Le calme. Juste du calme et le silence éloquent de la forêt. Cayen n'aime pas quand la forêt est si silencieuse, c'est que quelque chose se prépare, et il ignore quoi. Si bien qu'il a décidé d'aller faire un tour avec Shenzi, son berger australien. Le chien semble bien heureux de partir en expédition. Cayen un peu moins avec le froid qu'il y a dehors. Il s'est habillé chaudement, mais cela ne change rien après tout. Avoir froid, ce n'est que le mental n'est-ce pas? Il pousse un léger soupir lorsque le froid lui mord les joues. Il accélère un peu la cadence. Plus vite il marchera, plus vite il aura chaud et plus vite il aura fini sa ronde. Il aurait pu prendre un cheval, certes, mais Cayen n'était pas très bon cavalier et il connaissait mieux la forêt à pied. Il avait ses points de repère qui serait beaucoup plus difficile de voir sur le dos d'un cheval. Il aurait pu aussi tout simplement s'immiscer dans l'esprit de Shenzi, pour faire le tour plus rapidement, mais il ne l'avait pas fais. Sans doute que ça ne le dérangeait pas tant que ça cette fameuse balade. Cayen était habille dans ses mouvements, tout le contraire en parole, il avait le don d'être maladroit. C'était d'ailleurs étonnant de se retrouver face à ses muscles, et de se rendre compte qu'il n'était qu'un gentil bisounours. Il ne fallait tout de même pas le chercher, car il pouvait s'énerver le petit, mais il valait mieux éviter. Il suivait la piste qu'il empruntait habituellement, observant les traces de passage d'animaux, peu nombreuses d'ailleurs. Un prédateur. Voilà la problème et le pourquoi de ce silence. Un prédateur qui était en chasse. Il pouvait être humain, ou bestial. Le jeune blond l'ignorait. Il trouva rapidement la réponse en voyant des traces de pas d'ours. Il fut rassuré, que ce ne soit pas de braconniers ou des chasseurs qui chasseraient en dehors de la saison autorisée. Rassuré, le jeune blond fit demi tour. Ce n'était pas la saison de chasse des ours. Habituellement il hibernait déjà à cette période, mais qui sait pourquoi celui ci non? Il chercha des yeux son chien, mais ne le trouva pas. Il siffla vivement. « Shenzi, on rentre! » Il se mit à marcher de bon pas pour rentrer. Le chien était prévenu.

10 minutes. Après 10 minutes de marche, Shenzi refit son apparition. Cayen le caressa du bout des doigts. Le jeune animal n'était pas très câlin et était plutôt solitaire. Sans doute que le chien se calquait un peu sur le maître en fin de compte. Cayen était sociable, mais vivait de manière isolée. Cela lui avait toujours convenu. Il s'aventurait en ville, pour jouer sa petite vie d'humain aux yeux des autres. Ce masque, cette façade dont il essayait de s'accommoder pour paraître comme les autres. Jusqu'au jour ou il tombera sur quelqu'un qui reconnaitra son visage, un acolyte hunter de son frère ou autre et là... Il ne veut même pas y penser. La marche vers la ferme du jeune homme ne fut pas longue. On la voyait déjà au loin. Cayen accéléra le pas, pensant à son poil à bois qui devait avoir réchauffé toute la ferme à son plus grand bonheur. Sauf qu'une fois devant la porte, Shenzi se mit à aboyer et à grogner, dévoilant ses dents. Le jeune blond s'interrogea. Cela signifiait qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur. Il tenta de regarder par la fenêtre, mais ne vit rien. Si! Une tâche de sang. Bordel! C'est quoi cette histoire? Le jeune homme s'empresse d'ouvrir et Shenzi passe devant, toujours en aboyant. Sauf qu'une fois qu'il entre dans le salon, il se tait. Soit il est mort, soit il connaît la personne qui se trouve dans le salon du jeune blond. Cayen s'approche prudemment du salon et lorsqu'il tourne à l'angle, ses sourcils s'arquent.   « Lilo? » Cayen ne l'avait plus vue depuis longtemps, trop longtemps à son goût. Il lui avait avoué ses sentiments quelques temps plus tôt, naïvement certes. Cayen avait un trop petit cœur quand il avait des sentiments. Après la surprise passée, il remarqua le sang. « Mais mon dieu, tu es blessée? Que s'est-il passé? » Cayen s'approche doucement de la jeune femme, protecteur. La crainte te gagne, espérant que personne ne l'a suivi jusqu'ici. Shenzi s'est calmé et s'est couché à côté du feu de bois. Contrairement à Cayen qui perd tous ses moyens.