après tout, ils ne travaillaient ensemble que depuis une paire de mois, mais s'il y avait bien une chose qu'il avait oublié, c'était bien ça. Il avait tué un homme. Alors que Marius lui avait fermement affirmer qu'il était droit dans ses bottes et irréprochable. Soit le jeune homme ignorait tout de l'histoire que venait de lui conter Poppy... Soit il lui avait mentit. Et dans le cas de la deuxième option, qui sait sur quoi le jeune homme avait pu lui mentir également... ? Fronçant les sourcils, il fit claque sa langue avec agacement.
« Attendez une seconde... Un combattant ? Mais je n'ai rien d'un combattant, à moins que les négociations ne se fassent avec des combats de lutte et non des contrats dans mon entreprise, j'ai du mal à vous suivre... Comment pou... Quelle équipe spéciale ? Marius est au courant de tout ça ? Il m'a tellement soutenu que j'étais un héros national que je suis un peu perdu... »
Lequel des deux lui mentaient ? Ou lequel des deux en savait le plus sans avoir rien dit à l'autre ? Il soupira en sortant de la voiture, à la fois perdu et en colère. En colère contre Marius ? Contre Poppy ? Ni l'un ni l'autre. En colère contre cette mémoire en ruines qu'il traînait depuis un mois aurait été plus plausible.
« Écoutez... Je suis désolé si j'ai pu paraître ingrat. Je vous ai peut-être sauvé la vie, mais vous avez sauvé la mienne le mois dernier. Ça a de l'importance pour moi. Mais j'ai encore quelques difficultés à assimiler tout ça... Il va falloir que vous m'en disiez plus sur cette... Équipe, tout à l'heure. »
Un hall d'entrée, quelques étages et une clé tournée dans une imposante porte d'entrée plus tard, ils pénétraient tous deux dans l'appartement du Caesar. Tout aurait pu bien se passer s'il ne s'était pas figé en sentant resurgir les souvenirs, la douleur, le sang... La certitude qu'il allait mourir ce jour-là... La main crispée sur le dossier du canapé, il ferma un instant les yeux en tentant de contenir les battements effrénés de son cœur. Le sang pulsait à ses tympans et lui donnait la nausée, tandis que la pièce se mettait à tourner autour de lui. C'était tout de même paradoxal... Le stress et la pression ne lui faisaient plus aucun effet depuis des années, et voilà qu'il se mettait à faire une crise d'angoisse au milieu de son salon ! Si ce n'était pas ironique... Lorsque Poppy revint avec le verre d'eau, il était à mille lieues de là et ne réagit pas. Ce n'est que lorsqu'elle lui prit la main pour lui glisser le verre entre les doigts qu'il sursauta légèrement et se tourna vers elle. Inconsciemment, il serra les doigts de la jeune femme dans sa paume, comme si ce contact lui permettait de garder un lien tangible avec la réalité, et soupira légèrement.
« Merci, Poppy... Je ne serais pas là, sans vous. Vous en faites déjà beaucoup pour moi, vous ne devriez pas... Mais je tiens à vous témoigner ma reconnaissance. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous, n'hésitez pas à m'en faire part, d'accord ? »
Hippolyte n'était peut-être pas le plus agréable des hommes, mais il payait ses dettes. En revanche, de là à venir poser sa tête sur l'épaule de la jeune femme pour lui raconter ses malheurs, il y avait encore du chemin à parcourir. Même Victoire n'avait jamais eu le privilège des confidences spontanées, en trente années de mariage. C'était dans la nature du Caesar d'être aussi secret. Peu disposé à s'asseoir, il préféra s'éloigner de l'endroit où Poppy l'avait trouvé pour faire le tour de l'immense séjour.
« Ces toiles... Savez-vous si elles sont à moi ou à Victoire ? J'ai remarqué que les murs n'étaient décorés que de ça... Je ne vois pas beaucoup de photos, d'ailleurs... »
Il aurait pourtant aimé avoir un album ou quelques clichés encadrés pour tenter d'imprimer quelques souvenirs supplémentaires dans son esprit... Pour mettre un visage sur le nom de Victoire Caesar. Après tout, il avait eu la visite de Marius, de Martial et de Lily, sa fille, mais aucune trace de son épouse. Si Poppy savait où trouver quelques photos, il pourrait peut-être enfin voir à quoi elle ressemblait.
« Vous m'avez parlé d'un mystérieux groupe de combattant auquel j'appartiendrais, tout à l'heure... Vous pouvez m'en dire plus ? »
Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mar 31 Mai 2016 - 22:33
You create your own fate
— hippolyte & poppy —
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Lui faisant part de ce que Marius a pu lui dire, Poppy fronce les sourcils. Il ne lui a pas parlé des hunters ? Des mutants ? Eh merde... Poppy ne veut vraiment pas être celle qui lui en parle. Qui lui fait découvrir ce côté de sa vie. Surtout que tout de suite, son patron semble être sur les nerfs. Il n'a jamais pu l'être contre elle depuis qu'elle travaille pour lui mais elle a été témoin de bien des éclatements du patron sur d'autres employés pour savoir qu'elle ne veut pas être la cible de sa colère. « Écoutez... Je suis désolé si j'ai pu paraître ingrat. Je vous ai peut-être sauvé la vie, mais vous avez sauvé la mienne le mois dernier. Ça a de l'importance pour moi. Mais j'ai encore quelques difficultés à assimiler tout ça... Il va falloir que vous m'en disiez plus sur cette... Équipe, tout à l'heure. » La Weston se permet de souffler subtilement. Elle avait retenu son souffle, ne voulant surtout pas l'avoir perturbé. Une fois dans l'appartement, elle voit bien vite qu'il ne va pas bien. Qu'il pâlit et faiblit. Pour la jolie boucle d'or, de le voir dans cet état est perturbent. Aux yeux de Poppy, le Caesar est un homme fort, ambitieux. Un homme qu'elle admire depuis qu'elle a appris à mieux le connaître dans le cadre du travail. Alors bien, vite elle sait quoi faire. Verre d'eau, sourire rassurant... Sourire qui se trouble quand il serre ses délicats doigts dans sa main. La belle humaine sent son coeur se retourner dans ses entrailles. Elle déteste cette situation. Elle déteste avoir ce béguin ridicule pour le français. Il est marié, il a le double de son âge, et c'est son patron. Toutes des raisons pour lesquelles elle devrait cesser de s'enticher. Hippolyte, c'est l'homme le plus inaccessible de la Terre pour elle... et c'est à lui que son coeur a décidé de vouer toute sa dévotion. Elle se sent stupide. Incroyablement stupide. Alors, elle tente de se reprendre, chasser toutes pensées intimes de son esprit. « Merci, Poppy... Je ne serais pas là, sans vous. Vous en faites déjà beaucoup pour moi, vous ne devriez pas... Mais je tiens à vous témoigner ma reconnaissance. Si je peux faire quoi que ce soit pour vous, n'hésitez pas à m'en faire part, d'accord ? » La Weston sourit. Ça lui fait plaisir de l'aider. Après tout, maintenant ils sont quittes. Il l'a sauvé et elle aussi. Et même si elle n'avait pas eu une dette envers lui, elle aurait tout fait pour le sauver aussi. Elle ne laisserait jamais quelqu'un dans la détresse. « Une bonne grosse augmentation ce serait déjà bien. » qu'elle rigole avant d'ajouter. « Je rigole. Mais je sais pas, là où on en est rendu vous pouvez me tutoyer, je crois. » Pour sa part, elle continue de le vouvoyer par respect, admiration, dévotion. Elle le voit alors se lever et faire le tour de la pièce. Poppy le suit du regard en s'installant sur le divan. « Ces toiles... Savez-vous si elles sont à moi ou à Victoire ? J'ai remarqué que les murs n'étaient décorés que de ça... Je ne vois pas beaucoup de photos, d'ailleurs... » La jolie blonde jette un coup d'oeil aux nombreux tableaux. Elle ne sait pas s'ils sont uniquement à son patron mais plus d'une fois il lui a demandé d'aller chercher des tableaux pour lui. Peut-être est-ce pour les deux...
Faut dire que Poppy n'a jamais posé plus de questions sur sa vie personnelle. « Les deux aux tons de bleus ce sont des tableaux que vous aimiez bien. Les autres, je ne sais pas, peut-être que votre femme aussi est une grande fan de peinture. Mais vous, je sais que vous appréciez beaucoup. » Un autre aspect qu'elle aime du Caesar c'est qu'il a du goût. Il apprécie l'art, au moins assez pour être doué dans le choix de ses toiles. Quant aux photos, elle se lève et se dirige vers le bureau du Caesar qu'elle a visité très souvent. Elle sait que sur le mur de droite se trouve une photo de toute sa famille. Marius, Martial, lui et sa femme. Elle disparaît un instant avant de revenir avec le cadre entre les mains pendant qu'il ajoute. « Vous m'avez parlé d'un mystérieux groupe de combattant auquel j'appartiendrais, tout à l'heure... Vous pouvez m'en dire plus ? » Gardant la photo dans ses mains, elle s'arrête devant le fauteuil où il est installé et hésite. Elle ne sait pas trop comment lui parler des hunters. Ce n'est pas le genre de discussion qu'on fait facilement autour d'un café. Embarrassée, elle pousse une mèche de ses longs cheveux dorés derrière son oreille. « Bon... Vous n'allez probablement pas me croire. C'est dur à avaler tout cette histoire mais vous allez bien vite réaliser que le monde est bien différent que ce que vous pouvez imaginez. » Suffisait d'aller voir sur Internet pour réaliser qu'elle dit la vérité. Elle marque une pause, cherchant ses mots et comment lui expliquer. « Il existe des mutants. Des gens avec des pouvoirs. Et vous faisiez partie d'un groupe qu'on appelle les hunters. Des chasseurs de mutants, quoi. C'est d'un mutant que vous m'avez sauvée d'ailleurs. Et ensuite vous êtes devenu mon mentor au sein des hunters. » Voilà, c'est dit. S'il a plus de questions, elle est ouverte à lui répondre et essayer de l'éclairer du mieux qu'elle peut. « Oh et voilà une photo. Vous en avez pas beaucoup d'autres, je sais pas pourquoi. » En fait, elle sait pourquoi... Il n'est pas du genre à être très expressif et sentimental son patron. Pas étonnant qu'il ne garde pas beaucoup de photos de sa famille ou de son passé. Sur ce, elle lui tend le cadre et s'assit sur le fauteuil voisin au sien.
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mer 1 Juin 2016 - 13:53
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Hippolyte & Poppy
Être amnésique ne signifiait pas seulement être perdu pour Hippolyte. C'était aussi le synonyme d'une collaboration difficile entre des gens qui le connaissaient plus ou moins bien, avec ceux qui disaient la vérité et ceux qui mentaient. Dans son esprit, l'immense puzzle de ses souvenirs se mettait en place, se disloquait, prenait une autre forme, parfois plus bancale, d'autres fois plus tangible, mais à mesure que les jours passaient, il avait le sentiment d'y voir de plus en plus clair, d'une certaine manière. Seulement, s'il y avait bien une chose qu'il ne voyait pas, c'était bien l'admiration et les sentiments que Poppy éprouvait à son égard. Il ne les voyait pas surtout parce qu'il ne voulait pas les voir. Parce que la chose lui aurait semblé absurde ! Une jeune femme d'à peine trente ans s'entichant de son patron deux fois plus vieux qu'elle et père de famille ? Quelle idée... Elle ne lui effleure même pas l'esprit, parce qu'il prend sa sollicitude pour une chaste bienveillance, pas pour des sentiments refoulés doublés d'une gentillesse naturelle. Sans souvenirs, perdu et moins rigide, il serait pourtant plus à même de comprendre les sentiments de la demoiselle... Si cette douleur dans sa poitrine n'occupait pas toutes ses pensées.
C'est ici que ça s'est passé. Dans ce salon, sur ce carrelage immaculé, c'est ici qu'on l'a poignardé. C'est ici qu'il aurait pu mourir si Poppy n'avait pas été là. La réponse de la jeune arrache un sourire au Caesar.
« Je ne sais déjà pas combien je vous... Te paye, mais j'imagine qu'ajouter « j'ai sauvé la vie de mon patron » sur ton CV justifierait bien une augmentation... »
Le tutoiement lui arracha un frisson, tant il avait du mal à s'imaginer faire preuve d'autant de familiarité avec la jeune femme. Il savait qu'il ne pouvait lui demander la même chose, rapport à leur place au sein de la hiérarchie, mais il était persuadé que le vouvoiement l'emporterait régulièrement par habitude. Se tournant vers les toiles qui ornaient les murs, il se prit à apprécier l'étrange tableaux abstrait, tout en nuances de bleus qui lui faisait face. Une chose n'avait pas changé malgré l'amnésie, car Poppy lui confirma que cette toile-ci faisait partie de ses favorites. Il s'en dégageait une atmosphère à la fois chargée de tension dans les volutes et coups de pinceaux vifs de l'artiste, mais aussi quelque chose de très calme et apaisé dans le choix des nuances.
« Il faut dire que celui-ci est magnifique, en effet... Il faudra que je demande à Victoire... Si tant est qu'elle refasse surface un jour. J'en entends parler depuis un mois sans l'avoir jamais vu ni en photo, ni en chair et en os. »
L'amertume était palpable dans sa voix. Il se sentait presque obligé d'avoir des sentiments pour une femme qu'il n'avait jamais vu, sentiments qui s'étaient perdus dans les méandres de ses souvenirs envolés. Il pouvait tenter de reconstruire quelque chose avec Martial, Marius ou Ileana... Mais il était tout de même ironique de constater qu'il aurait pu construire davantage avec son assistante qu'avec sa propre épouse, qui ne brillait que par son absence. Pas un message, une visite, un signe... Rien. Et personne ne semblait savoir pourquoi.
Lorsqu'il fut assit dans un fauteuil, soucieux de comprendre pourquoi Poppy lui avait parlé d'un soit disant groupe de combattants, il la vit revenir avec un cadre dans les mains. Il leva les yeux vers elle, l'invitant d'un regard à s'exprimer. Alors le couperet tomba, frisson glacial qui lui parcouru l'échine. Des mutants ? Des gens capables de... Choses surnaturels ? Il haussa un sourcil, perplexe. Son esprit était toujours aussi rationnel qu'auparavant, et il avait du mal à considérer l'existence de mutants au sein de la société sans trouver cela absurde. Il s'apprêtait même à rire au nez de la jeune femme, lorsque le souvenir de sa première discussion avec Marius lui revint en mémoire.
« Alors c'est pour ça... A mon réveil, Marius m'a demandé si j'étais capable de... Traverser les objets... J'ai cru qu'il me faisait une farce et il n'a pas insisté mais... C'est de ça que vous... Tu veux parler ? Les médecins m'ont dit que mes analyses de sang étaient revenues négatives quant à une histoire de dépistage, j'ai cru qu'ils parlaient d'une maladie ou du poison dont il m'ont soigné... »
Peut-être le dépistage en question concernait-il les mutants ? Si oui pourquoi le lui avoir fait subir ? Pourquoi Marius avait-il mentionné un talent de passe muraille ? Une chose était évidente pour Hippolyte : il n'était pas un mutant.
« Tu sais pourquoi ce mutant a tenté de te tuer ? » Demanda-t-il d'une voix où tremblait encore la colère à l'égard de celui qui avait levé la main sur la jeune femme.
Finalement, Poppy lui tendit le cadre qu'elle avait dans les mains. C'était une photo de lui, un demi sourire crispé sur le visage, tenant par l'épaule un jeune garçon qui semblait ne pas tenir en place et qu'il reconnu immédiatement. Ces boucles blondes, cet air espiègle et ces yeux bleus, c'était Marius. A ses côté, calme, le regard déterminé et un sourire semblable à celui de son père, c'était Martial. A côté d'Hippolyte, en revanche... Il ne fallu pas plus d'une demi seconde à Hippolyte pour comprendre de qui il s'agissait, mais surtout pour la reconnaître.
Il se leva d'un bond, le cadre dans les mains, manquant de faire trébucher Poppy, et se dirigea vers la fenêtre la plus proche, comme si la lumière du jour était susceptible de l'éclairer davantage. Cette qui serrait sa main dans la sienne, les doigts entremêlés et la tête posée sur l'épaule du Caesar, c'était Victoire. Ça ne pouvait être qu'elle, son épouse, la femme qu'il aimait. C'était ce visage-là dont il se souvenait, le même regard, la même chevelure... C'était cette femme-là qui l'avait poignardé un mois plus tôt. Livide, Hippolyte ne l'était plus d'angoisse ou de terreur mais bien de colère. Voilà pourquoi elle ne se montrait pas, et pourquoi Marius avait refusé de lui dire qu'il la connaissait. Hippolyte se tourna vers Poppy et désigna la femme qui posait à ses côtés.
« Cette femme... C'est Victoire, n'est ce pas ? C'est bien mon épouse, la mère de mes enfants ? Ne me mentez pas... »
Le vouvoiement lui était revenu sans qu'il ait le réflexe de chercher à le corriger. Un pas, puis deux, et il fut près de son assistante, laissant tomber le cadre sur le fauteuil.
« A mon réveil, je ne me souvenais que d'une personne, vous, et d'une visage, celui de la femme qui a tenté de me tuer. Cette femme c'est elle. C'est Victoire. Il n'y a rien de plus clair dans mon esprit que son visage et je... Je ne comprends pas... »
HRP : Désolée, je me suis laissée emporter par la longueur...
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mer 13 Juil 2016 - 4:54
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Sa remarque quant à sa paie fait glisser un sourire un peu plus large sur les douces lèvres de l'assistante. Depuis qu'elle travaille pour lui, son univers se résume beaucoup autour de son boulot et tous les efforts qu'elle y met lui mérite bien un petit plus. Mais maintenant, elle peut aussi ajouter le fait de l'avoir sauvé. Et ce n'est pas seulement parce qu'il est son patron mais parce qu'elle s'entiche lentement de lui. Un béguin ridicule mais qu'elle n'arrive pas à combattre. Elle rend lentement les armes, elle est faible et elle le sait. La belle n'y peut rien devant les goûts et la détermination de son patron. Elle tombe amoureuse de lui pour tant de raisons... elle ne peut plus les compter. Les tableaux qui décorent le logement de son patron plaisent beaucoup à la blonde qui l'a aidé parfois à trouver la perle rare. Ce tableau bleu est son préféré et apparemment, c'est le cas également pour Hippolyte qui avoue l'aimer particulièrement. Quand il aborde sa femme, Poppy perd lentement son sourire. Pendant quelques instants, elle l'oubliait presque celle-là. Le spectre, la dame qui porte l'anneau au doigt, celle qui ne fait plus attention à son mari. Femme indigne si on demande à Poppy ce qu'elle en pense. Peut-être se sont-ils disputés avant l'agression qu'elle espère. Voilà pourquoi elle a disparu et ne lui parle plus. Peut-être va-t-elle divorcer ? Poppy n'espère pas trop parce que même sans une femme, elle sait que son patron lui sera à jamais inaccessible. Elle n'est que son assistante. Il ne la verra jamais comme elle peut le voir.
Il est soudain livide quand elle parle des hunters. Il semble ne pas vouloir la croire pour finalement accepter ce qu'elle dit. Apparemment, Marius en a glissé mot sans faire exprès. Une allusion. Soulagée qu'il ne la traite pas de folle, elle redresse vivement la tête quand il lui demande « Tu sais pourquoi ce mutant a tenté de te tuer ? » Oui, elle le sait. Mais elle ne peut pas en parler. Dante ordonne, Dante exige et elle ne peut qu'obéir. Elle garde donc le silence un instant, aucun son n'acceptant de sortir d'entre ses lèvres. Elle paraît hésitante, comme si elle se bat avec elle-même ; ce qui est exactement le cas. Après un instant de silence, elle réussit enfin à laisser tomber. « J'étais probablement au mauvais endroit au mauvais moment. » N'est-ce pas le cas avec tous les malheurs qui peuvent lui arriver ? Il lui suffit d'un faux pas pour attirer l'attention d'un psychopathe. C'est le destin qu'elle se dit. Alors, elle essaie de paraître nonchalante, hausse les épaules et sourit timidement. Puis, elle montre enfin la photo de famille à Hippolyte. Et il devient encore plus livide que quelques instants plus tôt. Elle se demande ce qui peut traverser son esprit. Ce qui se passe pour susciter une telle réaction. « Cette femme... C'est Victoire, n'est ce pas ? C'est bien mon épouse, la mère de mes enfants ? Ne me mentez pas... » L'ordre du patron tombe, et elle reste un peu bouche bée sur le coup. Bégayante. « Hum... Oui, oui c'est Victoire, votre femme. » Jamais elle ne serait capable de lui mentir. À lui ou un autre. La Weston est une très piètre manipulatrice, elle n'aurait pas été capable de trouver une autre excuse, même si elle avait su ce qui suit. Elle reste sur place quand il se redresse pour s'approcher, se planter à sa hauteur pour abandonner le portrait de famille sur le coussin du fauteuil à côté d'eux. « A mon réveil, je ne me souvenais que d'une personne, vous, et d'un visage, celui de la femme qui a tenté de me tuer. Cette femme c'est elle. C'est Victoire. Il n'y a rien de plus clair dans mon esprit que son visage et je... Je ne comprends pas... » Elle ne sait pas trop quoi dire. Elle voudrait pouvoir le rassurer, lui dire que tout ira bien. Mais est-ce vraiment sa place ? Elle n'a jamais voulu se mêler de ses histoires de famille. C'est bien la seule chose qu'elle ne connaît pas trop de son patron, c'est ses relations familiales ou matrimoniales. Pour le reste, elle le connaît par coeur.
Si c'est la compagnie qui rencontrait un problème, elle aurait les mots exacts pour lui faire retrouver le sourire. Mais l'accusation contre Victoire est sérieuse. Trahison, tentative de meurtre par la femme qu'il aime - ou aimait quand il avait encore ses souvenirs. Alors, elle se contente de faire ce qu'elle sait faire de mieux. Sourire de manière rassurante, passant du même coup une main sur son bras, juste sous l'épaule du Caesar. Un simple contact dans l'espoir de le calmer. De réfléchir à la situation sans s'emporter. Et contrairement, à bien d'autres, elle ne lui sort pas des "vous êtes sûr ?" ou bien "peut-être que votre esprit vous joue des tours". Hippolyte est un génie, si c'est ce dont il se souvient, c'est ce qui s'est passé. Sa femme a tenté de le tuer. « Ça explique pourquoi elle n'est pas venue vous voir. Mais je ne comprends pas pourquoi elle aurait fait une chose pareille... » En effet, même si Poppy ne se mêlait pas de sa vie amoureuse, il y a bien une chose dont elle avait été témoin. À quel point le couple Caesar était uni. Ils ne se bécotaient pas en public et ne se glissaient pas des mots doux mais ça se voyait tout de même qu'ils s'aimaient tous les deux - au plus grand malheur de l'assistante. Alors elle ne comprend tout simplement pas ce qui a pu prendre à Victoire de faire du mal à son époux. « Elle était folle de vous, ça ne fait pas de sens. Croyez-moi, j'avais remarqué. » Parce que ça lui faisait mal à chaque fois de les voir ensemble. Du même coup, la jolie blonde invite son patron à s'asseoir de nouveau sur le divan, à ses côtés. Elle ne lâche pas son bras, comme si elle veut l'empêcher de trébucher dans des pensées sombres. « Peut-être qu'essayer de vous concentrer peut aider à mieux comprendre ? Essayez de vous rappeler ; elle a dit une raison avant de vous poignarder ? Vous vous êtes disputés ? »
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Sujet: Re: Fst | You create your own fate (Hippoppy) Mer 3 Aoû 2016 - 22:28
You create your own fate
Hippolyte & Poppy
A force de chercher à exhumer tous ses souvenirs de son esprit, Hippolyte en avait mal au crâne. Ce qui n'avait pas changé, c'était ce besoin de comprendre, de connaître, d'analyser, de savoir. Amnésique, il avait le sentiment que tout ça lui échappait, de savoir certaines choses sans savoir pourquoi, de ne pas connaître l'essentiel... Il était capable d'énumérer chaque molécule constituant les médicaments qu'on lui avait prescrit, sans savoir où et quand il les avait appris. Mais s'il y avait une chose dont il était certain, c'était que Poppy lui mentait, lorsqu'elle affirmait s'être simplement trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait certes du mal à admettre que les mutants puissent exister, que quelque part au dehors des gens étaient capable de choses défiant la science, mais il savait que ce silence et cette hésitation rimait avec un mensonge. Et dans un sens, il ne lui en voulait pas de ne pas lui dire ce qui la travaillait. Ils n'étaient après tout qu'une assistante et son patron, pas des amis ni des confidents. Cependant, il jugea bon d'ajouter quelques mots pour la rassurer.
« Si tu en éprouves le besoin, à un moment ou un autre... Tu peux m'en parler. Je n'ai plus toute ma tête mais je sais écouter », dit-il avec un léger sourire.
Des hunters chassant des mutants... Bon sang mais à quoi rimait ce monde ? Où s'était-il réveillé ? Cette préoccupation fut pourtant rapidement éclipsée par la photo que Poppy lui montra. Un simple cliché de famille sur lequel il n'eut aucun mal à reconnaître Martial et son frère. D'un autre côté, entre une petite tête blonde cherchant à mettre ses doigts sur l'objectif et un bambin calme, bien sagement installé entre ses parents, on pouvait difficilement les confondre. Mais cette femme... Ce visage qui lui paraissait bien souriant, bien aimant en comparaison du souvenir qu'il gardait de son agression... Poppy lui confirma en effet qu'il s'agissait de Victoire, mettant un coup de poing involontaire au Caesar. Pourquoi ? A cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour l'avoir face à lui et lui poser les milliers de questions qui le taraudaient et l'empêchaient de trouver le repos depuis son réveil. Cette vulnérabilité lui pesait, il détestait avoir l'impression de devoir se reposer sur la pauvre Poppy qui devait se sentir bien perdue.
« Moi non plus... Je ne comprends pas... Ça n'a aucun sens... »
Le regard dans le vague, il cherchait des réponses dans des souvenirs inexistants, luttant contre l'envie de hurler un grand coup.
« Je... Je te crois, Poppy, réellement... Mais avec mes souvenirs se sont envolés les sentiments... Je sais d'après ce que toi et Marius m'avez dit que Victoire et moi nous aimons. Ou nous aimions, je ne sais plus trop quoi croire. L'ennui, c'est que je me sens étranger à tout ça. J'ai du mal à... Aimer les gens qui m'étaient cher, je ne les connais plus. Si Victoire m'aime, pourquoi m'a-t-elle poignardé ? »
Fébrile, Hippolyte garda appui sur le bras de Poppy et s'assit sur le divan en grimaçant. Il porta une main à son torse où sa blessure tentait de cicatriser, comme si ce geste pouvait l'aider à moins souffrir. Instinctivement, il serra un peu plus les doigts de Poppy, comme pour maintenir un lien avec la réalité et ne pas avoir l'impression de nager en plein cauchemar. Le regard perdu dans le vague, il réfléchi à tout ce qu'ils avaient pu se dire, avec Victoire, ce jour-là. Il se souvenait vaguement l'avoir entendu lui dire qu'elle était désolée. Il ne se souvenait pas de ce baiser qu'ils avaient échangé, simplement de la morsure du poignard et de la brûlure du poison. Et soudain, dans un tintement désagréable qui le fit grimacer à nouveau, certaines bribes de conversation lui revinrent. Marius... Elle avait parlé également de Marius.
« Je... Je sais que nous étions en froid avant qu'elle ne vienne me voir. Je ne sais pas pourquoi, mais elle ne vivait plus ici. Elle m'a dit qu'elle était désolée, et que... Elle a parlé de Marius. Je me souviens qu'elle m'a dit quelque chose à son sujet, mais je ne sais plus quoi... C'est si flou dans mon esprit... »
Il soupira et se passa une main sur le visage, las. Réfléchir... Il fallait qu'il réfléchisse, qu'il comprenne, qu'il... Il releva la tête vivement et se tourna vers Poppy.
« L'autre jour, à l'hôpital, Marius m'a demandé si je faisais des choses étranges... Comme passer à travers les murs ou le matelas... J'ai cru qu'il me faisait une farce, mais penses-tu qu'il pourrait y avoir un lien ? Tu m'as dit que je chassais des mutants, est-il possible que Victoire le fasse également ? Et que, pour une raison ou une autre, elle m'ait prise pour l'un d'entre eux ? C'est pourtant étrange, je n'ai... Rien fais de particulier... »
Il ne se souvenait pas être jamais passé à travers quoi que ce soit, contrairement à ce que Marius avait pu sous entendre. Regardant Poppy, il soupira de nouveau.
« Je suis désolé, je dois te bassiner avec toutes ces questions... Ça fait peut-être un peu trop d'un coup... Parlons d'autre chose, d'accord ? Dis-moi un peu comment nous avons l'habitude de travailler... »