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 a day for ghosts ≈ joren&maiken

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MessageSujet: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 22:08

I have let the flood carry away all my pictures of you
   
The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
« Attention ! Ne touche pas à … !! » Trop tard. La petite stagiaire s’était tournée trop brusquement, son coude avait heurté le bécher à côté d’elle, qui avait fait un vol plané avant de venir exploser sur le sol dans une pluie de bris de verre et de solution aqueuse. Un silence de plomb s’abattit sur le laboratoire tandis que Maiken fixait les dégâts, et la stagiaire se recroquevilla sur elle-même, les yeux écarquillés d’inquiétude. Cet échantillon, l’équipe travaillait dessus depuis des jours, et ils étaient presque sur le point d’en obtenir des résultats concluants. Il était répandu sur le sol, à présent, et Maiken sentit la colère enfler, enfler en elle, jusqu’à la submerger complètement. Elle foudroya la gamine du regard, puis lui ordonna d’une voix glaciale de nettoyer le sol. Sans ajouter un mot de plus, elle quitta la pièce. Elle aurait adoré pouvoir claquer la porte derrière elle, si le laboratoire n’avait pas été équipé de portes se refermant en douceur quel que soit l’humeur de ceux qui la franchissaient. On évitait les catastrophes, ainsi … Mais ça aurait été un vrai bonheur de pouvoir faire étalage de sa colère, au moins de cette façon un peu futile ! Parce qu’elle bouillait, Maiken, mais qu’elle se refusait d’en faire pâtir ses collègues, qui n’en étaient pas – vraiment – responsables. Même la stagiaire avec ses deux mains gauches ne méritait pas qu’elle lui hurle dessus. Elle allait quand même recevoir une appréciation déplorable dans sa note de stage, ça c’était certain ! Mais pour le reste … Maiken faisait de gros efforts pour garder une humeur relativement égale devant ses collègues. Parce qu’ils n’étaient pas la cause de ce qui bouillait en elle. Cette frustration qui la tuait, cette colère qui la rongeait, elle ne pouvait la mettre sur qui que ce soit d’autre que sur elle … Sur elle, et sur le monde autour qui tournait au cauchemar. Mais principalement sur elle. Elle s’en voulait d’avoir perdu Felix avant qu’ils n’aient pu entamer une vraie relation, avant même qu’elle n’ait pu le considérer comme un véritable ami … Elle ne cessait d’y penser, depuis des semaines. Elle avait tout gâché avec lui, à vouloir aller plus vite que la musique, à exiger des choses qu’il ne pouvait pas lui donner. Et les nouvelles mesures prises par le maire, suite au meurtre du président, n’avaient fait que renforcer le manque que Maiken ressentait à chaque fois qu’elle pensait à Felix. A chaque fois qu’elle entendait parler de la police spéciale, ou qu’il y avait un nouveau mutant arrêté – ou tué – elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui. A tout ce qu’il avait fait pour elle et à la façon dont elle l’avait remercié. Il n’avait jamais été un hunter avec elle, mais un homme sensible et attentionné. Elle n’arrivait pas à faire coller ce qu’elle entendait, ce qu’elle voyait et ce qu’elle savait sur les chasseurs de mutant, à l’image qu’elle avait de Felix. Mais le fait était qu’elle l’avait perdu, et elle avait beau soupirer, repenser à lui, regretter … Rien n’y faisait. C’était terminé. Comme beaucoup de choses auxquelles elle avait tenu, il était parti et ne reviendrait pas. Ce schéma semblait revenir bien trop souvent dans sa vie ces dernières années … Depuis que Sigrid avait montré sa mutation la première fois, en fait. Elle avait d’abord perdu Joren, qui semblait pourtant être l’homme de sa vie, et sans qui elle n’avait pas imaginé pouvoir survivre. Elle avait survécu, mais elle avait du se débattre ensuite avec la vie de mère célibataire et ses contraintes, ainsi qu’avec le vide douloureux que l’absence de son mari avait laissé dans sa poitrine. Elle avait ensuite perdu Lykke, sans comprendre trop comment cela avait pu arriver. Elle n’avait pas pu pardonner à sa meilleure amie, et perdre la seconde Holgersen chère à son cœur, ça avait été un coup dur. Ses deux piliers danois, les liens avec sa terre natale, n’étaient plus que d’amers souvenirs. Et pour finir, ça avait été le tour de Felix. Qu’elle avait elle-même repoussé avec de nobles intentions, mais tellement irréalistes qu’elle s’en voudrait sans doute toute sa vie. Et elle était de retour à la case départ, seule et terrifiée dans un monde qui devenait complètement fou. Essayant de protéger au mieux sa fille, mais avec la sensation de plus en plus nette que son combat était vain.

Elle entra dans son bureau et s’y installa, morose, mais fut bientôt dérangée par un collègue qui demandait de l’aide sur un dossier délicat. Alors qu’elle espérait pouvoir se plonger dans une tâche qu’elle apprécierait et qui calmerait ses nerfs à vif, elle ne trouva là qu’une nouvelle raison de s’agacer, devant des résultats qui lui semblèrent illisibles et qu’elle ne parvint pas à interpréter. Mais elle ne comptait pas se laisser abattre par un dossier récalcitrant, et s’installa avec son collègue pour reprendre les choses de zéro et réfléchir calmement à ce qui avait pu déraper, quand on l’appela à nouveau pour un autre problème. L’équipe où travaillait la stagiaire maladroite était complètement paniquée d’avoir perdu le dernier échantillon analysable, et Maiken du se démener pour leur trouver une solution. Quand elle ressortit de leur salle un bon moment plus tard, échevelée et fatiguée, elle n’avait qu’une envie : prendre une tasse de thé bien chaude et s’installer dans le silence de son bureau. Mais elle faillit entrer dans un homme en tenue de ville qui traînait au milieu du couloir, et elle dut puiser dans ses dernières réserves de patience pour ne pas lui exploser au visage. Sans même le regarder, replongeant illico le nez dans le dossier qu’elle portait, elle lui lança : « Vous n’avez pas à être ici monsieur, veuillez retournez à l’accueil, quelqu’un va s’occuper de vous. » Et elle continua son chemin, mais elle réalisa bien vite que l’homme ne faisait pas mine de partir, au contraire : il lui avait emboîté le pas. « Pour la seconde fois, vous n’avez rien à … » Elle s’était retournée d’un bloc pour lui ordonner sèchement de retourner d’où il venait, mais la stupeur avait coupé son élan. Son cœur rata un battement, et une étrange sensation prit place au creux de son estomac. En face d’elle, il y avait celui qu’elle n’avait celui qu’elle avait chassé de chez elle et qu’elle n’avait pas revu depuis des années. Son ex-mari. « Joren ? » Trop surprise pour dire quoi que ce soit d’autre, elle resta figée devant lui sans rien ajouter, le dévorant inconsciemment du regard, détaillant son visage et notant toutes les petites choses qui avaient changé, sans même qu’elle ne s’en aperçoive. « Tu … Qu’est-ce que … Qui est-ce qui t’a laissé venir jusqu’ici ? Tu n’as pas le droit d’être là. Retourne à l’accueil. » Son ton froid avait refait surface, du moins elle s’était forcée pour le retrouver, au lieu de commencer à poser toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres. Elle voulait savoir ce qu’il faisait ici … Mais elle avait d’autres chats à fouetter que de s’occuper de lui. N’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 21:01

Now go on and drift away.
— maiken holst & joren holgersen —
Nobody wants to be the only one that's left standing, Nobody wants to be the only one to understand And now i'm seeing the way that you're leaving without me. Now go on and drift away The tide can hold you out, Go quiet now, Go sound go safe. Open hands are hard to hold onto anyway. — open hands.

Radcliff, cette petite ville des Etats-Unis lui avait presque manqué depuis qu’il l’avait quittée pour rentrer chez lui au Danemark. Malgré l’hiver qui continuait, il faisait meilleur ici qu’au Danemark, mais la neige de son pays natal lui manquait déjà. Il aimait son pays natal, mais il y avait renoncé plusieurs années plus tôt. Pour Maiken. Pour un mariage qui n’avait pas tenu. Il ne regrettait pourtant pas son choix, ni à ce moment là, au début de sa vingtaine quand il était venu aux Etats-Unis pour la première fois, ni maintenant. Il revenait encore pour Maiken, ou pour Sigrid plus exactement. Leur fille était importante à ses yeux, plus qu’on pourrait l’imaginer vu la façon dont il l’avait abandonnée quand son pouvoir s’était manifester. Joren avait la certitude qu’il y avait quelque chose d’anormal chez les transmutants. Il n’aimait pas ça. Il m’aimait pas les transmutants, mais il aurait pu les accepter sans rien dire, si jamais sa fille n’avait pas été l’une d’entre eux. Ça avait été un choc pour lui d’apprendre cette nouvelle. Il ne l’avait pas supporté, il avait eu peur, pour lui, pour elle, pour Maiken. Avoir une mutante chez eux, c’était dangereux pour tout le monde et pour elle avant tout. Cette anomalie qui était en elle, elle pouvait lui couter très cher. Il avait rejoint les hunters, il avait tué des mutants de ses propres mains, là-bas au Danemark, alors il savait que ça pouvait arriver n’importe quand à sa fille. Mais il y avait une solution maintenant. Un moyen de mettre les transmutants hors d’état de nuire sans avoir à les abattre. De son point de vu, le NH25 était l’invention la plus merveille qui puisse exister. Enfin, il avait une chance de pouvoir soigner sa fille du mal qui la rongeait. C’était pour ça qu’il était revenu jusqu’à la petite ville de Radcliff, mais il savait très bien qu’avant de pouvoir renouer le contact avec sa fille pour avoir une chance de l’aider, il devait retrouver la confiance de Maiken. Il ne pouvait pas simplement lui dire qu’il fallait la vacciner. Ce serait un risque de perdre toutes ses chances de pouvoir approcher sa fille. On parlait d’effets secondaires qui pourraient facilement inquiéter n’importe qui, mais c’était d’après lui un risque à prendre pour sauver son enfant. Ce vaccin pouvait sauver des vies, il ne voyait pas pourquoi les gens en avaient si peur. Il devait bien y en avoir des tas des mutants qui préféraient se débarrasser de leur tare plutôt que de continuer de vivre avec ça. Il y avait des gens qui voulaient se débarrasser de cette malédiction parce qu’ils savaient qu’il s’agissait de la meilleure chose à faire pour pouvoir vivre tranquillement. Maiken ne pourrait peut-être pas comprendre ça. Il verrait, il trouverait bien un moyen de la sonder discrètement sur la question, mais il n’avait pas l’intention de lui dire de but en blanc qu’il était revenu pour ça. Quand bien même il ne voyait pas ce qu’il y avait de mal à vacciner Sigrid. Pour l’instant, le plus important, c’était de renouer le contact avec Maiken. Il ne savait pas où elle habitait, elle ne lui avait jamais laissé d’adresse. Mais, il savait pertinemment où elle travaillait, alors ça n’allait pas être bien dur de la retrouver.

Il s’était rendu à l’hôpital de la ville, se faufilant discrètement jusqu’au laboratoire d’analyse, mais c’était sans compter sur le type de l’accueil du laboratoire qui n’avait pas l’intention de le laisser passer. Il avait envie de lui exploser le nez contre le bureau, l’assommer pour qu’il lui foute la paix, mais revenir dans la vie de Maiken en commençant pas assommer l’un de ses collègues, c’était probablement la pire idée possible. Il devait s’y prendre mieux que ça. Face à l’homme qui n’avait pas l’air de bien vouloir le laisser passer, comme quoi c’était une zone interdite au public et blablabla, Joren se décida à sortir son portefeuille de la poche de sa veste. « 20 dollars, ça ira ? » L’homme lui lança un regard noir avant d’agiter la tête de droite à gauche en signe de négation. Il fallait rester calme, même si, de toute évidence, ce n’était pas chose aisée. « 40 ? » Encore un non. Bordel. Lui encastrer la face contre le bureau, c’était de plus en plus tentant. Il fouilla rapidement dans son portefeuille, comptant ce qu’il avait. Il n’avait pas envie de lui laisser tout son liquide, il n’était pas là que depuis quelques semaines, il n’avait pas énormément de dollars sur lui parce qu’il n’avait pas pris le temps de passer au bureau de change. Il soupira. « 100. » Et c’était son dernier mot, si c’était encore non, il trouverait une autre solution pour rentrer dans ce fichu laboratoire. Finalement l’homme acquiesça avant d’attraper les billets qu’il lui tendait pour les mettre dans sa poche. Puis il baissa la tête vers son journal, faisant mine qu’il ne l’avait pas vu. Parfait. Il se glissa jusqu’au laboratoire et ne tarda pas à remarquer Maiken. Elle était comme dans ses souvenirs, toujours aussi élégante. Le nez plongé dans son dossier, elle manqua de peu de lui rentrer dedans sans même le reconnaitre, mais il n’écouta pas ce qu’elle disait, il avait déjà mis du temps et dépensé cent dollars pour rentrer, alors il n’était pas question de partir aussi rapidement, sans même avoir obtenu ce qu’il voulait. Il avait commencé à la suivre et enfin, elle le reconnaissait. Il lui adressa un léger sourire. « Salut Maiken. » Elle n’avait pas l’air franchement motivée à l’idée de le voir, mais il n’allait pas se laisser abattre, ce n’était pas son genre. « Le gars de l’accueil m’a laissé passer, tu devrais te méfier, il est très facile à soudoyer. » Quoi que, 100 dollars, ce n’était pas rien. Il n’allait pas retourner à l’accueil et foutre tout cet argent en l’air, il était venu ici pour parler à Maiken, il allait lui parler. « J’viens de revenir du Danemark et j’avais envie de venir te revoir. On a pas vraiment eu l’occasion de discuter la dernière fois. » Ils n’avaient pas du tout eu l’occasion de discuter même. Elle avait demandé le divorce, il avait signé et il était reparti au Danemark, fin de l’histoire, sauf qu’il n’avait pas envie que ça se termine comme ça. « Tu as l’air tendu. Tu ne voudrais pas aller prendre un café ? Je t’invite. » Il voulait juste parler, en tout bien tout honneur, elle pouvait bien lui accorder ça, après tout, ils ne s’étaient pas vu depuis un moment.

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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 17:27

I have let the flood carry away all my pictures of you
   
The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
La surprise était de taille pour Maiken, qui ne s’attendait pas à revoir Joren, et encore moins dans de telles circonstances. Elle avait fait une croix sur lui plusieurs années auparavant, et elle faisait toujours très attention de se renseigner pour ne pas le croiser quand d’aventure elle se rendait dans des endroits où il pouvait potentiellement se trouver. Elle savait qu’il était retourné au Danemark presque immédiatement après leur divorce, mais il y avait toujours un laboratoire Holgersen à Radcliff et avec son travail, il pouvait sans doute avoir à s’y rendre de temps à autres … Elle n’avait aucune envie de le croiser par hasard au détour d’une rue. Du moins, c’était ce dont elle était intimement persuadée depuis qu’il avait quitté sa vie. Après tout, c’était elle qui avait demandé le divorce, c’était elle qui l’avait flanqué dehors avec pertes et fracas, elle qui s’était cassé la voix à hurler qu’elle le détestait à chaque fois qu’il essayait de parler, et elle qui s’était changée en furie pour la première fois de sa vie, juste pour qu’il ne s’approche plus de leur fille … Ca faisait beaucoup d’éléments aggravants pour le cas de Joren, et autant d’arguments pour soutenir qu’elle ne voulait plus le voir. C’était fini, leur histoire. Il avait sa vie et elle avait la sienne. Même ses parents avaient arrêté de vouloir voir Sigrid, et elle s’était sentie libérée d’un sacré poids quand les Holgersen avaient arrêté de la harceler. Elle n’était fâchée d’être débarrassée d’eux ! Voilà le superbe discours qu’elle connaissait par cœur et qu’elle n’avait même plus besoin de se répéter tant il s’était ancré en elle. Joren, elle le détestait encore, point final. Mais Joren se tenait à présent devant elle, et d’un coup elle n’était plus aussi sûre de tout ce qu’elle avait pensé jusque là … C’était bien plus aisé de détester un souvenir, une image qu’elle pouvait noircir à son gré puisqu’elle n’avait plus le modèle vivant sous les yeux. Mais il était là, en chair et en os, et elle pouvait difficilement le traiter avec la violence qu’elle lui avait réservé quand ils avaient divorcé. Aujourd’hui, elle n’avait aucune justification pour le faire. La seule chose qui pouvait la sauver, peut-être, c’était de le renvoyer là d’où il venait en se justifiant avec son travail. Il n’avait pas à se trouver là, et elle était harassée par une journée de travail où les catastrophes n’avaient cessé de s’accumuler. Elle avait toutes les raisons possibles pour le renvoyer sèchement, sans avoir à se justifier, sans avoir à discuter. Ca aurait pu être si simple …

« Salut Maiken. » Sa voix n’avait pas du tout changé. Son sourire non plus, c’était le même que celui qu’elle lui avait toujours connu. Pourquoi cela en aurait-il été autrement ? Elle avait l’impression d’avoir été propulsée sur une autre planète, d’un coup. Une planète étrangement familière … « Le gars de l’accueil m’a laissé passer, tu devrais te méfier, il est très facile à soudoyer. » Elle en tomba des nues, et cru un instant qu’il plaisantait. Pourtant, il était bien sérieux. L’argent pour lui, ce n’était pas un problème, ça ne l’avait jamais été. « Quoi ?? Mais ce n’est pas une boîte de nuit ici, tu ne peux pas payer un type pour entrer ! » S’écria-t-elle, mais un léger sourire avait forcé le passage sur ses lèvres et elle n’eut pas du tout l’air crédible dans sa protestation. Il avait payé un homme pour venir la voir sur son lieu de travail, c’était incroyablement stupide … Et un peu flatteur, aussi. Du Joren tout craché. « J’viens de revenir du Danemark et j’avais envie de venir te revoir. On a pas vraiment eu l’occasion de discuter la dernière fois. » Cette dernière phrase doucha le début de bonne humeur de Maiken, et elle se crispa. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était au tribunal et elle s’était bien gardée de discuter avec lui. En fait, ils avaient eu très peu de vraies discussions à partir du moment où elle avait compris ce qu’il pensait vraiment de Sigrid. Elle avait refusé toute les fois où il avait tenté de s’expliquer, et elle s’était réfugiée dans la fuite. Fuir plutôt que d’entendre ce qu’il avait à dire. Elle n’était pas sûre de le vouloir davantage aujourd’hui, même si les années étaient passées et que leur rupture était bel et bien derrière eux. « Tu as l’air tendu. Tu ne voudrais pas aller prendre un café ? Je t’invite. » Bien sûr. Il n’était pas venu pour tailler une bavette dans un couloir au milieu de ses collègues qui n’allaient pas cesser de chuchoter entre eux sur cet inconnu qu’elle n’avait pas renvoyé. Les ragots filaient aussi vite qu’ailleurs, ce n’était pas parce qu’ils étaient dans un labo que ça allait s’arrêter, et tout le monde allait spéculer sur l’identité de Joren, surtout s’ils apprenaient qu’il avait soudoyé le gars de l’accueil ! Mon dieu, Maiken en avait déjà la tête qui tournait. « Je travaille, Joren. » Fit-elle comme si cet argument mettait fin à toute discussion. Elle ne voulait pas le revoir et elle ne voulait pas discuter avec lui. Elle savait qu’il allait insister, et elle se préparait déjà à se battre avec lui pour qu’il s’en aille, tout en sachant qu’au fond, une part d’elle était curieuse de voir comment une discussion avec lui pouvait tourner, après toutes ces années d’absence. Il n’était pas vindicatif, il n’était pas de mauvaise humeur. Il avait payé un type pour la voir. Ca aurait sans doute mérité qu’elle s’y attarde un peu plus mais elle n’avait pas l’intention de quitter son boulot rien que pour ça ! Et c’est justement sur cette décision que la petite stagiaire maladroite réapparu dans le couloir, une pelle pleine de débris de verre dans les mains. Elle écarquilla les yeux en voyant Maiken, son visage devenant blême de peur, et elle tourna les talons pour disparaître au plus vite à travers la première porte venue. Maiken soupira. Bon, elle avait sans doute besoin d’une pause avant d’affronter cette gamine et ses nouveaux dégâts … « Très bien, un café alors, mais on va juste à la cafétéria de l’hôpital et ensuite je retourne bosser. » C’était plus sûr ainsi, s’ils ne quittaient pas les lieux pour se rendre dans un café en ville. Ainsi, elle pourrait utiliser son travail comme prétexte à n’importe quel moment pour mettre fin à leur discussion.

Elle alla poser sa blouse et les dossiers qu’elle portait dans son bureau, puis conduisit Joren jusqu’à la cafétéria, où elle s’assit à une table un peu à l’écart du reste des consommateurs. Elle regarda son ex-mari s’installer en face d’elle, et elle sentit son cœur se serrer au souvenir de l’amour intense qu’elle avait ressenti pour lui. Elle avait réussi à ne plus y penser, ces derniers mois, mais l’avoir en face de lui faisait remonter à la surface des sentiments qu’elle aurait préféré oublier. Ils avaient passé plus de dix ans ensemble, et une telle durée laissait forcément des traces difficiles à effacer. Voire impossibles. « Tu es revenu par ici pour le travail ? » Finit-elle par demander pour ne pas laisser un silence inconfortable s’installer. Elle ne savait pas du tout quoi lui dire, et elle commençait à sentir le malaise l’envahir. Mais s’il avait envie de discuter, elle espérait qu’il saurait lancer la conversation avec plus d’enthousiasme qu’elle. Elle avait soudain envie d’être n’importe où sauf ici, à soutenir ce regard familier et sorti tout droit d’une époque révolue.
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeSam 7 Nov 2015 - 12:08

Now go on and drift away.
— maiken holst & joren holgersen —
Nobody wants to be the only one that's left standing, Nobody wants to be the only one to understand And now i'm seeing the way that you're leaving without me. Now go on and drift away The tide can hold you out, Go quiet now, Go sound go safe. Open hands are hard to hold onto anyway. — open hands.

Maiken, Joren l’avait aimée de tout son cœur et pourtant, leur histoire s’était arrêtée bien trop vite, sans qu’il n’ait la moindre chance de faire quoi que ce soit pour arranger les choses. C’était probablement de sa faute, parce qu’il y avait cette chose qui s’était emparé de leur fille et qu’il était incapable de supporter. C’était trop dur de regarder Sigrid jour après jour en sachant qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez elle. Elle devenait un monstre, une erreur de la nature et puisque le problème était génétique, il ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était de sa faute à lui si sa fille était malade comme ça. C’était un défaut qu’il était incapable de supporter. Ce petit truc qui avait fait qu’il n’était même plus capable de la toucher. Mais Maiken elle, ça ne l’avait jamais dérangé. Ils n’avaient jamais vraiment partagé leur opinion sur les transmutants, mais le sien était marqué au plus profond de ses entrailles, ce n’était pas pour que cette étrange mutation était au cœur des recherches des laboratoires appartenant à sa famille. Parce que chez les Holgersen, on avait toujours pensé qu’il ne s’agissait que d’une maladie de plus dont il fallait se débarrasser. Maintenant c’était possible. Il y avait un vaccin et il lui semblait primordial d’en faire profiter Sigrid. Il voulait juste la sauver. Il avait vraiment aimé Maiken, mais il pouvait admettre que leur histoire était terminée. Ils étaient divorcés à présent et il pouvait trouver la force de laisser derrière lui toutes les belles années passées avec elle. Même si c’était dur et que même le temps passé loin de Radcliff n’avait pas été suffisant pour aider son cœur à cicatriser. Il voulait bien baisser les bras et s’efforcer de passer à autre chose, même si sa dernière tentative avait été un échec cuisant. Pourtant, il avait tenu à Gabriela. Mais, il ne pouvait pas abandonner Sigrid. Elle était sa fille et n’importe quel parent censé se devait de tenter le tout pour le tout pour sauver la vie de son enfant. Cette mutation, quelle qu’elle soit devait disparaitre du corps de sa fille. Elle n’en serait que plus heureuse, plus en sécurité. Plus humaine et c’était important aux yeux de Joren. Il était revenu à Radcliff pour une raison bien précise et il n’allait pas se défiler. Qu’importait ce que Maiken pouvait en penser. Elle le remercierait peut-être un jour, quand elle se rendrait compte des nombreux dangers que cette mutation faisait courir à sa fille. Lui, il le savait, parce qu’il était ce danger dans la vie de nombreux transmutants. Il en avait tué, là-bas au Danemark et il en avait vu, des hommes fous de rages, déterminés à abattre tous les transmutants jusqu’au dernier, qu’importait leur âge. Il les comprenait, parce qu’il avait vu à quel point ces personnes, ces choses pouvaient être dangereuses. Il était avec eux, c’était certain. Mais il croyait en l’efficacité de ce vaccin, il croyait qu’il allait sauver de nombreuses vies, y comprit celle de sa fille, car une fois libéré du fléau qu’elle portait en elle, elle pourrait continuer à vivre de la façon la plus normale possible, sans jamais avoir à surveiller ses arrières, de crainte d’avoir un hunter à ses trousses.

Retourner vers Maiken était la seule solution qu’il avait de retrouver sa fille. Il fallait absolument qu’il renoue avec son ex-femme s’il voulait avoir une chance de retrouver Sigrid. Ça n’allait pas être difficile pour lui de jouer le jeu. Elle était son premier amour, celle qu’il avait épousée, celle avec qui il avait construit toute sa vie. Il aurait toujours des sentiments pour elle, pas ceux d’autrefois, mais il ne pourrait jamais complètement l’oublier, elle avait été trop importante à ses yeux, alors dans le fond, ce n’était même pas un jeu auquel il jouait, il avait vraiment envie de renouer le contact avec elle, de voir si maintenant, après plusieurs années, elle voulait bien lui laisser la chance qu’elle lui avait refusé lorsqu’elle avait demandé le divorce. Le temps avait passé et on disait que le temps était toujours le meilleur des remèdes. Le temps emportait tout non ? Même la colère et la rancune. Il se plaisait à y croire en tout cas. « Apparemment boite de nuit ou pas, ça a bien marché. » Il haussa les épaules, un léger sourire sur les lèvres. L’argent de toute façon, ça ouvrait toutes les portes, il ne devait pas y avoir grand monde qui ne se laissait pas facilement corrompre par quelques billets verts. C’était la dure réalité du monde. Dure pour certaines personnes en fait. Lui, ça l’arrangeait carrément, parce qu’il faisait parti de ceux qui avaient suffisamment d’argent pour glisser quelques billets là où il en avait besoin. Il leva les yeux au ciel d’un air ennuyé quand elle évoqua le travail comme argument. Il fallait croire que ça réglait tout ça. « Un petit break n’a jamais tué personne et l’avantage d’être la directrice, c’est que tu peux faire ce sue tu veux non ? » Peut-être pas tout ce qu’elle voulait, mais prendre une pause pour aller boire un café, elle avait bien le droit. Il n’allait pas lui prendre toute la journée non plus, c’était juste un café. Il lui adressa un nouveau sourire alors qu’elle acceptait. Voilà, un café, ce n’était pas grand-chose. « Va pour la cafétéria de l’hôpital. » En espérant que le café y soit buvable. Mais ce n’était pas le moment de râler. Même si les cafétérias d’hôpitaux n’avaient pas la meilleure réputation du monde, il ferait avec. Il resta dans le couloir le temps qu’elle se débarrasser de sa blouse et de ses dossiers avant de la suivre jusqu’à la dite cafétéria. Il avait réussi à obtenir ce qu’il voulait pour la journée, c’était déjà une petite victoire. Assis en face de Maiken, il avait tout un tas de souvenirs qui lui revenait en pleine face. Toutes les choses qu’ils avaient pu vivre ensemble jusqu’à ce fichu divorce. « Ouais en partie. Y a une partie du labo qui a explosé alors y a plein de trucs à gérer. » C’était vrai, c’était peut-être l’excuse qu’il avait utilisé pour justifier son départ pour Radcliff, mais ça restait vrai. « Enfin, j’ai aussi entendu dire que ce n’était pas la seule chose qui avait explosé en ville. Ça craint. Dire qu’y à quelques années c’était encore un coin paisible. » Il soupira d’un air mélancolique. Ça n’avait pas toujours été comme ça à Radcliff. Il se souvenait d’une époque où ça avait été mieux. Puis il y avait eu les transmutants. « J’ai sauté sur l’occasion quand on m’a dit qu’y avait besoin d’un coup de main à Radcliff. J’ai beaucoup réfléchi ces dernières années. » Encore une chose qui était vraie, il en avait passé des heures à retourner le problème dans sa tête sans trouver la moindre solution, mais il y avait eu le vaccin et là, tout s’était éclairé. « J’ai grave merdé, avec toi et … et avec Sigrid. Je voulais vraiment te dire en personne que j’étais désolé. Vraiment désolé. » Ça ne suffisait pas pour faire table rase du passé et il le savait très bien, ça n’allait pas tout arranger en un instant, mais c’était un premier pas qu’il était nécessaire de faire. Encore quelque chose qu’il pensait dans le fond. Sa réaction avait été exagérée, mais maintenant, il avait une solution pour tout arranger.
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeMer 25 Nov 2015 - 19:26

I have let the flood carry away all my pictures of you
   
The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
Cet homme qui s’asseyait en face d’elle à la cafétéria, Maiken avait bien du mal à ne pas le voir comme celui qui avait vécu si longtemps avec elle et qu’elle aimerait toujours. Il y avait des années qu’elle ne l’avait pas revu, des années où elle avait cultivé son ressentiment envers lui, et pourtant il fallait bien peu de temps pour qu’il retrouve une place familière au fond de son cœur et pour qu’elle le regarde avec une nostalgie évidente. Bien sûr qu’elle savait ce qu’il avait fait, bien sûr qu’elle ne pouvait pas oublier les raisons de leur séparation ! Mais c’était tout aussi difficile de nier les sentiments qu’elle avait eu pour lui, et de faire une croix sur la vie qu’elle avait imaginé passer avec lui. Ils avaient fait tant de projets, ils avaient vu si loin ensemble ! Ils vivaient séparés et leurs chemins n’étaient plus destinés à se croiser à présent. Plus de projets, plus de futur commun, et Maiken s’était faite à cette idée depuis longtemps, malgré les difficultés. Mais elle était la première surprise en se rendant compte qu’elle n’était pas si rebutée à l’idée de passer un peu de temps avec lui. Elle avait eu une journée si mauvaise, qu’elle aurait cru que le revoir ne ferait qu’ajouter une calamité supplémentaire sur sa tête, mais pour l’instant, elle ne le voyait pas encore comme ça. Cela pouvait bien venir, évidemment, selon la façon dont se déroulerait leur discussion autour du café … Et peut-être qu’il allait lui gâcher encore davantage sa journée (sa semaine, son mois et son année aussi tant qu’à faire). Mais peut-être pas. Elle avait envie de tenter sa chance, pour une fois. Elle voulait s’évader de son quotidien morose et voir s’il pouvait lui apporter quelques instants d’évasion … Ce ne serait pas un retour dans le passé, elle n’y croyait pas et n’avait même pas envie d’y croire. Mais s’il pouvait juste se montrer un peu moins odieux que les dernières fois qu’ils s’étaient vus … Alors elle serait satisfaite. Rien que de savoir qu’il n’était pas le monstre qu’elle s’était imaginé pendant ces dernières années.

En attendant, elle ne savait pas trop quoi lui dire, et ça lui faisait vraiment bizarre. Elle n’avait jamais eu de blancs avec lui ! Ils s’étaient toujours conduit si naturellement l’un avec l’autre … Mais leur séparation, ainsi que le temps et la distance, avaient changé bien des choses. Elle ne savait plus comment lui parler, comment se conduire avec lui. Elle espéra donc qu’il saurait entamer la discussion, et après tout il en avait la responsabilité, puisque c’était lui qui avait désiré lui parler ! « Ouais en partie. Y a une partie du labo qui a explosé alors y a plein de trucs à gérer. » Maiken associait tellement peu Joren avec la vie mouvementée de Radcliff qu’elle mit un temps pour réaliser qu’il parlait de l’explosion du laboratoire exécutée par les rebelles mutants. Et elle se rappela soudain que le fameux laboratoire lui appartenait plus ou moins. Elle grimaça. Elle savait ce qui s’était passé au laboratoire Holgersen, mais elle avait entendu tellement de choses horribles à ce propos, entre membres d’Uprising, qu’elle avait bien du mal à croire qu’ils parlaient de la même chose. Elle avait essayé d’occulter le fait que ce laboratoire appartenait à son ex-mari, mais puisqu’il mettait lui-même le sujet sur le tapis, elle ne pouvait plus faire celle qui l’avait oublié. « Enfin, j’ai aussi entendu dire que ce n’était pas la seule chose qui avait explosé en ville. Ça craint. Dire qu’y à quelques années c’était encore un coin paisible. » Elle grimaça derechef. Il avait le chic pour aborder les sujets les plus épineux de l’actualité, alors qu’ils n’avaient même pas encore pris le temps de se demander comment ils allaient ! « Radcliff n’est plus paisible depuis un bon bout de temps. Il y a tellement de tarés dans cette ville, qu’on en vient presque à oublier que ce n’est pas le cas partout ailleurs … Mais tu noteras quand même qu’on n’est pas la seule ville à avoir des terroristes. Le pays tout entier est en train d’exploser. » Elle eut un sourire un peu amer. « C’est plus calme au Danemark ? » Elle s’était bien peu souciée de leur pays natal, dernièrement. Elle n’avait plus rien qui la retenait là-bas, ni famille ni amis, et elle avait bien assez de soucis ici pour penser aux autres. « Tu sais pourquoi votre labo a explosé ? » Demanda-t-elle soudain. Elle était curieuse de savoir s’il avait la moindre idée de ce qui se déroulait dans ses locaux … En fait, elle espérait de tout son cœur qu’il n’en ait rien su avant les explosions. Elle-même ne savait pas tout, mais elle en avait entendu bien assez pour avoir eu l’estomac retourné. Joren avait beau détester les mutants, elle ne pouvait pas croire qu’il ait accepté les horreurs qui s’étaient déroulés dans son laboratoire. Il valait mieux qu’il soit resté en dehors de tout ça … Elle le regarda avec une parfaite innocence, mais elle espérait vraiment qu’il lui donne la bonne réponse.

« J’ai sauté sur l’occasion quand on m’a dit qu’y avait besoin d’un coup de main à Radcliff. J’ai beaucoup réfléchi ces dernières années. » Elle le contempla en silence, lisant parfaitement entre les lignes. Il était revenu à Radcliff, et il était allé la voir à son travail …  « J’ai grave merdé, avec toi et … et avec Sigrid. Je voulais vraiment te dire en personne que j’étais désolé. Vraiment désolé. » Elle baissa les yeux sur sa tasse de café, qu’elle fixa sans rien dire pendant un moment. Elle se souvenait trop bien de la façon dont il avait "merdé" comme il disait. Elle se souvenait de son expression dégoûtée quand il regardait Sigrid, elle se souvenait des mots si durs qu’il avait utilisés pour décrire leur fille … Leur petite merveille à tous les deux. Il l’aimait tellement, avant ça ! Elle pouvait rester des heures sans rien faire, à le regarder jouer avec elle, et c’était le plus beau spectacle qu’elle ait jamais vu. Mais il avait tout détruit. Elle releva les yeux et le toisa durement. Elle détestait se souvenir de cette période. Même après tout ce qu’elle avait vécu ici avec les hunters, rien ne pouvait être comparé à la douleur qu’il lui avait infligée en rejetant Sigrid. « Qu’est-ce que ça veut dire, que t’es désolé ? A quoi est-ce que tu as réfléchi ? Combien de temps tu crois qu’un père a besoin pour se rendre compte qu’il n’a pas le droit de faire un truc pareil à sa fille ? Tu étais censé l’aimer, t’as mis longtemps pour t’en souvenir … Enfin, si tu t’en souviens encore. » Elle esquissa un sourire tremblant, qui s’évanouit presque aussitôt. Elle ne savait pas bien ce qu’il attendait d’elle, mais elle n’allait pas le laisser se faire des idées. Elle n’avait jamais été ce genre de femme. « Entre toi et moi, c’est terminé, Joren. J’espère … Je pense que tu le sais, depuis tout ce temps. » Elle fixa à nouveau ses doigts, puis releva les yeux. « J’ai perdu mon mari, ça arrive à des milliers de femmes, je n’en ferais pas une maladie. Mais Sigrid a perdu son seul père. Tu étais irremplaçable, et tu l’as abandonnée. Je ne sais pas si c’est excusable. »

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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeMar 15 Déc 2015 - 15:00

Now go on and drift away.
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Nobody wants to be the only one that's left standing, Nobody wants to be the only one to understand And now i'm seeing the way that you're leaving without me. Now go on and drift away The tide can hold you out, Go quiet now, Go sound go safe. Open hands are hard to hold onto anyway. — open hands.

Joren avait conscience des erreurs qu’il avait pu commettre. Il savait bien qu’il s’était mal comporté avec sa fille et dans le fond, il avait probablement conscience que Maiken avait toutes les raisons du monde de le détester. Il savait que ce ne serait pas facile de renouer avec elle. Mais il fallait essayer. Il devait faire un effort, pour Sigrid. Parce que, qu’importait le comportement de merde qu’il avait pu avoir avec elle. Il s’agissait de sa fille et il l’aimait de tout son cœur.  Il n’avait jamais voulu que ça se termine comme ça. Mais cette mutation, ça lui filait des frissons dans le dos. C’était qu’on lui avait appris à la craindre, pendant des années, depuis qu’il était jeune, on s’était efforcé de lui faire comprendre que cette mutation était monstrueuse. Alors, cette notion était gravée dans son esprit et s’en défaire était compliqué. Impossible même. Durant ses années au Danemark, il avait essayé, à plusieurs reprises de se dire que ce n’était pas une si mauvaise chose que ça. Il avait vraiment essayé. Mais, ma fin de son histoire avec Gabriela était la preuve même que malgré ses efforts, il était toujours incapable de supporter cette mutation. Il en avait tué des mutants, parce que ça avait semblé être la chose la plus juste à faire. On l’avait entrainé, on lui avait apprit à se battre, à tuer et à partir sans se retourner. Il était un hunter, il était de ceux qui ne pouvaient pas supporter cette mutation. Mais sa fille, il l’aimait. Gabriela était peut-être celle qui lui avait fait comprendre l’importance que Sigrid pouvait avoir pour lui. Parce qu’elle était cette mère privée de son fils qui était prête à affrontée vents et marais pour retrouver son fils. Lui, il était juste celui qui avait fuit pour ne pas avoir à affronter la réalité des choses. Et, il avait tué des transmutants durant ces quelques années. Il savait ce que les hunters faisaient, ce dont ils étaient capables. Alors, fallait bien qu’il fasse quelque chose pour Sigrid. Il avait vu des hunters rentrer dans des maisons pour tuer des gamins, là bas au Danemark, alors vu l’état de la ville de Radcliff, c’était le genre de trucs qui pouvaient facilement arriver. Le monde était en train de sombrer dans le chaos et tout ce qu’il voulait lui, s’était protéger sa fille de tout ce qui pourrait lui tomber dessus. Le vaccin était une solution simple et efficace. Il avait des conséquences, mais elles n’étaient pas plus horribles que la mort. Ce vaccin, il pouvait sauver des vies. Il pouvait sauver Sigrid.

Pour atteindre sa fille, il fallait déjà passer par la case Maiken. Ce serait difficile. Elle l’avait viré de sa vie sans vraiment lui laisser le choix. Il l’avait sans doute mérité, mais il continuait de penser qu’une discussion avant les papiers de divorce, ça aurait pu être bien aussi. Elle lui en voulait, c’était très clair et il ne savait pas franchement si les trois dernières années avaient pu atténuer la colère de la jeune femme. Il verrait bien. Mais fallait qu’il tente quelque chose. Alors, il était venu jusqu’à l’hôpital et il avait au moins réussi à la convaincre de venir boire un café avec lui. C’était un bon début. Elle aurait pu simplement l’envoyer balader et appeler la sécurité pour le faire partie. Mais elle ne l’avait pas fait et maintenant, ils étaient là, tous les deux en face à face. Pour Joren, c’était un premier pas en avant et il ne fallait pas foirer le truc. Il fallait trouver les bons trucs à dire, même si ce n’était pas toujours aussi facile que ça en avait l’air.  Ne pas vexer Maiken était le mort d’ordre. « C’est pas faux. Ça se barre en couilles aux quatre coins du globe. » Il haussait légèrement les épaules avant de, soupirer. Le monde n’était clairement plus ce qu’il était et ça avait quelque chose de flippant dans le fond. Ce n’était pas juste Radcliff qui ressemblait à l’enfer, c’était la terre entière. « C’est le bordel aussi au Danemark, j’ai entendu dire qu’il fallait aller vers la Suède pour être à peu près en paix. » C’était ce qu’on racontait en tout cas. Il semblait que c’était le seul pays vraiment en paix avec les transmutants. Le reste du monde, c’était une autre histoire. Surtout aux États-Unis, avec l’assassinat du président. Encore un. Fallait croire que c’était courant dans le coin les présidents qui se prennent des balles. Le bordel qui régnait dans le pays avait eu des conséquences sur les laboratoires Holgersen, c’était l’une des raisons pour lesquelles il était de retour à Radcliff. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour qu’on décide de le faire à moitié explosé, c’était une question à laquelle il n’avait pas vraiment de réponse. Juste des  rumeurs qui ne pouvaient pas être vérifié. Ou qu’il n’avait pas envie de vérifier. « J’ai entendu des trucs. Je peux pas te dire si c’est vrai ou pas. » Il n’en savait rien. il était directeur commercial, dans le fond, il ne pigeait pas tout ce qu’on pouvait raconter d’un point de vu scientifique et puis il avait été au Danemark quand s’était arrivé, alors il n’était pas responsable de ce qui avait pu se passer dans ce laboratoire. « Comme tout à explosé, on a aucune preuve de ce qui s’est vraiment passé. C’est leur parole contre celle des scientifiques. » Et à Radcliff, on avait plus tendance à donner raison aux scientifiques qu’à un groupe de transmutants terroristes. Ça pouvait se comprendre. « Et puis, j’étais même pas là quand s’est arrivé alors, je sais pas du tout ce qui s’est passé. » Quoi qu’il ait pu se passer dans ce laboratoire, il n’était pas responsable, pour avoir une réponse à cette question, faudrait demander à la personne en charge au moment des incidents, mais Dieu seul savait ce qui lui était arrivé à ce type ; un mystère de plus autour du laboratoire.

Ne pas vexer Maiken, c’était assez mal parti de toute évidence. Ses excuses n’étaient pas passées aussi bien qu’il l’aurait voulu. Mais il fallait bien commencer quelque part et puis, ça ne voulait pas dire qu’il allait abandonner là et se barrer de nouveau comme si de rien était. Il était venu ici pour avoir une conversation avec Maiken, au moins, il était servi. « Je l’aime Maiken. C’est ma fille et je l’aime. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais pas fait l’effort de revenir vers toi. Je suis pas encore assez maso pour kiffer me faire engueuler pour rien. » S’il n’en avait rien à faire de sa fille, c’était clair qu’il ne se serait pas donné la peine de venir jusqu’à Radcliff et encore moins jusqu’à Maiken. « J’ai pas assuré, je le sais et je sais aussi que trois ans pour m’en rendre compte c’est beaucoup trop long. Mais c’est pas aussi facile que ça en à l’air de revenir jusqu’ici pour admettre ses torts. » Surtout quand on avait beaucoup de fierté et il en avait probablement beaucoup trop. Et puis entre l’entrainement, la chasse, le boulot et Gabriela, mine de rien, les trois dernières années avaient été très courtes. « Je sais que c’est terminé. J’ai bien compris l’idée quand tu m’as demandé de signer les papiers du divorce. Mais t’as raison, elle n’a qu’un seul père et c’est moi et je l’ai abandonnée, je le sais aussi ça. » Il avait conscience de ses erreurs, c’était inutile de le lui rappeler. « Et je me sens vraiment mal d’avoir réagit comme ça. Je peux pas remonter le temps pour changer les choses. Mais je peux au moins ravaler ma fierté et admettre que j’ai agis comme un gros con et que je suis vraiment désolé. On peut pas changer le passé, mais on peut au moins essayer d’arranger le futur. » C’était ce qu’il essayait de faire. Au delà du simple fait de renouer avec sa fille, il voulait aussi s’assurer que personne ne lui fasse du mal. Il voulait la débarrasser de cette mutation qui finirait par la tuer ou qui la condamnerait à finir au fond d’un labo, si c’était vraiment ce qui s’était passé dans le laboratoire Holgersen. Il aimait sa fille de tout son cœur, même s’il avait commit des erreurs, il voulait croire qu’il n’était pas encore trop tard pour se racheter.
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeSam 2 Jan 2016 - 22:18

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The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
C’était vraiment bizarre de discuter comme ça avec Joren. Maiken avait l’impression d’être dans une dimension parallèle, tant elle ne se serait jamais imaginé que cela puisse se produire un jour. Elle l’avait trop détesté pour croire qu’ils puissent prendre un café aussi calmement, à peine trois ans après leur divorce. Pourtant, c’était ce qui était en train de se passer. Maiken se sentait presque sereine, et le fait qu’elle soit en face de Joren, dans cet état, était un sacré tour de magie. Elle avait tendance à être dans une humeur exécrable ces derniers temps, elle avait l’impression que sa vie lui échappait complètement. Il n’y avait que Sigrid qui apportait un peu de lumière dans son horizon plein de nuages, mais elle s’inquiétait tellement pour elle qu’elle ne parvenait jamais vraiment à profiter de sa présence. Il y avait trop de monde qui savait pour elle, Maiken ignorait combien de hunters avaient été mis au courant de la mutation de sa fille, mais avec Lynch et Lecter, elle savait qu’elle ne devait pas se faire trop d’illusions. Ces deux là étaient des cauchemars ambulants. S’ils décidaient de tuer Sigrid, elle ne pourrait rien faire. Et ce n’était même pas ça, le pire … Le pire, serait qu’ils décident de l’enfermer dans un laboratoire pour lui faire subir les mêmes tortures que les mutants enfermés dans le laboratoire Holgersen avaient subi, selon ce qu’Uprising disait. Voilà ce que redoutait Maiken. Sa petite fille était innocente, et son pouvoir ne représentait aucun danger, pour qui que ce soit, mais il pouvait s’avérer intéressant pour des scientifiques sans scrupules. Elle n’osait pas imaginer Sigrid couchée sur une table en inox, son petit corps découpé en morceaux pour être passé au microscope. Comment est-ce que Maiken pouvait prétendre à une vie normale, quand ses cauchemars se résumaient à ça, et qu’elle redoutait chaque jour qu’ils se réalisent ? Pourtant, prendre un café avec son ex-mari était à ranger dans la catégorie des choses normales. N’importe qui pouvait faire ça, prendre un moment pour discuter tranquillement … Tant que la conversation restait effectivement dans le domaine du tranquille et du courtois.

Joren avait abordé l’explosion de son laboratoire et les évènements en ville, justifiant ainsi sa présence dans les parages, mais ce n’était pas le meilleur des sujets à choisir avec Maiken. « C’est pas faux. Ça se barre en couilles aux quatre coins du globe. C’est le bordel aussi au Danemark, j’ai entendu dire qu’il fallait aller vers la Suède pour être à peu près en paix. » Elle l’avait entendu aussi, malheureusement elle ne pouvait plus se payer le luxe d’émigrer en Suède. Pour mettre sa fille en sécurité, elle serait allée n’importe où, mais elle ne pouvait plus quitter Radcliff. Joren avait du être dans les dernières personnes à pouvoir y entrer avant la fermeture totale de la frontière. Et il était venu parce que son laboratoire avait explosé, le laboratoire qui avait sûrement été peuplé de hunters cinglés. Elle n’aimait vraiment pas l’idée qu’il puisse y être impliqué, car cela aurait signifié qu’il était de leur côté … Elle savait qu’il voyait d’un mauvais œil les mutants, mais à ce point ? « J’ai entendu des trucs. Je peux pas te dire si c’est vrai ou pas. » Maiken se crispa. Il en avait donc entendu parler, ce n’était pas juste une rumeur qui circulait. « Comme tout a explosé, on a aucune preuve de ce qui s’est vraiment passé. C’est leur parole contre celle des scientifiques. » Elle fronça légèrement les sourcils quand il prononça ces dernières paroles. Il ne semblait pas se sentir très concerné par le problème, pourtant c’était chez lui – ou presque – que cela s’était produit ! « Et puis, j’étais même pas là quand s’est arrivé alors, je sais pas du tout ce qui s’est passé. » Elle voulait bien croire qu’il n’y avait pas été mêlé, c’était d’ailleurs tout ce qu’elle souhaitait, mais elle le trouvait quand même très négligent. « C’est tout ? Il y a des rumeurs horribles sur ce que les scientifiques faisaient aux mutants dans les laboratoires qui portent ton nom, et tu ne cherches pas à en savoir plus ? Il doit forcément rester des traces, tout n’a pas pu brûler. Vu ce que les rumeurs disent, il vaudrait mieux que tu puisses prouver que c’est faux. Pour la réputation de ton entreprise, et la tienne aussi. » Elle plissa les lèvres, mécontente. Certaines personnes seraient plutôt enclines à encenser les horreurs commises au laboratoire, plutôt qu’à les blâmer. Mais elle, elle ne lui pardonnerait jamais s’il était le moindrement impliqué là-dedans, jamais. Contrairement à lui, elle était certaine qu’il y avait bien eu des choses atroces dans ce laboratoire, elle voulait juste qu’il prenne les choses en main et qu’il fasse en sorte que cela ne se reproduise pas. Qu’il reconnaisse que cela s’était passé, et ensuite que cela ne se reproduise pas.

Elle ne put s’empêcher de l’attaquer quand il parla de Sigrid. A ses yeux, il avait gravement fauté envers leur fille, pas juste envers elle. Parce qu’au fond, c’était seulement à cause de la mutation de Sigrid qu’ils s’étaient séparés, rien d’autre … Ils seraient toujours ensemble si leur fille avait été parfaitement humaine. Ils formeraient une famille unie et aimante, comme elle l’avait toujours désiré. « Je l’aime Maiken. C’est ma fille et je l’aime. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais pas fait l’effort de revenir vers toi. Je suis pas encore assez maso pour kiffer me faire engueuler pour rien. » Son cœur se serra quand il déclara aimer Sigrid. Elle en avait tellement douté ! Elle avait pleuré pendant de trop nombreuses nuits, juste parce qu’il détestait leur petite fille chérie. Mais il ne la détestait pas. « J’ai pas assuré, je le sais et je sais aussi que trois ans pour m’en rendre compte c’est beaucoup trop long. Mais c’est pas aussi facile que ça en à l’air de revenir jusqu’ici pour admettre ses torts. » C’était sans doute difficile de revenir, mais ces trois années avaient creusé un fossé qu’il serait difficile de combler. « Je sais que c’est terminé. J’ai bien compris l’idée quand tu m’as demandé de signer les papiers du divorce. Mais t’as raison, elle n’a qu’un seul père et c’est moi et je l’ai abandonnée, je le sais aussi ça. » Est-ce qu’il lui reprochait de lui rappeler qu’il l’avait abandonnée ? Ce n’était pas elle la fautive, dans l’histoire ! Il avait passé trois ans pénard au Danemark, il allait devoir se faire à l’idée qu’elle ne le lâcherait pas aussi vite sur sa désertion. « Et je me sens vraiment mal d’avoir réagit comme ça. Je peux pas remonter le temps pour changer les choses. Mais je peux au moins ravaler ma fierté et admettre que j’ai agis comme un gros con et que je suis vraiment désolé. On peut pas changer le passé, mais on peut au moins essayer d’arranger le futur. » Il avait l’air sincère, et elle soupira. Ca allait être compliqué, mais s’il voulait vraiment arranger les choses … « Tu as raté tellement de choses dans sa vie. Elle a tellement grandi, elle a tellement changé ! Tu aurais du revenir plus tôt ! » Sigrid était passé d’un bébé joufflu à une petite fille éveillée et malicieuse, et il n’avait rien vu de son évolution. « Tu as réagi tellement violemment ! Si tu l’aimais tant que ça, je ne comprends pas pourquoi tu as été si … Si dur avec elle. Ce n’était qu’un bébé. » Ils n’allaient pas refaire le monde, et ces reproches là, il ne pourrait pas plus y répondre que quand ils s’étaient séparés, trois ans plus tôt, mais elle avait besoin de les exprimer. Elle n’avait pas voulu l’écouter, à l’époque. Aujourd’hui, elle y était plus disposée. « Qu’est-ce que tu penses de sa mutation, à présent ? » C’était la question la plus importante. « Réponds-moi franchement. »

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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 19:28

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Le divorce avec Maiken avait été compliqué. Il avait mis du temps à s’en remettre. Il y repensait souvent encore aujourd’hui. C’était qu’il en avait passé du temps à lui courir après. Il se souvenait de l’adolescent qu’il avait pu être. Celui qui regardait Maiken avait des yeux émerveillés, quand bien même la meilleure amie de sa sœur n’était pas décidée à le remarquer. Elle avait été la première fille dont il était tombé amoureux et il y avait eu un moment où il avait cru qu’elle ne le remarquerait jamais. Pourtant, contre toute attente, ils avaient fini par se marier. Il se souvenait bien de cette journée. L’un des plus beaux jours de sa vie, sans l’ombre d’un doute. Il avait cru, à ce moment, que ça durerait pour toujours. C’était ce que le mariage était censé représenter, une promesse d’un avenir ensemble que rien ni personne n’était censé pouvoir briser. Pourtant, entre Maiken et Joren, ça n’avait pas tenu et sans doute qu’il était la personne à blâmer dans cette histoire. Il était celui qui était responsable de l’échec de ce mariage, il le savait pertinemment. Tout comme il savait qu’il était probablement trop tard maintenant pour espérer qu’un jour, les choses pourraient rentrer complètement dans l’ordre. Ce n’était pas ce qu’il était venu chercher jusqu’ici. Ce qu’il voulait avant tout, c’était une chance de réparer les choses avec Sigrid. De son point de vu à lui, la possibilité de lui épargner de nombreux moments de souffrance. Il croyait vraiment que le vaccin pouvait sauver des vies. Il pensait qu’il pouvait sauver celle de sa fille. Sans pouvoir, la petite fille serait libérée des malheurs qui l’attendaient. Elle n’aurait jamais la paix en tant que mutante, alors que si elle était simplement humaine, elle s’en sortirait beaucoup mieux. Il y avait encore trop peu de personnes pour croire en ça. Il avait des conséquences ce vaccin, c’était certain, mais est-ce que ça valait pas le coup quand même si ça pouvait sauver des vies ? Le monde ne ressemblait plus à grand-chose ces derniers temps. Les conflits n’avaient de cesse et si y avait eu quelqu’un pour compter le nombre de corps qui commençaient à s’empiler, sans doute que le nombre final serait complètement hallucinant. Le vaccin, c’était un moyen d’empêcher les massacres. D’après Joren, il n’y avait rien à faire pour que les hunters arrêtent de craindre les mutants, alors détruire la mutation, c’était la seule solution pour arrêter cette guerre.

Il ne croyait pas simplement en ce vaccin parce qu’il s’agissait d’un produit commercialisé par les laboratoires appartenant à sa famille. Il pourrait bien venir d’autre part que ce serait du pareil au même pour lui. Il savait qu’il n’y avait pas que des bonnes choses qui sortaient des laboratoires Holgersen. Il en avait entendu parler des raisons de l’explosion de celui de Radcliff. Est-ce qu’il y croyait, il n’en savait rien. C’était difficile à admettre, et tant qu’il n’y avait pas de preuves concrètes il avait encore la possibilité de tout nier en bloc quand on lui demander son avis sur la question. Il n’était de toute façon pas revenu ici pour résoudre ce mystère. Ce n’était pas son boulot à lui. Et quelques soient les preuves sur ces expériences, elles avaient probablement brûlées dans l’explosion. Cette dernière avait ravagée une grande partie du laboratoire, si bien qu’il y avait un sacré nombre de fichiers qui avaient complètement disparus. S’il y avait des expériences illégales dans ces laboratoires, y avait de fortes chances pour qu’elles ne soient pas répertoriées dans les fichiers informatiques de l’entreprise. Ou alors, celui qui était à l’origine de ces conneries était sacrément con. Il haussa légèrement les épaules suite aux paroles de Maiken. Ce n’était pas qu’il s’en fichait complètement de cette histoire, c’était surtout que ce n’était pas son problème et qu’il se portait mieux loin de tout ça et démêler le vrai du faux à Radcliff, ça avait l’air d’être particulièrement compliqué, y aurait toujours quelqu’un pour protéger les hunters, qu’importaient les horreurs qu’ils pouvaient faire. A Radcliff, comme ailleurs d’ailleurs. « Je ne suis pas là depuis longtemps, mais j’ai cru comprendre que de toute façon, les actions des hunters étaient toujours très bien dissimulées. Lancaster y met les moyens. Il a investi beaucoup pour que le laboratoire soit reconstruit rapidement. » Sans doute pour qu’on arrête rapidement de parler de ce qui avait bien pu se passer dans le laboratoire. « Peut-être que ça veut dire qu’il sait très bien ce qui a pu se passer là-dedans. » Vu le bonhomme, ce ne serait pas vraiment surprenant. Il en avait appris aussi beaucoup sur le maire de la ville depuis qu’il était revenu en ville. Il avait l’air d’être en grande partie lié au bordel qui régnait en ville. « S’il est lié à tout ça, je préfère rester en dehors moi. J’veux pas être le prochain qui se prendra une balle parce que monsieur sera pas content. » Tirer sur quelqu’un sur la place publique – même sur un mutant – c’était quand même une sacrée preuve du niveau de folie du personnage. « Si je prouve que c’est vrai, j’aurais Lancaster sur le dos et des transmutants légèrement terroristes sur les bords. J’tiens trop à ma vie pour me mêler de cette affaire. » S’il devait fouiller pour savoir ce qui s’était passé là-dedans, faudrait que ce soit en ayant la certitude que c’était faux, mais il ne l’avait pas. C’était du cinquante-cinquante et il ne pariait pas sa vie sur du pile ou face.

Il n’allait certainement pas risquer sa vie pour ce genre d’histoire. Ce n’était pas qu’il était complètement lâche, c’était qu’il pensait qu’il y avait des raisons plus importantes de risquer sa vie. Sigrid par exemple. Pour elle, contrairement à ce qu’on pouvait penser, il serait prêt à tout risquer. Il l’aimait sa fille, même s’il avait pu laisser croire qu’il la détestait. C’était cette mutation qu’il détestait, pas sa fille. C’était une malédiction qui était injustement tombée sur la petite fille. Un problème qu’il fallait résoudre avant qu’il ne soit trop tard. Il savait qu’il aurait dû revenir plus tôt, mais ça avait été compliqué. Il s’était passé un tas de choses au Danemark dont il n’allait pas parler à Maiken. Son entrainement de chasseur, cette histoire avec Gabriela, les moments où il avait eu besoin de prendre son temps pour réfléchir à tout le bordel qu’il avait lui-même mit dans sa vie. Trois ans, ça paraissait court quand on savait ce qu’il avait fait pendant ces quelques années. « Je sais bien, j’aurais dû revenir plus tôt. J’ai voulu revenir tellement fois si tu savais … Il faut beaucoup plus de courage pour venir affronter ses erreurs que pour les fuir. Et j’suis carrément pas le type le plus courageux du monde. » Il l’admettait, tout comme il admettait les erreurs qu’il avait pu commettre, avec Sigrid et avec Maiken. Il avait fui Radcliff à la vitesse de l’éclair, mais pour revenir, ça avait été plus compliqué. Peut-être que sans Gabriela et son fils qu’on lui avait arraché, il ne serait pas là aujourd’hui. Elle était celle qui lui avait fait comprendre l’ampleur de ses erreurs. « J’ai paniqué. Y a des idées dont on ne se défait pas facilement. Surtout quand elles sont implantées quand on est gamins. » Pour ses parents, cette mutation, ça avait toujours été une chose affreuse, alors on lui avait répété, encore et encore que c’était un problème, une erreur de la nature, à force on finissait par en être persuadé autant que deux et deux font quatre. Qu’est-ce qu’il en pensait maintenant de cette mutation ? Toujours la même chose sans doute. Est-ce qu’il devait mentir à Maiken même si elle lui avait dit d’être franc ? C’était un mauvais débit pour se rattraper, mais dire ce qu’il pensait, c’était aussi une mauvaise idée. Fallait trouver une alternative. « J’en sais rien. » Il soupira légèrement. « Je crois que c’est une arme dont l’humanité n’avait clairement pas besoin. » Parce qu’y en avait combien qui était prêts à s’en servir à tout va pour causer du tort aux autres ? « Y avait pas besoin de donner des pouvoirs de fous aux humains alors qu’ils étaient déjà capable de commettre les pires horreurs sans ça. » L’être humain, c’était clairement quelque chose de compliqué, le moins humain des animaux pourrait-on dire. La mutation, les pouvoirs c’était trop pour eux. « Mais je suppose que c’est comme une arme à feu, ça dépend de la personne à qui on la donne. » Y en avait qui pouvaient garder une arme dans un placard sans jamais s’en servir, alors que d’autre fonçaient dans un lieu public pour aller descendre le plus de personne possible. « Je pense qu’on avait pas besoin de ça pour s’entretuer et que c’est devenu le bon prétexte pour déclencher une nouvelle guerre. » Il soupira légèrement. C’était tellement humain la guerre, fallait croire qu’ils ne pouvaient pas s’en empêcher les Hommes que de se faire la guerre pour des raisons toujours plus débiles les unes que les autres. « Ce que j’en pense de cette mutation, c’est que sans elle, le monde était déjà un peu moins pourri. » Pour le coup, il ne pouvait pas être plus sincère. C’était une des raisons pour lesquelles il détestait cette mutation. Le fait était que le monde se porterait mieux sans cette mutation. « M’enfin, si ça n’avait pas été ça, ça aurait sûrement autre chose … » Y avait pas à chier de ce côté-là non plus. L’histoire tendait à se répéter, encore et encore, alors cette situation, avec ou sans mutation, elle aurait eu lieu. Y avait toujours une bonne raison de se détester les uns les autres. « Mais je pense pas que tuer les transmutants c’est la solution au problème. » Non, ça ne réglerait rien, fallait arrêter de s’entretuer bêtement. « Ni tuer les hunters d’ailleurs. » Y aurait toujours des hunters tant qu’il y aurait des transmutants de toute façon et tant qu’on ne détruirait pas la mutation, y aurait toujours des transmutant. C’était un cercle vicieux qui n’avait qu’une solution : le vaccin.
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 21:58

I have let the flood carry away all my pictures of you
   
The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
Au fur et à mesure qu’ils abordaient des sujets plus sensibles, Maiken se sentait nerveuse. Elle avait accepté de boire ce café avec Joren justement pour pouvoir parler de tout ça, non ? Pour comprendre qui il était devenu et pour savoir si elle pouvait à nouveau lui accorder un peu de son temps, de son attention … et de sa confiance. Mais tout ça la replongeait des années plus tôt, quand elle avait catégoriquement refusé de l’entendre quand il voulait lui parler. Elle n’avait jamais prêté attention à ses arguments, quels qu’ils soient, parce qu’elle avait trop peur d’entendre les pires choses sortir de sa bouche. Elle en avait déjà trop vu, de sa part. Il avait été son prince charmant, et puis soudain il était devenu le méchant de l’histoire, parce qu’il avait regardé Sigrid comme une pestiférée … Le laisser discuter, avancer des arguments, se justifier, c’était lui donner la possibilité d’empirer les choses. Elle le savait. Elle avait préféré qu’il s’en aille sans qu’ils ne s’expliquent pour de bon, sans lui laisser la possibilité de lui briser un peu plus le cœur. Mais aujourd’hui, elle le laissait parler, et elle allait voir pour de bon qui il était. Il y avait certaines choses qu’elle savait déjà, comme le fait qu’il avait été élevé dans la crainte des mutants, et donc qu’il détestait la mutation de leur fille. Mais il y avait bien plus à expliquer que ça. Il y avait le laboratoire Holgersen, il y avait la guerre que les hunters menaient contre les mutants … Tant de sujets délicats, tant de possibilités pour Joren de dire le mot de trop, qui la ferait une nouvelle fois exploser de rage. Elle ne voulait pas. Elle ne voulait plus être cette furie qui l’avait jeté dehors manu militari, plus maintenant, plus alors qu’il était revenu et qu’ils buvaient un café comme deux adultes civilisés. Il ne fallait pas qu’elle se leurre. Elle avait rêvé de pouvoir discuter tranquillement avec lui, tout en sachant que c’était un rêve impossible. Mais si c’était possible, alors elle désirait plus que tout qu’il ne gâche pas cette fragile petite trêve entre eux. Elle voulait qu’il soit un peu plus le Joren dont elle était tombée amoureuse, et un peu moins le Joren qu’elle avait couvert de sa haine. Elle avait besoin de cette paix entre eux, et ce n’était que là qu’elle s’en rendait compte, dans cette cafétéria aux lampes trop vives, aux bruits trop agaçants, aux odeurs entêtantes, avec ce café dégueulasse entre eux. Pouvait-il faire ça, alors ? Pouvait-il redevenir un homme normal à ses yeux ?

« Je ne suis pas là depuis longtemps, mais j’ai cru comprendre que de toute façon, les actions des hunters étaient toujours très bien dissimulées. Lancaster y met les moyens. Il a investi beaucoup pour que le laboratoire soit reconstruit rapidement. » Ca, elle n’en doutait pas. Mais il lui confirmait que Lancaster avait vraiment quelque chose à voir avec ce qui s’était passé dans le labo, et il n’avait pas besoin de dire grand-chose de plus pour confirmer que ce qu’Uprising pensait était vrai. « Peut-être que ça veut dire qu’il sait très bien ce qui a pu se passer là-dedans. S’il est lié à tout ça, je préfère rester en dehors moi. J’veux pas être le prochain qui se prendra une balle parce que monsieur sera pas content. Si je prouve que c’est vrai, j’aurais Lancaster sur le dos et des transmutants légèrement terroristes sur les bords. J’tiens trop à ma vie pour me mêler de cette affaire. » Il n’avait pas tort, et elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir de prendre le parti le plus sûr pour lui. Il ne faisait pas partie de Radcliff et il n’avait pas envie de s’impliquer dans sa guerre intestine, au risque d’y perdre la vie, alors qu’il n’avait rien à y faire. Néanmoins, elle était déçue qu’il s’arrête à ce genre de difficultés. « Tu es tout aussi riche de Lancaster, je suis sûre que tu aurais des moyens détournés pour te renseigner sans risquer de te prendre une balle perdue. Mais le fait que Lancaster soit aussi impliqué dans la reconstruction, ça parle de soi-même … Il y avait des choses horribles qui se passaient là-dedans. Et Sigrid aurait pu y être. » Si elle n’avait pas fait le nécessaire, vendu son âme à Beatrix Lecter et à Alec Lynch, Sigrid aurait été une des expériences de ce labo … Le labo qui portait le nom de son père. Quelle horreur ! Maiken en avait l’estomac retourné rien que d’y penser. C’était pour Sigrid qu’elle faisait tout ça, pour Sigrid qu’elle se battait chaque jour. Et c’était pour Sigrid qu’elle avait divorcé de Joren. Elle ne savait pas si tout ceci serait suffisant, mais pour l’instant, elle avait tenu sa fille en sécurité. Et voilà que Joren revenait … Elle ne le voyait pas comme une menace, contrairement au reste, elle le voyait juste comme un homme qui ne savait pas aimer sa fille. Et c’était tout aussi grave, à ses yeux. « Je sais bien, j’aurais dû revenir plus tôt. J’ai voulu revenir tellement fois si tu savais … Il faut beaucoup plus de courage pour venir affronter ses erreurs que pour les fuir. Et j’suis carrément pas le type le plus courageux du monde. J’ai paniqué. Y a des idées dont on ne se défait pas facilement. Surtout quand elles sont implantées quand on est gamins. » Maiken hocha doucement la tête, pourtant elle n’était pas intimement convaincue de cet argument. Oui, elle savait que Joren avait été élevé dans une façon de voir les choses totalement différente d’elle, mais cela n’aurait pas du ressortir si violemment face à Sigrid. Elle se souvenait encore si bien de son mari et de sa fille, en train de jouer tous les deux dans le salon, et c’était la plus belle scène au monde … Comment pouvait-il vraiment justifier qu’il ait changé si vite, alors qu’il semblait l’aimer tant ? Un père ne pouvait pas rejeter sa fille comme ça s’il l’aimait vraiment. C’était impossible. C’était ça qu’elle avait tant de mal à accepter, mais elle voulait bien faire un effort, essayer de fermer les yeux sur le passé pour lui laisser une chance de se racheter … Seulement s’il répondait correctement à la question suivante. La mutation de sa fille, qu’en pensait-il à présent ?

Ce moment était crucial, et Maiken fixa Joren avec intensité. S’il mentait, s’il essayait de se défiler, elle le saurait. Et elle n’avait pas l’intention d’être arrangeante sur ce point. « J’en sais rien. » Ca commençait mal, même s’il avait le mérite d’être honnête. « Je crois que c’est une arme dont l’humanité n’avait clairement pas besoin. Y avait pas besoin de donner des pouvoirs de fous aux humains alors qu’ils étaient déjà capables de commettre les pires horreurs sans ça. » Elle était bien d’accord avec lui. Les humains inventaient bien assez de méthodes pour s’entretuer sans avoir besoin de mutations qui pouvaient potentiellement les transformer en armes. Mais tous n’étaient pas dans ce cas. « Mais je suppose que c’est comme une arme à feu, ça dépend de la personne à qui on la donne. Je pense qu’on avait pas besoin de ça pour s’entretuer et que c’est devenu le bon prétexte pour déclencher une nouvelle guerre. » Elle était d’accord avec ça aussi. C’était un prétexte, rien qu’un prétexte, pour que des tordus assoiffés de sang prennent les armes contre leurs prochains. « Ce que j’en pense de cette mutation, c’est que sans elle, le monde était déjà un peu moins pourri. M’enfin, si ça n’avait pas été ça, ça aurait sûrement autre chose … » Maiken tripota sa serviette, sans savoir trop quoi penser de ce qu’il disait. Son discours était censé, mais il ne répondait pas à la vraie question. « Mais je pense pas que tuer les transmutants c’est la solution au problème. Ni tuer les hunters d’ailleurs. » Elle écarquilla les yeux. « Tuer les hunters ? Non, bien sûr que non … Mais les arrêter, ce serait déjà pas mal. Il n’y a personne qui veut faire quoi que ce soit de façon officielle contre eux. Quelques poches de résistance essayent de les arrêter, mais même le gouvernement laisse faire. Alors que ce sont des tueurs, des cinglés. » Lâcha-t-elle d’un ton amer. « Il aurait fallu les arrêter tout de suite plutôt que de les encourager comme l’a fait Lancaster, et comme l’ont fait sans doute beaucoup d’autres politiques. Même l’armée a évité de trop se salir là-dedans. Et maintenant ? Je suis en train de me demander si je dois inscrire Sigrid à l’école, parce que j’ai trop peur qu’elle se fasse tuer à la récré. » Elle secoua la tête. Cette situation était intenable. « Mais elle, elle est innocente. Tu sais bien de quoi elle est capable … » Leur fille pouvait guérir les blessures, du moins elle avait réussi à le faire quelques fois, sans réellement en être consciente. En grandissant, ce don s’affinerait, mais il était presque dormant actuellement, et elle ne pouvait pas le contrôler. « Tu ne m’as pas répondu, Joren. Sa mutation à elle, qu’est-ce que tu en penses ? Je me fiche des autres.  Mais elle ? »

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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 14:56

Now go on and drift away.
— maiken holst & joren holgersen —
Nobody wants to be the only one that's left standing, Nobody wants to be the only one to understand And now i'm seeing the way that you're leaving without me. Now go on and drift away The tide can hold you out, Go quiet now, Go sound go safe. Open hands are hard to hold onto anyway. — open hands.

Retrouver Maiken autour d’un café, c’était une chose simple, agréable qui le ramenait des années en arrière. A une époque où leur vie à tous les deux, avait était plus simple sans doute. Cette époque où ils n’avaient pas eu besoin de se poser plus de question que nécessaire sur les transmutants et où ils avaient pu envisager sans problème de traverser l’avenir, ses problèmes et ses conséquences tous les deux. Ensemble, sans que rien ni personne ne vienne jamais les séparer. Il aurait voulu que ce soit possible et il y avait cru de tout son cœur. Y avait eu une époque où leur mariage n’avait connu aucun nuage, leur histoire plus de hauts que de bas. Une époque où il avait vraiment été heureux. Tout ça qui s’était égrainé juste devant ses yeux quand la mutation de leur fille s’était réveillée. Il avait mal agit. C’était une chose qu’il aurait été débile de nier. S’il l’avait fait, il ne serait certainement pas revenu jusqu’à Radcliff. Mais non, il savait bien qu’il avait mal agit. Aussi bien avec Maiken qu’avec Sigrid et si y avait plus aucune chance de revenir à l’époque bénie où tout allait bien dans le meilleur des mondes, il pouvait au moins essayer de réparer un peu les choses. Suivre la voie de Gabriela et se battre pour sa fille. Gabriela, elle était comme Sigrid, une personne qu’il avait aimée de tout son cœur pour finalement la trahir. Et Gabriela, c’était un regret de plus dans son existence. Mais c’était aussi la fille qui lui avait montré à quel point ça pouvait être important de se battre pour ceux qu’on aimait. Ça avait été cette femme qui était prête à tout pour retrouver le fils qu’on lui avait arraché. Elle avait tellement de courage, tellement de force et de détermination. Il aurait voulu être comme elle. Au moins, être capable de s’en inspirer. Parce que c’était une fille bien, mieux qu’il ne le serait jamais. Il admirait tellement de choses en elle et il avait peut-être été débile de la laisser filer comme il l’avait fait, la vaccinant comme un autre hunter aurait pu lui planter un couteau dans le dos. Il pouvait bien se dire qu’au moins maintenant, elle pourrait éviter les hunters qui lui courraient après, que d’une façon, il lui avait sauvé la vie, il avait quand même des regrets, au moins celui de l’avoir trahie et de l’avoir perdue, elle qui pourtant, lui avait donné la force nécessaire pour revenir à Radcliff.

Et Radcliff pourtant, c’était le bordel. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour s’en rendre compte de ça. Son laboratoire avait explosé en grande partie et on accusant les scientifiques d’avoir mené des expérimentations illégales sur les transmutants et lui dans tout ça, il ne savait plus trop quoi en penser. Des expérimentations illégales, est-ce que ce serait vraiment surprenant ? Il en avait vues des horreurs parmi les hunters, alors dans le fond, ça ne lui semblait pas du tout impossible. De plus, il savait bien que Lancaster s’impliquait beaucoup dans les affaires des laboratoires Holgersen et il n’aimait pas franchement ça. C’était la réputation de sa famille qui était en jeu, de l’empire duquel il était l’héritier, et la sienne aussi au passage et lui, malgré tout ce qu’il pensait des transmutants, il n’aurait pas cautionné un truc pareil. Il n’avait pas été là à ce moment et de toute façon, il n’était que très peu mêlé aux recherches scientifiques, puisqu’il n’y comprenait rien. Il n’avait pas fait d’études scientifiques, lui il faisait dans le commerce, alors autant les mathématiques, les calculs, ça lui parlait, mais le reste, c’était un mystère pour lui. L’idée qu’on puisse un jour expérimenter quoi que ce soit sur sa fille ça lui fit serrer les mâchoires. Parce qu’il l’aimait sa fille, quand bien-même il avait pu donner des raisons à Maiken d’en douter. « Mais elle y était pas et elle le sera jamais. J’te le promets. » Il voulait aussi promettre qu’y aurait plus jamais de transmutants, enfermés à tort dans ce laboratoire, mais il avait l’impression que c’était une promesse qu’il ne pourrait pas tenir. Parce qu’il y avait des trucs qui semblaient le dépasser. « Je ferais ce que je peux pour empêcher qui que ce soit d’utiliser mon nom pour faire des horreurs. » Ça il le ferait et il osait espérer qu’on allait pas continuer à faire tout et n’importe quoi sous son nez en le tenant toujours éloigné des laboratoires, parce qu’il n’avait pas sa place là-dedans, lui le gars en costard qui ne s’occupait que du fric di labo. Cela dit si y avait des fonds qui partaient dans des trucs officieux il finirait par le remarquer, parce que justement la gestion des fonds de l’entreprise, c’était beaucoup plus son truc que les expériences scientifiques. Alors il ferait ce qu’il peut pour protéger son nom, celui de sa famille et Sigrid. Le tout en évitant de se mettre Lancaster à dos, parce qu’il n’avait pas franchement envie de se faire tuer.

Puis Maiken, elle avait posé la question la plus importante sans doute, celle à laquelle il aurait probablement le plus de mal à répondre. C’était comme un test qu’il devait passer et qu’il avait plutôt intérêt de réussir s’il ne voulait pas que Maiken lui colle une claque en pleine figure et l’abandonne ici. Mais il avait dit ce qu’il pensait, en évitant finalement de parler de Sigrid, de son don à elle et de ce qu’il pouvait penser de ça, parce que la réponse dans le fond, c’était qu’il n’en savait rien. Elle était comme Gabriela dans le fond, pas forcément dangereuse. Même pas du tout sans doute, mais y avait quand même quelque chose de dérangeant là-dedans, quelque chose qu’il n’aimait pas, parce que c’était cette mutation qu’il avait appris à détester depuis son plus jeune âge, cette chose qu’il fallait guérir, d’après ses parents. Au moins, ils étaient d’accord concernant les hunters, y en avait qui étaient complètement malades et qu’il serait bon d’arrêter. Et sans doute que ça aurait été beaucoup plus simple si quelqu’un avait dit stop quand les choses avaient commençaient à s’enflammer. Clairement, il n’était pas pour que tout le monde continue de s’entretuer comme c’était déjà le cas partout dans le monde. « Ouais, le monde est en train de se barrer en couilles. C’est peut-être moins visible au Danemark, mais ça commence à être la merde comme ici. » Il l’avait bien vu ces dernières années et puis il avait vu et commis des horreurs parmi les hunters. Il avait aussi vu des parents voler un bébé à sa mère pour en faire Dieu seul savait quoi et c’était abominable. Mais Sigrid dans tout ça, qu’est-ce qu’il en pensait ? C’était confus dans sa tête et il avait tellement envie de répondre qu’il n’en savait juste rien, mais il doutait que ça puisse suffire à Maiken. Mais elle était celle qui venait de dire qu’elle avait peur de l’inscrire à l’école craignait qu’elle se fasse tuer. « Je crois pas qu’elle soit dangereuse. » C’était sûr même. Sigrid, elle n’était pas dangereuse. Son don ne l’était pas et elle en tant que personne non plus, elle n’était qu’une enfant après tout. « Mais personne ne me retirera de la tête que sa vie aurait été plus saine sans ce truc. » Et Maiken ne pouvait même pas essayer de le contredire avec ce qu’elle-même venait de dire. Y aurait toujours des hunters et Sigrid, elle allait devoir passer sa vie à regarder derrière son épaule pour s’assurer qu’aucune menace de lui tombe dessus et peut-être qu’il pouvait l’accepter cette mutation, parce qu’il l’aimait sa fille et peut-être qu’il pourrait mourir pour la protéger mais est-ce que c’était une vie ça pour elle ? Est-ce qu’elle pourrait avoir une vie normale avec cette chose en elle qui dessinerait toute sa vie une cible dans son dos ? Ça il en doutait. Cette mutation, elle lui pourrissait la vie et il s’agissait d’un problème qui pourrait finir par la tuer.
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 20:39

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The drought was the very worst when the flowers that we'd grown together died of thirst. It was months, and months of back and forth, you're still all over me like a wine-stained dress I can't wear anymore. Hung my head as I lost the war, and the sky turned black like a perfect storm. Rain came pouring down when I was drowning, that's when I could finally breathe and by morning gone was any trace of you, I think I am finally clean.
Quand ils étaient mariés, et même avant, Maiken avait toujours su lire très facilement en Joren. Il semblait n’avoir aucun mystère pour elle, et elle savait toujours ce qu’il pensait. Ils s’entendaient à la perfection, et ils n’avaient pas besoin de grands discours pour se comprendre. Ca avait été une belle époque, la meilleure de sa vie en vérité. Quand il suffisait qu’elle échange un regard avec lui pour savoir ce qu’il avait en tête, quand leurs sourires se faisaient complices et qu’ils étaient les seuls à savoir pourquoi … Elle savait bien qu’on ne connaît jamais une personne complètement, mais ce qui s’était passé ensuite lui avait semblé être la pire des trahisons, parce qu’il avait dévoilé une facette de lui qu’elle n’aurait jamais soupçonnée. Et aujourd’hui, elle ne savait plus du tout ce qu’il pensait ou ce qu’il cachait, comme s’il était redevenu un simple étranger. Un simple étranger avec qui elle avait passé plus de dix ans, qui avait partagé son lit et sa vie, avec qui elle avait eu un enfant … Elle devait faire des suppositions, essayer de deviner s’il lui disait la vérité, déceler dans son regard l’étincelle de sincérité qu’elle espérait encore voir apparaître. C’était difficile, et elle n’aurait pas pensé devoir s’y plier. Elle qui croyait qu’elle ne le reverrait plus jamais … Mais s’il tenait assez à Sigrid pour revenir, ça ne pouvait qu’être une bonne chose. Alors qu’il l’avait si violemment rejetée trois ans plus tôt, et qu’elle avait cru pour de bon qu’il avait complètement cessé de l’aimer, il semblait être revenu sur sa décision. Jusqu’à quel point, elle n’en savait encore rien, mais ça lui faisait un bien fou de penser que peut-être, tout n’était pas perdu pour Sigrid. Elle avait besoin d’un père, et même si Maiken ne voulait pas que Joren revienne dans sa vie à plein temps, si elle pouvait le revoir de temps à autre, la petite n’en serait que plus épanouie. Restait juste à savoir si Joren avait vraiment changé, ou s’il faisait semblant. Maiken ne voyait pas trop pourquoi il aurait fait semblant, à vrai dire, mais elle gardait toujours une certaine méfiance envers lui. Elle ignorait si cela cesserait un jour, d’ailleurs …

Quand elle évoqua le risque que Sigrid ait pu finir aux mains des scientifiques de son propre laboratoire, Maiken vit le regard de Joren devenir noir de colère, et son visage se crisper. Ca, ce n’était pas feint, elle en était certaine, et ça lui fit chaud au cœur. « Mais elle y était pas et elle le sera jamais. J’te le promets. » Elle hocha la tête, certaine qu’il le pensait vraiment, mais non sans garder en tête que jusqu’à maintenant, c’était elle qui avait tout fait pour garder Sigrid en sûreté. Lui, il n’avait rien fait, vivant sa petite fille tranquille à l’autre bout du monde sans se soucier d’elle. A voir s’il pouvait vraiment protéger leur fille, à présent … « Merci. » Maiken n’avait pas l’intention de lui confier la vie de Sigrid les yeux fermés, elle était la mieux placée pour veiller sur elle et il n’était pas question que cela change, mais un peu d’aide ne serait pas de refus, en plus de celle de Felix. « Je ferais ce que je peux pour empêcher qui que ce soit d’utiliser mon nom pour faire des horreurs. » C’était un peu tard pour s’en soucier, mais mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ? Il pouvait encore agir, s’il le souhaitait vraiment. « J’espère que tu y arriveras. Je ne voudrais pas que Sigrid grandisse en pensant que tu étais impliqué d’une façon ou d’une autre dans tout ça. » Elle voulait protéger sa fille au mieux, et si la petite devait entendre des horreurs sur le nom de son père, ce serait terrible pour elle. Mais que pouvait-elle faire ? Elle ferait barrage pour protéger Sigrid autant qu’elle le pouvait des hunters, des cinglés qui voulaient tuer le moindre mutant même quand ledit mutant était une enfant d’à peine cinq ans. Mais elle ne pouvait pas la protéger de la vie même, de ses camarades de classes qui parleraient à tord et à travers, des passants trop bavards ou trop curieux, des institutrices aux regards condescendants. Il n’y avait pas que les balles qui pouvaient blesser Sigrid. C’était le lot de chaque mère, bien entendu, même sans parler de mutation : elle voulait protéger sa fille d’absolument tout, en sachant qu’elle ne pourrait pas le faire bien longtemps. Et c’était très difficile de se faire à cette idée. Alors si Joren pouvait aider un peu, ce serait merveilleux. Mais il fallait qu’il dévoile un peu plus son jeu, et qu’elle sache pour de bon ce qu’il pensait et ce qu’il voulait. « Ouais, le monde est en train de se barrer en couilles. C’est peut-être moins visible au Danemark, mais ça commence à être la merde comme ici. » Elle voulait bien le croire, le monde entier était en train de devenir un véritable bourbier où les persécuteurs de mutants se multipliaient plus vite que des lapins en chaleur. « Il n’y a plus de place épargnée, de toute façon. Les mutants ne sont plus en sécurité nulle part, c’est triste à dire. » Mais c’était trop vrai. Même si elle avait pu quitter la ville, Maiken n’était pas sûre de trouver un endroit pour que Sigrid grandisse sain et sauf. Mais cela ne répondait toujours pas à la grande question, que Joren évitait soigneusement depuis plusieurs minutes. C’était révélateur, dans un sens. Il n’avait pas de réponse directe à donner, c’était qu’il savait que sa réponse n’était pas celle que Maiken attendait. « Je crois pas qu’elle soit dangereuse. » Maiken secoua la tête, faisant voler ses cheveux autour de son visage. « Bien sûr que non ! Et elle ne le sera jamais. Il n’y a que les hunters pour cataloguer tous les transmutants comme dangereux, sans distinction. » Malgré sa virulence, elle se trouvait quand même contente : il commençait bien. Mais la suite se faisait attendre. « Mais personne ne me retirera de la tête que sa vie aurait été plus saine sans ce truc. » Cette fois, elle du se retenir pour lever les yeux au ciel. C’était une évidence, mais ce n’était pas non plus une fatalité ! « C’est uniquement à cause de ceux qui veulent la tuer, que sa vie n’est pas saine. Sinon elle pourrait être parfaitement heureuse, son don ne lui causera jamais aucun problème physique, j’en suis persuadée. Mais elle va avoir du mal à grandir avec le regard des autres … Et tout le reste. » Soupira-t-elle en baissant la tête, la nuque soudain alourdie par le poids des difficultés à venir. Elle avait toujours si peur pour sa fille ! Mais finalement, elle releva les yeux vers son ex-mari, et eut un sourire un peu triste. Elle savait bien lire entre les lignes, malgré les années et le sentiment de ne plus le connaître. « Alors, tu n’as pas vraiment changé. Sa mutation te mets toujours mal à l’aise. Tu pourrais la prendre dans tes bras, tu crois ? Tu n’y arrivais plus, quand tu es parti. » Rien que ça, c’était tout ce qu’elle demandait. Qu’il puisse se comporter normalement avec Sigrid, sans montrer son dégoût.

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Joren Holgersen
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MessageSujet: Re: a day for ghosts ≈ joren&maiken   a day for ghosts ≈ joren&maiken Icon_minitimeSam 11 Juin 2016 - 13:03

Now go on and drift away.
— maiken holst & joren holgersen —
Nobody wants to be the only one that's left standing, Nobody wants to be the only one to understand And now i'm seeing the way that you're leaving without me. Now go on and drift away The tide can hold you out, Go quiet now, Go sound go safe. Open hands are hard to hold onto anyway. — open hands.

Y avait des changements qu’il était difficile de réaliser. Joren était bien placé pour le savoir. Il n’avait pas l’impression d’être le même type que celui qui avait quitté Radcliff plusieurs années auparavant. Il était allée trop loin quand il avait rejoint les hunters, il avait plus de sang sur les mains qu’il n’était capable de l’admettre. Il se donnait bonne conscience avec ses changements, au moins, il n’était plus un hunter sanguinaire. Est-ce qu’il en avait été un, dans cette période dans laquelle il s’était complètement perdu, au fin fond du Danemark ? Ouais, il l’avait été, quoi qu’il fasse, il ne pouvait pas nier ça. Il en avait tué des transmutants, pour servir cette cause, si importante. Il en avait tué, haineux contre cette mutation qui était venue lui arracher sa vie, qui lui avait pris sa fille et couté son mariage. Il avait été tellement en colère à l’époque, que tout ce qu’il avait pu faire lui avait semblé être logique. Maintenant, il réalisait que ça avait été complètement fou. D’une façon un peu étrange, l’arrivée du vaccin sur le marché, ça l’avait sauvé lui. Sans ce vaccin, il ne savait pas où il serait aujourd’hui, encore dans un coin du Danemark à massacrer des transmutants comme si ça pouvait l’aider à évacuer toute la frustration qu’il pouvait ressentir. Il avait commis des erreurs, il le savait très bien à présent et peut-être que rien de ce qu’il pourrait faire à présent pourrait lui permettre de se racheter complètement, mais il essayait. Il essayait de faire mieux qu’avant. Il essayait de changer. Il avait l’impression d’y être parvenus, passant du pire au un peu mieux. Rien ne disait qu’il ne pouvait pas changer encore un peu. Au moins, il avait réalisé la plupart de ses erreurs et dans tout son cheminement de pensées à présent, il ne voulait que protéger sa fille, tout comme il avait voulu protéger Gabriela quelques mois plus tôt. Y avait forcément du mieux, entre ça et le type qui avait buté des transmutants sans se poser de questions.

Il était devenu plus soucieux à coup sûr, celui qui avait tué des transmutants n’en aurait sans doute pas grand-chose à faire qu’on puisse faire des expériences sur eux. Pourtant, il se sentait concerné par ses histoires, il n’aimait pas l’idée qu’on puisse penser que lui ou ses parents étaient d’accords avec ça. Il savait que ce n’était pas le cas. Le concernant lui, c’était facile de savoir ce qu’il pensait de tout ça, concernant ses parents, il les connaissait assez bien pour savoir que jamais ils n’auraient encouragés une telle pratique. Ses parents n’aimaient pas cette mutation, ils la voyaient comme une maladie qu’il fallait guérir et c’était cette idée qui s’était accrochée à ses idées et qui avait du mal à en sortir. Mais, ses parents, ils restaient des gens biens, il en était convaincu. Des gens mieux que lui, alors jamais ils n’auraient accepté une telle chose. Y avait bien quelqu’un quelque part qui faisait des choses illégales, en utilisant le nom Holgersen pour ça et franchement, ça ne plaisait pas trop à Joren, quand bien même rester loin de tout ça aurait pu sembler être la meilleure chose à faire pour ne pas se prendre une balle dans la tête. Il verrait ce qu’il pourrait faire quand même et il pouvait assurer que personne n’utiliserait son héritage pour faire du mal à sa fille. Il hocha légèrement la tête suite aux remerciements de la jeune femme, si elle était capable de le remercier, c’était peut-être un bon début. « Je ferais de mon mieux. » Il avait l’impression que ça lui rajoutait de la pression sur les épaules. Fallait qu’il réussisse, sinon Sigrid allait grandir en pensant que son père était un monstre. Il le méritait, pour l’avoir lui-même pensé quand il avait découvert qu’elle était une transmutante. Mais, il ne voulait pas qu’elle ne le voit que comme ça. Il en avait fini avec cette idée, il en était certain, sinon, il ne serait pas là, assis en face de Maiken à essayer de lui prouver sa bonne foi. Il avait des idées en tête qu’il savait qu’il ne pouvait pas partager avec elle. Son envie de lui sauver la vie à sa façon, comme il l’avait fait avec Gabriela. Est-ce que c’était vraiment une mauvaise idée de vouloir vacciner sa fille ? Est-ce que ça avait été une mauvaise idée de vacciner Gabriela ? Il n’en avait pas l’impression. Au moins, pensait-il, il n’y avait plus de hunter pour venir lui reprocher quoi que ce soit. Est-ce que ça ne pourrait pas l’aider avec ses parents ? Elle n’était plus uns transmutante, est-ce qu’ils ne finiraient pas par lui rendre son fils, maintenant qu’elle était normale ? Il avait tendance à penser comme ça lui, peut-être que ça l’aidait juste à mieux dormir la nuit.

Il n’allait pas lui dire ça à Maiken pourtant. C’était bizarre, d’être autant convaincu de bien agir que du fait qu’elle lui collerait une claque en pleine face avant de se barrer si jamais il lui disait tout ça. Est-ce que ça n’aurait pas dû faire tilt dans sa tête que l’idée était mauvaise. Peut-être bien ouais, chez quelqu’un d’autre, mais certainement pas chez lui. Lui, il était persuadé que c’était la meilleure chose à faire, le meilleur moyen de garder Sigrid, leur fille, en sécurité. Pour avoir rejoint les rangs des hunters, il avait presque l’impression d’être le mieux placé pour savoir et comprendre à quel point ce vaccin pouvait être nécessaire. Mais Maiken, il la connaissait trop bien, alors il savait qu’elle ne partagerait jamais ce point de vue. Le monde était dangereux, fallait bien protéger les gens du mieux qu’on pouvait. Ce n’était pas que Radcliff le problème, quand bien même cette petite ville paumée au milieu du Kentucky rassemblait un sacré nombre de hunters et de problème. Non, le problème, il était mondial. C’était partout comme ça, même se barrer d’ici pour aller vivre ailleurs, ça ne règlerait pas le problème. « Non, c’est clair … Y a partout des gens pour penser que les tuer protégera l’humanité. » C’était ironique, il s’en rendait compte maintenant. On ne pouvait pas tuer des gens en disant que ça allait sauver l’humanité, c’était juste une excuse bidon pour justifier cette guerre. Une guerre qui ne trouverait un terme que s’il n’y avait plus de transmutants ou plus de hunters, ce qui, hormis avec le vaccin était absolument impossible. Y avait des transmutants comme Sigrid, dont les pouvoirs ne mettaient personne en danger et qu’on tuerait quand même pour ‘protéger l’humanité’ la bonne blague. « Je sais … ils seront toujours là, ceux qui veulent la tuer. » C’était un fait, même si on se mettait à tuer les hunters en masse, y en aurait toujours de nouveaux, créé par la vengeance, à cause d’un héritage ou juste par dégout de ce que pouvait représenter les transmutants. Tout autant qu’on arrêterait pas cette mutation de faire son chemin, on n’arrêterait pas de voir naitre des hunters. « Ça me fait peur pour elle. Pas pour moi. Je sais que j’ai pas assuré à l’époque et je m’en veux. Si j’avais une chance de pouvoir me rattraper je le ferai, je suis revenu ici pour ça. » Alors, si elle voulait bien la lui donner cette chance, elle pouvait être sûre qu’il ferait de son mieux avec Sigrid et qu’il lui sauverait la vie. « Je veux juste une seconde chance. S’il te plait. » Il l’implorait presque du regard, cherchant à la convaincre d’accepter de lui donner une seconde chance. Il tira une carte de sa poche, une adresse, un numéro qu’il tendit vers la jeune femme. Il avait eu le temps de changer quinze fois d’adresse et de numéro depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. « T’es pas obligée de me répondre tout de suite. » Elle pouvait prendre le temps de réfléchir, de l’appeler, de lui demander à le revoir avant de faire son choix, tout ce qu’elle voulait. Mais, il voulait au moins qu’elle prenne le temps d’y réfléchir. Il déposa quelques billets sur la table pour payer les cafés, il avait bien dit que c'était lui qui invitait après tout, avant de se lever de sa chaise. « Juste ... appelle moi, s'il te plait.» Il lui adressa un léger sourire avant de reprendre. «J'te dérange pas plus longtemps. Passe une bonne journée.» Elle avait du travail, c'était bien l'une des excuses qu'elle lui avait servie, plusieurs minutes plus tôt. Alors, il la laissait retourner à son travail et lui, il retournait au sien. Il s'éloigna rapidement de la table, espérant vraiment, qu'elle l’appellerait.
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