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 (liov) ≡ stay up all night.

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MessageSujet: (liov) ≡ stay up all night.   (liov) ≡ stay up all night. Icon_minitimeMar 1 Déc 2015 - 20:34

forget all about the pressure of days
— Liov Meyrick & Trisha Lecter —
Drink up baby, Look at the stars. I'll kiss you again between the bars Where I'm seeing you there With your hands in the air Waiting to finally be caught Drink up one more time, And I'll make you mine. Keep you apart, deep in my heart Separate from the rest, here I like you the best And keeping the things you forgot. People you've been before That you don't want around anymore That push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.  — between the bars.

C'était l'heure de partir. Elle serait bien restée enfermée dans son bureau encore quelques heures. Juste histoire de profiter encore d'un peu de liberté. Il n'y avait bien qu'au boulot qu'elle n'avait pas l'impression qu'on observait l'ensemble de ses faits et gestes. Elle n'était plus une gamine. Mais fallait croire qu'y avait bien qu'elle pour en avoir conscience chez les Lecter. Elle avait l'impression que pour ses aînés et pour ses parents, elle serait toujours une pauvre petite chose fragile qu'il fallait protéger. Tout ça parce qu'elle était la plus jeune de la famille. Fallait peut-être que ses aînés commencent à faire des enfants, ça lui retirerait cette place de bébé des des Lecter dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Elle avait vingt-quatre ans quand même, c'était peut-être le bon moment pour la laisser grandir et faire sa vie sans trop l'emmerder. Parce que cette histoire de garde du corps, fallait bien le dire, ça l'emmerdait au plus haut point. Elle n'avait pas besoin d'un type pour la suivre partout pour la protéger, elle pouvait se débrouiller toute seule. Elle savait se défendre et les erreurs qu'elle avait pu commettre dans le passé, elle les avait réparées sans avoir besoin de l'aide de personne. Peut-être que ça la suivait un petit peu, plus qu'elle ne l'aurait voulu, mais qu’importait, elle n'avait pas besoin de ce type pour la protéger. Il était chiant en plus. Peut-être qu'elle aurait trouvé chiant n'importe quel type qu'on lui aurait collé dans les pattes, qu'il soit gentil, drôle, ou aussi bavard qu'une tombe dans le fond, ça n'avait pas d'importance. Par principe, il fallait qu'elle le déteste, parce que ça la gavait d'avoir un garde du corps. Elle n'avait pas besoin de ça. Mais elle n'avait pas vraiment le choix apparemment. Elle pouvait bien aller dire à son père de se garder son argent et de lui retirer cette protection dont elle ne voulait pas. Mais elle avait l'impression qu'elle aurait plus vite fait d'aller communiquer avec un mur parce que le résultat serait le même. S'opposer à Carlisle Lecter ce n'était pas la chose la plus facile du monde. Son père était plutôt dur comme homme, alors s'il avait décidé de lui imposer un garde du corps, elle risquait de le garder un  moment, encore plus s'il faisait bien son boulot et qu'elle ne se retrouvait pas en danger. C'était peut-être ça la solution à son problème, se foutre dans la merde malgré la présence de Liov dans les parages, peut-être que comme ça son père finirait par le virer. Enfin, elle n'avait pas non plus envie de se retrouver dans la merde.

Elle pouvait au moins se débrouiller pour l'écarter de sa vie un petit peu. Elle ne savait pas où il pouvait être, mais elle savait très bien qu'il n'était pas loin, alors elle allait se débrouiller pour filer discrètement, elle connaissait le bâtiment mieux que lui, ça faisait un moment qu'elle travaillait pour la radio de Radcliff alors que lui, il ne venait même pas de cette ville. Elle allait bien trouver un moyen de lui filer entre les doigts, même si pour ça elle devait sortir par la minuscule fenêtre des toilettes et prendre le risque de tomber en plein dans la benne à ordure. Elle avait besoin de passer une soirée tranquille sans se prendre la tête avec Liov alors elle était prête à tout pour se débarrasser de ce fichu garde du corps. Encore assise à son bureau alors qu'elle devrait être partie depuis une dizaine de minutes, elle soupira. Il fallait qu'elle bouge quand même, sinon, il allait finir par venir de lui-même la chercher, sait-on jamais, peut-être qu'elle aurait pu se faire bouffer par sa fougère. C'était pas comme si un transmutant allait se pointer à cette porte pour la tuer et quand bien même ce serait le cas, elle avait les moyens de se défendre. Elle se décida quand même à remballer ses affaires avant d'enfiler son manteau et de pousser légèrement la porte, observant aux alentours si Liov était dans le coin. À première vue, il n'y avait personne. Tant mieux. Elle se précipita vers la porte menant aux escaliers de secours. Habituellement, elle prenait l’ascenseur, comme tout le monde. Mais pas ce soir. Ce soir, elle voulait trouver une feinte pour essayer d'échapper à son garde du corps. Elle se dépêchait de dévaler les marches, si bien qu'elle avait retiré ses escarpins pour descendre le plus rapidement possible en évitant les risques de chute à cause des talons. Elle se fichait bien d'être pieds nus dans cette cage d'escaliers, tout ce qu'elle voulait c'était se barrer de là très vite. Arrivée en bas, elle enfila de nouveau ses chaussures avant de pousser avec force l'épaisse porte menant dehors dans une petite ruelle peu accueillante. Elle vérifia du regard si Liov n'était pas dans le coin. Il aurait fait tâche avec son allure dans cette ruelle pourrie, alors elle l'aurait remarqué rapidement. Y avait pas un chat dans cette ruelle. Pas étonnant, y avait le couvre feu qui avait poussé les gens à se précipiter chez eux. Elle, elle s'en fichait du couvre feu. Elle faisait partie du Gunpowder Squad alors elle pouvait bien rester dehors toute la nuit si elle en avait envie. Vu que les bars et autres clubs étaient fermés, elle s'ennuierait rapidement, mais dans les faits, elle pouvait faire ce qu'elle voulait.

Elle avança rapidement à travers la ruelle, dans le but de partir le plus rapidement possible. Avec prudence, elle s’était avancée jusqu’au parking derrière le bâtiment, surveillant partout autour d’elle pour s’assurer que Liov n’était pas là. Mais il était peut-être parti à l’intérieur pour s’assurer qu’elle ne s’était pas faite attaquée par la photocopieuse. Il  n’avait pas l’air là, c’était parfait. Avec un peu de chance, peut-être qu’il avait réalisé qu’il avait mieux à faire de sa vie que de s’occuper de surveiller la jeune Lecter et que du coup il n’avait pas l’intention de venir la faire chier de nouveau. Si seulement … C’était beau de rêver mais ça n’allait sans doute pas arriver. Elle ouvrit la portière arrière pour balancer ses affaires sur la banquette arrière. Après avoir claqué la portière, elle avait avancé de quelque pas pour se retrouver face à quelqu’un. Elle sursauta avant de porter la main à son cœur battant soudainement trop vite. « Oh, putain ! » Il lui avait fait peur ce con. Elle releva la tête vers l’homme en question, évidemment il fallait que ce soit Liov. Merde. Elle avait été trop lente. Elle aurait dû se jeter dans sa voiture et démarrer en trombe. « Sérieusement, pourquoi t’es là ? Ça te fait chier autant que moi. Laisse moi tranquille, je dirais à mon père que tu fais bien ton boulot et il te paiera même si t’es pas collé à moi à longueur de journée. Tout le monde s'ra content. » Suffisait qu’il ne lui arrive rien pour que son père la croit sur parole et elle franchement, elle s’en fichait bien de mentir à son père. Ce ne serait certainement pas la première fois qu’elle le ferait. C’était aussi ça avoir des enfants : devoir se préparer aux mensonges. Au point où ils en étaient, ça les arrangeait tous les deux, alors, pourquoi se prendre la tête hein ? Ce n’était pas comme si elle allait se faire attaquer en rentrant chez elle et dans le pire des cas, elle se débrouillerait toute seule. Et puis même s’il était là y avait des trucs qu’il ne pouvait pas éviter, elle pouvait très bien se faire faucher par une voiture en traversant la route et peut-être qu’il n’aurait pas le temps de la rattraper pour lui éviter le pire. La vie était faite de risques et elle pouvait les assumer sans avoir personne dans son dos pour essayer de la protéger. C’était inutile qu’il reste avec elle et elle savait très bien que ça le faisait chier, alors autant accepter son offre, ce serait mieux pour eux deux.
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MessageSujet: Re: (liov) ≡ stay up all night.   (liov) ≡ stay up all night. Icon_minitimeSam 19 Déc 2015 - 3:06


the darkest nights produce the brightest stars
YOU WERE SADDER WHEN YOU HAD IT ALL.
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i keep a close watch on this heart of mine, i keep my eyes wide open all the time. i keep the ends out for the tie that binds. i find it very, very easy to be true, i find myself alone when each day is through. yes, i'll admit that i'm a fool for you. you've got a way to keep me on your side. you give me cause for love that i can't hide. for you i know i'd even try to turn the tide w/trisha lecter & liov meyrick.


Alors c’était ça, vendre ses services au fameux Carlisle Lecter ? Faire le baby-sitter ? Somme toute, y’avait une pointe de déception qui subsistait dans l’esprit de Meyrick, et s’épaississait à mesure que les jours s’alignaient pour se ressembler – parfaitement identiques, tristement miroirs les uns des autres. Comment était-ce possible hein ? Très simple, dans une ville minuscule, où tous les bâtiments semblaient clones les uns des autres, où les gens étaient tous aussi cons que le précédent, et où les seules joutes verbales qu’il pouvait disputer se limitaient à des gamines qui lui tapaient sur le système – ouais, ouais, on en faisait vite le tour, finalement. Radcliff… lieu de bien des misères, hein, probablement aucune pire que celle qu’il traversait à l’heure actuelle : une véritable traversée de désert aride, avec en prime un vent sablonneux qui portait le nom de Trisha. Car ouais, la jeune femme n’avait rien de plus agréable que du sable brûlant griffant la peau, ou un givre à -50°C provoquant des gangrènes au bout des membres : il en avait pourtant connu, Liov, des conditions de vie désastreuses, complexes – il avait frôlé la mort un certain nombre de fois, et avait toujours compensé ces petits inconvénients par un milieu de vie agréable : une jolie île tropicale, une ville active et architecturalement parfaite, une capitale européenne habitée par des créatures de rêve. Il y avait toujours eu de quoi compenser les petits moins de la vie ; toujours, jusqu’à ce qu’il doive s’échouer dans un coin de Kentucky par le plus grand des hasards – ou presque. Il n’y avait franchement que les jeunes femmes les plus lambda de l’univers qui décidaient de venir s’échouer ici pour construire leur futur au bras de leur fiancé… ugh, combien de temps encore allait-il devoir attendre ? Sous ses yeux clairs, ses prunelles aussi glaciales que son humeur, le chasseur allait presque finir par rayer définitivement sa montre à force de l’observer, l’observer, et l’observer encore. Pour une fois, il s’voyait bien transmutant, capable de plier le temps à sa volonté, histoire d’accélérer ces longs moments de supplice, ou même carrément faire avancer les années pour faire de Trisha Lecter, une vieille gâteuse à peine capable de claudiquer. Au moins, elle l’emmerderait moins celle-là, sous une telle forme – avec un peu de chance, elle serait même cardiaque ou asthmatique, et n’pourrait plus lui répondre avec sa soi-disant verve de damoiselle rebelle. Quelle belle – étrange, paradoxale, ironique – façon d’avoir de l’intégrité et de la fierté maintenant, après avoir commis toutes les rixes possibles et imaginables, s’être rebellée jusqu’à manquer de peu d’en perdre la vie : bref, le bilan était clair et définitif, il n’y avait certainement personne d’autre que la brune elle-même qui pensait qu’elle pouvait s’occuper d’elle-même, veiller sur elle-même, et prendre ses décisions par elle-même. C’était à peine si son père pouvait la croire apte d’aller se chercher à manger pour le déjeuner du midi sans l’imaginer aller courir les rues de Radcliff, bras-dessus bras-dessous avec un énième groupe de transmutants. Ils étaient partout ici, semblaient totalement omniprésents, pressants et même dangereux : tous les journaux parlaient de Washington, du Président qui s’était fait si lâchement assassiner par un inconnu – et tout ça et tout ça, mais il y avait de quoi faire couler de l’encre, au sujet de Radcliff.

Peu importait le décor de fond ; restait qu’on l’avait toujours payé pour faire mieux que ça : inspecter le moindre fait et geste d’une môme capricieuse et chiante à souhait, ça devenait vite redondant, redondant comme tout le reste, chaque aube à laquelle il se levait, chaque crépuscule sous lequel il se trainait encore dans ces ruelles pourries en ignorant l’arrogance déplacée de la Lecter. Sérieusement, c’était à se demander comment ces gamins étaient éduqués, pour finir avec une si grosse tête et un aplomb à toute épreuve : c’était elle-même qui s’était foutue dans cette situation, avait frôlé la mort, et s’était même fait retourner le cerveau par un horrible mutant. Une belle façon d’embellir l’histoire, d’alléger la culpabilité des épaules de certaines personnes, et surtout de constituer un bon alibi totalement dichotomique : chacune de ses pensées, le mercenaire les gardait pour lui, soigneusement enfermées derrière son visage implacable et ses costards toujours tirés à quatre épingles – il n’était pas là pour argumenter sur l’existence de miss Trisha Lecter, mais bien pour s’assurer à ce qu’elle vive assez longtemps pour connaître son… il-ne-savait-quel anniversaire. Sous la lumière blafarde d’un lampadaire à proximité, l’homme inspecta sa montre pour ce qui lui sembla être la millième fois : au moins offrait-il à la jeune femme la décence de ne pas lui coller au cul même quand elle faisait son boulot – il fallait pourtant croire que chaque bribe de liberté qu’il offrait à la brune, était une occasion pour elle de lui taper sur les nerfs. Ou de lui filer entre les doigts, selon les opinions : l’évidence était là, criante comme l’absence de Lecter à l’horizon. Trisha avait déjà dix bonnes minutes de retard sur leur emploi du temps quel qu’il soit ; si certes, il ne pouvait pas prétendre la connaître au point de savoir si elle était plutôt du genre ponctuelle ou retardataire, il savait très bien quels pourraient être les premiers instincts de la chasseuse. A savoir, ne surtout pas le rejoindre sagement, essayer d’apaiser les tensions, mais bien de raviver les braises de leur rage mutuelle, et ne surtout pas rendre ce job déjà horripilant, un tant soit peu acceptable. Heureusement qu’il y avait toujours ces billets verts par dizaines de paquets, offerts par le patriarche Lecter en l’échange de la survie de sa précieuse benjamine : c’était une façon de voir les choses, probablement, un moyen d’évacuer la rage et laisser courir les petites provocations que la brune multipliait. Encore, encore et encore – des habitudes qui avaient la vie dure, peut-être bien comme le fait d’aller fricoter avec des dégénérés au moindre coin de rue. Car après tout, était-ce vraiment pour la vie de sa chère fille que Lecter avait peur ? Ou pour autre chose ? Ce serait un comble, vraiment, que la gamine tant adorée file deux fois de suite du côté de l’ennemi, tout ça pour les beaux yeux d’un homme aux pouvoirs extraordinaires. Et quand bien même il n’était aucunement un transmutant, Liov avait déjà développé le talent indéniable de savoir lire dans les attitudes de sa cliente – c’est pour cela que, sans l’ombre d’une hésitation, il quitta la devanture de la radio de Radcliff pour s’engager dans une ruelle voisine : celle-là même qui menait sur le parking où était garée la voiture de la jeune femme. Car oui, même si mademoiselle se rebellait, elle ne le ferait pas sans partir dans son petit véhicule sûrement offert par l’argent de son père : quelle ingratitude, les enfants – heureusement qu’il n’en avait pas lui-même ; l’éducation de son côté, se serait sûrement transformé en un constant bras de fer. Comme c’était le cas avec Trisha ; était-ce humain de devoir supporter ça, hein ? Parcourir plus de kilomètres que c’n’était décemment possible, tout ça pour attraper mademoiselle je-me-rebelle droit au milieu de sa tentative d’évasion ? Et si ça n’tenait qu’à lui… hm, difficile à dire. Si ça n’tenait qu’à lui, il jurerait volontiers être physiquement incapable de supporter l’attitude de la chasseuse, préférant largement n’importe quelle autre activité barbante que Radcliff pouvait offrir, plutôt que d’être le larbin d’une fille pareille. Définitivement, l’argent être probablement le seul moyen de s’attirer la loyauté de Liov Meyrick et ce, pour qui que ce soit. Pas de pitié, pas d’exception – c’était bien cela qui avait fait sa réputation au fil des années.

Sous le couvert de la nuit, esquivant les éclairages salvateurs des rues, le chasseur n’eut aucun mal à retrouver la Lecter – qu’elle n’l’insulte pas, franchement, elle aurait dû savoir que son père n’avait pas embauché n’importe quel crétin sans expérience pour la surveiller. Cette imbécile était une véritable opportuniste, saisissant chacune des chances qu’elle avait pour s’esquiver – ou lui taper sur les nerfs. Dommage, elle avait loupé sa chance ce soir, et c’est sûrement la première chose qu’elle réalisa au moment de lâcher un cri de surprise, sa main accrochée à sa poitrine ; oh, lui avait-il fait peur ? Les mains dans les poches, droit comme un « i », il était impossible pour la jeune femme de deviner tout le flot de pensées qui traversa l’esprit de Meyrick – après tout, en pleine pénombre, elle ne pouvait pas voir la tension qui courait à travers les traits de son visage, ni même l’ardeur avec laquelle il la dévisageait. Jusqu’à ce qu’il n’en vienne à lever les yeux au ciel, soupirant face aux piètres arguments de la brune. Toujours les mêmes, toujours les mêmes blablas, toujours cette voix qui lui filait la migraine tant il l’entendait à longueur de journée. « Tu m’excuseras si j’me fie pas à c’que tu peux m’promettre… peut-être un jour si tu peux passer deux heures entières sans essayer de te barrer alors que tu sais pertinemment que ça marche pas. » à force, n’avait-elle pas tout tenté ? Contrairement à ce qu’elle avait pu croire à une époque, peut-être bien qu’elle aurait dû profiter de son attachement pour la cause mutant pour développer son talent à s’esquiver des endroits où elle n’avait pas à être – ça aurait évité beaucoup d’problèmes, à beaucoup de gens. « J’suppose que ça veut dire que désormais, j’vais devoir ajouter dans la clause du contrat que je n’me tiendrai pas à moins de trois mètres de toi. » mieux vaut prévenir que guérir, comme disaient certains – et avec Trisha, c’était toujours le cas ; il avait déjà commis assez faux pas avec elle, franchi des frontières qui menaçaient grandement son intégrité. Ou au moins sa réputation, et son portefeuille. Pour l’reste – meh, ça n’avait pas vraiment d’importance, c’n’était pas comme s’ils étaient capables de s’encadrer quoiqu’il en soit. « Ou tu peux toujours essayer de m’payer plus que ton père – sans utiliser son argent, du coup – pour que j’fasse selon tes idées. Mais quelque chose me dit que c’est pas avec ton job actuel que tu vas y arriver. » y’avait sûrement plus ambitieux que le fait d’être animatrice radio dans ce bled miteux qu’était Radcliff. Un nouveau coup d’œil sur sa montre, comme si c’était devenu un TOC, apparu à cause d’elle, parce qu’il devait toujours savoir quelle heure il était : à deux minutes près, Trisha pouvait être là, sur l’parking en train de jeter ses affaires dans sa voiture comme une fugitive, ou à l’autre bout de la ville, comme si de rien n’était. « Bon, et si on rentrait, hein ? » et un sourire ironique pour ajouter au sarcasme palpable dans sa voix ; encore un talent qu’il avait perfectionné en compagnie de la jeune femme ; elle ne lui laissait pas l’opportunité d’être quoique ce soit d’autre de toute manière – y’avait que comme ça qu’ils s’échangeaient quelque parole que ce soit.
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MessageSujet: Re: (liov) ≡ stay up all night.   (liov) ≡ stay up all night. Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 21:20

forget all about the pressure of days
— Liov Meyrick & Trisha Lecter —
Drink up baby, Look at the stars. I'll kiss you again between the bars Where I'm seeing you there With your hands in the air Waiting to finally be caught Drink up one more time, And I'll make you mine. Keep you apart, deep in my heart Separate from the rest, here I like you the best And keeping the things you forgot. People you've been before That you don't want around anymore That push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.  — between the bars.

Trisha avait tendance à penser qu’elle était bien assez grande pour s’occuper d’elle-même. Mais c’était le genre de choses qui n’étaient pas encore rentré dans l’esprit de tout le reste de la famille. Chez les Lecter, elle restait la plus jeune. Celle qu’on refusait de voir grandir, quand bien même elle avait plus de vingt ans, un job qui lui plaisait, un appartement – certes payé avec l’argent de son père – et une grande capacité à se défendre toute seule. Elle avait commis des erreurs quelques années plus tôt. Mais elle avait eue des circonstances atténuantes. Elle avait été dans une autre ville, en fin d’adolescence, envieuse de croquer la liberté à pleine dents et son père venait de se faire mettre en prison. Ça semblait évident alors à l’époque. Chasser, ce n’était pas une si bonne chose que ça, si ça pouvait nous mettre en prison. Elle avait été tellement envieuse de profiter de la vie qu’elle avait décidé de se foutre complètement des hunters, des mutants et des combats incessants entre ces deux groupes. Elle savait à présent que ça avait été une erreur. On l’avait trahie et cette simple idée suffisait à la foutre dans une rogne folle. Elle savait maintenant. Alors est-ce que ça ne suffisait pas ? La punition, elle l’avait endurée avec un cœur brisé et plus de déception qu’elle se serait cru capable de supporter. C’était suffisant pour ne pas qu’elle commette deux fois la même erreur. Si un transmutant entrait dans son champs de vision, alors, elle le tuerait et fin de l’histoire. Elle n’avait pas besoin qu’on la materne, n’en déplaise à ses parents et à ses frères, elle était bien assez grande pour se débrouiller par elle-même et appendre de ses erreurs. Alors, pourquoi est-ce qu’il fallait lui coller un garde du corps aussi chiant que la mort ? Elle n’en avait pas besoin. Elle ne se sentait pas plus en sécurité, elle se sentait épié à chacun de ses faits et gestes. Elle avait l’impression d’être au beau milieu de l’enfer en ce moment. Elle ne supportait pas cette situation et pourtant, ça avait l’air de convenir à son père et à Felix, ceux-là qui n’avaient de cesse de s’inquiéter pour elle. C’était de la torture de devoir supporter Liov. Ils n’étaient pas du même monde, il était vieux et chiant et elle était jeune et cool. Sans prétentieux, c’était juste qu’elle était particulièrement sûre d’elle. Il n’y avait bien qu’au fond d’un lit qu’elle avait été capable de le supporter. Mais en dehors de ça, c’était un véritable cauchemar.

Elle n’était pas à sa première tentative de fuite. Elle avait essayé tellement de fois, qu’il fallait croire qu’il avait compris exactement quoi faire pour ne pas qu’elle lui file entre les doigts. Elle détestait ça. C’était encore une tentative de fuite ratée. Elle avait tenté sa chance c’était déjà ça. Mais il fallait croire que ce type était un taré, ou juste quelqu’un qui faisait très bien son travail. Tant de réussite pour lui ne l’arrangeait clairement pas elle. Elle voulait qu’il lui foute la paix, mais c’était trop demandé apparemment. Quand bien même elle savait très bien qu’ils seraient tous les deux mieux loin l’un de l’autre. Il allait vraiment falloir qu’elle aille convaincre son père d’annuler ce fichu contrat. Elle finirait bien par trouver les arguments nécessaires pour le faire changer d’avis. Il le fallait avant que sa meule option pour se débarrasser de sa baby-sitter soit de se tirer une balle dans la tête. Elle n’avait vraiment pas envie d’en arriver là. Y avait probablement aucune chance pour qu’elle en arrive là. C’était désespérant comme situation, mais quand même. « Qui ne tente rien n’a rien de toute façon. » Bougonna-t-elle en haussant vaguement les épaules. Tenter c’était déjà un bon début, même si forcément, réussir ça aurait été beaucoup mieux. Elle croisa les bras sur sa poitrine avant de lever les yeux au ciel. « C’est hors de question. Ma salle de bain fais plus de trois mètres carrés et j’aimerais bien pouvoir me détendre dans mon bain sans voir ta tronche. » Elle n’avait pas non plus envie de le voir squatter sa chambre ou son bureau quand elle travaillait, alors nan, qu’il reste loin d’elle. Il pouvait garder un œil sur elle en restant dans les environs, pas la peine d’être collée à elle. De toute façon, y avait pas moyen qu’elle réussisse à lui échapper. Il l’avait lui-même très bien souligné en précisant qu’elle savait d’avance que ses tentatives de fuites se solderaient par un échec. Elle n’avait définitivement pas envie qu’il la gave encore plus que c’était déjà le cas. « J’vois pas pourquoi ce qu’il y a sur mon compte en banque, ce serait pas mon argent. » Parce que la plupart du fric qu’il y avait dessus ça venait des dons de ses parents. Que ce n’était certainement pas avec un salaire d’animatrice radio dans une ville paumée comme Radcliff que son compte était si bien garni. Mais quand même. C’était son argent. M’enfin, ça ne servait à rien de débattre la dessus pendant quinze plombes, il ne la laisserait pas tranquille, quoi qu’elle puisse raconter, alors autant ne pas gaspiller sa salive pour rien.

Rentrer, ça aurait été l’option la plus logique. Ce n’était pas comme si Radcliff avait la réputation d’être une ville particulièrement dynamique à la nuit tombée. C’était plutôt l’inverse. Avec le couvre-feu, c’était mort passé une certaine heure à Radcliff. Mais elle n’avait pas envie de rentrer. Ne serait-ce que pour être en contradiction avec Liov. C’était stupide sans doute, digne d’une gamine capricieuse, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle jeta un regard à sa montre à son poignet avant de réajuster son sac sur son épaule. « Y a encore un peu de temps avant le couvre-feu, j’ai envie d’aller boire un verre. » Après tout, elle n’allait pas s’arrêter de vivre parce qu’elle avait un garde du corps. « Puis y a une rumeur sur un bar clandestin qui garderait ses portes ouvertes après le couvre-feu, faut absolument que je glane des informations là-dessus. La vie ne peut pas s’arrêter à vingt-deux heures trente. » C’était de la torture ce couvre-feu.  Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Aller se coucher à dix heures du soir parce que tout était fermé en ville. Pas question. Trisha détestait cette loi débile. Elle était une bonne vivante, le genre de nana qui acceptait volontiers une soirée entre amie, au bar, au restaurant ou en boite de nuit. Elle était jeune fallait bien en profiter. Elle réajusta son sac sur son épaule avant de commencer à avant de commencer à s’éloigner. Il n’avait même pas intérêt à essayer de la retenir. C’était sa vie et elle faisait bien ce qu’elle en voulait. « T’as qu’à venir, j’te paie un verre. Peut-être que ça te détendra comme ça. T’en as carrément besoin. » Si seulement il pouvait se bourrer la tronche et l’oublier complètement, ce serait formidable. Mais bon, peut-être qu’il était trop professionnel pour accepter d’aller boire un verre. Tant pis pour lui, au pire, elle boirait et il pourrait bouffer les cacahouètes histoire de s’occuper. Elle, elle avait carrément bien besoin d’une bonne cuite, et aussi de glaner quelques informations aux personnes les mieux renseignées, afin de savoir où trouver ce fichu bar ouvert jusqu’à pas d’heure. Y avait pas de meilleur endroit pour trouver ça qu’un bar rempli d’alcooliques, ça devait bien être eux les principaux clients de ce bar qui pour elle représentait le paradis. Y en avait marre des extinctions des feux avant vingt-trois heures. Si ça continuait comme ça, faudrait aller à Louisville pour s’éclater. Sauf que là encore, c’était impossible à cause de la quarantaine. Vraiment, Radcliff, c’était devenu une ville exclusivement réservée aux vieux. Sans doute que Liov devait s’y sentir à sa place.


Dernière édition par Trisha Lecter le Mar 23 Fév 2016 - 18:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (liov) ≡ stay up all night.   (liov) ≡ stay up all night. Icon_minitimeMar 2 Fév 2016 - 18:43


the darkest nights produce the brightest stars
YOU WERE SADDER WHEN YOU HAD IT ALL.
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i keep a close watch on this heart of mine, i keep my eyes wide open all the time. i keep the ends out for the tie that binds. i find it very, very easy to be true, i find myself alone when each day is through. yes, i'll admit that i'm a fool for you. you've got a way to keep me on your side. you give me cause for love that i can't hide. for you i know i'd even try to turn the tide w/trisha lecter & liov meyrick.


Elle était chiante, cette Trisha Lecter. Comme si ça n’suffisait pas pour le saouler, le fait de jouer les imbéciles qui se baladaient dans le dos d’une gamine capricieuse – et à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, la volonté du Meyrick commençait à flancher. Il n’suffisait que de ça, pas besoin de sortir de son boulot en se glissant par la fenêtre et en prenant soin d’enlever ses précieuses chaussures, ou quelque connerie de ce genre – au moins pouvait-elle se montrer un minimum originale, pleine de bonnes idées de ce genre, prompte à mettre sa vie en danger alors qu’elle avait probablement une bonne grosse poignée de dégénérés qui voulaient sa mort. Alors ouais, peut-être bien que Liov n’serait pas ce héros exemplaire qui les prendrait tous à bout de bras en sauvant la vie de la petite princesse chieuse : mais à deux, fallait au moins admettre que ce serait plus facile que si elle faisait tout en solo. Mais évidemment, que pour une emmerdeuse de première comme la jeune femme, il y avait toujours matière à se plaindre ou à geindre : ‘papa je suis une grande-fille je peux me débrouiller toute seule, oh j’ai vu cette nouvelle voiture super cool, tu me l’achètes pour mon anniversaire ?’ – le russe n’avait définitivement pas une meilleure vision de son interlocutrice que c’qu’elle laissait paraître à son égard. Alors ouais, blabla et bla, ils n’se supportaient pas, se tapaient sur le système de l’un et de l’autre, et se délaisseraient volontiers si toute cette histoire ne tenait qu’à eux – qu’elle prouve donc au monde, la petite Lecter, qu’elle pouvait prendre soin d’elle-même par ses propres moyens. Le fait était, pourtant, qu’ils étaient liés par un contrat qui dépassait tout autant les jérémiades de la brune que les volontés du chasseur – à choisir, il aurait bien voulu être chargé de la protection de la sourde-muette du coin, une de celles qui l’emmerderaient pas pour une raison ou une autre, rien qu’en ouvrant la bouche pour dire quelque chose. Et dire qu’il avait toujours été et était encore aujourd’hui, un fervent amoureux de la liberté d’expression, de l’égalité homme-femme… fallait croire que la chère fille de ce cher Carlisle Lecter lui faisait changer sa vision du monde de manière on n’peut plus drastique. Et quoi maintenant, hein ? Elle avait fait son petit numéro, mais ça n’semblait pas l’avoir découragée, loin de là – combien d’fois allaient-ils devoir répéter ce manège ? Peut-être bien que Liov devrait en toucher deux mots au patriarche de la famille, afin qu’il rajoute un zéro sur le chèque à chaque rixe de sa précieuse petite fille. Bon dieu, c’qu’il finirait riche – sur quarante-cinq générations il pourrait bénir les enfants qu’il n’avait pas, et la descendance qu’il n’aurait jamais. Les bras croisés, l’esprit totalement hermétique à toutes les répliques qu’elle pouvait bien lui balancer en pleine tronche, Liov avait commencé son séjour à Radcliff, au service des Lecter, l’amusement au bord des lèvres et le rire raclant sa gorge à chaque petit argument que la chasseuse avait pu lui fournir. Elle avait pourtant tout essayé, non ? Les crises de colère, la provocation, la fuite par derrière, le chantage – qu’est-c’que ce serait la prochaine fois ? Un jour, il n’s’étonnerait pas de la voir essayer de fuir par la cuvette des toilettes ou en train de creuser un passage à la petite cuillère dans le sol d’une salle quelconque où il aurait eu le malheur de la laisser entrer seule. Si seulement elle pouvait faire un effort, peut-être bien qu’il pourrait en faire lui aussi, pour plus longtemps que trente périlleuses et insoutenables secondes… et dire qu’elle était bien moins chiante dans un lit.

Qui ne tente rien n’a rien – l’argument lui fit hausser les sourcils, comme ça dans la pénombre alors qu’il parcourait de ces longueurs de patience qu’il ne s’était jamais cru avoir. Et pourtant, tous ceux qui connaissaient de près ou de loin le Meyrick pouvait le jurer – y’avait pas plus glacé, plus froid et distancier comme homme que lui-même, le type qui n’laissait jamais la moindre de ses émotions transparaître dans ses actes. Il n’aimait pas, n’détestait pas. N’s’amusait pas vraiment, mais ne haïssait pas avec toutes ses tripes. Il n’perdait jamais le contrôle ; c’était c’genre de personne qu’il avait décidé de devenir, si prompt à ravaler chacune des traitrises de la vie qui auraient pu glisser sur son faciès. Somme toute, si ce n’est par son regard, dans lequel brillaient tantôt des éclats amusés ou glacés, il aurait été encore plus difficile de cerner un type comme l’écossais débarqué tout droit de l’Europe lointaine. Quarante-quatre ans de vie, d’expériences désastreuses, de haut et de bas – ouais, ça laissait tout son lot de traces, et il était on n’peut plus évident qu’en réponse à ça, y’avait Trisha Lecter, du haut de ses douze ans et demi – ou il ne savait quel âge, au fond – qui faisait des crises existentielles à chaque tournant de rue. « Qui n’tente rien n’a rien, c’est c’que tu t’es dit quand t’as rejoint un groupe de mutants extrémistes qui veulent tous te tuer maintenant ? » oui, il avait cette façon de délivrer des vérités vivaces et blessantes, avec le ton le plus monocorde et désintéressé qui soit – il n’la jugeait pas, et n’l’avait jamais jugée comme le ferait le reste de sa famille. Parce que dans les profondeurs de ses fibres, ses chairs les plus secrètes et fondamentales, Liov n’était pas un hunter convaincu : mais bon, s’il fallait commencer à jouer sur les cordes sensibles histoire de la calmer, il pouvait très bien le faire – quelques mots suffisaient. Qu’elle n’oublie pas, après tout, que s’il faisait aujourd’hui le baby-sitter collé à ses jolis escarpins de sirène, c’était parce qu’il l’avait sortie d’une bien mauvaise situation, dans laquelle elle avait manqué de laisser sa peau. Fallait juste se souvenir, qu’être direct et tranchant, c’était une condition sine qua non à sa personnalité à lui, et non pas au contrat si précieux qu’il avait signé avec le père Lecter. Et qu’elle le croit ou non, qu’elle s’en préoccupe d’une quelconque manière – c’n’était pas juste pour son joli minois qu’il avait décidé de s’acoquiner d’une des familles les plus influentes de la ville. Pour bien des choses, il avait besoin de cette alliance avec Carlisle et les siens – une information qu’il avait bien entendu gardé sous silence, parce que c’était c’qu’il avait appris à faire depuis aussi loin qu’il s’en souvienne. En Europe, en Amérique du Sud, il en avait vu des paysages, revêtu des apparences et porté des masques divers et variés – mais ici, Radcliff, l’histoire était plus personnelle qu’il n’voulait y croire – et ce n’serait pas une gamine chiante comme Trisha Lecter qui le détournerait de ça, ou mettrait quoique ce soit en péril rien que pour se balader dans la rue sans avoir l’sentiment de porter une ombre sur son dos. Fallait y réfléchir avant, comme disait l’autre. « Tu pourrais faire un geste pour la planète et prendre des douches alors, y paraît que c’est écolo. » oui, les petites piques et les rixes acides venaient avec une aisance déconcertante entre eux deux – combien d’temps allaient-ils devoir faire ça ? La dernière fois, fallait dire que ça s’était plutôt bien terminé – elle avait au moins arrêté de piailler pendant une bonne poignée d’heures. « Eh bah, tu peux toujours essayer, hein, qui n’tente rien à rien. Et pourquoi tu m’payerais pas en heure de silence ? » rentrer, ç’aurait définitivement été une bonne option – elle aurait fait un d’ces trucs totalement inintéressants et barbants que tout le monde fait, et il aurait pu attendre la journée suivante avec une indéniable impatience : franchement, combien d’temps allait-il devoir rester dans cette situation-là ?

Mais Trisha avait d’autres plans en tête, il les apprit bien vite, ne manquant pas de rouler des yeux alors qu’elle parlait de bar clandestin – probablement rempli de dégénérés, si tel était le cas – et d’investiguer quelque chose. Investiguer quoi, dans cette tenue, avec sa discrétion loin d’être innée, et son sale caractère de merde ? Il aurait pu l’interroger d’cette façon-là, bien vivement histoire qu’elle n’ait pas trop de faux espoirs et d’ambitions ; mais au moment où il ouvrit la bouche, l’idée inverse se fit plus tentante que celle-ci. Après tout, elle passait son temps à critiquer, à se plaindre et à faire preuve de toute la mauvaise foi du monde en disant qu’elle pouvait s’défendre toute seule : qu’elle le prouve donc. « Trop aimable, de m’inviter. » ne put-il s’empêcher de répondre dans un sarcasme évident, un vague rictus amusé au coin des lippes : il n’attendait pas la suite des événements avec impatience pour l’simple plaisir de profiter d’un bon p’tit verre en compagnie de la personne la plus chiante de toute cette ville – après Lancaster, sans doute. Il aurait pu refuser, et elle n’aurait eu d’autre choix que de le suivre pour rentrer, ou tenter encore une de ses évasions stupides et évidentes. « J’crois qu’avec quelqu’un comme toi, faudra plus d’un verre pour détendre qui que ce soit. » qu’il ajouta dans le foulée, les mains toujours dans les poches alors qu’il s’approchait de la brune, un sourire enjôleur tout autant qu’hypocrite fracturant son visage. « Et il est où, ce fameux bar, au juste ? » et de combien d’heures venait d’se rallonger cette soirée ? Là, ses yeux d’un bleu glacé fichés dans ceux de son interlocutrice, il n’en eut cure – enfin, il s’écarta pour rejoindre les abords de la voiture qu’elle avait presque atteint. Dommage, quelques secondes de plus, quelques pas de plus et quelques efforts en plus et elle aurait effectivement pu, lui glisser entre les doigts : quoique. Tout c’qu’il avait fait, c’était savamment calculer tout ce qu’il savait de la Lecter, et l’admirer dans la pénombre entrecoupée des lumières jaunâtres du parking, en train de s’activer à fuir le plus vite possible. Quelle perte de temps, quelle dépense d’efforts inutile – il espérait au moins qu’avec quelques verres dans le nez, elle était bien moins prévisible que ça.
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MessageSujet: Re: (liov) ≡ stay up all night.   (liov) ≡ stay up all night. Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 14:50

forget all about the pressure of days
— Liov Meyrick & Trisha Lecter —
Drink up baby, Look at the stars. I'll kiss you again between the bars Where I'm seeing you there With your hands in the air Waiting to finally be caught Drink up one more time, And I'll make you mine. Keep you apart, deep in my heart Separate from the rest, here I like you the best And keeping the things you forgot. People you've been before That you don't want around anymore That push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.  — between the bars.

Il y avait eu une époque pendant laquelle Trisha aurait tout fait pour échapper à sa famille et à tout ce qu’elle représentait. Laisser Radcliff derrière elle, la chasse aussi et simplement se contenter de vivre comme elle l’entendait. Ce qu’elle avait voulu, ça avait été la liberté de choisir comment faite sa vie. Loin des obligations familiales, celles-là même qui avaient été emportées le jour ou Carlisle Lecter avait été envoyé en prison. Ce jour-là, sans doute que tout avait changé dans l’esprit de la jeune femme et saisir la liberté avait été tellement plus simple avec son père en prison. Alors elle avait vécu comme elle l’entendait, elle avait tenté de se faire un avis par elle-même sur le monde et les choses qui le constituaient. Puis elle était tombée amoureuse. Jeune, naïve, elle avait commis une erreur qu’elle regretterait jusqu’à la fin de sa vie. Tomber amoureuse d’un homme qui ne le méritait pas. Pourtant, même si elle n’avait aucune volonté de l’admettre, elle le savait tout au fond d’elle. L’amour avait été un sentiment qui avait fait battre son cœur plus que n’importe quel autre au monde. Ça avait été ça la liberté, pouvoir aimer qui elle voulait sans qu’on ne la juge, être heureuse, ne pas vivre dans la haine des transmutants, ni dans la crainte d’un jour finir dans une cellule aux côtés de son père ou bien d’être tuée. Plus que jamais à cette époque, elle avait eu des rêves et une volonté de voir le futur se réaliser. Il l’avait trahie et la vérité éclatant, elle ne pouvait que le détester. Elle l’avait tué et elle ne le regrettait pas une seule seconde. Ce qu’elle regrettait, c’était l’euphorie de l’amour, la légèreté que ça avait pu représenter et cette liberté à laquelle elle n’avait plus le droit. Maintenant elle avait Liov qui lui collait aux baskets pour la protéger et le reste de la famille qui semblait retrouver la petite Trisha, tellement fragile qu’il fallait à tout prix la protéger. Et elle n’avait plus que la haine et la rage pour la guider. Ce qu’elle avait eu à cette époque, sans doute que ça n’avait été qu’une belle manipulation, une erreur bien naïve de sa part, mais ça avait été moins lourd à porter que ce qu’elle avait maintenant. Elle avait été capable d’aimer, alors que maintenant, elle était juste capable de tout maudire et le monde n’en devenait que plus sombre, plus cruel, plus insupportable.

La présence de Liov dans sa vie, ça n’arrangeait rien. C’était la liberté qu’elle avait toujours voulu et il était comme une prison se refermant tout autour d’elle, en plus d’être la preuve de toutes les erreurs qu’elle avait pu commettre. Sa présence, c’était comme un poignard qu’on avait de cesse d’enfoncer dans une plaie béante. De la torture dont elle se serait bien passée. Elle était assez grande pour se débrouiller toute seule, sans avoir besoin de ce type qui était aussi aimable qu’une porte de prison. Elle était assez grande pour qu’on en la juge pas seulement sur ses erreurs. Et c’était ce que son père faisait sans doute, en lui collant un garde du corps, comme on s’assurer qu’elle ne recommencerait pas à n’en faire qu’à sa tête. Qu’il n’ait aucune crainte, elle était de retour sur la bonne voie, celle dans laquelle tout ce qui prévalait, c’était une haine sans pareille. Elle n’avait pas besoin de Liov, certainement pas pour qu’il vienne lui rappeler ses erreurs. « Va te faire foutre. J’suppose que Monsieur Meyrick, il vaut tellement mieux que tout le monde qu’il n’a jamais commis la moindre erreur, lui. » Il était parfait lui à première vue, le garde du corps idéal, celui qui ne la perdait jamais de vue et qui lui avait sauvé la vie. Puisqu’elle en avait tellement besoin, elle qu’on lui sauve la vie. Si fragile, tellement apte à commettre des conneries qui pouvait lui couter cher. Mais Liov, il n’était pas comme ça. Il était mieux qu’elle, bien évidemment. Elle soupira, luttant difficilement contre l’envie de lui coller sa main en pleine joue. De toute façon, il l’arrêterait, parce qu’il était plus fort, plus rapide, plus malin. Parfait quoi. « Bha en tout cas ça changerait rien au fait qu’ma salle de bain fait plus de trois mètres et dans le bain où dans la douche, j’ai pas envie de voir ta sale gueule quand j’me lave. » Elle n’avait jamais envie de voir sa tronche de toute façon. S’il pouvait partir très loin et ne jamais revenir, franchement, ça l’arrangerait au plus haut point. Elle en avait marre de ce type. S’il ne voulait pas l’entendre, il pouvait très bien lui foutre la paix, mais non, parce qu’il attendait le chèque du patriarche Lecter avec avidité, alors pas question de faillir à sa mission. Puis comme il était parfait hein, autant bien faire son boulot hein, et lui coller au derrière, comme on le lui avait demandé.

Il aurait sans doute voulu qu’elle rentre chez elle, qu’elle se foute au lit et qu’il ait pas paix, mais elle n’en avait pas l’intention, elle était jeune, trop jeune pour aller se coucher en même temps que les poules. C’était lui le vieux crouton de l’histoire, celui qui avait l’air de ne pas savoir ce que ça voulait dire de s’amuser et de profiter de la vie. En même temps à son âge, y avait plus grand-chose dont on pouvait profiter, il fallait déjà commencer à prévoir le cercueil et rédiger un testament. Il avait quel âge d’abord ? C’était le cadet de ses soucis. C’était un vieux chieur, c’était bien la seule chose qu’elle voulait retenir. « Ouais, j’sais, je suis trop gentille. » et son sarcasme allait de pair avec celui de son interlocuteur. Elle n’avait pas forcément envie de passer la soirée dans un bar avec lui, ce serait presque comme aller à un rencart avec un mec, avec son père – ou Felix – en train de tout observer par-dessus son épaule. Mais bon, elle n’avait pas envie de rentrer et comme il était bien décidé à la gaver jusqu’au bout, alors tant pis. Peut-être qu’une fois qu’elle aurait avalé quelques verres – ou quelques bouteilles – il serait beaucoup moins chiant. « Tu parles, y en a des moins chiants qu’toi que j’arrive à détendre sans le moindre verre. » Et sans doute qu’il savait très bien de quoi elle parlait, après tout la seule fois où ils avaient réussi à s’entendre, ça avait été dans un lit. Mais en dehors de ce moment, y avait probablement rien à faire pour eux deux. Elle était la fille la plus chiante du monde à ses yeux et il était le type le plus chiant du monde aux siens. « T’écoute vraiment pas c’qu’on te dit, ou alors t’es tellement vieux qu’il va falloir songer à te faire tester l’audition. » Elle n’en savait rien où était ce fameux bar. C’était justement ce qu’elle cherchait à savoir. Pour l’instant, ils allaient juste dans n’importe quel bar de cette ville encore ouvert jusqu’au couvre-feu. « J’sais pas où il est le fameux bar. C’est ce que je cherche. » Et y avait pas mal de type qui lui dirait tout et n’importe quoi si elle se contentait de battre gentiment des cils, alors ça ne devrait pas être bien compliqué de le trouver et quand ce serait fait, elle irait probablement dans ce bar, y passer le reste de la soirée, ou la nuit entière qu’importait. Tout ce qui pourrait emmerder Liov sans doute.
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