Sujet: You can't choose your family ♦ Adrian Mar 29 Déc 2015 - 17:33
You can't choose your family ♦ Adrian & Nate ♦
Il coupa le moteur et cala son bébé sur son pied avant d’ôter son casque. Il observa quelques instants l’enseigne avant de se décider à bouger, mais avant il sortit un paquet de cigarette de la poche de son blouson et en alluma une par automatisme. Vu l’état actuel des choses, il avait plutôt intérêt à ne pas trop s’énerver, histoire de ne pas envenimer la situation encore plus. Putain il était nerveux comme une pucelle à son premier rencard, c’était pitoyable. Il grommela un juron tout en se levant enfin de sa chérie, toujours pas certain de vouloir faire face à son frangin. Trop d’emmerdes à venir, mais bon les merdes dans la famille il les nettoyait toujours comme il pouvait. Il était debout à seulement 3 mètres de sa moto lorsqu’une voix de connard lambda le fit se retourner.
▪ Sympa la bécane.
Nate darda un regard d’avertissement froid sur le débile profond qui osait s’approcher de sa moto.
▬ Ouai, elle est encore mieux quand on n’y touche pas.
Mais les hommes étant des hommes, quand on leur interdit quelque chose, ils doivent le faire. C’est donc avec un air de défi complet qu’il s’installa ouvertement sur la custom.
▪ Moi je dirais plutôt qu’elle est bien mieux avec moi dessus.
▬ Oh vraiment ?
Nate avait arqué un sourcil moqueur avant qu’une expression de joie malsaine ne vienne habiter ses traits. Il ne disait jamais non à une baston, même si c’était contre un tocard qui ne savait pas se défendre. Il revint sur ses pas tranquillement continuant à fumer tout en souriant. Il s’arrêta une fraction de seconde pour offrir son meilleur sourire avant de frapper sans sommation. La seule chose dont il se préoccupa fut de ne pas faire tomber sa moto dans l’opération. C’est pourquoi il traina l’autre homme par les cheveux quelques mètres plus loin avant d’enchainer une nouvelle slave de coups à l’abdomen.
Il se redressa lorsqu’il se rendit compte qu’il n’avait plus de réponse en dessous de lui, mais surtout lorsqu’il se sentit mieux. Il respira au grand coup, le contentement déferlant à nouveau dans ses veines. Rien de mieux que de tabasser un autre mec pour se sentir mieux dans sa peau. Quelques visages l’observaient derrière les vitres du bar mais sans plus. Nate dégagea les mèches de cheveux agglutinées sur son visage tout en cherchant la clope qui lui avait échappé pendant le processus. Il la retrouva écrabouillée un peu plus loin, à cela ne tienne, il en alluma une nouvelle avant de se diriger enfin vers l’entrée du bar.
En passant la porte, il prit le temps d’observer la pièce et les personnes présentes, avant d’aviser son frère derrière le bar comme à son habitude. Il finit par s’y glisser s’installant sur un des tabourets, puis se penchant pour attraper un cendrier et une serviette en papier derrière le bar, comme à la maison. C’est après avoir fait tomber quelques cendres et épongé les quelques traces de sang sur son poing, qu’il releva les yeux vers Adrian pour le saluer à sa manière.
▬ T’as une sale tête.
Quoi ? Il était honnête après tout. S’il y avait bien quelque chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher c’est d’être sincère avec sa famille. Et puis, si ce n’était pas lui qui lui disait, qui oserait le faire ? Certainement pas sa femme qui le boudait comme une gamine capricieuse et qui était en partie responsable de l’état actuel de son frère.
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Sujet: Re: You can't choose your family ♦ Adrian Lun 4 Jan 2016 - 4:51
you can't choose your family
HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO. HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO (ambiance).
Chaque jour, chaque soirée, c'était la même chose. Adrian tentait désespérément de trouver un quelconque intérêt à son job de serveur ; sans succès. La clientèle éméchée à divers degrés, l'agitation, les odeurs entêtantes d'alcool, de cigarette et de sueur qui flottaient dans l'air, les tentatives déplacées et insistantes de flirt... Le tout lui déplaisait particulièrement, et il se surprenait de plus en plus à souhaiter être ailleurs. Ailleurs, c'était chez lui – avec Evie et Aurora. Comme il avait promis à la jeune femme, il avait commencé à fouiller les petites annonces à la recherche d'un nouveau boulot, n'importe quoi d'autre qui lui permettrait de rentrer auprès d'elles tous les soirs. Il le savait bien, le chemin à parcourir était encore long, tout ne rentrerait pas dans l'ordre spontanément et simplement parce qu'il l'avait décidé. Il avait encore des "affaires" à régler, une paire de mutants à traquer et à éliminer... Evie devait bien s'en douter, Adrian serait incapable de rendre les armes du jour au lendemain, ce serait un processus qui demanderait un certain temps, mais au moins avait-il finalement trouvé la volonté de changer. De redevenir l'homme dont elle était tombée amoureuse, celui qui ne se noyait pas dans sa vendetta, celui qui ne s'étranglait pas de culpabilité. L'envie de retourner auprès de sa petite famille était beaucoup plu importante pour lui que tout le reste ; il lui avait fallu un certain temps pour le comprendre – trop longtemps sans doute aux yeux de son épouse – mais il était sur la bonne voie. Il en était du moins persuadé, et cette certitude l'aidait déjà à voir l'avenir sous un jour plus radieux. Mais Adrian n'était pas patient, il n'avait pas envie de traîner dans ce bar miteux plus qu'il ne le devrait, pas plus envie de rentrer dans son triste appartement du Quartier Sud une fois son service terminé. Il allait devoir prendre son mal en patience, puisque de toute façon aucune autre option ne lui était laissée... Ce qui ne l'empêchait pas de grommeler entre ses dents comme un ours grincheux à chaque remarque agaçante et à chaque cocktail au nom pompeux qu'une fille légèrement vêtue lui commandait en battant des cils.
L'habitude, l'instinct, ou un savant mélange des deux, Adrian savait par avance que cette soirée serait particulièrement éprouvante, du genre de celles qui lui donnaient envie de se mettre à boire comme un trou une fois rentré chez lui, pour s'écrouler ensuite sur son canapé en compagnie de son vieux chat à trois pattes – la pauvre bête n'avait d'ailleurs toujours pas de nom, c'était juste "le chat". Et il aurait donné à peu près n'importe quoi pour pouvoir échanger sa place avec celle de l'animal juste le temps de quelques heures, pour échapper aux problèmes qu'il sentait poindre. Faute de pouvoir prendre la place du félin, il allait jouer de profondes inspirations et de pensées pacifistes pour ne pas éclater la tête de qui que ce soit sur le comptoir du bar – à commencer par la sienne ; que ne faisait-on pas par désespoir ? Trop occupé à mélanger vodka et sirop de fruits rouges dans un shaker pour une paire d'étudiantes, le colosse blondin ne prêta qu'une oreille distraite à l'agitation à l'extérieur de l'établissement. Il avait appris à faire la sourde oreille, prétendre ne pas entendre les petites bagarres d'ivrognes, c'était encore le meilleur moyen d'éviter de s'en mêler. Des coups, il en avait pris plus qu'à son tour au cours des dernières semaines, il était carrément passé à travers une baie vitrée pour sauver une gamine des griffes d'un dégénéré, ça lui avait suffi, merci bien. Ce n'était pas son boulot de calmer les clients un peu trop soûls, c'était à ça que servait les videurs.
Les demoiselles servies et satisfaites, il attrapa un chiffon humide pour redonner un semblant de propreté au comptoir, et ce n'est que lorsqu'il releva les yeux de ce dernier qu'il tomba nez à nez avec son aîné, Nathaniel. Une grimace tordit les lèvres du cadet lorsqu'il aperçut les traces d'hémoglobine encore fraîches sur les phalanges de son frère, ses doigts se crispèrent nerveusement sur le tissu avant qu'il ne balance le chiffon dans le seau qui traînait à ses pieds. « Et toi t'as toujours la même gueule de con », qu'il répliqua sèchement à Nate et dans leur langue maternelle, pas franchement d'humeur à lui faire la conversation. Là où Nate passait, les emmerdes suivaient, c'était au moins aussi certain que un et un faisaient deux. « Si t'as des emmerdes ou que t'as juste décidé de venir me faire chier, je te préviens, t'as mal choisi ta soirée. » Les choses avaient cessé d'être idylliques entre les frères Blackwood des années auparavant, quand Amelia était morte et qu'Adrian avait été trop bon – et surtout trop con – et avait accepté de faire de la prison pour épargner à son aîné la perpétuité. Il ne regrettait pas, et se savait bien capable de recommencer, mais ça lui était tout de même resté en travers du gosier, comme une gorgée de mauvais vin qui aurait eu du mal à passer. Nathaniel, il l'aimait, mais il n'avait plus aucune confiance ni foi en lui. Ils étaient trop différents, n'en déplaise au plus âgé qui clamerait probablement le contraire haut et fort. Dans la famille Blackwood, plus rien n'était simple depuis que leur père les avait forcés à s'engager dans l'armée. C'était à ce moment là que tout avait commencé à se casser la gueule, mais il aurait été bien trop aisé de rejeter toutes les fautes sur ses épaules. Non, à la mort d'Amelia, les frères Blackwood avait foutu en l'air la famille sans l'aide de personne.
Adrian fit claquer un verre de whisky sur le comptoir, juste sous le menton de Nathaniel, sans le quitter des yeux. L'air grave, froid, le cadet jeta un regard autour de lui et regretta que l'agitation soit un peu retombée – le voilà condamné à échanger avec son frère. Il n'en avait pas envie, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. « Qu'est-ce que tu veux ? » Son ton n'était pas plus encourageant que son expression, au moins Nate ne pourrait pas prétendre ne rien avoir vu venir si les choses devaient tourner au vinaigre entre eux. Ce n'était de toute façon pas comme si la plupart de leurs conversations ne terminaient pas mal d'une façon ou d'un autre. Quelque chose s'était cassé entre eux, le lien fraternel qui les unissait autrefois se désagrégeait lentement. L'affection subsistait, mais elle ne faisait pas tout. L'affection n'avait pas empêché Nathaniel de l'entraîner dans son enfer de Hunter. Elle n'avait pas poussé l'aîné à dénoncer ses crimes pour épargner la prison à son cadet. Alors ce ne serait certainement pas l'affection qui empêcherait Adrian de coller son point dans la mâchoire de son frère s'il dépassait les bornes pour la énième fois.
Les dialogue en italique sont en norvégien.
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Sujet: Re: You can't choose your family ♦ Adrian Jeu 7 Jan 2016 - 19:25
Ouh, babybro n’était pas d’humeur ? Dommage pour lui, il n’était jamais d’humeur avec Nate depuis un moment, alors son ton sec et sa gueule de dégoût n’avaient plus franchement d’impact sur l’ainé, qui se contentait de l’ignorer. Certes il aurait pu mettre un peu plus de forme pour son entrée, et faire un peu sa toilette avant, histoire d’épargner son frère. Mais franchement depuis quand est-ce qu’il était devenu une telle fillette ? Il avait beau être prêt à tout pour son frère, le ménager n’était ni dans l’intérêt du cadet, ni dans les intentions de l’aîné. Il avait bien vu les efforts qu’Adrian faisait pour s’éloigner de leur monde de violence au profit de sa femme. Une mutante… Franchement s’il ne s’agissait que d’elle, Nate aurait mis les pieds dans le plat mais désormais avec leur fille dans la balance, il avait plus de remords à dire le fond de sa pensée à son frère. Mais les remords n’étaient pas encore tels, qu’ils pourraient l’étouffer, c’est pour quoi, appelez ça esprit de contradiction ou simple provocation mais il continua tranquillement à lui parler en anglais, un sourire aux lèvres en bonus.
▬ Ah ? Bizarre c’est pas ce que les filles disent.
Il accompagna le geste à la parole en adressant un clin d’œil à une nana un peu plus loin. Rien à faire, rien à sauver. Le pire étant qu’elle lui répondit et qu’un sourire carnassier étira les lèvres du blond alors qu’il tournait à nouveau la tête vers son cadet, il s’avait définitivement où il allait finir sa soirée/nuit. Mais il n’était pas homme à se laisser déconcentrer par un joli minois plein de promesse, enfin presque. Il reporta rapidement son regard sur Adrian tout prenant une nouvelle bouffée de cancer roulé dans du papier.
▬ Ta confiance me va droit au cœur ! Tu sais bien que mon passe-temps favori c’est de te pourrir la vie. Tu te ferais trop chier sans ton frangin, avoues le une bonne fois pour toute, qu’on passe à autre chose.
Quoi qu’Adrian puisse se dire pour se convaincre qu’il le détestait pour ce qui était arrivé, Nate se détestait d’avantage, et c’est pour ne pas que son frère ne le réalise qu’il s’efforçait de lui sourire, de le côtoyer un minimum et d’agir comme si tout allait bien entre eux. Il s’était toujours caché derrière des sourires et des mots bien placés, alors pourquoi les choses changeraient ? La vérité c’est qu’il n’avait aucune idée de la façon dont il devait gérer cette situation. Il ne savait même pas s’il y avait encore quelque chose à sauver. Leur famille ne tenait plus que par loyauté mais au-delà c’était le désert, chose qui devenait doucement ingérable. Certes il avait lui-même pris ses distances avec eux à une époque, il ne le regrettait qu’à moitié aujourd’hui. Il regrettait d’avoir laissé son petit frère affronter seul ce par quoi il était déjà passé. Il regrettait de ne pas avoir su protéger sa petite sœur, il avait protégé tellement de monde, mais pas sa propre famille. Bien sûr il en voulait à ses parents pour ça, pour l’avoir forcé à s’éloigner, parce que c’est toujours plus simple de blâmer les autres. Rien qu’au souvenir de son père, la colère se faufila dans ses veines, telle la sournoise qu’elle savait être. Il en avala cul sec le verre qui venait miraculeusement d’apparaître sous ses yeux. Comme il disait, son frère restait son frère, il posa un regard vide sur son frère, un sourire forcé aux lèvres.
▬ Cache ta joie princesse ! Je n’ai pas le droit de venir voir comment tu te portes ? Tu sais comme on fait entre membres d’une même famille.
Bien que la famille soit un concept hautement subjectif, ce que son ton ironique ne manqua pas de souligner. Le mot famille qui lui avait laissé un profond goût amer depuis des années, un mot qui n’avait signifié que peu de bonheur, enfin il avait tendance à oublier facilement les évènements heureux de son enfance, ceux qui avaient suivi ses 18 ans avaient fini par les effacer les uns après les autres. Finalement il perdit son sourire et rendit son regard froid à son cadet, s’adressant enfin à lui dans leur langue natale.
▬ J’ai bien saisi que je suis la dernière personne que tu voulais voir, mais tu comptes me faire la gueule encore combien de temps exactement ?
Il en avait marre de marcher sur des œufs. Il faisait de son mieux pour se rattraper, comme il pouvait, il avait surveillé sur sa mutante de belle-sœur pendant qu’Adrian payait pour eux deux. Il faisait ce qu’il pouvait pour ne plus l’impliquer dans les histoires des Hunters et ce, malgré la difficulté à sortir d’une telle organisation, d’un tel monde. Il avait beau vouloir se détacher de tout cela pour revenir auprès de sa femme, ses actions passées seraient toujours là pour lui rappeler aux plus mauvais moments, que rien ne prend réellement fin. Aussi vite qu’il était devenu sérieux, Nate rebascula dans la provocation, un sourire de retour sur ses lèvres et le regard réchauffé. Repassant à l’anglais comme si rien n’était.
▬ Que je note la date dans mon agenda, histoire de fêter ça.
Oh il savait qu’à force de trop le bousculer Adrian finirait par craquer, et fort probablement lui en coller une, mais il préférait 100 fois devoir manger sévère que de se faire simplement ignorer. Alors advienne que pourra, il n’aurait qu’à le prendre avec le sourire, comme d’habitude.
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Sujet: Re: You can't choose your family ♦ Adrian Dim 10 Jan 2016 - 0:43
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HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO. HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO (ambiance).
Bien trop de choses avaient changé, la plupart de façon dramatique, pour qu'Adrian puisse prétendre que tout allait pour le mieux. C'était faux, il le savait, Nate le savait, tous les Blackwood le savaient. Adrian aurait donné à peu près n'importe quoi pour retourner à cette époque bénie où leur famille était encore unie, où la vie était encore simple. Adolescent, il avait été aussi heureux qu'il pensait qu'il était possible de l'être. Comment aurait-il pu se plaindre de quoi que ce soit ? Evie et lui formaient déjà un couple solide, Amelia et lui étaient inséparables, ses relations avec Cecily et Nathaniel n'étaient pas entachés par le deuil et la colère, il s'entendait à merveille avec ses parents, et l'Alaska était une région qui lui permettait de s'évader sans avoir à voyager des centaines de kilomètres. Un temps révolu depuis déjà longtemps, mais auquel le jeune homme songeait encore avec nostalgie. Près de cinq années s'étaient écoulées et Amelia lui manquait toujours autant, il regrettait encore passé trois ans derrière les barreaux au lieu de les passer auprès d'Evie, ses parents lui manquaient plus qu'il ne l'avouerait à voix haute, et Cecily – même avec ses airs supérieurs et son éternel ton hautain – tout autant. Et Nate... Nate, il était celui qu'Adrian aurait bien voulu voir disparaître un moment, pas par manque d'affection pour lui, mais parce qu'il avait l'impression qu'il lui mettait des bâtons dans les roues, parce que où Nate allait, les problèmes suivaient inévitablement. Adrian avait toujours été celui qui tentait désespérément d'éteindre un incendie que son aîné ne cessait d'alimenter en jetant de l'huile dessus. Même alors qu'ils étaient enfants, Adrian était celui qui faisait de son mieux pour sortir Nate des ennuis dans lesquels il n'avait de cesse de se fourrer, à croire que ça l'amusait presque de semer le chaos. Ou peut-être qu'Adrian avait tout simplement cessé de faire attention aux efforts que son aîné faisait, aveuglé par une rancœur à son égard qu'il avait de plus en plus de mal à étouffer.
Les bras croisés sur son large poitrail, les lèvres légèrement déformées par une grimace, Adrian fixait Nate avec une certaine amertume dans le regard, et s'il gardait le silence c'était pour ne pas lui dire que non, non, il ne serait pas malheureux sans lui. C'était triste et cruel, mais cela n'en était pas moins la vérité. Il n'avait pas envie d'être agressif, pas envie de faire de vagues, mais dès lors que Nate était concerné, sa patience avait tendance à atteindre ses limites prématurément. Il sentait déjà la nervosité tendre ses muscles, aussi soupira-t-il longuement avant de sortir son paquet de cigarettes de la poche arrière de son jean pour en allumer une. Evie détestait quand il fumait, et il était tout près d'arrêter complètement... Mais là, c'était soit il s'en grillait une, soit il finirait par éclater la tête de son aîné contre le comptoir à cause d'une pulsion incontrôlée. Le jeune homme haussa un sourcil avec scepticisme lorsque Nate fit référence à la "famille", avant de recracher la fumée de sa cigarette. « Et comment se portent nos parents alors, hm ? Et Cecily ? Rappelle-moi la dernière fois où tu m'as demandé comment allaient Evie et la petite... ? » Il faisait preuve de mauvaise foi et il le savait, mais c'était plus fort que lui. Nate se souciait très certainement du sort de leurs parents et de leur sœur autant que lui. Quant à Evie et Aurora, Adrian avait été très clair sur le sujet, il avait interdiction de les approcher, faute de quoi il lui referait le portrait. Mais entendre Nate brandir l'excuse de leur famille pour lui rendre visite, alors qu'il était en partie responsable de son éclatement, ça le mettait hors de lui. Qu'il se foute de lui ou non, c'était du pareil au même.
Adrian releva les yeux vers son aîné lorsque ce dernier se décida finalement à employer leur langue maternelle pour s'adresser à lui, employant par la même occasion un ton beaucoup plus sérieux. Un petit ricanement échappa au cadet, qui secoua la tête sans quitter son frère des yeux. Combien de temps il avait l'intention de lui faire la gueule ? Adrian resta silencieux une interminable minute, un air presque songeur affiché sur le visage, cigarette pincée entre les doigts. « J'sais pas, t'as l'intention de jouer au con encore longtemps ? » Un sifflement agacé lui échappa, et il se détourna de Nate un instant, le temps de servir une bière à un habitué du bar, avant de reprendre. « Me prends pas pour plus stupide que je ne le suis. T'attires les emmerdes comme un pot de confiture des guêpes, tu fais gaffe à rien et à personne. » Il soutint son regard, presque comme pour le défier de le contredire. C'était vrai, ils le savaient tous les deux. Adrian n'était peut-être pas le roi de la prudence, mais il faisait toujours en sorte de n'attirer des ennuis à personne d'autre que lui. Il avait des problèmes de conscience, ce qui semblait faire défaut à Nate. « J'peux pas me permettre de jouer au cow-boy parce que c'est fun. J'peux pas me permettre de tremper dans des affaires illégales, j'peux pas me permettre de fricoter avec les mauvaises personnes. Au cas où tu l'aurais oublié, j'ai une femme et une fille. » Et elles étaient ce qu'il avait de plus précieux dans la vie, il ferait n'importe quoi pour les protéger, pour qu'elles ne risquent rien. « Tant que tu fréquenteras la raclure de Radcliff, compte pas sur moi pour t'accueillir à bras ouverts et avec un grand sourire sur la gueule dès que tu passeras le pas de la porte. Tes conneries, j'en ai plus qu'assez, Nate. » Il tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écraser dans le cendrier, pour ensuite de nouveau croiser les bras – comme pour s'empêcher d'envoyer son poing dans la figure de son aîné. « Elles m'ont assez coûté. »
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Sujet: Re: You can't choose your family ♦ Adrian Dim 17 Jan 2016 - 2:09
Ok, le scepticisme sur son visage, noté … Le petit frère n’était plus petit depuis longtemps et il n’avait de toute façon jamais vraiment eut besoin de son grand frère, c’était un fait. Nate n’avait été ni un bon fils, ni un bon frère, ni un bon ami, encore moins une bonne relation. Un échec social complet dans lequel il survivait grâce à une résignation teintée de détachement qu’il était loin de ressentir au fond, même si en se répétant tous les jours que ça allait, il avait presque fini par y croire. Mais bon, voir son frère hésiter à lui en coller une était assez peu distrayant pour qu’il s’y attarde, son regard glissa donc vers les miroirs ornant le fond du bar et lui donnant une petite vue sur la salle et les clients. Afin juste le temps pour lui de noter une tête connue qu’il reposait un regard colérique sur son frère.
Il savait très bien pourquoi Nate n’avait plus de contact avec leurs parents, il n’avait pas à se justifier sur ses raisons. Quant à Cecily, que dire ? Il n’était pas d’humeur à supporter ses regards hautains et ses paroles méprisantes à longueur de temps, oui c’est ça, voir jamais. C’était qu’une emmerdeuse depuis le berceau de toute façon, putain sa petite sœur lui manquait vraiment trop. Mais Nate n’était pas le seul à dépasser quelques limites et il n’était pas réputé pour sa patience, surtout pas lorsque ça le touchait d’aussi prêt.
▬ Faut savoir, un coup je dois veiller sur elles, un coup j’ai pas le droit de les approcher et maintenant tu me reproches de ne pas t’en parler ? Tu te rends compte que tu dis de la merde parfois au moins ? Décides toi une bonne fois pour toute, si tu veux pas qu’elles aient un quelconque lien avec moi ne les utilises pas comme prétexte.
Pas moyen qu’il se laisse démonter sans répliquer, son frère avait besoin de cracher son venin pour exorciser la situation ? Mais qu’il y aille, pas de soucis, Nate lui rendrait la pareil sans hésitations et c’est là qu’il réalisa qu’il avait détourné une partie de sa propre colère sur Adrian qui n’avait pourtant rien à y voir. Il était en train de tout mélanger et ça allait encore compliquer toute l’histoire. Comme si c’était pas assez déplorable en l’état. Mais putain, Adrian enchainait les attaques aussi, comment est-ce qu’il était censé se contenir exactement ?
Parce qu’évidemment, « ne faire attention à rien et à personne » hein ? Bien joué petit frère, directement là où ça fait mal et sans anesthésie. Bien sûr qu’il ne faisait attention à personne, il n’avait même pas fait assez attention à sa propre sœur pour pouvoir la sauver, alors le reste du monde pouvait bien aller se faire foutre et cramer jusqu’à moelle. Il écrasa son mégo rageusement dans le cendrier et serra le poing dans une veine tentative de se canaliser un minimum.
▬ Oh, ça va garde toi tes leçons de morales à deux balles. T’as aussi réussi à t’attirer des emmerdes sans moi à ce que je sache, je suis pas non plus responsable pour chaque petit malheur dans ta vie. Ce que tu peux être mélodramatique comme mec.
En fait c’était peut-être Nate qui allait en coller une à son frère le premier finalement. En tout cas il en mourrait d’envie, comme à son habitude il ne savait évacuer sa colère que dans la violence. Autrement elle ne faisait que le consumer de l’intérieur et ça faisait vraiment trop mal. ▬ Mais tu peux te permettre d’être à côté de la plaque apparemment. Après je veux bien que ton ambition ce soit de vivre heureux avec ta petite famille sans faire de vagues. Mais tu sais pertinemment que vous ne serez jamais tranquille, il y aura toujours un risque. Et alors quoi ? Tu comptes regarder en attendant que ça te tombe sur la gueule ? L’anticipation ça te parle ou bien ? Parce que le jour où mes fréquentations te permettront de protéger tes chéries, tu seras bien content que j’ai gardé un pied dans la merde.
Putain, il avait réussi à l’énerver, chose rare mais là c’était plus possible. Il voulait bien être le bouc émissaire de son frère, même son punchingball si besoin, mais au bout d’un moment fallait aussi qu’il réalise que tout ce que Nate faisait n’était pas forcément tout noir.
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Sujet: Re: You can't choose your family ♦ Adrian Mer 20 Jan 2016 - 9:54
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HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO. HEY BROTHER, DO YOU STILL BELIEVE IN ONE ANOTHER? HEY SISTER, DO YOU STILL BELIEVE IN LOVE, I WONDER? OH, IF THE SKY COMES FALLING DOWN FOR YOU, THERE’S NOTHING IN THIS WORLD I WOULDN’T DO (ambiance).
Volontairement ou non, Nathaniel réveillait chez son aînés des sentiments et des souvenirs dont il se serait volontiers passé, lui qui peinait suffisamment à se contenir au quotidien. Adrian était une véritable bombe à retardement, une boule de nerfs, vouée à exploser quoi qu'il arrive, mais menaçant également de sauter pour peu qu'on exerce un peu trop de pression dessus. Et hélas pour lui comme pour son aîné, ce dernier était maître dans l'art de le pousser dans ses derniers retranchements. Peut-être qu'au fond, il avait simplement besoin de se laisser aller un bon coup, mais il savait que ça ne serait pas beau à voir. Si avec la plupart des personnes de son entourage, Adrian avait posé des limites à ne pas franchir, ce n'était pas le cas avec Nate qui lui servait parfois de véritable exutoire. Ça n'avait rien de juste, ni même de logique, mais c'était plus fort que lui. Parce que son aîné était le symbole même de sa descente aux enfers, en plus d'en être l'un de ses principaux architectes. Adrian n'était pas dans le déni au point de refuser d'assumer la responsabilité de ses erreurs, mais il n'en oubliait pas qui l'avait – littéralement – poussé au crime. Si Nate n'avait pas été là pour l'inciter à la vengeance, aurait-il commis ces meurtres qui l'avaient envoyé en prison ? Il s'estimait heureux de n'avoir été condamné qu'à trois ans et non pas dix fois cela, comme c'était généralement le cas lorsque l'on exécutait froidement quelqu'un. Dans son malheur, il avait eu de la chance, les mutants qu'il avait tués pour venger Amelia étaient des criminels notoires, et il avait été défendu par un très bon avocat en plus d'obtenir l'appui de Cecily. Nathaniel ? Il l'avait laissé plonger sans broncher, et quand bien même Adrian avait prétendu avoir agi seul pour lui éviter la perpétuité, il savait qu'à sa place il aurait préféré être condamné plutôt que de le laisser payer pour eux deux. Bordel, réalisait-il seulement qu'il avait failli tout lui coûter ? Perdre Amelia avait été une épreuve déjà quasiment insurmontable, alors s'il avait dû perdre Evie en plus... « La seule raison pour laquelle je t'avais demandé de veiller sur Evie, c'était parce que j'étais coincé derrière des barreaux, et parce que tu me devais bien ça. Mais t'inquiète pas, ça fait longtemps que je me suis décidé : les approche plus. » De toute façon, Evie ne voulait pas le voir, et encore moins le laisser s'approcher de leur fille. Ce qu'Adrian comprenait parfaitement, lui non plus ne voulait pas voir Nathaniel traîner autour d'Aurora. Pas parce qu'il craignait qu'il lui fasse le moindre mal, mais parce que moins il passait de temps avec son frère et mieux il se portait.
Il n'y avait que deux issues possibles, soit leur conversation ne les mènerait à rien, soit ils finiraient par en venir aux mains, comme ils semblaient être à deux doigts de le faire depuis déjà des mois. À chaque fois que Nate ouvrait la bouche, Adrian serrait un peu plus fort les poings, car s'il ne jugeait pas nécessaire de répondre à ses provocations, il fallait bien admettre que c'était tentant. C'était bien beau de l'accuser d'être mélodramatique, mais au moins se souciait-il un minimum de ce qu'il faisait. Si lui était mélodramatique, alors Nathaniel était un véritable anarchiste, et Adrian ne voyait pas en quoi c'était mieux. « Je t'ai jamais accusé d'être responsable du moindre petit problème dans ma vie, arrête un peu. Mais oublie pas qui m'a balancé dans la fosse aux lions après la mort d'Amelia. » Combien de fois avait-il repensé à leur conversation, à Nate qui lui suggérait de venger leur sœur en exécutant ses assassins ? Il n'avait sans doute pas imaginé que son cadet basculerait dans le monde de la chasse aux mutants, c'était pourtant arrivé. Adrian ne le blâmait pas pour ça, il le blâmait pour ne jamais avoir tenté de l'en dissuader. Nathaniel ne l'avait jamais protégé, ne s'était jamais comporté en frère aîné. C'était tout juste si Adrian réalisait à quel point il lui en voulait pour cela, lui qui avait toujours fait de son mieux pour être un bon fils, un bon frère, un bon mari... Il avait fini par craquer, par perdre le Nord, et quand c'était arrivé il n'y avait eu qu'Evie pour le soutenir et continuer à l'aimer malgré tout. Alors ça le faisait doucement rire de voir Nate se ramener avec sa grande gueule quand il n'avait pas été foutu d'être là pour lui au moment où il en avait le plus besoin. Ça n'avait plus grande importance à présent, il avait appris à faire sans lui et il n'avait pas l'intention de revoir sa façon de se comporter avec son aîné. Il ne pouvait pas compter sur lui, la confiance n'était plus qu'un lointain souvenir.
« J'ai pas besoin de toi ! » siffla-t-il entre ses dents après une interminable minute de silence, le regard braqué surs on aîné. « J'ai pas besoin de toi, Evie a pas besoin de toi, Aurora a pas besoin de toi. Si tu les approche, j'te fais la peau. Dans quel monde tu vis, bordel ?! C'est justement parce que j'ai voulu jouer au super-héros et préserver les gens de la prétendue menace mutante que je vis plus avec elles ! Et va pas me dire que c'est Evie qui fait sa chieuse, parce qu'elle a eu raison de me foutre dehors ! Elle a eu raison de me mettre à la porte parce que faut être franchement con pour aller chercher les emmerdes alors qu'on pourrait les esquiver un minimum ! » Ce devait être la toute première fois qu'il admettait à voix haute avoir eu tort quand Evie avait eu raison. Il avait fallu que Nate dépasse les limites du raisonnable, à présent que les valves avaient été ouvertes, il n'était plus question de les fermer. « Personne est tranquille à Radcliff, qu'on se la joue Superman ou non, ça change rien. La seule chose que j'anticipe, la seule chose que je vois, c'est que j'ai raté les premiers pas de ma fille, c'est que je laisse Evie seule dans une ville de tarés parce que j'ai été assez con pour suivre ton exemple ! » Sans doute était-ce un peu trop résumé, mais Adrian n'en pouvait plus. Il était fatigué, las, il ne supportait plus de se ronger les sangs à chaque seconde du jour ou de la nuit. Il n'en pouvait plus de cette culpabilité qui le rongeait, de cette impression de ne jamais en faire assez, ou d'en faire trop, de passer d'un extrême à un autre parce qu'il ne savait tout simplement pas comment faire autrement.
« Tes fréquentations, tu peux te les foutre où je pense. T'es pas le seul à avoir des amis, et j'aime autant éviter de fricoter avec toute la mafia de Radcliff. Si tu veux te la jouer grand seigneur, trouve-toi quelqu'un qui avalera ton baratin. La vérité c'est que t'es rien qu'un lâche, t'as une grande gueule mais dès qu'il s'agit d'affronter la réalité, y'a plus personne. » Il tremblait de rage, si bien qu'il dut se forcer à serrer les poings davantage pour ne pas risquer d'en envoyer un dans la mâchoire de son frère. Il se força à prendre de profondes inspirations, l'envie de se servir un verre du plus fort alcool à portée de main était tentante mais il se retint, parce qu'il avait accumulé suffisamment de vices depuis qu'Evie l'avait foutu à la porte. Il se savait déjà à la limite de l'alcoolisme, et puisque la jeune femme lui avait promis qu'il pourrait rentrer chez eux si il faisait des efforts, il en faisait. Ça lui coûtait, mais certainement moins qu'être séparé d'elle et de leur fille. « Bordel, pourquoi t'es là, Nate ?! Pour me provoquer, pour qu'on se foute sur la gueule ? Tu crois pas qu'on a déjà assez merdé, non ? »