Sujet: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Ven 4 Déc 2015 - 23:55
My spirit is crying for leaving
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Ce soir, il y avait une énième soirée à l’université. Si d’habitude, il se pliait de mauvaise grâce à cette exhibition financière pour expliquer et vulgariser son travail à une bande d’ignares dont les poches étaient trop pleines, aujourd’hui n’était pas un bon jour. Andreas avait vécu et appris trop de choses sur un laps de temps trop court. Il savait, sentait qu’il ne pourrait éternellement encaisser. Il manquait de sommeil, ses nerfs étaient à vif, il était irritable, plus méprisant que jamais avec ses étudiants. De l’homme souriant et agréable qu’il avait été, il ne restait pour l’heure qu’un champ de ruines et hélas, il ne pouvait pas se soustraire à cette soirée, il s’était d’ailleurs expliqué vivement avec le doyen pour ne pas appeler ça autrement avant de céder et de claquer la porte. Il était ensuite rentré chez lui, énervé comme il ne l’avait pas été depuis longtemps et s’était préparé pour la soirée. Il avait soigné son apparence autant qu’à l’habitude mais, clairement, l’envie était encore moins présente que d’habitude. Andreas était hanté. Hanté par le souvenir de sa femme, hanté par ses erreurs, hanté par ce qu’il avait appris. Sa peur souveraine ce soir, c’était de ne pas parvenir à tromper son monde avec autant de facilité qu’à l’ordinaire. Il restait maître de lui mais, plus vraiment de ses émotions malheureusement. Il prit donc tout le temps dont il avait besoin pour se composer son habituel personnage, étudiant la façon dont il avait replié ses manches, mis son col, fait ses cheveux et rejoignit à nouveau l’université, en retard, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Bon nombre de ses collègues mirent ça sur le compte de sa discussion mouvementée avec le doyen, comme une forme de protestation. C’était bien mal connaître le généticien. Comme à son habitude, il alla directement se placer dans un coin éloigné de toute nourriture et boisson si ce n’est le bar plus chic. L’estomac se rappelait souvent aux convives qui mangeaient autant qu’ils buvaient pour maintenir un taux faussement équilibré de nourriture et de boisson. Andreas avait depuis longtemps compris que rapidement, dans le courant de la soirée, son éloignement avec le ravitaillement lui apporterait la paix et la tranquillité qu’il vénérait presque ces temps-ci. Ce qui ne fut pas habituel en dehors de son retard, ce fut la commande qu’il passa au bar avant de s’installer. Il s’orienta vers un alcool fort, sec, un double. Il n’était pas un buveur invétéré, il en était même très loin. L’alcool à trop haute dose lui faisait perdre ses moyens et il était inutile de préciser qu’il avait horreur de ça. Il ne comptait pas faire une exception ce soir, juste boire le premier verre un peu plus tôt pour dire d’occuper ses pensées à quelque chose de moins sordide que ce qu’il avait en tête actuellement. Dans son envie d’être tranquille, il usa subtilement de son pouvoir pour rendre l’atmosphère plus lourde autour de lui et avoir la paix. Sa présence était oppressante dans le coin où il se trouvait et seul les plus téméraires ou les plus stupide s’aventureraient jusqu’à lui. Cette fois, il ne comptait pas sur sa seule personnalité pour être tranquille.
Une partie de la soirée passa ainsi mis à part quelques un plus téméraires que d’autres pour qui il fit l’effort de se montrer plaisant et sympathique, jouant parfaitement de son panel de masques et d’attitudes mensongères, ajustant son comportement avec eux comme un outil, rapportant ainsi, comme souvent, de l’argent à l’université. S’ils étaient plus courageux, ils ne s’attardaient pas, ce qui les rendait moins antipathiques à ses yeux que les autres. Ils avaient eu le mérite d’oser. Il songeait à en terminer avec les mondanités quand un verre de vin blanc se posa délicatement sur la table, accompagné d’ongles parfaitement manucurés et une main fine qu’il était désormais capable de reconnaître. Theodora. Il n’était pas surpris de la voir là, il l’était en revanche de voir qu’elle s’était approchée sans broncher, sans même une hésitation contrairement aux autres. Il avait dès lors museler la petite quantité de son don qu’il avait déployé. Elle était l’une des rares personnes agréables avec de la jugeote qu’il estimait dans les environs. Elle lui avait prouvé qu’elle était capable de se taire quand les circonstances l’exigeaient, elle n’avait pas trahi sa parole et pour cela, elle avait gagné son estime. Elle était une très bonne amie pour sa fille. Au moins quelqu’un sur qui Moira pouvait compter.
- « Theodora. La soirée est déjà bien avancée, je suis surpris de te voir ici à cette heure. »
Heure à laquelle il songeait à partir généralement. Comme toujours, son personnage était soigneusement composé même s’il savait que face à elle, la brutalité de sa douleur trouvait un écho et qu’il ne pourrait pas forcément la tromper. Elle aussi était passée maître dans l’art de jouer un rôle. Il avait plus d’expérience mais, ne la sous-estimait pas pour autant. Se faire tromper par son propre fils et sa fille avait suffi à lui rappeler qu’il n’était pas infaillible et son regard était plus acéré que jamais en réponse à cet échec complet. Hélas pour la jeune femme, elle portait le poids de la mort également et en cela, il était extrêmement dur de lui mentir. De plus, elle commençait à le connaître un peu. Nul ne pouvait se targuer d’avoir pu discuter avec lui assez longtemps au naturel que Theodora. Même Moira, sa précieuse Moira ignorait en grande partie le véritable poids qui pesait sur lui aujourd’hui.
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Mer 23 Déc 2015 - 19:51
Andreas & Theodora
Un verre de vin blanc à la main, ses yeux bleus maquillés de noir scrutant la foule et sa jolie robe rouge flottant au rythme de ses pas, Theodora allait d’un point à l’autre de la pièce en distribuant des sourires aimables, parlant aux gens et passant de conversation en conversation. En s’exilant à Radcliff, elle n’aurait jamais pensé qu’elle puisse retrouver ce qui l’avait fait partir de Londres en premier lieu. Et pourtant, il y avait quelques temps de ça, elle était tombée sur lui, totalement par hasard, au détour d’une prise d’otage dont elle avait été chanceuse de s’en tirer sans égratignure. Elle connaissait son visage et son nom – l’assassin de son compagnon, la personne qu’elle voulait voir disparaître dans la douleur et la solitude. Lorsqu’elle était rentrée chez elle après leur rencontre, elle n’avait pas réussi à se calmer avant un long moment. Son cerveau s’était mis à tourner à une vitesse folle et, lorsque les insultes avaient cessé de fuser, elle avait commencé à réfléchir à un plan, à un moyen de le faire chuter sans qu’il ne s’en rende compte. Bien entendu, elle n’avait pas le génie de James à ce niveau-là, mais elle ne manquait pas de ressources pour autant. Elle avait des armes bien à elle, et elle comptait s’en servir avec toute la maestria dont elle était capable. Elle le charmerait, ce Kingsley Moren, elle le séduirait et s’installerait dans sa vie petit à petit. Elle prendrait le temps qu’il faudra – elle n’en manquait pas, après tout, et si elle devait passer le restant de ses jours à mettre en place sa vengeance, alors elle s’y dévouerait corps et âme sans hésiter une seconde. Après tout, qu’allait-elle bien pouvoir faire d’autre ? Depuis que monsieur Brook était mort, elle ne savait plus quoi faire d’elle-même. Elle n’avait jamais pensé au suicide, mais son existence lui semblait bien vaine sans cette personne à aimer. Alors, si, pour la remplir, il fallait qu’elle l’use à courir après son meurtrier, elle le ferait. Et elle obtiendrait justice, dans le sang et sans pitié aucune. Elle n’était pas du genre à s’attendrir au dernier moment et, face à un adversaire comme Moren, capable de tuer de sang-froid, voire avec le sourire, elle devrait se montrer la plus forte et la plus implacable possible. Mais avec le désir de mort qui l’animait depuis qu’elle savait qui il était, ça ne devrait pas être particulièrement compliqué.
Si elle était ce soir à l’université, c’était pour glaner des informations. En réalité, elle trouvait les soirées mondaines ennuyeuses et superficielles. C’était à celui qui éblouirait le plus les autres par sa verve et la fortune qu’il affichait dans ses bijoux et la qualité du tissu de ses vêtements sur-mesure. Theodora n’aimait pas ces gens ; elle les trouvait trop bêtes, trop facile à mener par le bout du nez dès lors qu’on agitait sous leur nez quelque chose de plaisant – une liasse de billets ou une jolie paire de seins, une arme dernier cri, des données compromettantes sur un rival, bref : tout ce que leur cœur égoïste voulait. Et si elle devait se plier à ce petit jeu pour obtenir les renseignements qu’elle désirait, alors elle le ferait sans broncher. Elle avait fait pire pour beaucoup moins. Cependant, après quelques heures, elle en venait à se demander si elle n’allait pas rentrer chez elle. Elle avait bien obtenu quelques petites nouveautés en les glanant ça et là, mais elle ne pensait pas en apprendre davantage sur Moren ce soir. Elle finit par tourner les talons et fit un dernier tour de la pièce, par acquis de conscience, lorsque son regard se posa sur une silhouette familière isolée loin des autres. Elle arqua un sourcil et un léger sourire se peignit sur son visage. Depuis qu’elle avait rencontré Andreas, elle l’avait toujours vu particulièrement renfermé et esseulé, du genre à repousser subtilement les autres même. Ceci dit, lorsque l’on était au courant des derniers mois qu’il avait passé, il n’y avait rien d’étonnant à cela, et l’Anglaise ne comprenait pas comment les gens pouvaient parfois se montrer si peu respectueux du deuil d’autrui. Se faufilant entre les exposants et autres curieux venus ce soir, elle rejoignit enfin la table où se trouvait le grand Finlandais. L’ambiance était lourde autour de lui, sans doute un peu trop pour que ce soit totalement normal, mais elle ne s’en préoccupa pas davantage et vint tranquillement s’asseoir à côté de lui.
- Theodora. La soirée est déjà bien avancée, je suis surpris de te voir ici à cette heure.
La jeune femme lui sourit et pencha légèrement la tête sur le côté, faisant tourner la tige de son verre entre ses doigts fins.
- Penses-tu, tu sais à quel point j’adore me mêler à tous ces gens bruyants. Toi en revanche, je suis étonnée que tu ne te sois pas déjà éclipsé.
Lui qui avait l’air si prompt à fuir la compagnie d’autrui depuis la mort de son épouse devait souffrir de devoir participer à de tels rassemblements. Au moins, il ne restait pas prostré chez lui à ruminer son chagrin. C’était une bonne chose : elle en avait fait les frais et les hallucinations qui la poursuivaient n’étaient pas particulièrement les bienvenues. D’ailleurs, Andreas ne savait rien de cette tare qu’elle possédait. Si sa fille avait été mise au courant, c’était bien parce qu’elle l’avait vu fixer un point du vide et marmonner dans sa barbe alors qu’il n’y avait personne à qui s’adresser. Si le père Kovalainen pouvait ne pas apprendre ce qui ne tournait pas rond chez elle, elle en serait particulièrement reconnaissante.
- Comment vas-tu ? Tu as pu voir tes enfants ?
Elle n’avait pas eu de nouvelles de Moira depuis un moment, aussi espérait-elle connaître l’état de la grande rousse. Au pire, elle l’appellerait le lendemain. Quant à Artur, elle n’avait pour lui qu’un mépris certain, et elle avait toutes les peines du monde à faire comprendre à son amie que son cadet était quelqu’un de dangereux. Avec un peu de chance, son père réussirait à lui faire entendre raison.
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Mer 13 Jan 2016 - 20:27
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S’il y avait une chose à savoir, c’était qu’Andreas n’attendait absolument rien de cette soirée. Il était là parce qu’il le devait et n’y mettait pas vraiment de la bonne volonté. Les quelques rares téméraires qui avaient osé l’approcher avait généralement fuit aussi vite que la bienséance le leur permettait quand leur curiosité sur son travail, ses recherches et ses étudiants prometteurs avait été assouvie. L’argent qu’il avait ensuite rapporté à l’université, il n’y était pas pour grand-chose. Il pouvait oppresser en manipulant l’atmosphère près de lui, pas leur faire sortir un chéquier. Il laissait ce genre de manipulation à certaines de collègues d’Insurgency, de toute façon, il n’en avait pas la capacité à moins de les braquer. Ce qui, il faut l’admettre, aurait fait très mauvais genre. Voir arriver Theodora était sans aucun doute la meilleure surprise -et la seule- de la soirée. Il ne s’attendait pas à la voir et, à vrai dire, il s’attendait généralement à bien peu de choses ces temps-ci. Il avait même fini par profondément haïr les surprises. Il en avait eu suffisamment de mauvaises que pour pouvoir dire qu’il n’en voulait guère plus. Se tournant vers elle par habitude, il retint une grimace de douleur. Il avait encore tendance à oublier qu’il avait pris une balle dans l’épaule et qu’il avait du soigner ça avec les moyens du bord. Et, puisqu’il était en train de boire un verre, il était hors de question qu’il prenne quelque chose. Les médicaments et l’alcool ne faisaient jamais bon ménage. Cette blessure mettrait trop longtemps à guérir à son goût, en attendant, il devait être prudent et ne pas la faire remarquer, ce qui n’était pas si difficile en soi.
L’écoutant, il daigna lui offrir un mince sourire en coin, plus sarcastique qu’autre chose étant donné le ton de la conversation. Il avait du mal à comprendre pourquoi elle était là, presqu’autant que ses propres raisons pour s’être attarder aussi longtemps. En vérité, la réponse était simple, il s’était perdu dans ses pensées, n’en ressortant que parce que Theodora était arrivée.
- « Tu sais à quel point j’apprécie ce genre d’exhibition de cerveaux, je n’ai pas pu résister. »
Il se sentait souvent comme un chien de concours que l’on amenait à une exposition canine pour un prix dont il se fichait royalement. Ce genre d’événements, Aisling devait l’y traîner de force et, ce qui était peut-être le pire, c’était qu’il y allait par habitude désormais ou parce qu’on le quémandait ou... tout simplement pour ne pas être seul chez lui à certaines occasions. L’aspect pathétique de la chose lui sauta au visage et il passa une main excédée sur son visage, plus pour lui-même que pour la soirée. Il était autant en rage qu’épuisé, ce qui l’épuisait doublement et le faisait enragé d’autant plus. À l’évocation de ses enfants, son visage conserva son impassibilité mais, son regard se mua, plus dur, plus féroce. Le père qu’il était véritablement en colère, le mutant qu’il était également. Quant à son orgueil, il avait été plus qu’estropier dans cette affaire. Rien de tel ne se reproduirait jamais. Le peu de confiance qu’il avait eu en Artur avait volé en éclat et sa parole ne valait désormais plus rien. Chaque parole qui sortirait de sa bouche au jour d’aujourd’hui serait prise avec des pincettes jusqu’à leurs vérifications. Concernant Moira, il était déçu et également en colère qu’elle lui ait menti pour protéger son frère qu’elle savait mieux que quiconque en tort. Il s’en était voulu pour avoir failli en temps que père mais, les décisions qu’avaient prises son fils lui était propre et il ne se fustigerait pas pour ça, il en était hors de question.
- « Oui. Tous les deux. Et je risque d’avoir une discussion déplaisante d’un tout autre niveau que précédemment dans peu de temps avec eux. Ils ne vont pas apprécier et c’est un doux euphémisme. »
Sa mâchoire était crispée et pourtant, il était homme à contrôler le moindre aspect de son corps même lorsqu’il était en colère mais, cette colère là était alimentée par une déception qu’il n’avait jamais connue jusqu’alors. Et le tout était pollué par la force de son deuil. Andreas n’était pas infaillible non et, il atteignait lentement mais sûrement les limites de l’homme qu’Aisling avait fait de lui.
- « Et toi, comment vas-tu ? »
Il avait remarquablement bien éludé cette question le concernant, incapable de dire réellement ce qu’il en était. À l’heure actuelle, il n’était même pas tout à fait certain du véritable état dans lequel il était.
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Ven 12 Fév 2016 - 15:17
Andreas & Theodora
Theo avait pour Andreas une sympathie qu’elle ne feintait pas le moins du monde. Il lui était souvent arrivé d’imiter de bons sentiments et de fausser des sourires, mais les personnes d’en face en faisaient très souvent tout autant. Les véritables amis qu’elle avait pu avoir au long de sa vie pouvaient facilement se compter sur les doigts d’une main et la fille du Finlandais en faisait partie. Les deux jeunes femmes s’entendaient à merveille, toujours prête à critiquer le monde entier en sirotant du Bailey’s et en parlant de tout et de rien. Elles étaient venues l’une chez l’autre quand il n’avait plus été possible de faire la tournée des bars jusqu’à plus d’heure, la violoniste avait rencontré Eddie et l’Anglaise avait fait la connaissance de la ribambelle d’animaux vivant chez la demoiselle. Elles n’étaient pas forcément les meilleures amies du monde mais elles s’entendaient assez pour s’être confié quelques secrets assez lourds, comme la mort de William pour l’une et les hallucinations de James pour l’autre. Il y avait comme une solidarité naturelle entre les deux jeunes femmes, grâce à leur deuil commun et aussi à leur amour d’être des langues de vipère avec le reste de l’humanité. Aussi, l’ancienne escort avait été très étonnée de savoir que le père de Moira était en ville et de n’avoir pas été prévenue. Néanmoins, il ne lui avait pas fallu plus d’une conversation pour parvenir à lui faire avouer les véritables raisons de sa présence en ville et à se dire que, décidément, les veufs et les veuves étaient très nombreux ces derniers temps. Mais par respect pour les Kovalainen, elle n’avait rien dit à la grande rousse, laissant son géniteur s’occuper de lui annoncer les mauvaises nouvelles qu’il apportait avec lui. Et puis, elle-même avait eu quelques affaires à régler et quelques soucis en cours de route. Maintenant qu’elle avait un nom sur lequel elle n’aurait jamais cru mettre la main, elle avait des envies de meurtre d’une violence rare. Theo n’était pas quelqu’un de foncièrement méchant. Elle était cynique, moqueuse, orgueilleuse, mais elle n’était pas ouvertement mauvaise. Mais là … là, elle avait juste envie de faire payer au centuple ce qui était arrivé à James. Elle avait envie de jouer avec son assassin et de le poignarder dans le dos au moment où il s’y attendrait le moins. Quitte à être vicieuse, autant y aller jusqu’au bout, mais pour ça, il fallait qu’elle se renseigne ; hors de question qu’elle se fasse avoir stupidement parce qu’elle aurait été trop pressée d’en finir.
C’était pour ça qu’elle était à ce gala ce soir, pour récolter des informations auprès de ceux qui connaissaient le chasseur. Mais elle n’avait pas trouvé grand’ chose de concluant, tout juste des débuts de piste pour continuer ses recherches. Aussi, elle n’avait pas hésité longtemps en voyant Andreas assis tout seul à l’écart de la foule. En plus d’être la seule tête connue au milieu de tous ces gens, c’était aussi le seul auquel elle aurait volontiers parlé pour le restant de la soirée. Visiblement, lui aussi était ravi de se trouver là, comme en témoignait le cynisme grinçant de sa dernière remarque. Theodora y répondit par un sourire. Il était sans aucun doute la personne qui dans tout le bâtiment avait le plus envie de retrouver son chez-soi. A la question sur ses enfants, l’atmosphère autour d’eux sembla s’alourdir à nouveau. Elle posa ses yeux bleus sur le scientifique, se demandant la raison d’une telle mauvaise humeur soudainement.
- Oui. Tous les deux. Et je risque d’avoir une discussion déplaisante d’un tout autre niveau que précédemment dans peu de temps avec eux. Ils ne vont pas apprécier et c’est un doux euphémisme.
La jeune femme haussa un sourcil. Elle ne connaissait Artur que de nom et au travers de ce qu’avait pu lui en dire Moira et elle n’avait pas un très bon avis sur le cadet Kovalainen. Mais l’Irlandaise, elle, elle ne la voyait pas décevoir son père. Elle se demandait sincèrement ce qui avait bien pu se passer, ce qu’il avait bien pu découvrir qui le fasse se crisper ainsi sur sa chaise rien qu’à l’évocation de la chair de sa chair.
- Eh bien … quelle bêtise ont-ils fait pour que tu te mettes dans un était pareil ?
Elle ne pensait pas vraiment obtenir de réponse, mais ça ne coûtait rien d’essayer. Elle but une gorgée de son verre de vin – qui n’était pas de qualité incroyable mais qui avait au moins l’avantage de ne pas être de la piquette imbuvable – et se tourna vers lui lorsqu’il s’adressa à elle.
- Plutôt bien. J’ai enfin trouvé quelqu’un que je cherchais depuis longtemps.
Ses ongles tapotèrent contre le pied de son verre, signe d’une certaine impatience.
- Il faut encore que je trouve comment le contacter, mais j’ai hâte de le revoir.
Hâte de le revoir et de le piéger pour mieux lui planter un couteau dans le cœur. Le regard clair de Theo balaya la salle jusqu’à tomber sur une silhouette qu’elle ne connaissait que trop bien. La silhouette d’un mort qui avait lui aussi décidé de s’inviter à la fête. Retenant un soupir, elle laissa l’hallucination s’approcher et s’asseoir à leur table en lui faisant un grand sourire, l’air très heureux de venir la hanter une fois de plus. Elle luttait de son mieux pour ne pas le fixer, sachant pertinemment qu’elle finirait par craquer.
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Sam 13 Fév 2016 - 15:03
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Extrêmement ennuyé d’être coincé là, Andreas ne faisait guère beaucoup d’effort pour s’attirer quelqu’argent de la part des investisseurs ou bienfaiteurs pour l’université. Les autres titulaires trouveraient le moyen de récolter encore davantage d’argent, il était là et c’était déjà pas mal quand on y pensait. Après tout, il avait toujours été très clair au sujet de ce genre de festivités, il détestait ça et l’absence de sa femme le rendait nettement moins coopératif. Il n’avait plié que parce que ses relations professionnelles en auraient pris un coup et qu’il avait réellement besoin de faire cela. Il aurait évidemment pu trouver une place plus avantageuse, près d’une ville moins problématique que Radcliff mais, ses enfants s’étant enterrés dans ce trou. Il n’avait d’autre choix que d’y être lui aussi et d’entrer dans cette partie. Que Theodora n’ait pas hésité un seul instant à venir le rejoindre en disait long sur la jeune femme. Il y avait toujours quelqu’un pour s’approcher mais, qui acceptait volontairement de se mettre mal à l’aise ? Personne. Si ce n’est elle, semblait-il. Rien de très surprenant cependant venant de l’une des amies de sa fille. Se rendant cependant compte que sa mutation fluctuait après avoir répondu à sa question, il leva son assurance tranquillité. En s compagnie, il serait probablement tout aussi tranquille. L’atmosphère autour d’eux se fit plus légère mais, pas son humeur. Elle n’avait guère besoin de payer pour les erreurs de ses enfants.
- « Me mentir et omettre. L’un comme l’autre ont très simplement omis de me dire qui était responsable de sa cécité et les circonstances qui avaient amené à cet état de fait. »
Il ne rentrerait pas dans les détails ici, pas dans une salle où l’on pouvait entendre leur conversation en passant. Toujours était-il qu’Andreas, depuis le soit où il avait appris la vérité, ne décolérait pas. Artur avait vacciné sa propre sœur, l’avait rendue vulnérable et avait étrangement oublié de le lui annoncer. Il ne s’attendait pas à ce qu’il lui parle à cœur ouvert, loin de là et au fond, il savait parfaitement qu’Artur était probablement incapable de reconnaître ses torts. Ce qu’il pardonnait encore moins à son fils, c’était son appartenance au groupe des hunters de cette ville. Le sentiment de trahison qu’il avait ressenti avait été violent bien qu’Andreas l’avait museler depuis le temps. Et puis, il y avait eut Moira, lui mentant, ne lui donnant pas le nom du responsable. La pilule était amère et avait bien du mal à passer. Il ne savait d’ailleurs pas quoi faire de ses informations. Il ne pouvait pas se résoudre à faire à son fils ce qu’ils avaient fait à d’autres hunters, c’était son enfant, la chair de sa chair et il l’aimait autant qu’il aimait sa fille. Il ne pouvait pas non plus aller chez Moira et lui annoncer qu’il savait qui était le responsable. Elle se lancerait très certainement dans une plaidoirie pour défendre son frère et il n’était certainement pas d’humeur à l’entendre. Alors il ne faisait rien. Il réfléchissait. Cependant, si Andreas se contrôlait à merveille, que sa mutation était désormais totalement bouclée et que son visage n’exprimait rien de concret, il laissait à sa voix le loisir de dévoiler la portée de leur acte. Il s’autorisait ce peu de franchise face à Theodora.
- « Aboutir à un résultat est toujours plaisant lorsqu’il s’agit de quelque chose qui nous tient à cœur ou bien de retrouver quelqu’un que l’on cherche ou a perdu. »
Lui-même menait de nombreuses recherches sur de nombreux sujets et les résultats se faisaient attendre. Cependant, les réponses à d’autres questions qu’il ne se posait pas lui arrivaient malgré tout ces dernier temps et cela lui déplaisait fortement. La maîtrise était peut-être un des travers majeur d’Andreas.
- « J’espère que tu arriveras à contacter cette personne dans ce cas. »
Que Theodora soit si évasive n’avait rien de surprenant. Elle était le genre de femme à conserver ses secrets et il ne pouvait que lui donner raison même si l’un des siens avait dû être révélé. Moira méritait cependant de savoir qui il était. Il espérait juste qu’elle ne dirait rien à son frère. Pours on plus grand désarroi, il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance concernant Artur. C’était la première fois de son existence qu’il avait des difficultés à faire confiance à sa fille et c’était une chose qu’il supportait difficilement. Observant Theodora alors que son attention semblait absorbée par quelque chose, il décela quelque chose qu’il n’avait jamais vu chez elle jusqu’alors. Un regard ennuyé, légèrement agacé mais aussi de la peine et quelque chose d’autre qu’il ne pouvait qualifier. Il était capable de décrypter beaucoup de chose dans un regard, plus encore depuis qu’il avait perdu sa femme. Il pouvait, pour son plus grand désarroi, distinguer les sentiments les plus dévastateurs et il n’aimait pas ce qu’il voyait. Fronçant les sourcils, il posa sa main sur la sienne.
- « Theodora ? »
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Mar 16 Fév 2016 - 2:42
Andreas & Theodora
Theodora et Moira, si elles n’étaient pas forcément les meilleures amies du monde, s’entendaient pourtant suffisamment bien pour régulièrement prendre des nouvelles de l’autre. Aussi, l’ancienne escort-girl avait-elle appris ce qui était arrivé à la jeune femme – sa vaccination et la cécité qui en avait découlé. La mutation de l’Irlandaise n’était pas resté un secret très longtemps. A partager une partie des mêmes chagrins, elles avaient bien dû se faire quelques confidences l’une à l’autre, et la voix bien spéciale de la rouquine était de ceux-là. En retour, elle était au courant pour les hallucinations de sa compatriote du vieux continent et ne lui en tenait pas rigueur lorsqu’elle se mettait à fixer un point du vide ou marmonnait une phrase en direction du vide. Elles avaient commencé à bien se connaître et Theo avait toujours trouvé bien étrange la relation qui liait Moira à son petit frère. D’Artur, elle n’en avait vu que des photos et n’avait jamais pu se faire un véritable avis sur le personnage. Elle avait l’impression que sa sœur avait beaucoup de mal à ne pas se sentir totalement coupable et redevable du cadet Kovalainen. Cadet qui n’avait pas l’air tout à fait net non plus, mais elle n’avait certainement pas un point de vu positif avec l’ainée de la fratrie. Tant pis. Elle se contenterait de prendre tout ce que Moira lui dirait au sujet d’Artur avec des pincettes, d’autant plus maintenant qu’il lui avait injecté elle ne savait quel vaccin dans les veines. Avec de la chance, ça ne serait que du NH24 et tout rentrerait dans l’ordre. Dans le cas contraire … eh bien, elle ferait ce qu’elle pourrait pour aider la violoniste à s’accommoder à sa nouvelle vie. Cependant, elle aurait juré ses grands dieux qu’elle aurait au moins eu la décence d’en parler à son père. Elle n’imaginait pas dans quel état il avait dû être en découvrant celui de sa fille, et il lui semblait complètement surréaliste qu’elle garde secret les conditions de sa vaccination – ou du moins de sa cécité. Cependant, Andreas lui prouva le contraire en une simple phrase. La jeune femme fronça les sourcils et fit claquer sa langue contre son palais, émettant un sifflement mécontent et secoua la tête.
- Moira, à quoi joues-tu ? Je suis navré que tu aies eu à l’apprendre différemment que par tes propres enfants.
Elle risquait de s’attirer ses foudres en lui révélant qu’elle-même était au courant mais, par respect et sympathie pour son amie et sa famille, elle avait jugé que ce n’était certainement pas son rôle d’en parler. Pas alors qu’aucun des enfants Kovalainen n’étaient encore au courant du retour de leur père dans leur vie. La douche froide d’Andreas risquait fort de le mettre passablement en colère – encore plus qu’il ne l’était maintenant – et elle n’avait pas spécialement envie d’être à la place de Moira ou d’Artur lorsque leur géniteur retournerait les voir. Peu importe la teneur des discussions qu’ils avaient eu, la prochaine serait certainement bien moins calme et réservée. La conversation se poursuivit, l’un comme l’autre éludant les questions qui leur déplaisaient. Après tout, ils avaient tous les deux leurs secrets et ils n’étaient pas là pour se forcer à se faire des confessions. Ils avaient autre chose en tête ce soir : lui réfléchissait aux révélations qu’il avait reçu et elle rêvait déjà à sa vengeance.
- J’espère que tu arriveras à contacter cette personne dans ce cas.
Elle sourit et hocha doucement la tête, revoyant le visage de Kingsley, sachant très bien qui il était et où le retrouver. Ne lui manquait plus que les quelques informations nécessaires à ce qu’elle voulait faire par la suite.
- Très étrangement, je l’espère aussi.
Elle était prête à trouver un autre sujet de conversation lorsque ses hallucinations décidèrent qu’il était temps de se manifester une nouvelle fois. Lorsque James, ou son fantôme, vint s’asseoir face à elle, lui souriant en s’accoudant sur la table comme un grand enfant, Theo eut toutes les peines du monde à ne pas tourner la tête vers lui. Et elle aurait presque réussi, si seulement elle n’avait pas entendu sa voix, si claire malgré le brouhaha plus ou moins proche de la réception.
- Alors darling, on me boude ?
Ses yeux bleus se plongèrent finalement dans les siens et elle s’y perdit à nouveau, comme elle l’avait fait tant de fois. Elle le connaissait par cœur pourtant, elle aurait pu détailler le moindre centimètre de son visage, son allure, ses traits changeant au gré de ses humeurs. Et à chaque fois qu’elle le voyait, en rêve ou éveillée, toute sa peine lui revenait en plein cœur. Cœur qu’elle sentait se briser un peu plus encore dès que son regard se posait sur ce mort qu’elle ne reverrait jamais. Ce fut la pression sur sa main qui la tira de sa contemplation. Elle cligna des yeux et se tourna vers Andreas, finissant par lui sourire.
- Ah, désolée. Je crois que je suis plus fatiguée que je ne le croyais.
Elle balaya la salle d’un coup d’œil, son hallucination disparue aussi vite qu’elle était apparue. Tout à coup, elle ne supportait plus d’être dans cette salle. Elle voulait rentrer chez elle, retrouver son appartement, retrouver son lit en espérant qu’Eddie y serait – elle avait bien besoin de compagnie ce soir.
- Je pense que je vais rentrer. Voudrais-tu m’accompagner ?
Elle se tourna vers le scientifique, pressant gentiment sa main en retour.
- Ca te donnerait une bonne excuse pour partir, qu’en penses-tu ?
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas) Mar 16 Fév 2016 - 17:54
My spirit is crying for leaving
It makes me wonder
Pourquoi n’étai-il pas surpris d’entendre à demi-mots que Theodora avait su ce que lui avait ignoré. C’était le lot des parents de ne pas être mis dans la confidence mais, ça ne l’empêchait pas de s’agacer de voir qu’il était le dernier au courant. Une discussion, il en aurait une, c’est certain. Quand ? Il ne le savait pas lui même. Il n’était d’ailleurs pas sûr de ce qu’il pourrait bien dire. Il craignait de perdre son contrôle légendaire sur lui-même. Ses enfants semblaient avoir l’art et la manière de lui faire perdre ses moyens. Plus que jamais, l’absence d’Aisling pesait sur ses épaules et son cœur. Elle lui manquait tant. Elle aurait su quoi dire, quoi faire, elle avait toujours su.
- « Je me pose la même question. Ne pas l’avoir appris de la bouche d’Artur ne me surprend, l’inverse aurait précisément été beaucoup plus étonnant. Que moira n’ait rien dit... c’est une autre histoire. Quelle ironie qu’elle me mente en me demandant de ne plus rien lui cacher n’est-ce pas ? »
Il continuait à lui cacher des choses bien entendu mais, il le faisait pour une bonne raison. Il supposait donc qu’elle avait jugé la sienne tout aussi bonne, ce qui n’y changeait pas vraiment grand-chose. Il savait à présent et il ne pouvait nier l’évidence. Il ne pouvait faire qu’avec cette information, il ne pouvait pas aller secouer Artur, il n’y avait pas homme de plus mauvaise foi à part lui-même sur cette terre. En attendant, il était heureux d’apprendre que Theodora, qui qu’elle puisse chercher, avait achevé ses recherches. Il ne restait qu’à espérait qu’elle serait satisfaite de sa future rencontre avec cette personne. Il ne voulait pas en savoir davantage, elle-même ne voulait guère en dire plus. Il n’était pas sans savoir que tout ne pouvait pas être dit et surtout pas n’importe où. Il aurait par exemple apprécié savoir ce qui avait retenu son attention un moment au point de sembler en oublier tout le reste. Pas un seul instant il ne crut à l’excuse de la fatigue mais, par respect pour la jeune femme, il ne chercha pas à en savoir davantage. Pas cette fois.
- « Je vais faire semblant de croire ce que tu viens de me dire dans l’espoir que tu m’expliqueras ce qui vient de se passer un jour prochain. »
Prétendre qu’il n’avait rien vu aurait été contraire à celui qu’il était. Chacun en avait déjà beaucoup trop livré à son goût. C’était ce qui avait tendance à arriver quand on connaissait certaines personnes qui rapprochaient. Comme Moira.
- « Je pense que je vais accepter l’invitation et te raccompagner pour m’assurer que tu rentres sans aucun problème. Je pense également que ça me donne une excellente excuse pour quitter les lieux. »
Il lui fit un signe de remerciement et patienta pour récupérer ses biens ainsi que les siens avant de sortir. Ils pourraient ainsi être de retour à Radcliff rapidement. Pour le couvre-feu il était trop tard mais, ça ne serait ni la première ni la dernière fois qu’il serait dans cette situation. Qu’il le puisse ou non, il n’avait d’autre choix que celui-là.
≭ FIN ≭
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Sujet: Re: My spirit is crying for leaving (Theodreas)