Sujet: life in the shadows ft. charlie Sam 9 Jan 2016 - 17:50
life in the shadows
Ava Carrington & Charlie Monroe
La journée avait commencée comme toutes les autres. Le réveil avait sonné, la douche avait pris deux minutes à se réchauffer, sa colocataire avait oublié de racheter du lait – même les éléments les plus désagréables de sa matinée formaient pour Ava une partie intégrante de sa routine. Si l’eau s’était réchauffée dès l’instant où elle avait sauté sous la douche, si sa colocataire avait été autre chose que tête en l’air, elle se serait sentie presque mal à l’aise, tant le fait l’aurait déconcertée. Heureusement ce matin rien n’avait changé, et elle s’enveloppa dans sa serviette en toute tranquillité, pensant déjà à ce qu’elle avait à faire au laboratoire. Ç’aurait été une journée presque normale si elle n’avait pas dû examiner les bleus sur ses bras et sa gorge, là où le mutant l’avait agrippée d’une force surnaturelle. Le simple contact de ses doigts sur le bleu la fit frissonner, et elle fut envahie par le souvenir de ses cris tandis qu’elle se débattait, puis de la douleur fulgurante dans son épaule gauche avant qu’on ne la relâche soudain, la laissant tomber au sol. Les larmes lui piquèrent les yeux, et elle s’appuya sur le lavabo. Clignant furieusement pour chasser ces maudites gouttes, elle jeta un coup d’œil à ladite épaule, ou une légère croute de sang marquait la cause de sa douleur. Avec quoi l’avaient-ils attaquée ? Un dard ? Une flèche empoisonnée ? Elle n’en savait rien, mais le simple fait qu’il l’a laissait vivante lui suffisait. Elle ferait des tests quand et si des symptômes se faisaient sentir.
Elle n’y pensait déjà plus alors qu’elle déverrouillait la porte du laboratoire, adressant un vague signe de la tête aux médecins qui passaient par là. Pénétrant dans la pièce, elle se dévêtit rapidement de son manteau et enfila sa blouse blanche, qui pendait sagement là où elle l’avait laissée. Elle ne put pas en dire de même de ses tubes testeurs, qu’un collègue bienveillant avait cru bon de placer de l’autre côté de la salle, sur son bureau, plutôt qu’à côté de la centrifuge où elle les avait posés. La métisse soupira, et se dirigea vers le bureau pour en attraper un. Pourquoi réorganiser les choses ainsi ? Sa technique était bien plus pratique. Une partie d’Ava savait qu’on lui avait expliqué plusieurs fois déjà comment garder le laboratoire ‘propre et rangé’, mais dans sa tête, son organisation n’avait rien de sale ou de désorganisé. Il était parfaitement logique, bien plus que celui de ses collègues, qui trouvaient ça normal de tasser tous leurs échantillons dans ‘leur’ section, plutôt qu’à côté de la machine dont ils voudraient se servir. Est-ce que c’était de sa faute si elle était la seule capable de se souvenir exactement quels échantillons lui appartenaient à tout moment ? Elle fit la moue, se promettant de bouder le ou les responsables de cette action. Elle prit le tube qu’il lui fallait, fit un pas en direction de la centrifuge – et manqua de buter contre la table de cette dernière.
Ava fronça des sourcils. Elle n’avait aucun souvenir d’avoir traversée la pièce, d’avoir fait les dix-neuf pas – vingt-cinq si elle portait quelque chose de lourd ou de fragile – qu’il lui fallait pour en traverser la longueur. Pourtant elle était indéniablement à côté de la centrifuge, son tube testeur à la main. Elle porta instinctivement son regard en direction de son bureau, comme si elle s’attendait à y avoir Charlie ou Ivory, riant de l’avoir poussée. Mais elle aurait senties leurs mains dans son dos, la pression de leurs paumes alors qu’elles tentaient de la bouger. Non, même si elle avait aperçu une de ses amies dans le laboratoire en cet instant, sa présence n’aurait rien résolu. La théorie valait à peine le temps qu’elle avait mis à y réfléchir ; or, celle-ci éliminée, et aucun autre objet ou personne visible qui pourrait être responsable de cette transmutation, il ne restait qu’une possibilité : elle s’était déplacée elle-même. Soit si vite qu’elle n’avait pas eu le temps de se rendre compte de l’action, soit…sans marcher. Ava déglutit, une nouvelle théorie commençant à germer dans son esprit. Les mutants, l’altercation d’hier soir. La suite d’évènements était trop rapide pour qu’il s’agisse d’une coïncidence. Fermant les yeux, elle prit une longue inspiration et s’imagina à côté de son bureau. Lorsqu’elle les rouvrit, le fait devait indéniable : elle venait de se transporter non pas une, mais deux fois dans le laboratoire. Téléportation. Mutation, mutante. Mutante, mutante, mutante, mutante… Le mot battait son rythme maudit dans sa tête tandis qu’elle sentait la panique monter.
« Non, non, non, NON ! » cria-t-elle, tambourinant ses poings contre ses tempes. Ce n’était pas possible, elle n’était pas mutante. Elle avait été dépistée des dizaines, des centaines de fois, aux ordres de divers Hunters qui ne lui faisaient pas confiance. Pas le moindre gène mutant dans son ADN. Mais alors… Comment ? Ava n’était pas suffisamment idiote pour ne pas avoir une petite idée de qui était responsable de ce nouveau ‘don’. Seulement, elle ne voulait pas y penser, ne pouvait pas y penser – la peur de ce qui lui arrivait la suffoquait déjà. Pire encore, et si quelqu’un l’avait vu ? On l’accuserait d’avoir faussé ses résultats, d’être un agent double ou une traîtresse, et elle verrait tous les Hunters à qui elle avait sauvée tant de fois la mise se retourner contre elle. D’instinct, Ava se tourna vers les tiroirs de la morgue, et plus particulièrement le tiroir cassé qu’elle et Charlie connaissaient si bien. Elle se souvenait encore de la première fois qu’elle y avait enfermée la mutante pour faire peur à Margo, après que celle-ci lui ait joué le même tour. L’instant d’après elle se trouvait devant, tirant désespérément sur la poignée. Le tiroir s’ouvrit et elle s’y glissa, appuyant contre les parois pour le forcer à se refermer derrière elle.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mar 12 Jan 2016 - 16:44
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Ava Carrington & Charlie Monroe
La journée avait commencé comme toutes les autres depuis l’incident chez Seth Kohara. Le réveil sur le téléphone portable de Charlie avait sonné, elle l’avait éteint en aspirant la batterie du pauvre engin à bout de course. Elle était restée un moment au lit, couchée sur le dos, les yeux grand ouverts. Elle agitait d’abord ses orteils, précautionneusement, puis ses doigts, avant de replier les jambes, les bras. Ces exercices, ils lui avaient été recommandés par le médecin de l’hopital, juste avant sa sortie : ce n’était pas grand-chose, mais ça permettait d’étirer sa peau en douceur, pour lui faire retrouver son élasticité naturelle. Vu la tronche de son épiderme quand elle était sortie de la clinique, elle avait préféré prendre le parti de toute faire comme le doc lui avait dit : elle ne tenait pas à avoir une peau de momie à tout juste trente ans. Sa gymnastique achevée, elle était passée sous la douche pour s’enduire le corps d’huile de coco et de crème hydratante qui menaçait de la faire glisser sur le carrelage à tout instant. Tant pis, c’était le jeu ma bonne Lucette. Elle avait enfilé sa tenue classique d’être humain lambda, à savoir un jean brut sombre, un tshirt uni, sa veste en cuir et ses bottines. Rien d’extravagant, en dehors de sa chevelure blanche qui suffisait à attirer le regard sur elle, comme toujours. Elle ne déjeuna pas cependant, préférant aller chercher de quoi se faire un super brunch une fois arrivée dans l’antre d’Ava Carrington. Et oui, on était jeudi. Et le jeudi, elle déjeunait avec Ava. Pas le mardi ou le vendredi : elle avait essayé, une fois, de proposer une autre date, mais vu la tête qu’avait fait la demoiselle, elle avait vite abandonné l’idée. C’est qu’elle n’aimait pas qu’on lui chamboule ses habitudes, Ava. Alors c’était à Charlie de s’adapter à cette petite rigidité de sa part.
Une fois dans le café, elle prit une grande respiration pour énoncer la recette de la boisson chaude préférée de son amie : un grand café, noir, avec 4 sachets de sucre, du vrai, pas de l’aspartame ou de la stévia, avec de la crème entière, pas demi écrémé, et deux traits de caramel tiède, pas trois, sinon c’était trop écoeurant. Et pour elle, un cappuccino XXL, merci. Pour ce qui est de la nourriture, il fallait des aliments qui ne faisaient pas de miettes, pour ne pas contaminer les corps, ou même salir le sol. Ce serait donc des pancakes et une salade de fruits, comme ça, pas de morceaux de corps étrangers dans ces corps étrangers. Elle remercia le barrista d’un sourire éclatant, avant de se diriger en direction de l’hôpital tranquillement. Elle n’avait pas peur des hôpitaux, elle aurait même tendance à dire qu’elle aimait plutôt bien cette ambiance assez calme, les murs sobres, l’odeur du désinfectant … peut être des réminiscence de l’enfance, pour ce qu’elle en savait. Elle signa de son nom sur la fiche de présence de l’accueil, précisant qu’elle allait voir mademoiselle Carrington à la morgue. Oui, la légiste, pas les gens qu’elle autopsiait, eux elle s’en fichait totalement. Elle reposa le stylo, ses cafés toujours dans l’autre main, et disparut dans l’ascenseur tout en se demandant pourquoi la morgue se trouvait dans les sous sols.
Une fois les marches menant à la salle des autopsies dévalées, elle balaya la pièce du regard à la recherche de la touffe de cheveux d’Ava qui aurait du dépasser de l’un des macchabées : pourtant, non rien. Pas la moindre frisette à l’horizon, dans un silence de … Mort, justement. Elle posa les cafés et les sachets de nourriture sur une table d’acier, s’avançant prudemment entre les étals de métal froid :
- Ava ? Avaaaaa ? C’est moi, Charlie ? Il est 10h30, c’est l’heure du brunch du jeudi, tu te souviens ? Allez, dis moi ou tu es, ça va refroidir … Il y a quelqu’un ?
Elle entendait un bruit étouffé, quelque part, mais l’écho dans la pièce l’empêchait d’en repérer la provenance. Mince, qu’avait on donc fait de sa mini légiste préférée ?
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Sam 16 Jan 2016 - 21:50
life in the shadows
Ava Carrington & Charlie Monroe
A peine Ava avait-elle refermée le tiroir sur elle que la porte de la morgue s’ouvrit. Si elle en avait eu la place, elle aurait sans doute sursauté en entendant le grincement pourtant familier. Aucuns de ses collègues ne devaient arriver avant le soir, et l’équipe de nuit n’avait rien oublié en partant ce matin – alors qui pouvait bien vouloir venir ici. Ava s’inquiéta un instant que ce soit le proche d’un mort, dont elle aurait oublié le rendez-vous. Elle aurait l’air encore plus bizarre que d’habitude, s’ils la voyaient surgir d’un tiroir à cadavre, les yeux rougis et incapable de donner la moindre explication cohérente. Mais non, impossible que ce soit un rendez-vous, elle n’oubliait jamais ce genre de choses. Elle commençait à paniquer quand une voix bien connue lui parvint enfin. « Ava ? » Charlie. C’était Charlie, sans le moindre doute. L’interpellée se tortilla tant bien que mal pour sortir son téléphone sans faire de bruit, quand l’heure la frappa : midi trente. Midi trente, déjà ? Elle n’avait pas vue l’heure passer, trop profondément déroutée par cette nouvelle mutation qu’elle se découvrait. Dix heures trente un Jeudi, cela expliquait pourquoi son amie venait d’entrer dans la morgue. Le jeudi, elles brunchaient ensemble – c’était la routine. Seulement dans la routine, Ava ne se retrouvait pas capable de se téléporter, et elle n’avait pas à se cacher dans son lieu de travail en espérant qu’on ne l’entende pas respirer dans le silence de mort qu’il y régnait.
« Avaaaaa ? C’est moi, Charlie ? » continua la mutante aux cheveux si pâles, visiblement laissée perplexe par ce changement imprévu dans leur routine. « Il est 10h30, c’est l’heure du brunch du jeudi, tu te souviens ? » demanda-t-elle, comme si Ava serait capable d’oublier. « Allez, dis-moi ou tu es, ça va refroidir… » La métisse se mordit la lèvre. Par ‘ça’, Charlie voulait sûrement parlé du Starbucks qu’elle lui avait apporté. Un grand café, pas décaféiné, avec exactement quatre sachets de vrai sucre brun, de la crème entière – surtout pas demi-écrémée, la consistance était trop liquide – et deux ‘shots’ de sirop de caramel, pour ajouter l’arrière-goût qu’elle aimait tant. Il n’y avait probablement que Charlie et Janet qui, dans sa vie, avaient pris la peine d’apprendre sa commande par cœur. Elle voulait son café, mais cela signifiait indiquer sa présence, et commencer à expliquer sa situation. Déjà qu’en situation normale elle avait du mal à trouver les mots qu’il ‘fallait’, Ava n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir dire lorsqu’on la retrouverait ici. Et on finirait bien par la retrouver, elle n’était pas naïve. Tout au plus pourrait-elle se cacher ici quelques heures, avant qu’un de ses collègues ne viennent prendre la relève. Elle aurait mieux fait de courir chez elle, mais c’était trop risqué : qui sait si elle n’aurait pas accidentellement activé son don pendant le trajet, l’affichant comme prochaine cible pour tous les Hunters du coin. A moins de tomber sur quelqu’un de modéré, comme Adrian, elle ne tiendrait pas une minute si on venait à la prendre en chasse. A cette idée, la demoiselle déglutit difficilement.
« Il y a quelqu’un ? » finit par demander Charlie, devant l’absence de réponse. « …Oui. » murmura Ava, si bas que la blonde dut avoir du mal à l’entendre. Elle toqua contre le tiroir pour attirer l’attention en sa direction, mais décida de ne pas pousser le tiroir tout de suite. Pour les claustrophobes, être enfermé dans un endroit aussi restreint devait relever du cauchemar ; mais pour elle, c’était parfait. Ses yeux s’étaient vite habitués à l’obscurité, et l’absence de stimuli tactiles, visuels, olfactifs et auditoires qui surchargeaient souvent son cerveau lui avaient permis de retrouver un minimum son calme. Elle penserait à s’y terrer plus souvent, lorsque sa vie quotidienne deviendrait ingérable. Elle entendit les pas de Charlie qui se rapprochait, ayant finalement deviné où se trouvait la jeune Hunter. Cette dernière toqua encore une fois, une sorte de Marco Polo pour le moins étrange. « Je n’ai pas oublié. » dit-elle, toujours à voix basse, lorsqu’elle fut sûre que son amie ait atteint les tiroirs. Plutôt que de s’inquiéter de ce que Charlie pouvait penser d’elle en cette situation, il semblait que sa priorité soit d’affirmer sa mémoire impeccable. Elle savait très bien qu’elle devait bruncher avec elle aujourd’hui, seulement – seulement le monde avait décidé de ne pas s’en tenir à son planning. « Désolée. » rajouta-t-elle, sans vraiment savoir pourquoi. Les gens ‘normaux’ s’excusaient souvent dans ce genre de situation, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi : mais elle préférait assurer ses arrières plutôt que de vexer Charlie sans le faire exprès.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Jeu 21 Jan 2016 - 21:58
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Ava Carrington & Charlie Monroe
Charlie avait déjà fait le tour de la morgue une première fois avant d’entendre un bruit du coté des casiers à macchabées, cela même où elle s’était cachée une fois pour faire peur à la stagiaire légiste, Margo, au plus grand plaisir d’Ava. Enfin, elle supposait, puisqu’Ava ne manifestait sa joie que de manière très … mesurée. L’endroit lui était devenu familier, à mesure qu’elle avait passé du temps à l’intérieur en compagnie des deux jeunes femmes : et puis, elle était pas difficile, Charlie, elle avait connu bien plus glauque et effrayant que ça. Et puis, c’était propre ici, au moins. Fronçant les sourcils, elle se rapprocha du mur de caisses métalliques, tachant de deviner dans laquelle pouvait bien se cacher Ava. Son toute vraisemblance, pas dans l’une des plus haute, c’était trop compliqué de monter là haut toute seule. Pas dans les plus basses non plus tout simplement parce que c’était les plus proches du sol, et allez savoir pourquoi, elle devinait que cela ne plairait pas à la jeune demoiselle. Au final, elle en déduisit qu’elle était surement dans l’un des casiers du milieu, au centre, par souci de parallélisme aussi. Charlie attrapa la plaquette d’occupation des cases, éliminant mentalement toutes celles déjà effectivement occupées, par des gens vraiment morts. Peut être même certains à cause d’elle, mais ça, c’est une autre histoire. Au final, Alors qu’elle s’approchait de la case 43, cette dernière résonna d’un petit « toc » caractéristique qui fit sourire la jeune femme : elle ne s’était donc pas trompée, chouette. Elle répondit alors à son amie d’un air tout à fait sérieux :
- Oui, ça m’étonnait aussi que tu puisses oublier ce genre de chose, cela ne te ressemble pas à vrai dire.
C’était un fait, Ava avait une mémoire exceptionnelle, pour peu que l’information soit dénuée de dimension émotionnelle ou subjective. Le jeudi matin, c’était brunch. Par d’histoire de plaisir ou de choix, enfin si, mais dans un second temps, ce n’était pas ça qui conditionnait l’information. Charlie finit par tirer sur la poignée de la case renfermant la demoiselle, pour découvrir une Ava les bras en croix, le regard fixe. Elle lui offrit un sourire tranquille alors que la demoiselle s’excusait.
- Pas besoin de s’excuser, il n’y pas de mal de fait. Tu veux rester là et que je t’apporte tes trucs, ou tu sors et on mange sur la table ?
Elle préférait demander, plutôt que de contraindre Ava à faire quelque chose qui ne lui plaisait pas. Elle était consciente que la jeune femme était un peu spéciale, mais cela ne la dérangeait pas plus que ça. Après tout, elle-même était un peu spéciale, alors elle pouvait faire un effort pour Ava. Elle tira une chaise près de la case, prenant garde de ne pas faire racler les pieds sur le sol : son amie était un peu sensible au bruit :
- Pourquoi tu es couchée dans une des couchettes pour les morts, alors que tu ne l'es pas, morte je veux dire ?
Avec Ava, pas de « je peux te poser une question », ou de « je peux savoir pourquoi … » : la demoiselle vous répondrait Oui ou Non, sans aller plus loin, si elle n’en avait pas vraiment envie, ce qui était d’une logique implacable, si on y réfléchissait bien. Alors la mutante attendit patiemment les réponses d’Ava. Après tout, elle était dans son domaine, et elle savait que la toute jeune femme était un diesel : il fallait un petit moment pour qu’elle démarre, mais ensuite, on ne l’arrêtait plus.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Sam 30 Jan 2016 - 21:11
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Ava Carrington & Charlie Monroe
Beaucoup de gens auraient mal réagi en la découvrant fourrée dans ce tiroir, Ava en était consciente. Si la situation avait été inversée, elle était à peu près sûre qu’elle aurait été tout aussi perplexe. Mais Charlie semblait tout prendre avec un naturel incroyable, et qu’Ava lui enviait beaucoup. Il semblait que rien ne puisse la déconcerter, que ce soit les bizarreries de son amie comme les cadavres éventrés dans lesquels son amie fourrait ses mains gantées de manière quotidienne. Aussi répondit-elle à la dernière phrase de cette dernière de façon parfaitement calme. « Oui, ça m’étonnait aussi que tu puisses oublier ce genre de chose, cela ne te ressemble pas à vrai dire. » Malgré le fait que Charlie ne puisse pas la voir, Ava acquiesça ses paroles. Non, ce n’était pas son genre – jamais elle n’aurait oublié une partie aussi importante de sa routine. Parce que si la jeune femme s’était montrée aussi difficile à l’idée de réorganiser leur brunch hebdomadaire, ce n’était pas parce qu’elle ne voulait voir son amie qu’un jour sur sept. Au contraire, si la blonde avait été d’accord, elle accepterait joyeusement de déjeuner avec elle tous les jours de la semaine, pourvu qu’elles puissent se mettre d’accord sur un planning régulier. Simplement, si elles changeaient leurs horaires de brunch, ce dernier ne serait plus une habitude, un évènement solidement ancré dans sa réalité. Si elles changeaient, qu’est-ce qui les empêcheraient d’en changer la fréquence à une fois toutes les deux semaines, ou d’en faire une occasion aléatoire, spéciale plutôt que normale ? Qu’est-ce qui les empêcherait tout simplement d’annuler un repas qui était sa partie préférée du Jeudi ? Le raisonnement de la métisse pouvait paraître extrême, mais c’était ainsi qu’elle voyait le monde. Et elle tenait beaucoup trop à son amitié avec cette étrange mutante pour laisser le hasard se mêler de leurs affaires.
« Pas besoin de s’excuser, il n’y pas de mal de fait. Tu veux rester là et que je t’apporte tes trucs, ou tu sors et on mange sur la table ? » Ava ne répondit pas tout de suite. Elle se mordit la lèvre, « Je vais y réfléchir. » dit-elle finalement, autant parce qu’elle ne voulait pas que Charlie pense qu’elle ait suffoqué dans son compartiment que parce que c’était ce qu’elle faisait. Elle n’avait pas envie de sortir de sa cachette, à vrai dire. Elle ne s’était pas téléportée depuis qu’elle y était, et cela rendait ce compartiment exigu beaucoup plus attrayant que le reste de son laboratoire, en cet instant. D’un autre côté, elle avait faim. Puisqu’on était Jeudi, elle n’avait pas petit déjeuné, et l’odeur de café qui supplantait celle du désinfectant la faisait saliver d’envie. Sans parler du fait que si elle faisait entorse à ses propres règles en annulant leur brunch, qu’est-ce qui empêcherait Charlie d’en faire de même, et leur brunch ne serait plus une tradition ? L’idée la dérangeait presque davantage que son nouveau don. Mais Charlie ne ferait pas cela, elle savait combien elle tenait à ses habitudes. Ava secoua ses boucles pour chasser l’idée de son esprit, et se cogna légèrement la tête contre les parois. « Pourquoi tu es couchée dans une des couchettes pour les morts, alors que tu ne l'es pas, morte je veux dire ? » demanda à cet instant la mutante. La scientifique ne répondit pas, ne trouvant pas les mots pour expliquer sa situation. Dans l’instant elle avait réagi plus à l’instinct que par un raisonnement logique, ce qui était indicatif de l’étendue de sa panique – elle qu’on traitait habituellement de robot s’était comportée comme un animal. Il fallait croire qu’elle était humaine malgré tout.
Ava resta silencieuse encore quelques instants, mais n’entendit pas de pas qui s’éloignaient de sa cachette. Finalement elle prit son courage à deux mains et poussa contre les murs de la couchette, forçant celle-ci à s’entrouvrir. Elle ne l’ouvrit pas assez pour s’en extirper, mais suffisamment pour pouvoir planter ses grands yeux mouillés dans ceux de Charlie. Puis son regard glissa vers la boisson Starbucks que cette dernière avait apportée, et elle se lécha les lèvres. Il était largement passé l’heure de sa dose de sucre journalière. « Il est encore chaud ? » murmura son petit bout de tête qui dépassait du tiroir de la morgue.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Jeu 4 Fév 2016 - 9:06
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Ava Carrington & Charlie Monroe
- T’inquiète prend ton temps, je suis pas pressée.
Elle avait lancé ça à l’aveuglette, sans savoir où se situait vraiment Ava. C’était assez cocasse de s’imaginer la jeune femme dans sa petite boite en métal, dans le noir, surement les mains en croix comme une momie. Peut-être avait-elle eu un petit coup de pompe, et le besoin de faire une petite sieste avant de reprendre un cas un peu complexe. Après tout, les hunters la faisait travailler parfois toute la nuit pour maquiller les corps avant que la police n’arrive en début de matinée, alors peut être venait elle de passer une soirée éprouvante, pour ce qu’elle en savait. La blondinette s’était rapprochée des boissons encore fumantes et de la nourriture quand le chuintement de la porte lui indiqua qu’Ava s’était finalement décidée à sortir de son sarcophage, au moins en partie. C’était tant mieux, parce qu’il n’y avait rien de pire que de boire allongée, c’était un coup à avaler de travers à coup sur. Elle attrapa les deux gobelets inscrits de leurs prénoms bien orthographiés –qui pouvait mal écrire AVA, en même tant, il fallait être totalement con-, puis vint s’installer sur le tabouret à coté de son amie, posa la boisson lui étant destinée à portée de bras. Elle remarqua les yeux humides d’Ava, mais s’abstint de tout commentaire pour le moment : d’abord le café, ensuite la conversation, où ce qui pouvait s’apparenter à un interrogatoire de l’hunter par la mutante : Ava n’était pas bien expansive, alors il fallait parfois lui tirer les vers du nez.
- Je dirais qu’il tire sur le chaud un peu tiède. Tu ne te brûleras pas la langue avec, mais ça peu irriter la gorge si tu en bois trop d’un coup.
Avec Ava, mieux valait être le plus clair et concis possible, sans quoi l’échange pouvait se compliquer à une vitesse surprenante. Néanmoins, ça l’amusait pas mal, Charlie, qu’Ava soit aussi différente. Il faut dire que la normalité l’ennuyait prodigieusement, et elle-même ne se sentant pas naturellement socialement intégrée, fréquenter Ava lui permettait de ne plus tout à fait avoir à obéir aux conventions sociales auxquelles elle se pliait, de mauvaise grâce, avec la plupart de ses interlocuteurs. Avec Ava, étonnement, elle trouvait tout beaucoup plus simple : tant que l’on ne la froissait pas, la docteure était pour ainsi dire imperturbable, infroissable non plus. Les mots glissaient sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard, et elle ne se formalisait pas de l’esprit un peu dérangé de la mutante. Il avait fallu un peu de temps pour l’apprivoiser, Ava, mais aujourd’hui Charlie sentait qu’elle pouvait se targuer d’être dans les petits papiers de cette dernière. Elle lui avait même laisser toucher ses cheveux, une fois. Et Dieu sait comme Charlie adore les cheveux. Ceux d’Ava étaient magnifiquement crépus et épais, à tel point que cela donnait à Charlie l’envie d’enfoncer son visage dedans comme dans une éponge géante. Et puis, elle sentait super bon aussi, quand on pouvait passer outre l’odeur du gel désinfectant et de la javel. Ça, Charlie était sure d’être à peu près la seule à s’en être rendue compte.
- Tu as travaillé toute la nuit, du coup ? Tu as eu des nouveaux corps de mutants à examiner ? Je ne sais pas si il y a eu des descentes, ces derniers jours…
Elle but une gorgée de sa boisson, songeuse. Depuis son accident avec Seth et Roman, ses journées avaient été assez calmes, pour ainsi dire ….
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Dim 7 Fév 2016 - 14:54
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Ava Carrington & Charlie Monroe
« T’inquiète prend ton temps, je suis pas pressée. » lui répondit Charlie, parfaitement compréhensive. Le fait seul qu’on accepte de la laisser gérer les choses à sa manière, dans le temps qu’il lui fallait, détendit légèrement Ava. Elle s’attendait toujours à ce que ses réactions soient accueillies avec des critiques, des représailles, ou tout au plus un soupir exaspéré. Charlie était sa préférée parce qu’elle ne l’avait jamais traitée ainsi ; elle acceptait tout simplement que la jeune femme ait une façon particulière de gérer les chocs et mésaventures du quotidien, qui au final ne faisait de mal à personne, sinon peut-être les mettre mal à l’aise de temps à autre. Inoffensive et pourtant offensante, voilà ce qui résumait bien la majorité des interactions d’Ava. Heureusement en cet instant elle n’y pensait déjà plus, l’odeur alléchante du café ayant fait son chemin jusqu’à ses narines. « Je dirais qu’il tire sur le chaud un peu tiède. Tu ne te brûleras pas la langue avec, mais ça peu irriter la gorge si tu en bois trop d’un coup. » Ava acquiesça, et prit une grande inspiration. Remontant doucement les bras vers la sortie sans taper ses coudes contre les parois métalliques – de toutes les douleurs, celle d’un coup contre l’os de son coude lui était la plus insupportable – elle posa ses mains à plat contre les bords de la couchette à mort. Délicatement elle poussa, faisant très attention à ne pas s’envoyer de l’autre côté de la pièce – elle et ses collègues huilaient régulièrement le mécanisme, et elle ne voulait pas créer un boucan qui pourrait attirer l’attention d’autres personnes. Charlie s’étant écartée pour aller poser le café sur une table non loin, Ava pu faire basculer ses jambes jusqu’au sol sans encombres et se retrouva de nouveau debout dans le laboratoire.
La blonde ne commenta pas sur sa décision de sortir, ce pour quoi Ava lui en fut reconnaissante. Elle referma proprement le tiroir et se dirigea à la hâte vers le café encore chaud, comme si celui-ci risquait de disparaître si elle ne s’en emparait pas assez vite. La chaleur réconfortante entre ses mains, elle put à nouveau se retourner pour faire face aux questions de la mutante. « Tu as travaillé toute la nuit, du coup ? Tu as eu des nouveaux corps de mutants à examiner ? Je ne sais pas s’il y a eu des descentes, ces derniers jours… » Ava secoua la tête, les mains fermement ancrée autour de la tasse fumante. Ses dernières soirées avaient été plutôt calmes, les Hunters semblant avoir réussi à imposer les mesures de Thaddeus sans trop de protestations. Les membres d’Uprising et Insurgency devaient avoir battu retraite pour l’instant, préparant leur prochaine offensive. La métisse ne doutait pas un seul instant que seule la bataille avait été gagnée, pas la guerre. D’ici quelques semaines, quelques mois tout au plus, elle verrait le nombre de cadavres à la morgue doubler, peut-être même tripler, dépendant de l’étendue des dégâts. Si elle s’était préoccupée de ce genre de choses, sans doute aurait-elle pu tenir des comptes bien précis des dégâts causés par cette guerre civile qui déchirait Radcliff. Seulement son emploi consistait à faire exactement le contraire : elle supprimait les preuves, les marques que les Hunters laissaient sur leur passage. Sans doute avait-elle occasionnellement fait de même pour les résistants mutants, prenant la balle dans le crâne d’un chasseur pour l’exécution sommaire que ces derniers offraient à toute personne obstruant leur chemin. Ava avait beau ne pas apprécier ces périodes intensives où l’on s’attendait à ce qu’elle travaille à la fois vite et en détail, en cette occasion elle aurait largement préféré avoir l’opération de Lancaster sur le dos plutôt que la réalité.
« J’ai… » commença-t-elle, mais les mots se coincèrent dans la gorge. Tout était si récent, elle ne savait pas comment articuler ce qui s’était passé dans le laboratoire, ce matin. « Je… » tenta-t-elle à nouveau, l’essai se soldant lui aussi par un échec. L’angoisse commença à remonter, se resserrant autour de sa gorge si bien qu’elle eut du mal à avaler la gorgée de café qu’elle prit pour se stabiliser. Que pouvait-elle dire à Charlie ? Qu’elle était soudainement mutante ? Mais c’était incorrect, elle n’avait pas le gène porteur, activé ou non. Pas même de gène récessif, si bien que ses enfants (si enfants elle avait) seraient tout aussi normaux qu’elle. Enfin, aussi normale qu’elle pouvait l’être, vu ses circonstances. Alors comment avait-elle subitement obtenue cette capacité de téléportation ? La chasseuse commençait à avoir une petite idée de ce qui pourrait en être la cause, mais une partie d’elle refusait d’accepter que les évènements de la nuit dernière puissent réellement avoir réussi à lui injecter un don dans un organisme qui ne possédait aucune prédisposition à la mutation. Les ramifications d’une telle capacité étaient terrifiantes, pour le moins dire… Ava secoua la tête, ne voulant pas y penser davantage. A la place elle posa délicatement son café sur la table, et se tourna vers Charlie. L’instant d’après elle était derrière celle-ci, s’appuyant son front sur la jointure du cou et des épaules de la mutante pour calmer son cœur qui battait la chamade. Charlie n’était pas idiote, elle comprendrait aisément le lien entre cette téléportation intempestive et la panique qui avait poussée son amie à s’enfermer dans un tiroir à cadavres.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mer 10 Fév 2016 - 21:58
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Ava Carrington & Charlie Monroe
Charlie avait conscience que, pour le commun des mortels, Ava passait pour quelqu’un de bizarre. Enfin non, pas bizarre, bizarre c’est quand on louche un peu, ou qu’on parle tout seul. Ava, elle était, comme le dirait Roman, Socialement inadaptée. En décalage avec l’idée que se fait la société d’un être humain fonctionnel. Elle en était bien consciente, tout simplement parce qu’elle avait été comme ça pendant pas mal de temps, avant que Roman ne la « dégrossisse » un peu. Elle n’était pas toujours en totale adéquation avec l’étiquette, même aujourd’hui, mais elle faisait pas mal illusion, tant qu’on ne grattait pas trop la surface. Ava, elle n’avait surement pas eu la chance d’avoir un Roman pour la façonner, à moins qu’on n’ait pas réussi à le faire. Ça ne la dérangeait pas tant que ça en réalité, Charlie aimait bien. Ça lui donnait l’impression de ne pas être la seule personne un peu étrange ici, ce qui faisait qu’elle se montrait bien plus compréhensive et patiente avec Ava qu’avec qui que ce soit d’autres. Elle lui sourit quand elle se décida enfin à sortir de sa boite, bien qu’elle se doutait qu’il y avait là plus un appel du ventre qu’une volonté de passer du temps les yeux dans les yeux avec la mutante. En parlant de mutation, elle n’utilisait jamais ses pouvoirs en présence d’Ava, sauf si c’était elle qui lui demandait explicitement : autant Margo avait une fascination presque morbide pour ses petits tours de passe passe, autant Ava s’était toujours montrée assez …. Mitigée vis-à-vis de ces derniers. Elle se renfermait comme une huitre en voyant les yeux de Charlie s’obscurcir et ses mains s’illuminer, et si sa curiosité scientifique la poussait à ne pas la quitter des yeux en plein action, elle avait cette expression sur le visage, entre la terreur, le dégout et la réprobation, qui décourageait la mutante de trop faire mumuse en sa présence. Enfin, heureusement qu’elle n’avait pas une mutation physique permanente, leurs rapports n’auraient jamais pu être aussi consensuels qu’aujourd’hui.
Elle s’était installée à coté d’Ava, mais à distance raisonnable : cette dernière n’appréciait pas qu’on empiète sur son espace vital, contrairement à Ivory par exemple qui était très intrusive et tactile. Du coup, elle s’adaptait, et avec Ava, c’était au moins 80 centimètres de distance. Elle prit une gorgée de sa boisson à présent tiède, attendant patiemment les réponses de son amie. Elle vit celle-ci ouvrir la bouche, puis la refermer, comme un poisson en fait, mais sans qu’aucun son ne sorte de sa jolie bouche. Charlie pencha la tête sur le coté, dubitative, se demandant soudain laquelle de ses questions avait provoqué un tel bug chez Ava. Ça lui arrivait des fois, mais en général, elle redémarrait assez vite, une fois que son cerveau génial avait hiérarchisé les infos dans l’ordre qui lui convenait le mieux. Mais la pour l’instant, le reboot était quand même plus long qu’à l’ordinaire. Elle s’apprêtait à réitérer sa dernière question quand, dans un battement de cil, Ava disparut. Littéralement. Comme ça. Charlie écarquilla les yeux sans comprendre : non mais c’était quoi, ça encore ? Elle n’eut pas le temps de verbaliser sa surprise qu’elle sentit les mèches frisées de son amie lui chatouiller le cou, la faisant se raidir ostensiblement : Comment avait elle fait ça ? Super vitesse ? Contrôle de l’espace temps ? Téléportation ? Illusion ? des dizaines d’explications dans la tête blonde de la mutante, mais aucune ne convenait à son instinct de chasseuse. Non, c’était impossible, pas Ava, pas Ava qui la regardait comme un rat à qui on aura arraché une patte à chaque fois qu’elle utilisait son don. Lentement, de manière presque dramatique Charlie se retourna pour faire face à la métisse, la fixant de ses yeux encore clairs et … humains. Elle fixa l’air défait de son amie, et son cœur se serra un peu. Elle entama un geste pour la prendre pour ses bras, puis s’interrompit : pas sur que ça soit la chose la plus agréable pour ava. Lui tenir les mains, voilà, ce serait surement largement suffisant. Elle lui demanda alors doucement, à voix basse presque, comme par crainte qu’on puisse les entendre :
- … Tu sais si tu as ça depuis longtemps … ? Tu as été dépistée négative pourtant, comme Margo, non ?
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Dim 14 Fév 2016 - 20:08
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Le front posé contre le cou de son amie, Ava sentit ses muscles se tendre de surprise. Il fallait dire que voir la Hunter à priori bien humaine disparaître devant ses yeux devait surprendre. Et c’était sans compter le fait que Charlie était bien placée pour savoir à quel point la métisse était terrorisée par la moindre démonstration de mutation en sa présence. La blonde avait un jour eue la mauvaise idée de vouloir lui réchauffer son café pour lui prouver à quel point elle contrôlait bien son don ; Ava avait manqué de renverser une table dans sa hâte de s’éloigner, une réaction qui à son tour faillit déconcentrer Charlie et faire exploser le réceptacle brûlant. Autant dire que de toutes les personnes à qui on pourrait offrir une mutation surprise, elle n’était vraiment pas la meilleure candidate. C’est pourquoi la mutante se retourna lentement, forçant Ava à se redresser et lever son regard humide vers les orbes claires de Charlie. Elle eut à peine le temps de se raidir contre l’impact approchant d’une étreinte que la jeune femme se ravisa, au grand soulagement de la métisse. De toutes les personnes qu’elle connaissait à Radcliff, Charlie était sans doute celle qui aurait le plus de gens de lui faire un câlin sans se faire rejeter – mais ça ne voulait pas dire qu’elle était forcément prête à accepter qu’on la touche sans permission et sans prévenir. Elle sentit alors deux mains se glisser dans les siennes, et referma fortement ses doigts dessus. Fermant les yeux, Ava inspira et expira en comptant, calmant ses nerfs qui commençaient à grésiller de surmenage. Ne sentant plus rien d’autre que la chaleur rassurante qui émanait du contact avec son amie, Ava sentit ses épaules se détendre légèrement, et son pouls ralentir.
« Tu sais si tu as ça depuis longtemps … ? Tu as été dépistée négative pourtant, comme Margo, non ? » entendit-elle Charlie demander doucement. Ava opina, les yeux toujours fermés. Dépistée négative à plusieurs reprises, même. Les chances qu’elle ait eu un faux résultat plusieurs fois de suite étaient minimes, une statistique plus qu’improbable. « Ce matin. » répondit-elle ensuite à la première question qu’on lui avait posée. Charlie avait beau ne pas être médecin, le fait qu’elle tente d’établir les mêmes bases, pose les mêmes questions qui lui était venues à l’esprit la rassurait. Elle ne se sentait pas exactement à l’aise, mais le simple fait d’avoir quelqu’un avec qui communiquer et tenter d’apporter une solution à son problème lui semblait étrangement… positif. Elle qui préférait généralement qu’on la laisse tranquille lorsqu’elle planchait sur quelque chose d’aussi compliqué était un peu perdue, mais là n’était pas le moment de s’attarder sur cette anomalie en particulier. Il y en avait déjà beaucoup d’autres à décortiquer. Ava se tortilla quelques instants, de façon à retirer son bras gauche de son pull sans pour autant le retirer – non pas que la nudité la gène de quelque façon, mais il faisait trop froid dans la morgue pour qu’elle ait envie de retirer entièrement son vêtement. « Hier, on m’a fait ça. » dit-elle, révélant la marque de la seringue sur son épaule gauche. Elle y avait collé un pansement ce matin, mais celui-ci s’était déjà décollé, de façon à ce que Charlie puisse voir la rougeur et le point d’injection sans difficultés. Recollant le pansement et remettant son pull correctement, Ava retourna vers le café qu’elle avait abandonné dans sa téléportation, et se réinstalla sur son perchoir.
Se téléporter était une sensation indescriptible. Les deux premières fois qu’elle s’était servie de cette nouvelle capacité, Ava avait été trop paniquée pour proprement analyser ce qui lui arrivait. Mais maintenant qu’elle avait Charlie à ses côtés, l’odeur de son café qui embaumait l’air de la morgue, la situation devenait plus acceptable. C’était une nouvelle variable qui chamboulait son quotidien, pas un cataclysme qui venait déraciner ses précieuses habitudes. Charlie était encore à ses côtés, elle lui avait encore apportée sa boisson préférée. Elles brunchaient ensemble tous les jeudis et, comme tous les jeudis, elles se retrouvaient ensemble dans la morgue. Ces fragments de normalité réconfortaient Ava, et lui donnaient le courage de faire face à ce qui lui arrivait. Et ce qui continuerait sans doute de lui arriver, si elle n’arrivait pas à arrêter le processus. L’idée d’être coincée avec une capacité de téléportation à jamais manqua de la faire paniquer de nouveau. « C’est permanent ? » demanda-t-elle à Charlie, désespérée. Elle ne s’imaginait pas vraiment que la mutante en sache davantage qu’elle, mais peut-être, peut-être… Malgré son appartenance aux Hunters (ou plutôt à Roman Griske, cet homme dont le simple nom irritait la langue d’Ava) Charlie avait des connexions partout, dans le monde des mutants et des criminels, ce qui voulait forcément dire qu’elle devait occasionnellement entendre parler de la résistance. La ville de Radcliff n’était pas suffisamment grande pour que ces cercles ne s’entrecoupent pas au moins de temps à autre. Peut-être quelqu’un aurait-il laissé échapper une information qu’il n’aurait pas dû, un secret qui pourrait l’aider ?
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mar 16 Fév 2016 - 15:56
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Charlie avait entendu cette rumeur parmi les rangs des hunters, sans vraiment y faire attention. On parlait d’une drogue qui donnait des pouvoirs à des gens à priori négatifs aux tests de transmutance, des pouvoirs souvent puissants et difficiles à contrôler, qui pouvaient se montrer dangereux pour les infectés et leur entourages. Charlie n’avait pas vraiment eu de raison de s’inquiéter de ce genre de on dit, puisqu’elle-même était déjà mutante, et en pleine possession de ses pouvoirs : qu’on essaye de la droguer tiens, ils auraient une belle surprise. Cependant, elle comprenait bien mieux le comportement un peu plus étrange que d’ordinaire de son amie : si cette dernière avait découvert le matin même qu’elle avait été contaminée, elle devait totalement flipper. Elle qui ne supportait pas le moindre changement significatif dans sa routine, être capable de se téléporter, c’était un sacré bouleversement, et elle n’était pas sure que la logique d’Ava soit capable d’intégrer ça sans dommage. Elle ne rajouta rien alors qu’Ava se tortillait pour se débarrasser partiellement de son pull, lui dévoilant son épaule marqué d’une petite cicatrice en forme de cercle : la seringue devait être grosse quand même, pour faire une marque aussi visible, même le lendemain. Charlie s’approcha pour mieux voir, sans toucher la peau d’ava pour autant, même si elle en avait envie, pour sentir la boursouflure sur la pulpe sensible de ses doigts. Pas besoin de mettre la jeune femme encore plus mal à l’aise.
- Ok … Donc c’est un méchant mutant qui t’a fait ça hier c’est ça ? Tu sais son nom ? Tu veux que j’aille le tuer ? Il t’a pas fait du mal, en plus de ça ?
Charlie avait froncé les sourcils d’un air un peu plus sévère, pas envers Ava, mais parce que la situation la contrariait. Ava, c’était un peu son bébé chasseur, elle l’aimait beaucoup, avec ses jolis cheveux et ses grands yeux de faon un peu humides. Lui faire du mal, à elle, alors qu’il y avait en ville des chasseurs bien plus agressifs et violents, c’était vraiment de l’anti jeu. Si elle trouvait le responsable de cette bavure, il allait tâter de ses lasers, et il allait vite comprendre qu’il y a des gens à qui il ne faut pas se frotter dans cette ville. Elle suivit Ava du regard, un peu rassurée de ne pas la voir éclater en sanglots, ou pire, se renfermer dans son sarcophage métallique. Elle gérait même plutôt bien, dans un sens, la petite, et Charlie était très fière d’elle. Elle posa le doigt sur sa bouche, levant les yeux au ciel en réfléchissant à la réponse la plus adéquat à la question dans la jeune femme : elle ne pouvait pas dire que oui, ou non, sans aucune explication, surtout que c’était plus compliqué que ça. En plus, Ava ne se satisferait probablement pas d’une demi réponse.
- Ce genre de phénomènes n’est apparu que très très récemment, donc je doute que quelqu’un soit capable de répondre précisément à ta question. Après, on peut aussi déduire assez logiquement que l’effet a peu de chance d’être permanent. Je m’explique : qu’une si petite dose d’une formule encore inconnue puisse totalement modifier l’ADN d’un être humain adulte, ça me parait être encore une science fiction. Je suppose plutôt que ça à du s’accrocher à tes globules, ou à tes neurones, et les à stimuler jusqu’à te permettre de faire tout ce que tu fais. Une fois que ton organisme aura purger le produit, les effets devraient s’estomper, surtout si les test demeurent négatifs au génôme… Après, personne doit savoir combien de temps met le corps à se nettoyer du sérum, peut être une semaine, peut être deux, peut être un mois … Faudrait surement que des chercheurs se penchent la dessus, je suis loin d’être généticienne.
Les labos, Charlie les avait bien plus fréquentés en tant que cobaye qu’en visiteur ou en associés, et elle avait une petite appréhension encore aujourd’hui à l’idée de devoir visiter ce genre d’endroit, bien que son cerveau ait occulté la largement majorité des souvenirs qu’elle pouvait avoir de cette période de sa vie. Elle se rapprocha d’Ava pour sortir la boite de salade de fruits, l’ouvrant avec précaution pour prendre un morceau de melon du bout des doigts, avant de reprendre de manière plus légère :
- Tu sais, se téléporter, c’est plutôt tranquille comme pouvoir. A priori, tu ne peux pas faire de mal aux gens avec ça, et pas trop à toi-même non plus, si tu fais pas attention à ne pas réapparaitre, je sais pas moi, dans le vide ou autre. Ça peut être pratique par exemple le matin, quand tu as pas le courage de traverser ton couloir où il fait super froid pour atteindre ta salle de bain. Un clin d’œil et hop, tu es déjà sous ta douche. Faudra peut être juste faire attention au hoquet. C’est parfois problématique, le hoquet, chez les téléporteurs, ils font des tout petits bonds dans l’espace comme ça, hop, sans faire exprès. Mais ça va, c’est juste rigolo, c’est pas si grave que ça … toi au moins tu craches pas du feu, ou des lasers brulants avec tes mains…
Elle offrit un sourire rassurant à la jeune fille avant de lui tendre la boite de fruits : les pouvoirs, ça consommait un nombre dingue de calories, et déjà qu’Ava était pas bien grosse …
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mar 23 Fév 2016 - 12:57
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« Ok … Donc c’est un méchant mutant qui t’a fait ça hier c’est ça ? Tu sais son nom ? Tu veux que j’aille le tuer ? Il t’a pas fait du mal, en plus de ça ? » Ava secoua sauvagement la tête. « Non, non, non… » répéta-t-elle, plus bouleversée par la proposition de Charlie que ses autres questions. Elle abhorrait la violence, et elle avait beau en vouloir à ceux qui lui avait fait ça, elle n’avait aucunement envie de les poursuivre. Ou d’envoyer Charlie les poursuivre, ce qui serait nettement plus dangereux pour eux. La jeune femme n’insista pas, et se concentra à la place sur les questions qu’on venait de lui poser. « Ce genre de phénomènes n’est apparu que très très récemment, donc je doute que quelqu’un soit capable de répondre précisément à ta question. Après, on peut aussi déduire assez logiquement que l’effet a peu de chance d’être permanent… » Ava écouta Charlie, acquiesçant doucement ses paroles. Elle avait raison, entièrement raison. Les chances que ce qui lui avait été fait soient permanentes étaient incroyablement basses. Une simple injection ne serait pas capable d’altérer son ADN de façon aussi radicale et profonde qu’elle en avait peur. D’un autre côté, un simple être humain n’était pas censé être capable de contrôler les éléments, ou se métamorphoser sous sa propre volonté, et cela n’empêchait pas les mutants de posséder ces capacités. Il suffirait que ses agresseurs aient trouvée la bonne formule pour activer ou insérer le gène mutant dans l’ADN de tout être humain pour que le monde entier se retrouve soudainement anormal. L’idée la faisait frémir d’horreur. Mais Charlie avait raison, et si son scénario pourrait advenir, il était encore beaucoup trop tôt dans l’apparition des mutants pour qu’ils en soient à ce stade-là. Non, sans doute s’était-elle retrouvée le rat de laboratoire involontaire des premiers essais d’une telle substance. Et si la substance s’était glissée dans ses veines, elle portait peut-être en elle-même la solution pour contrer leurs efforts avant même qu’ils n’aient pu aller loin.
« … Faudrait sûrement que des chercheurs se penchent la dessus, je suis loin d’être généticienne. » conclut au même moment Charlie. « Je vais le faire. » dit Ava, loin d’être généticienne elle-même. Mais elle avait tout de même une formation plus en rapport avec ce genre de recherches que Charlie – elle doutait sincèrement que Roman lui ait laissé le temps de poursuivre des études approfondies. Et puis, c’était exactement le genre de problèmes qui intéresserait Beatrix. Avec l’aide de la scientifique, la métisse ne doutait pas qu’elle puisse trouver au moins un début d’explication à ce qui lui arrivait ; sans parler du fait que Beatrix, peut-être même mieux que Charlie, comprenait ce que c’était que de se retrouver du jour au lendemain avec un don qu’on ne contrôlait pas. Mais en cet instant c’était la mutante blonde qui était à ses côtés, tentant de toutes ses forces de la rassurer ; et pour cela, Ava lui en était infiniment reconnaissante. « Tu sais, se téléporter, c’est plutôt tranquille comme pouvoir. A priori, tu ne peux pas faire de mal aux gens avec ça, et pas trop à toi-même non plus, si tu fais pas attention à ne pas réapparaitre, je sais pas moi, dans le vide ou autre. Ça peut être pratique par exemple le matin, quand tu as pas le courage de traverser ton couloir où il fait super froid pour atteindre ta salle de bain. Un clin d’œil et hop, tu es déjà sous ta douche. » Ava secoua la tête de nouveau. Elle ne voulait pas, mais absolument pas se servir de cette mutation qu’on lui avait imposée. Elle ne voulait pas tricher dans la traversée de son couloir, et se dématérialiser pour se re-matérialiser ailleurs l’instant d’après. L’idée que les atomes la composant puissent agir de la sorte lui semble si anormal, si contre-nature que la nausée lui revenait. La solidité de son corps était la solidité de son existence, et ce dont elle était désormais capable allait à l’encontre d’une des fondations de sa réalité. Où allait-elle dans l’instant entre sa disparition et sa réapparition ? Existait-elle seulement ? Risquait-elle de s’effacer complètement un jour, si elle était surprise ou perdait le contrôle de cette capacité ? Trop de questions et aucune réponse pour calmer l’angoisse qui la prenait.
« Faudra peut être juste faire attention au hoquet. C’est parfois problématique, le hoquet, chez les téléporteurs, ils font des tout petits bonds dans l’espace comme ça, hop, sans faire exprès. Mais ça va, c’est juste rigolo, c’est pas si grave que ça… » Malgré elle, Charlie lui arracha un sourire, et même un léger rire. Mais elle se rembrunit vite, suite à la dernière remarque qu’on lui fit : « Toi au moins tu craches pas du feu, ou des lasers brulants avec tes mains… » Elle prit un fruit sans autre parole qu’un remerciement murmuré, le regard baissé. Les paroles de son amie avaient fait surgir une pensée qu’elle n’aimait pas, et qui pourtant refusait de disparaître sans qu’elle ne l’approfondisse. Elle resta quelques instants silencieuse, finissant son fruit aussi lentement que possible pour expliquer le silence. « Tu t’es fait mal, la première fois ? » demanda-t-elle finalement, relevant son regard en direction de Charlie. Le pouvoir de cette dernière rentrait sans le moindre doute dans la catégorie des dons dits ‘dangereux’ qu’elle venait de lui décrire.
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mer 24 Fév 2016 - 20:57
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Trois non d’affilée, elle en concluait donc qu’elle ne connaissait pas l’identité de son agresseur, qu’il ne lui avait pas fait de mal et, qu’en sus, elle ne devait pas partir à sa poursuite. Tant mieux pour les deux premiers non, tant pis pour le dernier : elle n’insista cependant pas, consciente qu’Ava était pas vraiment une adepte de la manière forte, et elle ne voulait pas la contrarier un peu plus. Elle mâchonna sagement un nouveau bout d’ananas, laissant les fibres se broyer contre ses molaires et profiter de la douceur et de l’acidité du fruit. Elle adorait mélanger l’amertume du café chaud et la douceur des fruits juste après, cela faisait un truc marrant sur la langue, ça réveillait les papilles.
Charlie acquiesça en souriant quand la jeune fille décida de se pencher elle-même un peu sur la question de cet étrange sérum : Ava était surement une des personnes les plus brillantes qu’elle eut à côtoyer, de loin. Elle connaissait plein de choses sur la vie, sur la mort, sur le corps humains et sur les insectes qui venaient dévorer les cadavres une fois refroidis. Charlie adorait entendre Ava lui expliquer où se situaient les organes, les lui montrer encore tout attachés au reste du corps, en provenance direct du bide ouvert d’un illustre inconnu. La chasseuse était passionnée d’anatomie, surtout quand elle pouvait voir tout ça en vrai, avec les commentaires savants d’Ava en prime. Parfois, elle faisait même le trajet entre la scène d’exécution et la morgue elle-même, pour avoir le plaisir de voir son amie en pleine action, surtout quand elle lui expliquait quelles erreurs avaient pu faire les hunters dans un meurtre : bientôt, elle serait tellement calée qu’elle pourrait tuer n’importe qui super proprement, sans jamais laisser la moindre trace.
La blondinette plissa ses yeux pétillants de malice, satisfaite d’avoir réussi à tirer une risette à la timide bébé doctoresse, avant de pencher la tête sur le coté en avalant une tranche de banane en la voyant se perdre dans la contemplation de sa tasse de café en ruminant son bout de fruit, avant de lui poser finalement cette question que presque tous les curieux avaient pu lui poser sur son don : est ce que ça faisait mal. Elle savait que ça avait douloureux, mais dans les faits…
- Je ne me souviens pas de la toute première fois pour être tout à fait honnête, parce que j’étais toute petite… Apparemment, d’après les dossiers, ma mutation est apparue quand j’avais trois ans, après m’être faite frappée par la foudre… Oui, je sais, ça s’invente pas. Après, mon père m’a forcé a utilisé mon pouvoir quotidiennement, pareil le labo en Russie. Donc, non, ça m’a jamais fait mal, enfin, pas quand je l’utilise normalement. Après… Il y a pas longtemps, j’ai du dépasser un peu les limites, pour sauver quelqu’un… Je me suis mise en surtension, et ça a fait, euh … bouillir mon sang. Du coup j’ai été un peu abimée. Mais maintenant ça va mieux hein, j’ai bien suivi les conseils des docteurs et ça a presque tout cicatrisé !
Elle ne voulait surtout pas inquiéter Ava, qui avait suffisamment de soucis comme ça, mais elle avait bien du mal à mentir quand on lui posait une question. La faute de Roman surement, qui ne supportait pas qu’elle lui mente, et à qui elle devait dire la vérité en toutes circonstances. Elle offrit un sourire rassurant à son amie, avant de reprendre sur un ton bien plus léger :
- Alors comme ça, tu me fais des infidélités avec Ivory ? Il parait que vous avez passé un bout d’après midi ensemble ?
Elle était taquine, mais elle ne pouvait pas s’empêcher : les réactions d’Ava étaient souvent tellement entières qu’elles en étaient vraiment rafraichissantes…
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mer 23 Mar 2016 - 20:08
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Le fait qu’Ava aborde aussi directement la mutation de Charlie était… rare, pour le moins dire. En règle générale elle préférait faire semblant de ne pas être au courant de son gène X, et éviter ainsi de devoir réconcilier sa peur des mutants avec son affection pour la blondinette. Toutefois cette dernière choisit gentiment de ne pas lui faire remarquer cet écart aux conventions, et Ava put s’accaparer un bagel au chocolat-banane pendant qu’on s’appliquait à lui répondre. « Je ne me souviens pas de la toute première fois pour être tout à fait honnête, parce que j’étais toute petite… Apparemment, d’après les dossiers, ma mutation est apparue quand j’avais trois ans, après m’être faite frappée par la foudre… » Frappée par la foudre ? C’était la première fois que Charlie lui parlait d’un évènement aussi important. Avait-elle des cicatrices ou seulement une ? Si elle n’en avait qu’une, cela signifiait-il que l’électricité ayant transformé son corps en paratonnerre ne l’avait jamais quitté, activant et nourrissant une mutation qu’elle n’aurait autrement peut-être jamais découverte ? Le choc avait-il exacerbé ses capacités ? Ou était-ce le contraire, et l’électricité avait-elle eue plus de chances de la frapper justement parce qu’elle servait de conducteur humain, et qu’elle s’était littéralement attirée les foudres de la tempête ? Si c’était le cas, pouvait-on penser que son entourage n’avait remarqué la capacité de Charlie qu’après son accident, lorsque les soins les avaient forcés à lui prête davantage d’attention ? Les yeux d’Ava s’écarquillèrent devant la révélation et ses conséquences, ce qui ne passa pas inaperçu de la part de la mutante. « Oui, je sais, ça s’invente pas. Après, mon père m’a forcé a utilisé mon pouvoir quotidiennement, pareil le labo en Russie. Donc, non, ça m’a jamais fait mal, enfin, pas quand je l’utilise normalement. »
L’esprit de la métisse, qui avait déjà commencé à faire tourner ses engrenages sur le sujet de l’électrocution, s’arrêta brusquement. Il lui fallut quelques secondes pour passer de ce sujet fascinant à la réalisation horrible de ce que Charlie avait vécu. Instinctivement ses poings se serrèrent, et son bagel eut bien de la chance d’être posé à cet instant, sans quoi il aurait sans doute été transformé en pâté. Les êtres humains n’étaient pas des rats de laboratoire, ils n’avaient rien à faire – et surtout pas les enfants. Ava n’avait beau jamais avoir vécue l’enfance volée de Charlie, elle se souvenait bien trop de la façon condescendante et exhibitoire avec laquelle les médecins et psychiatres la traitaient, parlant d’elle dans l’abstrait qu’elle soit présente ou non, décrivant son autisme à ses parents comme si elle n’avait rien à corriger ou expliquer elle-même. Si elle gardait encore les séquelles d’un tel traitement pourtant inoffensif comparé à celui qu’avait subi Charlie, elle n’en était que plus prompte à critiquer la maltraitance de son entourage, et la mutante ne faisait certainement pas exception à la règle. « Après… Il y a pas longtemps, j’ai dû dépasser un peu les limites, pour sauver quelqu’un… Je me suis mise en surtension, et ça a fait, euh … bouillir mon sang. Du coup j’ai été un peu abimée. Mais maintenant ça va mieux hein, j’ai bien suivi les conseils des docteurs et ça a presque tout cicatrisé ! » rassura-t-elle, voyant le regard affolé de la métisse. Bouillir son sang ? Les cicatrices devaient être à l’intérieur de son corps – peu étonnant qu’elle ne les ait jamais remarquées. Même si les cadavres ne la dérangeaient absolument pas, Ava était peu enjouée à l’idée de devoir disséquer son amie – morte ou vivante.
N’étant visiblement pas motivée à l’idée de continuer sur ce train de pensée, la blonde changea rapidement le sujet. « Alors comme ça, tu me fais des infidélités avec Ivory ? » Ava fronça les sourcils, totalement perdue. Elle n’était pas en relation avec Charlie, du moins pas amoureuse, à moins qu’elle n’ait mal interprété quelque chose… Et elle était entièrement sûre qu’Ivory et elle n’avaient pas eues d’interaction autre que platoniques. Le contact physique avait été minime, ni sensuel ni sexuel. Sauf si Ivory en avait pensé autre chose, et en avait parlé à Charlie, qui venait désormais demander des comptes. Elle commençait déjà à paniquer intérieurement lorsque Charlie, comprenant visiblement son désarroi, élabora : « Il parait que vous avez passé un bout d’après-midi ensemble ? » La tension dans les épaules d’Ava se relâcha brutalement. C’était une blague, une tournure de phrase. Un peu frustrée d’avoir encore une fois raté ce qui serait pour d’autre une évidence, Ava releva le regard vers celui de Charlie avec une tentative de sourire. « Elle te cherchait. » dit-elle, repensant à cette après-midi passée dans la morgue. « Tu n’étais pas là, et elle est restée. » Une nouvelle pause. « On a bu un café. » conclut-elle, un résumé de l’après-midi que peu de gens trouveraient satisfaisant. L’air attentif de Charlie convainquit la métisse qu’elle avait omis un élément de leur interaction important, même si elle n’était pas tout à fait sûre de quoi. Elle hésita un instant, cherchant la meilleure façon d’étoffer son récit – peut-être une bribe de conversation, un fait amusant ? Si Ivory avait fait de l’humour, cependant, Ava ne l’avait absolument pas remarqué. Alors elle sortit la chose qui lui semblait la plus appropriée, vu qu’il avait été question de Charlie elle-même : « Je lui ai dit que tu l’aimais bien. »
Sujet: Re: life in the shadows ft. charlie Mer 30 Mar 2016 - 20:27
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Ça ne gênait pas tant que ça Charlie, en réalité, de parler de sa mutation : elle la portait en elle du plus loin qu’elle s’en souvenait, et surtout, elle ne se souvenait pas d’un jour où elle ne l’avait pas utilisé, ne serait ce que de manière anecdotique. Elle utilisait son pouvoir comme elle respirait, dormait ou allait aux toilettes. Elle était probablement la preuve vivante qu’un don était quelque chose d’inné et de parfaitement naturel. Si seulement elle en était consciente. Elle continua ses babillages alors qu’Ava hochait la tête, parfois machinalement, mais elle n’en prenait pas ombrage : elle savait que parfois, son avis se perdait un peu dans sa tête, et que ce n’était pas forcément qu’elle l’ennuyait. Elle avait juste le cerveau qui tournait plus vite que celui du commun des mortels, tout simplement. Rapidement, la discussion s’écarta du sujet délicat de la mutation pour dériver vers un sujet plus léger : Ivory. En même temps, Ivory ne pouvait pas vraiment être un sujet grave, elle était tout l’inverse même : Ivo était une espèce de petite bulle d’air frais, du même genre qui transforme une bête eau minérale en boisson gazeuse et rafraichissante. Ivo, c’était un peu son happy hour à elle, c’était quand même super chouette d’avoir quelqu’un avec qui passer le début ou la fin de soirée , ou pour manger un burrito en plein milieu de l’après midi.
- Je suppose que c’était une fois où Roman m’a appelé à la dernière minute. Je suis désolée si elle t’as dérangé dans tes habitudes, mais elle est très gentille, et je ne doute pas une seconde que vous puissiez bien vous entendre.
Ivo était presque aussi étrange qu’elles deux, alors elle s’adapterait probablement sans difficulté au caractère d’Ava. Elle ferait peut être des boulette, au moins au début, mais elle ne doutait pas qu’elles finiraient par être comme deux larrons en foire. Enfin, à leur manière. Elle l’écouta expliquer qu’elles avaient pris un café, ce qui sous entendait qu’Ava avait accepté qu’elle descende dans la morgue, et qu’elles avaient passé au moins dix minutes à discuter. Charlie connaissait suffisamment Ava pour tirer des conclusions assez exhaustives de ses réponses tellement élusives, alors qu’elle mâchait un grain de raison avec application. La dernière phrase d’Ava lui tira un gloussement : elle l’aimait bien, oui, c’était assez joliment résumé.
- Elle a du passer par toutes les couleurs de l’arc en ciel quand tu lui as dit ça, pauvrette. Elle est très sensible Ivory, même si on dirait pas comme ça. Mais tu as raison, je l’aime bien. C’est vraiment une très gentille fille, et puis ça fait du bien de sortir un peu de ma routine « Dodo-entrainement-tuerdesméchants » . Simplement, j’essaye de ne pas m’y habituer, je sais que ça peut prendre fin à tout moment.
Elle termina son café cul sec, songeuse : Elle aurait aimé se dire que cette petite vie, ses brunchs avec Ava, ses soirées avec Ivo, pourraient devenir un point de repère dans sa vie. Simplement, elle était consciente que cette décision ne lui appartenait pas, et elle n’en était même pas perturbée. Si Roman lui demandait demain de faire ses valises et de partir pour le Pérou en mission pendant six mois, elle le ferait sans même sourciller. Alors tout ce qu’elle pouvait faire, pour le moment, c’était profiter des choses comme elles venaient, sans se prendre la tête ni penser à demain. Elle le savait bien, Il le lui avait répété, le futur n’existait pas pour les gens comme elle, alors elle devait apprendre à gouter le présent sans autre ambition que de rester en vie. Et finalement elle le faisait plutôt bien, n’ayant jamais réellement connu quoi que ce soit d’autre…