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 hand of sorrow ≈ cressy&soren

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MessageSujet: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeJeu 4 Fév 2016 - 21:51





Please forgive me for the sorrow, for leaving you in fear

For the dreams we had to silence, that's all they'll ever be

 
acidbrain

 

La peur au creux du ventre, Soren n’aurait du penser qu’à une seule chose : fuir. Se cacher, loin d’ici, loin des hunters, et ne plus jamais réapparaître. C’était la chose la plus logique à faire, au moins jusqu’à ce que les évènements se calment un peu et qu’on l’oublie. Mais Soren ne pensait pas à la fuite, pas encore. Imprimé sur ses rétines, il y avait le visage déformé par la douleur de Selwyn Spiegelman, juste avant qu’il ne meure, et il ne parvenait pas à penser à autre chose. Il en avait vu mourir des dizaines, de mutants tels que Spiegelman. Des dizaines, même s’il n’en avait tué aucun lui-même. Il avait eu du mal à les accepter mais il y était arrivé, et il vivait avec chacun d’entre eux. Mais celui-là, ce dernier mort, il ne pouvait pas vivre avec. Il était responsable de sa mort, et plus encore responsable d’avertir ses proches de sa mort. Ca l’empêchait de fuir, ça l’empêchait de penser à quoi que ce soit d’autre. Selwyn Spiegelman. Il ne pouvait pas dire qu’il le connaissait bien, il l’avait rencontré à peine quelques fois. Un type bien, infirmier dévoué, passionné par la science, avec qui il avait aimé discuter les rares fois où ils s’étaient croisés, mais dont il ne savait pas grand-chose, finalement. Il savait quand même le plus important. Il connaissait sa famille. Il avait rencontré ses parents, ils avaient même déjeuné ensemble plusieurs fois, des années plus tôt. Et il connaissait sa sœur … Crescentia. Soren n’avait pensé qu’à elle dès le moment où il avait vu Selwyn entre les deux hunters. Elle avait été toute entière dans ses pensées, quand les poings des hunters avaient fracassé le visage de son frère, quand le revolver s’était plaqué sur son front, quand ils avaient voulu tirer. Il n’avait pensé qu’à elle, à sa souffrance, à ses larmes. Envahi par cette vision, il n’avait pas réfléchi, il avait laissé tomber trois ans d’infiltration minutieuse et de faux-semblants, il s’était jeté sur les hunters. Pour le visage de la femme qu’il avait tant aimé, il avait anéanti tout ce qu’il avait construit si difficilement. Et il avait lamentablement échoué dans son geste désespéré. Selwyn était mort, et sa propre vie ne tenait plus qu’à un maigre fil. Il ignorait comment il allait bien pouvoir survivre à ça, mais en réalité, il n’y pensait pas encore. Ce genre de considération le frapperait plus tard, pour l’instant il avait d’autres soucis en tête.

Les soucis de Soren tournaient autour d’une seule et même personne. Pour l’instant, il en avait même oublié Bonnie, qui était pourtant la cause principale de sa présence ici, au milieu de ce bordel hunter. Mais Bonnie était en sécurité, pour l’instant, et il ne parvenait pas à s’inquiéter pour elle. Pas alors qu’il avait encore le sang de Selwyn sur les mains, et qu’il se rendait jusque chez Crescentia pour lui annoncer la nouvelle … Pouvait-il vraiment faire autrement ? Pouvait-il fermer les yeux, tourner les talons et fuir, sans plus penser à elle ? Il avait essayé des dizaines et des dizaines de fois, par le passé, mais à chaque fois elle s’était imposée dans son esprit, et à chaque fois il avait cédé. Il était resté loin d’elle, il était devenu froid et insensible avec elle, mais il avait continué à la suivre de loin, à se renseigner sur elle, à effacer les quelques traces qui auraient pu rester d’elle dans les dossiers hunters. Il avait passé les dernières années à veiller à ce qu’elle reste sauve, en se disant que c’était la seule chose qu’il pouvait faire pour elle. Il le lui devait bien … S’il n’avait pas pu l’oublier et tourner la page avant ce soir, alors il ne pouvait définitivement plus le faire maintenant. Il fallait qu’il aille la voir, qu’il lui annonce la nouvelle. Pas question de laisser ça à des hunters qui se présenteraient chez elle avec une gueule de circonstance qui cacherait mal leurs rictus ravis. Il ne la laisserait pas subir ça … Même si l’apprendre de sa bouche à lui ne serait pas forcément une meilleure chose pour elle. Mais il y tenait, et c’était tout ce à quoi il pensait. Crescentia. Il avait une épaule en sang, les poings meurtris, et il devait porter sur son visage les traces des coups qu’il avait reçus, mais tout ça passait au second plan. La nuit était tombée dans Radcliff, bientôt le couvre-feu serait en place, et il devait se dépêcher. Il parcourait les rues au pas de course, évitant sans peine les patrouilles hunters qui quadrillaient déjà la ville. Ses pieds le portaient automatiquement vers cette destination qu’il avait chérie, puis détestée, et qu’il connaissait par cœur. Au moins, il n’avait pas besoin de réfléchir, il avançait et c’était tout. Comme une machine, comme il l’avait été pendant des mois, comme s’il ne venait pas de tuer un homme pour la première fois, comme s’il ne venait pas de voir mourir le frère de Crescentia. Etre une machine, c’était d’une simplicité enfantine, il l’avait très vite appris. Mais quand il se trouva devant la porte de la jeune femme, quand il leva la main pour sonner ... La machine disparut. Soren sentit son cœur se mettre à battre la chamade, il entendit à nouveau résonner à ses oreilles les gémissements de douleur de Selwyn, et il cru que ses jambes allaient le lâcher. Il aurait préféré être six pieds sous terre que devant cette porte, à quoi avait-il pensé, bon sang ? Il ne pouvait pas annoncer ça à Crescentia. Il n’en avait ni le droit, ni les moyens. Pourtant, il appuya son doigt sur la sonnette, presque machinalement, et sursauta en l’entendant retentir à travers la porte. Non, il ne pouvait pas … Il fit demi-tour alors qu’un craquement sonore retentissait dans le ciel, annonciateur d’un orage qui couvait depuis des heures. Il allait s’enfuir, finalement, sans attendre de voir Crescentia.
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Elizabeth Barnes
Elizabeth Barnes

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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 13:03

the sun will rise but we will know that you are gone
— soren grimes & crescentia spiegelman —
Speeches won't be made today, clocks will carry on Flowers won't be left in parks, work will still be done. People won't be dressed in black, babies will be born No flags will fly, the sun will rise but we will know that you are gone. You who love to love and believed we can never give enough. It wakes me every single night thinking through the day, Did you stop at any time, have doubts at any stage Or were you calm or were you numb or happy just to get it done. I've lived my life without regret until today.. — the day before the day.

La vie de Crescentia avait considérablement changée depuis l'arrivée de Samuel. Elle avait toujours su qu'une fois qu'elle aurait mis cet enfant au mode, tout viendrait à changer dans son existence. En mieux sans doute. C'était ce qu'elle ressentait en tous cas. C'était son fils et il était déjà à ses yeux la chose la plus formidable de son univers. Sa naissance avait été difficile, faite de problèmes qu'elle aurait bien voulu pouvoir éviter. Mais ça allait mieux maintenant. Ils étaient rentrés à la maison et tout semblait aller bien dans le meilleur des mondes. Elle avait du mal à redescendre de son petit nuage. Elle était heureuse, plus qu'elle n'avait pu l'imaginer quand elle avait appris sa grossesse et qu'elle s'était laissée allée à la panique. Elle avait eu tellement de craintes quant à la naissance de cet enfant, mais maintenant, elle savait que que ça avait été inutile de se faire autant de soucis. Elle s'en faisait toujours sans doute, parce qu'ils vivaient dans une ville dangereuse. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver à Radcliff et elle savait qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Si elle avait été obligée d'accoucher de façon prématurée, ça avait été parce qu'on l'avait agressée, rien de bien surprenant dans le fond dans cette ville de timbrés. Mais maintenant, elle se sentait beaucoup plus en sécurité. Maintenant, il y avait Marius, il y avait Russell. Elle était bien entourée, alors elle n'avait pas trop de soucis à se faire. C'était en tout cas ce qu'elle essayait de se dire. Elle n'avait pas envie de vivre dans la peur de ce qui pourrait bien lui arriver, ou encore ce qui pourrait arriver à son fils. Elle était heureuse depuis qu'il était né et elle voulait en profiter. Elle voulait savourer cette petite bulle d’insouciance et d'amour dans laquelle elle flottait depuis un moment maintenant. Elle ne voulait pas qu'on vienne lui briser cette bulle avec tous les problèmes qui régissaient Radcliff ces derniers temps. Elle était fatiguée de cette guerre qui se jouait juste devant ses yeux, stressée à l'idée de sortir et d'affronter le reste du monde, motivée à faire en sorte d'essayer de savoir se battre si elle devait en arriver là. Mais pour le moment, elle se contentait d'ignorer le reste du monde en profitant au maximum de cet enfant qu'elle venait de mettre au monde, en ignorant sans scrupules le reste du monde.  

Russell n’était pas là ce soir, alors elle en avait profité pour faire le ménage, encore une fois. Loin du laboratoire dans lequel elle avait l’habitude de passer une grande partie de sa vie, elle avait tendance à chercher souvent de quoi s’occuper l’esprit, n’étant pas une grande fan des journées passées simplement à regarder des programmes débiles à la télévision. Elle l’allumait, de temps en temps, mais elle ne supportait pas d’y rester plus que le temps d’une série ou d’un film. Elle aurait voulu pouvoir passer tout son temps avec son fils, mais c’était encore un bébé et comme tous les bébés, il passait beaucoup de temps à dormir. Par respect pour les cycles de sommeil du nourrisson, elle le laissait dormir, plutôt que de venir le câliner et le couvrir de bisous toutes les deux minutes. Elle l’aimait cet enfant, plus que tout au monde probablement. Ce soir, il était calme, y avait pas eu de pleurs pour la faire accourir, il dormait à poing fermés et sans doute qu’elle aurait dû en profiter pour aller se coucher, tenter de faire une bonne nuit de sommeil, pour se remettre de toutes les heures qui lui manquaient, mais au lieu de ça, elle s’était glissée dans un bon bain chaud, un bouquin entre les mains, elle était bien là, elle n’avait même pas envie d’aller se glisser dans ses couvertures pour dormir, elle se contentait de savourer la tranquillité du moment, avec cette impression d’être loin du monde extérieur, assez loin des problèmes pour vraiment pouvoir se détendre et ça faisait un bien fou. Elle ne quitta le bain qu’une fois l’eau devenue trop tiède pour que ça devienne supportable et la dernière page de son livre terminée. Si elle ne se permettait pas de passer sa journée devant la télévision, elle n’hésitait pas à passer des heures et des heures à lire, même si elle en arrivait à un point où ses livres ne lui tenaient pas plus d’une journée. Elle avait enfilé un jogging, un débardeur avant de passer un coup de sèche-cheveux dans sa chevelure, alors cette fois, la ferme intention d’aller se coucher, quand la sonnette de la porte se fit entendre. Ce n’était pas une heure à laquelle elle attendait une visite, sans doute qu’elle aurait dû se méfier, ne pas ouvrir cette porte quand bien même, les lumières encore allumées montraient bien qu’elle était là. Alors sans doute que, si quelqu’un lui voulait du mal, il serait entré en se fichant bien qu’elle ouvre la porte ou non.

Rendue sur le seuil de sa porte, y avait personne. Levant la tête, elle put apercevoir une silhouette familière que les rayons de lumières qui s’échappaient de la maison lui avait permis de reconnaitre. « Soren ? » Dans sa voix il y avait toute la surprise et l’incompréhension dont elle était victime qui se faisait entendre. Qu’est-ce qu’il faisait là à cette heure-là ? Qu’est-ce qu’il faisait là tout court ? Vu la considération qu’il avait eu pour elle la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle aurait pensé qu’il aurait assez de jugeote pour ne jamais revenir vers elle. Est-ce que c’était ce dont elle avait envie ? Elle n’en savait rien. Mais elle lui en voulait pour sa réaction, pour ses paroles blessantes, pour tout un tas de raison qui semblaient absolument justifiées. « On sonne pas aux portes des gens pour se barrer après. Ça se fait pas. A part quand on a 12 ans et qu’on s’amuse à emmerder les gens du quartier je suppose. » Ce qui n’était pas le cas de Soren qui était, de toute évidence plus dans la trentaine que dans le début de l’adolescence. « T’as pas l’intention de jeter des œufs pourris contre ma maison au moins ? » C’était plus de l’humour qu’autre chose, pour continuer dans sa lancée, puisque c’était aussi ce que les jeunes adolescents pouvaient s’amuser à faire. Bien qu’elle n’en ai jamais compris l’intérêt, pas plus que ceux qui s’amusaient à lancer des rouleaux de papier toilette sur les maisons. C’était débile, le genre d’action qu’elle ne comprendrait probablement jamais. Enfin, Soren il était quand même plus mature que tout ça et puis en plus, c’était le genre de choses qu’on faisait chez des gens qu’on détestait probablement. Il n’en était pas arrivé à ce point-là quand même ? Malgré les reproches qu’il avait pu lui faire, elle osait croire qu’il ne la détestait pas complètement, tout comme elle se sentait bien incapable de vraiment le haïr. Dans tous les cas, maintenant qu’il était là, autant aller jusqu’au bout et lui expliquer les raisons de sa visite, si possible, avant que l’orage n’éclate et que la pluie ne vienne se répandre sur la petite ville de Radcliff, parce qu’elle avait quitté, le pas de sa porte pour se rapprocher de  Soren.


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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 22:03





Please forgive me for the sorrow, for leaving you in fear

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« Soren ? » La voix de Crescentia s’éleva derrière lui, et Soren s’arrêta. Il ferma les yeux une seconde, une lassitude terrible lui tombant d’un coup sur les épaules, puis il se retourna, lentement. Elle se tenait sur le pas de sa porte, éclairée par la lumière qui provenait de l’intérieur, et cette vision lui provoqua un nouveau coup au cœur. Cela faisait des semaines qu’il ne l’avait pas vue, même pas de loin. Il avait gardé sa promesse, il s’était tenu à l’écart de sa vie pour ne pas causer de nouveaux esclandres comme la dernière fois. Et la revoir … Ca aurait été un soulagement, dans cette soirée si catastrophique. Il aurait apprécié de la revoir une dernière fois, cela lui aurait fait du bien, vraiment. Après avoir tué un hunter et en avoir laissé échapper un, après avoir détruit sa couverture et sa sécurité, il avait juste envie de voir un visage familier, celui de la femme qu’il n’avait jamais cessé d’aimer. Oui, ça aurait pu être le cas, s’il n’y avait pas eu Selwyn. Selwyn qui était mort, que Soren avait vu mourir … Il n’était pas venu chercher le moindre réconfort en sonnant à la porte de Cressy. Il se sentait plus mal que jamais, vacillant en face d’elle, n’osant pas s’approcher, parce qu’il savait ce qu’il avait à faire et qu’il le redoutait. « On sonne pas aux portes des gens pour se barrer après. Ça se fait pas. A part quand on a 12 ans et qu’on s’amuse à emmerder les gens du quartier je suppose. » Il eut du mal à saisir le sens de ses paroles, comme hypnotisé par la seule mélodie de sa voix. Si normale, si réelle, si … Insouciante. Loin de la mort de son frère, loin de la violence de la scène qu’il venait de vivre, loin de la douleur et de la peine qui allaient bientôt s’abattre sur elle. « T’as pas l’intention de jeter des œufs pourris contre ma maison au moins ? » Soren cru entendre du sarcasme dans la voix de Crescentia, et encore une fois, il fut stupéfié par le décalage qu’il y avait entre elle et lui. Lui, il était encore dans la pénombre, hors du rayon de lumière projeté par la lampe dans son couloir, ses mains étaient ensanglantées tout comme sa veste, il avait mal partout, il était le hunter qui venait de se battre et de voir la mort en face. Elle, elle se tenait dans la lumière, loin des horreurs du noir. Elle était sereine, juste un peu étonnée de le voir ici. Il enviait sa vie calme, il ne songeait même plus à sa mutation qui devait rendre sa vie tout sauf calme, et il songeait encore moins au bébé dont il avait appris l’existence lors de leur dernière confrontation. Il n’avait même pas noté que son ventre était bien plus plat que la dernière fois, ce genre de détail ne pouvait pas atteindre son cerveau, pas dans ces conditions. Il ne la voyait qu’elle, ses traits fins et si beaux, dans cet encadrement de porte où il avait tant de fois voulu se tenir avec elle. Un foyer avec elle. Une famille avec elle. Une vie avec elle … Il secoua la tête, il divaguait et il ne devait pas s’y risquer.

« Non, je … » Bien sûr qu’il n’était pas venu lui jeter des œufs pourris. Mais donner la véritable raison de sa présence ici était plus compliqué que ça. Soren s’avança vers elle, réduisant la distance qui les séparait. Ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait lancer de loin, puis s’en aller comme il était arrivé. « Il faut que je te parle, Cressy. C’est important. » Il hésita une nouvelle fois. Il n’avait aucune idée de la façon dont il allait se jeter à l’eau. Il en avait oublié la manière dont il s’était adressé à elle les autres fois, quand il s’était glissé si aisément dans la peau du hunter pour la repousser loin de lui. Même s’il avait eu mal en le faisant, il savait que c’était la meilleure chose à faire, et il n’avait pas hésité. Mais aujourd’hui, il lui semblait qu’il avait tué le chasseur insensible en lui, en même temps qu’il avait tué l’autre hunter. Il ne parvenait pas à le faire remonter à la surface pour rendre les choses plus faciles – et en même temps, il n’était pas sûr de vouloir le faire. Pour rompre avec elle, il avait fallut se montrer froid, odieux, pour qu’elle comprenne le message et qu’elle ne regrette pas leur relation. Mais pour lui annoncer la mort de son frère, il ne pouvait pas redevenir le connard sans cœur qui l’avait larguée. Elle méritait mieux que ça. Il se frotta les mains d’un geste nerveux, puis les plongea dans ses poches. A présent qu’il était plus près d’elle, c’était devenu encore plus difficile d’appréhender la chose. « C’est à propos de … » Il s’interrompit quand une voiture passa dans la rue, le faisant sursauter. Il se retourna pour la regarder passer, sa main droite cherchant par réflexe le revolver qu’il gardait toujours dans son holster, sous sa veste. Il s’arrêta avant d’avoir pu attraper l’arme, en voyant la voiture tourner sans s’arrêter, puis disparaître à l’angle de la rue. Il était beaucoup trop nerveux, mais il savait que dans quelques heures, voire même avant, il aurait tous les hunters de Radcliff sur le dos. Et la dernière chose qu’il voulait, c’était de les attirer chez Cressy. « Est-ce que je peux entrer ? Je préfèrerais t’en parler à l’intérieur, c’est plus sûr. » A mesure qu’il prononçait ces mots, il réalisa qu’elle n’avait aucune raison de le laisser entrer. Il avait été plus que brutal avec elle la dernière fois, et il s’était assuré qu’elle ne veuille plus lui adresser la parole. « Je ne serais pas long, c’est promis. Après je te laisserais si tu veux que je m’en aille, mais il faut vraiment que je te parle, à l’intérieur. A propos de Selwyn. » Comme pour souligner ses paroles, un nouveau coup de tonnerre retentit, et des gouttes de pluie se mirent à tomber, d’abord doucement, puis de plus en plus vite.
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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 15:11

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Soren, c’était certainement pas la personne qu’elle s’attendait à voir ce soir. En réalité, elle ne s’attendait à voir personne en particulier. Mais Soren, c’était probablement la visite inattendue par excellence. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, les choses ne s’étaient clairement pas bien terminées, alors elle n’avait pas imaginé que Soren puisse venir sonner à sa porte. Elle avait cette impression qu’y avait vraiment plus rien entre eux. Y avait une partie d’elle qui avait beau s’accrocher à ce qui avait pu les lier à une époque, cette partie d’elle trop optimiste sans doute qui avait cru que ce serait possible de reprendre leur histoire quand elle était sortie de l’hôpital psychiatrique et qu’elle allait mieux. Mais après tout ce qui avait pu se passer, la façon dont il l’avait traitée quand elle lui avait montré son pouvoir ou même l’autre fois au laboratoire où elle avait eu l’impression de passer pour la plus grosse trainée de l’histoire. Celle qui était tombée enceinte, celle qui foutait n’importe quoi dans ses veines, alors c’était idiot de s’accrocher à lui comme elle l’avait fait. Il n’avait plus franchement beaucoup de respect pour elle à en juger tout ce qu’il avait pu raconter. Elle aurait voulu que les choses soient différentes et elle regrettait tous les mauvais choix qu’elle avait pu faire dans son passé. La drogue, la dépression, l’abandon qui l’avait poussée au suicide alors qu’elle découvrait qu’en plus, elle était une transmutante. Toutes ces choses qui avaient éloigné Soren de sa vie. Mais, elle ne pouvait pas regretter d’avoir un jour rencontré Marius, parce que c’était bien cette rencontre qui l’avait poussée à avoir Samuel et ce bébé, il était et de loin la plus belle chose qui ne lui soit jamais arrivée dans sa vie. Peut-être qu’il ne serait pas là dans le fond si elle n’avait jamais rompu avec Soren. Elle n’en savait rien et dans le fond, la question ne se posait même pas, parce qu’y avait rien à faire pour changer l’histoire. Ce qui était fait était fait. Et peut-être qu’il était plus sage d’avancer plutôt que de se poser mille et une questions sur le passé ou de rester agrippée à une histoire qui pourtant était terminée. Alors, qu’est-ce qu’il faisait là Soren ? La question s’était imposée à elle dès qu’elle avait ouvert la porte pour le voir en train de s’éloigner de chez elle, comme s’il regrettait déjà d’avoir sonné à sa porte.

Parce qu’elle n’était pas idiote, elle savait bien qu’il n’était pas juste en train de lui faire une blague digne d’un gamin de douze ans. Il n’était pas non plus venu balancer des œufs pourris contre sa baraque, y avait autre chose. Quelque chose qui tendait l’air autour d’eux bien plus qu’une simple blague d’enfants. Elle le savait dans ses tripes, y avait quelque chose qui ne tournait pas rond et le simple fait que Soren avait fait le déplacement jusqu’à chez elle, ça la poussait à penser comme ça. Il n’était pas venu prendre des nouvelles, sans quoi un message aurait sûrement été suffisant et peut-être qu’il serait venu en pleine journée plutôt qu’à la nuit tombée. Et il ne se serait pas contenté de sonner pour faire demi-tour avant même qu’elle n’ouvre la porte. Alors qu’est-ce qu’il s’était passé ? Qu’est-ce qu’il faisait là ? Elle n’avait pas l’intention de le laisser partir sans avoir des réponses à ses questions, quand bien même elle savait très bien que s’il se barrait en courant elle ne pourrait pas lui courir après pour le rattraper. Elle n’allait pas quitter cette maison en laissant son fils tout seul. Il fallait qu’il lui parle, c’était ce qu’il avait dit. Il avait l’air bien peu sûr de lui, qu’est-ce que ça pouvait bien cacher ? Dans la pénombre, elle distinguait mal ses traits, elle ne pouvait pas lire sur son visage pour essayer de comprendre ce qui pouvait bien être en train de se passer dans sa tête. Elle n’était pas très douée pour ça de toute façon, comprendre les gens comme elle pourrait comprendre in théorème de mathématique ou une théorie de physique. Elle l’avait quand même vu sursauter au passage d’une voiture à l’angle de la rue, une voiture qui ne s’était même pas arrêtée, sûrement quelqu’un qui rentrait chez lui avant de se faire prendre par le couvre-feu. Pourquoi est-ce qu’il avait eu peur comme ça, au point de sursauter, de se couper dans sa phrase ? Ça devenait presque angoissant de ne pas savoir. Elle le regardait un air suspect sur le visage à présent, loin des quelques plaisanteries qu’elle avait pu lancer quand il était arrivé. Maintenant sans doute qu’elle n’avait plus envie de plaisanter, mais de savoir de qui avait pu pousser ses pas jusqu’au seuil de sa porte. Savoir de quoi il voulait parler et ce qui pouvait l’effrayer et le faire hésiter à ce point.

Ouais, ce serait mieux de parler à l’intérieur, il semblait bien que l’orage n’allait pas tarder à exploser. Mais pourtant, les paroles de Soren l’avait glacée sur place. C’était à propos de Selwyn. Elle en ignora bien rapidement la pluie qui avait commencé à tomber et qui se faisait de plus en plus forte. Elle en ignorait le tonnerre qui résonnait, peu de temps après qu’un éclair soit venu déchirer le ciel. Qu’est-ce qu’il y avait à dire à propos de Selwyn ? Ça faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas vu son frère, tellement longtemps qu’elle n’avait pas eue de nouvelles et puis y avait Meredith. Elle restait gravée dans un coin de sa mémoire celle-là, la façon dont elle s’en était prise à elle dans le but de retrouver Selwyn. Et si elle avait finalement réussi ? Quand bien même Crescentia n’avait pas parlé, pour la simple et bonne raison qu’elle ignorait depuis des mois où est-ce que pouvait se trouver son frère. Qu’est-ce qu’il avait fait Selwyn, pour que Soren ait besoin de parler de lui ? Y avait trop de question dans sa tête qui la paralysait complètement. Un besoin d’avoir des réponses, mais aussi une crainte de les obtenir. Elle n’osait même pas ouvrir la bouche, elle semblait complètement perdue dans ses pensées et finalement, ce fut un autre coup de tonnerre, qui semblait beaucoup plus proche, qui la ramena sur terre. La sous la pluie devant sa maison, avec pour éclairage la seule lumière qui venait de la porte d’entrée encore ouverte. « Qu-Quoi ? » Ce fut le premier mot qu’elle parvint enfin à prononcer, complètement confuse. Elle ne comprenait pas, ou alors elle comprenait trop bien. Parce que c’était plus ou moins ce que son père avait dit quand son père était morte. Faut qu’on parle de ta mère. Maintenant, fallait parler de Selwyn, alors quoi ? « Qu’est-ce qu’il y a avec Selwyn ? J-Je sais pas où il est, ça fait des mois que j’l’ai pas vu ... » Et sans doute que c’était ça qu’elle avait répondu à Meredith quand elle lui avait elle aussi dit qu’il fallait qu’elles parlent de son frère. Elle n’avait pas accepté cette réponse, mais Soren, il n’avait rien demandé. Soren, fallait croire que c’était lui qui avait quelque chose à dire, alors qu’il le dise maintenant, qu’il abrège les doutes, les craintes et qu’il prenne le risque de la briser une nouvelle fois, tout de suite, pas la peine de faire durer le suspense, elle ne le supporterait pas.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 1:21





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C’était la chose la plus difficile que Soren ait eu à faire. Même torturer des mutants, c’était plus facile que de se tenir devant Crescentia dans l’attente de lui révéler que son frère était mort et qu’il n’avait pas pu le sauver. Il se sentait écrasé par le poids de la culpabilité, et il supportait à peine l’idée de la douleur qu’il allait infliger à Cressy. Sa petite Cressy. Ils avaient vécu beaucoup de beaux moments ensemble, et il avait l’impression qu’il ne se souvenait plus que d’eux, d’un coup. Il n’arrivait pas à se remémorer avec précision les fois où les choses avaient mal tourné, quand il l’avait larguée – deux fois – quand il l’avait traitée brutalement, quand il avait été odieux tout simplement … C’était ses souvenirs les plus récents et les plus marquants, mais étrangement, il avait du mal à y penser. Son cerveau semblait préférer se focaliser sur toutes les fois où ils avaient été si bien ensemble … Quand il était si heureux de l’avoir avec elle, et qu’il était un homme comblé. C’était peut-être un mécanisme pour l’aider à s’acquitter de sa tâche, mais ça rendait les choses plus pénibles encore. Se souvenir à quel point il l’avait aimée, ça ne l’aiderait pas du tout à déballer son histoire proprement. Plus il pensait à elle, plus il la regardait, et moins il avait envie de lui faire du mal. Mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il pouvait repousser l’échéance, ça ne servirait qu’à lui faire un peu plus de mal. Il pouvait le voir dans ses yeux, même de là où il se trouvait : elle commençait à avoir peur. Parce qu’il n’y avait aucune raison qu’il soit là si ce n’était pas grave, parce qu’il ne se serait jamais déplacé comme ça, à cette heure-ci, s’il n’avait pas eu une bonne raison. A présent elle allait commencer à se poser des questions, à imaginer le pire … Sans savoir vers quoi s’orienter. Jusqu’à ce qu’il prononce le nom de son frère. Là, il l’avait orientée, et un nouveau degré d’angoisse se peignit sur ses traits. Dieu qu’il avait envie de s’approcher d’elle pour prendre son visage entre ses mains et la rassurer, lui dire que ce n’était rien, qu’il était désolé … Il ne voulait pas lui faire de mal, mais c’était l’histoire de sa vie : il ne voulait jamais lui faire de mal, pourtant il le faisait inlassablement. Chaque fois pire que la précédente.

« Qu-Quoi ? » Elle était perdue, elle ne comprenait pas – ou elle ne voulait pas comprendre. « Qu’est-ce qu’il y a avec Selwyn ? J-Je sais pas où il est, ça fait des mois que j’l’ai pas vu ... » Soren plissa légèrement les lèvres dans une moue lasse. Ca ne lui faciliterait pas les choses. Ca voulait dire que Selwyn était resté planqué depuis qu’il avait les hunters aux trousses, et que Crescentia n’était pas au courant de ce qu’il avait fait. Il y eut un nouveau coup de tonnerre, la pluie s’intensifia, commençant à transpercer la mince veste de Soren pour pénétrer jusqu’à sa peau déjà glacée par les épreuves de la journée. Cressy était toujours sur le pallier de sa porte, et lui dehors, alors qu’elle demandait des explications … Mais il ne pouvait pas parler comme ça, dehors. Si ce n’était pour les éventuelles oreilles indiscrètes, qui ne devaient plus entendre grand-chose avec le bruit de la pluie, Soren ne pouvait pas tout déballer ici, au moins par égard pour elle. Il s’avança donc sans attendre qu’elle l’invite à l’intérieur, et il entra. Et comme il en avait pris la trop fâcheuse habitude avec elle, il referma la porte sans lui demander son avis. Elle pourrait le jeter dehors en le traitant de salaud impoli dès qu’il aurait parlé, ce ne serait pas un gros problème. Mais pour l’instant, il fallait expliquer. En commençant par ce qu’elle semblait ignorer, et dont découlait tout le reste. « Ouais, il se cachait. Il faisait partie de ce groupe de mutants rebelles, et il y a quelques temps, il a eu des ennuis. Il a failli tuer un hunter, le gars est toujours dans le coma, visiblement son … » cerveau est complètement grillé. Mais quel con ! Il ne pouvait quand même pas déballer tout ça à Cressy pour ensuite lui annoncer que son frère était mort, non ? Il n’était pas venu pour faire son procès, il ne voulait pas salir l’image qu’elle pouvait avoir de lui. Il fallait qu’il s’en tienne à l’essentiel, juste assez pour qu’elle comprenne les circonstances, mais surtout pas pour qu’elle aille imaginer que son frère était un meurtrier. « Bref, il était recherché par beaucoup de hunters ces derniers temps. C’est pour ça qu’il ne t’a pas recontactée, j’imagine. Pour ne pas t’attirer d’ennuis. » Il avait été très sage de s’en tenir à ça, mais ça n’étonnait pas Soren. Selwyn avait toujours été d’une intelligence remarquable, comme sa sœur. S’il n’avait pas été reconnu quand il avait failli tuer ce hunter, des mois plus tôt, jamais il n’aurait été inquiété … Et il serait toujours vivant. Soren prit une profonde inspiration, puis soupira. « Ils l’ont retrouvé quand même, ce matin. Les hunters. Je … J’étais avec eux, j’ai essayé de les en empêcher mais j’ai pas … J’en ai arrêté un, mais l’autre … Il a tué Selwyn, Cressy. Je suis désolé. Ton frère a été tué par les hunters. » Il avouait par la même occasion qu’il était hunter lui aussi, il n’avait même pas besoin de le dire pour qu’elle le comprenne, vu les circonstances. C’était sans doute beaucoup mieux ainsi. Le sujet, ce n’était pas lui, c’était Selwyn. Il l’avait dit, il avait prononcé les terribles mots qui tournaient dans sa tête depuis qu’il avait le jeune Spiegelman s’effondrer. Et il avait tellement honte, Soren, de devoir l’apprendre ainsi à Crescentia …
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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeDim 22 Mai 2016 - 21:51

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Speeches won't be made today, clocks will carry on Flowers won't be left in parks, work will still be done. People won't be dressed in black, babies will be born No flags will fly, the sun will rise but we will know that you are gone. You who love to love and believed we can never give enough. It wakes me every single night thinking through the day, Did you stop at any time, have doubts at any stage Or were you calm or were you numb or happy just to get it done. I've lived my life without regret until today.. — the day before the day.

Selwyn. Crescentia ne l’avait pas vu depuis un moment. Elle n’avait même pas de nouvelle. Il avait pris la fuite et elle ne l’avait pas vu depuis ce qui semblait être une éternité. Elle avait essayé de le contacté, mais en vain, elle avait presque fini par se demander s’il n’avait pas trouvé un moyen de quitter la ville sans le dire à personne. Elle ne savait pas franchement ce qui pouvait lui passer par la tête, mais depuis la mort de leur mère, ils ne s’étaient pas vus. Ils avaient toujours été proches pourtant tous les deux et voilà que du jour au lendemain, il avait simplement disparu de sa vie. Y en avait d’autres qui le cherchaient, elle le savait. Au moins Meredith, puisqu’elle s’en était prise à elle pour essayer de le retrouver et qu’elle s’était retrouvée aux urgences, que son fils avait vu le jour à ce moment-là, plus tôt que prévu, pour ensuite rester en couveuse pendant de trop longs et nombreux jours. Elle lui en voulait pour ça à Selwyn. Elle n’arrivait pas à s’en empêcher, se disait que c’était en partie de sa faute si tout ça était arrivé. Elle lui en voulait aussi parce qu’il n’était pas venu la voir à l’hôpital, comme si son sort ne l’intéressait même pas ou qu’il n’avait pas envie de voir son neveux. Elle avait encore essayé à ce moment-là de le contacter. Elle avait envoyé des messages, des photos de Samuel, elle avait essayé de le pousser à donner signe de vie, mais il ne l’avait jamais fait. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais au final, elle avait laissé tomber. Elle était rentrée chez elle, avec son fils et depuis, elle passait beaucoup plus de temps à se préoccuper de lui que du reste du monde. Si Selwyn ne voulait pas donner signe de vie, tant pis pour lui. Jamais elle n’avait été imaginer qu’il pouvait être mort pour autant. Pourtant, ils étaient à Radcliff et elle savait qu’il était comme elle, un transmutant, alors dans le fond, elle aurait dû s’en douter, qu’il pouvait lui être arriver quelque chose. Mais non, elle en était complètement incapable. Leur mère était morte quelques mois plus tôt et même si sa relation avec cette dernière avait été compliquée ces derniers temps, elle avait du mal à s’en remettre, alors Selwyn, où qu’il soit, il avait plutôt intérêt à aller bien.

Elle ne comprenait pas pourquoi Soren voulait lui en parler. Pour elle, ça n’avait pas de sens. Elle ne l’avait pas vu depuis un moment non plus Soren et elle n’avait pas cherché à le revoir. A quoi bon ? Y avait peut-être plus rien à tirer de cette relation. Elle s’était accrochée à lui trop longtemps, pour toujours être déçue. Peut-être bien que leur première rupture, elle l’avait méritée, peut-être qu’elle en avait eu besoin, quand bien même ça l’avait poussée à s’ouvrir les veines et qu’on l’avait faite interner après ça. Au moins, au bout d’un certain temps, elle avait réalisé ses erreurs et elle avait fini par se redresser. Elle avait mieux maintenant. Le fait que Soren ait rompu avec elle, ça avait peut-être était le truc dont elle avait eu besoin avant de complètement sombrer à l’époque. Mais la façon dont il l’avait repoussée la seconde fois, puis la troisième fois, ça avait été presque dénué de sens. Elle ne savait plus sur quel pied danser quand il s’agissait de Soren, partager entre l’idée qu’elle pouvait encore représenter quelque chose pour lui et celle qu’il la détestait pour ses choix, son addiction à la drogue ou la façon dont elle s’était remise de leur rupture en allant vers quelqu’un d’autre. Parce que c’était bien ce qu’il avait cru quand il avait vu son ventre rebondit. Qu’elle était complètement passée à autre chose, en couple et heureuse au point de décider d’avoir un bébé. C’était loin d’être le cas pourtant. Elle n’avait personne dans sa vie et malgré tout le respect qu’elle avait pour Marius, il ne serait jamais plus qu’un ami et le père de son fils pour elle. Ils n’étaient pas un couple, juste deux personnes qui avaient trop bu un soir et qui avaient commis une erreur se soldant par une grossesse. Alors Soren, elle ne savait pas s’il avait soudainement fait une crise de jalousie ou quoi la dernière fois, mais il se plantait sur toute la route et il n’avait, de toute façon pas le droit de faire une quelconque crise de jalousie alors même que c’était lui qui avait mis un terme à leur histoire. Alors, franchement, elle ne savait pas ce qu’il faisait chez elle, tard le soir. Elle ne savait pas pourquoi il voulait lui parler de son frère, ce qu’il pouvait bien avoir à lui apprendre qui vaille le déplacement à une heure pareille, mais elle n’aimait pas franchement ça.

Elle l’avait laissé entrer sans broncher, sans faire attention à la porte qu’il refermait derrière lui. Elle s’était contentée d’avancer un peu dans la maison histoire de ne pas rester dans le hall. Elle l’avait écouté parler, les sourcils froncés, alors que le premier truc qu’elle avait remarqué, c’était qu’il ne parlait de Selwyn qu’au passé. Peut-être bien qu’elle sur-analysait un peu trop la situation, mais le simple temps auquel il conjuguait ses verbes suffisait à accélérer les battements de son cœur. Il faisait partie d’un groupe de mutant et il avait failli tuer un hunter. Elle n’avait rien à dire là-dessus, elle en avait tué un elle, un qui était venu dans cette même maison pour s’en prendre à son ancienne colocataire. Alors elle était mal placée pour juger ça. Elle ne put, en revanche s’empêcher de lever les yeux au ciel quand il disait qu’il ne l’avait sans doute pas recontactée pour lui éviter les ennuis. C’était raté de toute évidence. Meredith aurait pu la tuer pour qu’elle lui dise où trouver son frère alors même qu’elle n’en savait rien et ce n’était pas seulement sa vie qui avait été mise en danger, mais aussi celle de son fils, alors c’était assez ironique qu’il l’ait laissée dans le silence, pour la protéger. Mais le reste de ses propos lui firent rapidement oublier la rancœur qu’elle pouvait avoir à l’égard de son frère et elle ne savait même pas par où commencer alors qu’il finissait sa phrase. Son frère était mort ? Elle ne pouvait pas croire ça ? Soren était avec les hunters ? Alors même qu’il lui avait affirmé la fois dernière que ce n’était pas le cas ? Et Selwyn était mort ? Selwyn. Mort. Les deux mots résonnaient dans sa tête sans qu’elle ne sache quoi en faire alors que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. « Non, non, non. C’est pas possible. » Elle recula d’un pas pour venir s’appuyer contre la table derrière elle, alors que ses jambes semblaient à peine capable de la maintenir debout. « Il peut pas … » Il pouvait pas être mort, c’était impossible, elle ne pouvait pas l’accepter. C’était son frère, elle l’aimait, malgré tout ce qu’elle avait pu penser de lui ces derniers temps. Elle ne voulait pas qu’il soit mort, elle avait déjà perdu sa mère quelques mois plus tôt, pas son frère maintenant, ce serait plus qu’elle n’était capable d’en supporter.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 19:29





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Soren savait que Cressy avait déjà vécu des moments extrêmement difficiles ces derniers mois, et il ne tenait vraiment pas à lui en rajouter un. Après la mort de sa mère, elle n’aurait jamais du à supporter également la mort de son frère. Il savait à quel point ils avaient été proches, même s’il ignorait de quelle façon leur relation avait pu évoluer depuis que Selwyn était entré dans la résistance mutante. Soren s’était même demandé à un moment si Crescentia ne l’avait pas suivi dans ce chemin, mais il avait eu de bonnes preuves que ce n’était pas le cas, et il en avait été rassuré. Mais malgré ça, elle n’était pas en sécurité … Pourtant, le fait que Selwyn soit resté éloigné d’elle alors que les hunters le recherchaient, prouvait qu’il avait lui aussi pensé au bien de la jeune femme, et à sa sécurité. C’était louable de sa part, il avait fait de son mieux pour qu’elle reste en dehors de tout ça, tout comme Soren avait tout mis en œuvre de son côté. Chacun, ils s’étaient éloignés d’elle, lui causant de la peine, mais s’assurant qu’ainsi les hunters ne remonteraient pas jusqu’à elle. Mais Selwyn était mort, maintenant. Et cela rappelait à Soren à quel point la vie était courte, et surtout à quel point il tenait à la jeune femme. Selwyn avait disparu sans pouvoir lui parler, sans pouvoir lui expliquer, la laissant seule pour faire face à sa douleur … Une douleur que Soren était venu lui causer, faute de personne mieux adaptée pour lui annoncer la triste nouvelle. Elle perdait son unique frère, nouvelle déchirure dans une famille déjà diminuée. Et il avait beau se dire que ce n’était pas de sa faute, qu’il avait fait de son mieux pour l’empêcher, Soren se sentait coupable au plus profond de lui.

Quand les mots furent enfin lancés, comme un coup de tonnerre au milieu d’un ciel d’été, il vit son visage changer, ses yeux s’agrandir, et une peine immense se peindre sur ses traits. Il sentit son cœur se serrer mais il ne détourna pas le regard. « Non, non, non. C’est pas possible. » Que pouvait-il dire ? Que pouvait-il faire ? Il était impuissant, sans aucune possibilité pour l’aider. Elle s’enfonçait dans l’incompréhension, dans le déni, et il aurait donné tout ce qu’il possédait pour la soulager de cette réalisation terrible qui la submergeait. C’était bien pire que tout ce qu’il lui avait déjà fait par le passé, ces blessures vivaces qu’il lui avait infligées en la quittant par deux fois de la manière la plus froide et la plus odieuse qui soit. Non, à côté ce n’était rien, mais il avait l’impression de n’être capable que de ça : lui causer des souffrances toujours plus grandes. Elle avait tenté de mettre fin à ses jours une fois à cause de lui, et maintenant … Maintenant, il lui annonçait la mort de son frère. Les bons moments qu’il avait pu passer avec elle, le bonheur qu’il avait pu lui apporter, plus rien n’avait d’importance, plus rien ne pouvait se mesurer à ce qu’il était devenu pour elle. « Il peut pas … » Il avait l’impression qu’elle allait tomber, emportée par une onde de choc qui semblait la détruire de l’intérieur. Il s’avança vers elle d’un geste automatique, sans même y réfléchir, et il la prit dans ses bras. Peu importe qu’elle le repousse immédiatement, elle en avait le droit. Mais elle avait également le droit d’accepter ce contact pour ce qu’il était : un soutien quand elle en avait le plus besoin. Il ne voulait plus être l’oiseau de mauvais augure, le symbole de sa peine, celui qui n’existait plus que pour la tourmenter. Il n’avait jamais voulu de ce rôle et pourtant il l’avait déjà endossé à maintes reprises, et toujours de son plein gré. Pour la protéger. Mais il ne pouvait plus la protéger, c’était trop tard. Alors tant pis pour les apparences, tant pis pour les mensonges et le passé. Il voulait la tenir dans ses bras, il voulait la réconforter au moins l’espace d’une seconde si elle ne le repoussait pas avant. Elle avait déjà perdu Selwyn, et il ne voulait pas qu’elle le perde, lui aussi, même si elle devait croire que c’était le cas depuis longtemps déjà. Il était toujours irrémédiablement à elle, peu importe le nombre de fois où il lui avait démontré le contraire. « Je suis tellement désolé, Cressy. » Il pouvait bien répéter ça des milliers de fois, ça avait beau être vrai, ça ne ramènerait pas son frère. Mais ces paroles creuses étaient exactement comme son étreinte : c’était la seule chose qu’il avait à offrir en réconfort. « J’aurai voulu pouvoir faire faire quelque chose, j’ai essayé de tuer l’autre hunter avant que … » Mais il n’y était pas arrivé, et Selwyn était mort. Il avait beau se repasser la scène dans sa tête des dizaines de fois, trouver les gestes qu’il aurait du avoir, cela ne changerait jamais rien.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeLun 18 Juil 2016 - 19:18

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Crescentia avait passé les dernières semaines à blâmer son frère pour son absence. Parce qu’il avait disparu de la circulation peu de temps après la mort de leur mère et qu’elle s’était souvent dit qu’elle avait besoin de lui. Elle lui en avait voulu parce qu’il ne donnait pas de nouvelles alors qu’elle s’inquiétait pour lui. Elle lui en avait voulu parce qu’on l’avait agressée pour le retrouver lui, alors même qu’elle n’avait eu aucune idée d’où il pouvait bien être. Elle lui en avait voulu, parce qu’il n’était jamais venu à l’hôpital pour prendre de ses nouvelles, ou pour voir son neveu. Selwyn avait toujours été l’une des personnes les plus importantes dans la vie de Crescentia et du jour au lendemain, il avait complètement disparu sans laisser de traces. Elle avait eu cette impression peut-être idiote qu’il la laissait complètement tomber alors même qu’après la mort de leur mère, elle aurait eu besoin que son frère soit à ses côtés. Ils étaient une famille, est-ce que ça ne voulait pas dire qu’ils étaient censés se soutenir dans les moments difficiles ? C’était ce qu’elle avait cru elle Crescentia et elle aurait été là pour Selwyn, pour l’aider et l’épauler, si jamais il avait bien daigné se montrer. Mais il ne l’avait pas fait, alors pendant tout ce temps, la jeune femme s’était contentée de lui en vouloir, pour un oui ou pour un non, si bien qu’il avait presque fini par devenir la cible de tous ses mécontentement. C’était facile de lui en vouloir à lui, alors qu’il était absent. Il fallait bien qu’elle blâme quelqu’un pour tous les malheurs de sa vie, et c’était tombé sur Selwyn. Pourtant, ils avaient été proches tous les deux. Les deux gamins Spiegelman, ils s’entendaient à merveille ils avaient toujours été là l’un pour l’autre et finalement, complètement séparé à la fin. La fin, Crescentia n’avait jamais cru qu’elle serait un jour amené à un tel tournant de sa relation avec son frère. Elle n’avait jamais connu la vie sans son frère, elle n’avait jamais vécu sans lui, puisque c’était lui l’ainé, il faisait partie intégrante de son monde et sans lui, son monde, il semblait s’effondrer complètement.

Elle avait l’impression que la terre était en train de se dérober sous ses pieds. Qu’elle allait chuter, tomber dans un trou dont elle ne saurait comment s’en sortir. Elle ne pouvait pas y croire, elle ne voulait pas accepter l’idée que son frère puisse être mort. Elle sentait son cœur qui battait douloureusement contre sa poitrine, trop rapidement, beaucoup trop rapidement à croire qu’il allait finir par lâcher prise et chaque battement faisait un mal de chien. Selwyn ne pouvait pas être mort. Y avait cette petite voix qui continuait de lui répéter ces quelques mots au fond de son crâne et pourtant, elle venait de perdre sa mère, elle avait cette impression que c’était si vite arriver ce genre de choses ces derniers temps. Soren, malgré tout ce qu’il s’était passé entre eux deux, il ne lui mentirait pas là-dessus, elle le savait très bien. Alors, pourquoi il fallait que cette voix au fond de son esprit continue de lui murmurer ces quelques mots ? Ils étaient tout aussi douloureux que ceux que Soren avait prononcés. Parce qu’ils étaient faux et elle le savait au fond d’elle. D’abord sa mère, maintenant son frère, elle n’en pouvait plus c’était trop pour elle. Bon dieu, qu’est-ce qu’elle se sentait idiote d’avoir un jour voulu en finir avec sa vie. Est-ce qu’elle n’avait pas eue l’intelligence de penser un peu à ce que ses proches ressentiraient si elle était morte ? Maintenant elle savait que la douleur était horrible, qu’elle semblait insurmontable même. Là, alors que les paroles de Soren continuait de résonner dans son esprit, elle avait cette impression que la douleur était en train de la tuer à petit feu, comme une longue torture qu’elle ne savait pas comment arrêter. Crescentia, elle n’avait jamais été bien forte comme fille, plutôt l’inverse, de ceux qui baissent les bras au moindre problème. Mais elle ne pouvait plus tout simplement abandonner. Elle avait Samuel à présent et malgré toutes les faiblesses qu’elle portait en elle, son fils, il représentait une bonne raison de se battre. Peut-être la seule qu’il lui restait alors que peu à peu, ses proches tombaient autour d’elle et qu’un jour ou l’autre, elle allait finir par se retrouver toute seule.

C’était peut-être déjà le cas maintenant qu’il n’y avait plus Selwyn. C’était ce qu’elle ressentait là, alors qu’elle avait une impression de vide en elle. Elle avait l’impression qu’elle allait tomber et Soren semblait être arrivé jusqu’à temps pour la rattraper. Elle sentait les larmes qui coulaient contre ses joues et les sanglots qui se coinçaient dans sa gorge. Elle lui en avait tellement voulu à Selwyn ces derniers temps et maintenant il était mort. Elle ne le reverrait plus jamais, tout comme elle ne reverrait plus sa mère et pourtant, elle aussi elle lui en avait voulu avant qu’elle ne se fasse tuer. Pour tous les jugements qu’elle avait eus la concernant. Sa mère, elle ne s’était jamais retenue de lui dit haut et fort ce qu’elle pensait de sa tentative de suicide ou du fait qu’elle se soit retrouvée enceinte du premier venu. Elle avait été tranchante, méchante même parfois. Toujours franche et sèche, mais c’était sa façon à elle de dire qu’elle s’inquiétait, qu’elle espérait le mieux pour ses enfants. Elle l’avait compris trop tard ça, Crescentia et c’était pareil avec Selwyn, peut-être qu’il avait juste cru qu’il la protégerait en agissant comme il l’avait fait, qu’il n’avait pas pensé que quelqu’un s’en prendrait à elle pour l’atteindre lui. Elle se sentait désolée de lui en avoir tant voulu, mais jamais elle ne pourrait le lui dire. Elle s’était agrippée avec force aux épaules de Soren et pourtant, elle se sentie lâcher prise suite à ses paroles. Les larmes s’étaient soudainement calmées, quand bien même la peine était encore là au fond de son cœur. Elle passa l’une de ses mains contre ses joues, avant de fixer Soren, les sourcils froncés. « Qu’est-ce que tu faisais avec les hunters ? » La dernière fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait assuré qu’il n’avait rien à voir avec eux, alors qu’est-ce qu’il faisait avec eux ? Et celui qu’il avait arrêté, est-ce qu’il l’avait tué ? Elle ne défendait pas les hunters, elle avait juste penser que les tuer c’était pas une bonne chose, elle le savait, elle en avait tué un elle aussi. « Est-ce que tu as tué ce hunter ? » Et des transmutants ? Est-ce qu’il avait plus de sang sur les mains qu’elle ne voulait bien le croire ? Est-ce qu’il était avec eux ? Elle détestait cette idée et pourtant, cette fois, elle avait du mal à penser autrement, si bien qu’elle recula d’un bas, voulant de détacher de son étreinte. Elle voulait qu’il réponde à ses questions et avec honnêteté cette fois.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeVen 12 Aoû 2016 - 23:21





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C’était injuste. Soren avait envie de le hurler à la face du monde, que tout ce qui leur tombait dessus depuis des mois était injuste, qu’ils n’avaient jamais demandé ça. Il n’avait jamais demandé à ce que sa petite sœur ait hérité d’un gène mutant terrifiant, il n’avait jamais demandé à ce qu’elle soit enlevée. Il n’avait jamais demandé à quitter la femme de sa vie pour espérer protéger sa sœur un jour. Il n’avait jamais demandé à contempler Crescentia, les poignets lacérés et les traits tirés parce qu’il n’avait pas pu la garder près de lui. Il n’avait jamais demandé à être le témoin de la mise à mort de son frère, condamné à assister sans rien dire ou à mettre un terme à une couverture durement acquise en plus de trois ans pour espérer le sauver … Et échouer finalement. Il n’avait jamais demandé à ce que cet enchaînements de catastrophes le conduisent ici et maintenant. La seule chose qu’il avait souhaité, c’était pouvoir vivre une vie tranquille, où on le laisserait faire des plans qui ne soient pas voués à l’échec. Voir sa sœur accepter ses dons, les contrôler et pouvoir vivre avec eux, ça aurait été bien. Faire sa vie auprès de Crescentia, avoir avec elle les enfants qu’elle aurait avec un autre, ça aurait été encore mieux. Autant de rêves qui ne payaient pas de mine, mais qui étaient tout ce en quoi il tenait. Tout ce qu’il avait du abandonner en cours de route pour espérer survivre et voir ceux qu’il aimait survivre eux aussi. Là où il se trouvait, il n’espérait plus rien, et après ce qu’il venait de vivre, il ne savait même pas si sa vie pourrait continuer encore bien longtemps. Dans une semaine, un mois ou un an, les hunters le retrouveraient et lui feraient la peau. Et qu’aurait-il réussi à faire ? Sauver Bonnie ? Elle était toujours cette machine sans émotions, dont le cerveau avait été lavé tant de fois qu’il n’était pas parvenu à la sortir de sa spirale de violence. Elle était toujours attachée aux hunters, et il ne savait pas comment l’en sauver. Quand elle leur deviendrait inutile, ils la tueraient, et cette pensée était désespérante. Il n’avait pas non plus réussi à épargner Crescentia. Il s’était éloigné d’elle une fois, deux fois, lui causant à chaque fois une peine qu’elle ne méritait pas. Et maintenant il venait lui annoncer la mort de son frère. Il n’était pas responsable de ce dernier drame, pourtant il avait l’impression que c’était un poids de plus sur ses épaules. Puisque c’était à lui de le lui annoncer, puisqu’il était de toute façon voué à ne lui apporter que des souffrances … Tout ce qu’il avait entrepris était un échec. Alors cette fois, il baissait les bras. Il n’avait plus de rôle à jouer, plus de masque à porter. Il voulait juste être là pour Crescentia, le temps qu’il faudrait, jusqu’à ce qu’elle le jette dehors. Le temps peut-être que son compagnon rentre et la prenne dans ses bras à sa place, puisqu’il était tellement mieux qualifié que lui pour le faire …

Crescentia s’était agrippée à lui pendant un moment, laissant échapper sa douleur dans ses sanglots, mais après que Soren eut parlé, il la sentit se raidir, puis s’écarter. Et au regard qu’elle lui lança, il comprit que la discussion qu’il avait essayé d’éviter depuis des années allait avoir lieu, ici et maintenant. « Qu’est-ce que tu faisais avec les hunters ? » Il avait envie de lui demander ce que ça pouvait bien changer, ou si c’était le moment de se concentrer là-dessus, mais il ne dit rien de tout ça. Elle avait besoin de se concentrer sur autre chose que la mort de son frère et il lui offrait un sujet parfait pour ça. Elle était en train de comprendre le reste de ce qu’il lui avait dit, en dehors de l’annonce macabre qu’il lui avait faite. Elle saisissait l’ampleur de ce que ça signifiait … Et ce n’était pas bon pour lui. « Est-ce que tu as tué ce hunter ? » Il la laissa reculer sans la retenir, ses bras quittant sa chaleur familière pour retomber le long de ses flancs. Au fond de lui il avait toujours su qu’il devrait s’expliquer là-dessus avec elle, un jour ou l’autre. Mais il s’était toujours imaginé que ce serait dans plusieurs années, quand tout serait rentré dans l’ordre et qu’il aurait quitté les hunters. Mais il ne choisissait pas et il ne pouvait plus se défiler. Tous les mensonges qu’il lui avait servi depuis des années pour l’éloigner allaient lui revenir droit dans la figure … « Je suis hunter. Je le suis devenu quand Bonnie a disparu il y a 3 ans, pour essayer de la retrouver, parce que j’étais sûr qu’ils lui avaient fait du mal. » Essaya-t-il d’expliquer tant bien que mal, persuadé que cela ne servait à rien de toute façon. Il lui avait assuré, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, qu’il n’avait rien à voir avec eux … Et il avouait à présent qu’il faisait partie de leur groupe d’assassins. Si elle ne le haïssait pas encore, elle allait pouvoir le faire dès à présent. « Je l’ai tué, oui. Et j’aurais tué l’autre aussi si j’avais pu, pour sauver ton frère, mais je n’ai pas réussi. » Il baissa les yeux une seconde, puis les reposa sur le visage encore mouillé de larmes de Crescentia. Comme il l’avait aimée ! Il ne pouvait s’empêcher d’y penser, à cet instant précis où cela ne servait plus à rien … « Je suis désolé. De t’avoir menti tout ce temps, et de ne pas avoir pu tuer l’autre pour sauver Selwyn. » Il soupira, puis continua : « Si je suis parti, c’est pour ça. Parce que j’étais hunter et que tu étais … Que tu es une transmutante. Je ne voulais pas que tu sois en danger. » Son visage se crispa dans un éclair de colère, envers lui-même et envers tous les autres hunters. « Je n’ai pas réussi à te protéger malgré tout ce que j’ai fait » Il avait vidé son sac d’un seul coup, mais il ne s’en senti pas mieux pour autant.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeSam 20 Aoû 2016 - 16:24

the sun will rise but we will know that you are gone
— soren grimes & crescentia spiegelman —
Speeches won't be made today, clocks will carry on Flowers won't be left in parks, work will still be done. People won't be dressed in black, babies will be born No flags will fly, the sun will rise but we will know that you are gone. You who love to love and believed we can never give enough. It wakes me every single night thinking through the day, Did you stop at any time, have doubts at any stage Or were you calm or were you numb or happy just to get it done. I've lived my life without regret until today.. — the day before the day.

Les hunters, c’était un groupe de personnes qui lui faisaient peur à Crescentia. Elle faisait partie de ces transmutants qui ne savaient pas se défendre, après des années à porter un don comme le sien, dont elle pouvait pourtant facilement deviner les capacités, parce que si y avait bien un truc qu’elle connaissait bien, c’était les plantes, elle n’avait jamais cherché à maitriser assez ce don pour s’en servir comme d’une arme, d’un moyen de défense. Au pire, quand ça n’allait pas, les plantes autour d’elle fanaient et quand tout allait bien, elle pouvait les faire fleurir avec aisance. Ce n’était pas comme si, vu comme ça, son pouvoir était particulièrement dangereux ou problématique pour elle. Mais elle savait que les plantes pouvaient aussi être dangereuses à leur façon, elle avait bien étranglé un hunter avec les racines d’un arbre après tout, une perte de contrôle de son pouvoir qui avait plus de conséquences que des fleurs fanées. Elle savait qu’elle pouvait se défendre avec son pouvoir si elle s’en donnait la peine, mais ça faisait partie de ses choses qu’elle n’avait pas franchement, parce que ce n’était pas franchement son style de blesser quelqu’un. Elle était comme ça Crescentia, ce genre de pauvre fille sans défense qui était bien incapable de faire du mal à une mouche. Alors, les hunters, elle les avait toujours détestés et puis, elle en connaissait assez en génétique pour savoir que la façon qu’ils avaient de voir le monde était complètement absurde. C’était logique dans le fond, qu’elle fasse partie de ceux qui n’aimaient pas les hunters, parce qu’elle était transmutante, parce qu’elle savait que leur façon de penser était complétement erronée. Parce qu’ils avaient tués sa mère, maintenant son frère et qu’ils avaient bien manqué de la tuer, elle et son fils, alors que ce dernier n’était même pas né. Elle savait aussi qu’ils n’hésiteraient pas à tuer Samuel, s’il s’avérait être un transmutant, alors les hunters, elle les détestait vraiment, sans être de ceux qui se battaient contre eux sans le moindre souci, parce qu’ils en étaient capable, parce que tuer un hunter, ça semblait être le bon moyen de ne pas être tué. Non, elle restait incapable de voir les choses comme ça.

C’était peut-être une faiblesse de plus dans la liste de celles que portait Crescentia en elle. Elle était peut-être trop gentille, trop naïve aussi de ne pas considérer simplement qu’il valait mieux tuer qu’être tué. Elle ne savait pas trop ce qu’il fallait faire contre les hunters, mais elle avait encore aujourd’hui, bien du mal à vivre en ayant sur la conscience la mort de l’un d’entre eux. Elle n’avait jamais voulu le tuer ce type et simplement se dire ‘c’était lui ou moi’ ça ne l’aidait pas franchement. Mais là, il s’agissait de son frère. Est-ce qu’elle était encore capable de se dire qu’il aurait mieux fallu que ces hunters restent en vie, alors même que s’’ils étaient tous les deux morts, son frère serait peut-être encore en vie ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus grand-chose en cet instant. Son frère était mort. Cette idée-là par contre, elle était bien ancrée dans sa tête et elle était incroyablement douloureuse. Selwyn et elle, ils avaient toujours été très proches, à part dans les derniers instants de son frère. Ça faisait des semaines et des semaines qu’elle lui en voulait de ne pas être là, elle avait laissé des messages plein de rancœur pendant tout ce temps. Lui reprochant ce qui lui était arrivé, le blâmant pour son absence et lui rappelant qu’il n’était même pas venu pour rencontrer son neveu et que c’était absolument honteux. C’était tout ce qu’il avait eu de sa sœur avant de mourir, des messages plein de haine et de rancœur et maintenant, c’était absolument trop tard pour lui dire qu’elle était désolée et qu’elle l’aimait. Malgré tout ce qu’elle avait pu lui dire ces derniers temps, elle l’avait aimé son frère, tout comme elle avait aimé sa mère, malgré les trop nombreuses disputes entre elles-deux. Elle ne pouvait plus dire à sa mère qu’elle était désolée, elle ne pouvait plus le dire à son frère non plus. Tout ce qu’elle pouvait espérer c’est qu’ils soient morts en sachant qu’elle les aimait, mais ça semblait difficilement envisageable vu comment elle s’était comportée avec eux dans leurs derniers instants.

Ça faisait mal de penser à tout ça, si bien qu’elle avait juste envie de prendre la fuite, de laisser tomber sa culpabilité pour penser à autre chose, comme si ça pouvait vraiment l’aider, comme si ça n’allait pas juste finir par revenir vers elle à un moment où à un autre. Pour le moment, il lui semblait que c’était plus simple de s’en prendre à Soren que de réfléchir à tout ça. Les révélations du jeune homme aidaient encore plus à voir les choses comme ça, parce qu’il lui avait menti ouvertement la dernière fois qu’ils s’étaient vu et au bout du compte, c’était elle qui s’était pris des reproches dans la tronche sans avoir rien fait pour les mérités. Là, elle avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu’un, sur quelque chose et Soren était là, ça lui éviterait sans doute de tout retourner dans la maison. « Tu m’as menti pendant tout ce temps ! » Elle, elle lui avait montré ce qu’elle était dès qu’elle en avait eu l’occasion et lui, il ne lui avait jamais parlé de tout ça. « Pourquoi tu veux me protéger si t’es avec eux ? Pourquoi tu as voulu sauver Selwyn ? » Il avait été un transmutant lui aussi, tout comme elle, tout comme sa sœur à lui, c’était quoi son problème sérieusement ? « Tu croyais aider qui en rejoignant les hunters ? » Tuer des innocents ça n’avait de toute évidence jamais aidé personne. C’était juste un acte barbare qui n’avait aucun sens. Est-ce qu’il en avait tué, des innocents, en trois ans chez les hunters ? « Est-ce que tu en a tués, des transmutants ? » Des gens comme elle, qui n’avaient rien demandés à personne, qui se contentait de vivre tranquillement leur vie sans se faire repérer ? Est-ce qu’il avait tué des gens à cause d’un déréglage génétique ? Ça n’avait pas de sens d’agir comme ça, pas pour un type comme lui. « T’es un scientifique, pire encore, t’es un généticien ! Tu devrais savoir que c’est pas parce qu’y a un gène muté que les transmutants sont plus dangereux que les autres gens ! » En tant que scientifique, il était censé avoir un raisonnement plus poussé que les hunters, en tant que généticien, il aurait dû savoir que la présence de ce gène là en particulier, ça ne rendait pas les gens plus dangereux. Tout être humain pouvait être dangereux, c’était une histoire de choix plus que de génétique et il le savait Soren, ou du moins, il était censé le savoir.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeSam 3 Sep 2016 - 23:29





Please forgive me for the sorrow, for leaving you in fear

For the dreams we had to silence, that's all they'll ever be
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A travers les yeux embués de larmes de Crescentia, Soren ne voyait maintenant plus que de la colère. Une colère qu’elle dirigeait entièrement vers lui, dans un mécanisme de défense pour éviter de penser au reste. Selwyn était mort, et après avoir perdu sa mère, c’était un coup trop douloureux, elle allait s’effondrer si elle se permettait d’y songer une seconde de trop … Alors que lui était là, bien vivant, avec la meilleure des excuses qu’il puisse lui donner pour qu’elle se défoule sur lui. Et s’il fallait en passer par là pour qu’elle gagne encore quelques minutes de répit, il voulait bien lui donner cette opportunité. Qu’avait-il à perdre, à présent ? Il ne voyait plus trop comment les choses pourraient empirer. Il avait perdu gros, à force de jouer une partie qui le dépassait complètement. Il avait perdu tout ce qui le définissait, il avait perdu son innocence et sa joie de vivre, il avait perdu sa spontanéité, son libre arbitre et son jugement. Depuis que Bonnie avait disparu, il n’avait cessé de prendre des décisions qui l’avaient détruit chaque jour davantage, signant cette déchéance dont il ne pouvait plus se sortir. Il ne savait même plus comment parler à une femme, comment se montrer doux ou attentionné. Ses réflexes étaient ceux d’un tueur, ses réactions étaient devenues aussi froides que le canon d’une arme qu’il avait pourtant toujours refusé d’utiliser. Prendre Crescentia dans ses bras était devenu un geste maladroit, alors que ça avait été la chose la plus naturelle qui soit quand elle était encore la femme la plus importante de sa vie. Tant de petites choses comme ça qu’il avait perdues, qui s’étaient effacées sous l’entraînement sans pitié qu’il avait suivi … Des choses anodines, qu’il n’avait souvent même pas conscience d’avoir perdues. Mais c’était un fait, il ne se voilait pas la face. Il était devenu un être vide, pompé de sa substance et de ses émotions. Privé également de ses rêves, il ne restait plus que cette coquille rigide qu’il ne savait pas manier en dehors des hunters. Alors que pouvait-il lui arriver de pire ? Qu’elle le déteste ? C’était le cas depuis longtemps. Au moins maintenant, elle saurait la vérité. Il aurait du le lui dire depuis longtemps peut-être, mais il avait toujours trouvé d’excellentes excuses pour s’y soustraire. Au moins aujourd’hui, il n’avait plus besoin d’excuse. Il n’était plus hunter, il serait bientôt recherché par tous ses anciens collègues … Et Cressy méritait la vérité, même là-dessus. Il ne pouvait plus la protéger de grand-chose à présent !

« Tu m’as menti pendant tout ce temps ! » Il n’allait pas le nier. Soren ne parvenait même pas à regretter vraiment ces mensonges. Mis à part qu’il comprenait juste maintenant que cela n’avait servi à rien de lui mentir, il savait pourquoi il avait fait ça, et il savait que malheureusement, il le referait si on lui en donnait le choix. Parce que c’était la meilleure chose à faire, au moins pour elle … Même si au final, leurs deux vies avaient été ruinées à cause de ses mensonges. Mais elle, elle s’en était sortie. Elle avait un enfant, un homme qui l’aimait, elle avait une vie au-delà de cette peine immense qui lui comprimait le cœur. Ce n’était pas si mal, après tout …  « Pourquoi tu veux me protéger si t’es avec eux ? Pourquoi tu as voulu sauver Selwyn ? » Elle ne comprenait donc pas ? Mais non, bien sûr, comment l’aurait-elle pu ? Elle voyait ce qu’il avait toujours voulu lui montrer, l’apparence et rien d’autre. Mais il pouvait lui expliquer. Pourtant cette explication était compliquée à donner, et le temps qu’il trouve une façon de l’exprimer, elle avait repris le fil de ses accusations. « Tu croyais aider qui en rejoignant les hunters ? » Il serra les dents ainsi que les poings, tandis qu’elle poursuivait avec une verve toujours redoublée. « Est-ce que tu en as tués, des transmutants ? » Il s’attendait à tout le reste, mais pas à cette question posée aussi frontalement. Il ne voulait pas entrer dans les détails avec elle, et surtout, il ne voulait pas repenser à tout ce qu’il avait fait. Le poids de la culpabilité lui tomba comme une pierre sur l’estomac, l’implacable vérité de ce qu’il avait du faire pour garder sa place chez les hunters revenant hanter sa mémoire. « T’es un scientifique, pire encore, t’es un généticien ! Tu devrais savoir que c’est pas parce qu’y a un gène muté que les transmutants sont plus dangereux que les autres gens ! » Cette fois elle parlait au scientifique en lui, celui dont elle était l’égale. Ils avaient eu tant de discussions passionnantes sur la génétique, quand ils étaient encore ensemble et que l’avenir semblait à peu près sûr devant eux …« Je sais … Je sais que vous n’êtes pas plus dangereux que les autres. Une mutation génétique, une seule, ça ne fait pas de vous des monstres. » Le scientifique en lui le savait depuis toujours. « Mais ça, c’est quelque chose que j’ai mis de côté avec tout le reste il y a longtemps. Ce n’est pas parce que j’ignorais la vérité que je suis devenu hunter. » Il soupira, et prit son courage à deux mains pour lui expliquer. Il ne savait pas par où commencer, et il répondit à ce qui lui semblait le plus important. « Je n’ai tué personne moi-même … Sauf le hunter, tout à l’heure. C’était le premier. Les autres, j’ai … J’ai toujours réussi à éviter. Je ne voulais tuer personne. » Ils étaient tous morts, pourtant. Pas de sa main propre, mais quelle différence cela faisait-il ? Il n’avait pourtant pas réussi à l’avouer à Cressy, comme s’il avait encore peur de son jugement. Mais elle avait le droit de savoir la vérité sur ce qu’il était, et la vérité, c’était qu’il n’était qu’un bourreau. Il avait torturé et mené à la mort des dizaines de mutants comme elle. Qu’il n’ait pas pressé la détente lui-même, ca ne changeait rien à la triste réalité. « C’est pareil pour toi, j’imagine. Mais c’était important, pour moi. Je ne suis pas devenu hunter parce que je voulais tuer des gens ! Je voulais juste retrouver ma sœur. Je n’y serais jamais arrivé si je n’étais pas devenu comme eux, un vrai hunter. Au moindre faux pas, j’étais mort, et elle aussi. » C’était arrivé ce soir, au moment où il s’y attendait le moins. Mais il savait que Bonnie serait sauve, c’était tout ce qu’il pouvait voir de positif dans cette soirée d’horreur. « Je ne voulais pas te faire de mal. Et surtout, je … Je ne voulais pas qu’ils s’intéressent à toi si je restais trop près de toi. Ils auraient fini par savoir ce que tu étais. Je devais rester loin de toi, et faire en sorte qu’ils n’apprennent jamais que tu étais une transmutante, pour que tu sois toujours en sécurité. » Il baissa les yeux vers le sol. « Je suis désolé. » Il n’en finirait jamais de s’excuser envers elle, de ses mensonges, de son rejet, et surtout, de ne pas avoir pu la protéger malgré tout …
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeSam 1 Oct 2016 - 21:25

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Soren un chasseur. Crescentia avait bien du mal à y croire. Elle ne voulait pas y croire. Ça n’avait pas de sens. C’était trop pour elle ce soir. Entre cette révélation et la mort de Selwyn, elle avait tout simplement envie d’exploser, de hurler à s’en rompre la voix, elle avait envie de s’énerver contre la première personne qui passerait et là, la seule et unique personne qu’elle avait sous la main, c’était Soren. Elle avait même envie de le frapper de toute ses forces et sans doute que toutes ses forces ce ne serait pas grand-chose, vu qu’elle était toute petite et pas franchement très musclée. Elle était plus fragile qu’autre chose Crescentia, mais là maintenant, elle avait envie de frapper, de tout casser comme si rien n’avait vraiment d’importance.  Pourtant, y avait Samuel qui dormait dans sa chambre à l’étage et qui se réveillerait bien vite et se mettrait à son tour à pleurer et à hurler, alors que là, dans l’immédiat, elle se sentait bien incapable de s’occuper d’un bébé, même s’il était le sien et qu’elle l’aimait de tout son cœur. Il ne fallait pas que Samuel se réveille, parce qu’elle était incapable de gérer là. Merde, quelle mauvaise mère elle faisait. Elle faisait de son mieux depuis qu’il était né et elle avait fait de son mieux aussi quand elle avait été enceinte, elle avait même été courir après le père du bébé pour qu’il ait un rôle dans la vie de son fils. Pour que son fils, il ait un père, quand bien même elle et Marius, leur histoire, elle s’était faite sur un coup de tête, un coup d’un soir, alors qu’ils avaient été complètement noyés dans l’alcool. A cause de qui hein ? Soren, celui qui pourtant avait eu l’air de bien le lui reprocher d’être enceinte la dernière fois quand ils s’étaient vus. A croire qu’il avait été persuadé qu’elle avait refait sa vie avec un autre. Pourquoi pas après tout ? C’était lui qui l’avait laissé tomber une première fois quand elle avait eu ses problèmes avec la drogue, puis une seconde fois quand elle lui avait révélé être une transmutante. Au moins, ça avait du sens tout ça, s’il était un hunter, ça expliquait pourquoi il l’avait laissée tomber.

Soren, un hunter. L’idée l’énervait et pourtant, l’idée restait plus simple à accepter que la mort de Selwyn. Pourquoi il fallait que tout lui tombe comme ça hein ? Des fois, elle se demandait vraiment ce qu’elle avait pu faire au bon dieu – pourtant elle n’était pas croyante – pour mériter ça. Est-ce qu’y avait une histoire de destin, de karma ou une autre connerie dans ce genre-là qui quelque part décidait du sort des individus et avait décidé de s’acharner sur elle ? Elle avait l’impression qu’elle ne méritait pas ça Crescentia. Elle était plutôt gentille comme fille, certainement pas du genre à causer du tort à qui que ce soit. Le seul hunter qu’elle avait tué, une fois dans sa vie, ça avait été un accident, de la légitime défense, mais jamais elle n’vaait voulu tuer qui que ce soit, même pas ce type qui était entré chez elle et avait essayé de la tuer. Alors pourquoi elle hein ? Et pourquoi est-ce que Soren lui-même il n’avait jamais essayé de la tuer hein ? Parce qu’il n’était pas comme les autres, qu’il était un scientifique qui savait que ce n’était pas une histoire de génétique la dangerosité des gens. Mais il avait décidé de s’en foutre apparemment de ça, de ce fait scientifique qui pourtant avait son importance d’après elle. Il ne l’avait pas tuée parce qu’il n’avait jamais tué personne, jamais de ses mains. Est-ce que ça changeait quelque chose hein ? Est-ce qu’il avait livré des transmutants à des hunters qui eux, les avait abattus sans la moindre pitié ? Quel rôle il avait joué dans cette organisation pourrie jusqu’à la moelle hein ? Celui du héros qui voulait sauver sa sœur hein ? En voilà une idée des plus débiles. Il se serait bien entendu avec Selwyn au final, dans le genre frère débile qui faisait des trucs complètement idiot pour aider sa sœur, pour la protéger. Il avait rejoint les hunters pour ça, Selwyn lui, il lui avait tourné le dos, il avait disparu de sa vie, il l’avait laissée dans l’ignorance, il l’avait laissée se faire torturée et il n’était jamais revenu, ni pour elle, ni pour son neveux, il l’avait laissée le détester pendant tout ce temps et maintenant il était mort sans qu’elle n’ait eu l’occasion de s’excuser, de lui dire que malgré tout elle l’aimait. Ils étaient vraiment idiots, Selwyn et Soren, à croire qu’y en avait pas un pour rattraper l’autre.

« Et comment est-ce que tu as cru pouvoir protéger ta sœur en rejoignant les hunters hein ? » Elle était bien curieuse de savoir, en quoi rejoindre ces monstres pouvaient aider qui que ce soit. Elle devait être ravie du sacrifice sa sœur. « Mon frère, il a cru me protéger aussi en disparaissant complètement de ma vie, au final, je me suis retrouvée à me faire torturée par une timbrée qui voulait savoir où il était. » Elle lui en voulait à Selwyn et pourtant il était mort, elle était en proie à ce genre de conflit horrible qu’elle ne savait plus comment gérer dans sa tête. Elle ne savait plus comment gérer quoi que ce soit de toute façon. « J’étais enceinte jusqu’au cou et il m’a laissée tomber, pour me protéger, il m’a laissée m’faire torturer et mettre un bébé au monde beaucoup trop tôt, j’aurais pu le perdre, tout ça parce que mon frère me protégeait ! Vous êtes tous les deux complètement débiles ! » C’était à se demander si elle n’était juste pas en train de reprocher à Soren tout ce qu’elle avait reproché à Selwyn, tout ce qu’elle aurait voulu envoyer en pleine face à son frère et qu’elle ne pourrait plus jamais lui dire, parce qu’apparemment, il était mort maintenant. « De toute évidence va falloir que vous arrêtiez d’essayer de m’protéger tous les deux, parce que ça sert absolument à rien ! » C’était fini  pour Selwyn de toute évidence, mais on disait que la première étape du deuil, c’était le déni, alors elle devait être en plein dedans là, incapable de parler de lui au passé, quand bien même d’après ce que Soren venait de lui dire, il était mort, il ne reviendrait plus, il n’affronterait plus ses erreurs, n’entendrait ni les reproches, ni les excuses qu’elles lui devaient, ni les ‘je t’aime’ qu’elle avait tut à son encontre depuis trop longtemps maintenant, prisonnière dans cette rancœur dont elle ne savait pas quoi faire à présent. « Je suis pas en sécurité, mon fils est pas en sécurité, à cause des gens comme toi Soren ! Tu les as aidés ces timbrés ! » Cette idée était absolument insupportable. Soren, qu’elle avait toujours mis sur un piédestal, avant comme après leur rupture, parce qu’elle l’aimait toujours, elle l’aimait, c’était une putain d’évidence qui lui briserait le cœur en cet instant, alors que la rage s’emparait d’elle et qu’elle était bien décidée à lui gueuler dessus pour tout et n’importe quoi. « Laisse tomber la protection, je vais me débrouiller toute seule. C’est ce que je fais depuis un moment t’façon. Parce que ouais, va pas croire que j’ai la belle vie loin des hunters et un petit-ami parfait pour me protéger des hunters qui pourraient passer cette porte. J’suis toute seule parce que tous ceux que j’aime, ils ont décidé de me laisser tomber en pensant me laisser tomber comme une pauvre merde ! » Mine de rien, ça faisait du bien de gueuler sur quelqu’un et à ce train-là, elle n’allait pas tarder à lui reprocher tous les malheurs du monde, parce qu’il était là, juste en face d’elle et qu’elle avait vraiment besoin de se défouler sur quelqu’un.
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeSam 12 Nov 2016 - 22:23

Dans un sens, Soren se sentait soulagé d’avoir enfin avoué la terrible vérité. Voilà, il était chasseur, il n’y pouvait rien, c’était ainsi depuis des années et il assumait ce fait parce qu’il ne pouvait pas le changer. Crescentia le haïssait déjà tellement, que pouvait-elle faire de plus ? Au moins le temps de la vérité était venu, les mensonges pouvaient être détruits, les uns après les autres. Cela ne se ferait pas en douceur, et il aura encore des souffrances à subir … Mais il fallait qu’ils le fassent. Ils ne pouvaient pas éviter les souffrances, plus maintenant. Cressy était déjà au plus bas, il aurait préféré pouvoir discuter de son entrée chez les hunters une autre fois, dans d’autres circonstances, mais après tout … Maintenant ou plus tard, les conséquences seraient les mêmes. Elle ne pouvait pas tomber plus bas qu’il ne l’avait déjà mise. Le pire, ce n’était pas qu’il soit hunter, c’était que son frère soit mort. Après tout, Soren était sorti de la vie de la jeune femme depuis assez longtemps pour qu’elle ait la possibilité de se détourner de lui sans que cela ne fasse aucune différence dans son existence. Elle continuerait, il n’avait pas été là hier et il n’y serait pas plus demain. Elle n’avait pas besoin de lui. Plus maintenant, qu’elle avait refait sa vie. Lui, il avait toujours besoin d’elle, un besoin viscéral qu’il s’était efforcé de repousser depuis des années, mais il continuerait comme il l’avait toujours fait. Elle lui manquerait encore longtemps mais il n’avait plus rien à exiger d’elle, et ce depuis qu’il l’avait repoussée en lui faisant croire que sa mutation le dégoûtait. Il allait éclaircir les choses avec elle, et tout faire pour qu’elle comprenne ses décisions. Il voulait vraiment qu’elle comprenne, même s’il n’avait que peu d’espoir sur ce point. Mais une fois qu’il aurait fait de son mieux, il saurait qu’au moins, les mensonges étaient tous derrière lui, et que les choses étaient claires entre eux. Cela l’aiderait pour avancer, forcément. Il en était convaincu, sans trop savoir pourquoi : après tout, sa vie était maintenant complètement fichue, et que Crescentia sache ou non ce qu’il avait fait, ça ne l’aiderait pas à survivre aux hunters … Mais peu importe. Il avait besoin qu’elle sache, et il avait envie qu’elle comprenne. C’était bien tout ce qui comptait.

Pour l’instant, en tout cas, Cressy ne comprenait pas. Elle détestait les hunters – c’était bien normal – et elle ne voyait que l’insulte suprême qu’il lui avait fait en devenant cette personne tant haïe, sans avoir de vraie raison. Mais il avait une vraie raison. Une légitime, qui expliquait tout. Il n’avait jamais voulu tuer qui que ce soit, ni envoyer qui que ce soit à la mort. Un tel monstre, ce n’était pas lui … Et Cressy savait trop bien que ce n’était pas lui, c’est pour ça qu’elle ne comprenait pas. « Et comment est-ce que tu as cru pouvoir protéger ta sœur en rejoignant les hunters hein ? » Soren était presque étonné qu’elle ne l’ait pas encore jeté dehors. Malgré sa fureur, elle voulait encore comprendre. « Mon frère, il a cru me protéger aussi en disparaissant complètement de ma vie, au final, je me suis retrouvée à me faire torturée par une timbrée qui voulait savoir où il était. » Soren n’était pas au courant, et la surprise le fit froncer les sourcils. De toute évidence, Cressy allait mieux maintenant, mais elle s’était donc fait torturer ? Par qui, bon sang ? Une hunter, sans aucun doute …  « J’étais enceinte jusqu’au cou et il m’a laissée tomber, pour me protéger, il m’a laissée m’faire torturer et mettre un bébé au monde beaucoup trop tôt, j’aurais pu le perdre, tout ça parce que mon frère me protégeait ! Vous êtes tous les deux complètement débiles ! » Ca faisait beaucoup d’informations d’un coup pour Soren, mais Crescentia ne s’arrêta pas là. « De toute évidence va falloir que vous arrêtiez d’essayer de m’protéger tous les deux, parce que ça sert absolument à rien ! Je suis pas en sécurité, mon fils est pas en sécurité, à cause des gens comme toi Soren ! Tu les as aidés ces timbrés ! Laisse tomber la protection, je vais me débrouiller toute seule. C’est ce que je fais depuis un moment t’façon. Parce que ouais, va pas croire que j’ai la belle vie loin des hunters et un petit-ami parfait pour me protéger des hunters qui pourraient passer cette porte. J’suis toute seule parce que tous ceux que j’aime, ils ont décidé de me laisser tomber en pensant me laisser tomber comme une pauvre merde ! » En quelques mots, elle avait détruit l’image qu’il se faisait d’elle. Elle lui avait dévoilé des choses qu’il ignorait complètement, et il se sentait démuni … Et stupide. Il s’était fourvoyé pendant longtemps. C’était un peu tard pour revenir dessus, pourtant. Il avait envie de tourner les talons et de claquer la porte, honteux et certain que c’était la meilleure chose à faire, pour elle. Mais il lui devait encore des explications, non ? « Bonnie a été enlevée par des hunters. Elle a une mutation qui leur est utile, alors ils l’ont séquestrée, torturée, et ils lui ont fait suffisamment de lavages de cerveau pour qu’elle croie maintenant qu’elle leur appartient. » Commença-t-il, la mâchoire serrée de raconter cette chose qu’il avait tue si longtemps. Cressy avait demandé comment il avait cru pouvoir sauver Bonnie en devenant hunter, et elle il le lui expliquait, même si c’était dur à exprimer. « Je savais juste qu’ils l’avaient enlevée, et j’espérais qu’ils ne l’avaient pas tuée. Je ne savais pas ce qu’ils lui avaient fait, mais si je n’étais pas devenu hunter, je n’aurais jamais su où la chercher. Quand je l’ai retrouvée, il y a quelques mois, elle a essayé de me tuer, parce que j’étais un traître aux chasseurs en voulant la tirer de leur emprise. » Il soupira, et continua sur sa lancée : « Moi aussi, j’ai échoué à protéger ma petite sœur. Je ne sais plus comment l’aider, parce qu’elle est convaincue qu’elle est à eux. Comme un objet de valeur. J’ai l’impression que … Elle préfèrerait mourir plutôt que de les quitter. Ce n’est même pas de la peur, c’est de l’adoration qu’elle a pour eux. » Il n’avait pas l’intention de lui en dire autant, mais les mots sortaient comme un torrent qu’il ne pouvait plus arrêter. Toutes ces choses qu’il n’avait jamais dites à personne sortaient enfin, sans se soucier de savoir si Cressy voulait les entendre. « J’ai fait la seule chose que je pouvais faire. Je suis devenu hunter et j’ai gagné leur confiance pour la retrouver, parce que je ne pouvais pas vivre en me disant qu’elle était quelque part, qu’elle souffrait peut-être, mais que je ne faisais rien … Savoir ce qu’elle est devenue, même quand je ne peux rien faire pour arranger les choses, c’est mieux que de rester dans l’ignorance. » Il avait serré les poings, la colère envers les hunters enflant dans sa poitrine, faisant augmenter son rythme cardiaque. Il les haïssait tout autant que Cressy, mais elle ne s’en rendait même pas compte. « Selwyn ne voulait pas que tu te fasses torturer, et sans doute qu’il ne voulait pas t’abandonner non plus. Mais quel choix est-ce qu’il avait ? Il a choisi d’être un rebelle contre les hunters, sa tête était mise à prix, et tu serais morte toi aussi s’il ne t’avait pas rejetée. » Elle avait été torturée, pas tuée, Soren ne se l’expliquait pas, mais il savait que les hunters seraient revenus s’ils avaient été au courant de son existence. Pour retrouver un fugitif, ils étaient prêts à tout. « Et moi je ne voulais pas avoir à te mentir tous les jours. Je suis un hunter, c’est comme ça. Je ne pouvais pas vivre avec toi sans que tu le saches, alors je suis parti. » Ce n’était pas la raison principale : il était parti pour qu’elle soit en sécurité, il le lui avait déjà dit. Mais ça n’avait pas très bien marché. « Je ne savais pas que tu avais été torturée. Ni que tu avais accouché trop tôt ou que … tu étais seule pour t’occuper du bébé. » Avoua-t-il finalement.
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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: hand of sorrow ≈ cressy&soren   hand of sorrow ≈ cressy&soren Icon_minitimeLun 5 Déc 2016 - 20:10

the sun will rise but we will know that you are gone
— soren grimes & crescentia spiegelman —
Speeches won't be made today, clocks will carry on Flowers won't be left in parks, work will still be done. People won't be dressed in black, babies will be born No flags will fly, the sun will rise but we will know that you are gone. You who love to love and believed we can never give enough. It wakes me every single night thinking through the day, Did you stop at any time, have doubts at any stage Or were you calm or were you numb or happy just to get it done. I've lived my life without regret until today.. — the day before the day.

Elle n’était pas connue pour être colérique Crescentia, au contraire, elle était plutôt calme et patiente comme fille, bien que poussée trop loin, elle avait tendance à avoir des réactions quelque peu extrême, mais elle mettait volontiers ça sur le dos des problèmes psychologiques dont elle souffrait. Elle n’avait pas faut une tentative de suicide parce que Soren l’avait plaquée ; elle avait fait une tentative de suicide parce que soumise aux drogue, cette rupture avait été un coup dur duquel elle avait cru qu’elle ne se remettrait jamais. Pour le coup, cette réaction extrême là, elle aurait pu la justifier assez facilement comme ça. Sore, ça avait été son véritable premier petit ami, c’était peut-être un peu pitoyable pour une femme de son âge, mais elle s’était trop peu intéressée à l’amour avant de rencontrer Soren, alors, il avait été très important pour elle et le perdre ça avait été vraiment très compliqué. Si bien que lorsqu’elle l’avait revu, un soir dans ce bar, avec une autre fille avec qui peut-être bien qu’il ne faisait que discuté – elle n’avait jamais demandé confirmation, ça aurait aussi pu être sa sœur ou sa cousine dans le fond – elle avait picolé comme jamais ; et elle avait fini dans le même lit que Marius. Ça, c’était le genre de réaction extrême dont elle pouvait facilement faire preuve. D’autant plus que cette histoire d’un soir avait fini avec elle se retrouvant enceinte sans rien comprendre à ce qui lui arrivait. Alors ce soir sans doute qu’avec tout ce qu’elle était en train d’accumuler, fallait s’y attendre à ce qu’elle déraille complètement, qu’elle explose, malgré son tempérament habituel qui était relativement posé. D’autant plus qu’elle n’était pas difficile à occuper, pour éviter de l’agacer, il suffisait de lui filer un problème de mathématiques et elle se focalisait uniquement là-dessus. Mais ce soir évidemment, y avait pas d’équation, pas de problème scientifique assez intéressant pour lui faire perdre de vu ce que Soren racontait.

La mort de Selwyn, elle était encore facile à nier. C’était presque évident même, pour Crescentia d’ignorer cette donnée pour se concentrer sur le reste. Il s’agissait de son frère après tout et elle ne voulait pas l’admettre qu’il était mort. Elle ne voulait pas le réaliser, elle ne voulait pas que ce soit vrai. Merde, elle ne voulait pas qu’il soit mort. Pourtant, elle savait bien qu’y avait plein de chose dans ce monde sur lequel elle n’avait pas le moindre contrôle et ça, ça en faisait partie. Mais pour l’heure, c’était tellement plus aisé, tellement moins douloureux de se décharger sur Soren, que c’était ce qu’elle avait décidé de faire. Qu’il l’assume maintenant après tout il travaillait pour les hunters, ceux-là même qui apparemment venaient d’abattre son frère, ceux qui seraient toujours ravis s’ils arrivaient à obtenir sa tête à elle. Ceux, qui avaient des principes qui, de toute évidence ne venaient pas de la même science que celle qu’elle pratiquait au quotidien, celle qui faisait partie de la vie de Soren aussi. Il insultait Selwyn, en lui annonçant qu’il était avec ceux-là, il insultait les transmutants, il l’insultait elle et tout ce en quoi elle croyait. Il insultait la science et des siècles de recherches. Parce que les hunters, ils n’en avaient rien à faire de la génétique, ils jugeaient bêtement sans comprendre de quoi ils parlaient. Dire à quelqu’un comme elle qu’un gène pouvait faire de quelqu’un un monstre, un tueur, quelqu’un de dangereux, c’était une véritable hérésie et Soren, il aurait dû penser comme ça aussi. Elle ne savait même plus qui était le plus en colère dans cette histoire. Crescentia la transmutante ou Crescentia la scientifique. Les deux sans doute, l’étaient tout autant face aux propos de Soren. Alors, sa patience, son calme et tout ce qui allait avec, elle l’avait laissé de côté maintenant que la colère et la déception se mêlaient à la peine et l’incompréhension. Soren, un hunter. Il s’était bien foutu de sa gueule pendant tout ce temps. Ou peut-être pas après tout, il avait si facilement pété un câble quand elle lui avait montré sa mutation qu’au final, tout ça avait peut-être du sens, mais ça ne rendait rien acceptable. Y avait rien aux yeux de Crescentia qui pouvait justifier les choix d’un homme comme Soren. Il valait mieux que ça ; il aurait dû, valoir mieux que ça.

C’était Soren après tout, le type qu’elle avait aimé, celui qu’elle aimait encore, bien malgré elle. Celui qu’elle admirait, qu’elle avait mis sur un piédestal pendant tellement de temps et là, elle avait vraiment l’impression de tomber de haut et la chute, elle faisait vraiment mal. Cette histoire avec sa sœur, ça n’aidait pas non plus. « Peut-être bien que tu aurais dû trouver autre chose dès le début. » C’était facile à dire, elle n’avait jamais eu de choix difficile à faire pour sauver sa famille. Comment aurait-elle pu ? Alors qu’on lui avait pris sa mère sans poser de question et qu’on venait de lui arracher son frère sans lui laisser le moindre choix. « Devenir comme eux, ça peut pas être une bonne solution. » Elle aurait pu en citer d’autres des solutions, sans vraiment réfléchir. Ici, y avait Uprising, y avait Insurgency, ça valait ce que ça valait, mais pour ce qu’elle en savait ils étaient déjà mieux organisés qu’un type tout seul. Ils pouvaient aider, bien mieux que les hunters. Quant a sauver sa sœur maintenant, elle avait presque envie de dire que ce n’était pas son problème Crescentia. Pourtant, il devait bien y avoir quelque chose à faire même si les hunters lui avaient lavé le cerveau. Elle était bien placée elle pour savoir que l’aide psychologique pouvait être plus efficace que ce qu’on pouvait croire. « Quelle chanceuse je fais hein. J’ai été torturée, je ne suis pas morte, parce que mon frère a fait ce qu’il fallait pour me protéger. » c’était ironique quand même cette histoire, parce qu’on l’aurait sans doute même pas torturée si jamais Selwyn n’avait pas fait n’importe quoi. Fallait vraiment qu’on arrête d’essayer de la protéger, elle trouverait bien assez tôt un moyen de se débrouiller toute seule. Fallait croire qu’elle était bonne qu’à ça de toute façon, être toute seule dans son coin et se démerder par elle-même. C’était à se demander si Marius, n’allait pas prendre la fuite à un moment où à un autre en la laissant toute seule avec Samuel. « Evidemment que tu savais pas. T’as juste sauté dans tes conclusions en m’jugeant avant de te casser. » C’était ce qu’il avait fait quand il l’avait larguée non ? Parce qu’elle avait un problème avec la drogue. C’était ce qu’il avait fait quand il l’avait à nouveau laissée tomber quand elle lui avait dit qu’elle était une transmutante. Evidemment, c’était aussi ce qu’il avait fait l’autre fois quand elle lui avait dit pour le NH24, parce qu’elle mettait n’importe quoi dans ses veines, encore bien ironique, de la part d’un hunter qui lui, ne savait pas ce que ça faisait d’être traqué à cause d’un pouvoir. « Alors maintenant, si t’as fini de juger la pauvre toxico que je suis ou le monstre que je pourrais devenir à cause de cette mutation, tu peux partir. Et ne jamais revenir. J’ai un fils dont je dois m’occuper et faut bien que je le protège des types comme toi. » Des hunters, ou des types qui jugeaient à la va-vite sans se donner la peine de comprendre. D’un geste rapide, elle vient abattre ses mains contre son torse, avec le peu de force qu’elle avait, pour le repousser. Fallait qu’elle s’occupe de son fils, qu’elle gère tout ça, malgré son cœur brisé dans sa poitrine, alors qu’il lui foute la paix et qu’il y retourne avec les hunters, quoi qu’il venait d’en tuer un, il allait peut-être se faire traquer à son tour. Tant pis pour lui, ça vengerai peut-être tous ceux qu’il avait livré aux transmutants, ses vies qu’il avait détruite soit disant pour sauver sa sœur. Au final, il n’avait sauvé personne, si sa sœur, ni elle, ni tous ces types qu’il n’avait pas tué de ses mains, même pas Selwyn.
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