(stv, gabriela) ≡ get us out of this.

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IS IT RUNNING IN OUR BLOOD, IS IT RUNNING IN OUR VEINS, IS IT RUNNING IN OUR GENES, IS IT IN OUR DNA? HUMANS AREN'T GONNA BEHAVE, AS WE THINK WE ALWAYS SHOULD. YEAH, WE CAN BE BAD AS WE CAN BE GOOD. UNDERNEATH IT ALL, WE'RE JUST SAVAGES, HIDDEN BEHIND SHIRTS, TIES AND MARRIAGES, HOW COULD WE EXPECT ANYTHING AT ALL? WE'RE JUST ANIMALS, STILL LEARNING HOW TO CRAWL (ambiance).

Une grippe en plein mois de juin ? Gabriela doutait que ce soit la meilleure des excuses, même si Joren était le roi dès lors qu'il s'agissait de s'attirer des ennuis. Mais quoi qu'il en soit, elle lui laissait le soin de trouver une excuse qui lui convienne, si ses employés avaient assez de respect pour lui, ils ne poseraient pas de questions. « Restons optimistes. Il doit bien avoir des limites à la poisse qu'une seule personne peut avoir... » Elle eut un petit rire, avant de lever les yeux au ciel. La malchance et elle, c'était une longue histoire d'amour et de haine. Généralement, elle évitait de noyer sa peine dans l'alcool, préférant garder les idées claires en toutes circonstances, mais pour une fois, ça ne pouvait pas lui faire de mal de se laisser aller un peu. Et ce petit moment de tendresse avec Joren lui faisait le plus grand bien, elle avait le sentiment d'être apaisée, chose qui ne lui arrivait que trop rarement. Les grands élans d'affection, ça n'était généralement pas son genre, mais Joren c'était presque trop facile. Elle ignorait si elle était simplement en manque d'attention ou si quelques sentiments amoureux persistaient malgré ses tentatives désespérées de s'en débarrasser. Elle se redressa et regarda le jeune homme avec un drôle d'air lorsqu'il lui avoua que c'était grâce à elle qu'il était revenu à Radcliff, pour Sigrid, tout en s'excusant pour ce qu'il lui avait fait. Soupirant doucement, Gabriela se redressa complètement, et reposa son verre sur la table basse avant de prendre les mains de Joren entre les siennes. « Écoute... Je ne vais pas te le répéter une énième fois, la façon dont ma vaccination a eu lieu m'a déplu, et la trahison associée également... Mais au final... » Gabriela soupira longuement ; elle cherchait ses mots. « Si je t'avais avoué dès le début ce que j'étais, et si tu m'avais offert le vaccin comme solution... J'aurais accepté. Peut-être pas tout de suite, mais j'aurais accepté. Parce que mon don de métamorphose, je ne m'en servais qu'en cas d'extrême nécessité. Je comptais m'en servir pour secourir James des griffes de mes parents, mais dans une ville comme Radcliff, être mutant c'est se balader avec une cible sur le dos. » Il y avait le Gunpowder Squad, le couvre-feu, les outils de détection... « Disons que le résultat final aurait été le même. J'aurais accepté de me faire vacciner. » Elle n'avait plus honte d'être ce qu'elle était, mais sa mutation était à l'origine de tout ce qui n'allait pas dans sa vie. « C'est juste dommage que tes labos n'aient pas sorti le NH25 avant que mes parents décident de me pourrir l'existence... Mauvais timing, je suppose. » Comme pour beaucoup de choses les concernant.

Gabriela déposa un baiser sur la joue de Joren avant d'aller se lever pour aller répondre quand on sonna à la porte. La livraison de leur commande avait pris beaucoup moins de temps qu'elle ne l'aurait cru, et tant mieux – à bien y réfléchir, elle était morte de faim. Après qu'ils aient réglé la petite note, elle déposa le sac de nourriture sur la table et attrapa son plat avant de s'asseoir en tailleur sur le canapé. « Woah. Ça fait une éternité que je n'avais pas mangé chinois, j'avais oublié à quel point c'est bon. » Elle avala plusieurs bouchées de suite, l'air complètement en adoration pour son riz cantonais et ses nouilles. « Je crois que je viens de tomber amoureuse. » Un petit rire lui échappa, elle réalisait tout juste à quel point il était agréable de se laisser un peu vivre. Joren avait raison, si elle se négligeait elle ne serait pas en état de récupérer son fils, ni même de prendre soin de lui. Aller bien en dépit de tous les efforts de ses parents pour détruire sa vie, ce serait le meilleur moyen pour elle de se venger, d'être victorieuse. « On devrait faire ça plus souvent. Je suis sûre que ça nous ferait du bien, à tous les deux. »

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

I wanna lose control look down scream out loud

— gabriela rivera & joren holgersen —

I wanna take a walk, rain cloud, coat on, And the wind is blowing from the south. Nothing is getting left behind I wanna climb a rock from bottom to top. I wanna hear your voice call me call out loud When you talk to me I'll hear you out. Too close move on out, I wanna space it out. It's all I wanna see. It's all around for you to see But there's such a lot of baggage So get us out of this. — another heart calls.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Joren suite à la réplique de Gabriela. Oui, il fallait quand même exagérer, y avait un moment où la roue devait bien tourner et où les plus poissards gagnaient un peu en chance. Leurs vies à eux, elles ne pourraient pas toujours n’être faites que de malheurs en tout cas. Y avait bien au moins une chose, qui pouvait se dérouler comme ils l’avaient décidé. Normalement, sans encombre. « J’espère ouais. » Ce serait rassurant pour deux personnes comme eux, qui semblaient avoir bien peu de chance, elle parce qu’elle était née dans la mauvaise famille, lui parce qu’il avait provoqué ses malheurs et qu’il n’en sortait plus à présent. C’était un mariage qu’il avait brisé, un bébé qu’il avait perdu. L’amour qui s’était envolé dans la haine d’une mutation. Il n’était qu’un imbécile qui méritait tout ce qui lui tombait dessus. Au moins, il lui restait Gabriela, elle qui aurait dû le détester et avec laquelle pourtant, il se perdait en tendresse. L’affection qu’ils avaient l’un pour l’autre, n’avait finalement pas été détruite dans les flammes de la trahison. Elle aurait accepté le vaccin, si jamais il le lui avait proposé. Il aurait dû, il le savait. Mais il avait préféré brisé leur liaison en utilisant ce vaccin auquel il vouait un culte, sans lui demander son avis. « J’aurais dû t’en parler … j’ai flippé … » Comme à chaque fois qu’on parlait de cette mutation, parce qu’il y avait des chasseurs partout, qu’il avait eu peur de cette chose en elle, tout autant que de l’idée de la perdre aux mains des hunters, ceux qui n’hésitaient pas à tuer. Leur romance avait été importante à ses yeux, ça avait été un tournant dont il avait eu besoin dans sa vie. Et ses mains contre les siennes étaient comme une caresse qui le ramenait à cette époque, quand ils avaient frôlé l’idylle ensemble, malgré leurs problèmes, malgré leur malheur. « La vie a toujours un mauvais timing je crois. » Il laissa échapper un léger soupire. Y avait jamais rien qui arrivait au bon moment dans le fond.

Le baiser de Gabriela contre sa joue eu pour effet de faire battre son cœur à la chamade et sans doute qu’on pouvait dire qu’ils avaient été sauvés par le gong, les coups contre la porte indiquant que la nourriture qu’ils avaient commandée venait d’arriver. Les frais réglés, ils avaient pu commencer leur repas et l’admiration de Gabriela pour ce qu’elle était en train d’avaler lui arracha un léger ricanement. On aurait dit une gamine devant des bonbons. « Mange pas trop vite quand même hein. » On aurait presque pu croire à un père qui s’adressait à sa fille en cet instant. Son propre plat entre les doigts, il ne pouvait s’empêcher d’observer la jeune femme, qui ne perdait pas en charme, malgré son adoration avouée pour ce qu’elle était en train d’avaler. « Ce serait avec plaisir. » Il lui adressa un sourire, il serait toujours ravit de partager un repas avec elle. « Ce genre de repas, c’est l’idéal en plus, ça évite d’avoir à remplir le frigo. » Faire les courses, ça faisait partie des choses qu’il détestait le plus, c’était chiant et il ne savait pas quoi acheter, alors commander quelque chose où aller au restaurant, c’était plus sympa. « Laisse-moi t’inviter au restaurant un de ces quatre. J’ai presque testé tous ceux de la ville et y en a quelques-uns qui sont pas mal du tout. » A force de toujours manger dehors ou prendre des plats à emporter, il les connaissait bien les restaurant de la ville. Alors, cette invitation, il la pensait et elle pouvait bien avoir l’air d’un rencart ou d’une simple proposition de sortie entre amis, qu’importait, elle l’avait dit, ça leur ferait du bien à tous les deux.

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Réapprendre à vivre. Voilà ce que Gabriela devait se forcer à faire, pour son bien et pour celui de son fils. Réapprendre à vivre, se laisser être heureuse, accepter que l'amour maternel n'était pas le seul possible. D'autant plus qu'elle était loin d'être sans cœur, elle était même capable d'éprouver des sentiments tellement forts qu'à chaque fois qu'elle manquait de perdre un être cher, cela menaçait de la rendre folle. Elle n'était pas aussi insensible qu'elle pouvait parfois en donner l'air, s'interdire de ressentir quoi que ce soit d'autre qu'une grande tristesse ou une infinie colère avait été pour elle la seule façon de garder la tête hors de l'eau, de continuer à vivre tout simplement. Avec Joren, elle pourrait peut-être retrouver un semblant de vie normale, ce simple dîner qu'ils partageaient lui faisait un bien fou. Son comportement attentionné et ses sourires enjôleurs y étaient pour beaucoup, elle avait toujours été à l'aise en sa présence, ça, il ne servait à rien de le nier. La hache de guerre enterrée, Gabriela songeait avec amertume à la fin prématurée de leur idylle, elle ne pouvait que se demander ce qu'il aurait pu advenir de leur couple s'ils n'avaient pas été aussi stupides l'un que l'autre. « D'ailleurs, faudrait que je songe à le remplir, mon frigo... Je risque de ne pas aller très loin avec mes céréales. Surtout que je viens de finir le paquet. » Elle eut un petit rire avant d'avaler une autre bouchée de riz, pour ensuite regarder Joren avec une certaine tendresse dans le regard lorsqu'il l'invita à aller au restaurant avec lui, une autre fois. « Avec plaisir. Je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir les endroits charmants de la ville. Je suppose que tout n'est pas atroce, à Radcliff... C'est juste qu'à force de me focaliser sur le négatif, j'en oublie de faire attention au positif. Une mauvaise habitude de plus sur ma longue liste de défauts... Merci papa, merci maman. » Elle ricana bêtement avant d'attraper son verre de vin, dont elle but une gorgée, avant de se tourner vers le jeune homme.

« Je suis bien contente que tu sois à Radcliff. Je ne pensais pas te revoir un jour, alors... Je suis contente, vraiment. Faut croire que le hasard fait parfois bien les choses. » Leur romance aurait pu se terminer avec un arrière-goût amer, mais puisqu'ils avaient pu mettre les choses au clair ce n'était pas le cas. C'était une épine de moins dans la paume de la jeune mère, un poids de moins sur sa conscience. « Si le hasard pouvait nous aider à retrouver nos enfants, je lui dédierais carrément un temple. » Un soupir las lui échappa, une grimace vint gâcher son sourire avant qu'elle ne fasse comme si de rien n'était pour continuer à manger, continuer à profiter de la soirée. Songer à James avait toujours un effet à double-tranchant pour Gabriela, toujours submergée par son affection pour son fils et la peine causée par leur séparation forcée. « Il paraît qu'il n'y a pas d'autre amour que celui qui consiste à donner sa vie pour ceux qu'on aime... Mais si je meurs en tentant de sauver James, à quoi bon ? Faut que je trouve une solution qui ne m'enverra pas six pieds sous terre... » Elle secoua doucement la tête, comme pour chasser les pensées négatives qui l'assaillaient. « Désolée. Désolée, je ne voulais pas plomber l'ambiance. » Elle s'éclaircit la gorge bruyamment avant de s'emparer de la bouteille de vin pour se resservir, et elle remplit le verre de Joren par la même occasion. « L'alcool ne résout rien, mais l'eau non plus alors puisqu'on a commencé la bouteille, autant la finir... »

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

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La dévotion que Gabriela avait pour son fils était remarquable, c’était certain. Joren avait beaucoup d’admiration pour elle. Mais elle ne sauverait rien en continuant dans cette voie-là. Il la savait forte et courageuse, mais à trop délaisser sa vie pour atteindre cet objectif qu’elle s’était fixée, Gabriela allait se perdre en cours de route. Joren avait toujours eu beaucoup de respect pour elle, mais il ne pouvait pas la laisser continuer comme ça. Elle allait perdre ses forces à force de vivre comme elle le faisait et clairement, ça n’allait pas aider son fils. Il avait promis qu’il l’aiderait. Quel qu’en soit le prix, il voulait lui venir en aide dans sa quête. Pas seulement parce qu’il avait le sentiment qu’il lui devait bien ça. C’était surtout parce qu’il en avait envie, parce que cette idylle qu’ils avaient eu, elle était encore importante dans son cœur, alors il pouvait au moins l’aider à faire un peu plus attention à sa vie ; ce serait déjà ça. « Je devrais peut-être envisage de faire ça aussi moi … un jour. » Y avait genre de la bière dans son frigo et pas grand-chose de plus. Pas parce qu’il sautait des repas sans arrêt comme Gabriela, mais simplement parce qu’il trouvait toujours le moyen de manger sans avoir à faire les courses. Il était assez doué en cuisine pourtant, plus qu’on ne pourrait l’imaginer venant d’un type comme lui, mais bon, ça avait tendance à le gaver de préparer à manger pour lui tout seul alors commander ou aller au restaurant, c’était mieux. « Bha, jte montrerai quelques points positifs de la ville, promis. » Radcliff ça n’avait pas toujours été ça. Il se souvenait, avant qu’il parte, quand sa vie avait encore été agréable, avec un beau mariage et un bébé qu’il aimait avec ardeur. Avant que la mutation ne vienne gâcher le tableau ; il se souvenait d’une Radcliff beaucoup plus radieuse que ça.

Leur romance avait beau s’être mal terminée, y avait toujours un truc pour lier les deux amants qu’ils avaient été. Comme si cupidon continuait de planer au-dessus de leurs tête en attendant de voir ce qui pourrait bien se passer entre eux. « Je pensais pas non plus après tout ça. Je suis content d’avoir pu te retrouver aussi. » Leur histoire d’amour avait beau avoir l’air révolue, il avait aimé le temps passé avec elle et il s’était accroché à tout ce qu’ils avaient pu être, alors la revoir ici à Radcliff, et malgré le coup qu’elle lui avait collé dans la mâchoire, ça faisait plaisir. « Yep, mais je crois que c’est un peu trop beau pour que ça puisse arriver. » Fallait rester réaliste quand même. Le hasard était bien gentil, mais il ne règlerait pas les pires problèmes. Y avait bien qu’eux pour s’en occuper. Fallait prendre les choses en mains, c’est la seule solution, faire confiance au hasard, ce serait se voiler la face. Il avala un peu de son plat avant de relever les yeux vers Gabriela, un sourcil légèrement arqué. « En effet, c’est un peu glauque. Il m’est difficile de parler aussi bien que Tolstoï, mais je serais plutôt d’avis que mourir c’est le mauvais plan pour sauver quelqu’un qu’on aime. » L’affection poussée à l’extrême, celle qui poussait les âme-sœurs à se sacrifier pour le bien de l’être aimée, c’était digne des tragédies, mais clairement, ça n’aiderait pas Gabriela, si elle mourrait, y aurait plus personne pour sauver son fils des griffes de ses parents. « Je pourrais difficilement être en désaccord avec ça. » Sur ces mots, il attrapa le verre qu’elle venait de servir, pour en avaler une longue gorgée, ce serait dommage quand même de la remettre au frigo après cette bouteille, elle allait perdre de sa saveur, un vrai gâchis.

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Gabriela avait toujours eu du mal à rester positive, ça n'avait rien de nouveau. Être élevée dans une famille de Hunters laissait peu de place à l'optimisme et à la joie, et s'il y avait bien une chose que son père lui avait appris, c'était de voir le mauvais côté des choses en permanence. « Tu sais quoi ? T'auras qu'à être l'optimisme de notre duo de perdants, et moi je vais conserver mon titre d'éternelle pessimiste. Comme ça, on trouvera bien un juste milieu. » Gabriela afficha un petit sourire moqueur, avant de lever son verre de vin comme pour porter un toast. Le mariage de l'alcool et de la nourriture chinoise commençait à faire son effet, la jeune femme était sensiblement plus détendue que lorsque Joren était arrivé. Avant qu'elle ne débarque à Radcliff, si on lui avait dit qu'elle serait ravie de retrouver son ancien amant, l'homme qui l'avait trahie, elle ne l'aurait pas cru. Leur idylle s'était si mal terminée qu'elle aurait ri au nez de la personne qui lui aurait affirmé que le Danois deviendrait son meilleur allié dans sa vendetta contre ses parents. « On va essayer de faire en sorte d'éviter les morts prématurées, histoire qu'on puisse tout de même avoir une chance de voir grandir nos enfants... Pour ça, il faudra peut-être songer à quitter Radcliff avant que quelqu'un ne fasse carrément sauter la ville. » C'était une possibilité, après tout ce n'étaient pas les attentats et les fous dangereux qui manquaient. Gabriela était tout de même déçue que personne n'ait encore eu le courage de poser une bombe dans le bureau du maire... Dommage, qu'elle n'ait pas le temps, car Lancaster était typiquement le genre de type qu'elle aurait voulu voir finir en miettes. Peut-être parce qu'il lui rappelait douloureusement son propre père, peut-être parce qu'elle ne supportait pas de voir un homme comme lui jouer au petit dictateur et s'en sortir sans embûches.

« Hey, au fait... Tu comptes rester là ce soir ? Enfin, tu voudrais rester là ce soir ? Je veux dire, le couvre-feu va pas tarder à être effectif... Par contre je te préviens, j'ai pas de chambre pour amis. » Au moins, Radcliff favorisait la romance... Quiconque se retrouvait dehors après 22h30 risquait de tomber sur le Gunpowder Squad. Et si c'était le genre de rencontre qui pouvait s'avérer fort désagréable quand on était "normal", elle pouvait être carrément mortelle si on était porteur du gène mutant. Alors pour un homme comme Joren qui venait de se découvrir mutant, mieux valait ne pas forcer le destin. Gabriela, elle, se moquait bien qu'il passe la nuit chez elle. Non seulement ce ne serait pas la première fois, et puis elle estimait être suffisamment mature pour ne pas se formaliser de la situation. Ils étaient adultes, ils avaient formé un couple, ils pourraient gérer la situation sans qu'elle ne devienne gênante. Du moins, si le vin ne leur faisait pas tourner la tête un peu trop vite. Gabriela afficha un petit sourire avant d'avaler une nouvelle gorgée d'alcool pour faire passer sa bouchée de riz. « Puis après tout ce vin, je sais même pas si tu serais en état de conduire. Sauf si t'es venu à pieds... ? »

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

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Avec son verre de vin dans une main et sa barquette de nourriture dans l’autre Joren avait l’impression d’être revenu des mois en arrière, à l’époque où il n’avait pas trahi Gabriela et que leur romance était un soulagement pour son cœur, trop lourd à porter depuis qu’il avait fait imploser son mariage. L’idylle avec Gabriela avait été là, pendant les quelques temps qu’ils avaient été ensemble et tout avait été si simple à côté d’elle. Il avait toujours cru que Maiken était son âme sœur ; celle sans qui l’amour n’avait pas d’intérêt, mais avec Gabriela, même si leur histoire avait quand même était trop courte pour les mener vers des fiançailles, il avait eu l’impression de pour oublier son ex-femme, passer à autre chose. Là sur le canapé de Gabriela, il avait l’impression de retrouver cette petite flamme qui avait rendu leur histoire si simple, si évidente, si agréable, avant qu’il ne foute tout en l’air. Comme d’habitude. « Okay, je vais essayer alors, je te promets rien. Cela dit avec un peu de vin dans le sang, je suis carrément capable de voir le monde d’un œil meilleur. » Du vin ou autre chose, juste l’alcool qui avait un don certain pour éloigner les pensées dérangeante. Ça devait dépendre de chacun sans doute, mais Joren lui, il était plutôt du genre à avoir l’alcool joyeux, alors encore quelques verres comme ça et le monde serait bien plus beau à ses yeux. « Ouais, ça à l’air bien parti pour se terminer comme ça, dommage, c’était une jolie petite ville avant. » Il y avait vécu pendant des années avant que les choses ne dérapent complètement alors il ne pouvait que voir à quel point elle avait changé cette petite ville. Sans doute qu’ils feraient mieux de récupérer leurs bébés et de quitter la ville avant qu’il ne soit trop tard.

Il avait oublié le couvre-feu, maintenant qu’il était un transmutant – bien que l’idée et le mot en lui-même lui collait des frissons dans le dos – se balader dehors après le couvre-feu, c’était risqué. Il ne contrôlait rien, alors il y avait des risques de se faire prendre et il n’en avait pas franchement envie. Puis il était vrai qu’avec le vin et la bouteille qui n’était pas encore vide, prendre le volant pouvait être risqué. Il n’était pas forcément très à cheval sur le respect des lois et compagnie, prendre le volant un peu bourré ça lui était déjà arrivé, mais là, l’alcool plus la mutation, il craignait quand même que ça fasse mauvais ménage. « Non, je suis venu en voiture. Je pense pas que ce soit très prudent de repartir ce soir. Je peux toujours prendre le canapé, si ça ne te dérange pas. » Malgré le couple qu’ils avaient pu former à une époque et la dévotion qui sembler continuer de les unir, il n’avait pas envie de s’imposer chez elle, si elle voulait qu’il parte, il se débrouillerait pour rentrer chez lui en un morceau.

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Quand Gabriela tenait à quelqu'un, peu importait son degré d'amour pour la personne concernée, elle faisait de son mieux pour la préserver. Elle avait trop perdu, trop sacrifié pour négliger les rares personnes qui comptaient encore pour elle. Alors peut-être qu'elle en avait beaucoup voulu à Joren de l'avoir trahi, elle avait toujours de l'affection pour lui, et puisqu'il était déterminé à l'aider à secourir son fils malgré le danger, elle ne pouvait pas le laisser livré à lui-même alors que son monde venait de s'écrouler. Elle perdrait le peu de respect qu'elle avait encore pour sa propre personne s'il devait lui arriver quelque chose parce qu'elle l'avait mis dehors après le couvre-feu. Avec une patrouille du Gunpowder Squad à tous les coins de rue, il était assuré d'avoir des ennuis s'il mettait les pieds dehors après vingt-deux heures trente. « En toute honnêteté, il n'est pas très confortable, ce canapé. » Elle n'avait pas acheté ce canapé en songeant qu'il devrait un jour servir de lit d'appoint pour quiconque, et certainement pas pour son ancien amant. Quand elle s'était installée dans son appartement, elle n'avait pas envisagé y recevoir qui que ce soit, sa vie sociale ayant été réduite à néant après que James lui ait été arraché. « Je veux bien partager mon lit avec toi. Je veux dire, ce serait pas la première fois, et puis on est quand même des adultes responsables. Enfin, à peu près... » Pas besoin d'être un couple pour dormir dans le même lit, après tout. C'était bien ce que les amis faisaient, non ? Ce n'était pas la proximité qui gênerait Gabriela, elle s'en moquait complètement, et n'aurait problème à calmer les ardeurs de Joren si d'aventure l'alcool lui aurait donné quelques idées avec un penchant érotique.

« Peu importe, vraiment. Mais si tu es plus à l'aise sur le canapé, il est tout à toi. Mais j'te préviens, interdiction de te plaindre si t'as le dos en miettes demain matin. » Gabriela termina tranquillement son repas et son vin, et s'il lui semblait évident qu'elle était légèrement éméchée – elle consommait trop peu d'alcool pour en avoir l'habitude – elle avait encore les idées suffisamment claires pour continuer à penser de façon cohérente. « Je crois que je ferais mieux d'aller refaire le lit... Je te laisse ce temps là pour décider si tu préfères le partager avec moi ou rester sur le canapé. On a dû y éparpiller du riz, d'ailleurs... » Elle se releva en haussant les épaules de façon désinvolte. Elle avait beaucoup d'obsessions, celle du ménage ne figurait pas sur cette longue liste. La jeune femme disparut dans sa chambre quelques minutes, le temps d'arranger un peu l'apparence défaite de son lit – elle ne le refaisait jamais le matin, elle ne voyait absolument pas l'intérêt. Lorsqu'elle réapparut quelques instants plus tard, ce fut avec un coussin qu'elle lança à Joren en ricanant doucement. « Je sais pas toi, mais en ce qui me concerne la fatigue commence à se faire sentir. Ça, ou c'est le vin qui commence à faire son effet, j'ai un doute. »

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

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Le couple qu’il avait formé avec Gabriela avait implosé quand il l’avait trahie. Elle avait eu confiance en lui et à la première occasion, il l’avait vaccinée, sans rien lui demander, persuadé que de toute façon, ce serait mieux que de la laisser vivre avec cette mutation. Il l’avait perdue ce jour-là, et il aurait pensé que leur amour aurait brûlé dans les flammes de la rancœur et que plus jamais il n’y aurait la moindre affection entre eux deux. Il s’était trompé et en retrouvant Gabriela à Radcliff, il avait également retrouvé cette dévotion qu’il y avait eu entre eux deux quand ils avaient été encore ensemble. Il lui restait des sentiments pour Gabriela, il lui était difficile de le nier et, ce baiser qu’elle avait déposé sur ses lèvres quelques minutes plus tôt rendait leur relation compliquée, alors, son cerveau lui ordonnait de rester sur ce canapé pour la nuit, qu’importait qu’il ne soit pas confortable et qu’il puisse avoir mal au dos le lendemain matin. Partager le lit de Gabriela ce serait comme revenir des mois en arrière et quand bien même ils étaient deux adultes responsables qui se pensaient capables de se tenir à l’écart l’un de l’autre pendant une nuit, elle l’avait embrassé avant de le lui reprocher à lui et la tentation de lui rendre son baiser avait été forte, il y avait résisté avec ardeur pendant toute cette soirée, alors partager son lit, c’était peut-être risqué, sans doute le meilleur moyen de se sentir rattraper par une passion le dépassant complètement.

Leur repas terminé, elle avait disparu, le temps de faire son lit, le laissant à ses réflexions, ses pensées qu’il ne savait pas trop vraiment comment gérer et maintenant, l’idée de passer la nuit ici, lui semblait bien mauvaise. Affronter tous les hunters du monde, c’était peut-être plus simple que de résister à tous les charmes de Gabriela. Elle avait fini par revenir dans le salon, lui balançant un coussin qu’il avait rattrapé de justesse avant qu’il ne lui arrive en pleine tête, preuve sans doute que ses réflexes n’étaient plus aussi bon qu’avant qu’il commence à boire du vin. « Deux verres de vins et t’es déjà perdue ? Quelle déception. » Il lui adressa un sourire moqueur, lui il avait probablement l’habitude de trop boire, peut-être pas tous les jours, comme le dernier des alcooliques, mais quand il commençait, il pouvait avaler beaucoup d’alcool, beaucoup trop même. Une bonne cuite au moins, ça permettait d’oublier un peu les malheurs qui lui tombaient dessus, ceux qu’il avait provoqués. Il soupira. « Puisqu’on est deux adultes responsables … autant aller au lit. » Dans son lit, tous les deux et il se détestait déjà pour avoir dit ça, comme s’il avait ce besoin fou d’aller jouer avec le feu. Il était presque déjà certain qu’il allait le regretter ce choix et que le canapé aurait été la meilleure option pour éviter de sombrer dans les vieilles histoires liées à leur romance passée, mais c’était trop tentant, rester auprès de Gabriela, il en avait trop envie, et elle l’avait dit, ils étaient responsables, assez pour savoir se tenir, loin de toutes les caresses érotiques et sensuelles qu’ils avaient pu échanger à l’époque où ils avaient partagé un lit.

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Deux verres de vin, ce n'était certes pas grand chose, mais Gabriela n'avait pas l'habitude de voir, elle évitait généralement, alors il ne lui en fallait pas beaucoup pour flancher. La fatigue et son état physique général ne l'aidaient certainement pas à tenir l'alcool. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai trente ans, je commence à me faire vieille. » Trente ans, ce n'était rien, mais elle avait parfois l'impression d'avoir dix ou vingt ans de plus, avec tout ce qu'elle vivait. Un petit sourire aux lèvres, Gabriela débarrassa rapidement la table basse et déposa son verre vide dans l'évier, avant d'aller vérifier qu'elle avait bien verrouillé la porte de l'appartement, par mesure de précaution – à Radcliff on n'était jamais trop prudent. Se préparer à aller se coucher avec Joren, ça lui donnait presque l'impression qu'ils étaient encore un couple, et c'était un sentiment assez perturbant, quoi que Gabriela puisse en dire. Certes, ils étaient deux adultes responsables, mais ils étaient aussi deux anciens amants, qui continuaient à se retrouver malgré tout, comme deux aimants attirés irrémédiablement l'un à l'autre. Inconsciemment – ou peut-être pas – ils jouaient avec le feu. Et à force de trop s'approcher des flammes, l'on finissait par se brûler... Bâillant à s'en décrocher la mâchoire, Gabriela se rendit dans sa chambre accompagnée de Joren, avant de disparaître un instant dans la salle de bain. Elle réapparut quelques minutes plus tard après avoir fait une toilette rapide et enfilé son pyjama. Pyjama qui n'était en réalité que ses sous-vêtements et un vieux débardeur noir, plus confortable pour elle qu'une chemise de nuit ou un véritable ensemble de nuit.

Sans réellement se soucier de ce que Joren pourrait penser de sa tenue légère, elle se glissa sous les draps et les couvertures, étendue sur le côté pour pouvoir lui faire face. « C'est drôle. Je me croirais presque de retour au Danemark. » A ceci près qu'elle allait s'abstenir de tout geste de tendresse, pour éviter d'encourager le batifolage. L'alcool poussait au vice, c'était certain, et si entre eux ça n'avait pas été qu'une vulgaire histoire de sexe, il aurait été bien trop facile de se laisser aller à la passion, parce qu'ils étaient malheureux tous les deux et que leurs douleurs respectives continuaient à les rapprocher. « Bon... Bonne nuit, je suppose. » Mieux valait ne pas jeter de l'huile sur le feu, alors Gabriela préféra se détourner et éteindre la lumière avant de s'installer confortablement de son côté du lit, sans être capable d'ignorer la présence de Joren à ses côtés. L'envie d'aller se blottir contre lui, ne serait-ce que pour profiter d'un peu de chaleur humaine était particulièrement forte, alors elle restait carrément au bord du lit, pour éviter tout contact gênant. C'était ridicule, et pas franchement discret. « Si t'as froid, j'ai d'autres couvertures dans l'armoire... Enfin, t'es Danois, tu dois être plutôt résistant aux températures basses. » Dans la pénombre, elle pouffa bêtement. C'était à se demander si ce n'était pas plutôt une demie bouteille de whisky qu'elle avait avalé.

Spoiler:

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

I wanna lose control look down scream out loud

— gabriela rivera & joren holgersen —

I wanna take a walk, rain cloud, coat on, And the wind is blowing from the south. Nothing is getting left behind I wanna climb a rock from bottom to top. I wanna hear your voice call me call out loud When you talk to me I'll hear you out. Too close move on out, I wanna space it out. It's all I wanna see. It's all around for you to see But there's such a lot of baggage So get us out of this. — another heart calls.

Ce moment qu’il était en train de partager avec Gabriela, ça le ramenait des mois en arrière, à une époque où les choses avaient été beaucoup plus simples entre eux deux. Quand ils avaient été un couple, qu’ils avaient frôlé l’idylle et qu’il aurait volontiers oublié tout le reste du monde aux côtés de la jeune femme. Il avait lui-même choisi de tout compliqué, de tout gâché, comme il le faisait si bien. Il n’était peut-être bon qu’à ça, gâcher tout ce qu’il y avait eu de bien dans sa vie. D’abord son mariage, puis sa relation avec sa sœur, mais aussi celle avec son bébé. Gabriela aussi. Quel idiot il pouvait faire. « Qu’est-ce que je devrais dire de mes trente-et-un alors ? » Un sourire s’afficha sur son visage. Ils n’étaient pas vieux tous les deux, c’était juste que les événements qu’ils avaient dû traverser leur donnait l’impression d’avoir vécu une dizaine d’années de plus. Les choses allaient à la fois trop vite et trop lentement. Difficile parfois de vraiment se rendre compte de la vitesse à laquelle le temps pouvait passer. La soirée elle avait passé vite, trop vite peut-être et maintenant, il fallait aller dormir, là, dans le même lit que Gabriela, comme à l’époque où ils avaient été un couple, bercé par la romance qui pouvait les unir. C’était bizarre et rapidement dans la chambre de Gabriela, il se senti mal à l’aise. Il avait quand même retiré une partie de ses vêtements, ne gardant que son caleçon et son t-shirt avant de se glisser dans le lit de la jeune femme.

Elle n’était pas la seule à avoir l’impression de se retrouver au Danemark. C’était bizarre. Sans doute qu’il fallait éviter de se laisser aller et de se replonger complètement dans cette histoire, ils pourraient finir par le regretter .Il ne savait pas ce que cupidon pouvait avoir prévu pour eux, mais c’était tordu. « Enfin, le Danemark, c’est clairement mieux qu’ici. » Il tenta de répondre avec humour, déviant un peu le sujet, même s’il avait très bien compris ce qu’elle voulait dire. Fallait quand même avouer qu’il préférait sa ville natale à Radcliff. Mais Radcliff, c’était là où y avait Maiken, là où y avait Sigrid, alors il était lié à cette ville. « Bonne nuit. » Qu’il répondit à la suite de la jeune femme. En espérant qu’elle passe vite cette nuit, parce qu’elle était embarrassante, rappelant les vieux souvenirs de leur batifolage passé, à cette époque ils avaient été des amants. Leur histoire d’amour, qui appartenait au passé maintenant. « Ça devrait aller. Mais toi fais gaffe à pas vomir dans le lit, parce que je crois vraiment que le vin a eu un sacré effet sur toi. » Mieux valait qu’elle se tienne loin des bouteilles d’alcool, parce que ça n’avait clairement pas l’air de lui réussir. « T’as l’air d’une grosse gamine. » Une pique lancée avec humour bien évidemment. « On a l’air de deux gamins en fait. » Deux adolescents qui découvraient la vie et les sentiments amoureux, tout autant que l’attirance charnelle qui pouvait pousser au sexe. Là, dans ce lit, ils avaient l’air de deux adolescents qui se retrouvaient dans le même lit après une soirée avec l’intention de ne pas se sauter dessus, quand bien même l’envie était présente, brûlant en eux avec ardeur, comme une flamme qu’il était difficile d’éteindre.

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Instinctivement, Gabriela savait qu'elle passerait une mauvaise nuit. Tout bien réfléchi, inviter Joren à partager son lit n'avait pas été une brillante idée, mais à présent qu'il était étendu à côté d'elle, elle pouvait difficilement exiger de lui qu'il retourne sur le canapé. Alors elle conservait ses distances avec son ancien amant, comme si s'imposer cela la préserverait de tout écart malheureux. Ce serait bien trop facile de passer de l'autre côté du lit pour échanger un baiser avec lui, ou se laisser aller à une étreinte plus charnelle et pleine de passion. Elle n'avait pas succombé à son charme sans raison, et si elle avait rencontré Joren lorsqu'elle était dans un moment de faiblesse passagère... C'était toujours le cas. C'était toujours le cas, et c'est bien ce qui l'inquiétait. « On a de la chance alors, le ridicule ne tue pas. » Joren l'avait bien dit, ils avaient l'air d'enfants en proie à leurs premiers émois amoureux. « Non mais t'as raison, j'ai plus cinq ans. » Gabriela soupira longuement avant de se décaler un peu vers le Danois, tout en remettant correctement son oreiller. Deux adultes responsables... « Franchement... Qui se douterait que deux coincés comme nous sont capables de tuer des gens en un clin d'œil. Heureusement que personne n'est là pour nous voir, parce que c'est vraiment pas fameux, là. » Comme un véritable couple, ils se seraient vus dans les situations les plus embarrassantes possibles... Sauf si comme il le disait, elle devait être malade à cause de l'alcool, là, ils auraient touché le fond.

Gabriela soupira longuement, la situation était risible – au moins, elle avait le mérite de la faire sourire. « La dernière fois qu'on s'est retrouvés dans le même lit tous les deux, l'ambiance était un peu plus enflammée. » La jeune femme ricana, au moins ils ne partageaient pas que des mauvais souvenirs. Leur idylle avait peut-être pris fin prématurément, mais elle avait été une bouffée d'air frais pour la jeune femme, qui pouvait définitivement s'estimer heureuse d'être tombée sur Joren et pas sur quelqu'un d'autre. Pour eux, pas de fiançailles, ni de mariage, le lien qui les unissait était différent, sa force résidait ailleurs et ne reposait pas sur quelque chose d'aussi banal que le sexe. Ils avaient beau de chercher des poux en permanence, ils se comprenaient, peut-être trop bien. « Bon... Puisque je vais avoir besoin de tous mes neurones pour sauver ton charmant postérieur demain... Bonne nuit. » Sur cette petit pique enfantine, elle se retourna, avant d'ajouter : « Si jamais t'as la main baladeuse pendant la nuit, je ne réponds pas de mes actes inconscients, j'te préviens. »

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

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Passer la nuit dans le même lit que Gabriela, c’était forcément un peu bizarre. C’était que les choses avaient bien changées depuis la dernière fois qu’ils avaient eu l’occasion de partager le même lit. Ils n’étaient plus un couple, il n’y avait plus cette romance entre eux, cette histoire d’amour naissante, tout avait été réduit en miette, par sa faute, il le savait très bien. Il se sentait coupable de ses actions, responsable de la fin de leur idylle. Au moins, peut-être que ça les avait ramené sur terre, alors qu’ils avaient commencé à s’aventurer sur un chemin dangereux. Loin du monde, peut-être même un peu trop loin de leurs problèmes. Il n’avait jamais été question de tout laisser tomber pour cette passion entre eux, pas question de se lancer dans un mariage ou toute autre forme d’engagement, mais peut-être que d’une façon ou d’une autre, cette histoire les avait égarés et retenter quoi que ce soit de plus qu’une simple amitié, une dévotions mutuelle basée sur le respect et l’entraide, c’était un risque qu’ils ne pouvaient pas se permettre. « Ouais, on a clairement pas l’air malins. » Mais la situation n’était pas non plus à leur avantage. Trop compliquée déjà pour ne pas venir en rajouter une couche, sans doute qu’il aurait mieux fait de rester à dormir sur le canapé. Il avait le sentiment que déjà, ça aurait simplifié bien des choses. La tentation avait été trop forte sans doute, parce que grappiller les minutes avec Gabriela, c’était agréable, reposant même.

Il ne put s’empêcher de ricaner suite à la réplique de la jeune femme. La dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans le même lit, ça n’avait pas été la même ambiance, c’était certain. Et il se souvenait des baisers, des caresses qu’ils avaient pu échanger. Le batifolage auquel ils avaient pu se laisser aller, qui avait laissé place à une scène beaucoup plus érotique et sensuelle que celle qui se jouait en cet instant. Ils avaient étaient des amants, des amoureux lancés dans une liaison qui aurait peut-être pu marcher. Mais ça c’était avant. Qu’importait ce Cupidon qui avait décidé un beau jour de leur offrir quelque chose à partager, l’ange ne devrait pas avoir trop d’attente pour eux, parce que leurs cœurs étaient trop complexes. « On était plus, jeunes, plus en forme. C’était la bonne époque. » Il plaisait, bien entendu, ils étaient encore jeune et en forme, mais c’était elle qui avait sous-entendu qu’elle était vieille du haut de ses trente ans, alors il pouvait bien en rajouter une couche. Ils étaient encore assez en forme pour le sexe, ça ne faisait aucun doute, mais il s’agissait d’une douce extase à laquelle il n’était pas question de céder. Pas ce soir, pas pour le moment et ce même s’ils étaient dans le même lit. « Mes mains ne sont jamais baladeuses, je vois pas de quoi tu parles. » Il laissa échapper un petit rire, rendant la phrase quelque peu ironique, quand bien même s’il le voulait, ses mains il savait parfaitement les garder là où elle devait être. « Encore merci et bonne nuit. » Il laissa échapper un léger soupire. C’était difficile de dormir avec tout ça, la situation et les pensées qui s’entrechoquaient dans sa tête, des vieilles questions qui revenaient, probablement sans raison. « Tu sais, c’est pas facile d’obtenir des informations un peu secrète sur sa propre compagnie. Alors, si jamais t’as l’occasion, en passant, d’en apprendre un peu sur l’explosion qui a foutu en l’air toute une partie du labo, genre au passage tu vois … t’en prive pas, surtout. A part si tu estimes que c’est un peu risqué, bien entendu. » Il n’avait pas envie qu’elle prenne des risques inutiles, tout ça pour l’aider à comprendre pourquoi on avait fait exploser une partie du labo, en prétendant qu’on y faisait des expériences non autorisées sur des transmutants, alors même qu’y avait rien pour justifier ça et qu’il avait du mal à y croire, c’était son nom qui était en jeu, alors en savoir plus c’était aussi important que ça pouvait être dévastateur sans doute. Seul, il ne pourrait pas le faire, c’était certain.

Sujet: Re: (stv, gabriela) ≡ get us out of this. Mar 1 Mar 2016 - 11:15

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Difficile d'imaginer que Gabriela projetait de commettre un parricide quand on la voyait se comporter comme une adolescente en présence de son ancien amant. Elle aurait certainement dû laisser Joren sur le canapé, ça leur aurait évité à tous les deux une situation gênante, qui réveillait malheureusement pour eux des sentiments qu'ils auraient mieux fait d'enterrer une bonne fois pour toutes. À croire que leur brève idylle les avait tous les deux marqués plus qu'elle n'aurait dû, comme si ces quelques semaines de passion avaient été vitales pour eux. Lui parce qu'il avait besoin de passer à autre chose après son divorce, elle parce qu'elle avait un cruel besoin d'affection. De l'amour, elle n'en avait pas pas beaucoup reçu de la part de ses parents, Eleazar et Katherine avaient été durs avec elle, les élans affectifs étaient rares et surtout brefs. Ça avait brisé son cœur d'enfant, formé une adolescente pleine de doutes et donné naissance à une adulte bouillonnante de rage. Les personnes qui avaient réellement compté pour elle se comptaient sur les doigts d'une main. Il y avait eu James, son premier amour, Costia, sa meilleure amie, et Joren. Joren, qui était le seul à lui avoir offert son aide pour retrouver le fils qu'on lui avait volé. Peut-être n'était-il pas un ange, mais il avait au moins le mérite d'avoir une conscience. C'était pour cette raison qu'elle se devait de l'aider, par respect pour tout ce qu'il avait fait et continuait à faire pour elle, et tant pis s'ils ne s'entendaient pas sur tous les sujets. Gabriela ignorait si Cupidon avait encore de quelconques plans pour eux, mais en attendant ils pouvaient continuer à se soutenir, sans aucune arrière-pensée.

« Hm ? » Gabriela étouffa un bâillement en rouvrant les yeux – réflexe idiot, puisqu'elle avait éteint la lumière. « Tu me demandes de jouer l'espionne, maintenant ? » La jeune femme rit doucement, avant de soupirer. « Je vais voir ce que je peux faire. J'ai appris quelques trucs en traquant mes parents partout autour du monde. » Trouver quelques informations quant à l'explosion qui lui avait coûté une partie des laboratoires familiaux ne devrait pas lui demander un effort considérable, et puisqu'elle serait de toute façon sur place... « Peut-être que je devrais abandonner mon job de psychiatre et devenir détective privé... Mais je suis pas sûre que ça paie aussi bien. Puis merde, je me suis tapée dix ans de médecine, quand même... C'est bien parce que tu me le demandes. » Elle n'avait pas employé un ton sérieux, elle le ferait bien volontairement. Elle était bourrée de talents cachés, sans doute était-ce ce qui faisait tout son charme... Ou pas. « Mais ma priorité reste la dose de NH25. C'est la tienne aussi, je suppose. » Sa réaction face à sa mutation laissait peu de place au doute, et Gabriela pensait connaître Joren suffisamment bien pour savoir qu'il voudrait se débarrasser du gêne mutant au plus vite. Au nom de leur ancienne liaison, elle allait lui obtenir la dose, même si cela ne manquait pas d'ironie. Mais autant le vacciner au plus vite, éteindre la flamme de cette mutation avant qu'elle ne provoque un incendie dévastateur. L'espionnage, ce n'était qu'une option.

SUR TH DEPUIS : 31/07/2015

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Y avait des questions que Joren ne pouvait pas s’empêcher de se poser. Depuis qu’il avait parlé à Maiken et qu’elle avait évoqué ce qui pouvait se passer sous son nez dans son laboratoire. Peut-être qu’il avait eu l’air de s’en foutre à l’époque. C’était souvent l’impression qu’il donnait, celle du mec qui se fichait de pas mal de choses, quand bien même c’était loin d’être le cas. Il voulait bien entendre, qu’y avait des trucs pas net qui se passait dans les laboratoires Holgersen, mais il était vrai que se lancer lui-même dans l’enquête, c’était plus difficile que ça en avait l’air. D’un point de vue technique, c’était compliqué parce que s’il commençait à poser des questions sur les activités scientifiques poussées du laboratoire on allait forcément se demander ce qui n’allait pas chez lui, parce qu’il s’était toujours tenu à l’écart des blablas scientifiques auxquels il ne comprenait pas un mot. Même pour lui, sans doute que ça avait quelque chose de compliqué. Ce laboratoire il portait son nom, il en était l’héritier, alors, savoir qu’on pouvait y faire des trucs pas forcément légaux sur des transmutants – et malgré le fait qu’il ne les aimait pas franchement – ça ne lui plaisait absolument pas. Y avait une partie de lui qui ne voulait pas savoir, sa fierté sans doute, qui n’avait pas envie de se prendre un coup. Mais, l’autre partie de lui, elle voulait démêler le vrai du faux, avoir le cœur net et de peut-être faire quelque chose. Dans le fond, peut-être que ça pourrait aider Maiken à le voir un peu moins comme le gros pourris du coin qui avait abandonné leur bébé et brisé leur mariage.

Y avait pas grand monde à qui il pouvait demander un coup de main. Pas grand monde en qui il avait confiance sans doute. Adrian, mais pas question de le mêler à quoi que ce soit alors qu’il essayait d’arranger les choses avec sa femme. Il avait trop de respect pour son ami pour le pousser là-dedans. Gabriela, dans le fond, ce n’était pas l’idée idéale non plus, elle avait déjà assez de problème comme ça. Ils avaient été des amants, et y avait toujours la dévotion entre eux qui voulait les pousser à se protéger l’un et l’autre. Mais Gabriela, elle savait ce qu’elle faisait. Il avait confiance en elle et s’il s’était tourné vers elle pour cette histoire de mutation, ce n’était pas un hasard. Son affection pour elle faisait qu’il savait qu’il pouvait compter sur elle, quand bien même l’idylle et la romance avaient été détruites. « T’es pas obligée d’accepter, c’est juste que … y a personne à part toi qui accepte de m’aider comme ça … Mais c’est pas … C’est juste, jveux pas t’ajouter des problèmes. » Leur histoire d’amour avait laissé des traces, c'était certain. Il ne voulait pas qu’elle prenne des risques inconsidérés, lui demander ça c’était risqué, sans doute que, lui demander du NH25, ça l’était tout autant. « Ouais, psychiatre c’est quand même mieux. » Moins risqué aussi sans doute et il en fallait du courage pour se taper dix ans d’études, alors ce serait idiot de gâcher ça. « Ouais, le vaccin d’abord, ça va me rendre fou c’machin. » Cette mutation. Ce n’était pas fait pour lui tout ça. Il voulait être de nouveau un humain, sans pouvoir, tout ce qu’il y a de plus banal, ça lui convenait très bien.

Sujet: Re: (stv, gabriela) ≡ get us out of this. Jeu 3 Mar 2016 - 12:52

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L'amitié, c'était une forme d'amour, non ? Sinon, comment expliquer que Joren et Gabriela soient prêts à se mettre volontairement en danger l'un pour l'autre ? Il demeurait définitivement une forte affection entre eux, et cela même si leur liaison s'était terminée de façon plutôt dramatique. C'était dommage, ils formaient un joli couple, et peut-être auraient-ils pu construire quelque chose ensemble s'ils avaient été honnêtes dès le départ. Peut-être que ça n'aurait jamais débouché sur un mariage, mais... Non, c'était trop bête de ressasser le passé. Ils avaient été amants, avaient éprouvé de forts sentiments l'un pour l'autre, mais leur idylle était terminée – du moins pour le moment. Ils avaient tous les deux d'autres priorités, des priorités qui les empêchait de songer à leurs affaires de cœur. Au moins, ils étaient là l'un pour l'autre, c'était plus que Gabriela avait espéré lorsqu'elle avait retrouvé le Danois. Alors tant pis s'ils avaient l'air complètement idiots parce qu'ils ne savaient plus comment dormir dans le même lit sans que ce soit étrange. Au moins, ils étaient capables de faire preuve d'auto-dérision, c'était toujours ça. « J'ai déjà accepté, Joren. Et pas à cause de ton charme irrésistible, hein. » Gabriela eut un petit rire, avant de soupirer longuement. « Toi, tu acceptes de te mettre en danger pour m'aider à retrouver mon fils. Alors je peux bien fouiner un peu au laboratoire tant que j'y serai. Autant faire d'une pierre deux coups. » Après tout, elle avait fait pire qu'écouter aux portes pour trouver des informations qui lui permettraient de se remettre sur la piste de ses parents, et surtout celle de son fils. « Ne t'en fais pas. C'est pas de faire un peu d'espionnage qui aura ma peau, je suis coriace comme fille. » Ça, il l'avait bien remarqué.

La dévotion qui demeurait entre les anciens amoureux était unique, et Gabriela n'était pas certaine d'en comprendre toute l'étendue. Et ce baiser qu'ils avaient échangé lui laissait un drôle de goût sur les lèvres, une impression dont elle ne savait pas encore quoi faire. Et Joren, qui était venu la trouver elle quand il avait eu besoin d'aide et de soutien... De quoi semer le doute dans son esprit déjà troublé. « J'espère juste que les effets secondaires du NH25 seront moins néfastes pour toi qu'ils ne l'ont été pour moi. Sincèrement. » Elle l'avait pardonné, ses envies de vengeances étaient mortes et enterrées, elle ne lui souhaitait pas le moindre mal, bien au contraire. « Puis c'est à moi de te remercier, je crois. Pour ce que t'as fait pour moi, et ce que tu continues à faire. » La jeune femme resta silencieuse et immobile une longue minute, avant de se décider à se rapprocher du Danois, pour passer un bras autour de lui et poser sa tête contre son épaule. « Pas de panique. C'est rien qu'un petit câlin platonique entre deux paumés. » Un peu de tendresse n'avait jamais fait de mal à personne, n'est-ce pas ? Cette étreinte là n'avait rien d'érotique ou de sensuelle, c'était simplement celle d'une femme profondément malheureuse et ayant désespérément besoin d'un peu de chaleur humaine, d'un contact charnel qui n'était pas violent. Elle savait qu'avec Joren, elle pourrait trouver ce qu'elle désirait sans que cela ne vire au batifolage. Et elle ne craignait pas d'avoir à calmer ses ardeurs, elle savait que Joren avait trop de respect pour elle pour déraper, quand bien même elle l'avait taquiné sur le sujet.

» gabriela ≈ 005-487-514
» Gabriela ≈ 197-261-812
» (gabriela), in the way of love.
» (gabriela), there's a battle raging inside.
» (gabriela) • all the pain of yesterday.

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