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| (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood | |
| Auteur | Message |
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Harvey Sunderland MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1198
SUR TH DEPUIS : 01/03/2015
| Sujet: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Dim 7 Fév 2016 - 23:32 | |
| morning ghost and lucky neigbourhood edward & clémentineJe ne l’aime pas. Vraiment, je n’arrive pas à m’y faire. Lorsque je vous vois tous les deux, j’ai envie de vomir devant tant de mièvrerie, c’est juste comme ça. Tu te réveilles à ses côtés, ton sourire dégouline d’une certaine guimauve, c’est pathétique, ma fille, c’est vraiment pathétique. Te voilà qui t’étire, te voilà qui sourire, te voilà qui l’embrasses. Clémentine, es-tu bien sûre de ton choix ? Quatre ans, quatre ans que vous êtes mariés et voilà que vous avez enfin votre chez-vous. Tu es heureuse, ma belle, mais ton bonheur est ridicule. Et éphémère, bien sûr, puisque tu n’existes pas. Ah ! Je l’ai vu, sur tes lèvres, ce doute qui a éclos. Tu luttes, tu luttes contre ses pensées qui t’assaillent lorsque tu baisses ta garde. Tu luttes, tu combats ces pensées que tu sais totalement infondées. Mais le sont-elles vraiment ? Tu penses aussitôt à moi, Clémentine, parce que c’est moi qui t’en ai parlé pour la première fois. Es-tu réelle, Clémentine, es-tu vivante ? Lorsque tes mains traversent la matière, on peut se le demander. Et toi, tu es la première à le faire. Te voilà qui prends ton inspiration et qui embrasses à nouveau ton imbécile de mari. A tes yeux, bien évidemment, il est parfait. Amoureux, aussi. Tu lui as offert ton cœur, tu lui as offert ta confiance… tu es ridicule, ma petite princesse. Ne vois-tu pas qu’il n’aime que du vent ? Ne l’écoute pas lorsqu’il te dit que tu es une mutante, que cette mutation fait partie de toi, que tu es belle même lorsque tu deviens translucide, même lorsque tu deviens intangible, même lorsque tu te coupes de la réalité. Parce que tu n’es pas belle, Clémentine, tu es monstrueuse.
Et tu aurais du mourir en même temps que moi. Pourquoi y penser ce matin ? C’est une question pertinente que tu te poses, lorsque tu glisses tes pieds nus dans des chaussons et tu tentes de te repérer dans le noir de ton appartement. Votre appartement. Ca fait dix sept ans maintenant que je me suis tuée, ma chérie, voilà pourquoi tu y penses. Anniversaire morbide, anniversaire quand même, veillée macabre qui te guette. Et journée douloureuse qui va te voir perdre ton calme à de trop nombreuses reprises. Oh, je sais ce que tu vas faire : tu vas chercher la salle de bain, t’asperger le visage d’une eau gelée comme si ça pouvait me chasser de tes pensées. Mais je suis là, ma petite puce, et je serais toujours là. Tu tâtonnes dans le noir, tu ne connais pas encore ton chez-toi. Le couloir, tu le longes en le frôlant du bout des doigts et tu réfléchis. Un regard vers ta chambre, je te vois déjà revenir en arrière pour réveiller ton mari mais non, tu puises chez toi un courage que je t’ignorais posséder, petite trouillarde, et tu continues ton exploration. Sauf que bientôt, ta chemise de nuit dégringole tes épaules et tu la laisses tomber sans même l’avoir enlevée. Tu ne sens même pas le froid, tu ne sens même plus l’air : tu n’es déjà plus totalement dans ce monde, Clementine. Et tu ne t’en rends pas compte. Tes doigts font tourner autour d’eux ton alliance, comme un mouvement mécanique que tu appliques sans y penser, pour te détendre. Bientôt, le noir devient trompeur, te sens contre ta peau immatérielle un fin courant d’air. C’est le mur, ma chérie, c’est le mur qui sépare ton appartement de celui de tes voisins. Ne le vois-tu pas ? Ne le sens-tu pas ? Tu es un fantôme, tu es un spectre qui hante cet immeuble et la seule chose qui t’embête de dégringoler en bas c’est cette couche d’argent que vous avez fait rajouter sur toute la surface de votre appartement pour t’empêcher un accident mortel. Et bientôt… la lumière. Violente. Douloureuse. Tu te caches le visage, c’est comme ça que tu t’aperçois de deux choses : tu es dans une chambre à coucher, mais ce n’est pas la tienne. Et tu es nue, Clementine. Ma puce… sais-tu où tu te situes ?
Ton regard tombe sur le lit, ton regard tombe sur l’homme qui y dort. Dormait. Et tu perds tes moyens, Clementine. Parce que tu paniques et que lorsque tu paniques, ma petite puce… Tu ne sais pas où tu es, tu tentes de revenir en arrière mais ton dos se heurte au mur. Incapable de te déphaser et avec le mur, et avec la lumière, ma petite puce, tu es translucide. Ni invisible, ni intangible, tu es un fantôme. Nue. Tu te recroquevilles comme une enfant dans un coin dans un marmonnement d’excuses. « Je suis désolée, je ne voulais pas, je… c'est extrêmement gênant... » Première nuit dans votre appartement, premier matin, premier réveil. Tu n’oses pas bouger, parce que tu n’oses pas te déplacer. Et tu as beau te concentrer tu n’arrives pas à savoir si tu veux plus disparaître que retraverser les parois en sens inverse et tu restes à mi-chemin entre les deux : translucide.
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| | | | Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Mer 10 Fév 2016 - 18:00 | |
| You got a reaction, didn't you? Depuis sa vaccination, Edward avait un rapport compliqué avec le sommeil. Il n’était pas insomniaque, il n’avait pas de véritable problème de sommeil mais, il avait une fâcheuse tendance à regarder l’heure et la date pour s’assurer qu’il n’avait pas passé plusieurs jour dans le cirage, comme pendant que le vaccin faisait effet. En attendant, il dormait comme un bienheureux. Enroulé dans les draps, une jambe qui dépasse, à moitié tordu, la joue écrasée sur l’oreiller et les cheveux en pétard, il rêvait. À quoi, il ne s’en souviendrait pas au réveil mais, en tout cas, c’était agréable, très agréable... Jusqu’à la douleur. C’était comme prendre des coups dans l’estomac en même temps qu’on lui gelait l’épiderme. Extrêmement désagréable. Il ne s’y faisait pas à ça, vraiment pas. Cet effet secondaire de merde allait le rendre chèvre. Comme un diable à ressort, il se redressa de son lit et attrapa le flacon d’antidouleur qu’il s’était procuré à la va-vite dans une pharmacie. Se faisant violence pour l’ouvrir, il goba le médicament tout rond et sans eau, il en choppait des sueurs froides. Pourvu que ça fasse effet, et vite. Ce n’est qu’après avoir envoyé voler les couvertures qu’il se rendit compte qu’il n’était plus tout seul. Une voisine mutante ? Qui passait à travers les murs ? Qui était... translucide ? Pourquoi pas. Ça n’était pas comme s’il y avait tout un tas de mutations plus étranges encore. Impatient, il priait presque pour ne plus avoir mal, tout de suite. Il allait devoir trouver plus fort où mieux gérer la réaction de son système sinon ça finirait mal. - « Y a pas de mal. Enfin si. Bref. »Un accent anglais à couper au couteau, aucun effort d’articulation à cause de son réveil soudain, Edward ne facilitait pas la tâche de la dame. Jolie soit dit en passant, très jolie et très nue. Surtout franchement ennuyée ainsi recroquevillée. S’il s’y penchait d’un peu plus près, il était même sûr de pouvoir déceler une gêne immense. Tout aussi nu que son invité surprise, il se leva et enfila son caleçon, sans pudeur aucune, sans faire montre de bienséance. Il fallait dire que vivre avec Theo ne l’aidait pas franchement à prendre de bonnes habitudes puisqu’il aurait tout aussi bien pu se balader à poil en permanence qu’elle n’en aurait rien eu à faire. Il fouilla dans le placard un moment et en sortit un des peignoirs de sa colocataire chérie. Il faisait des efforts, on ne pouvait pas le nier. Si ça n’était que de lui, il aurait tendu une de ses chemises et un caleçon. Bon... d’accord, le vêtement était à la hauteur de la garde-robe de Theo, en satin, d’une qualité qu’on ne pouvait trouver à Radcliff et surtout scandaleusement sexy mais, demander à Theo d’enfiler un peignoir en coton, c’était comme lui demander d’aller manger dans un restaurant de seconde zone ou de ne pas payer ses chemises un prix très significatif et atrocement exorbitant. Son look n’était pas toujours ce qu’il avait été mais, ses tenues valaient toujours plus qu’une paie mensuelle de fonctionnaire. - « Tenez, ça vous évitera de vous balader nue sous mon nez. »Il aurait pu éviter le reste de la phrase mais, il n’aurait pas été lui-même dans le cas contraire. Et puis, personne n’était là pour lui mettre une claque derrière le crâne, il en avait pour preuve l’absence d’un autre corps dans le lit et surtout l’absence d’odeur de cuisine dans l’appartement. - « J’peux pas vous proposer plus... discret, ce n’est pas le genre de ma colocataire et je doute fortement que vous acceptiez d’enfiler une de mes chemises et un de mes caleçons. »Dans un tissu tout aussi scandaleux que celui du peignoir mais, il n’allait pas le rajouter. Il adorait être pédant mais, il y avait des limites au traumatisme qu’il pouvait infliger à ses voisins. Il paraissait du moins. - « Oh, je vais me retourner peut-être. »Ce qu’il fit bien qu’il aurait préféré ne pas le faire. Encore une fois, la limite de ce qu’il s’autorisait à faire était autrement plus stricte que ce qui pouvait se produire dans son cerveau. Il fonctionnait en plusieurs dimensions et sous différent formatage de pensées mais, sa morale était restée intacte, fort heureusement.
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| | | Harvey Sunderland MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1198
SUR TH DEPUIS : 01/03/2015
| Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Jeu 11 Fév 2016 - 14:25 | |
| morning ghost and lucky neigbourhood edward & clémentineTu es là, recroquevillée sur toi-même, à observer le sol à travers tes bras, à fermer les yeux en te demandant pourquoi tu n’as pas allumé la lumière et plus encore, pourquoi tu ne t’es pas rendue compte que tu n’avais plus de consistance. En définitive, ma petite princesse, tu te demandes seulement pourquoi tu n’es pas normale et tu cherches dans des questions la justification de ta propre existence. Que tu es ridicule, Clémentine, à ainsi refuser d’ouvrir les yeux sur l’évidence. D’autant plus qu’il devrait y avoir certaines compensations à n’être qu’un spectre qui hante la vie de son mari : regarde le, cet homme que tu as dérangé dans son sommeil, regarde le comme il est bien constitué. Tu rougis, Clémentine, lorsque tu te rends compte qu’il n’est guère plus vêtu que toi. Et s’il s’habille – contrairement à toi – ça n’arrange en rien ta gêne presque douloureuse. Si tu n’étais pas immatérielle. C’est extrêmement gênant, n’as-tu rien trouvé de plus infantile, ma chérie ? Ce n’est pas extrêmement gênant, c’est juste le genre d’accidents qui va t’arriver et qui t’arrivera toute ta vie si tu n’assumes pas ton état. Tu es un fantôme, Clémentine, même si tu refuses de l’admettre. Si tu es matérielle parfois… et bien, ce ne sont que des accidents. Regarde toi, bon sang : perdue dans un coin de la pièce, tu n’es plus de ce monde, déphasée avec la réalité, avec la réalité de ton voisin, incapable de savoir si tu veux disparaître ou traverser le mur. « Y a pas de mal. Enfin si. Bref. » Tes sourcils se froncent, je te reconnais bien là. Enfin si ? Ta panique augmente. Bon sang, profite donc du spectacle, ce n’est pas avec ton mari de pacotille que tu vas… Je vais trop loin ? Tes yeux se sont fermés, comme pour me punir, comme pour cesser de regarder. Tu penses à ton mari, misère, il aurait mieux fallu que je m’abstienne de le mentionner. Le visage et le sourire de l’autre ahuri te remontent le moral, te refont prendre confiance en toi. C’est étrange comme un imbécile pareil peut saper à ce point mes efforts. C’est étrange et exagérément frustrant, je dois bien te le dire.
Tu observes ton voisin fouiller dans un placard, sans oser bouger. Ta pudeur, pourtant, tu devrais en avoir fait le deuil depuis un certain temps. Te souviens-tu comme on a ri, ce jour à l’université, où au détour d’un couloir tu as perdu le contrôle et l’intégralité de tes habits ont chuté, te traversant dans un soupir ? Tu avais quoi… une petite vingtaine d’année ? Tu ne riais pas, Clémentine, mais tu étais bien la seule. Tu t’es réfugiée, aussi, derrière tes cheveux, les seuls à ne pas te traverser, tu t’es enfuie, en pleurs, tu as changé d’université. Ta pudeur, je ne comprends pas pourquoi tu t’y accroches à ce point. Le voilà qu’il te tend un peignoir, tu le regardes avec indécision. Le prendre, au risque de dévoiler un peu plus de ta peau, un peu plus de tes formes ? « Tenez, ça vous évitera de vous balader nue sous mon nez. »
Tu sais quoi, Clémentine ? Je l’aime bien. Toi, tu as envie de t’enfoncer plus bas que terre, fais d’ailleurs attention à ne pas traverser le plancher, une chute est si vite arrivée, mais tu es trop prise dans ta gêne pour savoir que penser de cet homme si nonchalant et désinvolte que tu ne peux t’empêcher de te demander s’il n’est pas, comme toi, un mutant. « J’peux pas vous proposer plus... discret, ce n’est pas le genre de ma colocataire et je doute fortement que vous acceptiez d’enfiler une de mes chemises et un de mes caleçons. » Un hochement de tête, c’est tout ce que tu parviens à lui concéder pour le moment. Le contrôle, Clémentine, le contrôle, n’est-ce pas ce que ton père t’a enseigné ? Il faut que tu parviennes à retrouver ton calme. Tu essayes de t’en persuader, ma chérie, comme si tu étais réellement capable de retrouver un temps, soit peu, ta tangibilité. Ton existence. Tu veux me prouver que j’ai tort, n’est-ce pas ? C’est ton alliance, déphasée avec toi, qui reste accrochée à ton annulaire, qui te soutient. Tu l’as voulue en argent pour ne pas la perdre, pour toujours la garder avec toi. « Ce sera parfait, merci, merci beaucoup. » Et tu ne bouges toujours pas. Bon sang, ma fille, ne me fais pas croire que tu es aussi innocente qu’il parait. Te déplacer, décoincer tes bras, exposer le temps d’un soupir ta poitrine, ce n’est pas un effort surhumain. Qu’attends-tu donc, Clémentine ? « Oh, je vais me retourner peut-être. » Ton sourire dévoile l’entièreté de ta reconnaissance à ces simples mots et, tremblante, tu te lèves enfin, allant chercher à petit pas ce peignoir qu’il t’a sorti. « Merci » Qu’il serait plus simple, pourtant, que tu repartes en sens inverse comme tu es venu mais malgré les années, malgré tes efforts, tu ne parviens pas à te concentrer suffisamment pour reproduire ce que ton inconscient a fait. Ta main passe à travers la soie une première fois, je te sens te crisper ma chérie.
Alors, ça y est ? Le jour est enfin arrivé, le jour où tu te vois coincée à dans cet état d’intangibilité partielle qui… Tes doigts se referment sur le peignoir dans un sourire victorieux, un sourire qui décrispe ton visage. Détend tes muscles. Je rage, ma fille, je rage de te voir t’enfoncer plus loin dans l’illusion de ton existence. Un peu trop grand, le vêtement dégringole des hanches, couvre tes formes. Tu le noues maladroitement. « C’est bon, vous pouvez vous retourner » murmures-tu inutilement. Tes doigts font glisser une mèche de tes cheveux derrière ton oreille. Ton regard dérive en direction du mur. Tu lui dois des explications, tu le sais mais ton anxiété va croissante. Tu étais dans le noir : combien de temps as-tu erré sans le savoir dans du béton ? Tu imagines déjà, tu les amplifies même, ces mètres qui te séparent de ton mari endormi. « Je suis sincèrement confuse, je… » Ton menton désigne la paroi. « Je viens d’emménager en face et je n’ai pas vu la paroi… je veux dire… » Clémentine, ma chérie, qui donc pourrait penser que tu es enseignante à cet instant ? Tu te sens aussi maladroite qu’un lycéen peinant à justifier un retard injustifiable. Je suis curieuse de voir ce que tu vas lui dire de plus. « Je… nous sommes toujours au numéro 28 ? » Tu crois te souvenir que votre immeuble est mitoyen d’un autre. Et vous êtes justement sur l’un des côtés qui jouxtent l’autre bâtiment. Mais de là à savoir si tu ne t’es pas contentée de changer d’appartement… « Je sais que c’est un peu abusé de ma part mais… auriez-vous un téléphone, que je puisse appeler mon mari ? Qu’il vienne me chercher et… bon sang, c’est bien la première fois que cela m’arrive… » Tu ne sais pas où te mettre, et malgré tout, te voilà qui échappes à ta condition de spectre pour redevenir tangible. Pleinement. Même tes joues rougies sont visibles. Qu’elle est mignonne, ma fille de trente-deux ans que la gêne rend écarlate. As-tu donc cessé de grandir lorsque tu as cessé d’exister ? Tu te redresses, tu te forces à sortir la tête de tes épaules, comme pour me contredire. « Je m’appelle Clémentine, je… j’imagine que je suis votre nouvelle voisine. Ou ce qui s’en approche. »
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| | | | Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Sam 13 Fév 2016 - 18:00 | |
| You got a reaction, didn't you? Enfin si... Edward ne se rendait pas compte qu’elle risquait de mal interprété son commentaire. Il ne pensait jamais vraiment à ce genre de choses. Depuis que sa personnalité avait été altérée, il se souciait encore moins qu’avant de ce qu’il pouvait bien dire ou faire et puisqu’il n’était plus l’escort de personne, il n’avait plus à se soucier de froisser qui que ce soit par erreur, sauf Theo. Son caleçon enfilé, il fouilla dans la penderie partagée depuis un petit temps maintenant et en sortit ce qu’il cherchait. Non, franchement, il n’y avait rien de plus discret qu’un vêtement du genre. Theodora et lui était toujours vêtu des meilleurs tissus malgré l’abandon de leur ancienne vie pour des raisons différentes mais donc le résultat était identique. Edward n’aurait de toute façon pas pu faire autrement, il avait gardé des goûts relativement luxueux malgré quelques écarts. Pouvait-on franchement les blâmer d’aimer ce qui était beau, d’aimer l’agréable ? Non. Pour preuve, il avait quelque chose de très charmant sous le nez. Il lui fallait juste éviter de penser à voix haute. Il lui tendit donc le peignoir et attendit avant de se rendre compte qu’il était fort probable que l’invitée surprise n’ait pas particulièrement envie de s’exposer à ses yeux. Il pouvait comprendre bien qu’il trouvait que la pudeur n’était pas quelque chose de foncièrement utile dans ce monde. Si les gens arrêtaient de se choquer pour rien, le monde s’en porterait bien mieux à son avis. Faire du corps humain une sorte de tabou, c’était la chose la plus ridicule qu’il avait jamais vue. En attendant, elle ne semblait pas décidée à saisir le peignoir alors il se décida, lui, à se retourner, enfin. Quand il sentit le tissu lui échappé, il sut que c’était ce qu’elle avait probablement attendu. Par moment, il avait un peu de mal avec certain concept. Se promener nu au réveil et dès qu’il sortait de la douche n’aidait pas à appréhender le concept de gêne. C’était assez évident. - « Il n’y a pas de quoi. »Il patienta encore un moment avoir d’avoir le feu vert. Toujours pas plus vêtu que son caleçon enfilé tout à l’heure, il l’observa enfin. Il avait vu juste, vraiment agréable à regarder mais mariée. Ça, il ne faisait Eddie. Les couples, il s’en tenait éloigné à moins qu’on vienne le chercher. Y avait des choses qu’il se refusait de faire. Les mariages, c’était pas la peine. Trop d’emmerdes. Visiblement, sa parole était revenue avec sa pudeur et il écouta donc l’explication. Ce n’était pas très dur à comprendre finalement, elle était passée à travers le mur. D’accord. Rien de bien curieux ni de bien sorcier en somme. - « Y a pas problème vous savez. Vous avez juste de la chance de pas avoir déboulé chez un hunter et que j’sois plus comme vous. Vous en seriez jamais sortie de ce mur sinon. »Ce qui n’était pas faux du tout. Avec la façon dont réagissait sa mutation avant sa vaccination, il n’était franchement pas sûr qu’elle ne serait pas restée coincée dans son mur la demoiselle. C’aurait été dommage. S’il n’était pas gêné d’en parler, c’était bien parce qu’il n’avait jamais eu honte sans être fier de ce qu’il était. Maintenant, la question ne se posait même plus. - « Par contre, vous êtes dans l’immeuble d’à côté mamzelle. Au moins vous n’avez pas loin pour rentrer chez vous. C’est toujours ça de pris. »Face à la question de sa voisine, selon toutes probabilités, il haussa les épaules. Il n’allait pas l’empêcher de prévenir son mari qu’elle avait atterri ici. Autant qu’elle le prévienne pour éviter une relation de mauvais voisinage si la chose devait se reproduire à nouveau. Il espérait que non bien entendu, à moins que sa mutation ne lui revienne, auquel cas ce serait elle qui aurait un problème. - « Le téléphone est dans le salon. Tant qu’à apprendre à connaître les voisins du mur de la chambre... vous voulez un café ? Un thé ? Vous savez, faut pas vous en faire pour ça, ça arrive. Du moins je présume. Traverser les murs, ça n’est pas franchement mon rayon et ça le l’a jamais vraiment été. » Il passa à côté d’elle pour aller faire chauffer l’eau et préparer le café. Il se prêt à toute éventualité comme ça. « Vous pouvez venir vous savez. Moi, c’est Edward, ma colocataire s’appelle Theodora. Enfin, c’est plutôt moi le coloc’. Autant que vous sachiez au cas où ça se reproduit. Alors Clementine, ça vous arrive souvent de rencontrer les voisins en traversant les murs ou bien je suis le premier ? »Et bien, il y avait du progrès, au moins n’avait-il pas mentionné le fait qu’elle était nue en arrivant.
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| | | Harvey Sunderland MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1198
SUR TH DEPUIS : 01/03/2015
| Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Sam 27 Fév 2016 - 10:49 | |
| morning ghost and lucky neigbourhood edward & clémentineArrête ça, arrête ça tout de suite Clémentine, tu es pitoyable. Tu le sais, pourtant, que cette lèvre mordillée, cette mèche replacée derrière ton oreille et cette voix timide, soufflée dans un murmure, te font perdre chacun une dizaine d’année et te ramènent donc à moins de deux ans. Ta main effleure la soie, tu t’y reprends à deux reprises pour la saisir et enfin le peignoir s’enroule autour de toi pour soustraire ta nudité au voisinage ambiant. La honte, la honte est bien présente, réchauffe tes joues rougies. Quand donc accepteras-tu ce que tu es, ma petite princesse ? Oh, tu n’es pas une mutante, tu n’es même plus humaine, ne me fais pas dire ce que je refuse de te souffler. Tu es un fantôme, rien de moins. Et il sera temps que tu l’acceptes. Nouant autour de ta taille la ceinture, tu replies consciencieusement les manches légèrement trop grandes. Perdue avec ton petit mètre soixante et tes quelques kilos, pas assez selon ton mari, tu lui signales que tu es enfin visible, avec toute l’ironie que peut porter cette expression. Ta peau, ton être, ton toi est toujours translucide malgré toute la concentration que tu peux déployer. Et il te regarde, sans se cacher, t’exposant sa nudité partielle sans la moindre pudeur. M’est avis, ma chère Clémentine, que c’est un homme qu’il te faut connaître, celui-là. A croire que cette pudeur que tu as en trop et qui te ridiculise, c’est à lui que tu l’as prise. Ton pouce fait tourner autour de ton annulaire cet anneau en argent qui ne te quitte pas, ton regard se perd sur la paroi. Tu ne peux pas voir à travers, aux dernières nouvelles, juste la traverser. C’est ton père, je crois, qui a un jour émis l’hypothèse que si tu peux te déphaser avec la réalité, tu pourras un jour trouver cet angle de déphasage qui t’autorisera à passer outre la matière et à voir au-delà. Elucubration sans fin d’un vieux fou, nous sommes d’accord pour une fois sur cette question, ma jolie. Dans tous les cas, ton regard se heurte au mur, y cherche ton mari sans succès. Et te voilà en train de tenter de lui expliquer ta présence en ces lieux.
« Y a pas problème vous savez. Vous avez juste de la chance de pas avoir déboulé chez un hunter et que j’sois plus comme vous. Vous en seriez jamais sortie de ce mur sinon. » Un frisson, au mot Hunter tu angoisses davantage encore et tes yeux parcourent malgré toi la pièce comme à la recherche de ce qui trouble des cauchemars depuis plusieurs mois. Je l’aime vraiment beaucoup ce garçon. Il a le mérite de lister une après l’autre toutes tes angoisses et les sources de ton malaise avec une précision presque chirurgicale. Pourtant, et là tu me surprends, ma chérie, tu gardes le cap et tu luttes contre ta timidité pour poser des questions, te renseigner sur ta localisation ; tu fais ce que tu sais faire le mieux, finalement, ma petite Clémentine : tu cherches à comprendre où tu as atterri à défaut de savoir exactement ce que tu fais là. Tu oses même demander un téléphone, je suis impressionnée. Peut-être finiras-tu un jour par grandir et arriveras-tu ne plus être cette enfant terrifiée que j’ai créée lorsque j’ai tué la Clémentine souriante qui écoutait et suivait son père avec confiance. Je l’aimais bien, pourtant, cette Clémentine. « Par contre, vous êtes dans l’immeuble d’à côté mamzelle. Au moins vous n’avez pas loin pour rentrer chez vous. C’est toujours ça de pris. Le téléphone est dans le salon. Tant qu’à apprendre à connaître les voisins du mur de la chambre... vous voulez un café ? Un thé ? Vous savez, faut pas vous en faire pour ça, ça arrive. Du moins je présume. Traverser les murs, ça n’est pas franchement mon rayon et ça le l’a jamais vraiment été. » Sans attendre, tu le suis dans la cuisine tout en cherchant du regard le salon où se trouve, d’après ton voisin, un téléphone qui te permettra de joindre l’autre imbécile heureux qui doit s’extasier devant de nouvelles capacités de téléportation ou une bêtise dans le genre. Tu attends à la porte, indécise. « Vous pouvez venir vous savez. Moi, c’est Edward, ma colocataire s’appelle Theodora. Enfin, c’est plutôt moi le coloc’. Autant que vous sachiez au cas où ça se reproduit. Alors Clementine, ça vous arrive souvent de rencontrer les voisins en traversant les murs ou bien je suis le premier ? » Un petit pas, que j’aimerais exister à cet instant pour balayer tes appuis et te faire tomber sur son torse, Clémentine. Il serait bien amusant de te voir virer davantage à l’écarlate et plus amusant encore de te voir le traverser dans un chatouillis qu’il n’aura pas manqué de sentir. Mais non, tu restes ferme sur tes appuis, tes orteils recroquevillés sous le froid du carrelage. Tes yeux cherchent aussitôt le téléphone avant de te souvenir qu’il ne se situe pas ici. Vous savez, faut pas vous en faire pour ça, ça arrive. Je n’arrive pas à savoir si je l’apprécie, finalement, ce gars-là. Il a un don certain pour cibler tout ce qui te terrifie mais en parallèle, le voilà qui tente de te rassurer et, pire que tout, qui tente de te faire croire que tout est normal. « Je veux bien un thé, oui, merci. » commences-tu par articuler. Oh, ma Clémentine, je sais très bien ce que tu essayes de faire. Tu parles pour m’ignorer, tu souries pour me maintenir au loin. Tes lèvres s’étirent d’ailleurs, le peignoir aide à te dérider, la gentillesse et l’heureux concours de circonstance qui t’a fait tomber chez lui aussi. « Enchantée de vous rencontrer Edward, dans ce cas. » Tu souffles sur tes mains pour les réchauffer, tu les vois avec une certaine satisfaction retrouver consistance. Seule ta peau désormais tend à la transparence, dévoilant tes veines bleutées dans une pâleur extrême. La honte revient, tu croises les bras pour enfouir tes doigts dans les plis du peignoir. « Normalement je contrôle assez bien l’ensemble mais… il suffit que je sois nerveuse pour que je commence à… » Les mots décisifs se perdent dans ta gorge. Hésiterais-tu à mentir, en affirmant te déphaser avec la réalité et en niant n’être qu’une fantôme ? Ca t’agace, n’est-ce pas ? Ca t’agace d’être incapable de me contredire tout en voulant me contredire, d’être incapable dire à haute voix ce que tu es tout en luttant avec l’énergie du désespoir contre ce que tu es. Le peignoir traverse ton épaule, tu le rattrapes de justesse, te concentre pour le repousser, pour te rephaser sans le coincer dans ta chair. Ton angoisse depuis des années. Tes doigts s’entremêlent, s’agitent autour de la manche du vêtement. « Vous êtes le premier à avoir droit à une visite surprise. Je suis tellement confuse… le téléphone est… » La question avorte sur ses lèvres, une fois encore. Existe-t-il plus pitoyable que toi, Clémentine ? J’en doute très sincèrement. Et pourtant, tu luttes, tu luttes encore contre ta timidité et ta gêne, pour la simple raison que tu ne peux envisager rester silencieuse et risquer, à ton tour de le gêner lui aussi.
Mais ne t’inquiète pas, ma petite princesse, ne t’inquiète pas ! Tu es la seule, dans cet appartement, à être aussi pathologiquement timide et mal à l’aise. « Je… je doute pouvoir rentrer chez moi par le même chemin malheureusement. Je… » Tu regardes tes mains, comme si ça justifie ton incapacité à formuler à voir haute ton anormalité. Tu préfères, de loin, faire la conversation pour apprendre à connaître ce voisin que tu as importuné. Parce qu’il faut bien avouer que même moi je suis assez curieuse de savoir le fin mot de son énigmatique ce n’est pas mon rayon. « Vous… excusez-moi, je suis peut être indiscrète mais… vous êtes… un mutant ? » Le mot prend allure de secret honteux entre tes lèvres. Oh, que je suis contente de voir que tu ne rajoutes pas ce aussi hypocrite que ton mari essaye de t’enfoncer dans le crâne à coup de caresses et de gentillesses écœurantes. « Et votre… amie… aussi ? » Ma petite Clémentine curieuse et aventureuse… j’imagine que l’on aura tout vu. Ta question est pourtant formulée, et audible. Tu t’enfouies aussitôt sous tes cheveux, tes mèches blondes glissants sur ton visage.
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| | | | Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Mer 2 Mar 2016 - 16:44 | |
| You got a reaction, didn't you? Edward avait dû attendre que la demoiselle se ressaisisse et s’habille avant de se retourner et surtout, attendre ça pour qu’elle se remette à parler. Il n’avait jamais été trop au fait de la pudeur alors, il la laissa faire, attendant de pouvoir tout simplement pouvoir évoluer chez lui. Elle n’était toujours pas très visible mais, elle était habillée, problème en moins pour elle, moins de divertissement pour lui. Enfin, on ne pouvait pas tout avoir pas vrai ? Pas toujours en tout cas. Toujours est-il qu’il se fichait relativement du pourquoi du comment. Elle était là, c’était aussi simple que ça mais, Eddie ne s’étonnant jamais de grand-chose, il n’allait pas lui tenir rigueur de traverser le mur. Chacun ses petits aléa mutant. Même les humains en vivaient par extension. Son immeuble n’était pas loin, elle n’aurait donc aucun mal à retourner chez elle. Une fois dans la cuisine, qui donnait sur le salon, un grand espace ouvert comme Theo et lui les aimait, il s’occupa du thé et du café, saisissant le post-it habituel présent sur le frigo en ricanant. Sacrée Theo. Il le relut une fois avant de s’en débarrasser par réflexe dans la poubelle. Ils ne les collectionnaient pas et heureusement, ils n’en auraient pas fini sinon. Bouilloire en main, il lui servit donc un thé qu’il la laissa choisir dans une large gamme de très haute qualité. Même en matière de thé, ils ne faisaient pas les choses à moitié. En vérité, surtout en matière de thé et de whisky. Il se prit d’ailleurs un thé bien fort, préférant le café en milieu de journée. - « Faites votre choix. Et moi de même. On a rarement l’occasion de rencontrer ses voisins dans pareilles circonstances n’est-ce pas ? »Écoutant son explication, il haussa les épaules. Il n’était vraiment pas du genre à s’en faire pour si peu. Il avait eu tant de problèmes avec sa mutation avant le vaccin qu’il arrivait parfois que ça crée plus de problèmes que ça n’en résolvait. Il n’arrivait toujours pas à savoir s’il préférait ça à la vaccination et ses effets. - « Et bien. Il va falloir que vous bossiez ça. La nervosité, c’est quelque chose de facile à susciter, je sais de quoi je parle. »C’était un de ses sports favoris, précisément. Il repensait à ce pauvre Orin en Angleterre qu’il avait systématiquement rendu nerveux au point de le faire fuir à plusieurs reprises. Son manque de pudeur et de respect pour les conventions sociales y étaient généralement pour beaucoup. Il vit d’ailleurs le peignoir descendre et glisser dans son épaule. Il ne devait même pas faire d’effort, ça n’en était même pas divertissant. - « Je vous l’ai dit, ce n’est rien. Oh, et je ne mange pas les gens, à plus forte raison les gens mariés. Beaucoup trop d’ennuis. Le téléphone est à côté de la bibliothèque dans le salon, près de la fenêtre. »Il était si bien intégré dans le décor que suivant l’endroit où on était, on ne pouvait pas forcément le voir. Il haussa les épaules, passant à côté d’elle pour s’asseoir dans le canapé, ancienne habitude de squatteur qu’il avait prise au début. Il s’alluma d’ailleurs une cigarette en laissant son thé refroidir, non sans aller ouvrir une fenêtre. - « Et bien vous repasserez par la porte quand vous serez à l’aise. Il paraît que c’est fait pour ça. Ça m’arrangerait d’ailleurs. Votre particularité risquerait de me causer quelques douleurs supplémentaires. »Douleurs qu’il continuait de ressentir sans cesse depuis qu’elle était passée puisqu’elle ne maîtrisait pas son stress. C’était moindre que tout à l’heure mais, pas très agréable pour autant. Il n’était pas masochiste, pas vraiment sadique non plus selon la définition. Bref, il ne tirait pas de satisfaction de sa douleur actuelle. - « Mutant ? Non. Enfin si. Je l’étais. Je suppose que ça reviendra à un moment ou à un autre. Méfiez-vous d’ailleurs si ça revient. Une balade dans le mur serait une mauvaise idée avec une mutation comme la vôtre, je suis, étais, enfin vous voyez, un réflecteur. Il n’y aurait pas eu des problèmes il y a quelques années mais, ce n’est plus aussi évident. Entre certains hunters qui vaccinent sans se poser de question et certains mutants qui s’amusent un peu trop... Enfin bref. Traverser les murs, c’est pas mon rayon comme j’vous le disais. Vous devriez vous asseoir et profiter du thé. Votre mari sera toujours chez vous dans cinq minutes je suppose. »Il tira sur sa cigarette tranquillement en soufflant légèrement sur sa tasse de café. Il n’était complexé par rien ni personne. La seule chose qui aurait pu le mettre mal à l’aise concernait son séjour en hôpital psychiatrique et, personne n’en savait rien à part Theo. Il était donc tranquille à ce niveau. - « Theodora ? Non, elle n’est pas mutante. Ce qui ne changerait rien grand-chose finalement. À ses yeux comme au mien, vous pourriez aussi bien être un lutin ou un farfadet que l’on s’en ficherait. »L’un comme l’autre étaient juste indifférent. Ce qui était, était et c’était aussi simple que ça. Tant qu’ils avaient la paix, les autres pouvaient bien être tout ce qu’il voulait. Bon, lui se fichait moyennement que les autres soient mutants et avec des mutations actives mais, il arrivait plus ou moins à faire avec suivant l’intensité de la douleur.
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| | | Harvey Sunderland MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 1198
SUR TH DEPUIS : 01/03/2015
| Sujet: Re: (eddie) morning ghost and lucky neigbourhood Lun 14 Mar 2016 - 21:07 | |
| morning ghost and lucky neigbourhood edward & clémentineIl est adorable, cet hurluberlu, mais il commence à être un peu trop adorable avec toi, je n’aime pas beaucoup ça. Un peu plus, et il va réussir à te mettre à l’aise. Imbécile, trop de potentiel gâché voilà qui est bien décevant. Au moins reste-t-il en caleçon, ce qui est une bien maigre consolation. Tu bégayes, tu prends sur toi, tu déploies tant d’efforts pour sortir de ta réserve et t’affirmer que j’hésite entre trouver ça touchant et complètement ridicule. Et je suis toute aussi certaine que toi qu’il en est de même pour cet Edward. Petit chaton perdu, tu le suis dans son appartement sans oser poser un pied en dehors de son chemin. Que de précautions, que de concentration pour que ta curiosité ne se limite qu’à ce que tu connais ! Ne crois-tu pas, pourtant, avoir déjà un peu trop brisé les règles les plus élémentaires en t’invitant de force chez lui pour faire preuve de tant de discrétion ? Il fallait y réfléchir avant de traverser ce mur, ma petite. Je veux bien un thé. A-t-on jamais vu plus mièvre et convenu que cette affirmation articulée timidement pour mieux me faire taire ? Tu prends sur toi, ma princesse, tu l’observes servir l’eau avec une attention exacerbée, suivant avec une minutie certainement angoissante le moindre de ces gestes, continuant de parler pour ne plus perdre pied. « Faites votre choix. Et moi de même. On a rarement l’occasion de rencontrer ses voisins dans pareilles circonstances n’est-ce pas ? » D’une main hasardeuse, tu soulèves chacun des paquets de thé avec précaution. Habituée de la tisane verveine-menthe pour t’aider à dormir et du Earl Grey, il te faut bien reconnaître, Clem, que tu n’en connais aucun mais que tu les reconnais tous comme étant des thés de qualité. « En effet… » Te voilà qui disparaît davantage sous ce constat, inspirant de justesse. Ta peau se trouble. Translucide, elle se voit pourtant retrouver un peu de substance sous ta concentration, fruit d’années d’entraînements intensifs. Ton esprit est fragile, Clémentine, voilà ce qui t’handicapera à jamais malgré tes efforts et ta volonté. Et tant que tu t’obstineras à rejeter ce que tu es pour te cacher derrière le nom de mutation, je peux t’assurer que tu ne progresseras pas, quoique puisse en dire ton imbécile de mari. Et quoique tu puisses affirmer à ton voisin. « Et bien. Il va falloir que vous bossiez ça. La nervosité, c’est quelque chose de facile à susciter, je sais de quoi je parle. » Tu baisses la tête, piquée au vif mais incapable de répliquer ce qui te brûle les lèvres. S’imagine-t-il seulement de la complexité de ton don, a-t-il seulement conscience du jeu funambuliste auquel tu t’adonnes depuis si longtemps ? J’entends tes pensées, Clémentine, mais lui ne les entend pas. Il n’entend pas ta verve, il n’entend pas ta vexation, il n’entend pas ce profond sentiment d’injustice qui te tiraille. Il ne doit voir, au final, que tes cheveux qui se glissent devant tes yeux pour mieux te faire disparaître, comme si cela était nécessaire.
D’ailleurs, tu sens ton peignoir traverser ton épaule, tu luttes pour le replacer sur ta peau dans l’angoisse de le voir un jour se coincer au sein même de ta chair. Au moins maîtrises-tu cet exercice qui consiste à te rephaser lentement pour repousser le corps étranger et ne pas le figer en toi. Pour endiguer ta nervosité, celle-là même qui vient de se jouer de toi et qu’il a pointée du doigt si justement, tu reprends tes phrases balbutiantes. Je suis curieuse de voir ce que va donner cette conversation si tu continues à ne pas finir tes phrases. Que crains-tu, Clémentine ? « Je vous l’ai dit, ce n’est rien. Oh, et je ne mange pas les gens, à plus forte raison les gens mariés. Beaucoup trop d’ennuis. Le téléphone est à côté de la bibliothèque dans le salon, près de la fenêtre. » Tu fermes les yeux. Et tu respires. Il t’angoisse, cet homme, même si tu n’arrives pas à lui refuser une certaine sympathie. Il t’angoisse par ses remarques, il t’angoisse par sa légèreté, il t’angoisse par sa manière d’être. Je l’adore. Sans tarder, tu serres le peignoir autour de toi pour mieux masquer ta nudité avant de te déplacer en direction du téléphone salvateur. Tu t’écartes d’ailleurs avec précipitation lorsqu’il te contourne pour aller s’installer dans le canapé.
S’il te plaît, Clémentine, regarde le et cesse donc d’esquiver son torse pour plonger ton regard sur la décoration. Laisse moi au moins le plaisir de détailler ses abdos et de couler ton regard un peu plus bas… Mais non, tu me refuses ça, tu te concentres plutôt pour attraper le téléphone. Ta première tentative est un échec, tu t’entends, pour la masquer, lui poser une question que tu juges d’ailleurs excessivement indiscrète après lui avoir fait remarquer que repasser par le même chemin te serait impossible. « Et bien vous repasserez par la porte quand vous serez à l’aise. Il paraît que c’est fait pour ça. Ça m’arrangerait d’ailleurs. Votre particularité risquerait de me causer quelques douleurs supplémentaires. » Un bref sourire, voilà ce que sa première remarque provoque chez toi. Il paraît que c’est fait pour ça. Un bref sourire, et tu rougis davantage. Un bref sourire qui ne tarde pas à disparaître pour laisser place à une mortification inquiète. « Douleurs ? » Ta voix n’est qu’un murmure, comme un écho de ses propres mots. En plus de certains problèmes d’existence, aurais-tu donc des problèmes d’ouïe ma princesse ? « Mutant ? Non. Enfin si. Je l’étais. Je suppose que ça reviendra à un moment ou à un autre. Méfiez-vous d’ailleurs si ça revient. Une balade dans le mur serait une mauvaise idée avec une mutation comme la vôtre, je suis, étais, enfin vous voyez, un réflecteur. Il n’y aurait pas eu des problèmes il y a quelques années mais, ce n’est plus aussi évident. Entre certains hunters qui vaccinent sans se poser de question et certains mutants qui s’amusent un peu trop... Enfin bref. Traverser les murs, c’est pas mon rayon comme j’vous le disais. Vous devriez vous asseoir et profiter du thé. Votre mari sera toujours chez vous dans cinq minutes je suppose. » Ainsi donc il a vu tes échecs cuisants pour se saisir du téléphone. Il n’a pas tort, ma chérie : pose-toi cinq minutes et ta nervosité se dissipera… ou s’amplifiera. Dans un soupir, tu rends les armes, non sans une certaine angoisse. Et si ton mari se réveille, et s’il s’inquiète, et si… cesse donc de te soucier de cet imbécile, Clémentine, et profite plutôt du spécimen face à toi…
Tu retournes chercher ta tasse de thé, légèrement trop infusé d’ailleurs, et tu te rapproches d’Edward pour t’installer – ou plutôt te recroqueviller comme une petite souris – sur un fauteuil en faisant attention à ne pas laisser tomber ton précieux chargement. Les yeux grands ouverts, ton regard fuyant pourtant régulièrement en direction de la chambre et de la paroi mitoyenne à votre chambre, tu l’écoutes parler. Parler pour deux d’ailleurs : cet homme n’a-t-il donc que des qualités ? Il est ton opposé en tout point, il ne peut qu’être parfait, ma Clémentine. Tu devrais en prendre de la graine. « Theodora ? Non, elle n’est pas mutante. Ce qui ne changerait rien grand-chose finalement. À ses yeux comme au mien, vous pourriez aussi bien être un lutin ou un farfadet que l’on s’en ficherait. » Un deuxième sourire éclot sur tes lèvres, un petit sourire songeur mais un sourire tout de même. Un lutin, un farfadet, voilà qui résonne à tes oreilles comme un intermédiaire respectable entre la mutation et ta spectralité. Tes doigts maladroits effleurent la tasse, tu oublies de t’inquiéter et ta main se saisit sans problème du récipient que tu portes sans y penser à tes lèvres pour souffler dessus. Intriguée par ce qu’il vient de te confier, intrigué aussi par cette Theodora qu’il décrit comme étant sa colocataire. Intriguée, enfin… parce que tu es une chercheuse avant tout. Peut être pas une généticienne, mais la biologie cellulaire est ta spécialité, et plutôt deux fois qu’une. « Vous pensez que les lutins et les farfadets existent ? » Petite voix, la question n’est presque pas là tant ton regard est perdu sur un point face à toi quelque part entre le dossier du canapé et le mur. « Vous avez donc été vacciné ? Est-ce de là que viennent les douleurs dont vous parliez ? Pardonnez mes questions, je suis indiscrète, vous n’êtes pas obligé d’y répondre. » Une nouvelle gorgée de thé. Te rends-tu compte de l’ironie de la situation, Clémentine ? Tu parviens à boire ce thé sans problème, à t’asseoir sur un fauteuil, à rester presque visible mais tu es incapable de te saisir d’un téléphone. « Vous savez, cela fait plus de vingt ans que je suis… comme ça. Et j’ai un contrôle presque parfait de ce… de ce que je suis. Je crains cependant que mon état… ne soit impossible à contrôler totalement. » Encore une gorgée, tu soupires. « Qu’est ce que cela fait de… de ne plus être… mutant ? »
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