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 Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)

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MessageSujet: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeLun 26 Oct 2015 - 9:59


sometimes the heart just beats itself apart
THE HORROR – THE HORROR WAS FOR LOVE. THE THINGS WE DO FOR LOVE LIKE THIS ARE UGLY, MAD, FULL OF SWEAT AND REGRET. THIS LOVE BURNS YOU, MAIMS YOU, TWISTS YOU INSIDE OUT. IT IS A MONSTROUS LOVE, AND IT MAKES MONSTERS OF US ALL.

Dans sa main gauche, un verre de vin rouge dans lequel elle avait à peine trempé les lèvres. Dans la droite, son téléphone portable, les rares contacts du répertoire défilant sous ses yeux fatigués. Elle s'arrête à son nom, et un sifflement agacé s'échappe de ses lèvres pincées avant qu'elle ne verrouille le téléphone et le repose sur la table avec brusquerie. Les paupières closes, elle se massa longuement l'arrête du nez avant de soupirer, tout autant dépitée qu'exaspérée. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, son regard se porta sur le verre qu'elle tenait fermement entre ses doigts, et une grimace de dégoût déforma ses traits. Aussi lentement que si le poids du monde reposait sur ses simples épaules, Gabriela se leva et se dirigea vers l'évier, où elle vida le contenu de son verre en secouant doucement la tête. Boire seule ne lui ressemblait guère, et surtout pas à une heure si matinale. La raison qui l'avait poussée à ouvrir une bouteille de vin médiocre avant même d'avoir avalé quoi que ce soit avait un nom ; un nom qu'elle avait appris à abhorrer tout autant qu'elle l'affectionnait, un paradoxe complexe qui tenait en une paire de syllabes, prononcées tantôt avec adoration, tantôt avec mépris. Le cœur au bord des lèvres et les doigts d'un spectre serrés autour de sa gorge, la jeune femme ouvrit les rideaux du salon, sans pour autant qu'aucune lumière n'éclaire la pièce. Elle resta un instant figée à observer la pluie diluvienne noyer les rues encore désertes de Radcliff, avant de frissonner et de se détourner. Machinalement, elle remplit la bouilloire d'eau, alluma le gaz, jeta deux cuillères de thé dans la théière, patienta. Chaque geste était instinctif, elle agissait à l'instar d'une machine en mode de pilote automatique, sa conscience oubliée dans un coin de son esprit encore peuplé des cauchemars de la nuit passée. Ce fut le sifflement aigu et impatient de la bouilloire qui la ramena à la réalité, elle en vida le contenu dans la théière, qu'elle abandonna ensuite sur un coin du comptoir. Elle n'avait rien mangé depuis le déjeuner de la veille et pourtant, elle se sentait bien incapable d'avaler quoi que ce soit. Elle avait l'impression d'être aussi lourde que si elle avait avalé un sac de pierres ; une fois ne serait pas coutume, elle entamerait la journée sans rien dans le ventre. Si cela continuait ainsi, elle ne ressemblerait bientôt plus qu'à un un vulgaire sac d'os, elle en avait conscience. Elle le savait, mais son attitude ne changeait pas.

Un nouveau soupir lui échappa, elle passa une main dans ses cheveux emmêlés et disparut dans la salle de bain, ses vêtements échouèrent dans un coin de la pièce et elle se glissa sous le jet d'eau glacé, qui fit trembloter ses membres jusqu'à ce qu'elle ne se décide à élever la température. Peu à peu, ses muscles se détendirent et pendant une paire de minutes bénies, elle fut parfaitement détendue... Jusqu'à ce qu'un brusque sanglot ne la secoue, et elle plaqua aussitôt ses paumes contre ses lèvres pour l'étouffer. Non. Il n'était pas question de s'effondrer, pas maintenant, pas comme ça. Gabriela ne s'en donnait pas le droit, il était impératif qu'elle reste forte, qu'elle garde la tête sur les épaules. Elle était près, si près du but... Du moins, elle s'en persuadait, car elle savait qu'elle ne supporterait pas un nouvel échec, elle serait incapable d'endurer la perte de son fils une énième fois. Radcliff devait être sa destination finale – d'une façon ou d'une autre. Elle se mordit la lèvre, et l'eau chaude fit de nouveau place à l'eau froide, jusqu'à ce que la jeune femme ait repris le contrôle de ses émotions. À ravaler ainsi sa peine jour après jour, elle finirait par s'étrangler avec. Enveloppée dans une serviette, elle fit face au miroir de la salle de bain, dont elle essuya la buée avec la paume de la main, et se trouva une fois de plus à étudier le reflet qui lui faisait face. Le coin de ses lèvres tressautèrent un instant avant qu'elle ne morde dans les chairs. Il y avait des jours où elle n'y arrivait tout simplement pas. Des jours où croiser son image était une véritable torture, où elle avait envie de s'écorcher vive, animée par le vain espoir que sous la peau qu'elle portait et qui n'était pas la sienne se dissimulait la véritable Gabriela, celle qu'elle retrouvait avec satisfaction après chacune de ses transformations. Un deuil supplémentaire à faire, un traumatisme de plus à ajouter à sa triste collection. Tout ça par sa faute.

Un pulsion lui fait brusquement serrer le poing et lever le bras, et avant qu'elle n'ait eu le temps de la refréner, ses phalanges rencontrèrent le miroir qui éclata sous l'impact, la glace se fissura et c'est à des dizaines de reflets qu'elle dut faire face, avant qu'une douleur électrisante ne remonte tout le long de son bras et jusqu'à la naissance de son épaule. Consternée, Gabriela déplia ses doigts et observa les éclats de verre fichés dans sa peau, ainsi que l'hémoglobine qui ruisselait des plaies et tâchait le marbre immaculé du lavabo d'écarlate. Ce n'était pas la première fois. Ce ne serait pas la dernière. D'un geste qui trahissait la triste habitude, elle ouvrit la porte du placard dissimulé derrière le miroir, attrapa une pince chirurgicale, s'assit sur le rebord de la baignoire et retira méticuleusement les brisures de verre avant de rincer, désinfecter et panser sa main blessée. Le tout dans la plus totale indifférence, que ce soit de la violence de son geste ou de la douleur qui lui avait fait monter les larmes aux yeux la première fois. Il n'y eut que la tiédeur agaçante de son thé pour lui arracher une quelconque expression ; un pauvre haussement de sourcil réprobateur.

La lumière blanche d'un éclair illumina l'appartement avant que l'orage ne gronde furieusement. Gabriela égara un regard en direction de son téléphone, mordilla sa lèvre, et décida sur l'instant qu'elle en avait assez, qu'il était temps d'agir et qu'elle avait tout intérêt à affronter le problème plutôt que de risquer de lui rentrer dedans au détour d'une ruelle. Pour ne pas changer de l'ordinaire, ce serait la rage qui alimenterait son courage, faute d'un meilleur carburant. Avec l'assurance d'une femme qui savait ce qu'elle faisait, elle enfila un chemisier en soie bleue, une paire de jeans noirs et avant d'enfiler sa paire d'escarpins exagérément hauts et son manteau, elle prit soin de dissimuler son teint terne et ses traits tirés sous un maquillage léger mais sophistiqué, dont la signature était le bordeaux soutenu de son rouge à lèvres. Elle fourra à la hâte le portable dans son sac, duquel elle sortit ses clés de voiture avant de claquer la porte de l'appartement derrière elle. Gabriela donnait toujours l'impression d'être prête à affronter une armée, comme une amazone des temps modernes sur le chemin de laquelle il valait mieux ne pas se dresser. Au volant de la voiture de location qu'elle payait à la semaine – elle ignorait combien de temps elle resterait à Radcliff, pourquoi s'embarrasser d'un véhicule lui appartenant ? – elle conduisit jusqu'au centre-ville,  les doigts crispés sur le cuir du volant. Une paire de fois, elle eut envie de renoncer, de fuir la confrontation, les cris, les coups et les meurtrissures qui l'accompagneraient sans l'ombre d'un doute. Toutefois, elle n'eut d'autre choix que celui de se rendre à l'évidence, celle qui lui affirmait que la rencontre aura lieu tôt ou tard. Et puisque Gabriela aimait exercer une emprise totale sur le simulacre de vie qu'elle menait, elle serra les dents et plutôt que de faire demi-tour, et gara la voiture non loin de l'entrée du bâtiment.

Les paupières closes, elle prit une profonde inspiration, puis une seconde, et musela son cœur malmené et agonisant. Puis elle se remémora la douleur de la trahison, l'effroi qui l'avait saisie quand son don l'avait quittée, la solitude de la fuite et la déception de tout avoir à recommencer. Puiser dans le passé pour affronter le présent, c'était ce que Gabriela savait faire du mieux. Elle était rancunière, parce qu'être abattue et enragée en même temps était la seule façon qu'elle avait trouvée de parvenir à mettre un pied devant l'autre. La tête haute, elle quitta son véhicule et pénétra dans le hall de l'immeuble, adressant un regard assuré et un sourire charmeur au concierge, qui n'avait pas fini de se lever que déjà il retrouvait le dossier de son siège. Les escarpins claquaient dans le corridor comme une funeste mélodie, interrompue lorsque Gabriela s'arrêta devant la porte d'un appartement. Les lèvres légèrement pincées, elle leva le poing, prête à frapper... Se figea. Le destin avait décidément une drôle de façon de la traiter. On disait que le hasard faisait bien les choses... Elle était persuadée du contraire. Elle n'en avait pas cru ses yeux lorsqu'elle l'avait aperçu de l'autre côté d'une trottoir, son cœur avait loupé quelques battements, un voile écarlate avait recouvert sa vision, tout doute avait été pulvérisé à peine né. C'était lui. Sa silhouette, elle la connaissait trop bien pour la confondre avec celle d'un autre. Tétanisée, elle avait pris la fuite ce jour là. Et là voilà qu'elle revenait, armes en mains, prête à l'affronter. Elle l'avait vu, elle l'avait cherché, elle l'avait trouvé.

Trois brefs coups furent frappés, et Gabriela se raidit imperceptiblement lorsqu'elle entendit que l'on s'agitait derrière la porte. Quand cette dernière fut ouverte, elle recula d'un pas, aussi sûrement que si elle avait été frappée en plein visage – ce qu'elle aurait préféré – et pendant une poignée de secondes, elle eut l'air vulnérable. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose et la referma aussitôt qu'elle réalisa... qu'il ne la reconnaissait pas. Joren ne la reconnaissait pas. Évidemment que non ! Comment aurait-il pu... ? La dernière fois qu'elle l'avait vu, elle portait un autre visage, son visage. Et il l'en avait privée, lui et sa fichue envie de la secourir, comme si elle n'avait été qu'une pitoyable demoiselle en détresse. Pour la seconde fois de la journée, elle serra le poing, à la différence notable que cette fois-ci, le geste n'avait rien d'inconscient. Le poing en question s'écrasa dans le coin de la mâchoire du Danois, et quand bien même se furent ses propres phalanges déjà malmenées qui craquèrent, la satisfaction qu'elle tira du coup suffisait à en valoir la peine. « Eh bien, mi amor, tu ne me reconnais pas ? » Elle sifflait à l'instar d'une vipère dérangée et sur le point de mordre. Il lui faudrait peut-être une minute, mais cela ne la dérangeait pas, elle avait tout son temps. Si les traits de son visage étaient éternellement altérés, sa voix était restée la même, et elle doutait fort que Joren l'ait oubliée. « Ça fait mal, hm ? Tu t'en remettras. Cela n'a sans doute rien de similaire, que ce soit de près ou ou de loin, aux effets secondaires d'un cocktail de toxines que l'on t'aurait injecté sans ton consentement. » Et la voilà qui lui crachait son venin au visage avant même de lui avoir donné la chance de s'exprimer.

Attaquer la première, c'était sa stratégie de défense, et l'ironie de la chose était indéniable. Partir du mauvais pied, c'était assurer ses arrières, c'était empêcher son imbécile de palpitant de s'affoler tandis que les souvenirs de ces quelques semaines au Danemark lui revenaient en plein visage. C'était encore trop frais, les plaies étaient encore à vif et le simple fait de croiser le regard du Danois lui avait fait l'effet d'un coup de poignard en pleine poitrine. Elle se souvenait trop bien de ce qu'ils avaient vécu, regrettait amèrement ce qu'ils auraient pu être... Elle n'avait rien oublié de leurs étreintes enfiévrées, de la main qu'il lui avait tendue alors que le désespoir la saisissant, des promesses échangées... Non, Gabriela n'avait rien oublié, elle s'était mise à nue, avait offert à Joren ce qu'elle avait refusé à des dizaines d'autres, sa confiance en plus de son cœur, le tout présenté sur un plateau d'argent. Il avait tout gâché, et elle le haïssait... Non, elle voulait le haïr, elle avait tenté un millier de fois de se persuader qu'il n'était qu'un monstre comme les autres, sans jamais totalement y parvenir. Elle voulait le haïr, mais parce qu'il avait réveillé en elle son côté humain et vulnérable, elle en était incapable. En conséquence, le mépris qu'elle ressentait, c'était envers sa propre personne. Car si Gabriela était partie en croisade contre le reste du monde, elle n'en demeurait pas moins la souveraine incontestée de l'auto-flagellation.


Dernière édition par Gabriela Rivera le Ven 30 Oct 2015 - 7:59, édité 4 fois
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Joren Holgersen
Joren Holgersen

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SUR TH DEPUIS : 31/07/2015
MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeMer 28 Oct 2015 - 0:54

everything that matters breaks in two.
— gabriela rivera & joren holgersen —
Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Une bière à la main, Joren se laissa lourdement tomber sur le canapé. La journée avait été longue, il était revenu à Radcliff pour Maiken et Sigrid, mais il ne pouvait pas s’occuper que de ça. Il avait un boulot, ici ou au Danemark, c’était le même et ici, le laboratoire Holgersen, pour lequel il travaillait et dont il possédait une part des actions, avait été victime d’une explosion ayant ravagé toute une aile. C’était mauvais pour l’image tout ça et il fallait qu’il fasse en sorte d’améliorer tout ça, alors que dans le fond, ça ne l’intéressait pas vraiment le sort d’un laboratoire implanté au fin fond du Kentucky. C’était loin d’être celui qui leur rapportait le plus. Il se demandait pourquoi ses parents avaient choisi de le foutre dans le trou du cul du monde leur laboratoire, de son point de vu à lui, c’était un choix assez stratégique, mais il fallait faire avec. Pas question de fermer un des laboratoires simplement parce que des cinglés avaient décidé d’en faire exploser une partie. Il n’était pas là depuis bien longtemps, mais il avait déjà eu l’occasion de remarquer qu’à Radcliff, les explosions, c’était monnaie courante. D’abord la mairie, puis une partie du laboratoire et apparemment une bonne partie de la fête foraine. C’était n’importe quoi cette ville. Raison de plus, d’après lui, de vacciner Sigrid avant qu’il ne soit trop tard. Elle était en danger dans cette ville, comme n’importe qui. Mais en plus, elle était une transmutante. Il avait chassé, il avait rencontré des hommes qui n’hésiteraient pas à tirer une balle entre les deux yeux d’une gamine comme Sigrid. Il y avait des chasseurs qui s’en fichaient bien qu’il s’agisse d’une enfant, ils ne verraient que le monstre en elle. Ça avait été le cas de Joren au début, c’était ce qui avait causé son divorce et son exil dans son pays d’origine. Mais l’apparition du vaccin sur le marché, ça changeait tout. Maintenant, il pouvait retrouver Sigrid, il pouvait la guérir, mieux que ça, il pouvait la sauver. Il pouvait faire en sorte qu’aucun type armé jusqu’aux dents ne vienne l’éliminer. Il suffisait de la vacciner. Ça semblait simple dit comme ça. Mais Maiken allait tout compliquer. Il connaissait très bien son ex-femme. Trop bien sans doute. Elle n’allait pas le laisser faire, elle ne voyait tellement pas le problème qu’elle serait bien incapable de comprendre pourquoi il voulait la vacciner. C’était logique pourtant. Elle était malade, il fallait la soigner. C’était comme n’importe quel autre vaccin, histoire de la protéger. Elle devait bien la vacciner contre les oreillons, la polio ou d’autres conneries du genre, alors pourquoi pas contre ça ? Il ne comprenait pas. Il ne voyait pas pourquoi il y avait tant de personnes qui étaient réticentes concernant ce vaccin. Au même titre que les autres, il pouvait sauver des vies. Il s’en fichait, avec ou sans l’accord de Maiken, il trouverait un moyen de vacciner sa fille. Il était son père et fallait bien qu’il ait encore des droits en tant que telle. Il pouvait jouer le jeu de façon civilisée et amicale, mais si ça ne suffisait pas, il n’aurait pas peur de lui coller un procès au cul, parce que techniquement, quand il avait signé le divorce, il avait laissé la garde de Sigrid à Maiken, mais il n’avait jamais renoncé à ses droits. Légalement, elle n’avait aucune raison de ne pas le laisser voir son enfant. Il n’avait pas envie d’en arriver là, mais il était déterminer à obtenir ce qu’il voulait alors s’il fallait vraiment faire appelle à la justice, il le ferait.

Un soupire passa le seuil de ses lèvres et d’un geste las, il déposa sa bouteille de bière déjà quasiment vide sur la table basse. Il se débarrassa de sa veste de costume, puis de sa cravate avant de déboutonner les premiers boutons de sa chemise. En tant que directeur commercial, il fallait qu’il soit bien habillé et puis il était le genre d’homme qui adorait porté des costumes hors de prix. Il avait du fric, il n’allait pas d’en cacher. Fringues hors de prix, voiture de luxe, appartement tout aussi luxueux qu’il avait acheté directement sans chercher à comprendre. Joren était ce genre de type qui n’avait aucune difficulté à exhiber le contenu de son compte bancaire. Mais, une fois rentré chez lui, il avait tendance à préféré le confort plutôt que le costume trois pièces parfaitement bien taillé.  S’il avait eu le courage il se serait levé pour aller enfiler un jogging, mais pour l’instant, il était bien sur son canapé. Il y serait bien resté plus longtemps, si jamais les coups portés contre la porte ne l’avaient pas interrompu. « Fait chier. » Lâcha-t-il dans un soupire avant de se lever. Qui-est-ce que ça pouvait être ? Il n’était pas à Radcliff depuis longtemps et il n’avait filé son adresse à personne. Méfiant, il attrapa un flingue planqué dans un tiroir pour le glisser à sa ceinture avant d’enfiler de nouveau sa veste de costume, dissimulant ainsi la fameuse arme. Il était d’avis qu’on n’était jamais assez prudent. On n’était jamais assez prudent. Ce monde était fou et il fallait savoir agir en conséquence, l’homme qui l’avait entrainé à la chasse, n’avait de cesse de répéter des choses comme ça. Il était clairement parano, mais c’était sa méfiance qui lui avait permit de rester en vie, malgré le nombre de transmutant qui devaient vouloir sa peau. Joren lui, il ne pensait pas qu’ici à Radcliff on puisse avoir envie de lui faire la peau, il était à peine arrivé et il n’avait tué personne. Il jeta un coup d’œil dans le judas, apercevant une jeune qu’il n’avait jamais vu de sa vie, ou bien sa mémoire lui jouait des tours. Il fronça les sourcils avant d’ouvrir la porte. Qui était elle et qu’est-ce qu’elle lui voulait cette gonzesse ? Il avait à peine ouvert la porte que le poing de la jeune femme s’écrasa contre sa mâchoire sans qu’il ne comprenne ce qui venait de lui arriver. Merde c’était qui celle là ? Una fille avec qui il avait couché et à qui il avait promis de téléphoner en sachant très bien qu’il ne le ferait pas ? Impossible, il n’avait jamais eu d’aventure à Radcliff. Pendant tout le temps qu’il était resté en ville, il avait été marié à Maiken et fidèle. Après le divorce, c’était une autre histoire, mais une histoire qui s’était déroulée au Danemark. « Putain de merde ! » Il porta le dos de sa main à sa lèvre ensanglantée. Merde, elle était folle cette fille. Il attrapa l’arme qu’il avait glissée dans sa ceinture pour la pointer sur la jeune femme, finalement ça avait été une bonne idée de garder ça prêt de lui. Il fronça les sourcils alors qu’il l’écoutait parler. Cette voix, il la connaissait et ses propos étaient assez clairs pour qu’il comprenne. Merde. Qu’est-ce qu’elle faisait à Radcliff ? « Gaby ? Qu’est-ce que … » Il était complètement perdu. Obligé de la regarder de haut en bas, parce qu’elle n’avait définitivement pas l’apparence qu’il lui connaissait. La dernière fois qu’il l’avait vue, c’était quand il l’avait vaccinée de forcée. Les effets secondaires, il en avait entendu parler. Mais il était loin de se douter que ça aurait pu lui donner une autre apparence. Ou bien est-ce que c’était la sienne et qu’elle ne s’était jamais montrée sous son vrai jour. « C’est sympa de te voir aussi. » Ironisa-t-il, la lèvre encore ensanglantée. « P’t’être que je t’ai sauvé la vie en te vaccinant, penses-y. Combien de chasseurs voulaient ta peau à ton avis ? » Tous, sans doute, parce qu’elle était une transmutante et tuer les transmutants, c’était le boulot des chasseurs. Il lui avait évité ça en la privant de son pouvoir. Il ne s’attendait pas à des remerciements c’était certain. Il ne s’attendait de toute façon pas à la retrouver un jour, malgré tout ce qu’elle avait pu représenter pour lui. Enfin, si elle était venue pour se venger, qu’elle n’oublie pas que c’était lui qui avait le flingue entre les mains et qu’il n’hésiterait pas à tirer. C’est du moins ce qu’il pensait.

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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 8:48


sometimes the heart just beats itself apart
THE HORROR – THE HORROR WAS FOR LOVE. THE THINGS WE DO FOR LOVE LIKE THIS ARE UGLY, MAD, FULL OF SWEAT AND REGRET. THIS LOVE BURNS YOU, MAIMS YOU, TWISTS YOU INSIDE OUT. IT IS A MONSTROUS LOVE, AND IT MAKES MONSTERS OF US ALL (ambiance).

La satisfaction générée par le coup et l'effusion de sang fut brève, et pendant une poignée de secondes, Gabriela regretta presque son manque de civilité. Presque. Celle-ci, Joren ne l'avait pas volée et il pouvait s'estimer heureux qu'elle ne s'en tienne qu'à cela. La jeune femme était furieuse, elle bouillonnait de rage à l'instar d'un volcan éteint depuis bien trop longtemps mais sur le point d'entrer brusquement en éruption après des années de sommeil. Ce que le Danois lui avait fait, cela avait été la goutte d'eau de trop, celle qui avait fait déborder une coupe déjà bien pleine, le raz de marée qui avait frappé Gabriela de plein fouet sans qu'elle ne l'ait vu venir en dépit de tous les signes annonciateurs. Il avait fallu que Joren la poignarde dans le dos, qu'il se la joue sauveur de l'humanité alors qu'ils auraient simplement pu avoir une conversation civilisée sur le sujet. Mais non, non ! Monsieur avait pris les devants, avait ignoré ses désirs et l'avait privée de son libre arbitre. Certes, elle lui en voulait de l'avoie vaccinée au NH25 contre son gré, mais elle lui en voulait davantage d'avoir trahi sa confiance. Celle-là même qu'elle n'avait jamais accordée qu'à une poignée, dont il aurait dû s'estimer heureux de faire partie. Ils auraient pu être là l'un pour l'autre, mais Joren avait tout gâché. C'était elle qui avait pris la fuite, et pourtant elle avait l'amère impression que c'était lui qui l'avait abandonnée en agissant comme il l'avait fait. Aussi, elle détestait cette façon qu'avait son cœur de se tordre dans sa poitrine, comme si une partie de son être était soulagée de le retrouver. Il fallait qu'elle soit complètement dérangée pour apprécier ce coup du hasard, pour aimer – ne serait-ce qu'un peu – se trouver si proche du dernier homme à l'avoir fait souffrir. Gabriela le savait, Joren avait bon fond. Il n'était pas fanatique comme son père, et n'avait sans doute pas pensé à mal lorsqu'il lui avait injecté le vaccin. Elle lui en voulait, c'était indéniable, mais elle était parfaitement incapable de le haïr complètement, et là était le nœud du problème.

La belle leva les yeux au ciel et eut un claquement de langue agacé lorsqu'elle se trouva avec le canon d'une arme pointé sur la poitrine. Vraiment ? Elle soupira lentement, avec une certaine exaspération, son regard passant du revolver à Joren, de Joren au revolver. Puis elle haussa un sourcil perplexe ; que pouvait-il bien craindre pour avoir une arme à la ceinture alors qu'il était chez lui ? Cette foutue ville semblait être un véritable nid à problèmes, à croire qu'il n'existait plus un coin sur cette maudite planète qui ne soit pas pourri jusqu'à la moelle. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas la première fois que Gabriela était menacée de la sorte, et ce ne serait certainement pas la dernière. Que ce soit Joren qui ait le doigt sur la gâchette n'y changeait rien, et cela bien que cela ne manque pas d'ironie, étant donné qu'entre eux deux, ce n'était certainement pas lui la victime. Profondément irritée, elle croisa les bras sous sa poitrine tandis qu'elle voyait la surprise passer sur le visage du Danois, avant qu'il ne comprenne tout aussi subitement qui elle était. Son incompréhension était pour le moins frustrante, et prouvait exactement le point de la jeune femme le concernant : il n'avait pas la moindre petite idée des conséquences de son geste. Oh, il n'avait sans doute pas imaginé que la pauvre transmutante qu'elle était se retrouverait éternellement coincée dans le corps d'une autre... Il ne devait même pas avoir songé aux effets secondaires du NH25 lorsqu'il s'en était servi contre elle. Les premières paroles sensées qui franchirent ses lèvres furent à ce point absurdes que Gabriela écarquilla des yeux, avant d'éclater d'un rire froid, qui manquait cruellement de gaieté. « Dios mío... Tu crois vraiment m'avoir rendu service en faisant ce que tu as fait ? De toute évidence, tu n'as pas idée des conséquences engendrées par ton geste. Ta bonne action, tu peux te la foutre où je pense. » Et son petit complexe de sauveur de la veuve et de l'orphelin avec, par la même occasion. « Tu t'attendais à quoi ? À ce que je te remercie de m'avoir vaccinée contre mon gré, comme si j'étais une pauvre petite chose fragile et incapable de prendre ses propres décision ? Si c'est le cas, t'es définitivement plus naïf que ce que je pensais. Et je reste polie. » Le venin qu'elle lui crachait au visage, il l'avait mérité. Il l'avait mérité, et elle n'en avait pas terminé avec lui. Elle n'était certainement pas venue le trouver pour se contenter de lui envoyer son poing dans la figure, elle avait bien l'intention de lui balancer ses quatre vérités sans prendre de pincettes, de le secouer autant qu'il lui serait possible de le faire.

« Relax », fit-elle en pointant l'arme du menton. « Contrairement à ce que laissent penser les apparences, j'ai pas traversé la moitié du globe pour tes beaux yeux. Et si j'avais eu l'intention de te faire la peau, j'aurais pas frappé. J'ai beaucoup de défauts, mais j'ai encore tué personne. » Autant dire qu'avec sa profession officieuse, elle n'était pas certaine qu'il puisse se vanter de la même chose. À la façon d'une mère agacée par le comportement de sa progéniture, Gabriela secoua la tête, avant de décroiser les bras pour étudier sa main gauche, et plus particulièrement ses phalanges malmenées. Voilà que les plaies suintaient une fois encore d'hémoglobine ; si elle continuait ainsi à les malmener, elles ne cicatriseraient jamais. Non pas que cela l'inquiète ou l'incommode, bien au contraire – une douleur physique la distrairait de la psychologique, celle qui la rongeait de l'intérieur comme des vers un cadavre. « Peut-être qu'on pourrait avoir une conversation civilisée, comme deux vrais adultes. Tu ranges ton flingue, et j'arrête de te cogner. » Elle afficha un petit sourire en coin, tout aussi moqueur qu'il était dangereux. C'était avec ce genre de sourire que Gabriela faisait tomber les hommes dans ses filets, pour mieux les réduire en charpies ensuite. L'ignoble côté de sa personne, celui qui était capable de commettre les pires atrocités, Joren ne l'avait pas vu, pas réellement. Quand ils s'étaient rencontrés, Gabriela était complètement abattue, désespérée, à bout de nerfs, à bout de forces... Peut-être était-ce parce qu'elle faisait alors peine à voir qu'il s'était cru obligé de la vacciner contre son gré, parce qu'il avait eu pitié d'elle. Et rien que d'y songer, elle avait envie de lui en coller une autre. Mais au lieu de cela, elle se contente d'arquer un sourcil. « Tu me laisses entrer ou tu préfères qu'on lave notre lingue sale sur le seuil de ta porte ? »
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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeSam 7 Nov 2015 - 16:41

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— gabriela rivera & joren holgersen —
Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Une soirée en paix, c’était trop demandé. En un rien de temps, Joren avait eu l’occasion de s’apercevoir que cette ville était chaotique. Ce n’était pas comme ça avant qu’il ne parte pour rentrer chez lui au Danemark, mais le monde avait changé. Ce n’était pas juste Radcliff, il y avait plein d’autres villes un peu partout, qui souffrait du même fléau que Radcliff. C’était à cause des transmutants que le monde était devenu si dangereux, parce qu’il fallait bien les arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Ce vaccin qui venait d’être créé, c’était une solution pour régler le problème. Une solution en laquelle Joren croyait. Ce n’était pas le cas de Gabriela apparemment. La jeune femme était venue chez lui pour foutre en l’air la soirée tranquille qu’il avait pu se prévoir. Elle avait changée, vraiment changée. Elle n’avait de commun à la Gabriela qu’il avait connue, que sa voix qu’il aurait pu reconnaitre entre mille. C’était bizarre, surprenant et il ne comprenait pas vraiment, il l’avait vaccinée, elle n’avait plus son pouvoir, alors est-ce qu’elle lui avait toujours menti ? Est-ce qu’elle avait toujours prétendu être ce qu’elle n’était pas ? C’était si facile avec un don pareil. Elle pouvait être n’importe qui. Comme c’était facile dans ces conditions de piller un compte en banque, de voler des biens, de s’attribuer la confiance de quelqu’un pour mieux le trahir après. Ce n’était pas le genre de la Gabriela qu’il avait connue. Non, elle n’était pas une voleuse, ni une meurtrière, juste une femme brisée qui recherchait son enfant. Ce n’était pas parce qu’il avait peur de ce qu’elle pouvait faire de son don qu’il l’avait vaccinée, c’était parce qu’il pensait que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour elle, pour la sauver d’une malédiction que nul ne devrait être obligé de porter. Il l’avait fait pour son bien, même si ça pouvait paraitre compliqué à comprendre. Il était sûr de lui pourtant, c’était bien pour ça qu’il voulait également vacciner sa fille, parce qu’il croyait vraiment que c’était le seul moyen de la sauver. Peut-être même que ça aurait pu être plus facile pour Gabriela maintenant. Elle n’était plus une mutante, elle était libre maintenant, peut-être que ce serait plus simple de retrouver ses parents et par la même occasion son enfant et une fois que ce serait fait, son enfant serait plus en sécurité avec une mère humaine qu’avec une mère mutante. Mais, le poing dans la figure, ça suffisait pour comprendre qu’ils n’étaient pas du tout du même point de vu.

Si elle le prenait comme ça alors, il pouvait bien lui tirer une balle dans le ventre, légitime défense après tout. Son arme était pointée vers la jeune femme dont il ne reconnaissait pas les traits, mais il ne pouvait pas s’empêcher de la dévisager tant c’était surprenant. Il n’avait pas envie d’appuyer sur la détente, il n’avait jamais eu envie de lui faire du mal et encore moins de la tuer, mais vu sa réaction, il préférait être sûr que si ça devait être elle ou lui, il aurait ses chances. Il haussa les épaules suite aux paroles de la jeune femme. « Sincèrement, je m’attendais à rien du tout. » Ce n’était pas comme s’il avait prévu qu’elle débarque un beau jour à Radcliff, c’était le trou du cul du monde ce coin. Alors soit le hasard faisait particulièrement bien les choses – ou mal, ce n’était qu’une question de point de vue – soit, elle était venue pour se venger ou une connerie de ce genre. Mieux valait qu’il garde son arme à portée de main du coup. « Mais je reste convaincu que le NH25, ce n’est pas la pire chose qui aurait pu t’arriver. » Il n’en démordait pas. Peut-être qu’il était particulièrement têtu, mais le fait était qu’il y croyait dur comme fer aux bienfaits de ce vaccin. Il croyait que c’était une solution pour éviter de massacrer une partie de la population, il croyait que c’était une solution pour empêcher des gens aux pouvoirs complètement fous de faire tout et n’importe quoi. C’était clairement la solution miracle d’après lui, mais malheureusement chez les mutants comme chez les hunters, c’était un avis qui était loin de faire l’unanimité et pourtant, ça leur évitait clairement de se taper sur la gueule. Mais il fallait croire qu’ils préféraient continuer comme ça. C’était bien la peine d’avoir mis en place un vaccin si c’était pour ne pas s’en servir pour régler le problème. Il n’attendait pas qu’elle le remercie, juste peut-être qu’elle se donne la peine de comprendre que ce n’était pas la fin du monde au contraire. Maintenant, elle n’avait plus de hunters à ses trousses. C’était un avantage d’après Joren. Après, si les transmutants trouvaient ça mieux de garder leur don et de risquer leurs vie à chaque seconde qui passait, c’était leur problème sans doute, pas le sien.

Il soupira, serra les mâchoires quelques secondes avant de céder. Il baissa son arme, replaça le cran de sécurité avant de glisser de nouveau l’arme à sa ceinture. Il voulait bien la ranger, mais sans l’éloigner trop de lui. On n’était jamais trop prudent de toute évidence, surtout dans une ville comme Radcliff où on trouvait de nouveaux cadavres tous les jours. Il soupira. « Mouais, les gens civilisés cognent contre les porte, pas contre le type qui ouvre. » D’un geste rapide, il essuya le sang sur sa lèvre. Il ouvrit d’avantage la porte avant de lui faire signe de rentrer. Pas qu’il ait particulièrement envie de l’inviter chez lui dans le fond. Un pain dans la figure, ça l’avait calmé. Mais il n’allait pas la laisser à la porte, surtout pas quand ils parlaient d’être civilisé et puis dans le fond, il avait bien envie de savoir ce qu’elle faisait à Radcliff. Puisqu’elle n’était pas venue jusqu’ici pour lui, alors la véritable raison de sa présence en ville avait quelque chose d’intrigant. Il attendit qu’elle eu passé le seuil de la porte pour refermer la porte derrière elle. « Alors, si t’es pas venue jusqu’ici pour te venger, qu’est-ce qui t’amène à Radcliff, c’est pas comme si c’était la ville la plus attractive du monde. » Non loin de là, c’était à peine si on la voyait sur la carte des États-Unis tellement c’était paumé, alors quel heureux hasard avait pu les conduire dans la même ville au même moment. « Et puis pourquoi est-ce que t’es venue frapper à ma porte aussi ? » Puisqu’elle n’était ni venu le tuer, ni venu le remercier, qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Si c’était juste pour l’engueuler, qu’elle le prévienne tout de suite, histoire qu’il aille chercher des boules quies, histoire de la laisser gueuler dans le vent, parce que franchement si elle était venue juste pour ça, il se serait bien passé de sa visite, ou alors il aurait préféré lui fermer la porte au nez sans avoir à la laisser entre chez lui. « Puisqu’on a dit qu’on était civilisés, je te sers quelque chose ? » Il faisait des efforts là, elle l’avait frappé, elle avait foutu sa soirée en l’air et il lui proposé un verre, alors il espérait qu’elle soit capable d’en faire autant, sinon, il la ferait sortir de chez lui à sa manière de toute façon. Il aurait aimé que ce ne soit pas nécessaire, parce que dans le fond, il l’aimait bien Gabriela, mais il n’était pas fou. Il savait que tout ce qu’ils avaient connu là-bas au Danemark, c’était une histoire qui appartenait au passé, par sa faute sans doute. Tant pis, il assumait son choix.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 23:54


sometimes the heart just beats itself apart
THE HORROR – THE HORROR WAS FOR LOVE. THE THINGS WE DO FOR LOVE LIKE THIS ARE UGLY, MAD, FULL OF SWEAT AND REGRET. THIS LOVE BURNS YOU, MAIMS YOU, TWISTS YOU INSIDE OUT. IT IS A MONSTROUS LOVE, AND IT MAKES MONSTERS OF US ALL (ambiance).

Compliqué. Cela semblait être le maître mot concernant toutes les relations qu'entretenait la jeune femme avec le reste de la population – à l'exception peut-être de Costia, qui confirmait alors la règle. Rien n'était simple, rien ne l'avait jamais été et rien ne le serait. Et elle avait beau en avoir l'habitude, cela devenait lassant à la longue. Lassant et épuisant. Dommage, les choses étaient pourtant bien parties entre le Danois et elle... Mais il avait fallu que Joren se la joue sauveur de l'humanité, et elle ne l'avait pas supporté. Parce qu'ils étaient aussi bornés l'un que l'autre, il semblait évident que ni l'un ni l'autre n'accepterait d'entendre les arguments de l'autre, et encore moins de chercher à les comprendre. De son point de vue, Gabriela était bien évidemment la victime, celle dont le consentement avait été bafoué, ignoré, celle qui avait été trahie. De son côté, Joren pensait certainement l'avoir sauvé d'un triste sort, d'une condition qui finirait par lui être fatale. Il n'avait pas tort, le climat actuel des choses ne faisait qu'empirer et bientôt, les mutants seraient abattus sans cérémonie. Sauf que s'il voulait la sauver, il était arrivé quinze ans trop tard. Tout ce qui pouvait lui arriver de pire était déjà arrivé et au final il n'avait fait que lui mettre des bâtons dans les roues. Elle aurait volontiers accepté le vaccin s'il lui en avait parlé, et selon ses propres conditions. Était-il naïf au point de croire qu'elle n'avait pas conscience des faits ? Sa mutation était responsable de tous les malheurs auxquels elle avait fait face au cours de son existence, elle avait beau avoir appris à vivre avec, bien sûr qu'elle se serait jetée sur la solution offerte sur un plateau d'argent. Ce n'était pas la vaccination en elle-même qui lui posait problème, c'était les conditions dans lesquels elle avait reçu le sérum qui la rendaient dingue. Peut-être était-ce ridicule, peut-être ne s'agissait-il que de fierté mal placée, mais elle lui en voulait. Et quoi qu'il puisse arriver entre eux par la suite, elle resterait incapable de lui faire totalement confiance. Trahison et mensonge pouvaient être pardonnés, pas oubliés. Elle était rancunière, la Rivera.

Gabriela leva les yeux au ciel, et un énième sifflement agacé s'échappa d'entre ses lèvres pincées. « La pire chose peut-être pas, mais dans mon cas ça a été la goutte d'eau de trop. » Tu aurais dû le savoir, se retint-elle d'ajouter avec une pointe de sarcasme, pour éviter de jeter de l'huile sur un brasier déjà incontrôlable. Au fond, ce qu'elle fichait là, elle n'en savait trop rien. Elle avait voulu prendre les devants et aller à sa rencontre avant que le hasard ne fasse mal les choses, mais et maintenant ? Elle lui avait dit ce qu'elle avait à lui dire, et puisqu'elle n'avait pas l'intention de lui faire la peau... Cette histoire était un joli sac de nœuds et elle venait tout simplement d'en faire un de plus. Gabriela afficha un petit sourire victorieux lorsque Joren se décida enfin à ranger son arme, avant de secouer doucement la tête. « Oh ça va, tu vas pas en faire toute une histoire. Tu m'as vaccinée contre mon gré, je t'en ai collé une, on a qu'à dire qu'on est quittes. » Ils étaient loin de l'être, mais à quoi bon brasser inutilement de l'air ? Il ne céderait pas, elle non plus, autant ne pas perdre de temps à se quereller. Un hochement de tête en guise de remerciements, Gabriela franchit le pas de la porte et entra dans l'appartement du Danois, posa son sac dans un coin et retira son manteau qu'elle lança négligemment sur le canapé. Le grondement furieux du tonnerre la fit sursauter, elle lança un coup d'œil par la fenêtre et constata que l'orage n'allait pas en se calmant. Elle s'en désintéressa lorsque Joren l'interrogea quant aux raisons de sa présence en ville, mais également sur celles qui l'avaient poussée à frapper à sa porte. Gabriela haussa les épaules avec une désinvolture feinte. « Je t'ai croisé en ville. Je me suis dit qu'il valait mieux que je vienne te trouver avant qu'on se retrouve sur le même chemin par hasard. Enfin, c'est pas comme si tu aurais pu me reconnaître, pas vrai ? » Elle lui lança un regard lourd de sens, avant de reprendre. « Faut avouer que c'est quand même surprenant qu'on se retrouve tous les deux dans cette ville paumée en même. Si j'y croyais, je te dirais que c'est forcément le destin. » Sauf que Gabriela n'avait pas foi en ce genre de choses, s'ils se trouvaient tous les deux à Radcliff c'était forcément pour des raisons plus ou moins similaires. Sinon, pourquoi un type comme lui choisirait de s'établir dans une ville perdue au fin fond de nulle part plutôt que dans une ville comme New-York, Washington ou encore Los Angeles ?

Elle secoua la tête lorsqu'il lui proposa un verre, elle était du genre à vouloir garder les idées claires en toute situation, et l'alcool et elle n'avaient jamais fait bon ménage. Avec un soupir, Gabriela prit place sur le canapé, légèrement penchée en avant, appuyée sur ses cuisses et les mains jointes. Pourquoi elle se trouvait à Radcliff ? En ce qui la concernait, la raison était plutôt évidente. Elle ferma les yeux un instant, prit une profonde inspiration. Malgré ce qu'il lui avait fait, Gabriela n'oubliait pas que Joren avait également été son premier – et dernier – allié dans sa quête désespérée pour retrouver son fils. Et c'était sans doute ça qui l'empêchait d'avoir totalement envie de lui refaire le portrait, le fait qu'il lui ait proposé son aide sans rien attendre en retour. Ça avait mal tourné, mais les faits restaient les mêmes. « Mes parents. Je suis presque certaine qu'ils sont en ville, probablement planqués chez la sœur de mon père. » Hors de portée. Pour le moment. « Je suis bien là pour un homme, mais c'est pas toi. » Elle lui adressa un petit sourire qu'elle aurait voulu moqueur, mais qui se mua rapidement en une grimace triste. Elle était fatiguée de courir, fatiguée de lutter. Tout ce qu'elle voulait, c'était enfin avoir le droit de prendre son fils dans les bras, comme n'importe quelle mère. Elle serra les doigts tellement fort que les jointures blanchirent, avant qu'elle ne se redresse brusquement et ne se recompose une mine sûre d'elle et froide – un masque qui ne tromperait probablement pas le jeune homme. « Et toi ? Me dis pas que le Kentucky c'est l'endroit rêvé pour le directeur commercial d'une firme comme la tienne. »
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeSam 21 Nov 2015 - 18:01

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Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Radliff c’était un peu le trou du cul du monde. La ville perdue au milieu de nulle part, le coin que personne ne connaissait. Joren lui, il connaissait bien. Il avait vécu pendant un moment dans cette ville. Ça avait été les plus belles années de sa vie. Des années qui étaient loin maintenant. Son mariage n’était plus qu’un vieux souvenir. Maiken le détestait sûrement quant à Sigrid, il ne l’avait pas revue depuis des années. Radcliff ça avait été la ville dans laquelle il avait tout construit, mais aussi celle dans laquelle il avait fini par tout perdre. C’était une toute petite ville du Kentucky dans laquelle lui et Maiken étaient venus s’enterrer bien des années plus tôt. Une ville qui prenait à présent des allures de champ de bataille et pourtant, ce n’était qu’un tout petit point, microscopique sur la carte des États-Unis. Il fallait qu’il y ait eu un sacré jeu de hasard pour que Gabriela et lui se retrouve dans la même ville sans que rien ne les guide l’un vers l’autre. Il aurait pu croire à une coïncidence ou une connerie du genre. Un signe du destin peut-être, mais un signe de quoi ? Gabriela devait également le détester à présent. Il était peut-être temps qu’il se remette en question, il devait bien y avoir un problème quelque part pour que toutes les femmes pour qui il ait pu ressentir quelque chose un jour finissent par le détester. C’était peut-être tout ce qu’il méritait, lui qui agissait n’importe comment en se foutant éperdument des conséquences de ses actes. Il croyait bien faire, c’était tout ce qu’il retenait. Il avait voulu aider Gabriela et le NH25 l’avait d’après lui délivrée d’un véritable fardeau. Qu’est-ce qu’il pouvait y avoir de si bien avec cette fichue mutation pour qu’encore trop de personnes continuent ainsi de la défendre ? Elle était à l’origine d’un conflit qui n’en finissait plus, elle foutait des vies en l’air. Cette mutation c’était une monstruosité, ce n’était pas normal. C’était une maladie dont on pouvait facilement se débarrasser. Alors, pourquoi y tenir autant ? Pourquoi la défendre au risque de sa vie, comme le faisait certains ? C’était quelque chose que Joren avait bien du mal à comprendre. Gabriela n’avait d’après lui, aucune raison de le détester comme elle le faisait. Pourtant, il s’était fait à cette idée en admettant que de toute façon, il ne la reverrait jamais. Et voilà la fameuse coïncidence, le signe ou le hasard qui poussait a jeune femme à venir frapper à sa porte.

Il n’y avait pas que la porte qu’elle avait frappée. Franchement le coup dans le nez, il s’en serait bien passé. Mais fallait croire qu’on ne pouvait même plus rester tranquillement chez soit sans se prendre des coups dans le visage. Bienvenue à Radcliff. « Mieux vaut être vacciné que mort. » Il n’en démordrait pas. C’était un point de vu qui n’appartenait peut-être qu’à lui mais qui pourtant lui semblait logique, elle aurait pu se faire tuer un nombre incalculable de fois avec sa condition de mutante. Lui-même, il aurait dû la tuer, puisque c’était ce qu’on lui avait enseigné. Maintenant, elle n’avait plus ce problème, ainsi, ça ne pouvait pas être une si mauvaise chose que ça. M’enfin, c’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase d’après elle. Lui il pensait pourtant l’avoir soulagée d’un problème. Peut-être qu’ils ne s’entendraient jamais sur ce point. Ça ne servait alors à rien de passer la soirée à débattre là-dessus, ce serait simplement un discours de sourd. « Mouais, est-ce que tu penses vraiment qu’on est quittes ? » Il fixait la jeune femme, un sourcil légèrement arqué. Il n’en croyait pas un mot. Mais dans le fond, lui ça l’arrangeait, au moins ça leur éviterait de passer dieu seul savait combien de temps à se tirer dans les pattes inutilement. Dans le fond, il n’avait pas envie de s’en prendre à elle. Il était le genre de hunter qui préférait vacciner plutôt que tirer sur tout ce qui bougeait. Elle, il l’avait vaccinée, il aurait voulu que ça en reste là. Il soupira avant de détailler la jeune femme du regard, de haut en bas puis de bas en haut, avant de finalement se contenter de la regarder dans les yeux. « Ouais, c’est clair que je ne t’aurais pas reconnue si on s’étaient croisés dans la rue. » Elle n’avait plus rien à voir avec la Gabriela qu’il avait connu et il y avait toujours une question qui pendait au bout de ses lèvres, une question qu’il ne pouvait pas retenir. « Pourquoi d’ailleurs ? C’est le vaccin qui t’as fait ça ? » Il savait bien qu’il y avait toujours un effet secondaire au vaccin, alors il voulait savoir si c’était ça qui l’avait faite changée d’apparence, ou juste que ça, c’était son véritable visage et qu’avant aujourd’hui, elle s’était contentée de lui mentir. « Mouais. J’me demande bien ce que le destin peut nous réserver alors. » Il haussa les épaules. Il n’y croyait pas plus qu’elle au destin. Parce que ça n’avait pas de sens. Dans le fond, il n’y avait aucune bonne raison de les réunir tous les deux. Ils ne se comprenaient plus à présent.

Il pouvait bien faire un effort cependant. La laisser entrer et rester courtois. Eviter que les choses ne s’enflamment de nouveau, si seulement il en était capable. Rien n’était moins sûr avec ces deux là. Il l’avait laissée faire comme chez elle, sans faire le moindre commentaire, avant de hausser les épaules et d’attraper sa bière qu’il avait posé sur la table avant qu’elle n’arrive. Elle ne voulait rien boire, ce n’était pas pour autant que lui, il devait se priver. Il se laissa tomber sur le fauteuil en face du canapé sur lequel elle s’était assise. Il écouta ce qu’elle avait à dire. Finalement, il devait bien y avoir un drôle de hasard quelque part pour que ceux qu’elle cherchait soient aussi dans cette ville. Peut-être que c’était Radcliff qui attiraient les gens comme ces parents, les gens comme lui, peut-être qu’on pouvait les mettre dans le même bateau dans le fond. « J’espère vraiment que tu les trouveras alors. » Il était sincère. Qu’importait ce qu’il avait pu faire, il avait toujours voulu l’aider à atteindre son but, maintenant, il n’était plus très sûr qu’elle ait encore envie qu’il vienne l’aider. « J’ai vraiment voulu t’aider tu sais. Avant tout ça. » Elle avait le droit de retrouver son enfant. Il comprenait son combat, il était plus ou moins dans la même situation qu’elle. Presque réduit à supplier son ex-femme de bien vouloir le laisser voir sa fille. « Crois le ou pas, je suis en partie ici pour le travail. » Il était directeur commercial d’une firme populaire certes, mais ses parents n’avaient rien trouvé de mieux que d’implanter l’un de leurs laboratoires à Radcliff. De son point de vu de commercial, c’était l’idée la plus bidon du monde mais bon. « La ville de Radcliff possède son laboratoire Holgersen, sauf qu’y a toute une partie qui a explosé l’autre fois. » Une partie qui apparemment avait été attaquée par une bande de terroriste et maintenant il fallait faire comme on pouvait pour restaurer l’image de ce laboratoire, éviter qu’il ne fasse faillite. « Et puis, il y a ma fille ici. Mon ex-femme, elle m’a évincé de leurs vies avec le divorce. » Alors, il était reparti au Danemark en pensant que c’était la meilleure chose à faire. Il haussa les épaules. « J’veux essayer de retrouver ma fille. » Ils n’étaient pas si différent l’un de l’autre dans le fond. Ils étaient venus à Radcliff pour leurs enfants. Lui, il avait une idée derrière la tête, le genre d’idée qui ne plairait ni à son ex-femme, ni à Gabriela. Pourtant, vacciner Sigrid, c’était la meilleure chose à faire pour lui sauver la vie, encore une idée qu’on ne lui ôterait pas du crane.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 5:29


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Le retournement de situation était pour le moins inattendu. Gabriela n'aurait pas imaginé finir sagement assise sur le canapé de Joren quelques minutes seulement après lui avoir envoyé son poing dans la mâchoire. Un retournement de situation incongru, mais peut-être pas aussi dérangeant que cela, au fond. Pour une raison qui lui échappait et l'agaçait, elle ne parvenait pas à se défaire complètement du Danois, et le hasard n'arrangeait rien puisqu'il les avait réunis tous les deux dans la même ville, cette foutue ville qui empestait la mort. Radcliff était comme une prison, une zone de quarantaine dans laquelle il était facile d'entrer, mais dont on ne pouvait pas sortir. Gabriela n'avait pas l'intention d'y passer une éternité, elle était décidée à en foutre le camp dès qu'elle aurait récupéré son fils – il y avait sûrement une façon de quitter les lieux, ce n'était pas comme si la ville était hermétiquement scellée sous un dôme ! Quoi qu'il en soit, elle n'en était pas encore là, quitter Radcliff était pour le moment la dernière de ses préoccupations, il fallait qu'elle commence par retrouver ses parents, puis qu'elle se débrouille pour leur reprendre James. Autant dire que la route promettait d'être longue et semée d'embûches ; elle espérait que Joren n'en ferait pas partie. Elle soupira longuement, avec une exaspération non dissimulée lorsqu'il lui demanda si son apparence était la résultante du vaccin. « L'apparence sous laquelle je me présentais à toi était ma véritable apparence. Je ne t'ai pas caché qui j'étais réellement. La raison pour laquelle je ne t'ai pas parlé de ma mutation, c'est parce que je ne savais pas comment tu réagirais. Qu'on soit proches, ça me faisait une belle jambe... De mes parents aussi j'étais censée être proche, ça les a pas empêchés de faire de ma vie un véritable enfer. T'aurais pu me proposer le vaccin comme un type civilisé comme décider de me coller une balle dans la tête. » Elle eut un petit haussement d'épaules avant de détourner momentanément le regard. Elle n'avait jamais eu l'intention de lui mentir at vitam aeternam, juste le temps de récupérer son fils et de savoir quel genre d'homme il était vraiment. Peut-être même qu'elle se serait faite vacciner de son plein gré. Ils ne sauraient jamais quel tournant aurait pu prendre leur relation si il ne l'avait pas lâchement vaccinée et qu'elle n'avait pas tout aussi lâchement pris la fuite. « J'ai commencé à changer de façon totalement incontrôlable un peu moins de vingt-quatre heures après que tu m'aies vaccinée. Quand ça s'est finalement arrêté, j'ai réalisé que j'étais incapable de me métamorphoser de nouveau, que j'étais coincée dans le corps d'une inconnue. » Par ta faute, manqua-t-elle d'ajouter ; elle préféra se mordre la langue plutôt que de jeter de l'huile sur le feu.

Elle tourna de nouveau son regard vers Joren lorsqu'il lui dit de but en blanc qu'il espérait sincèrement qu'elle parvienne à retrouver son fils, et elle ne put s'empêcher de faire la grimace quand il ajouta avoir vraiment voulu l'aider. « Je sais », se contenta-t-elle de répondre à voix basse, presque trop doucement pour qu'il puisse l'entendre. C'était sans doute ce qu'il y avait de plus dur à accepter, le fait qu'elle ait perdu son unique allié dans sa quête. Il avait voulu l'aider, même sa foutue vaccination forcée était partie d'une bonne intention. Gabriela ne pouvait donc s'empêcher de se demander s'il serait toujours prêt à l'aider, s'ils seraient en mesure de passer outre leurs différends. Parce qu'il y avait eu quelque chose entre eux, il ne servait à rien de le nier. Même si elle était pour le moment encore incapable de le pardonner, elle n'était pas plus en mesure de le haïr, c'était – encore et toujours – compliqué. La jeune femme arqua un sourcil sceptique lorsque le Danois reprit la parole pour l'informer qu'il était bel et bien à Radcliff dans le cadre de son boulot... mais pas que. Elle avait ouvert la bouche pour lui répondre, mais la referma aussitôt qu'il mentionna son ex-femme et sa fille qu'il ne pouvait plus voir. Ce fut plus fort qu'elle, elle éclata d'un petit rire triste. « On forme une belle paire de parents, toi et moi. » Elle secoua la tête, leva les yeux au ciel. Elle aurait pu lui dire que lui au moins, il avait eu la chance de voir son enfant grandir, que sa fille savait qu'il était son père, qu'elle l'aimait comme tel probablement... Mais elle se tut, parce que ce n'était pas une compétition. Sa peine n'effaçait pas la sienne, et elle comprenait bien trop ce que cela faisait d'être séparé de sa progéniture pour oser de tels commentaires. Gabriela voulait retrouver son fils, Joren voulait retrouver sa fille. Pas étonnants qu'ils se soient si bien entendus. « Ça fait combien de temps que tu l'as plus vue ? » Certainement trop longtemps. « Quand on était ensemble... Tu ne m'as jamais expliqué pourquoi t'as divorcé et pourquoi tu peux plus voir ta fille. » Gabriela n'aurait pas été étonnée qu'il ne veuille pas lui en parler ; elle-même se surprenait à poser la question. Elle aurait dû s'en foutre complètement, non ? D'ailleurs, maintenant qu'elle y songeait... « J'ai rencontré une Maiken, y'a pas si longtemps que ça. Je pense pas que ce prénom soit répandu dans le coin, alors je vais assumer que cette jolie brune, c'était elle. Et je suppose que la petite qui l'accompagnait, c'était ta fille. »

Ça ne manquait pas d'ironie, qu'elle soit tombée sur son ex et la petite, alors qu'il n'avait pas le droit de l'approcher. Elle aurait sans doute mieux fait de garder ça pour elle, mais elle en avait assez de mentir, même par dissimulation. Elle soupira longuement avant de se lever pour faire face à Joren, qui se demandait probablement à quelle occasion elle avait fait la rencontre de Maiken et de leur fille. « Un petit groupe de Hunters leur cherchait des ennuis, j'ai juste fait en sorte qu'ils leur foutent la paix. Je savais pas que c'était elle. Va savoir, c'était peut-être même pas elle. » Sauf qu'avec tout ce qui lui était tombé dessus récemment, elle avait cessé de croire aux coïncidences. De rien, faillit-elle lancer avec amertume et arrogance, mais elle se retint une fois de plus, et se contenta de détailler le Danois des pieds à la tête. « Elle est mignonne. Ta fille, je veux dire. » Évidemment. Complimenter l'apparence de son ex-femme aurait été pousser la politesse un brin trop loin. « Je t'envie. On pourrait même dire que je suis jalouse. Je ne sais même pas à quoi ressemble mon fils. J'ai tout raté... C'est probablement ma tarée de mère qu'il appelle maman. Rien que d'y penser, ça me rend malade. » Ce n'est pas dans son genre de faire du sentimentalisme, mais puisqu'ils en étaient à parler de leurs progénitures respectives... Gabriela eut un claquement de langue agacé avant de se détourner une fois de plus, et son regard se porta à l'extérieur, l'orage ne semblait pas se calmer. « Tu sais quoi ? Je crois qu'en fin de compte je veux bien le prendre, ce verre. Si l'offre tient toujours. »
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeSam 12 Déc 2015 - 22:32

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— gabriela rivera & joren holgersen —
Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Joren ne s’attendait certainement pas à voir débarquer Gabriela chez lui, surtout sous cette apparence qu’il ne reconnaissait absolument pas. Pourtant elle était là, elle lui avait même envoyé son poing en plein visage. La logique aurait sans doute voulu qu’il lui demande de quitter les lieux après ce coup en pleine face et au lieu de ça, il l’avait laissée rentrée, presque comme si de rien était. Il avait toujours son arme à portée de main, mais plus les minutes s’égrainaient plus il avait la certitude qu’elle ne servirait à rien. Parce qu’il s’agissait de Gabriela et que malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux deux c’était difficile d’oublier ce qui avait pu les lier. Ça restait surprenant de la voir débarquer dans une petite ville comme Radcliff et carrément déstabilisant de la voir avec un visage qu’il ne reconnaissait pas. Il avait du mal à ne pas la dévisager tellement c’était bizarre. Puis il avait posé la question qui lui triturait l’esprit. Est-ce qu’il l’avait toujours connue sous une apparence qui n’était pas la sienne, ou bien, est-ce que c’était l’effet du vaccin ? Le vaccin, évidemment. Fallait que ce soit de sa faute. Il n’avait pas pensé à mal pourtant. Il pensait que ce vaccin, c’était la clé pour résoudre de nombreux problèmes. Mais y avait pas grand monde pour y croire que ce soit chez les hunters ou chez les mutants. « Je suis pas vraiment un grand fan de cette mutation. » Alors peut-être que c’était mieux qu’elle ne lui en ait pas parlé, au moins, ça leur avait permis de se rapprocher. S’il avait su, il n’aurait pas pris le temps d’apprendre à la connaitre. Alors, y avait bien toute une partie de lui qui considérait que son silence avait eu du bon. « Jsuis pas fan non plus des balles dans la tête. Le vaccin, c’est quand même moins radical et ça servait à quoi de le créer si c’est pour tuer à tour de bras ? » Il avait ses excuses et ses arguments, est-ce que ça pouvait aider à faire passer la pilule, franchement, il ne savait rien. Est-ce qu’il s’attendait à ce qu’elle le pardonne grâce à quelques explications ? Certainement pas, il n’était pas idiot. « Je savais que le vaccin avait des conséquences. Je pensais pas à ce point. » Mais c’était toujours mieux qu’une balle dans la tête ou une fuite sans fin parce que les chasseurs ne seraient pas décidés à lui foutre la paix. Y avait cette idée qui restait gravée dans son crâne et qui n’en décamperait pas de si tôt. « Je suis désolé. » C’était sorti, trop bas sans doute, comme si ça lui arrachait la gorge. Il l’était tout autant qu’il ne l’était pas. C’était compliqué. Prononcer ces quelques mots c’était un sacré coup pour son égo.

Le fait était qu’il n’avait pas voulu en arriver là. Il avait voulu lui venir en aide aussi bien concernant sa mutation que pour son fils. Mais fallait croire que ça ne s’était pas passé comme il l’aurait voulu. En parlant avant de la vacciner en traitre, ça aurait pu être une bonne idée dans doute. Mais ce qui était fait était fait. Il n’allait pas revenir en arrière maintenant. Ça servait sans doute pas à grand-chose de revenir là-dessus pendant des plombes. Fallait avancer maintenant. Ils avaient tous les deux des objectifs qui prévalaient sur le reste de toute façon. Elle s’était son fils, lui s’était sa fille. La belle paire de parents qu’ils faisaient comme elle disait. Il laissa échapper un léger soupire suite à la réplique de la jeune femme. « Ouais, le duo de choc. » Le duo des parents privés de leurs enfants. Elle parce que ses parents craignaient, lui parce qu’il était con. Chacun son truc. « Trois ans. » Qu’il répondit simplement à la question de Gabriela. Trois années pendant lesquelles il avait fuit Radcliff et Maiken, parce que ça semblait plus simple. Mais ça ne l’avait pas été. Maiken lui manquait plus qu’il n’était prêt à l’admettre, quand à Sigrid, il mourrait d’envie de la revoir. De la protéger, parce qu’elle était en danger avec ces hunters qui venaient de partout. Les raisons de son divorce, il les avait toujours gardées sous silence, parce qu’il n’en était pas très fier sans doute, parce qu’il aurait tellement voulu pouvoir faire quelque chose pour l’éviter. Maiken s’était pointée un beau jour avec les papiers du divorce et ça s’était arrêté là. « Si je t’en avais parlé, tu m’aurais détesté. » Elle pouvait bien imaginer ce qu’elle voulait, qu’il était violent, qu’il avait trompé sa femme ou tout un tas de truc qui pourrait pousser quelqu’un à le détester pour ce qu’il avait fait. « J’me déteste moi-même des fois. » Il n’avait pas assuré et il s’en voulait vraiment. « J’ai vraiment un problème avec cette mutation et ma fille, elle l’a. » Il ne pouvait pas vraiment expliquer ce qui le dérangeait, c’était juste pas normal cette mutation. « J’ai paniqué, j’arrivais plus à la regarder. J’avais juste l’impression qu’y avait quelque chose qui allait pas chez elle. Comme une maladie ou j’sais pas. » C’était compliqué à expliquer. « Du coup, elle m’a viré. » La fin de l’histoire elle était simple. Il avait été con alors Maiken l’avait éjecté de leurs vies. Il soupira. Il avait de quoi avoir honte dans cette histoire, parce que sa fille, il l’aimait vraiment. Mais cette mutation, il avait été conditionné depuis son plus jeune âge à la mépriser et elle lui avait pris sa fille et sa sœur.

Elle avait bien de la chance si elle avait pu croiser Maiken et Sigrid. Lui il avait tendance à désespérer. Obtenir une seconde chance après avoir merdé, ce n’était pas aussi simple qu’il aurait pu l’imaginer. Il aurait pu être jaloux d’elle pour avoir cette chance. Il attrapa sa veste posée sur le canapé avant d’en sortir son portefeuille pour attraper la photo qu’il avait dedans. Elle avait trois ans cette photo et si Sigrid avait dû beaucoup grandir, Maiken elle, elle n’avait pas dû changer beaucoup. Il glissa la photo vers Gabriela, si c’état Maiken qu’elle avair rencontré, elle pourrait facilement la reconnaitre. « C’est elles. Je pense que Sigrid à dû changer en trois ans. » Et il n’avait pas vu tout ça, simplement parce qu’il était le plus idiot des hommes, programmer à détester les transmutant, comme on aurait pu programmer une machine. « Merci de les avoir aidées. Ça fait au moins un de nous deux qui assure. » Lui il était carrément très loin d’assurer. Avec Maiken, avec Sigrid, avec Gabriela aussi sans doute. Il lui adressa un léger sourire. « Ouais. Elle était la plus mignonne des petites filles du monde la dernière fois que j’l’ai vue, je suppose qu’elle l’est toujours. » Son seul problème à Sigrid, c’était cette mutation. Ce n’était pas juste que ça lui tombe dessus. Ça finirait par la tuer, il avait vu ce dont les hunters étaient capables, il en était un, avec le sang sur les mains qui allaient avec. Il ne voulait pas ça pour sa fille et ça pouvait paraitre affreusement égoïste de vouloir la vacciner, mais ça ne l’était pas. Il voulait lui épargner les dangers rencontrés par les transmutants, rien de plus. « Tu le retrouveras Gabriela et je suis sûr que tu seras une maman formidable. » Elle l’état déjà. Il en fallait du courage, de la force, pour parcourir le monde entier à la recherche de son enfant, sans jamais abandonner. Un léger ricanement s’échappa de ses lèvres avant qu’il n’hausse les épaules. « Ça tient toujours. Whisky, bière, vodka, qu’importe, tout ce que tu voudras. Ou presque, je tiens pas un bar quand même. » Il avait pas mal de bouteilles dans son placard, mais quand même y avait des limites à ce qu’il pouvait bien posséder. Qu’elle demande et ils verraient bien. 
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeLun 14 Déc 2015 - 9:17


sometimes the heart just beats itself apart
THE HORROR – THE HORROR WAS FOR LOVE. THE THINGS WE DO FOR LOVE LIKE THIS ARE UGLY, MAD, FULL OF SWEAT AND REGRET. THIS LOVE BURNS YOU, MAIMS YOU, TWISTS YOU INSIDE OUT. IT IS A MONSTROUS LOVE, AND IT MAKES MONSTERS OF US ALL (ambiance).

Nulle action n'était sans conséquences. Ce phénomène avait même un nom, l'effet papillon. Beaucoup n'y croyaient pas et préféraient tout attribuer au hasard ou à la fatalité – c'était selon les croyances et le degré d'optimisme de chacun – mais Gabriela avait fini par se convaincre de la réalité de la chose. Il suffisait parfois de bien peu pour que tout ne bascule ; un petit caillou suffisait à déclencher un éboulement. Une erreur de jugement, une décision trop hâtive... Un rien et tout basculait, la jeune femme l'avait appris à ses dépends. Ce n'était pas juste, mais là encore bien peu de choses l'étaient réellement, à plus forte raison lorsque l'on venait d'un milieu si croyant que le sien, si rigoureux et intolérant. Sa foi, Gabriela l'avait bel et bien perdue, elle avait cessé de croire en Dieu pour de bon le jour où elle avait dû enterrer son fiancé – parce que James avait été la personnification de même d'un homme bien, du genre de ceux que l'on croisait rarement, altruiste à l'extrême, généreux à en faire pâlir les membres du Clergé... Et pourtant, il était mort. Le fanatisme destructeur des Hunters l'avait tué, et Dieu – s'il existait – n'avait rien fait pour le sauver. Que Dieu existe ou pas, cela n'avait plus grande importance pour la jeune mère, qui ne voulait rien avoir à faire avec lui s'il n'était pas un fantasme collectif mais bien une entité réelle. S'il tolérait que l'on massacre impunément en son nom, il ne méritait pas qu'elle ne lui accorde ni son temps ni son attention. Les Hunters lui avaient tout pris. Ses parents, sa famille au sens large, son fiancé, la plupart de ses amis, son fils.. Et d'une certaine façon, même Joren. Même lui, le type qu'elle avait rencontré par hasard au Danemark, le seul à lui avoir tendu la main... Hunter. C'était à se demander si ces gens là n'étaient pas plus nombreux que les mutants qu'ils chassaient avec tant de zèle. Mais quand comprendraient-ils qu'ils ne pouvaient rien contre l'évolution ? Si l'espèce humaine était destinée à changer de la sorte, ce n'étaient pas eux qui y changerait quoi que ce soit. Ils pouvaient bien inventer vaccin sur vaccin, ils ne stopperaient pas le cours de l'évolution, le génome mutant se transmettrait de génération en génération. Ce n'était pas quelque chose qu'ils pouvaient éradiquer ni même traquer, c'était tout simplement l'avenir et leur déni n'y ferait rien. Mais comme tous les fanatiques, ils refusaient de voir la réalité en face, refusaient de reconnaître avoir emprunté le mauvais chemin... Oh, Gabriela n'en doutait pas, certains se servaient de leur statut de prétendu protecteur de l'humanité pour agir comme de véritables barbares en toute impunité. Joren ne semblait pas faire partie de cette catégorie de personnes, ce qui rendait plus dommage encore son association aux Hunters. Il avait réellement l'air d'être quelqu'un de bien, mais son étroitesse d'esprit lui avait coûté sa famille.

« Ta fille n'est pas malade, Joren. Elle est différente, certes, mais ce n'est pas une tare. Ce n'est pas sa mutation qui la tuera... » Gabriela soupira longuement, consciente qu'il ne partageait de toute évidence pas son avis sur la question. Mais la petite Sigrid n'était pas un monstre, elle n'était qu'une gamine porteuse du gène mutant, une parmi des milliers d'autres. Si elle grandissait dans un bon environnement, elle ne serait jamais plus dangereuse que ses camarades de classe. « A la place de ta femme, je t'aurais viré aussi. » Elle fut secouée d'un petit rire, avant de lever les yeux au ciel. Sans réellement connaître Maiken, elle savait qu'elle aurait fait la même chose que cette dernière pour préserver son enfant de l'intolérance de son père – et du danger potentiel qu'il représentait. Encore que, d'une certaine façon elles avaient toutes les deux eu de la chance, Joren aurait pu se révéler être une ordure du genre de son père à elle. Au moins, Joren n'avait pas l'intention d'assassiner froidement sa fille du jour au lendemain parce qu'elle était porteuse du gène mutant. À la première occasion qui se présenterait, Eleazar la tuerait, Gabriela n'en doutait pas. Elle avait cessé d'être sa fille le jour où sa mutation s'était manifestée pour la première fois, elle était devenue quelque chose de sous-humain, une erreur de la nature à éliminer. Expirant doucement, la jeune femme s'empara de la photo que le Danois lui tendait, et elle n'eut pas besoin de l'étudier très longtemps. « Ce sont elles, oui. Sigrid a changé, oui. Elle paraît plus... grande ? Je crois que ses cheveux sont plus longs, aussi. Mais elle est adorable. Un peu timide, mais polie. » Ses yeux se posèrent de nouveau sur le cliché, elle observa avec un peu plus d'attention la mine de la petite. « Je trouve qu'elle te ressemble vraiment. » C'était d'autant plus dommage qu'il se soit privé de l'occasion de la voir grandir à cause de sa stupidité. C'était un choix qu'il avait fait... Elle avait presque envie de lui en coller une autre ; bon sang comment pouvait-il être aussi con ? Elle, elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir voir son fils grandir, mais on le lui avait arraché sans qu'elle n'ait son mot à dire. Lui, la seule chose qui l'empêchait de voir sa fille, c'était sa bêtise.

Gabriela eut un petit rire, suivi de près par une grimace lorsque Joren insista sur le fait qu'elle serait une bonne mère quand elle retrouverait son fils. « J'aimerais partager tes certitudes. » Que ce soit quand à ses retrouvailles avec l'enfant ou ses aptitudes à le materner. Le chemin à parcourir était encore bien trop long pour qu'elle se permette de songer à ses capacités à être une bonne mère, il fallait encore qu'elle mette la main sur James, et cela promettait déjà d'être tout sauf une partie gagnée d'avance. Les Rivera l'avaient laissée en vie une première fois, elle savait que c'était une erreur de jugement qu'ils ne feraient pas deux fois. Et si Katherine conservait un semblant d'affection pour sa fille, cela ne semblait guère être le cas d'Eleazar – mais qu'il se rassure, le sentiment de haine était très largement partagé. « Ça va faire une éternité que j'ai pas touché à un verre de vodka », se contenta-t-elle de répondre à Joren lorsqu'il lui demanda ce qu'elle voulait boire. Au final, ça n'avait pas grande importance, seule l'impression d'avoir besoin d'un verre était certaine. Un sourire un peu crispé étira ses lèvres avant qu'elle ne se détourne de la fenêtre pour aller s'asseoir sur le canapé, légèrement tendue. « Je risque d'avoir du mal à récupérer James, mes parents ne me laisseront certainement pas le reprendre parce que je demanderai gentiment. » Elle soupira longuement, coude posés sur les cuisses et visage entre ses mains. « Mon père risque simplement de me descendre à la minute où l'occasion se présentera à lui. Contrairement à Sigrid, j'ai pas la chance d'avoir un père qui préfère les méthodes douces à celles plus expéditives et définitives. » Gabriela fit la grimace avant d'attraper le verre que Joren lui tendit ; elle le remercie d'un petit hochement de tête. « Je crois qu'ils se planquent chez ma tante... Une belle branche de la famille, tous aussi dérangés les uns que les autres. Autant dire que ça s'annonce mal. Peut-être même que James n'est pas avec eux... J'en sais rien, j'en sais jamais assez avant qu'ils ne changent de ville. » Avec un peu – beaucoup – de chance les interdictions de Lancaster leur mettraient des bâtons dans les roues. Le problème, c'était que s'ils étaient coincés à Radcliff, elle l'était tout autant. « Peut-être que je devrais engager des mercenaires pour me filer un coup de main. » Un petit ricanement la secoua, avant qu'elle ne plonge un regard triste dans sa vodka. « Un pas en avant, trois pas en arrière... Ce sera eux ou moins, au final. » Et on ne pouvait pas franchement dire qu'elle avait l'avantage.

Un sourcil haussé, Gabriela avala une gorgée de l'alcool russe, puis une seconde, les yeux rivés sur le mur en face d'elle. Elle le sentait, Radcliff serait sa destination finale, d'une manière ou d'une autre. Il n'était pas question de laisser ses parents filer encore une fois, elle leur tomberait dessus et ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour récupérer son fils, tant pis si elle devait y laisser la vie. « Tu vas dire que ça me regarde pas, et t'auras sans doute raison, mais... tu t'es déjà demandé ce que Sigrid a pu ressentir quand tu t'es mis à la regarder différemment ? Faut pas croire, les gosses comprennent tout... Crois-en ma triste expérience personnelle, c'est traumatisant de voir le regard et l'opinion de son père changer à ce point. Elle est petite, elle ne comprend peut-être pas que tu l'aimes et que tu t'inquiètes simplement pour elle. » Gabriela n'approuvait pas l'opinion bien tranchée de Joren sur la question de la mutation en règle générale, mais il avait au moins le mérite d'aimer sa fille. « Tu dois lui manquer autant qu'elle te manque... Ce serait si difficile pour toi de lui laisser le choix de choisir ce qu'elle veut ? Peut-être qu'elle voudra du vaccin, peut-être pas. Mais si tu lui forces la main, en plus de celle de Maiken, elle risque de te détester. Je pense pas que t'aies envie de la perdre définitivement... La concernant, les Hunters ne sont peut-être pas la pire des menaces. Avoir perdu James, ça m'a fait réaliser un millier de choses... Qu'il soit mutant ou non, ça m'est égal. Je veux juste mon fils, je veux juste avoir l'opportunité d'assumer mon rôle de parent. » Et il devrait faire de même. Protéger sa fille et l'accepter quoi qu'elle décide de devenir. C'était ça, être un bon parent, non ?
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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 19:42

everything that matters breaks in two.
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Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Joren avait été élevé avec cette haine du génome mutant. Ses parents étaient les premiers à dire que ce n’était pas normal. Cette mutation restait un mystère génétique qui avait tendance à les déranger. Elle donnait à des gens des pouvoirs hors du commun avec lesquels ils pouvaient faire absolument tout ce qu’ils voulaient. Ils pouvaient lire dans l’esprit des autres, les contrôler ou encore prendre l’apparence ne n’importe qui et tellement d’autres choses encore. Il y avait partout sur terre des gens plein de mauvaises intentions qui ne se gêneraient jamais pour commettre les pires atrocités et leur donner ce genre de pouvoir c’était leur offrir un champ d’action encore plus large. Il y avait des gens qui pourraient faire le mal partout autour d’eux sans jamais être arrêtés, simplement parce qu’on ne pouvait pas les enfermer, qu’on ne pouvait pas les contenir quelques part ou parce qu’ils trouvaient toujours un moyen de s’en sortir. Alors, du point de vu de Joren, cette mutation c’était une mauvaise chose. Un poison dans les veines de personnes qui pouvaient du jour au lendemain décider de s’en servir pour faire des choses horribles. Combattre cette mutation avant qu’il ne soit trop tard, ça semblait un but ayant du sens. Pendant un moment, on lui avait dit que pour éviter que ce gène perdure, il suffisait de l’éliminer. Empêcher qu’il ne se transmette de génération en génération en tuant les mutants. Ça aurait pu être une solution logique, ça l’avait été un temps pour Joren. Mais il ne possédait pas le gène et Maiken non plus. Alors, pourquoi Sigrid l’avait-elle ? Ça n’avait pas de sens. Il n’était pas doué en génétique, il avait beau bosser dans une firme scientifique, ce n’était pas son domaine d’expertise. En tout cas, ça voulait dire qu’ils pourraient tuer autant de mutants qu’ils le souhaiteraient, y en aurait toujours, issus de deux parents qui pourtant eux, n’avaient pas cette fichus mutation dans le sang. Alors, le vaccin, c’était devenu la solution miracle. Y avait plus besoin de tuer bêtement les transmutants comme si ça aller régler le problème. Il suffisait de les vacciner et on en parlait plus. Puis, il suffirait de vacciner les générations suivantes et celle d’après encore et ainsi de suite. Personne ne devrait être doté de pouvoirs surréalistes, parce que tout le monde peut un jour péter un câble et décidé de buter tout le monde autour de lui. Il y avait déjà les flingues pour rendre l’humanité dégelasse, autant éviter de leur filer une nouvelle arme, gratuite et innée. Le monde n’était déjà pas très beau et c’était pire avec les hunters et les mutants, mais qu’est-ce qu’il deviendrait s’il n’y avait plus que des mutants ? Rien de très beau sans doute, vu la nature humaine, y avait quand même cher à parier que ça finirait par se barrer en couilles.

Cette guerre entre les mutants et les hunters, ça n’avait rien de beau non plus. C’était du gros n’importe quoi et il voulait bien l’admettre sans soucis. S’entretuer comme ils le faisaient alors qu’il suffisait d’un fichu vaccin et on en parlait plus, c’était quand même sacrément débile. Joren laissa échappé un léger soupire suite aux paroles de Gabriela. Elle avait raison. Sa mutation ne la tuerait pas c’était certain. « Non, ça ne la tuera pas. Mais eux, les hunters … Ils le feront. » Parce qu’ils s’en fichaient que ce soit une gamine. Il le savait, il avait vu ce dont ils étaient capables, il s’était battu à leurs côtés. Il ne voulait pas qu’on tue sa fille, il ne voulait pas qu’elle meurt parce qu’elle n’était pas normale. Il voulait qu’elle soit normale et que tout aille bien pour elle. On pouvait bien dire ce qu’on voulait, tout serait plus simple pour elle si elle n’était pas dotée de cette fichue mutation. Est-ce que la vie de Gabriela n’aurait pas été également plus simple sans la mutation qui avait été la sienne ? Aux yeux de Joren, cette mutation compliquait tout et à cause d’elle, y aurait un moment où les hunters tomberaient sur Sigrid. Ils n’hésiteraient pas à le tuer lui et Maiken d’abord s’ils venaient leur résister pour protéger leur enfant. C’était à ne pas en douter ce qui se passerait. Un vaccin suffirait à tout arranger alors pourquoi ne pas l’utiliser hein ? Lui, il y tenait à son vaccin. « Peut-être qu’à la place de ma femme, j’me serais quitté aussi. » Qu’il ajouta en rigolant légèrement. Il l’avait mérité ce divorce, il n’allait pas le nier. Il n’avait pas assuré et il espérait avoir une chance d’arranger un peu soit tant les choses à présent, mais ce n’était pas gagné, il le savait trop bien ça. Il lui avait tendu une vieille photo qu’il avait de Sigrid et Maiken, la dernière qu’il avait pu prendre avant que tout n’explose. La seule chose qui lui restait d’elles à présent, une photo complètement dépassée tant les années avaient passées. Elle confirma que c’était bien Sigrid et Maiken qu’elle avait croisées quelques temps auparavant.  Il ne put s’empêcher de sourire suite à sa réplique, tenant d’imaginer à quoi Sigrid pouvait ressembler à présent. « Je suis certain qu’elle est toujours aussi magnifique. » Elle l’avait été la dernière fois qu’il l’avait vu, même s’il avait été focalisé sur ce qu’elle était devenue. Une transmutante. Un monstre et il l’avait dit, il l’avait pensé. Il avait pris sur lui pour reconsidérer la chose et trouver la force de revenir jusqu’à Radcliff. Il avait été stupide de penser de la sorte. Mais il y avait quelque chose qui le gênait et qui le gênerait probablement toujours dans cette mutation. Il ne pouvait pas la supporter, c’était plus fort que lui. Il fallait qu’il débarrasse sa fille de son calvaire pour que tout s’arrange enfin. C’était pour cette raison qu’il était revenu à Radcliff. Revoir sa fille et au passage la libérer de ce fardeau. Lui sauver la vie aussi. Il le ferait. Il le fallait.

Il haussa légèrement les épaules avant de se diriger vers le bar pour en sortir deux verres ainsi qu’une bouteille de vodka. Il revint vers la table, déposa les verres avant de les remplir. Puis il se laissa tomber sur le canapé aux côtés de Gabriela. « Est-ce que tout le monde dans ta famille est aussi radicale ? » Si y avait moyen de parler à la fameuse tante, peut-être que c’était une option à considérer, mais sans doute que si ça avait été possible, Gabriela aurait déjà tenté sa chance. Fallait croire qu’ils étaient tous cinglés dans sa famille. Il attrapa son verre pour en avaler une gorgée. « Et bien. Peut-être que tu ne veux plus de mon aide et que tu t’as aucune raison de me faire de nouveau confiance. Ce serait complètement justifié. » Il reposa son verre sur la table, sans lâcher la jeune femme du regard. « Et je ne suis pas mercenaire non plus. Mais si je peux t’aider, je serais ravi de le faire. » Pas simplement parce qu’il avait une dette énorme envers elle après ce qu’il lui avait fait. Parce qu’il avait vraiment l’aider et qu’il le souhaitait encore. Ce qui lui était arrivé était injuste. Lui, il méritait son sort. Elle, certainement pas. Suite à la question de Gabriela, il laissa échapper un léger soupire. C’était peut-être triste à dire, mais il n’en savait rien de ce que Sigrid avait pu ressentir. Il ne s’était jamais vraiment posé la question, une histoire de déni sans doute, parce qu’il avait grave merdé et qu’il en était parfaitement conscient. « J’ai jamais voulu savoir, c’est sans doute pour ça que j’ai quitté le pays juste après avoir signé le divorce. Quand on sait pas, tout est plus simple. » L’ignorance était parfois la meilleure chose. L’alliée idéale des gens aussi lâche que Joren. Lui laisser le choix du vaccin, c’était plus humain, plus normal sans doute, mais aussi plus risqué. « Qu’est-ce qui se passerait si elle le refuse et qu’elle se fait tuer par un hunter ? » Il était presque certain que Maiken serait contre le vaccin et sans doute que Sigrid, si on lui posait la question, elle se rangerait du côté de sa mère, elle était vraiment trop jeune pour comprendre tout ce que cette histoire pouvait impliquer et sans doute que c’était mieux ainsi. Comprendre qu’il y avait toute une bande de mecs prêts à la tuer, c’était pas génial. « J’veux dire. En tant que parents, est-ce qu’on ne devrait pas envisager toutes les options pour protéger notre enfant ? » Si un vaccin pouvait sauver la vie de son fils, le protéger, lui assurer une vie dans laquelle il n’aurait pas à se cacher ou à fuir les hunters, est-ce qu’elle ne choisirait pas cette option également ? Est-ce que le vaccin, ce n’était pas le meilleur moyen pour protéger les gamins de tout ça ? « Est-ce qu’on serait pas tous plus en sécurité, plus heureux sans cette mutation ? » Y aurait pas de hunters, y aurait pas de mutants tarés, y aurait des problèmes c’était certains, mais le monde serait meilleur. Lui, il serait peut-être encore marié et heureux, Gabriela elle, elle n’aurait sans doute pas été séparée de son fils. Tout serait beaucoup plus simple, alors pourquoi renier le vaccin à ce point hein ? C’était sans doute une question à laquelle Joren n’aurait jamais de réponse.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeJeu 14 Jan 2016 - 11:49


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Devenir parent, c'était accepter de prendre soin d'un autre vivant pour le reste de son existence. Du moins, c'était ce que les bons parents étaient censés faire. Et ces gens là semblaient de plus en plus rare depuis que l'existence du gène mutant avait été révélé officiellement, la peur et la lâcheté avaient gangrené les cœurs d'une bonne partie de la population, les mutants étaient considérés comme des plaies et des parents qui tenaient à leur progéniture comme à la prunelle de leurs yeux leur tournait le dos pour peu qu'un quelconque don ne décide de se manifester. Et Gabriela trouvait ça triste. Combien de familles avaient été détruites par la crainte, l'intolérance et la désinformation ? Combien d'innocents étaient morts, condamnés à subir les foudres de leurs proches et de parfaits inconnus complètement fanatiques ? Il y avait autant d'avis qu'il y avait de personnes, et c'était bien ce qui rendait les choses si compliquées. Rien n'était noir ou blanc, le "problème" mutant n'avait pas de solution manichéenne, c'était un cercle vicieux dont il n'était pas évident de sortir – elle le savait mieux que quiconque. C'était presque comme s'il n'y avait pas de bon ou de mauvais camp, simplement des points de vue différents. Radicalement différents pour certains, au point que certains parents n'hésitaient pas à vouloir la mort de ceux qu'ils auraient dû vouloir protéger à tout prix. D'une certaine façon, Gabriela pouvait comprendre les craintes de Joren, elle sentait bien qu'il aimait sincèrement sa fille et ne cherchait qu'à la protéger, mais elle n'était pas convaincue par la nature de ses actions. Vouloir vacciner tout le monde, ça n'était pas une solution durable sur le long terme ; on ne luttait pas contre l'évolution. Le gène mutant était dormant chez certaines personnes et chez d'autres non, ce n'était pas sans raison que des parents sans don se retrouvaient avec un enfant mutant, et inversement. À moins de trouver le moyen de recoder l'ADN humain en retirant le gène X du mélange, il ne servait à rien de lutter, c'était comme tenter d'éteindre un incendie avec un verre d'eau. Ce n'était pas à coups de sérums variés et de guerres civiles que la menace serait éradiquée.

Gabriela se tendit légèrement lorsque Joren vint s'asseoir auprès d'elle sur le canapé, perturbée par cette soudaine proximité physique. L'air de rien, elle se décala un peu vers l'accoudoir, à distance raisonnable du Danois. « Tu n'as pas idée à quel point les membres de ma famille sont dérangés. À côté d'eux, je suis une enfant de chœur. » Elle fit la grimace plutôt que de rire, car c'était la triste vérité, la vérité qui l'inquiétait. « Mon père vient d'une grande famille de chasseurs très religieux, et c'est pareil pour ma mère. Mais c'est lui qui mène la danse, et depuis toujours. Ma mère... Ma mère est peut-être moins radicale au fond, même elle est faible d'esprit, elle a toujours fait ce qu'il lui demandait sans discuter. » Gabriela leva les yeux au ciel en secouant doucement la tête. Son enfance avait été semblable à un interminable séjour en camp militaire, elle n'était parvenue à voler de ses propres ailes que lorsqu'elle avait quitté Roswell pour aller faire ses études à New-York. Les plus belles années de sa vie, dont les souvenirs étaient malheureusement tâchés de sang. « Et les DeMaggio, ils ne valent pas mieux. Une belle brochette de tarés quelle que soit la branche, en résumé... » En somme, elle n'avait personne vers qui se tourner, personne parmi les siens qui seraient sensibles à son histoire. Ou alors, elle n'avait pas encore rencontré cette personne. Les belles âmes avaient tendance à ne pas faire long feu chez eux.

L'expression de la jeune femme dut changer radicalement lorsque Joren lui proposa à nouveau son aide, elle blêmit si rapidement qu'elle sentit le sang quitter son visage. Après ce qu'il lui avait fait à cause de ce qu'elle était, après qu'elle lui ait foutu son poing dans la figure, il lui offrait à nouveau de l'aider à secourir son fils ? Pour la première fois depuis qu'elle avait mis les pieds chez lui, Gabriela apparut sincèrement troublée, elle fixa le Danois avec une surprise non dissimulée pendant de longues secondes, incapable d'articuler le moindre mot, avant de se détourner pour reporter toute son attention sur son verre, et cela bien qu'elle n'avale pas une goutte de vodka. « Je... je ne peux pas te demander ça, Joren. Ces gens... ma famille... ils sont dangereux, ils n'hésiteraient pas à t'éliminer si tu leur posais le moindre problème. Mes parents veulent me faire la peau, alors la vie d'un étranger... » Elle reposa le verre sur la table et noua nerveusement ses doigts. « Dieu sait que j'ai besoin de toute l'aide que je pourrai trouver, pourtant... » Elle ferma les yeux, soupira longuement et garda le silence pendant une interminable minute. « Ça ne me dérange pas de me mettre en danger, j'ai l'habitude, et c'est pour James. Mais s'il devait t'arriver quoi que ce soit par ma faute, je crois que ce serait le problème de conscience de trop pour moi. » Elle savait bien qu'au fond, Joren était vraiment un homme bien, peut-être simplement un peu perdu... Mais qui était-elle pour juger ? Sa vie n'était de toute évidence pas plus ordonnée que la sienne, mais au moins, lui n'avait pas un paquet de psychopathes pour proches. « Je ne veux pas t'impliquer. Mais je suis dépassée et désespérée, alors si tu veux m'aider, je ne t'en empêcherai pas. » Gabriela eut un petit rire avant de se tourner de nouveau vers Joren, un petit sourire espiègle étirant ses lèvres. Elle n'avait aucune raison de lui faire confiance après ce qu'il lui avait fait, et peut-être serait-ce une grossière erreur de le faire... Mais elle avait besoin d'aide, et si sa fierté l'avait longtemps empêchée de le réaliser, elle ne pouvait plus continuer à se voiler la face.

« Évidemment que le monde serait un peu plus radieux sans le gène mutant... Mais il est là, et très honnêtement je ne pense pas qu'il soit possible de nous en débarrasser complètement. C'est la nature, l'évolution... Quelque chose qui se prépare depuis des centaines, peut-être des milliers d'années. Je ne vois pas comment nous pourrions changer quelque chose que nous ne comprenons pas et qui de toute évidence nous dépasse tous, peu importe notre avis sur la question. » Voilà qu'elle se perdait en contemplations scientifiques et philosophiques, il ne manquait plus que ça. « Tu as raison, en tant que parents il est de notre devoir d'envisager toutes les options possibles pour protéger nos enfants. Ça veut dire que si tu tiens tant que ça à vacciner ta fille de force, tu as tout intérêt à envisager la chose sous tous les angles. Regarde ce que le NH25 m'a fait... Quels effets secondaires pourrait-il avoir sur une petite fille, hm ? Tu serais encore capable de te regarder dans une glace tous les jours si le vaccin la paralyse, lui vole l'un de ses sens ou je ne sais quelle autre atrocité ? Sigrid a l'air d'être en parfaite santé, alors tu ne devrais pas envisager cette possibilité avec autant de... légèreté. » Gabriela ne voulait pas voir une petite fille endurer ce qu'elle avait vécu, et surtout pas de la main de son père. Finalement, la jeune femme se rapprocha de Joren et posa sa main sur la sienne avec une douceur qui contrastait nettement avec leur précédant contact physique. « Sa mutation, est-ce qu'elle est... dangereuse, ou plutôt du même genre que la mienne ? Ça peut faire toute la différence, crois-moi... T'as pas plus de raisons de me faire confiance que moi, mais d'expérience je peux t'assurer que la meilleure solution n'est pas toujours la plus évidente. »
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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 18:49

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Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

La vision du monde selon Joren était peut-être complètement naïve. Penser que le vaccin était une solution au problème qui amenait le chaos sur le monde, c'était un peu niais, trop simple. Le monde était en proie à un véritable massacre et ce n'était certainement pas l'arrivée du vaccin sur le marché qui allait mettre fin à ça. Les hunters voulaient les transmutants morts et les transmutants voulaient certainement voir les hunters mourir. C'était un cercle vicieux dans lequel le vaccin n'était qu'un détail qui n’intéressait personne, à part lui peut-être. C'était absurde pourtant de son point de vue, parce que franchement si ça pouvait empêcher les cadavres de s'entasser, est-ce que ce n'était pas vers cette solution qu'il fallait se tourner ? C'était celle qu'il avait choisi lui. Mais le reste du monde préférait de loin se tuer les uns les autres. Il ne voulait pas qu'on tue sa fille pour ce qu'elle était. Qu'on la massacre alors qu'elle était parfaitement innocente. Elle n'était pas responsable de ce qui lui était tombé dessus. Joren avait beau trouver cette mutation repoussante, il fallait bien admettre que les personnes qui en étaient victimes, n'avaient définitivement pas choisi de se retrouver dans une telle situation, alors c'était injuste de simplement les tuer. Il en avait du sang sur les mains pourtant le Holgersen. Il en avait tué des transmutants, il avait appris à être un bon hunter bien dans les normes quand il était revenu au Danemark après son divorce. Il l'avait fait parce qu'il avait cru que c'était nécessaire, que si on ne faisait rien contre les transmutants, ils pourraient détruire le monde en un battement de cils, alors à un moment, les tuer avait été la solution évidente. Une solution pour lui de se débarrasser de cette chose qui avait détruit sa vie au moment où elle s'était emparée de sa fille. Mais une fois le vaccin mit sur le marché, il avait été capable de voir à quel point il avait fait fausse route. Il avait vu qu'il pouvait débarrasser sa fille du fléau qui s'était emparée d'elle et lui sauver la vie par la même occasion. Une fois qu'elle ne serait plus une transmutante, les hunters ne seraient plus là pour vouloir la tuer pour ce qu'elle était. Il avait tendance à penser que malgré les effets secondaires du vaccin sur Gabriela, au moins maintenant, elle était débarrassée d'un problème. Elle n'était plus une transmutante, ça faisait des hunters de moins sur le dos.

Pour ce qui était de sa famille en revanche, il ne pouvait pas faire grand-chose. Clairement, ils avaient l'air cinglés par chez elle. Il remarqua bien la façon dont la jeune femme se décala sur le canapé comme pour garder une certaine distance entre eux. Il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout ce qui s'était passé entre eux. Ce n'était pas une mauvaise chose, après tout, il venait de se prendre un coup de poing en plein visage, il en sentait encore les picotements et le goût du sang dans sa bouche. C'était probablement plus raisonnable qu'ils restent à une bonne distance l'un de l'autre. Il écouta les discours de Gabriela sur sa famille. Non, ils n'avaient pas l'air juste cinglés en fait. Ils étaient pire que ça. Il fallait bien l'être pour voler un bébé à sa mère. Qu'est-ce qu'ils voulaient en faire d'abord de ce bébé ? C'était une question qu'il n'avait jamais vraiment posé, parce que dans l'équation, ça n'avait pas vraiment d'importance. Mais quand même. C'était quoi l’intérêt pour eux de voler le bébé de leur fille au final ? « Rappelle-moi de ne plus jamais me plaindre des Holgersen. » Il ne s'en plaignait pas souvent. Son seul problème avec ses parents ces derniers temps, c'était l'incompréhension face à leur choix d'installer un de leurs laboratoires dans la petite ville de Radcliff. Un problème vraiment futile face à ceux de Gabriela et sa famille. « Est-ce qu'y a une raison particulière pour qu'ils aient pris ton fils ou ils sont juste bons à interner définitivement ? » Parce qu'il fallait quand même avoir de sérieux troubles psychologique pour voler un bébé comme ça. « Est-ce qu'ils savent que techniquement, c'est quand même un crime ? » Dans un monde un peu moins pourris, voler un bébé c'était une raison suffisante pour se retrouver en prison quand même. Déjà que voler des objets c'était un crime alors un bébé, c'était grave quand même. Ça ne tournait vraiment pas rond dans leurs têtes à ceux-là. Il n'en avait jamais douté, mais plus elle en parlait, plus il avait l'impression que c'était vraiment très très graves leurs problèmes. Au moins, il pouvait se rassurer en se disant qu'en terme de mauvais parent, il y avait largement pire que lui. Il avait été battu et haut la main, par les parents de Gabriela.

Joren proposa de nouveau son aide à la jeune femme. Il avait voulu l'aider déjà à l'époque, parce que que c'était complètement fou ce qui lui arrivait et qu'elle ne méritait pas ça. Malgré ce qui avait pu se passer entre eux il avait toujours la volonté de l'aider. Il avait voulu lui rendre service en la vaccinant. Il s'y était mal pris, c'était certain, mais il avait été plein de bonnes intentions. Ce qui avait pu les séparer ne venait en rien changer ce qu'il pouvait penser de cette histoire. « C'est pas logique de s'inquiéter pour quelqu'un quelques minutes après avoir manqué de lui casser la mâchoire. » Il haussa légèrement les épaules en souriant. « J'étais déjà conscient du danger quand j'ai accepté de t'aider la première fois. » Il avait bien compris dès le départ qu'avec les parents complètement fous de Gabriela, cette histoire n'aurait rien à voir avec une balade de santé. « Faut pas t'en faire, s'il m'arrive quelque chose, je serais le seul responsable. » Parce qu'il était assez grand pour s'occuper de lui-même. Il savait se défendre, il pouvait assumer les conséquences de ses décisions. « Promis, cette fois, pas de coup de pute au dernier moment. » De toute façon, y avait pas grand-chose de plus qu'il pouvait faire à présent. Elle était vaccinée au NH25, son pouvoir ne reviendrait pas. Il n'avait plus d’autres façons de la trahir. Sans doute que certaines circonstances pourraient lui en redonner. C'était assez imprévisible ce genre de décisions. Mais il n'avait vraiment pas envie de la trahir de nouveau. Elle pouvait lui faire confiance cette fois. Il n'était quand même pas assez con pour commettre deux fois la même erreur.

La question de la mutation était un sujet épineux. Il aurait toujours du mal à l'accepter. On lui avait appris à la mépriser. Changer d'avis après tant d'années à penser de la sorte, ce n'était pas une chose aisée, bien au contraire. « Si on peut rien faire, alors est-ce qu'on doit juste laisser les gens s’entre-tuer ? » Il haussa légèrement les épaules. « J'crois pas que les hunters ne s'arrêteront jamais. » Alors tant qu'il y aurait cette mutation, les massacres continueront. Chaque personne vaccinée, c'était une vie sauvée. Les hunters pouvaient tuer sans conséquences. « J'ai pas envie qu'elle grandisse avec la crainte d'être tuée à chaque fois qu'elle sortira dehors … J'sais bien que le vaccin à des conséquences, mais … est-ce qu'elles sont forcément pires que la mort ? » Mieux valait être coincé dans un corps qui n'était pas le sien plutôt que d'être mort quand même non ? Si vacciner sa fille voulait dire qu'elle le détesterait pour le restant de sa vie, alors tant pis. Il pourrait vivre avec ça tant qu'il la savait en vie et en sécurité. Quand la main de Gabriela se posa sur la sienne, son regard se posa sur sa main, avant de remonter lentement vers la jeune femme, comme si ce geste était la chose la plus surprenante à laquelle il avait dû faire face depuis le début de sa vie. « Nan, elle n'est pas dangereuse, au contraire. C'est plutôt le genre de trucs qui pourraient l'envoyer au fond d'un laboratoire à se faire disséquer. » Elle pouvait guérir toutes les blessures, les siennes, celles des autres, c'était un sujet intéressant pour les scientifiques, un miracle dont beaucoup voudraient profiter, mais certainement pas un truc dangereux. Il savait aussi de quoi ils étaient capables ceux-là. Vu les rumeurs qu'on racontait sur le laboratoire familial, y avait quoi s'inquiéter. Si y avait eu des expériences illégales sur des transmutants dans le laboratoire Holgersen, ça pouvait toujours se reproduire ailleurs, ou encore chez lui, juste sous son nez, parce qu'il n'avait vraiment aucun contrôle là-dessus.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeDim 14 Fév 2016 - 16:34


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On ne choisissait pas ses parents, ou plus généralement sa famille. Naître dans une famille ou dans une autre, c'était être soumis à la grande loterie de l'existence. Soit on avait de la chance, soit... Eh bien, on se retrouvait dans une position comme celle de Gabriela. À fuir des parents qui, eux, méritaient réellement le titre de dégénérés tant leur mode de vie différent de celui du commun des mortels et était axé sur la violence et l'intolérance. Songer qu'à une époque elle avait trouvé cela parfaitement normal, ça lui donnait la nausée. Sa naïveté avait été le fruit du conditionnement de ses pensées par Eleazar, un conditionnement si radical qu'il ne laissait pas de place au doute ou aux remises en question. Dur, simple, efficace. Tellement efficace que pendant des années après avoir découvert sa mutation, elle avait cru qu'il y avait quelque chose qui clochait chez elle, et non pas chez les monstres qui étaient prêts à tuer froidement quiconque n'ayant pas un patrimoine génétique "pur". À côté d'eux, Joren était un Saint bon à être canonisé, parce qu'elle savait qu'à sa place, Eleazar ne se serait pas contenté de la vacciner. Il l'aurait tuée en affirmant qu'il était préférable de mourir en martyre qu'en vivant comme une créature du Diable. Gabriela avait été à ce point croyante qu'elle avait à présent la religion en horreur, elle ne supportait plus d'entendre parler de Dieu, parce que si Dieu existait, il ne valait pas mieux que ses pires créations. Peut-être était-elle née, mutante, mai ça avait été son seul crime et elle n'avait certainement pas mérité que le sort s'acharne sur elle à ce point. Sa famille, le meurtre de James, l'enlèvement de son fils... C'était beaucoup d'épreuves et de traumatismes pour une seule personne, Gabriela arrivait au bout de ses forces, au bout de ce qu'il était humainement possible de supporter. « Ils ont juste pris James pour me punir. C'est la seule raison... Et que ce soit légal ou pas... On est à Radcliff, Joren. La loi n'a aucune valeur ici. Le seules règles que mon père respecte sont celles des Hunters, de toute façon. Je pourrais porter plainte et les traîner en justice que ça ne changerait rien. Il en faudra beaucoup plus pour les arrêter. » Elle n'aurait d'autre choix que d'employer la manière forte, la manière sanglante. Ce serait l'unique moyen de les arrêter, et Gabriela n'avait pas l'intention de baisser les bras, peu lui importait ce qu'il lui en coûterait.

« Hey, il y a quand même une sacrée différence entre te refaire le portrait et te laisser courir à ta mort. À partir du moment où mon père comprendra que tu es mon allié, il te rangera dans le même panier que moi. » Elle n'était pas certaine qu'il mesure réellement les risques qu'il prenait en s'acharnant à l'aider. Eleazar Rivera n'était pas un petit plaisantin, les obstacles qui se dressaient sur sa route, il les éliminait de façon définitive. Si Gabriela avait désespérément besoin d'aide, sa conscience lui interdisait toutefois d'entraîner Joren dans sa vendetta sans qu'il ne soit informé des dangers qu'il acceptait de courir. « Il te tuera... Si mon père découvre que tu m'aides, il te tuera. Il essaiera en tout cas. Et s'il n'y arrive pas, il se servira de ceux que tu aimes contre toi. Ta sœur, Maiken... Sigrid. Il ne s'arrêtera pas à toi, parce qu'il n'a pas de limites. Pour lui, la vengeance n'a pas de prix. Si tu acceptes de m'aider, tu acceptes aussi de te mettre mon père sur le dos... » Gabriela soupira longuement et bruyamment ; si elle détestait Eleazar au moins autant qu'elle en était effrayée, il l'exaspérait également. Comment une seule personne pouvait-elle être aussi mauvaise, ou à ce point dans le faux ? « Je suppose que toute objectivité gardée, il vaut mieux être vaccinée que morte, oui... Mais fais-moi plaisir, Joren... Ne la vaccine pas en traître comme tu l'as fait avec moi. Je suis adulte, en mesure de gérer les effets secondaires du NH25, capable de comprendre tes intentions et le reste... Mais Sigrid reste une enfant. Je ne cautionne pas ton envie de la vacciner, mais si tu dois le faire, fais en sorte qu'elle comprenne que tu le fais pour la protéger, et non pas parce que tu penses qu'elle est... monstrueuse ou déficiente. La douleur de la piqûre et les effets secondaires auront vite disparu... Mais si elle pense que tu ne l'aimes pas, que tu as honte d'elle... Ça la détruira. Fais attention, Joren. Je sais que tu l'aimes, ça paraît évident quand on t'entend parler d'elle. Assure-toi qu'elle le sache, elle aussi. » Elle retira sa main de celle du jeune homme, et récupéra sa vodka qu'elle termina d'un trait en faisant la grimace.

« Avant que je m'en aille, et que je ne te fiche la paix... Faut encore que je te pose une question. » Elle reposa son verre sur la table basse et joignit ses mains, le regard dans le vide. « Pour toi, les mutants... Ce sont de véritables erreurs de la nature, ou des gens qui sont malades et ont simplement besoin d'être soignés ? » Pour la jeune femme, sa réponse à cette question pouvait faire toute la différence. Élevée par des Hunters, elle avait eu l'habitude d'entendre dire que les mutants n'avaient pas leur place dans le monde, que leur simple existence était une insulte à la nature et au reste de la population – le reste "normal". Pour les Rivera, les mutants étaient une plaie, comme un virus qu'il fallait absolument éradiquer, et tant pis pour les risques encourus et les victimes de dommages collatéraux. « Pour mes parents, pour mon père... Le vaccin, ça ne fait aucune différence. À leurs yeux, je ne suis même pas humaine, je suis... je ne saurais même pas te dire ce que je suis. Une erreur, ça résume sans doute le fond de leur pensée. T'imagines pas à quel point ça fait mal, d'entendre tes parents te dire ça. » Parce que si aujourd'hui elle haïssait Eleazar et Katherine autant qu'il était possible de haïr quelqu'un, un jour, elle les avait aimés. Ils avaient été tout ce qui comptait pour elle, les personnes les plus importantes de son existence, des êtres qu'elle admirait. Un petit gène supplémentaire – qu'ils lui avaient transmis – et elle avait cessé d'être leur fille. Du jour au lendemain, elle était passée de la prunelle de leurs yeux à un déchet humain, quelque chose qu'il fallait éliminer. Peu importait l'âge qu'on avait, c'était traumatisant.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeJeu 17 Mar 2016 - 20:30

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Do you remember when we didn't care We were just two kids that took the moment when it was there. Do you remember you at all. Another heart calls. Yeah I remember when we stole the night We'd lie awake but dreaming 'til the sun would wash the sky. Just as soon as I see you But didn't I, but didn't I tell you As deep as I need you, You wanna leave it all. — another heart calls.

Joren n’avait jamais eu trop de soucis à se faire concernant sa famille. Les Holgersen avaient des défauts et c’était sans doute à cause d’eux qu’il était comme ça, haineux envers les transmutants. Parce que c’était ce qu’ils lui avaient appris. Les transmutants, étaient un problème qu’il fallait régler. C’était leur point de vue sur la question, mais ils n’étaient pas des tueurs. Il n’avait pas vu le jour dans une famille de hunters, ses parents n’étaient pas des psychopathes en puissance. Ils n’avaient probablement jamais tué personne, contrairement à lui. Ses parents à lui, ils étaient des scientifiques, des personnes qui pensaient pouvoir résoudre le problème de cette mutation par la science et ils l’avaient plus ou moins fait, pas eux directement, mais les laboratoires dont ils étaient les propriétaires l’avaient fait. Alors, on pouvait dire qu’il avait de la chance. Ce n’était pas le cas de Gabriela. Fallait croire qu’elle, elle était née dans la famille la plus compliquée du monde. Une famille pas mal étrange. Une famille de grande malade. Le genre de personnes qu’il n’avait pas envie de rencontrer un jour. Ce qu’ils avaient fait à leur fille, ça relevé de la folie. C’était pire que de simplement la vacciner pour la défaire d’une mutation qu’ils n’aimaient pas. Ils lui avaient retiré son fils, à cause de ce qu’elle était, comme si ça pouvait y changer quelque chose. C’était en tout cas ce qu’il comprenait des mots de la jeune femme. Ils avaient fait ça pour la punir et d’après ce qu’il avait pu comprendre du genre de personne qu’ils étaient, ils étaient de ceux qui trouveraient ça normal de punir quelqu’un pour ce qu’il était. Il pouvait parler lui, avec son passé de hunter. Il savait ce qu’il avait fait, il avait conscience de ses erreurs et il estimait quand même ne pas être la pire ordure de la planète, d’après tout ce que Gabriela pouvait dire sur ses parents, il était au moins, des millions de fois mois horrible que ces gens-là. Il laissa échapper un soupire suite à la réplique de la jeune femme. Ouais, à Radcliff la justice, c’était loin d’être super. C’était même carrément craignos, comme tellement de trucs dans cette ville. « On les arrêtera autrement alors. » On, parce qu’il avait bien l’intention de l’aider. Et si la seule solution qu’ils avaient pour les arrêter, c’était de les tuer, alors, elle l’avait dit, ils étaient à Radcliff, la ville où la justice était complètement inexistante, tuer quelqu’un ici, c’était moins grave que ça en avait l’air dans le reste du monde.

Qu’elle s’inquiète pour lui parce qu’il voulait l’aider, ça avait quelque chose quelque chose de mignon, mais il n’allait pas abandonné pour ça. Elle avait besoin d’aide et il estimait qu’elle se battait pour une cause qui méritait qu’on se batte. Une cause bien meilleure que les hunters ou les transmutants. C’était de son fils dont il était question. Lui, il n’avait pas compris ça assez vite et ça lui avait couté sa fille, alors aider Gabriela c’était aussi un moyen de palier à ses propres erreurs dans le fond. Encore une fois, elle dépeignait un portait de son père qui ne donnait pas envie de rencontrer le bonhomme. Mais ça n’allait pas l’arrêter. Sa fille, Maiken, Lykke, de toute façon, pour faire le lien avec lui, ça devenait compliqué. Parce que Maiken et Lykke, elles le détestaient sans doute, quand à Sigrid, il ne l’avait pas vue depuis tellement longtemps, que c’était difficile de dire si elle se souvenait ou non de lui. Il n’avait plus personne dans le fond, que des miettes d’histoires qu’il avait brisées, comme le dernier des imbéciles. Tout comme il avait brisé ce qu’il pouvait avoir eu avec Gabriela. « Je veux t’aider. J’ai pas l’intention de revenir sur cette décision. » Qu’il puisse au moins faire un truc bien dans sa vie et si ça devait se retourner contre lui, il protégerait Lykke, Maiken et Sigrid jusqu’à ce qu’il en crève. Il semblait qu’après tout ce qu’il avait pu semer derrière lui, c’était le moins qu’il pouvait faire. Et puis, le but, c’était quand même d’arrêter son père le plus rapidement possible, avant qu’il ne soit trop tard, alors fallait pas penser de suite aux conséquences. Fallait essayer de se concentrer sur ce qu’elle voulait. Retrouver son fils, avant qu’il ne soit trop tard. Ne pas laisser assez de temps à son père pour savoir qui étaient ses alliés et connaitre les moindres détails de sa vie, ça semblait en accord total avec ce but. Il laissa échapper un soupire suite à la réplique de Gabriela. Il ne pouvait rien promettre. Il ne savait pas vraiment où il en était et comment il allait s’y prendre. Mais y avait bien une partie de lui qui se disait qu’il fallait mieux que Sigrid le déteste plutôt qu’elle se fasse tuer par les hunters. Il haussa les épaules. « Je ferais ce que je pourrais. » Il ne promettait rien. Mais il ne disait pas non plus qu’il restait borné sur son idée de la vacciner sans demander son reste. Il ne savait pas ce qu’il ferait. La première étape de toute façon, c’était de pouvoir obtenir le droit de revoir Sigrid. D’ici là, peut-être qu’elle serait adulte au final, parce qu’avec Maiken, c’était loin d’être gagné et il en avait parfaitement conscience.

Il arqua un sourcil suite à la réplique de la jeune femme. Qu’est-ce que les mutants représentaient pour lui ? C’était une question à laquelle il avait souvent réfléchi. Qu’est-ce que Sigrid représentait pour lui ? Qu’est-ce que Gabriela avait pu représenter ? Il en avait tué, il avait suivi un entrainement de hunter, persuadé que c’était la seule solution pour éradiquer cette menace de la planète. Mais maintenant, il y avait le vaccin et pour lui, ça avait remis beaucoup de choses en perspective. « Des gens malades qu’on peut soigner. » C’était comme ça qu’il voyait sa fille. C’était comme ça qu’il l’avait toujours vue, malgré les cadavres qu’il avait pu laisser derrière lui, il s’était toujours dit qu’un jour y aurait un moyen de sauver Sigrid, c’était peut-être pour ça aussi qu’il avait mis autant de temps à revenir à Radcliff. Parce qu’il l’avait voulu sa solution pour la sauver, son moyen pour la guérir, autrement qu’en lui tirant une balle entre les deux yeux, parce que c’était ce qu’on lui avait appris à faire. « Je suis vraiment désolé, qu’ils aient pu penser ça. Pour c’que ma parole vaut, je pense que t’es bien plus humaine qu’eux. » Parce qu’elle était tolérante, capable d’aimer à en prendre tous les risques possibles et imaginables. Parce qu’elle était capable de pardon et pour tellement d’autres raisons, qu’il avait pu découvrir là-bas au Danemark quand ils avaient été ensemble. Alors, il était pas le mieux placé pour parler, parce qu’il était celui qui l’avait trahie à cause de la mutation dont elle était victime. Mais à écouter les récits qu’elle faisait de ses parents, ce n’était pas franchement difficile d’arriver à la conclusion que qu’il y avait une erreur de la nature parmi les Rivera, ce n’était clairement pas Gabriela.
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MessageSujet: Re: Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN)   Sometimes the heart just beats itself apart (JOREN) Icon_minitimeLun 21 Mar 2016 - 11:42


sometimes the heart just beats itself apart
THE HORROR – THE HORROR WAS FOR LOVE. THE THINGS WE DO FOR LOVE LIKE THIS ARE UGLY, MAD, FULL OF SWEAT AND REGRET. THIS LOVE BURNS YOU, MAIMS YOU, TWISTS YOU INSIDE OUT. IT IS A MONSTROUS LOVE, AND IT MAKES MONSTERS OF US ALL (ambiance).

Que Joren veuille encore lui apporter son aide alors qu'elle lui avait menti sur sa nature et lui avait collé son poing dans la mâchoire quelques minutes plus tôt semblait confirmer le pressentiment qu'elle avait à son propos. Le Danois était un homme bien, qui avait fait quelques erreurs à cause d'un jugement hâtif, mais il n'était pas fondamentalement mauvais. Gabriela s'en trouvait bien bête, elle qui quelques jours plus tôt s'étranglait encore avec sa rancœur. C'était à croire qu'ils n'étaient pas plus doué l'un ou l'autre, les fautes étaient plus partagées qu'elle ne l'avait d'abord cru. L'erreur est humaine, disait-on... Ils étaient tous les deux deux êtres humains perdus, dépassés par des événements sur lesquels ils n'avaient eu aucun contrôle. En définitive, ils s'étaient bien trouvés et tant pis s'ils formaient une bien drôle de paire ensemble. Au moins, ils n'étaient pas totalement seuls face aux épreuves que la vie leur avait imposé. Et puis de toute façon, si Gabriela voulait retrouver son fils, il fallait qu'elle parvienne à pardonner à Joren, parce qu'elle ne pouvait pas se permettre de le haïr, pas alors qu'il lui offrait de l'aider à secourir son fils en connaissance de cause. Se frotter à Eleazar Rivera, c'était accepter de côtoyer le Diable en personne. Si au premier regard son père semblait être un homme tout à fait respectable, dans son cas l'habit ne faisait pas le moine. L'homme était passé maître dans l'art de la manipulation, il avait toujours su tourner les situations à son avantage et profiter de tout. Quant à ses capacités de Hunter... Gabriela savait très bien de quoi il était capable, et c'était justement ce qui l'inquiétait. Elle était également certaine de ne pas se sortir de sa confrontation avec lui parfaitement indemne, elle serait déjà bien heureuse de s'en sortir en vie. Alors entraîner Joren sur la première ligne avec elle... Elle ne pourrait pas l'empêcher de lui prêter main forte, mais sa conscience n'approuvait pas vraiment. Peut-être aurait-ce été différent s'il n'avait pas lui une fille, une enfant qui avait besoin de lui malgré tout. S'il lui arrivait quelque chose par sa faute, elle s'en voudrait. Priver une petite fille de son père, c'était la dernière chose qu'elle souhaitait, parce qu'elle savait Joren capable d'être un bon père, contrairement au sien.

« Bon... Puisque tu insistes... » La jeune femme tira de son sac un petit calepin, sur lequel elle écrivit son numéro de téléphone ainsi que son adresse, avant de déchirer la page et de la tendre au Danois. « Si jamais tu trouves quoi que ce soit, la moindre piste ou une quelconque information, tiens-moi au courant. » Elle afficha un petit sourire alors qu'elle se relevait et enfilait sa veste. « J'ai toujours ton numéro, et même ton adresse. » Ce qui était plus qu'évident... A force de parcourir le monde en jouant au détective, elle avait acquis une expérience un peu particulière, alors trouver l'adresse d'un homme qui n'essayait pas de se cacher n'avait rien eu de compliqué pour elle. Trouver les Rivera, c'était déjà une autre paire de manches. Le jeu du chat de la souris durait depuis déjà trop longtemps au goût de la jeune femme, bien décidée à mettre un terme à la partie à Radcliff. Mais si elle était le chat ou la souris, elle n'en savait trop rien. « Mais surtout, ne tente rien seul. Ce serait le meilleur moyen pour toi de te retrouver avec une balle dans la tête, enterré là où personne ne te retrouverait jamais. » On aurait pu penser qu'elle plaisantait, mais elle était extrêmement sérieuse. Son père, elle l'avait aidé vu plus d'une fois se débarrasser de corps de mutants qu'il avait tués. Elle savait que dans ce domaine là, il était doué. Elle l'aurait été aussi, si sa mutation ne s'était pas manifestée à l'adolescence, la sauvant ainsi d'une vie ne tournant qu'autour de l'extermination d'une partie de la population. Son quotidien était suffisamment sanglant à son goût, elle avait hâte de pouvoir mener une vie aussi normale que possible, hâte de changer des couches et se lever aux aurores pour s'occuper de James, hâte de faire toutes ces choses que les gens normaux faisaient, sans craindre que l'on vienne les assassiner à toute heure du jour ou de la nuit. Qu'elle veuille l'admettre ou non, Gabriela était en permanence aux aguets, craintive mais prête à en découdre avec quiconque voudrait s'en prendre à elle.

« Des gens malades, hein... » Elle soupira longuement, songeuse. Pendant longtemps, elle avait elle aussi été persuadée de souffrir d'un mal terrible, qui avait été incurable pendant des années. Mais c'était uniquement parce qu'elle avait été élevée dans un milieu qui considérait la mutation comme une tare, une erreur de la nature qu'il fallait corriger – peu importait le moyen employé. Tous les mutants ne pensaient pas comme elle, ceux qui avaient eu la chance de naître dans des familles tolérantes ne pensaient pas que quoi que ce soit clochait avec eux. « Au moins, t'es pas un psychopathe qui pense que nous sommes tous les enfants de Satan, c'est déjà ça. » Elle n'allait pas encore le remercier de l'avoir soignée, il était trop tôt pour ça. Mais comprendre ses motivations l'aiderait à faire passer la pilule plus facilement, c'était certain. Qu'il pense qu'elle valait mieux que ses parents en dépit de sa mutation, ça jouait aussi en sa faveur, même s'il n'était vraiment pas compliqué de faire preuve de plus d'humanité que les Rivera. « Merci, c'est... plutôt sympa d'entendre ça. Merci, Joren. » Elle n'allait pas l'ennuyer plus longtemps, ils s'étaient dit tout ce qu'ils avaient à se dire pour le moment, ils avaient crevé l'abcès et c'était déjà beaucoup. Mieux valait ne pas en remettre une couche trop vite, puisqu'ils étaient voués à se revoir et à collaborer, ils auraient de nombreuses autres occasions de discuter. « Je vais te laisser... Je pense qu'on a tous les deux besoin de repos, et de se remettre les idées en place. » Elle, en tous cas, en avait bien besoin. « A bientôt, alors. Désolée pour le coup de poing, et merci pour le verre. » La prochaine fois qu'elle frapperait à sa porte, son premier réflexe ne serait pas de le frapper. Elle lui accorda un dernier sourire avant de quitter son appartement, et rentrer chez elle l'esprit encore plus embrouillé qu'il ne l'était lorsqu'elle avait pris la décision d'aller régler ses comptes avec Joren.
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