Sujet: I'm high on believing (Isoel) Dim 29 Nov 2015 - 22:39
I'm high on believing
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La journée s’était écoulée avec une lenteure excessive. Tout avait semblé se dérouler au ralenti juste pour l’agacer un peu plus. Ça faisait trois heures qu’elle rêvait d’une cigarette alors qu’elle testait la sécurité d’un bâtiment. Une vraie passoire. Elle aurait pu tut faire sauter et être déjà loin avant qu’on ne commence seulement à enquêter sur les circonstances de l’explosion. C’était désolant. Elle fit claquer sa langue sur son palais quand un énième agent lui jeta un regard de merlan fris en croyant l’amadouer juste parce qu’il lui avait fait un sourire. Elle savait que beaucoup d’hommes réfléchissaient avec leur service trois pièces mais certains atteignaient des sommets de crétineries. Elle lui aurait bien saisi le tout pour les retourner et les écraser mais, la réaction aurait été considérée comme étant légèrement excessive. En attendant, ils étaient d’une incompétence crasse et ils commençaient à entrevoir que l’exercice qu’ils avaient pris par-dessus la jambe était en train de sérieusement mettre à mal leur ego et leur soi-disant efficacité. Quand elle en revit un autre passé devant le dispositif et la cible factice, elle fit hurler les radios. Elle n’était pas là pour déconner.
- « Ça suffit ! Tout le monde en salle de réunion, votre cible aurait eu le temps de se tirer pour Paris avant que vous n’ayez une vague idée de ce qui se passe. On arrête les frais. »
Sur les caméras, elle en vit certains faire la grimace, pas fiers pour un sous et d’autres se marrer comme des collégiens alors qu’ils plaisantaient sans aucun doute à coup de blagues potaches et misogynes. Ils allaient ravaler leurs couilles. Le débriefing fut court et aussi cinglant qu’elle l’avait escompté. Elle analysa chaque faux pas, chaque erreur avec une précision à faire froid dans le dos et sans épargner leurs egos. Elle n’était là que comme consultante, elle se fichait de malmener le personnel masculin et féminin aussi d’ailleurs. Elle ne faisait pas de discrimination mais, elle avait simplement constaté que les femmes ayant plus de choses à prouver, elle la fermait quand il s’agissait d’en apprendre plus sur leur job. Heureusement, pour lui changer les idées, elle avait une chasse à mener ce soir. Non pas qu’elle avait hâte de ficher une balle dans la tête d’un mutant mais, elle pourrait au moins se retrouver avec elle-même. Pas de partenaire pour ce soir, elle ferait cavalier seul. Les tapes dans le dos et la congratulation après avoir abattu une cible, très peu pour elle. Elle avait renoncé à toute reconnaissance depuis longtemps.
Sa journée terminée, elle rentra et se débarrassa de son tailleur et de sa mallette en soupirant. Elle se massa brièvement la naissance de l’arrête du nez du bout d’un doigt et saisit son paquet de cigarette sur le meuble de l’entrée. Des cigarettes, il y en avait partout dans l’appartement pour ne pas avoir à chercher après. Elle l’alluma alors qu’elle allait se servir un verre d’eau. Pas d’alcool avant une chasse, ça gâte la visée et la précision, les mutants n’auraient pas droit à cette chance. Elle lança l’iPod branché sur les enceintes et attrapa de quoi se changer et se prépara ensuite de quoi manger. Pas de chasse le ventre vide non plus, elle ne pourrait tolérer une faiblesse quelconque à cause d’un repas sauté. Elle ne fit rien de trop lourd non plus et prit son temps. De toute façon, elle ne chassait qu’après le couvre-feu. Fair-play, elle les laissait cavaler la journée, c’était un peu le dernier repas du condamné. Quand celui-ci était dépassé, ils n’avaient aucune raison d’être dehors et elle avait là l’opportunité de mettre fin à leur existence rapidement.
Une pomme à la main, un sac léger sur le dos et ses armes dissimulées par sa veste, elle sortit, changée, comme si elle allait se promener. Elle avait tout le loisir d’être dehors et elle ne s’en privait certainement pas. Croquant dans son fruit, pas loin du passage de sa cible, elle attendait, ayant suffisamment étudié ses allés et venues que pour ne pas se fatiguer en traque inutile. Sans un mot, elle arma son pistolet mais le déclic fit réagir le mutant plus vite qu’elle ne l’avait cru et celui-ci se mit à courir. Elle grogna et s’élança à sa poursuite. Si elle le perdait, elle aurait un mal de chien à le retrouver. Elle le coinça finalement en prenant un autre chemin. Par manque de chance, un autre hunter était dans les parages et visait sa cible. Hors de question. Il ne lui fallut pas plus de temps pour se décider à tirer dans le visage du mutant alors qu’une autre détonation retentissait presque simultanément. Sans rengainer son arme, elle dévisagea celui avait bien failli lui voler sa proie du jour.
- « Ça ne se fait pas d’empiéter sur la chasse d’un autre. »
Arme toujours à la main et prête à tirer, elle sortit la pomme de sa poche et y croqua à pleine dent, un léger sourire aux lèvres.
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Dernière édition par Isobel Downer le Dim 13 Déc 2015 - 1:37, édité 1 fois
Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Ven 4 Déc 2015 - 22:08
Il avait eu une mauvaise journée. Une très mauvaise journée. A vrai dire, pas un jour ne lui semblait agréable, ces dernières semaines. Il ruminait sa vengeance jour et nuit et ne tarderait pas à s'en faire un ulcère, à force de remuer le couteau dans la plaie. S'agissait de cela, ses blessures se rappelaient à son bon souvenir chaque fois qu'il tentait d'oublier son cuisant échec. Cesare lui avait une fois de plus filé entre les doigts, mais pas seulement. Il lui avait laissé un souvenir indélébile, qu'il porterait désormais sans la moindre fierté autour du cou. Il les sentait, les brûlures du métal sur sa peau, il les subissait, ces petits éclats d'os qui était venu se ficher dans ses muscles pour le faire tressaillir de douleur à chaque mouvement. Il n'était près d'oublier, ça non.
Car Rafael DeMaggio avait une excellente mémoire, surtout pour ces choses-là. Il n'oubliait jamais le visage d'un dégénéré, et connaissait bien trop celui-ci pour faire comme si de rien n'était. Mis à terre par son propre fils, si ce n'était pas honteux ! Et son incapable de bonne femme qui n'avait même pas été foutue capable de l'abattre ! Était-elle soudainement devenue myope et mauvaise au tir ? Ou avait-elle eu un répugnant accès d'instinct maternel qui l'avait empêché d'abattre la chair de sa chair ? Toujours est-il que Rafael vivait d'autant plus mal le fait d'avoir été sauvé par son épouse. Alors les journées qui s'écoulaient depuis avaient un goût amer, désagréable, un goût de cendres, et il ne se retenait plus d'aboyer des ordres à ceux qui travaillaient pour lui. Des incapables... Il était entouré d'incapable... Et alors qu'il était en train de conclure une importante vente d'armes avec un gros client, une détonation retenti, suivie d'un cri. Rafael leva les yeux au ciel et se tourna alors vers l'idiot qui venait de se tirer une balle dans le pied et qui gémissait à présent de douleur, prostré au sol. Le chasseur tenta de garder son calme tandis qu'il voyait s'envoler une liasse de billets à cause de la bêtise d'un petit crétin un peu trop stressé par autant d'armes à feu entreposées au même endroit. Toujours aussi calme, Rafael gratifia son acheteur d'un sourire artificiel digne d'une publicité pour dentifrice.
- Comme je vous le disais, la détente est très sensible, ce ne sont pas des jouets... Mais vous pouvez constater que c'est efficace...
Et l'autre se laissa berner. Un hochement de tête entendu, et il lui remis la précieuse mallette contenant les billets. La catastrophe avait été évitée de peu, fort heureusement. Rafael fit signe à ses hommes de charger la marchandise dans un camion, et lorsque celui-ci fut hors de vue, il s'approcha de l'idiot qui continuait à se vider de son sang au sol.
- Ramassez-moi ça et foutez-le dehors... Il trouvera tout seul le chemin de l'hôpital..., cracha-t-il avait de tourner les talons.
Si la survie du jeune homme lui importait peu, il n'était pas monstrueux au point de l'achever d'une balle dans le crâne. Quoi que s'il avait été un dégénéré... Pensant à cela, il retrouva un semblant de bonne humeur. La journée était terminée, il n'avait plus besoin de supporter la bande de singes qui travaillaient pour lui, et pouvait à présent sortir faire sa petite patrouille quotidienne dans les rues de Radcliff. Accrochant à son sa veste ce brassard rouge qui l'identifiait comme appartenant au GunPowder Squad, Rafael se dépêcha de sortir tout en vérifiant son équipement.
Tout était parfait, et il ne lui restait plus qu'à espérer qu'un mutant un peu trop téméraire déciderait de pointer le bout de son nez ce soir. Si ce n'était pas le cas et qu'il rentrait bredouille, il serait d'encore plus méchante humeur que les autres jours, et la perspective ne le réjouissait absolument pas. Sa démarche penchait très légèrement sur le côté, résultat de ce pied de table que Cesare lui avait planté dans la jambe... Encore une chose dont il se serait bien passé. Préférant chasser ses mauvaises pensées, il arpentait en silence les rues désertes de la ville. Finalement, Radcliff de nuit avait quelque chose de reposant et de pas si désagréable que cela. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas débouler ce type qui le percutait avant de poursuivre sa course, comme s'il était poursuivit. Rafael voulu l'interpeller pour lui dire de ne pas traîner dans les rues à cette heure, mais la soudaine proximité avec ce type venait de déclencher le bracelet qu'il portait au poignet. Parfait, sa soirée était faite : C'était un dégénéré.
Sans demander son reste, le chasseur s'élança à la poursuite du mutant, ignorant cette douleur dans sa jambe qui le ralentissait inévitablement. Il ne pouvait courir le risque de tirer en pleine avenue et en pleine nuit, aussi préférait-il se contenter de le suivre jusqu'à trouver un meilleur lieu et un meilleur angle pour tirer. Le dégénéré bifurqua sur la gauche, dans une allée peu éclairée, où Rafael s'engouffra à son tour sans la moindre hésitation. Seulement, c'était sans compter l'autre chasseur qui avait suivi le mutant... Hors de question de laisser à qui que ce soit d'autre sa petite friandise du soir. Ce mutant, il l'abattrait lui-même et l'autre chasseur avec s'il le fallait ! Alors, sans hésiter, Rafael visa le cœur du dégénéré et tirant, au moment même où l'autre lui fichait une balle dans le crâne. En terme de synchronisation, c'était on ne peut plus parfait. Il fut alors tenté de cracher une réflexion acerbe, mais l'autre fut plus rapide. Reconnaissant cette fois, Rafael se rasséréna et se prit même à sourire avec amusement.
Isobel... Une chasseuse au caractère bien trempé et au tempérament de leader. Une femme dont il appréciait autant les idéaux qu'il méprisait la soit disant force... Après tout, ce n'était qu'une femme ! Mais peut-être était-il un peu vieux jeu et totalement misogyne, finalement. Faisant fi de l'arme pointée sur lui, Rafael baissa la sienne et s'approcha, laissant la lumière de l'unique réverbère éclairer son visage.
- Jusqu'à preuve du contraire, il n'y avait pas ton nom écrit sur ce dégénéré, Isobel... Et il n'a pas vraiment pris la peine de me dire que tu le chassais déjà...
Gardant son revolver en main par précaution, Rafael la dévisagea en silence un instant.
- Tu comptes me menacer encore longtemps, ou bien on peut passer à des choses plus... Civilisées ? Je suis terrifié et tétanisé, ça te va ?
De l'ironie et du sarcasme. C'était ce qui constituait leurs discussions 95% du temps. Et si en général elle lui tapait sur le système, elle avait au moins le mérite d'être plus futée que la plupart des idiots qu'il côtoyait tous les jours.
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Dim 6 Déc 2015 - 15:52
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C’était grandiose... Isobel avait troqué une bande de crétins archaïques contre un crétin archaïque d’un niveau supérieur. Dire qu’elle était partie traquer un mutant pour pouvoir se recentrer. C’était raté. Elle ne l’avait pas reconnu tout de suite, pourtant, elle commençait à bien le connaître. Il faut dire que son boitillement n’était pas habituel. Elle se demandant un court instant ce qui lui était arrivé mais, elle chassa bien vite ces pensées. Elle n’avait pas de temps à consacrer pour de la considération envers quelqu’un comme lui. De tous les hunters, c’était sur lui qu’elle devait tomber bien sûr. À quoi bon épargner ses nerfs après tout ? Ce n’était pas comme si elle n’en avait pas assez avec ce contrat. Elle retint un soupire agacé. Rafael était typiquement le genre d’hommes qu’elle exécrait. Hautain envers les femmes, prétentieux au-delà du raisonnable, des méthodes plus que discutables. La seule chose qu’elle pouvait lui reconnaître, c’était son efficacité et sa capacité à fournir des armes dignes de ce nom. Il était l’un des rares à avoir droit à quelques répliques cinglantes pour ces raisons précises. S’il n’avait pas une si piètre opinion des femmes, elle aurait été capable de le supporter. Peut-être. Ils s’estimaient pourtant, sinon, ils ne dépenseraient pas tant d’énergie à essayer de faire enrager l’autre, c’était presque devenu un jeu, une sale habitude. Autant de temps et d’énergie gâchée pour rien. C’était ridicule mais, elle n’arrêterait pas, elle refusait de lui laisser le dernier mot dans leur joute verbale.
- « Vraiment ? Il n’a pas eu la politesse de te dire qu’il était traqué ? Comme c’est dommage. La politesse des dégénérés se perd de nos jours. Ils ne font même plus des proies correctes. Quelle tristesse. Je te promets que la prochaine fois, je marque ma cible au fer rouge, c’est bien le genre de méthodes que tu pratiques il me semble. »
Elle détestait ses méthodes. Archaïques. Barbares. D’un autre âge. Comme si on ne pouvait pas abattre rapidement ces erreurs de la nature. Quel besoin y avait-il de les maintenir en vie s’il n’y avait pas lieu de le faire. Ils n’étaient pas des monstres bon sang. Ils valaient mieux que ça. Parfois, elle se demandait réellement ce qui pouvait bien passer par la tête de ses collègues hunters pour qu’ils aient envie de perdre du temps à s’occuper de... ça. Elle ne laisserait pas ces abominations lui voler sa vie plus que nécessaire. Il en était hors de question. L’une d’entre elle la lui avait déjà bien assez volée, pire... cette chose lui avait non seulement volé une partie de sa vie mais, elle l’avait aussi touchée. Rien que d’y penser, un long frisson de dégoût lui parcourut la colonne vertébrale et la fit grimacer. Elle en était toujours malade, parfois même furieuse au point d’en trembler de rage. Elle se sentait toujours salie malgré sa mort. Elle refusait cependant de s’empêcher de vivre et de fait, refusait de dépenser plus de temps que nécessaire à leur extermination.
- « Moi ? Je te menace ? Faible femme que je suis ? Où sont donc tes testicules ? Les aurais-tu perdues ? Je ne fais que manger une pomme tout en discutant civilement avec un collègue. Du moins, j’essaie en tout cas. Tes pensées d’un autre temps m’empêchent de te voir comme un égal doté d’intelligence. C’est si dommage. »
Elle remit pourtant son arme dans son étui et croqua à nouveau dans sa pomme. Elle observa un moment le cadavre du mutant. Ça faisait désordre. Elle se pencha sur son cadavre, fouilla ses poches non sans avoir enfilé ses gants. Elle restait méfiante, pas la peine de laisser trop de traces. Elle récupéra ses effets personnels et les balança dans une poubelle. Si certains torturaient les dégénérés, elle les déshumanisait, les rabaissait au rang qui était le leur. Elle vida le contenu d’une petite bouteille en plastique sur le téléphone et le portefeuille ouvert. L’acétone faisait des merveilles et était en vente libre. On apprenait quelques petites choses utiles dans les forces de l’ordre parfois. Elle ne faisait que le stricte nécessaire pour se couvrir, le reste du travail incombait à qui de droit. Autant laisser chacun faire son travail.
- « Peut-être pourrait-on échanger des amabilités un peu plus loin ? Non pas que sa présence me dérange mais, la nuit n’est pas terminée et j’aimerai autant rentabiliser le temps que ces dégénérés me font perdre si ça ne te fait rien. »
Isobel pensait en termes d’efficacité, de devoir accompli. Elle ne valait pas mieux que les autres hunters, sa vision était juste différente de la leur. Elle avait au moins le mérite de ne pas se penser supérieur... sauf peut-être s’il s’agissait de Rafael.
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Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Dim 13 Déc 2015 - 22:15
Rafael leva les yeux au ciel, exaspéré par les remarques acides d'Isobel. Pour une raison qui lui échappait, cette femme arrivait à l'agacer autant qu'elle l'amusait. Elle se permettait de lui tenir tête et de lui répondre quand il lui aurait volontiers encastré la figure dans un mur, et elle avait toujours ce sourire satisfait qui le mettait hors de lui. Cette femme était tout bonnement insupportable. Et douée. Il était bien obligé de le reconnaître, elle était douée pour la chasse. Elle savait tirer, traquer une proie, manquait rarement sa cible et était patiente. Une recrue de choix pour le GP Squad... Du moins si elle n'avait pas été aussi horripilante !
« Oh je t'en prie arrête, tu vas me faire pleurer... Ton discours moralisateur de hippie me tape sur le système... Tu crois peut-être qu'eux vont se priver si on fait preuve de clémence ? Et tu sais très bien que je ne fais pas ça pour m'amuser mais uniquement lorsque c'est nécessaire. On n'obtient pas des réponses en offrant un café à un dégénéré... »
Rafael avait peu de moral et une conscience humaine proche du néant, mais ce n'était pas non plus un homme inhumain. Certes, il manquait cruellement de bonté, de gentillesse, de sensibilité... De beaucoup de choses censées faire de lui quelqu'un de respectable et sympathique, mais il ne s'amusait pas pour autant à torturer toutes ses victimes mutantes par simple jeu. En règle général, il les tuait d'une balle dans la tête, mais s'il avait besoin de renseignements et d'informations, il n'hésite pas un seul instant à user de la torture pour leur arracher quelques réponses. Il pouvait même se montrer effroyablement créatif dans ces moments-là.
« Laissons mes méthodes de côté, tu veux ? Je n'ai pas besoin de toi pour en vanter les mérites... »
C'était toujours ça, avec eux. Des piques, des remarques acides lancées sur le ton de la conversation, des remontrances et des moqueries. Mais quelque part, leurs échanges amusaient Rafael. Ca lui changeait de l'absence totale de conversation dont faisaient preuve les soit disant chasseur qu'il côtoyait généralement. A l'exception d'Alejandro, il avait l'impression de parler à des veaux morts dès qu'il tentait de faire une phrase comprenant plus d'un sujet, verbe et complément.
S'il souriait jusqu'à présent, la remarque d'Isobel au sujet des menaces fit totalement disparaître ce rictus méprisant de ses lèvres. Etait-il nécessaire de rappeler à quel point Rafael était misogyne et orgueilleux ? Inutile, ses poings serrés et son regard glacial parlaient pour lui. Il avait horreur qu'on lui tienne tête, et plus encore quand il s'agissait d'une femme. Car si Rafael avait une notion du respect et de la hiérarchie extrêmement pointue, il existait peu de personne qu'il respectait vraiment. Et parmi elles, aucune femme. Même Isabella, qui pouvait se targuer d'avoir sa confiance, n'avait pas son respect. Du moins pas comme une épouse aurait du l'avoir. Alors... Que cette garce lui parle sur ce ton, c'était trop pour lui. Trop pour son orgueil, sa susceptibilité, ses pensées d'un autre temps, comme le disait si bien Isobel.
« Laisse donc mes parties où elles sont... Je sais bien que tu n'as pas l'habitude d'en voir, mais ce n'est pas une raison pour t'enflammer... Alors c'est bon ? On a fini de se renvoyer la balle ou tu comptes continuer comme ça encore longtemps ? »
S'il était vexé ? Bien sûr ! Rafael faisait partie de ces hommes pétris d'orgueil au point de se croire supérieur à n'importe qui d'autre... Au point de se vexer pour un rien. Et en effet, Isobel proposa d'aller échanger des « amabilités » ailleurs. Si pendant un instant Rafael fut tenté de l'envoyer balader et de la laisser en plan, il fini par se dire que ça ne serait peut-être pas une mauvaise idée, finalement... Après tout, les rares discussions qu'il avait eu avec Isobel jusqu'à présent avaient toujours été trop brèves pour qu'ils échangent autre chose que des remarques cyniques ou désagréables. Peu-être avait-elle autre chose à dire, finalement ? Il haussa les épaules et la regarda brûler les affaires personnels du mutant qu'ils venaient tous deux d'abattre. Impossible de l'identifier à part grâce à son empreinte dentaire, ce n'était pas bête... Seulement, il faudrait bien un coupable. Et quoi de mieux pour cela qu'un règlement de compte ? Vendeur d'armes depuis des années maintenant, Rafael en possédait de toutes sortes... Dont des armes illégales et non répertoriées. Sans numéro de série ou d'identification, pas de propriétaire. Enfilant lui aussi des gants, il tira un sachet plastique de la poche intérieure de sa veste et en sortit un revolver. Paranoïaque comme il était, il ne sortait jamais sans une arme de ce genre, au cas où il aurait à mettre en scène un suicide ou n'importe quoi d'autre. Le chasseur s'agenouilla près du cadavre et lui fourra l'arme dans la main avant de se relever. Finalement, à deux ils formaient une bonne équipe... Mais ça, il se garda bien de le dire à Isobel, ça lui aurait bien trop arraché la langue !
« Bien... Il n'y a plus qu'à laisser la police faire son boulot et aller voir ailleurs si nous y sommes... »
Sans attendre qu'Isobel réponde, il passa devant elle pour quitter la ruelle et regarda aux alentours pour voir si une autre de ces erreurs de la nature se promenait en liberté. Les rues semblaient désertes, du moins pour le moment...
« C'est ton premier, ce soir ? » demanda-t-il sur le ton de la conversation. « Que je sache si j'ai véritablement gâché ta petite partie de chasse ou non... »
Si ça le gênait ? Pas le moins du monde ! C'était un peu trop demander à Rafael de simplement avoir l'air sympathique et aimable, de toute manière. Alors avec elle... Impossible ! La seule chose qu'il pouvait lui accorder, c'était la vie du prochain dégénéré qu'ils croiseraient. Et c'était déjà beaucoup, venant de Rafael.
« Tu m'as l'air sur les nerfs... Pas que ça change grand chose de d'habitude, mais bon... Comme on dit, il faut un début à chaque conversation... Qu'est ce qui se passe ? »
A cet instant, n'importe qui connaissant Rafael se serait demandé s'il n'était pas tout simplement malade. Car l'entendre demander à l'un de ses semblables s'il allait bien, c'était à peu près aussi rare que de le voir danser la carioca en tutu rose bonbon. La discussion se poursuivit tant bien que mal et leurs pas les menèrent jusqu'aux abords de la forêt. Habituellement, les dégénérés se montraient un peu plus téméraires la nuit, et n'en avoir croisé qu'un seul jusqu'à présent était à la fois suspect et frustrant.
« On dirait qu'ils ont décidé de se tenir tranqu... Ah ? J'ai parlé trop vite, je crois... »
A peine avait-il fini sa phrase qu'un homme sortait des sous bois, juste sous leur nez. A priori, rien ne leur permettait de dire si c'était un mutant ou non, mais dans tous les cas, il n'avait aucune raison de se trouver là. Le couvre feu était passé depuis plus d'heure, et personne n'avait le droit de se promener dans les rues en dehors des hunters. Rafael haussa les épaules et se tourna vers Isobel.
« Mais je t'en prie, honneur aux dames... », ironisa-t-il.
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Mer 16 Déc 2015 - 19:57
I'm high on believing
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Isobel était parfaitement consciente de taper sur le système de Rafael et dans une certaine mesure, elle s’en moquait. Cependant, elle mesurait bien souvent la portée de ses remarques ne franchissant que rarement certaines limites qu’elle s’était elle-même fixées. Elle savait jusqu’où aller et où s’arrêter, la plupart du temps. Elle se connaissait bien et elle commençait à connaître Rafael, concernant leur joute verbale en tout cas. Le brin de respect qu’elle avait à son égard était cependant souvent mis à mal et elle l’aurait volontiers frappé ou même encore tasé. Il avait l’art et la manière de faire ressortir le pire de sa personnalité et Dieu savait que ça n’était pas bien brillant ni même très agréable.
Elle leva les yeux au ciel tout en hochant la tête sensiblement et en soupirant. Elle, avec un discours moraliste ? Oh seigneur, qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre comme idioties par moment.
- « Pitié. Qui fait un discours à l’autre ? Je reconnais la nécessité de la torture pour obtenir des informations. Ce que j’apprécie nettement moins c’est qu’on puisse y prendre plaisir mais puisque tu dis que tu n’en prends pas, je vais tenter de t’accorder au moins ça. Quant au jour où j’offrirai sciemment un café à un dégénéré... Et bien c’est que le monde marchera sur la tête plus qu’aujourd’hui et qu’il faudra me tirer une balle dans le crâne. »
L’idée la répugnait prodigieusement. Elle s’était déjà fait avoir plus d’une fois par des transmutants et chaque fois qu’elle apprenait qu’elle en avait côtoyé un sans le savoir, elle entrait dans des colères noires et spectaculaires. Les rares personnes qui avaient assisté au phénomène n’étaient pas prêtes de l’oublier. La première personne qu’elle avait sous la main dans ces cas-là avait tendance à passer un sale quart d’heure même si elle n’y était pour rien. Et, le pire, c’est qu’elle ne regrettait que très rarement ce genre de colère.
- « C’est cela. Évitons donc. Il ne manquerait plus que tu oses croire que je te respecte. Où irions-nous ? »
Cynisme, ironie. Elle fit ce pourquoi elle était encore là tout en l’écoutant râler et se vexer parce qu’elle avait à nouveau attaqué sa virilité. C’était presque trop facile. Cet homme était d’une misogynie rare. Le mettre en rogne n’était qu’une formalité quand on savait où appuyer et les points sensibles ne manquaient pas chez ce genre d’individus. C’en était presque pathétique. Elle grinça cependant des dents à sa remarque mais, cette fois, sa colère était palpable, extérieure à leurs piques habituelles.
- « J’ai la décence de ne pas souiller les hommes juste pour assouvir mon plaisir. La discussion est close. »
Et elle l’était réellement car elle ne comptait certainement pas s’expliquer à ce sujet à un être tel que Rafael. Pour faire bonne mesure, elle mit le feu à ce qu’elle venait de jeter même si ça n’avait pas été son intention première. L’acétone aurait rapidement eu raison des composants électroniques du téléphone et de l’encre des papiers. C’était simplement un geste impulsif guidé par la colère soudaine qu’avait allumé le hunter en parvenant à viser juste sans le savoir. Elle finit par se retourner et le voir compléter sa mise en scène. Bien. C’était dommage de gâcher une arme pour ça mais, après tout, la faim justifiait les moyens.
- « Faisons cela. »
Elle le suivit, pas perturbée une seule seconde qu’il prenne la tête. Elle n’allait pas s’agacer pour si peu même si elle aurait sans aucun doute préféré se passer de sa présence.
- « Je le traquais depuis un moment. Sa mutation était une véritable épine dans le pied. Heureusement, il a été suffisamment stupide pour prendre la fuite au lieu de faire face. Disons que si je n’avais pas eu le temps de tirer, j’aurais pu t’en vouloir. »
Mais, elle avait tiré et surtout touché en plein visage, ce qui n’était pas le fruit du hasard. Elle détestait tous les mutants mais, elle détestait surtout ceux qui étaient capable de changer de tête, quel que soit le moyen dont ils y parvenaient. Dire qu’elle fut surprise de l’entendre lui demander les raisons de sa mauvaise humeur était un euphémisme. Rafael n’était pas aimable, il n’était pas du genre à demander ce genre de chose. Elle en aurait presque grimacé d’horreur s’il n’était pas en train de faire un effort surhumain pour faire la conversation.
- « Je travaille sur un contrat avec une bande d’incompétents dont les neurones doivent être en nombre sacrément restreints. Même en leur mettant leur erreur sous le nez, ils sont incapables de les voir. Ce genre d’énergumènes me débectent presque autant que les dégénérés. »
Elle aurait pu ajouter que la plupart d’entre eux relevait de son mode de pensée archaïque en s’imaginant qu’une femme ne pouvait être plus compétente qu’eux mais, elle se retint. Après tout, ils étaient presque en train d’avoir une conversation polie.
- « Et toi, je peux savoir ce que tu as fait à ta jambe ? À mon souvenir, tu ne boitillais pas. » C’était discret mais, elle l’avait remarqué. Les détails, c’était aussi son travail. « Une mauvaise rencontre ? » Ou te serais-tu tiré une balle par inadvertance ? Elle évita ça aussi.
Elle braqua son regard presque instantanément sur l’origine de l’arrêt de la phrase et du bruit. Qui et quoi que ce soit, il n’avait rien à faire dehors. Main sur la crosse de son arme, elle s’avança. Elle avait peut-être laissé son brassard au placard mais, pas le bracelet, elle ne l’oubliait jamais.
- « Déclinez votre identité. »
Son ton était ferme, tranchant mais cachait son prochain mouvement puisqu’elle en profita pour faire un rapide pas en avant et saisir le bras de l’homme en face d’elle en jetant un rapide coup d’œil au signal lumineux qui lui dirait à qui ils avaient à faire. Il passa brièvement au rouge alors qu’il se dégageait et qu’elle faisait un pas en arrière.
- « Rafael ! » Le ton était sans appel. « Mutant ! »
C’était bien plus rapide à dire que dégénéré même si ce terme était presque trop... poli. Elle sortit son arme et la braqua vers sa cible, qui disparut au moment où elle tirait. Elle jura entre ses dents. Elle l’avait touché, elle en était sûre, il y avait du sang au sol. Restait à savoir si cette saloperie était invisible ou du genre à se téléporter.
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Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Mar 29 Déc 2015 - 18:42
Voilà qu'elle recommençait à lui faire la morale sur ce que devait, ou non, faire un hunter... Plutôt que de répliquer à nouveau, Rafael se contenta d'esquisser un sourire moqueur. Ce n'était pas le genre de chasseur à aller gratuitement torturer un dégénéré s'il n'avait aucun information à lui soutirer. En revanche, quand la situation l'exigeait, il n'était pas le dernier à passer à l'action ni le premier à rechigner. Quelque part, il trouvait la chose légitime et était prêt à l'affirmer haut et fort s'il le fallait. Après tout, en 2015, s'il vous plaît et merci avaient étrangement moins de pouvoir qu'une paire de tenailles.
- « C’est cela. Évitons donc. Il ne manquerait plus que tu oses croire que je te respecte. Où irions-nous ? »
Le sourire du chasseur se figea tandis qu'instinctivement, ses poings se serraient. En tant qu'ancien militaire, il apportait une importance toute particulière au respect, mais... Avec certains, c'était difficile. Disons qu'en général, il aimait qu'on le respecte mais ne se fatiguait pas à demander la permission pour s'essuyer les pieds sur la figure de ses congénères.
« Oh tu sais, le respect se perd, aujourd'hui... Et ce n'est certainement pas de quelqu'un comme toi que j'attendrais quoi que ce soit. Entre gens qui ne se respectent pas, on se comprend... »
Une remarque aussi inutile que gratuite. Isobel avait ce don pour l'agacer, pour lui donner envie de lui faire ravaler sa fierté... Même Isabella ne l'exaspérait pas à ce point quand elle s'y mettait ! Et puis finalement, leur petit joute verbale se poursuivit un moment, jusqu'à ce que Rafael lève les yeux au ciel et ne propose à la chasseuse de quitter la ruelle. De toute manière, s'ils commençaient à s'envoyer des piques, ils en avaient pour la soirée et la journée suivante. S'ils n'en venaient pas aux mains avant. Rafael préférait autant changer de sujet et zigouiller du mutant plutôt que de se battre avec Isobel... Même si la chose avait, curieusement, un côté amusant.
« Heureusement que tu ne m'en veux pas, je ne sais pas si j'aurais pu m'en remettre... », railla-t-il avant de reprendre, « Je n'ai pas eu le temps de voir sa mutation à l'oeuvre... De quoi était-il capable ? »
Rafael détestait tous les mutants. Tous autant qu'ils soient, et ce depuis des années. Seulement, la plupart du temps il passait simplement pour le stéréotype de l'américain un peu trop marié à son revolver, à l'extrémiste déterminé à éradiquer un groupe de personne dont il ignorait tout de même pas mal de choses... Mais ses raisons étaient plus profondes, plus complexes que cela. Rafael avait vu des mutants s'organiser pour massacrer des villages entiers d'innocents, des sadiques user de leurs dons pour manipuler des personnes saines, mais surtout... Il avait vu son frère et son père se faire dévorer par un mutant devenu complètement fou. Et cette histoire-là, peu de gens la connaissaient. Il n'y avait sûrement que les DeMaggio pour la connaître, et encore, Rafael ne passait pas son temps à la rabâcher. Au contraire, cette image abjecte hantait suffisamment son esprit pour qu'il n'en parle jamais. Il fut alors tiré de ses pensées par Isobel, qui pestait contre les gens avec qui elle travaillait, et ne put s'empêcher de sourire. C'était tout à fait le genre de femme qu'il valait mieux ne pas contraire ou énerver... Le genre de femme qu'il se serait fait une joie de faire sortir de ses gonds, bien évidemment !
« C'est drôle, j'ai l'impression que nous travaillons avec le même genre d'idiots... Quand ils ne baillent pas aux corneilles, les miens mettent en péril mes affaires. Pas plus tard que cet après midi, j'en ai un qui s'est tiré une balle dans la jambe en faisant la démonstration d'un fusil à un client... »
Ah ça... Celui-ci ne risquait pas de croiser à nouveau la route de Rafael, à moins qu'il n'ait vraiment envie de mourir, et ce rapidement. A son tour, Isobel lui demanda ce qui était arrivé à sa jambe, et Rafael tenta alors de camoufler sa démarche légèrement claudicante. Seulement, la douleur se rappela à son bon souvenir, le faisant grimacer. Le pied de table que Cesare lui avait planté dans la cuisse avait déchiré un muscle mais n'avait pas endommagé d'os, fort heureusement ! Seulement, les muscles et les tendons guérissaient lentement, plus encore car leur propriétaire les mettait à rude et épreuve et refusait de rester alité. C'était une chose que l'on pouvait accorder à Rafael : Il était consciencieux et savait ignorer la douleur mieux que personne.
« Une mauvaise rencontre, si on veut... Tous les dégénérés ne sont pas faciles à abattre... », grogna-t-il.
S'il n'allait pas aimer la suite des événements, il remerciait cependant le type qui avait surgit de nulle part de détourner l'attention. Il n'aimait pas se lamenter, et encore moins admettre que c'était son fils, qui l'avait mis dans cet état. Pourtant, ce n'était pas si étonnant que Cesare soit aussi difficile à mettre hors d'état de nuire... Il avait été à bonne école et avait suivit les enseignements de son père à la lettre. Chassant cette idée de son esprit, Rafael croisa les bras, restant en retrait pour laisser Isobel se débrouiller avec l'inconnu. Le type avait l'air terrifié, regardant tour à tour les deux chasseurs en quête de soutien. Soutien qu'il ne trouverait ni en l'un, ni en l'autre. D'autant plus maintenant que son identité était révélée.
A peine Isobel avait-elle prononcé le mot mutant que déjà, Rafael était sur ses gardes. Lorsque le dégénéré disparu, il regarda partout autour de lui et posa une main sur le canon du revolver de sa consoeur pour l'inciter à la baisser.
« Ne tire pas... S'il n'est pas tout seul, on va tous les attirer ici ou les faire fuir plus loin... », chuchota-t-il.
Sur le qui-vive, le chasseur avait délaissé son attitude nonchalante pour adopter le sérieux d'un hunter en pleine traque. Les muscles tendus à l'extrême, il était prêt à réagir dès que l'occasion se présenterait. Seulement, le mutant auquel ils avaient affaire semblait s'être littéralement volatilisé. Lorsque le coup parti, Rafael ne sentit qu'un léger souffle, puis un poing qui vint s'écraser sur son visage, le déstabilisant. Il tituba légèrement, portant la main à son nez et ses lèvres qui saignaient abondamment. Une flopée de jurons espagnols accueillit le geste du mutant, avant que le chasseur ne crache une gerbe de sang au sol. Le dégénéré était invisible... Mais pas immatériel. Malgré son apparence de caméléon, son corps laissait une légère traînée floue, et Rafael s'en servit pour le coincer. Sans lui demander son avis, il retira son écharpe à Isobel et s'approcha de cette forme légèrement vaporeuse qui l'attendait, sur le qui-vive. Le chasseur lui asséna un coup dans ce qu'il imaginait être son estomac, et passait l'écharpe autour de ce qui était probablement son cou, avant de serrer jusqu'à le faire suffoquer. Pris de panique, le mutant en perdit ses moyens et redevint visible, se débattant comme il pouvait. La rage au ventre, Rafael grogna.
« Maintenant tu vas répondre gentiment aux questions de la dame et j'en finirai rapidement avec toi... »
Il avait la bouche pâteuse et était bien trop occupé à immobiliser l'asticot qui gesticulait entre ses mains pour lui poser la question cruciale : Etait-il seul ou bien accompagné ? D'un geste de la tête, Rafael fit signe à Isobel de se dépêcher, car il ne comptait pas rester dans une position si délicate très longtemps. Le dégénéré avait tout juste assez d'oxygène pour parler...
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Jeu 14 Jan 2016 - 16:41
I'm high on believing
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Tomber sur Rafael n’avait pas été la meilleure partie de la chasse, il fallait l’admettre. Leur... relation était loin d’être amicale et ils s’insupportaient mutuellement. La seule chose qu’elle lui reconnaissait, c’était son efficacité, au-delà de ça, c’était une toute autre histoire Le respect était une donnée caduque en ce qui les concernaient. Elle savait qui était l’homme et à quel point il était rétrograde, misogyne et ne parlons même pas du reste. Il ne fit que lui confirmer que ce qu’elle savait déjà, il ne la respectait pas, elle non plus, tout allait bien dans le meilleur des monde. Il n’empêche qu’elle n’avait pas pu rater le sourire contrarié qu’il avait affiché. Môssieur se permettait de dénigrer à tout va et il espérait qu’on lui témoigne du respect ? Pour qui se prenait-il ? Il n’aurait rien de tout ça tant qu’elle ne jugerait pas qu’il le méritait, voilà tout. Indifférente à sa petite contrariété, elle haussa les épaules. S’il était facile à toucher dans son orgueil de mâle, Isobel, elle, était habituée à être entourée d’hommes plus ou moins dans son genre. Dès que l’on se glissait dans une profession un temps soit peu masculine, les carottes étaient cuites, il fallait se préparer à déguster de la blague déplaisante à toutes les sauces et ne parlons pas des réflexions en tout genre. Il allait devoir faire mieux que ça, c’est sûr.
- « Cette saleté était capable de prendre le visage d’autres personnes et de se glisser en prime dans les souvenirs y étant liés. »
Elle en avait fait les frais et n’avait pas apprécié outre mesure le visage qu’il avait revêtu, car visiblement, son abomination comprenait une petite visite dans les pensées des autres, ce qui était excessivement agaçant et intrusif. Prendre le visage de son défunt mari n’avait pas été la meilleure idée du dégénéré puisqu’elle l’avait pris pour cible dès ce moment-là. Elle n’avait eu qu’à attendre un faux pas pour s’en débarrasser une bonne fois pour toute. Elle enchaîna finalement sur ses collègues du moment puisqu’il l’avait si gentiment demandé.
- « Cette idée n’est pas totalement folle, une incompétence pareille frôle la catastrophe. C’est peut-être la solution finalement. Leur donner des armes chargées et voir après combien de temps ils se tirent dessus par accident. Je devrais essayer, pas principe, pour aider les clients à faire le tri dans leur personnel. »
La conversation qui s’était établie étant relativement calme, elle en profita et renifla de dédain. Elle ne savait que trop bien que tous les dégénérés n’était pas simple à éliminer. Elle avait eu assez de mal à se débarrasser du sien.
- « Certains s’accrochent à la vie avec trop d’acharnement. »
C’était l’un des raisons pour lesquelles elle avait dû s’acharner sur son ex-mari. Il était du genre coriace, difficile à tuer et doté d’une mutation particulièrement détestable qui rendait la tâche d’autant plus compliquée. Elle avait dû prendre des précautions à n’en plus finir pour en venir à bout.
- « C’est bien la seule raison pour laquelle je me balade avec des vaccins. Juste au cas où. »
Il était au moins possible de le retrouver après, probablement sans défense ou au moins déstabilisé. Ça facilitait les choses. Les événements s’enchaînèrent ensuite trop vite pour qu’elle demande des détails et rapidement, elle dut réagir. Il en avait de bonnes... Elle n’hésita cependant pas quand elle sentit qu’il tentait de lui échapper. Elle avait de bons réflexes mais il était difficile de luter contre des abominations qui jouaient avec les lois de la nature. Le sang, la mutation et son écharpe aidant, Rafael finit par l’immobiliser.
- « Si tu nous réponds, on te laissera peut-être même repartir. » Elle n’en pensait pas un mot, bien entendu, elle ne l’aurait jamais fait. « N’est-ce pas qu’on le laissera filer s’il est aimable et poli ? » Elle lui saisit le menton. « Est-ce que tu es seul ? »
- « Oui. » Sa voix est étranglée, il ne tiendra pas longtemps.
- « Tu viens souvent ici ? Seul ? » Hochement négatif. D’autres viennent ici. Bien. « Relâche ta prise Rafael. Il a été très sage non ? On sait que l’on devra surveiller cette zone. »
Son regard appuyé fait comprendre à Rafael de le faire mais un sourire rapide lui certifie que le dégénéré n’ira pas loin. Le temps que la prise se desserre, il ne lui faut que peu de temps pour mettre ses deux mains en position et lui briser la nuque d’un geste sec, la chose facilitée par l’écharpe et la décontraction des muscles qu’à offert l’espoir.
- « Un jour, ils finiront par comprendre que l’espoir ne sert à rien et ne les sauvera pas. Mon écharpe je te prie. » Elle tendit la main pour la récupérer et soupira. « Occupons-nous de celui-ci et puis de ton nez. Tu fais peine à voir. »
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Jeu 14 Jan 2016 - 22:05
Un mutant capable de se glisser dans la peau de tous ceux qu'il croisait... Voilà qui avait le don de révulser Rafael. S'il aurait presque pu considérer certaines mutations comme inoffensives – ce qui ne l'empêchait pas d'abattre leurs porteurs – il en étaient certaines qu'il détestait plus que tout le reste. La faculté de lire dans les pensées, de voir l'avenir... Et de pouvoir prendre l'apparence de n'importe qui. Quelle abomination... Il se contenta donc d'un hochement de tête approbateur à l'égard d'Isobel. Ils discutèrent ensuite de leurs emplois respectifs et des idiots auxquels ils avaient affaire. La remarque de sa consoeur arracha un sourire au chasseur.
- « Ce serait sûrement bien plus simple et pratique qu'un CV pour juger de leur efficacité sur le terrain, c'est certain... »
Si ce genre de technique n'avait pas été légèrement hors la loi, inutile de dire que Rafael s'en serait servi pour jauger les candidats qui voulaient travailler pour lui. C'était leur épargner bien des déceptions, de toute manière ! Mais lorsqu'Isobel évoqua son boitillement, le visage de Rafael se ferma à nouveau, son sourire se fanant par la même occasion. Certains s'accrochaient trop à la vie, c'était évident... Mais voulait-il réellement tuer Cesare ? Pas vraiment, non... Il voulait récupérer son fils, retrouver l'ascendant sur lui, le manipuler pour mieux l'utiliser contre les dégénérés. S'il l'avait pu, son fils l'aurait tué, quelques semaines plus tôt, et la réciproque se valait aussi. Seulement, Rafael n'avait pas vraiment envie de tuer son fils, mais si c'était un dégénéré. Peut-être qu'au fond, il lui restait une minuscule étincelle d'instinct paternel, subsistant sous des relents de haine et d'amertume. Il préféra donc ne rien à ajouter, ruminant pour lui seul ses sombres pensées.
Et c'est ce moment que choisi un autre mutant pour pointer le bout de son nez. Et tout alla vite. Très vite. En quelques secondes, la nature de l'homme était connue, quelques instants plus tard il disparaissait et fracassait le nez de Rafael. A présent, le dégénéré se retrouvait pris au piège, sous la poigne de fer d'un chasseur en colère, et face à une Isobel qui ne lui ferait pas de cadeau. Du moins Rafael l'espérait-il. Maintenant fermement le mutant qui gesticulait dans tous les sens, le chasseur plissa les yeux lorsque la grande brune promis de relâcher le monstre s'il coopérait. Elle n'était pas sérieuse, tout de même ! Laisser partir un dégénéré s'il répondait à une ou deux questions ? Et puis quoi encore ? Ca ne ressemblait pas à Isobel... Elle avait sûrement une autre idée en tête. Suspicieux, il hocha néanmoins la tête. Rassuré, le dégénéré répondit aux questions de la chasseuse, qui demanda à Rafael de le lâcher, ce qu'il fit à contrecoeur. Si jamais elle commettait l'erreur de relâcher le mutant, il jurait de lui mettre une balle dans le crâne avant qu'il n'ait le temps de faire trois pas. Seulement, il avait eu raison d'accorder à la jeune femme le bénéfice du doute. Non pas qu'il ait eu une quelconque confiance en elle, mais en ses convictions, ça oui. A peine le chasseur avait-il retiré l'écharpe autour du coup du dégénéré qu'Isobel lui avait déjà brisé ses cervicales, le faisant passer de vie à trépas en quelques secondes seulement.
Un rictus à la fois amusé et trahissant sa douleur se dessina sur les lèvres du chasseur tandis qu'il portait la main à son nez pour tenter d'atténuer l'hémorragie. Sale petit con de mutant... Il lui avait ruiné une belle nuit de chasse. De mauvaise humeur, Rafael avait définitivement troqué ses habituels sarcasmes pour le mutisme et la froideur. Sans se faire prier, il tendit son écharpé à Isobel, laquelle avait miraculeusement été épargnée par les projections de sang. Le chasseur foudroya sa partenaire du regard.
« Fous-moi la paix, Downer, je vais bien... »
Ah ça... Quand Rafael était blessé, il avait tendance à devenir plus désagréable encore que d'habitude. Au moins n'éprouvait-il plus le besoin de faire des plaisanteries douteuses et mal placées. Restait à savoir ce qui était préférable... Un Rafael chiant au possible avec des remarques superflues, ou un type aussi aimable qu'un ours ? Le chasseur se pencha alors, ramassa le cadavre du mutant et le hissa sur son épaule. Le sang coulait toujours abondamment de son nez et de ses lèvres, tâchant sa veste et son t-shirt au passage. Charmant... Heureusement qu'il était vêtu de noir, niveau discrétion ce n'était pas franchement réussi.
« Il faut faire disparaître son corps... Seulement, j'imagine que tu n'as pas de pelle avec toi et ce n'est pas un petit flacon d'acétone qu'il nous faut mais plutôt un bidon... Il y a eu un éboulement dans le mines, récemment. Nous pouvons toujours l'y jeter, personne n'ira soupçonner qu'il ne s'est pas tordu le cou tout seul en tombant... »
Et de toute manière, le temps que quelqu'un le trouve, il n'y aurait plus assez de preuves et de chairs sur le corps pour l'identifier et ouvrir une enquête. Sans ajouter un mot, Rafael quitta la route pour s'enfoncer dans les sous bois et rejoindre la clairière ou le sol s'était effondrer sur d'ancienne galeries menant aux mines de charbon de Radcliff. Il ne leur fallu pas plus d'une dizaine de minutes pour s'y rendre, et Rafael lâcha son imposant et compromettant colis dans l'abîme. Parfait. Personne ne viendrait chercher ce type ici ! Lorsqu'ils se furent tous deux débarrassé du corps et des effets personnels – que Rafael laissa Isobel brûler, puisqu'elle avait l'air d'adorer ça – ils purent quitter le bois pour rejoindre la ville. Résolument silencieux, le chasseur commençait à sentir le sang pulser à ses tempes, et cette foutue hémorragie qui ne semblait pas vouloir s'arrêter. Il aurait sûrement besoin qu'on lui remette le nez en place, mais il était hors de question qu'il mette les pieds dans un hôpital. Chez les DeMaggio, on ne mettait pas sa vie entre les mains d'un médecin, même s'il y avait une vie en jeu. Paranoïa, dites-vous ? Sûrement un peu.
Il finit par s'arrêter, ne se souciant que vaguement de ce que Isobel pouvait bien lui raconter, et fouilla dans ses poches à la recherche d'un trousseau de clés. Il ne pouvait décemment pas rentrer ainsi chez lui, surtout pas avec Isobel sur les talons, mais il restait toujours sa solution de secours. Méfiant par nature, Rafael avait pour habitude de ne jamais rentrer chez lui après une chasse s'il était blessé. Question de principe, mais aussi parce qu'il préférait laisser le moins de preuves et d'éléments gênants chez lui au cas où une quelconque enquête serait ouverte à son sujet. C'est qu'il en avait, du sang sur les mains, le patriarche DeMaggio ! Cette solution de secours, c'était finalement un petit appartement qu'il louait dans le quartier nord de la ville. Un petit deux pièces qui ne payait pas de mine, sobrement meublé et rarement habité. Finalement, la femme de ménage qui passait y faire les poussières et les vitres y venait sûrement plus souvent que Rafael. Seulement ce soir, cet appartement serait leur refuge. Ou peut-être simplement le sien, il n'allait pas demander à Isobel de venir, surtout si c'était pour qu'elle se paye sa tête.
« J'ai un appartement à quelques rues d'ici, je vais m'y arrêter pour... Nettoyer tout ça. Je ne te retiens pas, tu as sûrement mieux à faire. »
Sans demander son reste, il fit volte face... Avant que sa conscience ne le rappelle à l'ordre, lui précisant que bon... Un peu d'aide ne serait pas de refuse, qu'il perdait beaucoup de sang, que malgré tous les entraînement du monde il n'était pas à l'abri d'un malaise... Ah cette charmante consciente, qu'aurait-il fait, sans elle ? Pas grand chose de plus, il n'avait déjà pas beaucoup de morale en temps normal. Mais cette fois, c'était son orgueil qui était touché. Car ce qu'il avait à demander à Isobel n'arrivait pas tous les jours, et que ça lui arrachait littéralement la langue de devoir le faire. Il poussa donc un profond soupir en se tournant à nouveau vers elle.
« Bon... Pour être honnête... J'aurais bien besoin d'aide. Je ne vois pas l'étendue des dégâts, il y a peut-être des points de sutures à faire alors... Est ce que tu veux bien venir m'aider ? S'il te plaît ? »
Il avait l'impression d'être un ado demandant à sa mère l'autorisation de sortir le soir... C'était ridicule... Débilitant... Bordel qu'il se sentait con, tiens ! Il aurait préféré ne jamais avoir à demander cela, et surtout pas à Isobel ! Espérant qu'elle accepterait néanmoins, le chasseur se dirigea à grandes enjambées vers une petite ruelle tranquille, au bout de laquelle s'élevait un immeuble de quatre étages. Près avoir composé le code pour déverrouiller la porte et grimper les marches jusqu'au deuxième étages, Rafael fit tourner la clé dans la serrure et pénétrant dans l'appartement.
« Fais comme chez toi », grogna-t-il à l'attention d'Isobel.
Il retira sa veste et la jeta sur une chaise avant d'immédiatement prendre la direction de la salle de bain. En effet, il faisait peine à voir. Son visage était baigné de sang, sa lèvre inférieure enflée et violacée, et son nez avait une drôle d'allure. C'est qu'il n'y était pas aller de main morte, le dégénéré ! Le chasseur retira son t-shirt tâché de sang, le jeta dans la baignoire et entrepris de se rincer le visage pour sauver un peu les apparences. Bon sang qu'il détestait les mutants... Plus encore les abrutis qui pouvaient se rendre invisibles...
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Ven 22 Jan 2016 - 21:52
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Discourir sur les dégénérés ne servait pas à grand-chose. Ils savaient tous les deux qu’ils les préféraient plus morts que vifs et vaccinés. Il y avait juste des catégories encore plus exécrables que les autres et celui qu’ils avaient abattu plutôt en était un parfait exemple. Elle eut un rictus amusé quand il parla du fait que la manipulation d’une arme chargée valait mieux qu’un CV et, dans certains corps de métiers, Isobel ne pouvait qu’approuver. Après tout, n’avait-elle pas émis cette idée ?
- « Je trouve vraiment dommage de ne pas pouvoir le faire. Dans certains secteurs, ça faciliterait à l’embauche. »
Et parmi les chasseurs aussi. Certains étaient vraiment des manches, des bras cassés en puissance. D’autres étaient beaucoup trop idéalistes ou alors avaient une idée de la chasse qui ne lui plaisait pas. La vaccination, en soi, était une énormité et faisait des dégénérés une sous-race maladive. Si encore ce vaccin n’avait pas d’effets secondaires, ils pourraient au moins redevenir des êtres-humains, peut-être... mais la plupart des vaccinés étaient victimes d’effets secondaires plus ou moins sérieux. Quelle débilité. Peut-être passerait-elle à la vaccination le jour où ils seraient vraiment certains que ça fonctionne correctement. En attendant, on entendait tous les jours parler de dégénérés vaccinés à qui il restait des capacités chaotiques, qui en contractaient une autre abomination ou qui étaient mal en point. Non, les abattre, c’était la meilleure chose à faire. Ils étaient beaucoup trop dangereux dans l’état actuel des choses. Leur discussion perturbée par un mutant aussi téméraire que peu tenace, ils firent ce qu’ils avaient à faire. La seule raison pour laquelle elle avait offert de l’espoir à cette vermine, c’était pour s’en débarrasser rapidement. Quelqu’un de détendu relâche la tension, dénoue ses muscles, ça facilitait certaines prises, certaines attaques. Elle n’avait pas agi par jeu mais bien par praticité. Comme toujours. Le corps inerte à ses pieds, elle regarda l’air piteux de Rafael. Il avait sans aucun doute le nez cassé vu la quantité de sang. Elle aurait presque eu pitié si ça n’avait pas été lui. Ravie de voir que son écharpe était intacte, elle haussa les épaules.
- « Moi ce que j’en dis... »
Elle leva les mains devant elle en signe de reddition mais, elle n’en pensait pas moins, bien entendu. Cette blessure n’allait pas le rendre plus aimable. De toute manière, un Rafael aimable était une chose à laquelle Isobel ne croyait pas. Lui concédant le plan pour se débarrasser du corps, elle le laissa agir, il aurait été fichu de se sentir piqué dans son orgueil de mâle dominant si elle l’avait aidé à déplacer le cadavre. La nuque brisée et la chute ayant eu lieue quasiment simultanément, bonne chance pour savoir ce qui était réellement arrivé. Cela dit, la plupart du temps, les choses se passaient avec une facilité déconcertante. Leurs traces étant couvertes, elle suivit Rafael pour reprendre sa propre route. Deux mutants sur la soirée, c’était un bon score et elle n’avait aucune envie de terminer sur une fausse note, comme son cher collègue qui se tenait toujours piteusement le nez. Réfléchissant à l’itinéraire qu’elle allait emprunter pour retourner chercher sa moto, elle ne s’occupait déjà plus de son binôme du soir. Ce n’est que lorsqu’il lui parla qu’elle réalisa qu’il semblait encore composer avec sa présence. Tiens donc.
- « Je te souhaite une... bonne soirée. Si tant est qu’elle puisse être bonne. »
Elle s’alluma une cigarette, se mettant en route. Elle n’allait franchement pas s’offusquer, elle avait l’habitude et elle s’attardait rarement sur le terrain. Elle se stoppa net quand il parla à nouveau et qu’il lui réclama son aide. Il avait perdu tant de sang que ça pour que ça cause des lésions ? Elle avait des doutes. Elle lui aurait bien demandé de répéter mais, elle était à peu près sûre qu’il aurait été fichu de se planter.
- « Oui. »
Elle n’allait pas s’attarder sur une longue réponse. Oui, elle pouvait l’aider, elle en avait même l’habitude en réalité. Combien de collègue n’avait-elle pas rafistolé et combien de foi ne s’était-elle pas soignée aussi. Elle le suivit jusqu’à voir où il entrait avant de s’éclipser.
- « J’arrive, je ne me sauve pas. »
Elle partit donc chercher sa moto avant d’entrer dans l’immeuble. Une fois entrée, elle fit la même chose que lui. Elle était remontée avec sa propre trousse de secours.
- « Cassé ? »
Elle sortit le désinfectant et un antidouleur efficace. Elle savait d’expérience que le visage était une chose atroce à soigner. Il ne restait quasiment aucune trace de la façon dont elle avait dû agir pour tuer son mari mais, quand on regardait bien, il y avait encore quelques cicatrices clairs.
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Mar 26 Jan 2016 - 0:42
Elle n'avait pas bronché lorsqu'il avait pris le cadavre sur son dos, pas plus qu'elle n'avait fait le moindre commentaire après qu'il l'ait violemment remise à sa place. Et par son silence, elle lui signifiait qu'elle n'essayerait pas de le contredire ou de lui faire entendre raison. Quelque part, Rafael était reconnaissant à Isobel de n'avoir rien ajouté et de l'avoir simplement laissé se calmer, le temps qu'il mette ses idées en ordre. Rafael détestait se faire malmener par un mutant, ne supportait pas de voir son propre sang couler, car tout cela lui rappelait à chaque fois à quel point il était humain, mortel, et totalement dépassé par la recrudescence de mutants en ville. Et puis aussi par orgueil. Se faire violenter par un dégénéré, c'était à peu près aussi rabaissant pour lui que de se faire mettre à terre par un enfant de cinq ans. Ce mutant invisible, il l'aurait volontiers lentement dépecé, rien que pour lui passer l'envie de recommencer. De toute manière, maintenant qu'il était mort, il ne risquait plus de nuire à qui que ce soit. Seulement, il était pas seul, et nul doute que les siens viendraient le venger... Pathétique. Comme si une poignée de monstre pouvait venir à bout de plusieurs dizaines de chasseurs surentraînés... Qu'ils y viennent donc !
Finalement, le chasseur s'était attendu à ce qu'Isobel l'envoie paître, jugeant son attitude de mufle clairement déplacée... Mais elle se contenta d'un oui et le suivi. Et bien et bien... Voilà qu'elle remontait dans son estime, la dame ! Enfin tout était relatif... Il y avait peu de gens capables d'énerver Rafael autant qu'Isobel. Il pris donc les devants, tandis qu'elle filait chercher sa moto pour le rejoindre. Bien évidemment que le dégénéré avait visé le visage... N'importe qui d'un tant soit peu observateur savait que c'était une partie du corps susceptible de saigner abondamment et longtemps. Mobile et truffé de petits muscles, le visage était tapissé de veines et de capillaires prêt à céder au moins choc. Et le nez ne faisait pas exception à la règle, loin de là ! Rafael avait beau tenter de contenir l'hémorragie d'une main, il sentait le sang couler sur son menton et glisser à l'intérieur de sa manche.
Ce n'est qu'une fois devant la glace qu'il pu contempler l'ampleur des dégâts. Bah ! Il avait vu bien pire ! Il suffisait de voir dans quel état il s'était retrouvé après sa dernière confrontation avec Cesare. Un coup d'eau sur le visage et ressemblait déjà plus à quelque chose, mais la question d'Isobel était justifiée : Il avait bel et bien le nez cassé, et il n'allait pas apprécier la remise en place. Il la vit lui tendre un antidouleur, qu'il regarda avec un air suspicieux. Les années l'avaient rendu méfiant au point douter de ses alliés et de se demander si la huntress ne cherchait toujours simplement pas à l'empoisonner. Quelle idée... Si Isobel avait voulu lui faire la peau, elle n'aurait pas utilisé un moyen aussi détourné et lâche. Après tout, il commençait à bien la connaître et savait qu'elle préférait toujours frapper de face que dans le dos. Alors il prit le cachet, rempli d'eau le gobelet qui trônait sur le lavabo et avala le tout d'une traite.
« Ouais... Cassé, en effet... Il m'a pas raté, l'enfoiré... Tu as déjà remis des nez en place ? »
Étant donné le regard qu'elle lui lança, il compris qu'il venait de poser une question bête. Alors il tamponna la plaie avec une serviette propre et alla chercher une chaise afin qu'Isobel n'est pas à se dresser sur la pointe des pieds pour soigner sa fracture. Rafael se laissa retomber sur la chaise et fini par consentir à retirer la serviette de son nez, lequel commençait à moins saigner.
« Vas-y... Et remets-le droit, si possible... », grogna-t-il.
Il la laissait déjà s'occuper de lui, il ne fallait pas non plus lui demander d'être aimable ! Des épaules démises, des fractures, des balles, Rafael avait déjà connu tout ça, et les nombreuses cicatrices qui marbraient son corps en étaient le témoignage, aussi n'était-il pas plus angoissé que ça à l'idée de subir une fois de plus la remise en place de son pauvre nez qui n'avait rien demandé. Les marques les plus récentes étaient encore bien visibles dans son cou et à la naissance de ses côtes : Les plaques de métal brûlantes que Cesare avait enfoncé dans sa chair avait laissé des marques boursouflées et encore rosées. Le chasseur serra alors la serviette qu'il avait toujours en main pour tendre ses muscles, le regard rivé dans celui d'Isobel. Il ne broncha pas pour le désinfectant qui lui brûla les muqueuses, mais il poussa en revanche un chapelet de jurons en espagnol lorsqu'elle lui remis le nez en place. Un « crac » sinistre se fit entendre, une violente douleur irradia son visage et il en lâcha le linge qu'il avait entre les mains. Il n'y avait pas à dire, c'était toujours aussi peu agréable ! Et inévitablement, la plaie s'était rouverte et le sang coulait à nouveau abondamment, sans qu'il puisse rien y faire. La tête rejetée en arrière, Rafael tâtonnait autour de lui dans l'espoir de récupérer la serviette et d'arrêter l'hémorragie.
« Putain... C'est bien ma veine, tiens ! Saloperie de mutants, foutue ville... Des fois je m'demande vraiment pourquoi on fait tout ça... »
Ah ça oui... La question il se la posait, trop souvent, même ! Leur cause était juste, il en était certain, mais les résultats étaient-ils à la hauteur des efforts fournis ? Pas sûr. Baissant les bras, il fini par soupirer, fixant toujours le plafond. Si la colère le rendait encore plus agressif, Isobel n'y était pour rien. Alors... Il pouvait peut-être lui concéder un merci ? Rien qu'un ? Allons... Un petit effort et ça sortirait tout seul...
« Enfin... Merci... Pour ton aide... J'n'avais pas très envie de devoir aller expliquer à un urgentiste pourquoi je me retrouve avec le nez cassé... Ça t'arrive souvent, ce genre de chose ? »
Intérieurement, il croisait les doigts pour ne pas en plus avoir besoin de points de suture. Car si remettre une articulation fracturée en place était une chose, s'improviser spécialiste de la haute couture sur corps humain, c'était autre chose.
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Mer 3 Fév 2016 - 0:36
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Oui, Isobel adorait énerver Rafael plus que de raison mais elle n’était pas non plus injuste. Pas toujours en tout cas. Elle savait quand il fallait qu’elle se retienne de balancer des vacheries et ça avait été un de ces moments-là. Monsieur devait sans doute être froissé dans son orgueil. Après tout, il avait été blessé, même elle aurait été froissée. Après tout, qui n’aimait pas pouvoir se dire qu’il avait été suffisamment bon que pour se tirer d’une chasse propre et sans bavure ? Pour lui, ça devait être encore pire puisqu’il avait été blessé devant elle. Son machisme finirait par le tuer. Un jour, il s’étoufferait avec. Au moins, ce dégénéré était mort et un autre l’avait précédé en enfer. La soirée n’avait pas été si moche au niveau des scores même si Rafael avait pris un coup sur le nez. Faute de le rendre aimable, il la bouclait, c’était déjà pas si mal. Ça le rendait presque aimable ou au moins civilisé puisqu’il avait reconnu avoir besoin d’un coup de main.
Une fois dans l’appartement, il fut assez simple pour Isobel de comprendre que ça n’était pas un lieu de vie. Impersonnel, triste et sans vie, c’était pratique, au mieux. Un refuge à coup sûr, un endroit où attendre en paix et recoller les morceaux. Intéressant. Elle notait l’information dans un coin de sa tête. C’était peut-être à lui mais, si elle tombait sur un os, elle n’hésiterait même pas une seconde à forcer la porte pour investir les lieux.
- « Pas très étonnant. C’est fragile le cartilage du nez. » Elle hocha la tête et regarda les dégâts de plus près, approchant son visage du sien. « Oui. Plus d’un. »
Elle n’allait pas lui préciser que c’était généralement elle qui les cassait juste avant de les remettre... Ses anciens collègues chez les flics avaient souvent fait les frais de leur bêtise crasse avec elle. Aussi, elle regarda Rafael avec un air qui en disait long et elle attendit qu’il se bouge enfin, qu’elle puisse faire ce qu’elle devait faire et avant demain de préférence.
- « L’idée de te le laisser de travers est tentante mais, je vais te remettre ça correctement à sa place. »
Inutile de dire qu’il aurait été idiot d’enlaidir un visage pareil, c’était hors de question. Non seulement ça lui aurait arraché la moitié du visage mais en plus il en aurait retiré une certaine satisfaction. Il était séduisant, c’est sûr mais, l’extérieur était franchement gâché par la fange intérieure. À aucun moment alors qu’il la regardait dans les yeux, elle ne détourna le regard. La vue du sang, elle connaissait, les réactions qui allaient avec ce genre de tâches aussi. Elle n’allait pas détourner le regard, il pouvait toujours courir. Au contraire, elle maintint ses yeux rivés dans les siens et d’un coup sec, elle lui remit le nez en place dans un craquement sinistre couvert par ses jurons dont elle ne saisit pas la moitié. Là seulement, elle s’autorisa à reculer et ne plus soutenir son regard. Il avait tout intérêt à soigner son nez maintenant.
Elle le laissa encore enrager pendant un moment levant les yeux au ciel bien qu’elle comprenait son agacement. Elle aurait pu en rajouter une couche mais évita. En revanche, les bras lui en seraient presque tombés si elle n’était pas si flegmatique.
- « Comme si nous devions nous justifier... On ne porte pas ces brassards pour leur design que je sache. » Elle ne souffrait pas d’une mauvaise réputation, la sienne était déjà ternie de par son geste ou bien encensée, tout dépendait. « Relativement. Je me soigne souvent moi-même. Je ne supporte pas qu’on me touche. Qu’un médecin m’ausculte. Je replace ce qu’il faut quand il faut et je suture si besoin. La douleur n’est pas tellement un problème. » Elle avait dû se rattraper de justesse. « J’ai passé assez de temps dans un hôpital pour haïr les blouses blanches pour une vie entière. »
Les médicaments qu’elle avalait tous les jours en attestaient et malheureusement, elle était forcée d’y passer de temps en temps pour s’assurer que son état ne risquait pas de se dégrader. On essayait toujours de lui faire changer d’avis quant à une transplantation mais, elle refusait obstinément. Les risques étaient trop grands. Elle ne voulait pas prendre le risque de récupérer l’organe d’un dégénéré ou de se faire opérer par l’un d’entre eux. La discrimination en la matière n’était pas interdite mais, les conséquences pouvaient être bien là. Si l’abomination décidait de se venger pendant qu’elle était dans le cirage, elle ne pourrait pas y faire grand-chose. Quant à sa tenue face à la douleur... et bien elle ne le devait qu’à elle-même et à ce qu’elle s’était infligée à elle-même. Elle s’était tailladée le visage et une partie des bras et du corps pour corroborer son histoire. Il lui avait fallu une bonne dose de conviction et une volonté à toute épreuve pour y parvenir et ne pas s’effondrer avant d’en finir.
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Sam 6 Fév 2016 - 20:12
La tête rejetée en arrière dans l'attente qu'Isobel lui remette le nez en place, Rafael leva les yeux au ciel. Bien sûr que l'idée de lui laisser le nez dans cette état devait être tentante, voire même de le casser un peu plus pour être sûr qu'il se promènerait avec un ravissant nez crochu et particulièrement disgracieux par la suite... Après tout, s'il avait été toujours courtois et poli avec elle, peut-être aurait-elle était moins réticente à l'idée de l'aider.
« Trop aimable... », se contenta-t-il de grogner en guise de merci.
Quelque part, la douleur maintenait son esprit éveillé et lui permettait de garder les idées claires. Il commençait à temporiser sa colère et retrouver son calme, mais si la haine ne cessait de lui dévorer les entrailles. Nulle doute qu'un jour, il en ferait un ulcère, à force de ruminer une telle rancœur. Lorsqu'Isobel remis son nez en place d'un coup sec, la douleur remonta en flèche et sembla exsuder par tous les pores de sa peau. Si une fracture était douloureuse, la remise en place l'était tout autant. Il en jura autant pour extérioriser le mal que de colère. Il se leva, une serviette déjà imbibée de sang sur le visage et se passa à nouveau de l'eau dessus afin de nettoyer un peu le carnage. Au moins, la fracture ne laisserait pas de traces. En revanche, la lèvre enflée, c'était bien moins discret. Il n'avait finalement pas l'air d'avoir besoin de points de suture, et se contenta donc d'appuyer fortement sur les plaies avec le linge pour stopper l'hémorragie, tandis qu'Isobel reprenait.
Il plissa les yeux en l'écoutant, cachant difficilement une certaine forme d'admiration. Lui qui avait un avis extrêmement arriéré et réducteur sur les femmes, il devait bien reconnaître qu'il était impressionné. Isobel n'avait pas l'air de craindre grand chose, et surtout pas de souffrir ou de mourir. Pour être capable de panser soi même ses blessures ou de se remettre une épaule en place, il fallait un sacré courage doublé d'une bonne dose de confiance en soi. Il avait vu bien des chasseurs pigner à cause d'un tibia fracturé, mais étrangement... Il avait du mal à imaginer Isobel en train de s'en plaindre. Il avait le sentiment que pour la pousser dans ses retranchements, il fallait y aller. Seulement, elle ne pouvait pas être naturellement comme ça, il y avait forcément quelque chose dans son passé qui l'avait amenée à être comme ça. Elle détestait les hôpitaux, ne craignait pas la douleur, et maintenant qu'il y songeait, il avait remarqué quelque chose sur son visage, lorsqu'elle lui avait remis le nez en place. Etant donné l'animosité dont ils faisaient preuve l'un avec l'autre, il ne l'avait jamais vue d'aussi près et n'avait jamais remarqué les cicatrices qui marbraient son visage. Retirant la serviette de son visage, Rafael pris le temps de le rincer, de quitter la salle de bain et d'enfiler un t-shirt propre avant de répondre.
« Même chez les chasseurs, ce n'est pas courant, de voir quelqu'un qui fuit à ce point les hôpitaux et préfère se soigner tout seul... C'est assez rare pour être remarqué, seulement je me pose une question : Pourquoi une telle aversion pour les hôpitaux ? Tu as vécu une expérience traumatisante là-bas ? »
Etonnement, il n'y avait plus ni moquerie ni animosité dans la voix du chasseur. Rien qu'une curiosité polie à l'égard d'un collègue. Ça ne durerait pas, c'était certain... Le temps qu'il retrouve du poil de la bête et il recommencerait à être le connard que tout le monde connaissait.
« Je remarqué les cicatrices sur ton visage... Je me demandais à quoi elles étaient dues... Si tu veux en parler, bien sûr... Je n'ai pas vocation à faire de thérapie, ce genre de connerie me passe au dessus. Tu veux boire quelque chose, tant qu'on y est ? »
Ou avant d'y retourner, il en fallait plus que ça pour abattre ou épuiser un chasseur aguerri comme Rafael. La nuit était loin d'être finie.
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Sam 6 Fév 2016 - 22:08
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Bien sûr qu’Isobel avait été tentée de lui faire payer son attitude par le biais de la remise en place de son cartilage mais, elle n’était pas mesquine à ce point. Sans parler du fait qu’il avait un visage relativement agréable, ce qu’elle ne reconnaîtrait jamais ni à haute voix, ni intérieurement. Elle n’était pas aussi garce qu’on voulait bien le croire. Pas toujours du moins. De plus, il s’était montré relativement vivable, ce qui était un sacré progrès. Elle le laissa ensuite rager tout son soûl.
Elle savait qu’en parlant de son aversion pour les hôpitaux, il poserait des questions et elle les attendait. À vrai dire, qu’il n’en pose pas l’aurait plus étonné qu’un élan d’amabilité de sa part. Peu de gens étaient au courant de son histoire et la plupart s’en moquait, la considérant comme une arriviste. Comme pour le reste, elle ne prêtait pas grande attention à ce que l’on pensait. Elle avait appris -pour d’autres raisons- à ne plus écouter l’avis des autres la concernant sauf si elle y accordait un intérêt réel. En la matière, son cerveau était devenu très sélectif. Sans surprise cette fois, il eut une remarque justifiée. Rafael était sans doute le pire abruti misogyne que cette terre puisse porter mais, il était doté d’intelligence. Comme quoi on ne pouvait pas avoir toutes les tares du monde... Elle s’apprêtait à lui répondre mais, il poursuivit. Ainsi donc, il avait remarqué les quelques traces qui marquaient encore son visage et le marquerait sans doute à vie. Elle avait pu les estomper mais, le visage était un endroit qui restait marqué à moins de mettre un prix beaucoup trop considérable pour en effacer les imperfections. Quelque part, elle ne voulait pas non plus que ça disparaisse, comme un souvenir pour ne jamais oublié ce qu’elle avait dû faire à cause d’une erreur de jugement, d’un manque d’observation. Car oui, Isobel se tenait en partie responsable de son mariage avec son dégénéré de mari. Elle n’avait pas vu, pas compris et avait dû rattraper son erreur.
- « Va pour le verre. »
Finalement, elle se décida à commencé par le début, à lui dire ce qui lui était arrivé, comment et pourquoi. Ils n’avaient rien d’autres à faire le temps que la tension retombe. Et puis, il avait demandé ça sans animosité, sans moquerie. Autant lui raconter. La chasse serait peut-être plus facile à l’avenir. Peut-être. Elle n’y croyait qu’à moitié, c’était de Rafael et d’elle dont il était question après tout. Mais soit.
- « Les marques sur mon visage n’ont rien avoir avec mon passage à l’hôpital. Je travaillais dans le déminage et un de mes collègues, trop sûr de lui, a mal évalué la situation, il a mal fait son job et l’engin explosif s’est déclenché. Lui est mort mais pas moi. Je me suis réveillée à l’hôpital, des jours plus tard, immobilisée. Une de mes jambes était plâtrée, j’avais des broches dans le bras, j’étais stone. Tranquillement, les médecins et mon... mari... » Sa voix se fit dédaigneuse, dégoûtée. « ...m’ont appris que les dégâts étaient également internes et qu’ils avaient dû me retirer un rein et la rate. Pendant des semaines, ils ont essayé de me faire accepter une transplantation. J’ai toujours refusé. Les dégénérés étaient connus et rien ne me garantissait que je ne me retrouve pas avec l’organe de l’un d’entre eux. Je ne voulais pas courir ce risque d’autant que je pouvais vivre sans et avec un bon traitement. Voilà pourquoi je hais les hôpitaux et les médecins. Plus encore maintenant qu’il y a un risque de ne pas se réveiller parce qu’un dégénéré a voulu se venger de la GS. »
Elle s’installa un peu mieux, s’asseyant et croisant les jambes, s’allumant une cigarette au passage. Cette histoire méritait un paquet entier à l’échelle de ses nerfs pour tout un tas de raisons qu’elle ne donnerait pas en revanche. Il n’avait pas besoin de connaître sa vie dans son intégralité.
- « Inutile de dire que mon mari n’ pas apprécié ma décision et pour cause... il était persuadé de pouvoir me faire changer d’avis en m’apprenant qu’il était un mutant... un foutu dégénéré. Ma réaction a été vive, proportionnelle à mon état de santé mais vive. J’ai cogité. Il m’avait déjà volé une partie de ma vie, je refusais d’en perdre davantage. » Pire que le dégoût, elle était en colère bien que les deux sentiments se reflétaient clairement sur son visage. « J’ai fait ce que j’avais à faire. Je l’ai discrédité, je l’ai fait passé pour un homme violent qui battait sa femme, j’ai semé des indices, j’ai pris mon temps. Quand j’ai jugé que le moment était venu, je me suis blessée moi-même. » Elle sourit, sarcastique. « Je me suis entaillée le visage, les bras, une partie du corps avant qu’il ne revienne et je l’ai provoqué pour qu’il soit obligé d’agir et que les faits concordent. J’étais flic, je savais quoi faire. Je l’ai tué et je suis sortie dans la rue. La police est arrivée, j’ai été soignée mais le visage... ça marque. »
Elle ne terminerait l’histoire que s’il le demandait. Elle avait répondu à ses deux questions après tout. S’il voulait en savoir plus, et elle en savait déjà dit beaucoup, il le demanderait.
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Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Dim 7 Fév 2016 - 2:28
Elle aurait pu refuser. Etant donné le comportement du chasseur avec elle, elle aurait pu l'envoyer paître, et lui dire que maintenant qu'il avait le nez en place, il pouvait toujours se brosser pour qu'elle l'aide à nouveau. Et pourtant, elle avait marqué un temps de silence avant d'accepter sa proposition. Rafael devait l'avouer, il allait de surprise en surprise avec Isobel. Elle était bien moins prévisible qu'il ne l'aurait cru, et s'étonnait qu'elle ne l'ait pas encore gentiment envoyé balader. Finalement, cette ambiance était troublante, mais autrement plus appréciable. Rafael se dirigea alors vers la cuisine et ouvrit le frigo, dans lequel il n'y avait certes rien à mangé, mais assez de bières pour qu'ils puissent tenir la nuit entière s'il le fallait. Après tout, l'appartement était si peu habité que laisser quoi que ce soit au frais pour qu'il finisse par pourrir aurait été idiot. Il revint avec deux bières et un décapsuleur, ouvrit la sienne et tendit l'autre ainsi que l'ustensile à sa vis à vis. Rafael se laissa alors tomber dans un fauteuil avec un soupir de contentement. C'était peut-être la première fois que lui et Isobel avaient une discussion civilisé et non un échange gratuit et puéril de piques et remarques acerbes.
Silencieux, Rafael avala une gorgée de sa boisson en attendant qu'Isobel se décide, ou non d'ailleurs, à lui raconter ses petites mésaventures. Il ne fut pas déçu du voyage. A mesure qu'évoluait son récit, il tentait de garder un visage impassible, mais il était bien obligé de reconnaître que, quelque part, il était impressionné. Survivre à une explosion, c'était une chose. Avoir des convictions si forte que l'on refusait une transplantation vitale, c'en était une autre. Finalement, Isobel était sûrement bien plus forte et déterminée qu'il ne l'aurait cru... Il ne connaissait personne qui aurait refusé une telle opération par peur de se voir greffer un organe de mutant. Et quelque part, il admirait cette force mentale, car vivre avec deux organes en moins, ça ne devait pas être évident au quotidien. Si Rafael n'avait pas été le personnage qu'il était, il lui aurait probablement fait part de ce qu'il pensait de tout cela. Mais il resta silencieux, car il était encore trop tôt pour reconnaître quoi que ce soit de positif à sa consœur. Il nota cependant qu'elle était mariée... Et ne semblait pas porter ledit mari dans son cœur. Encore une chose qu'ils avaient en commun. Si lui et Isabella avait partagé bien des choses dans leur vie, à commencer par leurs enfants, il peinait de plus en plus à lui faire confiance, et les dernières années n'avaient cessé de les éloigner. Il ne l'avait jamais très bien traitée, mais c'était devenu bien pire depuis qu'elle avait appris la mort d'Aria. A présent, ils ressemblaient davantage à des ennemis qu'à des époux.
« C'est un point de vue qui se défend... On ne sait jamais trop sur qui on peut tomber, dans un hôpital. Pour peu que ton anesthésiste soit un sympathisant mutant et connaisse ton appartenance au GS, il y a peu de chances que tu te réveilles après l'opération. Je dois l'avouer... Tu as du courage. »
Il l'avait dit plus vite qu'il ne l'avait pensé, alors qu'il s'était juré de ne rien ajouté. Trop tard, c'était sorti. De toute manière, à quoi bon le nier ? C'était du courage ou de la bêtise, que de refuser l'opération. Pour un humain lambda, c'était de la connerie à l'état pure. Mais pour des gens comme eux, qui voyaient en le phénomène mutant la mort lente de la race humaine, ça se justifiait totalement. Il ne fit pas de remarque lorsqu'elle alluma une cigarette, même si étant donné l'heure, il lui aurait bien pris une lui aussi. Isobel poursuivi son récit, et lorsqu'elle en vint à lui dire que son mari était un dégénéré, Rafael se redressa imperceptiblement sur son siège, attentif. Si elle osait lui dire qu'elle hébergeait sous son toit une abomination ou pire, qu'elle partageait sa couche... Elle perdrait le peu d'estime qu'elle avait réussi à gagner ces dernières minutes. Et pourtant... Elle lui prouva qu'au contraire, elle savait parfaitement comment agir dans ces cas-là. Cette fois, la surprise n'était plus dissimulée sur le visage du chasseur, qui regardait sa vis-à-vis sans ciller. Elle avait eu la patience d'orchestre l'assassinat de son mari avec une minutie et une perfection qui forçait le respect. C'était tout simplement brillant ! Jouer la carte de la demoiselle en détresse et de la femme battue, c'était facile, évident, et pourtant il fallait y avoir pensé. Et surtout il fallait avoir le courage de s'infliger de telles blessures pour donner une allure vraisemblable à son histoire. Rafael ne savait plus trop quoi penser d'Isobel. D'un côté, son arrogance, ses sarcasmes et ses allures de peste lui donnait envie de lui encastrer le visage dans un mur, d'un autre côté, il sentait naître un certain respect pour la force morale et la patience de cette femme. C'était assez curieux, comme mélange d'émotions.
« … Eh bien... Quelle histoire ! Si je ne te connaissais pas, j'aurais presque du mal à y croire... J'imagine que le... Dégénéré n'a pas du tellement comprendre ce qui lui arrivait... Tu as quand même une sacrée patience et de la suite dans les idées... Rappelle-moi de ne jamais trop te contrarier, je ne voudrais pas finir de la même façon », dit-il avec un demi-sourire.
Il s'attendait à une suite, à ce que son histoire est une fin, mais Isobel s'arrêta là, laissant le récit en suspend ou du moins achevé d'une étrange manière. Et parce qu'il voulait en savoir plus, il termina sa bière, la pose sur la table basse entre eux et posa les coudes sur ses genoux en se pendant en avant.
« Et ? C'est tout ? Tu n'as pas été inquiétée ni soupçonnée de quoi que ce soit ? »
Elle avait été plus que patiente en lui confiant cette histoire, mais quitte à en connaître la moitié, autant savoir la fin. Elle avait l'air de prendre un malin plaisir à le savoir pendu à ses lèvres, mais ça lui passait au dessus : Tout ce qu'il voulait, c'était la fin de l'histoire.
Sujet: Re: I'm high on believing (Isoel) Lun 8 Fév 2016 - 15:21
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Isobel accepta la bière sans rechigner même si ça n’était pas vraiment son genre. Contrairement à ses anciens collègues, elle n’avait jamais été une grande fan de l’alcool. Elle aimait le bon alcool mais n’en abusait jamais. De toute façon, elle ne pouvait pas tellement se le permettre avec le traitement quotidien qu’elle prenait ou ses quelques incursions à l’hôpital contrainte et forcée. Raconter son histoire ne lui coûtait pas grand-chose, à vrai dire, ça permettait même peut-être de rétablir une certaine vérité, certains faits même si elle n’avait fait que ce qui était nécessaire pour tenter de s’en tirer sans trop de problèmes. Elle fut étonnée cependant que Rafael ne l’interrompe à aucun moment. C’était assez étonnant et pourtant, il semblait réellement à l’écoute et intéressé. C’était un changement d’attitude agréable. Comme quoi, il pouvait être quelqu’un d’autre que le sale con qu’il était le plus souvent.
- « C’est précisément ce que je me dis. Je compte vivre encore longtemps et peut-être même voir le monde débarrasser des dégénérés. Autant y croire. »
Si au moins elle pouvait voir les États-Unis nettoyé de cette engeance, elle serait comblée. Elle commençait par Radcliff, le reste viendrait plus tard. Elle savait que les petites villes avaient parfois purgé les rangs de leurs citoyens, du moins, c’était ce qui lui semblait avoir compris.
Elle ne fut pas surprise de voir le hunter se redresser légèrement quand elle évoqua son dégénéré de mari, elle n’en attendait pas moins de sa part. Il lui semblait qu’Alistait avait réagi plus ou moins de la même manière même s’il avait su dès le départ le dit mari mort et enterré. C’était souvent à ça qu’elle reconnaissait les plus déterminés d’entre eux.
- « Il n’a compris que trop tard ce qui lui arrivait. Il était persuadé qu’il subsistait des sentiments. Comment peut-on aimer pareille horreur ? Il faut parfois savoir prendre son mal en patience pour arriver à de bons résultats. Brouiller les pistes également. Ils ont peut-être de l’imagination pour s’en tirer mais j’en ai aussi. »
Elle lui rendit son presque sourire et but une gorgée de sa bière avant de tirer sur sa cigarette. Visiblement, il attendait la suite. Bien. Alors il aurait la suite. Elle entama considérablement sa bière et repris.
- « Inquiétée ? Bien sûr que si. J’avais tué un homme, mon mari de surcroît et même en état de légitime défense, la justice n’est pas si clémente. Je me suis acharnée sur lui pour pouvoir utiliser l’hystérie. Ça n’a pas été très compliqué, je dois dire que je n’en étais pas très loin tant j’étais dégoûtée et énervée. »
Elle n’avait pas tant simulé cette crise d’hystérie, elle avait été bien réelle. Peut-être la seule fois où elle avait craqué de sa vie d’ailleurs. Elle aurait préféré rester maîtresse de ses nerfs mais au moins, ça avait été brouillon et ça lui avait servi par la suite.
- « Un de mes collègues de l’époque était un hunter. Ça n’était que des rumeurs pour moi avant qu’il n’insiste pour réellement savoir ce qui était arrivé. Il me connaissait un peu trop bien et il se doutait de quelque chose. Il a dû s’y reprendre à plusieurs fois et m’expliquer les soupçons qu’il avait eus avant que je me décide, que j’y crois. Je n’aurais jamais balancé mon histoire aux orties sinon, il le savait. Tous nos entretiens ont eu lieux hors caméra. Je ne sais toujours pas comment il s’est débrouillé. Un jour, j’ai vu arriver Kingsley Moren -je ne doute pas que tu le connaisses-, en présence de mon collègue, toujours hors caméra, il m’a demandé de tout lui expliquer. Quelques jours plus tard, j’avais un avocat digne de ce nom, recommandé par ses soins. Quelques semaines plus tard, j’étais libre, disculpée même si mon histoire n’avait pas échappée à la presse. Alors j’ai joué le jeu de la femme battue, traumatisée mais qui voulait s’en tirer. Kingsley a fait un travail remarquable en me trouvant les bonnes personnes au bon moment. Personne n’a jamais tenté d’attaquer ma version des faits. J’ai seulement dû quitter mon travail et changer de ville. Là encore, c’est ce cher Kingsley qui m’a convaincue de venir ici. Il y avait de quoi faire pour quelqu’un comme moi et il avait raison. Combien de ville de cette taille habitent autant de dégénérés ? »
C’était ça, la fin de l’histoire. Elle commençait à trouver un certain équilibre à Radcliff, un bon rythme de vie entre le travail et la chasse. Elle s’enfermait presque uniquement dans ces deux domaines. Incapable de renouer une véritable vie sociale et pire encore concernant une vie privée. Elle ne pouvait, ne voulait pas en avoir. Elle n’allait par contre pas raconter ça à Rafael.