Sujet: sticks and stones may break your bones ft. adrian Mar 2 Fév 2016 - 7:50
sticks and stones
Ava Carrington & Adrian Blackwood
Vingt-deux heures quarante-cinq. Onze heures moins le quart. Dix heures trois quarts. De quelque façon qu’elle le dise, il était en retard. Ava souffla de frustration, triturant la montre à son poignet pour la dixième fois en moins de cinq minutes. Celle-ci avançait-elle peut-être ? Impossible, elle indiquait exactement la même heure que son portable, et lui se maintenait automatiquement à l’heure, à la seconde près. Adrian avait donc bien quinze minutes de retard – plus, si l’on comptait qu’ils étaient censés se retrouver dix minutes avant le début de leur ronde. La jeune Hunter fronça les sourcils, cherchant dans l’obscurité environnante une ombre familière qu’elle aurait manquée. Mais rien, la rue était belle et bien déserte à cette heure tardive. Le couvre-feu était en place, rien de surprenant en ce que le reste de Radcliff ait déjà choisi de se cloîtrer sagement chez eux ; mais qu’un des hommes sensés se charger d’imposer ledit couvre-feu manque à son poste, voilà qui était nettement plus étrange. Ava vérifia de nouveau son portable, espérant y voir un message de la part d’Adrian expliquant pourquoi il manquait à l’appel. Ce n’était pas tant qu’elle s’inquiète pour lui – même ses maigres talents d’observation lui disaient que l’homme savait très bien se débrouiller tout seul – mais surtout qu’elle n’avait pas envie d’appeler un autre chasseur pour venir le remplacer. De toutes les personnes avec qui on la forçait à faire des rondes, il était sans doute son préféré ; avant, Merry aurait tenu ce titre, mais depuis quelques temps, son amie se faisait de plus en plus extrême, beaucoup trop au goût d’Ava. Adrian, lui, demeurait un des rares Hunters qui prône la vaccination plutôt que le meurtre de sang-froid. En chassant avec lui, on pouvait encore croire que les anti-mutants de la ville avaient un but autre que le génocide pur et simple de tout humain doté d’une capacité anormale.
Sans parler du fait qu’elle se sentait en sécurité avec lui, même s’il lui adressait à peine la parole. Peut-être était-ce même pour cela, finalement ; avec lui, Ava n’avait pas à se forcer à faire la conversation, et elle se sentait beaucoup plus à l’aise dans ce genre de situation. Les rondes en devenaient moins longues, et moins stressantes. Alors l’idée de devoir le dénoncer l’énervait, principalement parce qu’elle n’avait pas envie de se retrouver avec quelqu’un comme Kingsley Moren ou Roman Griske à la place. Le souvenir du deuxième de ces sociopathes lui hérissa le poil – plus Charlie lui parlait de son maître, puisque maître d’elle il l’était, plus elle le détestait. Si elle avait eu le courage de lui tenir tête et de défendre son amie, elle l’aurait fait sans hésiter. Seulement, elle n’était pas assez stupide pour penser un seul instant qu’elle tiendrait plus de deux secondes face à cet homme. D’ailleurs, elle n’était même pas sûre de pouvoir survivre à une nuit de rondes avec lui. L’idée de se retrouver à faire la conversation avec un de ces deux hommes finit par décider Ava. Elle attrapa son téléphone et envoya un SMS à Calista, qui travaillait encore sans aucun doute. En quelques instants elle avait l’adresse de son collègue, un appartement en plein centre-ville. Parfait, elle n’était pas loin. Ava s’éloigna de son poste sans la moindre arrière-pensée, laissant le champ libre à tous les mutants et autres rejets de la société qui souhaiteraient passer par là. Heureusement, le mois de juin était chaud et agréable même la nuit, et il ne lui fallut pas longtemps pour marcher jusqu’à la rue qu’on lui avait indiquée. Arrivée devant le bâtiment, la jeune femme releva la tête à temps pour apercevoir une ombre passer devant des rideaux. C’était à peu près la carrure d’Adrian, elle devait être au bon endroit. Plutôt que d’attendre qu’il veuille bien la laisser entrer, elle appuya sur tous les interphones, jusqu’à ce qu’une personne, clairement excédée par l’heure tardive, la laisse entrer sans questions.
Dans l’ascenseur, Ava s’amusa à chercher les caméras de sécurité, comme elle faisait avec ses frères et sœurs dans les magasins de leur ville natale. Elle n’en trouva qu’une avant d’arriver au bon étage, et s’engouffra dans le corridor légèrement déçue. Mais l’apparition du numéro 20, indiquant l’appartement de Monsieur Blackwood, la ragaillardit. « Adrian ? C’est Ava Carrington. » dit-elle, frappant délicatement à la porte. Comme si Adrian avait besoin d’entendre son nom complet à chaque fois. Pas de réponse. Elle frappa de nouveau, répétant son nom au cas où il ne l’avait pas saisi la première fois. Toujours rien. Pourtant, elle avait vue son ombre se détacher sur les rideaux dans la lumière jaune ; il était forcément là. Peut-être faisait-il semblant d’être absent ? En quel cas, mieux valait le prévenir qu’il avait raté son coup. Elle se baissa jusqu’à être au même niveau que le trou de la boîte aux lettres, et toussota pour attirer son attention. « Si tu veux faire semblant de ne pas être là, tu devrais éteindre tes lumières. » conseilla la voix désincarnée d’Ava par la boîte aux lettres. Déjà qu’en temps normal sa voix avait une tonalité que l’on qualifiait parfois de robotique, l’effet en devenait presque inquiétant. Elle aurait pu être l’intelligence artificielle d’un vaisseau spatial futuriste, plutôt qu’une minuscule métisse à genou sur un paillasson pour pouvoir coller ses lèvres au métal de la porte. Elle attendit dans cette position d’entendre un grognement confirmant la présence du Hunter, puis les pas de ce dernier en direction de son entrée. Elle n’eut pas le temps de se relever que la porte bascula vers l’intérieur, manquant de l’emporter avec elle. Heureusement, Ava récupéra presque instantanément son équilibre pour relever le visage en direction de l’homme qui, même debout, la dépassait d’une bonne tête au moins. « Tu es en retard. » lui annonça-t-elle, avant de remarquer l’état de son visage.
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Jeu 11 Fév 2016 - 14:23
sticks and stones may break your bones
THERES A RECKONING A COMING, IT BURNS BEYOND THE GRAVE. THERES LEAD INSIDE MY BELLY, COUSE MY SOUL HAS LOST ITS WAY. OH LAZARUS, HOW DID YOUR DEBTS GET PAID? OH LAZARUS, WERE YOU SO AFRAID? WHEN THE FIRES, WHEN THE FIRES HAS SURROUNDED YOU, WITH THE HOUNDS OF HELL COMING AFTER YOU, I'VE GOT BLOOD, I'VE GOT BLOOD ON MY NAME (ambiance).
La salle de bain ressemblait aux urgences de l'hôpital. Il y avait du sang partout – sur les murs, le lavabo, le carrelage, partout. Le contenu d'une trousse de soins était éparpillé dans la pièce ; Adrian faisait face au miroir, observant son reflet d'un œil critique. Il y avait toujours cette lueur folle qui dansait au fond de son regard, sa vengeance avait beau avoir été exécutée, il n'en restait pas moins furieux. Furieux d'avoir dû faire ce qu'il avait promis à Evie de ne plus faire, furieux qu'elle soit encore alitée dans son lit d'hôpital, furieux qu'ils ne puissent pas profiter d'un semblant de paix, furieux. Les élancements douloureux qui faisaient trembler ses membres ne l'aidaient pas à se calmer, bien au contraire. Il avait envie de ravager son appartement, envie de hurler, envie de s'arracher les cheveux et se taper le crâne contre un mur. Il n'en pouvait plus de cette vie, de Radcliff. Lentement mais sûrement, il se sentait sombrer vers la folie, les limites de sa patience et de sa tolérance avaient été franchies. Il était satisfait d'avoir fait payer à cette pourriture ce qu'il avait fait à Evie, tout en sachant qu'il ne serait probablement pas le dernier à s'en prendre à leur famille. Parce qu'il n'était même pas le premier, et c'était sans doute le pire. À Radcliff, personne n'était en sécurité, pas même les mères de famille qui n'avaient rien à se reprocher. Pourquoi avait-il fallu que l'on tombe sur Evie ? Pourquoi pas sur lui ? Il s'en moquait bien de s'en prendre plein la gueule, il avait l'habitude. Son corps portait déjà de nombreuses stigmates, témoignage de ses affrontements passés, et d'autres viendraient s'y ajouter suite à sa lutte avec le Griske. Evie serait déçue de le retrouver dans un tel état, mais cette fois-ci il ne s'excuserait pas. Ce qu'il avait fait, il l'avait fait pour elle, pour s'assurer que ce malade ne lui ferait plus de mal. Il l'avait touchée, il avait payé. C'était aussi simple que cela, il n'était pas le moins du monde navré. Dans une ville où c'était tuer ou être tué, il avait préféré opter pour la première option.
Un grognement de douleur échappa au jeune homme lorsqu'il retira ses vêtements tâchés de sang pour se glisser sous le jet brûlant de la douche. Il grimaça tandis que l'eau le lavait de toute l'hémoglobine qui le souillait – la sienne, principalement. Adrian avait beau avoir un seuil de tolérance à la douleur plutôt élevé, cette fois, il souffrait. Son corps lui faisait un mal de chien, il avait, à trop le malmener il finirait par le pousser à bout et Dieu seul savait ce qui arriverait lorsque ce serait le cas. Il ne voulait pas y songer, il ne pouvait pas y songer. Adrien ne s'autorisait tout simplement pas à démontrer la moindre faiblesse – pas devant quiconque, du moins ; il fallait qu'il reste debout quoi qu'il arrive, il fallait qu'il soit toujours en état de veiller sur Evie et Aurora... S'il devait les perdre, que ferait-il ? Rien, hormis peut-être perdre la raison. Il avait beau tenter de garder la tête haute, prétendre que tout allait pour le mieux... Il était faible. Dès lors que sa femme et sa fille étaient concernées, il était faible, perdait sa capacité à raisonner, à agir de façon logique. Sans doute était-ce ça, aimer à la folie... A peine capable de tenir sur ses jambes, Adrian se laissa glisser dans la baignoire, ramena ses jambes contre son torse et resta ainsi assis pendant de longues minutes sous l'eau chaude, qui détendait ses muscles et apaisait progressivement ses spasmes nerveux. Tout ce qu'il pouvait, c'était retourner à l'hôpital, auprès d'Evie. Aller chez Susan pour récupérer Aurora. Il venait de tuer un homme pour elles, et il était recroquevillé comme un bambin qui avait un besoin urgent d'affection. Bordel. Quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez lui.
Après ce qui lui sembla avoir duré une éternité, Adrian s'extirpa de la douche ; et commença une fastidieuse et consternante étude de ses blessures. Il donnait l'impression d'être revenu de guerre, et était peut-être même en plus pitoyable état qu'après son passage en Afghanistan. Peut-être avait-il eu l'avantage sur Griske, mais le vieux ne l'avait pas raté, il était dans un état pitoyable. Pommette enflée et écorchée, côtes fêlées et probablement cassées, des entailles trop profondes pour que de simples bandages suffisent à aider leur guérison et déjà, de larges hématomes fleurissaient presque partout sur son corps. Evie n'allait pas apprécier, et il n'essaierait même pas de lui mentir quant à la source de ses blessures. Qui sait ? Peut-être serait-elle soulagée de savoir que son agresseur ne respirait plus... Oh, elle détesterait savoir qu'il s'en était personnellement assuré, mais il était persuadé qu'au moins une toute petite part d'elle-même serait rassurée. Adrian manqua de sursauter lorsque l'on frappa à la porte de son appartement, pour ensuite soupirer et rouler des yeux. « Dites moi que c'est une plaisanterie... » Il savait que ce n'était certainement pas Evie sur le pas de sa porte, alors de qui qu'il puisse s'agir, il allait les renvoyer d'où ils venaient et vite. Il grogna comme un ours mal léché lorsqu'il reconnut la voix de la petite Ava, une jeune chasseuse qu'il s'était senti obligé de prendre sous son aile – probablement parce qu'elle ne lui avait pas laissé le choix, elle s'était mise à le suivre comme un caneton, et il avait fini par céder à ses yeux doux. À tous les coups, il avait oublié qu'il avait une ronde à faire avec elle. À sa décharge, il avait été légèrement préoccupé par bien plus important qu'une petite promenade dans les rues de Radcliff.
Secouant la tête d'agacement, Adrian enfila rapidement un pantalon qui n'était pas couvert de sang avant d'aller ouvrir à la jeune femme, qu'il trouva à genoux sur son paillasson. Il haussa un sourcil tandis qu'elle se relevait, mais ne fit pas de commentaire – Ava, elle était un peu étrange, mais il avait fini par s'y faire. « Désolé, mais je suis ni d'humeur, ni en état, pour une balade en ville. J'aurais sans doute dû te prévenir, mais ça m'est sorti de la tête. » Étant donné l'état physique dans lequel il se trouvait, ça n'avait rien d'étonnant. Adrian soupira longuement en passant une main dans ses cheveux humides, avant de poser un regard vaguement désolé sur la jeune fille. « Il va falloir que tu te trouves un autre partenaire pour cette fois, navré. » Il ne l'était pas vraiment. Pas du tout, même. Après ce qu'il venait d'arriver à Evie, la dernière chose dont il avait envie c'était de filer un coup de main aux Hunters de Radcliff. À dire vrai, ils pouvaient même tous aller au Diable, il n'en avait strictement rien à faire. Il inspira à fond, et fit la grimace lorsqu'une large plaie encore sanguinolente sur son flanc gauche l'élançait. « Ou si t'es douée en couture, du peux me filer un coup de main, parce que j'crois que j'ai besoin de plus de points de suture qu'un mec qui se serait battu avec un grizzli enragé. » Il lui offrit un pauvre simulacre de sourire avant de lui ouvrir la porte en grand. À bien y réfléchir, il avait bien besoin d'un coup de main, puisque se rendre à l'hôpital, ou même appeler Scarlett, n'était pas une option. Mais elle n'avait pas à accepter, d'ailleurs il était prêt à claquer la porte si elle avait mieux à faire. Ce ne serait certainement pas la première fois qu'il s'improviserait médecin, ni la dernière. Il s'agissait d'une énième autre de ses tristes habitudes.
Dernière édition par Adrian Blackwood le Mer 9 Mar 2016 - 21:23, édité 1 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Mar 23 Fév 2016 - 12:02
sticks and stones
Ava Carrington & Adrian Blackwood
Même relevée, Ava devait bien faire trois têtes de moins qu’Adrian, qui ressemblait plutôt à un être humain sur qui on avait mis un gros zoom. Heureusement sa petite taille ne l’avait jamais dérangée et, tant qu’il ne se comportait pas de manière agressive, celle du Hunter ne l’intimidait pas. Elle épousseta délicatement son pantalon des saletés du paillasson, et releva le regard sur l’homme torse nu qui venait de lui ouvrir la porte. Il était dans un sale état, comme si quelqu’un avait vainement tenté de le réduire à une taille normale – et si c’était l’état dans lequel Adrian avait été mis, elle ne voulait pas savoir ce qui était arrivé à son assaillant. Prenant peut-être son manque de réaction devant ses blessures pour une accusation, il se défendit : « Désolé, mais je suis ni d'humeur, ni en état, pour une balade en ville. J'aurais sans doute dû te prévenir, mais ça m'est sorti de la tête. » Ava croisa les bras, boudeuse. Elle était bien consciente qu’il l’avait probablement oubliée, cela ne changeait rien à la situation : il avait manqué à l’appel. Ses excuses ne résolvaient pas la situation, et n’expliquaient rien. Elle n’était pas venue pour qu’il lui demande pardon. D’ailleurs, pourquoi était-elle venue ? Par inquiétude ? Pas vraiment, si Adrian était mort elle aurait été attristée, mais pas plus détruite que cela. Elle n’avait pas cette capacité de s’effondrer à la mort d’un autre qu’avaient la majorité de son entourage – elle aurait mal, mais cela ne serait qu’une flétrissure de plus, qu’il lui faudrait accepter. Quoique… Adrian était différent. Il lui rappelait son père, étrangement. C’était peut-être pour cela qu’elle s’appliquait à le suivre à chaque opportunité, et avait couru presque instinctivement jusque chez lui. La peur de voir l’histoire se reproduire, ce qui avait visiblement manqué de se passer.
Perdue dans ses pensées, Ava fut rappelée à la réalité par la voix du blond. « Il va falloir que tu te trouves un autre partenaire pour cette fois, navré. » Il n’avait pas l’air plus navré que cela, mais elle était mal placée pour juger. « J’ai appelé des remplaçants. » dit-elle, le mensonge plus transparent que la raison de l’absence d’Adrian au rendez-vous. Elle se doutait qu’il n’était pas le plus intéressé par le fait qu’elle ait laissée les rues de Radcliff sans surveillance, mais pour la forme, elle avait préféré mentir. « Ou si t'es douée en couture, du peux me filer un coup de main, parce que j'crois que j'ai besoin de plus de points de suture qu'un mec qui se serait battu avec un grizzli enragé. » Ava cligna des yeux, ne comprenant pas tout de suite. Pourquoi Adrian l’interrogeait-il sur ses talents de couturière ? Il avait plus l’air d’avoir besoin de pansements que d’un cours sur la broderie anglaise. Et c’était sans même aborder le sujet du grizzli, une référence qui ne faisait qu’empirer sa confusion. La tentative de sourire insinuait qu’il avait dit quelque chose d’amusant, de comique peut-être, mais cela ne l’aidait en rien. Ava ne lui rendit pas son sourire, trop occupée à froncer les sourcils dans sa confusion. Détaillant le corps meurtri d’Adrian, un éclair de lumière se fit. « Suture. » corrigea-t-elle, s’engouffrant dans l’appartement du Blackwood. « Des points de suture. » La couture n’avait rien à voir avec ce que lui demandait le Hunter – enfoncer une aiguille dans de la chair humaine, et y tirer un fil beaucoup plus épais et rigide que celui qui servait à repriser ses chaussettes, cela n’était pas une activité de maison de retraite. Sa propre grand-mère avait toujours été très douée en broderie, et le simple fait qu’Ava demeurait incapable d’imiter son plus simple patron était pour elle une preuve concluante de la distinction.
« J’en fais beaucoup à la morgue. » rajouta-t-elle, cherchant du regard l’équipement qu’il lui faudrait utiliser. Beaucoup sur des cadavres, certes, mais cela restait de la chair humaine. La seule différence c’est qu’Adrian serait probablement beaucoup plus bavard que les morts étendus sur sa table. « Combien ? » demanda-t-elle, indiquant du doigt l’une des blessures sanguinolentes ? Si elle en avait beaucoup à faire, elle allait devoir faire des économies de fil – à moins qu’Adrian ait une véritable pharmacie dans sa salle de bains, ce qui, vu son second emploi, n’était pas impossible. Elle passa devant l’homme en toute tranquillité et pénétra dans la salle de bains pour se laver les mains. Constatant la quantité de sang dans l’évier, elle fit demi-tour et partit plutôt se les laver dans la cuisine, le visage toujours impassible. « Serviettes ? » dit-elle, pointant cette fois-ci un placard qu’elle espérait être la buanderie. Contrairement à Adrian d’après ce qu’elle venait de voir, elle préférait ne pas mettre du sang partout, et garder son environnement propre.
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Dim 13 Mar 2016 - 22:11
sticks and stones may break your bones
THERES A RECKONING A COMING, IT BURNS BEYOND THE GRAVE. THERES LEAD INSIDE MY BELLY, COUSE MY SOUL HAS LOST ITS WAY. OH LAZARUS, HOW DID YOUR DEBTS GET PAID? OH LAZARUS, WERE YOU SO AFRAID? WHEN THE FIRES, WHEN THE FIRES HAS SURROUNDED YOU, WITH THE HOUNDS OF HELL COMING AFTER YOU, I'VE GOT BLOOD, I'VE GOT BLOOD ON MY NAME (ambiance).
Adrian s'était toujours débrouillé pour se raccommoder sans avoir à demander l'aide de qui que ce soit. Il ne se voyait de toute façon pas se pointer à l'hôpital ou au cabinet de médecine du coin à chaque fois qu'un mutant lui refaisait le portrait. Ça n'avait jamais été réellement nécessaire, parce que jusque là il était parvenu à éviter les blessures graves et qu'il était loin d'être douillet. Des plaies à vif, il en avait recousu plus d'une, et il le ferait encore. Son corps était un véritable champ de bataille, les cicatrices qu'il portait étaient nombreuses, certaines héritées de ses séjours en Irak et en Afghanistan, d'autres de rencontres avec des dégénérés, certaines encore datant de son passage en prison. Souffrir, avoir mal, il savait ce que c'était. Et si l'on ne s'habituait jamais réellement à la douleur, on apprenait à la supporter. Si Ava décidait qu'elle avait mieux à faire que de recoudre ses chairs déchirées, il n'en ferait pas une montagne et ferait comme il avait toujours fait. Adrian ne comptait sur l'aide de personne, et la seule qui comptait pour lui se serait arrachée les cheveux si elle l'avait découvert dans un tel état. Comme lui avait bien failli devenir fou lorsqu'il avait découvert Evie étendue sur son lit d'hôpital, le poignet entaillé par un psychopathe. Psychopathe qui n'emmerderait plus aucune autre femme innocente après qu'il se soit chargé de lui enfoncer son poignard dans la poitrine. Tant pis s'il en avait pris pour son grade au passage, rien que pour la paix d'esprit que ça lui apportait de savoir que Griske bouffait les pissenlits par la racine, ça en avait valu la peine. S'il y avait une mort qui ne l'empêcherait pas de fermer l'œil, c'était celle-ci.
L'Alaskain observait la jeune femme un sourcil haussé, se demandant si elle allait se décider à entrer ou si elle allait rebrousser chemin. Ava, il l'appréciait, mais elle avait une personnalité... singulière. Comme si sortie de sa morgue, elle ne savait pas comment se comporter avec les gens vivants. Son cadavre, elle l'aurait certainement recousu sans le moindre problème, mais là il respirait, bougeait, parlait... Il n'avait pas grand chose à voir avec un macchabée. Quand elle se décida finalement à entrer dans son appartement, Adrian s'écarta de son chemin en levant les yeux au ciel avant de refermer la porte derrière elle en la claquant sèchement. Ce fut plus fort que lui, le grand blond s'étouffa d'un ricanement lorsqu'elle mentionna son expérience un peu glauque avec les points de suture. « Sans blague... Promis, je gigoterai aussi peu que l'un de tes cadavres. » Encore une plaisanterie qu'elle ne comprendrait sans doute pas ou à moitié – Adrian avait vraiment du mal à saisir sa façon de penser. « Et si ça peut te faire plaisir, je la fermerai aussi. » Il soupira longuement, en passant une main dans ses mèches dorées emmêlées et encore humides, quand Ava lui demanda combien de ses plaies elle aurait à recoudre. Un peu trop au goût du Blackwood, mais ce n'était pas la réponse qu'elle attendait. « Trois. Peut-être quatre, si t'estimes que ma pommette a besoin de quelques points. » Il y avait une large plaie sur son avant-bras droit, une autre sur son flanc gauche, encore une qui barrait ses pectoraux et sa pommette, donc. Il ignorait combien de points seraient nécessaires pour refermer ses plaies, mais heureusement pour lui, il avait de quoi faire. À force d'en prendre plein la gueule à un rythme quasi hebdomadaire, il possédait une véritable pharmacie à domicile, ce qui lui évitait d'avoir à courir la ville pour trouver de quoi se soigner après chaque raclée. C'était, apparemment, une habitude de Hunter. Quand il vivait encore avec Evie et Aurora, tout ce qu'il avait à portée de main était un kit de premiers secours, des boites de médicaments pour bébé et de quoi traiter de petits bobos et autres virus bénins.
Les bras croisés sur son poitrail douloureux, Adrian laissa Ava faire un petit tour de l'appartement pour se laver les mains, et désigna du menton le placard qui contenait des serviettes propres. Le temps que la jeune femme se sèche les mains, il disparut un instant dans la salle de bain, de laquelle il revint avec deux grandes serviettes de bain propres qu'il étendit sur le divan pour le protéger un minimum du sang, et ce dont Ava aurait besoin pour recoudre ses plaies. L'exercice promettait d'être désagréable, comme à chaque fois, cependant cette fois-ci il allait éviter de vider une bouteille de vodka, histoire d'éviter de passer pour un alcoolique – sauf que les bouteilles d'alcool vides éparpillées un peu partout dans les pièces n'avaient pas dû échapper à Ava. Adrian préférait éviter de songer au ménage qu'il aurait à faire une fois la jeune femme partie, il semblait avoir repeint son appartement d'un rouge soutenu, une teinte particulière qui n'était probablement pas à la une des catalogues de décoration d'intérieur. Les lèvres déformées par une grimace, Adrian se laissa retomber lourdement sur le canapé, prêt à attendre patiemment qu'Ava vienne s'occuper de lui. Il n'avait pas vraiment l'impression d'avoir une infirmière à domicile, c'était même plutôt une drôle de situation, aussi bien pour elle que pour lui. « Au fait, pourquoi t'as débarqué chez moi ? Je me plains, c'est juste que venant de toi... ça m'étonne un peu. » Adrian afficha un petit sourire aux accents moqueur, ses yeux d'un bleu intense braqués sur la jeune femme. « T'es quand même pas venue jusqu'ici pour me dire que tu m'as trouvé un remplaçant. »
Invité
Invité
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Dim 27 Mar 2016 - 19:49
sticks and stones
Ava Carrington & Adrian Blackwood
« Sans blague... Promis, je gigoterai aussi peu que l'un de tes cadavres. » Cette fois-ci, l’image d’un de ses cadavres gigotant sur sa table la fit bien rire – parce qu’elle se souvint d’une ou deux fois ou un coup d’électricité avait temporairement ranimé le système nerveux d’un de ses patients, lui donnant un semblant de vie terrifiant pour certains, mais très drôle pour elle. Heureusement pour Adrian, Ava ne trouva pas cela nécessaire d’expliquer en quoi exactement elle avait trouvée sa remarque amusante, le laissant rajouter : « Et si ça peut te faire plaisir, je la fermerai aussi. » Ava pencha la tête sur le côté, perplexe. « Fermerai quoi ? » demanda-t-elle. S’il lui demandait à elle de faire ses points de suture, il ne parlait probablement pas de ses plaies. Elle ne s’attarda pas trop longtemps sur cette référence oblique, préférant plutôt partir en quête d’un lavabo pour minimiser le nombre de bactéries sur ses mains. Le lavabo de la salle de bains s’étant révélé plus qu’inadapté, elle se dirigea calmement vers la cuisine – elle avait suffisamment l’habitude de son propre lavabo ensanglanté suite à une autopsie pour ne pas être effarée devant la quantité de sang perdue. En toute logique elle aurait peut-être dû l’être, puisque contrairement à ses patients habituels, Adrian était vivant et avait encore besoin de son sang. D’un autre côté, il ne semblait pas avoir été blessé à une artère importante, et s’il avait eu besoin d’une transfusion, il lui aurait dit. Supposition un peu naïve, certes, mais la métisse ne devinerait jamais combien les gens dit ‘normaux’ s’obstinaient à mentir sur la gravité de leurs blessures.
Les mains propres, Ava s’en retourna dans le salon et commença à ausculter Adrian – plus particulièrement, les plaies qu’elle aurait à recoudre. « Trois. Peut-être quatre, si t'estimes que ma pommette a besoin de quelques points. » répondit l’homme à sa question, désignant celle qui défigurait légèrement son visage. Sans délicatesse, Ava attrapa le menton de l’homme et lui fit tourner la tête pour examiner sa pommette sous tous les angles. Elle n’était pas certaine que la blessure en ait besoin, l’entaille ne lui semblant pas profonde – mais dans le doute elle préférerait tout de même y mettre une ou deux sutures, au cas où. « Je verrais ce qu’il me reste de fil. » dit-elle, le relâchant finalement. Elle lui indiqua de s’assoir sur le divan où il venait d’étendre les serviettes, et alla récupérer le matériel qu’elle avait aperçu dans la salle de bains. Le kit de premiers soins qui se trouvait dans la maison du Blackwood ne contenait pas de gants, mais par habitude Ava en gardait toujours une paire dans la poche de sa veste – elle ne savait jamais quand un hunter l’appellerait sur une scène de crime, et elle avait rarement le temps de repasser par la morgue pour en prendre une. Défaisant le sachet qui assurait la stérilité de la paire, elle ne prêta aucune attention à Adrian ; l’habitude de ne pas avoir à faire la conversation avec les occupants de la morgue, peut-être, ou tout simplement un manque d’intérêt total pour les conversations de politesse. Attrapant la bouteille de désinfectant elle en aspergea généreusement la plaie sur l’avant-bras droit du Hunter, ignorant le tressaillement de douleur qui parcouru le blond. Elle s’appliqua à essuyer délicatement la zone de la plaie, se mordant la lèvre dans sa concentration.
Peu enjoué à l’idée d’être laissé seul face à la douleur et l’inconfort de son traitement, Adrian brisa le silence en premier. « Au fait, pourquoi t'as débarqué chez moi ? Je me plains, c'est juste que venant de toi... ça m'étonne un peu. » Ava releva le regard sans rien répondre, attendant une explication. Pourquoi cela l’étonnait-il particulièrement de sa part ? Etait-ce un comportement ‘normal’ qu’on ne lui attribuait pas ? Quand un proche disparaissait sans explications, la pratique courante était bien d’aller chez eux vérifier ce qui se passait, non ? Elle n’était pas sûre de ce qu’il lui demandait, ce qu’il insinuait ; aussi attendit-elle patiemment qu’il rajoute : « T'es quand même pas venue jusqu'ici pour me dire que tu m'as trouvé un remplaçant. » Le mensonge transparent n’avait donc pas fait long feu. « Je… » commença la métisse, avant que sa bouche ne se referme obstinément. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était venue : elle avait réagi à l’instinct, fait assez rare chez elle, mais qui existait tout de même. Adrian étant absent, aller le chercher lui avait paru l’action la plus normale à suivre. Visiblement elle n’avait pas eu tort, même si le fait qu’on l’interroge quant à ses intentions la mettait quelque peu mal à l’aise, et ce majoritairement parce que cela la forçait à y réfléchir elle-même. « Je ne voulais pas être avec un remplaçant. » dit-elle finalement, n’ayant pas les mots pour exprimer pourquoi cette idée lui avait fait tant d’horreur qu’elle avait abandonné son poste. « Si c’était Kingsley ou Roman. » élabora-t-elle encore un peu, tournant son regard peu expressif vers celui de son patient. Si avec ça il ne comprenait pas pourquoi elle était venue sonner chez lui, elle ne pouvait plus grand-chose.
La première plaie bien désinfectée, Ava s’empara de l’aiguille et du fil pour les sutures, cherchant à déterminer de combien elle aurait besoin. « Tu t’es battu. » dit-elle à Adrian, une affirmation plutôt qu’une question – ses pouvoirs d’observation étaient peut-être peu développés, mais il n’y avait pas besoin d’être un génie pour deviner. « L’autre est comment ? » demanda-t-elle, secrètement un peu inquiète à l’idée qu’il existe des gens suffisamment forts pour mettre le mastodonte blond dans un tel état.
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Lun 11 Avr 2016 - 19:08
sticks and stones may break your bones
THERES A RECKONING A COMING, IT BURNS BEYOND THE GRAVE. THERES LEAD INSIDE MY BELLY, COUSE MY SOUL HAS LOST ITS WAY. OH LAZARUS, HOW DID YOUR DEBTS GET PAID? OH LAZARUS, WERE YOU SO AFRAID? WHEN THE FIRES, WHEN THE FIRES HAS SURROUNDED YOU, WITH THE HOUNDS OF HELL COMING AFTER YOU, I'VE GOT BLOOD, I'VE GOT BLOOD ON MY NAME (ambiance).
Ava Carrington était vraiment une drôle de créature. La plupart du temps, Adrian ne savait pas comment s'y prendre avec elle, il avait souvent l'impression qu'ils n'évoluaient pas dans la même dimension. Pourtant il la trouvait touchante – quoique parfois un peu inquiétante – alors il la laissait le suivre comme un petit caneton à chaque fois qu'ils devaient patrouiller ensemble, ou que la jeune femme en avait envie. Au début, il avait trouvé ça un peu agaçant, lui qui n'était pas vraiment du genre à avoir un petit protégé, puis il avait fini par s'y faire et avait développé un drôle d'instinct protecteur à son égard. Ce qui ne l'empêchait pas de souvent se demander pourquoi il s'efforçait de lui faire la conversation ou d'essayer de lui arracher quelques sourires, puisque la plupart de ses plaisanteries tombaient à côté. Au moins, il n'avait pas à faire d'efforts ridicules pour entretenir le dialogue, Ava était à l'aise avec le silence et il l'était tout autant qu'elle. C'était reposant, de ne pas avoir à faire d'efforts ridicules pour parer au malaise qui s'installait généralement entre deux personnes qui n'avaient rien d'intéressant à se dire, mais qui ne supportaient pas l'inconfort du silence. Adrian avait grogné comme un ours mal léché lorsque la jeune femme avait saisi son menton entre ses doigts pour l'examiner, et il s'était ensuite installé sur le canapé, prêt à laisser les mains expertes de la légiste le raccommoder mieux qu'il n'aurait pu le faire lui-même. Il haussa un sourcil étonné lorsqu'elle sortit une paire de gants stériles de sa poche – elle se baladait avec ces choses là partout ? C'était à croire qu'elle s'attendait à trouver un cadavre à étudier à tous les coins de rues, même s'ils étaient à Radcliff, c'était peut-être un petit peu... excessif ? Ou peut-être pas, en y songeant de plus près. Lui-même venait de laisser une pourriture se vider de son sang sur le trottoir d'une ruelle minable, le tout sans remords ni tentative de dissimulation. Crever seul et la gueule dans le caniveau, c'était tout ce que le Griske méritait après ce qu'il avait fait à Evie.
Familier à la douleur sous de nombreuses formes, Adrian laissa Ava désinfecter la plaie de son bras sans broncher, faisant mine d'ignorer la décharge douloureuse qui avait parcouru son corps. Déjà, il imaginait Evie lui demandait d'où sortaient ces nouvelles plaies, ce qu'il avait encore fait pour terminer dans un tel état. Il lui avait promis de faire des efforts et de cesser de foncer tête baissée dans les ennuis, mais sa bonne volonté avait ses limites. Il y avait une différence entre cesser de chasser les mutants dangereux et venger son épouse malmenée. Rien que de songer à Evie étendue et terrifiée dans son lit d'hôpital, Adrian avait envie de frapper quelque chose – le mur, un meuble, n'importe quoi – tant il était furieux. Il avait bien failli perdre l'amour de sa vie et ça le mettait dans une rage folle. Les cicatrices héritées de son affrontement avec Griske, il les porterait sans honte, parce qu'il n'allait certainement pas se reprocher d'en avoir décousu avec lui. Ce type là, il ne manquerait à personne, et si par hasard il devait se tromper, eh bien tant pis. « Ils sont si horribles que ça, mes remplaçants ? » Adrian se risqua à un sourire, bien vite effacé lorsque la jeune femme évoqua une paire de noms – Kinglsey, Roman. Le premier, Adrian s'était toujours efforcé de l'éviter, ayant très vite compris que quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête de pseudo envoyé du Divin. Quant au second... Il comprenait bien mieux pourquoi Ava n'avait pas voulu se risquer à se retrouver seule avec l'un ou l'autre. Il ne le lui dirait pas, parce qu'il ne voulait pas avoir à s'expliquer, mais elle n'aurait plus à s'inquiéter du Griske. Adrian soupira doucement, chassant l'expression sévère qui s'était installée sur son visage. « T'aurais perdu au change, en effet. T'en fais pas, je serai là la prochaine fois. Et si j'ai un... empêchement... je te préviendrai. » Il lui devrait bien ça, puisqu'elle avait accepté de s'occuper de lui sans sourciller. Il ne savait même pas si elle se rendait compte de sa propre générosité.
Adrian se raidit légèrement lorsque l'aiguille mordit sa chair, mais l'inconfort était supportable, à moins que ce ne soit l'habitude qui joue son rôle. « Bravo Sherlock. » Un petit rire le secoua, et il se détendit un peu. Évidemment qu'il s'était battu. Il n'avait pas malencontreusement chuté dans les escaliers. « L'autre, tu devrais le retrouver à la morgue demain matin. » L'autre, elle n'aurait plus le malheur de devoir faire une ronde avec. L'autre, il ne toucherait plus jamais à aucune femme, et certainement pas à Evie. L'autre, il avait eu tout ce qu'il méritait. Combien de personnes, de familles, avait-il détruites avant qu'il ne se charge de son sort ? Griske ne ferait plus jamais de mal à quiconque, Adrian s'en était assuré. Il doutait que son discours choque Ava, en plus d'être habituée aux cadavres, elle avait déjà vu de quoi il était capable lors de leurs rondes. Adrian ne faisait peut-être pas partie de ces Hunters qui tuaient les mutants sans prendre le temps de les étudier un minimum afin de déterminer leur dangerosité. Il était pour le contrôle, certes, mais nul besoin de verser le sang si ce n'était absolument pas nécessaire. En revanche, lorsqu'il tombait sur un dégénéré qui l'était dans tous les sens du termes... Il n'était pas tendre. Un nouveau soupir franchit les lèvres pincées d'Adrian, qui s'intéressa ensuite de plus près au travail d'Ava. « T'es douée. Même si je suppose que je dois être un peu différent d'un cadavre. J'espère. »
Invité
Invité
Sujet: Re: sticks and stones may break your bones ft. adrian Sam 30 Avr 2016 - 22:51
sticks and stones
Ava Carrington & Adrian Blackwood
« Ils sont si horribles que ça, mes remplaçants ? » demanda Adrian avec un sourire. Ava lui répondit sérieusement deux exemples, qui résumaient assez bien combien ses options étaient… limitées. Le sourire de l’homme disparut aussitôt, et pour une fois elle n’eut pas à en deviner la raison : il portait aussi peu leurs deux collègues dans son cœur qu’elle, et n’aurait pas besoin qu’on lui explique pourquoi elle avait préféré fuir plutôt que d’appeler la relève. Si Adrian, le grand, fort, viril et hétérosexuel chasseur ne s’entendait pas avec Moren et Griske, quelle chance avait-elle, la petite, faible lesbienne métisse ? Pour le premier elle représentait un amas de péchés et de flétrissures de l’existence dont il ne pouvait se débarrasser sans s’attirer les opprobres des autres chasseurs ; quant à l’autre… Il ne lui avait jamais rien fait personnellement, mais l’homme puait le sadisme et la folie à peine déguisée. Elle ne pouvait rester près de lui plus de quelques instants, trop paniquée à l’idée qu’il la touche, la contamine de sa maladie ; c’était irrationnel, elle le savait pertinemment, et pourtant la vision était si forte à chaque fois pour qu’elle ne manque de céder à la panique. Au moins avec Adrian, elle était tranquille : il ne la forçait pas à faire la conversation, heureux de parler lorsque l’envie les prenait, mais sans pousser plus loin que nécessaire. D’autres lui reprochaient ses réponses maladroites, ou ses longs silences qu’ils jugeaient ‘butés’ alors qu’elle n’était pas même consciente qu’elle aurait dû dire quelque chose. Leurs façons d’êtres s’accordaient bien, et elle n’était pas prête à changer de partenaire – surtout pas pour des Hunters comme Roman ou Kingsley.
L’homme soupira, et Ava s’interrompit brièvement, le temps de déterminer s’il s’agissait d’une réaction au désinfectant ou à leur conversation. « T'aurais perdu au change, en effet. T'en fais pas, je serai là la prochaine fois. Et si j'ai un... empêchement... je te préviendrai. » Elle acquiesça, et passa le fil dans le trou de son aiguille avec une concentration digne d’un enfant qui tente de ne pas colorier en dehors des lignes. Ce faisant elle changea le sujet, l’autre lui semblant bien clos – à moins qu’Adrian ne veuille rajouter quelque chose au sujet de leurs camarades chasseurs, mais le connaissant, elle en doutait. « Bravo Sherlock. » souffla celui-ci tandis qu’elle enfonçait l’aiguille dans sa chair, jaugeant sa réaction à la douleur. C’était un élément dont elle n’avait pas à se soucier avec ses cadavres, et elle était fascinée. Tirant le fil au-dessus de la plaie, elle fit un premier nœud, coupant à ras avec ses ciseaux. « L'autre, tu devrais le retrouver à la morgue demain matin. » continua l’homme tandis qu’elle enfonçait de nouveau l’aiguille au bord de la première plaie. Elle n’était pas sûre si ce genre de sutures était le plus adapté à la blessure d’Adrian, n’ayant jamais dû s’inquiéter de la cicatrisation de ses patients auparavant. D’un autre côté, l’homme n’en était plus à ça près : à voir le nombre de marques et cicatrices qui parsemaient son corps, on aurait pu finir par croire qu’il était né ainsi, une espèce de zèbre humain. Une ou deux cicatrices plus voyantes se feraient finalement à peine remarquer, se fondant dans la masse dès qu’elles auraient perdues leur rougeur. Et s’il n’était pas content, il pourrait toujours aller se les faire refaire par une vraie infirmière, plutôt que la stagiaire de la morgue.
De toute façon, l’homme semblait plutôt content du résultat. « T'es douée. Même si je suppose que je dois être un peu différent d'un cadavre. J'espère. » « Tu parles plus. » dit Ava, un sourire au coin des lèvres. Mais celui-ci disparut bien vite lorsque les dernières paroles d’Adrian lui revinrent à l’esprit. « Tu as dit la morgue. » La métisse releva son regard humide vers le blond, cherchant à vérifier qu’elle avait bien entendu. « Tu ne t’es pas débarrassé du corps ? » C’était presque accusateur. Le chasseur aurait dû savoir qu’il faudrait faire un minimum d’efforts pour cacher le cadavre, pas simplement l’abandonner dans les rues de Radcliff. « Tu aurais du m’appeler. » rajouta-t-elle, finissant de suturer la première plaie. Non pas qu’elle ait été d’une grande aide durant le combat en lui-même, mais c’était sa responsabilité que de s’assurer que les Hunters de la ville ne finissaient pas derrière les barreaux à cause d’une scène de crime mal nettoyée. Il suffisait qu’un cheveu de la tignasse de l’homme soit tombé à terre, ou que sa victime ait réussi à le griffer pour qu’un test ADN ne révèle tout. Elle ne pourrait rien pour lui si un autre employé de la morgue se retrouvait à gérer cette mort, et comme elle venait de lui dire, elle n’avait aucunement envie de devoir se trouver un nouveau collègue de ronde.