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| we're about to lose our minds ✲ elijah&aleska | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: we're about to lose our minds ✲ elijah&aleska Lun 22 Juil 2013 - 15:57 | |
| Run away, One day we won't feel this pain anymore Take it all away, shadows of you Cause they won't let me go Aleska parcourut les derniers mètres sous le soleil avec l’impression d’être en flammes. En nage, le souffle court, elle parvint enfin à l’entrée de son immeuble et fixa pendant quelques secondes le digicode sans réagir, avant de finalement pianoter le code d’ouverture de la porte, et s’engouffrer avec délices dans le couloir ombragé. Il devait y avoir à peine quelques degrés d’écart avec l’extérieur, mais cette différence de température était déjà une bénédiction. La jeune femme dédaigna l’ascenseur et monta en courant les six étages jusqu’à son appartement, puis déboula chez elle et se laissa tomber sur son canapé où elle resta sans bouger pendant encore de longues secondes, à reprendre laborieusement son souffle et à savourer ce moment de repos bienvenu. Mais la chaleur l’assaillit à nouveau comme une lame de fond bouillante et elle se traîna jusqu’à la salle de bain, avant de se placer sous le jet froid de la douche. Elle avait couru à travers toute la ville jusqu’à rejoindre l’orée de la forêt, et ce en plein milieu d’après-midi. La canicule avait été annoncée depuis des jours et la météo ne s’était pas trompée : il avait fait une chaleur d’enfer. Le pire moment pour choisir de faire du footing, et plusieurs fois Aleska avait cru qu’elle allait s’effondrer sur l’asphalte brûlant. Mais elle avait l’image de son père gravée sur les rétines, la mine sévère, et comme toujours, cette vision avait fonctionné comme un coup de fouet. Pas-question-de-flancher-devant-papa. Elle n’avait pensé qu’à lui pendant tout ce temps, quand ses poumons semblaient sur le point de subir une combustion spontanée, ou quand son cœur s’était mis à battre si douloureusement qu’elle avait bien faillit s’arrêter pour s’éviter un infarctus. Courir sous le soleil était une très mauvaise idée, elle le savait depuis des années, mais un élan de masochisme – et d’ennui profond – l’avait prise à midi, quand elle avait commencé à sentir la chaleur envahir pour de bon son appartement. Elle avait chaussé ses baskets, ses vêtements de sport, et elle s’était élancée dehors quand tout le monde recherchait le calme et l’ombre. Et à présent, elle savourait le contraste de l’eau froide sur sa peau bouillante, tandis que son souffle reprenait peu à peu son cours normal … Mais elle ferma les yeux en sentant le malaise revenir au galop, son estomac se serrer, et la lassitude appuyer sur ses épaules. Le footing caniculaire avait eu exactement l’effet qu’elle recherchait : pendant l’effort, elle n’avait pu penser qu’à mettre un pied devant l’autre en invoquant l’image de son père pour ne pas flancher. Mais à présent que le soleil ne menaçait plus de la faire fondre, qu’elle parvenait à respirer correctement et que son cœur battait à un rythme normal, plus rien ne l’empêchait de se remettre à penser normalement. Ce qu’elle avait fuit en allant courir à un moment aussi inapproprié lui revenait en pleine face à présent. Ces derniers jours, elle avait usé de plusieurs stratagèmes de ce genre pour ne pas penser, mais elle pouvait courir en plein soleil ou se plonger dans ses cours de génétique, ça ne la distrayait qu’un moment, et ses pensées finissaient forcément par revenir vers ce qui la tracassait depuis des jours, et qu’elle ne pourrait pas oublier aussi facilement. Elijah. Les paroles qui avaient été échangées avec son frère jumeau au club de tir la dernière fois qu’ils s’étaient vus revenaient sans cesse tourner dans sa tête, et la façon dont ils s’étaient finalement quittés une fois qu’elle l’eut raccompagné chez lui avait laissé à Aleska un goût amer. Ils s’étaient dit des choses assez horribles, quand on y regardait bien, que ce soit elle ou lui, tous les deux avaient lâché la bonde à ce qu’ils avaient sur le cœur, et pas pour le meilleur malheureusement. Ensuite, ils avaient tout simplement arrêté de parler. Comme si le saignement du jeune homme leur avait fait réalisé qu’ils étaient allés trop loin, ils s’étaient enfoncés dans un silence gêné, et Aleska était repartie sans avoir ajouté grand-chose de plus que "tu as une mine horrible" et "tu devrais manger quelque chose". Des paroles inspirées, vraiment ! Et depuis, elle regrettait. Plus les jours passaient et plus elle réalisait qu’elle s’était conduite comme une imbécile avec lui, provoquant un conflit dont l’issue catastrophique était courue d’avance. Aleska ressortit de la douche, les idées bien plus claires que quand elle y était entrée. Tout en s’habillant, elle continuait de se repasser tout ce qu’Elijah lui avait dit, et ce qu’elle avait rétorqué pour défendre son orgueil blessé. En soupirant, elle se laissa une nouvelle fois tomber sur son canapé, et attrapa en tâtonnant son téléphone portable. Elle n’aimait pas l’idée d’être partie fâchée avec son frère, même si techniquement ils ne s’étaient pas quittés sur une dispute. Mais l’effet était le même, et elle se sentait mal, incapable de profiter du moindre répit ou du moindre petit plaisir de la vie. Petite, quand elle se disputait avec son frère, elle ne parvenait jamais à le bouder plus de quelques heures, mais c’était principalement du au fait qu’ils habitaient ensemble et qu’il était difficile de rester loin de lui dans ces conditions. Maintenant qu’ils étaient éloignés physiquement, les réconciliations pouvaient prendre plus de temps … En fonction de la bonne volonté que chacune des parties pouvait mettre dans le processus. Pourtant, leurs brouilles n’avaient jamais duré plus de quelques jours … C’était plus long cette fois. Et le pire était qu’Aleska ne savait pas ce qu’Elijah pensait, de son côté. C’était une torture d’ignorer s’il souffrait autant qu’elle ou s’il était toujours fâché. Mais il fallait qu’elle fasse le premier pas, elle n’en pouvait plus de ruminer ses pensées sans agir. Elle pianota sur son téléphone, effaça le message qu’elle avait écrit, puis en rédigea un nouveau, qu’elle supprima une nouvelle fois. Au bout de quatre brouillons, elle poussa un petit grognement frustré et contempla son dernier jet : « Je suis désolée pour l’autre fois. Je te paye une glace pour me faire pardonner ? » Avant de changer une nouvelle fois d’avis, elle envoya le message : le sort en était jeté ! Une heure plus tard, la jeune femme ressortait de son appartement, un sourire radieux aux lèvres. Elijah avait accepté son rendez-vous, et elle se dirigea d’un pas léger vers le parc le plus proche. Son frère était déjà là quand elle arriva, et elle le prit dans ses bras sans une seconde d’hésitation, comme elle l’avait toujours fait, mais quand elle mit fin à leur étreinte, la gêne était clairement affichée sur son visage. « Ecoute … Est-ce qu’on peut oublier ce qu’on a dit la dernière fois ? Je sais que c’est pas une solution, mais je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Et ça me tue qu’on se soit éloignés pour ça. » Lâcha-t-elle avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, afin d’être sûre qu’il entende ce qu’elle avait à dire à propos de tout ça. Maintenant, s’il n’acceptait pas ces termes … Elle ne savait pas ce qu’elle ferait, mais pourquoi refuserait-il ? Il était encore son jumeau, et elle savait à quel point il voulait une relation normale avec elle. C’était ce qu’elle lui offrait : la normalité, sans toutes les complications qui avaient pourri leur amitié depuis des mois. |
| | | | Sujet: Re: we're about to lose our minds ✲ elijah&aleska Jeu 15 Aoû 2013 - 21:27 | |
| ≈ ≈ ≈« It's about when you're with someone you really care about and it all sort of falls apart. You replay those last moments over and over again in your head. It consumes you. Although at the same time it's kind of liberating and inspiring » La chaleur était suffocante. Il n’y avait aucun moyen de la fuir, cela faisait déjà des heures que le jeune homme avait abandonné l’idée de porter un t-shirt. Malgré tout, une fine pellicule de sueur recouvrait son corps bouillant. Comme sa mère lui avait appris, le brun avait, du mieux qu’il pouvait, empêcher la chaleur d’entrée dans son appartement, mais c’était peine perdue. Travaillant sur son ordinateur, comme toujours Elijah cherchait à fuir ses problèmes en les éludant. Comme si concentrer toute son attention sur un autre problème plus carré, dans lequel il était moins investi émotionnellement allait lui permettre d’arranger les choses. Le brun faisait de son mieux pour rationnaliser les choses, retirer tous les sentiments qui se trouvaient entre lui et la solution, mais ces derniers temps c’était devenu dur. Il voulait savoir, il voulait comprendre, il avait besoin d’une solution et maintenant ! Tant pis s’il mettait sa couverture en danger ou s’il allait trop loin en expérimentant l’une ou l’autre chose. Depuis qu’il avait appris sa vrai nature le jeune Wolstenholme était persuadé que trouver un remède à sa difformité lui permettrait de récupérer Aleska, de récupérer sa famille, sa vie. Parce que oui, son don, son fléau était une difformité. Pas de celles qu’on voit, pas un handicape visible comme une jambe en moins, ou un œil de verre, c’était plus comme un handicape mentale, un chromosome manquant, ou plutôt un chromosome en trop. Son cœur battait la chamade si fort qu’il avait l’impression de sentir sa poitrine se fissurer. Respirant, tentant de calmer les battements frénétiques de ce stupide muscle, les mains du jeune homme tremblaient. Tenant le scalpel d’une main moins assurée que voulu, il l’approcha de son bras avant de le poser avec juste assez de force que pour entailler la peau. Tachant de rester calme face à la caméra qui filmait son expérience, le jeune homme posa ses yeux sur l’appareil alors que prenant une longue inspiration il commença à se concentrer. Dans un silence presque irréel, il sentit le sang déguerpir de ses veines alors que ce dernier recouvrait son bras comme une membrane protectrice. Toujours fébrile, il approcha son scalpel de la membrane hésitant une seconde avant de l’entailler. Son sang agissait comme une seconde peau rouge vif se déchirant sans résister sous l’assaut délicat du scalpel. Une fois qu’il eu poser la lame, Elijah tendit sa main vers son bras. Dans une moue crispée et douloureuse, le brun se mit à trembler alors que son sang s’élevait dans les airs pour rejoindre les doigts de sa main libre. Le spectacle était horrifiant et alors même qu’il était l’unique acteur de ce spectacle de monstre, Eli savait à quel point c’était ignoble et magnifique en même temps. Avant même qu’il ne puisse penser à autre chose du sang coula dans sa gorge avant de chercher à s’échapper de sa bouche. Comme tout bon chercheur, il savait qu’il ne devait pas aller plus loin. Il est une limite qu’il ne faut pas franchir, cet instant fragile où on risque de briser le patient en allant plus loin. Toutefois, le brun ne voulait pas s’arrêter, ne pouvait pas s’arrêter. Très clairement il pouvait imaginer sa sœur lui jeter ce regard bourré de mépris et de haine, il imaginait son père lui portant le coup fatale. Il pouvait tout imaginer car depuis trop longtemps déjà il y pensait. C’est pourquoi il devait aller plus loin, pourquoi il devait comprendre comme ça marchait afin de pouvoir l’enrayer, supprimer cette faculté. Incapable de tenir, le brun se pencha en avant pour crâcher le sang qui obstruait sa gorge l’empêchant de respirer. Son cœur fébrile manqua un battement alors qu’il tombait de sa chaise. Toussant, crachant du sang, il n’eu pas le choix que d’arrêter, son corps recouvert d’une épaisse couche de sueur désormais alors qu’il tremblait pourtant comme une feuille. Alors qu’il était en train de nettoyer le carnage qu’il restait du salon Elijah reçu un message de sa jumelle. Même si l’idée de la revoir le terrifiait encore un peu, il ne pouvait pas lui refuser ça. Il lui donna une heure de rendez vous pour se retrouver au parc avant de se remettre à ranger. Une fois qu’il se fut douché et habillé très légèrement pour affronter le monde extérieur, il sortit de lui incapable d’attendre plus longuement. C’est sans surprise qu’il atteignit le parc avant sa sœur, s’installant sur un banc, le brun attendit un moment avant que la silhouette svelte de sa sœur n’apparaisse. Même si c’était bizarre, même s’il ne savait pas quoi faire, le jeune homme se leva se laissant aller à l’étreinte que la jeune femme lui offrit. Ca semblait si simple lorsqu’il se retrouvait au creux de ses bras, pourtant il savait que ça ne l’était pas, ça ne le serait jamais plus. Incapable de parler, incapable de savoir que dire, Eli baissa les yeux en repensant à la vidéo qu’il avait prise plus tôt. Si elle savait. Si seulement elle savait, ils n’auraient pas à affronter cette gêne, pas à se tenir ainsi l’un devant l’autre sans savoir que dire. Elle le mépriserait, elle le détesterait, mais elle ne souffrirait plus de cette relation voué à aller droit dans le mur. « Ecoute … Est-ce qu’on peut oublier ce qu’on a dit la dernière fois ? Je sais que c’est pas une solution, mais je n’ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Et ça me tue qu’on se soit éloignés pour ça. » Passant une main dans ses cheveux, il osa relever les yeux tentant un sourire manquant de conviction. C’était plus dur que ce qu’il pensait. Plus dur de balayer tout ce qui avait été dit surtout lorsqu’il s’agissait de ce qu’il pensait tout au fond. Lorsqu’il s’agissait de la vérité mais que ça sœur refusait de le voir. « Je… Je voulais pas te blesser en disant ce que j’ai dit. J’ai… je dois l’avouer, j’ai vraiment été trop loin. » Fixant sa jumelle dans les yeux, sans ciller, son visage d’un sérieux presque douloureux, il rajouta : « Je suis ton frère et quoiqu’il arrive, quoiqu’il puisse se passer je le resterai. S’il le fallait, je donnerais ma vie pour la tienne. » Un peu hésitant, Eli fit un pas en avant puis passa à nouveau ses bras autour des épaules de sa sœur pour la serrer contre lui. Il avait besoin de réconfort, besoin de quelqu’un sur qui se reposer. Il avait besoin de ce bout de femme qui toute sa vie avait été à ses côtés. Il en avait besoin, même s’il savait qu’il ne l’aurait qu’à moitié. Qu’il ne l’aurait pas entièrement car elle ne savait pas, car elle ne pouvait pas savoir. C’est surement pour cela qu’il s’agrippa à elle comme à une bouée de sauvetage, la tenant contre lui dans l’espoir qu’il n’aurait plus jamais à la lâcher. Dans l’espoir que ses yeux humides s’assècheront d’eux même et que le mauvais rêve qu’il était en train de vivre allait se dissiper. A une trentaine de mètre de là, sur la plaine de jeux un enfant s’effondra. Relevant les yeux à cause de la forte odeur de sang soudainement présente dans l’air, Eli entendit rapidement des enfants crier. Lâchant sa sœur, il n’eu aucun mal à voir l’attroupement d’enfants et de mères qui rapidement se forma autour de l’enfant inerte au sol. |
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