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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 19:38 | |
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 20:02 | |
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| | | Faith Cunningham MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 21:13 | |
| écorches ton visage, de ces sourires, pourtant je ne vis que de mes soupirs. tu m'as offert ce don de comédie, mais tu as continué de médire face à cette fille martyre. Me donner ce goût des tragédies, tu avais prédit la calamité que deviendrait ma vie. Tu n'avais nul besoin de ce nom, ni de ces vices pour me faire sourire. Si je le pouvais, je te demanderais pardon, mais je ne suis pas coupable, de ces coups bas minables, ni même de tes états âmes. |
| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 21:45 | |
| - Citation :
- Ses tripes avaient toujours dicté sa vie ; d’ces instincts qui avaient tout éradiqué sur leur passage. Face à une plaie ensanglantée qui entaillait sa peau, Cesare avait toujours été capable de garder son sang-froid, d’agir en pesant le moindre de ses faits et gestes, dans un calcul savamment pesé par les mois, les années entières d’expérience. Il aurait pu finir médecin, s’il l’avait décidé – le devoir de chasseur imposait à savoir où frapper, où poignarder et où tirer pour abattre efficacement une proie. Ces zones douloureuses, ces zones d’où le sang affluait en masse et où la mort par hémorragie se faisait irrémédiablement, sans qu’personne ne puisse la stopper. Et ces zones, très rares, noyées dans la hargne, qui étaient déterminantes : une lame fichée entre ces côtes, entrainait une mort douloureuse, lente et impossible à contourner. Et juste l’impuissance, l’impuissance qu’il n’partageait que trop bien, à défaut d’avoir passé vingt-six ans d’sa vie à croire tout connaitre, tout maîtriser. Et n’jamais rien laisser lui échapper. Y’avait pourtant toujours eu ces parts de son esprit, de lui qui avaient irrémédiablement échappé à la bonne marche de la formation calculée, soupesée et bien construite de son patriarche. Les entrailles d’un Cesare qui ployait l’échine lorsqu’on savait frapper aux bons endroits, pour lui ; y’avait toujours eu le devoir familial, cette loi indéfectible écrite dans son sang – la façon dont il avait toujours ressemblé à son père, observant son propre reflet dans le miroir pour y reconnaitre des traits du faciès de son patriarche. Sa loyauté à l’égard d’Aria, l’amour inégalé qu’il avait voué à ce petit bébé tant délaissé par son père, lorsqu’elle n’avait été que trop jeune – combien d’fois, combien d’fois son père avait-il pressé à cet endroit-là précis ? Plus vivement depuis qu’il l’avait perdue, que jamais auparavant, le fils DeMaggio en avait désormais parfaitement conscience ; c’n’était pourtant pas comme si son esprit s’était allégé, comme si une menace assombrissant son monde avait disparu avec sa sœur cadette. Non, y’avait aujourd’hui le sentiment d’avoir failli – failli tant d’fois, failli jusqu’au point de non-retour : d’entre les mains du Diable qui l’avait appelée à lui, y’avait plus aucun moyen que le frère ainé fasse quoique ce soit pour sortir sa sœur de la zone invisible, la menace ultime qui l’avait attirée dans le néant. Et tous les instincts du chasseur, toutes les prouesses du frère dévoué, toutes ses forces de simple homme peuplant c’monde dévasté – rien n’y avait fait, rien n’avait suffi : comme ça, sans crier gare, Aria avait disparu. Elle est partie, avaient-ils dit, les secouristes qui étaient venus à son niveau au beau milieu des décombres et des flammes de la fête foraine. Aria était partie, c’était l’moins qu’on pouvait dire – et ça l’bouffait de l’intérieur ce soir, tous les soirs depuis, tous les jours depuis ; chaque souffle d’air qu’il avait avalé dans ses poumons avait toujours eu une saveur différente, un arôme empoisonné qui courait dans ses veines avec la prescience de la gravitation sur son pauvre corps. Cesare, l’impuissance, il connaissait désormais ; si prompt à subir, si prompt à rester statique au beau milieu de la poussière et du chaos. On l’avait épuisée, sa patience, son âme ; on avait usé, usé jusqu’à la corde le moindre de ses souffles de vie. Et maintenant, maintenant il n’en restait plus grand-chose. Il n’s’était pas attendu à ce qu’Isolde s’pointe sur le pas de la porte de sa chambre de motel ; il n’l’avait pas espéré, n’avait pas ragé en s’l’imaginant – c’était peut-être ça, le plus compliqué. Il avait accepté, simplement accepté avec une netteté assassine les mots qu’ils s’étaient échangés la dernière fois, et qui aurait dû mettre un terme définitif à leur histoire. Accepté, grâce à la rage, à la fureur qui avait traversé et fracturé tout son corps et tous ses sens ; l’énergie du désespoir, d’une vie qui s’était littéralement brisée. Juste le cri d’ses tripes, tous les instincts qui avaient implosé en lui.
Et s’il n’avait jamais rencontré Isolde. Et s’il l’avait arrêtée. Et s’il s’était contenté de l’ignorer ce soir-là, à la fête foraine. Et s’il n’avait jamais dit la vérité. Et s’il avait continué, continué d’faire passer sa sœur avant toutes les autres. Tant d’hypothèses qui s’étaient construites dans sa tête – Isolde, le premier faciès qui s’était présenté à lui, la personne sur laquelle il avait déversé toute la substance bouillante de sa rage. Et s’il avait fallu qu’ils n’s’arrêtent que sur ça, l’illusion qu’il aurait pu continuer, continuer comme si de rien n’était : sur cette porte se claquant définitivement entre eux deux, les ultimes œillades de fureur qui avaient fusé, électriques dans l’air. Et les jours avaient fusé, et finalement y’avait rien eu d’bon vers quoi faire demi-tour ; rien chez lui qui n’aurait valu la peine que la blonde se pointe jusqu’ici, avec son enveloppe pleine de papiers, les heures et les heures de recherches qu’elle avait amassés. Comme si ça pouvait servir à quelque chose ; comme si ça pouvait leur permettre d’avoir une trêve, d’connaître enfin les instants de clairvoyance dont ils avaient tant besoin. Depuis, depuis combien d’mois au juste ? Leur histoire était écrite de ça, des cendres de leur passé commun, du sang de tous les autres et de réminiscences d’illusions auxquelles ils se raccrochaient. Quoi d’bon, quoi à sauver ? Y’avait ce bébé, qui se rappela si brutalement à eux, c’était à croire que la gamine entre les entrailles d’Isolde n’en pouvait elle-même plus : qu’ils se séparent, s’déchirent définitivement ou qu’ils s’rassemblent et s’assemblent à nouveau. Qu’ils fassent quelque chose, plutôt qu’osciller inlassablement dans un néant qui n’avait pas d’sens et pas d’fin. Mais comment faire, au fond ? Personne n’partageait leur histoire, personne n’partageait leurs fardeaux, les stigmates d’une déjà vie trop remplie, alors même qu’ils étaient jeunes, si jeunes. Savait-il vraiment dans quelle vie il s’lançait, ce bébé qui semblait si enclin à quitter le ventre de sa mère ? Combien de menaces, cette petite fille aurait-elle pour voleter juste au-dessus de sa tête si elle voyait le jour, ici et maintenant, dans un Radcliff en guerre ouverte ? Certes, il y avait la situation de la ville toute entière, les abords du gouffre qu’ils frôlaient, encore et encore. Il y avait aussi ses deux géniteurs, dans cette incessante guerre froide – à s’repousser, à s’retrouver, à se haïr, à se… Se. Cesare s’était si ardemment raccroché à Isolde ; pour quoi, au fond ? Les parcelles d’âme qu’il avait lues en lui, grâce à elle, et qu’elle n’voyait même plus elle désormais ? A quoi bon, hein ? Ca bourdonnait dans sa tête, revenait comme une mélopée tortionnaire, cette idée, cette idée qu’il n’était plus rien, plus rien à sauver pour elle. Et que ça n’valait pas la peine d’essayer : essayer pour quoi ? Donner encore plus d’arguments à son père pour éveiller ses faiblesses ? Pour le pousser à commettre de nouvelles trahisons, de nouveaux faux pas ? Qui serait-il prêt à tuer, pour sauver la vie de la transmutante, la vie de leur fille, s’il s’laissait y aller ? Alors qu’Isolde avait été occupée à penser aux poussettes, à la couleur de la chambre, au prénom – Cesare, lui, il s’était retrouvé là. Seul avec lui-même, celle avec les démons qui murmuraient au creux d’son oreille qu’il était né DeMaggio ; et que les DeMaggio payaient toujours leurs erreurs par le prix du sang. C’avait été une dizaine d’innocents lorsqu’ils avaient commis le crime de s’aimer. Ce serait quoi, ensuite ? Y songeait-elle, elle ? Probablement pas ; le chasseur ne connaissait que trop bien la Saddler – Isolde s’contentait de se dire que ses ennemis étaient tous timbrés, qu’ils méritaient la prison ou la mort. Qu’elle pourrait lutter. Et c’était comme si ça suffisait – comme si ça suffisait à supprimer les quarante années d’expérience de son père pour la chasse et le meurtre des gens comme elle. Comme eux deux. Comme si l’reste n’importait pas ; lui, sa façon d’fonctionner. Avec ses tripes ; et qu’elle seule aujourd’hui pour faire battre son cœur.
La précipitation, au moins, n’leur laissait pas une seconde pour respirer, se poser avec eux-mêmes plus de quelques secondes – ils avaient fini par arrêter de se hurler dessus, comme s’ils pouvaient renouer avec leur autrefois rien qu’en se tenant la main, se murmurant des promesses au creux de l’oreille. Il les avait pensées aussi, de toute son âme et de tout c’qu’il avait été, les autres promesses qu’il lui avait faites lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Il y avait cru, en cette chance avec elle, d’être autre chose que le fils DeMaggio. Et la réalité s’était rappelée à lui. La réalité, elle s’rappelait toujours à lui. Son palpitant prêt à exploser contre son poitrail, Cesare au moins, n’disposait pas assez de temps pour mettre ses idées en place de la sorte ; inlassablement, la chaine de ses questionnements, d’ses doutes et d’ses remords se brisait avec elle-même, enraillée dans la mécanique des secondes qui défilaient à toute vitesse. Il avait pourtant l’impression d’avoir le pied au plancher, la pédale d’accélérateur écrasée sous son pied – pourtant, lorsqu’Isolde klaxonna à l’autre type, le chasseur se rendit compte que ça faisait bien, ouais, de trop longs instants qu’ils se contentaient de le suivre. Sans quitter la route devant eux des yeux, il avait déjà entrepris de doubler la voiture contre laquelle la mutante avait commencé à rager, lorsqu’il lui prit le bras pour l’écarter de son excitation enflammée contre le chauffeur devant eux. « C’est bon maintenant. Juste-… continue d’respirer. » lui adressa-t-il avec un regard en biais ; et qu’elle lui gueule dessus si elle le voulait pour avoir dit ça – au moins, ça empêcherait qu’elle attire l’attention de toute la ville sur eux. C’n’était pas nécessairement c’qu’il voulait, passer les portes de l’hôpital avec tous les regards concentrés sur eux : et tout l’monde, tout le monde pour savoir qu’Isolde Saddler allait donner naissance à un bébé duquel… Il soupira, ses mâchoires se crispant alors que les kilomètres ne défilaient pas assez vite ; Radcliff n’était pourtant pas une si grande ville – franchement dans toute sa vie, il en avait parcourus, des milliers et des milliers de miles. Mais là, ça semblait être la destination la plus inatteignable qu’il n’ait jamais cherchée. Combien d’temps ? Combien de pulsations empressées de ce nœud au creux de sa gorge ? Et combien d’insultes et injures qu’il ignora de la part d’Isolde – il avait appris à l’faire, et quand bien même il n’avait pas protesté à haute voix à ses dires dans la chambre de motel qu’ils avaient quittée y’a une éternité déjà, tous les deux étaient bien placés pour savoir qu’elle avait toujours la langue bien pendue. Lui, lui au contraire, il s’fondait avec une aisance déconcertante dans un silence de plomb, sûrement loin d’être rassurant, concentré sur chaque petit détail de la route qu’ils parcouraient en dépassant les limites de vitesse, sans aucun remord. Quel flic, hunter ou non, viendrait les emmerder à partir du moment où il dirait qu’elle était en train d’accoucher ? A tous les coups, pour les salaires qu’ils s’payaient, personne ne poserait de question afin de n’pas se retrouver à devoir donner naissance à un bébé plein de sang et tout rabougri. Enfin – ouais, enfin, ils arrivèrent aux abords de l’hôpital, Cesare trouvant une place inexistante au beau milieu du bordel incroyable de voitures qui pouvaient s’entasser ici ; la ville n’était pourtant pas bien grande, mais fallait croire que l’hôpital ne désemplissait pas – et quoi, maintenant hein ?! « Okay, ehm… » elle n’avait, au moins, pas perdu les eaux dans sa bagnole, pendant c’trajet qui lui paraissait avoir duré trois vies ; plus, plus que n’importe quoi d’autre. Le sang bourdonnant à ses tempes, Cesare sortit de la voiture, pour venir soutenir Isolde et l’aider à retrouver l’air frais, elle aussi. « On y est presque. » qu’il marmonna, pour elle ou pour lui, alors qu’ils arrivaient au niveau de la porte d’accueil principal des urgences où ils venaient de débarquer.
Et peut-être bien qu’c’était même pas le bon secteur, au fond, y’avait un truc qui s’appelait maternité normalement pour les accouchements – mais est-c’qu’y’avait seulement un endroit d’ce genre dans la minuscule clinique de Radcliff ? Dans tout c’qu’y se passait, leur problème sembla en désintéresser plus d’un, avant qu’finalement on ne leur dise d’aller dans cette pièce et d’attendre la venue du médecin, parce qu’évidemment, selon toutes les études médicales possibles et imaginables faites au cours de l’histoire de l’humanité, Isolde était sûrement encore à des heures de son accouchement. Des heures, n’était-ce pas déjà c’qu’ils avaient traversé ? Il aurait volontiers pris le médecin, l’infirmière et l’assistante d’il ne savait quoi par le col afin d’les coller à faire quelque chose de constructif. Mais il n’en fit rien – parce qu’au fond, il s’devait d’être le patient d’eux deux, alors même que la douleur, le stress et tout le reste poussait déjà la mutante au bord de la crise de nerfs. La porte de la salle où ils se trouvaient, resta entrouverte, avec la promesse qu’un médecin viendrait vite les retrouver pour faire son boulot – et quoi ? Et quoi ?! Le DeMaggio manqua de peu d’abandonner Isolde là, au bord de la table d’auscultation qui allait être son chez elle pour une éternité, une insoutenable éternité. Mais il se retint, au dernier moment, mâchoires serrées, crispées dans l’expression grandiose de… du vide intersidéral qui venait de se faire dans sa tête. Comme un trou noir, béant et silencieux, qui avait tout aspiré sur son passage. Combien de temps resta-t-il à fixer la porte, et le mur, et tout l’espace impersonnel et glacé autour d’eux ? Au moins, son cœur avait cessé d’remonter toute sa trachée avec la volonté d’en sortir dans une nausée dégueulasse. Sans un mot, encore, Cesare fit un volte-face, dans un soupir, trouvant la chaise qui était là, longeant le mur, à quelques mètres d’où Isolde se trouvait. Le retour de l’habituelle distance de sécurité qui leur allait si bien. Et quoi maintenant ? Toujours des questions, toujours les mêmes questions – et jamais d’réponse. Une main fébrile passa sur son visage, tandis que naissait déjà en lui l’instinct lâche et répugnant d’se défiler ; s’défiler de ses promesses n’était pas c’qu’il faisait ? Ce qu’elle croyait qu’il faisait, du moins ? Pourtant, le DeMaggio resta là, sur sa chaise, tout autant parce qu’il était physiquement incapable de se lever, et parce que bien des devoirs s’rappelaient à lui. « C’est une catastrophe. » lâcha-t-il, du désarroi d’abord dans la voix, tandis que ses doigts s’accrochaient à pincer l’arête de son nez, chaque détail carré, et étroitement crispé de son faciès. Mais pour ponctuer sa phrase, après un soupir, il ne put s’empêcher d’lâcher ce ricanement, un vague souffle synonyme de désespoir, d’l’impuissance qui tournait dans ses veines depuis tant de temps. Et aussi d’l’ironie de la vie, de tous les instants silencieux qui venaient brutalement s’imprimer sur son cerveau ; ouais, en apparences, c’n’était pas souvent que Cesare DeMaggio perdait son sang-froid au point de n’plus ressembler à rien. Mais ça devait être le cas, ici et maintenant, alors que la tête lui tournait, et que tout ça, toute cette histoire, ça n’lui ressemblait pas. Il était une catastrophe, ouais, comme un éléphant au beau milieu d’un magasin de porcelaines précieuses. C’n’était pas son truc, les histoires du reste de l’humanité – et putain, on venait de le propulser dans la plus compliquée de toutes. |
| | | Faith Cunningham MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 22:05 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Dim 31 Jan 2016 - 22:09 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 1:47 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 4:10 | |
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 4:44 | |
| - Spoiler:
Dix minutes. Ce fut le temps qu’il fallut à Seth pour craquer et s’installer dans l’un des confortables canapés de cuir qui accueillaient les visiteurs et les personnes qui avaient rendez-vous avec le grand patron des entreprises Caesar. Il se demandait si les gros bonnets qui venaient s’asseoir ici jugeaient le standing du bâtiment, s’ils critiquaient en silence le propriétaire des lieux ou bien s’ils le jalousaient secrètement, lui et la formidable intelligence qui l’avait conduit à être maître d’un tel empire et d’une telle fortune. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas enlever aux Caesar : ils étaient intelligents, bien plus que la moyenne. En tout cas, il savait que Marius était loin, très loin d’être aussi bête qu’il en avait l’air, et à la manière dont il avait parlé de son père, il imaginait très bien à quel point le cerveau de cet homme était une arme redoutable et un organe digne de rivaliser avec les machines. Le Calédonien n’eut pas le temps de se poser plus de questions cependant. La standardiste dans son tailleur impeccable était sortie de derrière son comptoir et s’approchait de lui. Il se demandait bien ce qu’elle allait lui dire, et il était prêt à négocier le droit de rester au sec lorsque la demoiselle s’adressa à lui.
- Monsieur Caesar est prêt à voir recevoir, monsieur … ?
Seth cligna des yeux et haussa les sourcils. S’il s’était attendu à ça, il aurait changé de rue et se serait abrité dans le premier café du coin. Il lui fallut presque deux secondes pour réaliser qu’il venait d’être pris pour un client du patron et qu’il n’allait pas pouvoir s’en sortir par une pirouette cette fois. Pas alors que les molosses de la sécurité, présents dans la périphérie de son champ de vision, le regardaient de travers. A la moindre erreur, il allait déguster, et il n’avait absolument pas envie de ça aujourd’hui. Il réfléchit rapidement avant de donner un nom.
- Baxter, Seth Baxter.
Pour une raison qui lui échappait totalement, c’était le nom de famille de Bob qui lui était venu spontanément. A croire qu’il l’avait déjà dans la peau plus qu’il ne le croyait. Il se leva et referma sa veste de costume qu’il avait ouverte en s’asseyant. La réceptionniste lui donna les indications nécessaires pour pouvoir monter directement au bureau de monsieur Caesar et il la remercia d’un signe de la tête, essayant de se mettre dans la peau d’un potentiel client ; au moins il avait déjà la mine morne et l’ensemble anthracite qui lui donnait l’air d’un croque-mort – de son avis à lui. Il garda une expression de circonstance, neutre avec un côté vaguement lugubre, puis monta dans l’ascenseur et appuya sur le bouton du dernier étage. Ce ne fut que lorsque les portes se furent refermées qu’il se détendit, et encore, la petite caméra dans un coin le dissuada de jurer et secouer la tête comme il aurait souhaité le faire. Il pesta intérieurement contre Marius et son don quasi divin pour arriver en retard, espérant que cette fois, il ne tarderait plus. Il n’avait aucune envie de faire durer le face à face avec son paternel plus que nécessaire. Lorsque les portes de l’ascenseur se rouvrirent, il posa le pied sur un sol si bien ciré qu’il voyait tout le décor se refléter comme à la surface d’un lac. Décidément, la maniaquerie du maître des lieux se voyait absolument partout. Et il n’allait d’ailleurs pas tarder à le rencontrer puisqu’il se retrouva devant la grande porte de son bureau après être passé devant sa secrétaire personnelle. Posant la main sur la poignée, il l’ouvrit et s’engouffra dans la pièce avant de refermer derrière lui. Ses yeux rencontrèrent ceux d’un chat qui le dévisagea avec un mépris très félin, à tel point que Seth haussa un sourcil et articula un silencieux « ben quoi ? » à l’attention de l’animal. Ce ne fut que lorsqu’il entendit qu’on s’adressait à lui qu’il tourna la tête vers le bureau – et surtout, l’homme qui y était assis, le regard baissé vers le dossier sur lequel il était en train de travailler.
- Dites-moi... Mon bâtiment vous plaît à ce point ? D'après ma secrétaire, vous rôdez en bas depuis près d'une heure... Aussi, à moins que vous n'ayez une bonne raison de venir ici, je vous prierai de ne pas remettre les pieds dans le coin. Si c'est un laboratoire concurrent qui vous envoie, sachez que mes clauses de confidentialité sont extrêmement claires, et que vous risquez plus qu'une petite tape sur la main si vous diffusez des informations qui ne vous appartiennent pas... Je me suis bien fais comprendre ?
Il le voyait enfin. Hippolyte Caesar dans toute sa splendeur. Si la conversation commençait comme ça, la suite n’allait certainement pas être des plus cordiales. Tout au plus parviendraient-ils à rester calmes et civilisés. Sincèrement, il avait juste envie de voir Marius et oublier qu’ils avaient dit adieu à l’une de leur meilleures amies quelques heures plus tôt à peine.
- Tout à fait, dit-il aussi calmement que possible, faisant des efforts surhumains pour ne pas répliquer avec son cynisme habituel – c’est dire à quel point il voulait éviter les conflits aujourd’hui.
Le grand ponte des industries pharmaceutiques made in France consentit finalement à le regarder et l’homme de sable se sentit observé sous toutes les coutures. Il était curieux de savoir ce que devait se dire Hippolyte en le voyant lui, debout dans son office et encore trempé de cette pluie qui tombait en trombe de l’autre côté des gigantesques vitres de l’immeuble.
- Et bien, et bien... Vous avez mauvaise mine... Vous avez l'air de quelqu'un qui se rend à un enterrement... Asseyez-vous.
Seth arqua un sourcil et ne put s’empêcher de répondre.
- En fait, j’ai enterré ma meilleure amie ce matin.
C’était toujours aussi difficile à dire à voix haute, et il ne donnerait pas plus de détails que nécessaire si monsieur Caesar lui posait la question. Ne pouvant plus reculer, il s’approcha et s’assit dans l’une des chaises face à lui, rouvrant sa veste pour que le vêtement ne se plie pas. C’était un geste que Pietra avait fini par lui faire adopter après moult répétitions et insistance, et il devait admettre qu’elle avait bien fait. Au moins, s’il pouvait passer pour un peu plus professionnel et rangé qu’il ne l’était réellement, ça lui servirait à quelque chose. Sauf qu’il n’avait aucune idée de ce dont il allait bien pouvoir parler avec le quinquagénaire à l’air sévère qui le dévisageait. Il avait beau ne pas être croyant, il récitait mentalement une petite prière à qui voudrait bien l’entendre et faire venir Marius plus vite.
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 5:09 | |
| membres du duo : écrire ici. nombre de mots placés : écrire ici. nombre d'expressions placées : écrire ici. nombre d'actions placées : écrire ici. total de points à ajouter : écrire ici. lien vers le rp : donner ici.
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 5:10 | |
| • prénom nom & prénom nom ~ nom de ship. |
| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 5:14 | |
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| | | Cesare DeMaggio ADMIN - master of evolution MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 14:16 | |
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| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 17:19 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. Lun 1 Fév 2016 - 19:58 | |
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| | | | Sujet: Re: ☆ le ctrl+v. | |
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