it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos
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Sujet: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Mer 25 Nov 2015 - 22:18
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Sergei aurait aimé prendre cette traque comme n’importe quelle autre partie de chasse. Avec l’indifférence froide d’un homme pressé réalisant son devoir. Il aurait aimé trouver, dans la nuit s’étant abattue sur la ville, la quiétude lui faisant défaut à cet instant. Une main toujours à proximité de son holster, le hunter avançait d’un pas vif et pressé à travers les rues désertes de Radcliff. Mort vivant dansant à travers les ombres, le russe semblait longer les murs avec pour tout vêtements le linceul noir des enfants de la nuit. De sa démarche trop droite, trop cassée, le blond traversait la ville avec l’allure pressée des gens qui passent sans jamais s’arrêter. Les yeux experts du prédateur observaient chaque recoin de la ville avec une attention particulière alors qu’il continuait d’avancer. Toujours avancer, la chercher. Dans le fond, le Belikov savait où elle se trouvait. Il l’avait su dès l’instant même où elle lui avait parlé du mutant ayant assassiné son père. Ca n’était qu’une question de temps pour que Roos ne craque. Pour qu’elle ne finisse par céder à cette déchirure au milieu de sa poitrine, cette voix susurrant à son oreille. Le soldat au cœur de pierre le savait. Il l’avait toujours su. Malgré tout, avec ce calme olympien le définissant, il avait nié l’évidence. S’était échiné à lutter contre ce doute s’insinuant progressivement dans ses veines. Il avait espéré qu’en l’ignorant ce problème finirait par s’en aller. Il avait cru qu’à force de ne pas y penser l’agitation dans son torse allait finir par se calmer. Pourtant, voilà qu’il se retrouvait à écumer les rues de Radcliff à la recherche du visage de cette fille. De cette femme au cœur d’ouragan qu’il désirait serrer contre lui. Sergei ne savait pas ce que ça faisait, avoir mal comme ça, avoir peur pour ça. Il n’avait jamais connu les émois d’un cœur trop émotif. Il n’avait jamais compris la douleur, la peur étreignant les personnes se pâmant d’amour pour d’autres personnes. Ses lèvres avaient rencontrées des corps, fait chavirer des cœurs, mais jamais le soleil ne s’était levé en son torse. C’était pour ça qu’il luttait. Pour ça qu’il se plaisait dans cette nuit sans fin sous ses paupières. Parce qu’il connaissait la nuit. Il connaissait le froid entre ses côtes. Ce qu’il ne connaissait pas c’était la peur, c’était le doute. C’était le besoin de traverser cette ville de part en part juste pour s’assurer qu’elle non plus n’avait pas enfilé un linceul. Le russe sans cœur à qui on avait appris à ne penser qu’avec sa tête se justifiait, réfléchissait à toutes les excuses pouvant expliquer son comportement. Il se bornait à se dire qu’elle n’était qu’une cible, un moyen d’atteindre la personne qu’il devait ramener au laboratoire. Il se disait que dans cette histoire rien n’était venu troubler son jugement. Pourtant, son cœur ne fit qu’un bon lorsqu’il la vit de l’autre côté de la rue. Pourtant, il perdit ses mots à la voir suivre le meurtrier. Elle n’était pas prête. Pas encore. Elle allait se blesser à jouer les funambules armées sur une corde trop raide. Pire encore. La morsure glacée de la colère anima les muscles du hunter d’un nouveau souffle. Avec la discrétion et l’adresse de l’homme que les années avaient formées, il traversa la rue comme s’il la possédait. Sans une hésitation, sans l’ombre d’un doute, avant que Roos ne puisse poser ses yeux sur lui, il avait encerclé la taille de cette dernière de son bras droit. La soulevant du sol sans aucune difficulté, il couvrit la bouche de la jeune femme de sa main libre tout en reculant dans la ruelle la plus proche. Elle avait beau se débattre, bouger comme la diablesse qu’elle était, les bras du russe était de pierre, sa poigne infléchie. S’il l’avait voulu, le Belikov aurait bien pu la briser la Bristow. Il n’aurait suffi que d’une pression un peu trop forte et le blond se serait retrouvé avec des fragments de la jeune femme perdue entre les bras. Tout du moins, c’était l’impression qu’il en avait à sentir la jeune femme émettre une quelconque résistance sans pouvoir lutter contre la prison humaine que Sergei avait formé de sa personne. Le hunter attendit encore quelques instants, laissant Roos s’échiner entre ses bras le temps qu'elle revienne un tant soit peu à la raison. Lorsque la Bristow sembla se calmer, le russe concéda à la brune un peu d’espace pour respirer, retirant sa main de sa bouche avant de la reposer au sol en douceur, la bloquant contre le mur de la ruelle pour qu’elle ne puisse rien faire de regrettable. Elle avait l’air d’une furie, le regard droit, enflammé. A croire qu’elle s’apprêtait à prendre d’assaut l’univers et que rien, certainement pas l’homme lui faisant face, n’allait bien pouvoir l’empêcher d’atteindre son but. L’impétuosité de Roos ne réussit qu’à raviver la colère de Sergei. Incapable de gérer ses émotions autrement. Incapables de comprendre la crainte comme de l’affection, la peur comme un signe d’attachement, il sentait le froid démanger le bout de ses doigts. Il sentait la colère trouver une seconde vie dans son système alors que les mots s’échappaient de ses lèvres avec plus de virulence qu’il ne le pensait, ces derniers emprunts du froid et des flexions de voix typiquement russe : « Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le fait que tu n’es pas prête ? Tu penses que tu vas y gagner quelque chose à te jeter tête baissée ? A part le fait de te retrouver morte et lui vivant sans une égratignure ? » L’océan métallique de son regard toisait la jeune femme alors qu’il l’écrasait de sa grandeur. Les traits défaits, ses cheveux en batailles ainsi que ses vêtements clairement enfilés avec empressement témoignaient de l’inquiétude qui avait pu le traverser. Malgré tout, son visage ne témoignait que du verglas colérique recouvrant son cœur. Colère tournée vers la jeune femme alors qu’il crachait des mots de plus en plus emprunts de son accent russe : « Je suis prêt à t’entraîner. Je suis prêt à t’aider. Je t’amènerais même ce mutant sur un plateau si tu veux. Mais seulement une fois que tu seras prête. Et tu ne l’es clairement pas ! » Gronda-t-il alors que ses mâchoires se crispaient et se décrispaient sous la pression écrasant le brun. Homme de peu de mots, il préférait taire le reste, ne pas trop s’épancher. Pourtant, il avait des torrents de crainte à déverser, des flots bouillants de reproches à prononcer. Il n’était pourtant pas prêt à se dévoiler. Pas prêt à admettre que la raison pour laquelle il l’avait rattrapé avant qu’elle ne s’écrase était autre que le besoin de sa mission. Parce que sa mission passait avant le reste, car ça avait toujours été le cas. Parce que s’il cédait maintenant il allait perdre tout sens. Il allait finir par se noyer dans les yeux de la brune et que l’idée de revivre Buenos Aires le terrifiait au plus profond de lui-même.
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Dim 6 Déc 2015 - 23:57
it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath
- I cannot guess what we'll discover When we turn the dirt with our palms cupped like shovels. But I know our filthy hands can wash one another's And not one speck will remain. And I do believe it’s true That there are roads left in both of our shoes But if the silence takes you Then I hope it takes me too. So brown eyes I hold you near Cause you’re the only song I want to hear, A melody softly soaring through my atmosphere./ SERGEI BELIKOV & ROOS BRISTOW ★
La fraîcheur de la nuit lui mordait la peau alors qu’elle avançait dans les rues désertes de Radcliff. Seule dans les ténèbres, rien ne venait déranger la quiétude des lieux et le claquement régulier de ses pieds sur le sol gelé. Roos avançait dans les ténèbres de la ville, fonçant tête baissée, l’esprit brouillé. Ses pensées ne faisaient plus de sens, brouhaha étourdissant qui altérait son jugement. Les mots s’étaient échappés de la bouche de sa soeur aînée, se perdant dans l’air tendu entre les deux Bristow ; ils avaient résonné dans ses oreilles, et avait emporté tout le bon sens de la jeune femme. Deux mois que son père était mort, deux longs mois de deuil et de larme. Deux mois à rager contre ceux qui lui avait enlevé, contre ces mutants qu’il avait toujours soutenu. Et maintenant ? Maintenant il était six pieds sous terre, et toute sa vie de soutient envers les dégénérés ne lui avait été d‘aucune utilité alors qu’il était la victime innocente d’une perte de contrôle. La vision de la brune s’était tintée d’un rouge sang, aveuglée par la colère qui la rongeait. Benjami Moreno, lui avait soufflé Anika, penaude. Pourquoi n’était-elle pas emplie de rage ? Elle devrait l’être, elle devrait vouloir se battre aux côtés de sa cadette. Elle devrait vouloir venger son père, à l’instar de Roos, et faire payer cet homme qui les avait rendu orpheline. Mais devant ses yeux désemparés et emplis de larmes, elle apercevait le visage résigné de la brune qui avait tristement accepté le sort du mutant. Roos en voulait au monde entier : à son père, de s’être exposé à des mutants si dangereux ; à sa soeur, de rester impassible face à cette tragédie, de se contenter des excuses du monstre responsable de cette perte ; et avant tout, à ce fameux dégénéré qui leur avait enlevé leur père. Le cri coincé dans sa poitrine voulait s’échapper mais la jeune femme le contenait, tremblante, une boule dans la gorge. Elle avait quitté son appartement, sans un mot, ignorant les appels désespérée de son aînée. Le dos tourné vers la seule famille qui lui restait à présent.
Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu’elle fendait la nuit, accélérant le pas encore un peu plus. Du revers de sa main gantée, elle essuya une larme solitaire échouée sur sa joue. Ce n’était pas le moment pour ça, elle aurait le temps de faire son deuil après. D’abord, la vengeance, ensuite, l’acceptation. Elle devait faire ça, pour son père et pour toutes les personnes qui connaîtront le même sort que lui si elle ne le faisait pas. Elle devait faire ça pour protéger les autres, et pour que personne ne se retrouve à sa place. Le coeur lourd, elle sentait la peur s’infiltrer vicieusement dans chacun de ses membres, l’atmosphère inquiétante glaçant un peu plus l’air déjà frai qui l’entourait. Tremblante, elle essayait d’ignorer les soubresauts craintifs, profitant dans cette colère qui inhibait ses sens. Elle aurait préféré ne pas être seule. Ce qu’elle s’apprêtait à faire, elle ne l’avait jamais fait, encore moins sans le chasseur russe à ses côtés. Toutes les chasses auxquelles elle avait participé ces deux derniers mois, elle ne faisait qu’y assister, observant silencieusement la rigueur de son mentor. Mais face au refus catégorique de Sergei, elle n’avait pas d’autre choix. Faussement résignée, elle était partie sans même s’entraîner, emmenant discrètement avec elle un kit de vaccination et un revolver chargé. Roos ignorait quelle option choisir. Elle avait espéré que la réponse s’impose à elle sur le chemin, mais elle était encore perdue face à cette décision : son coeur lui dictait d’opter pour la vaccination, une simple injection et ce serait réglé. Pourtant, aux yeux de la belle, ça ne semblait pas suffisant. C’était ce qui l’avait poussé à prendre l’arme aussi, déchirée par ce choix cornélien. Cette dernière option, c’était la fin de son innocence, l’entrée dans ce monde de brute qui lui avait aussi enlevé sa mère. Voulait-elle réellement rejoindre ce camp, voulait-elle vraiment devenir une tueuse ? En temps normal, elle aurait balayé cette idée ridicule du dos de la main ; mais ce soir, c’était différent. Tout était différent. La rage qui la poussait à avancer aveuglait son jugement. Après tout, son innocence, elle l’avait perdu il y a bien longtemps, à la minute où elle avait vu son premier petit ami mourrir devant ses yeux. A la minute où elle avait compris que son pouvoir ne serait pas un don, mais une malédiction. Pourquoi ne pas pousser le vice un peu plus loin ?
La main plongée dans son sac, elle entourait de ses doigts gelé le revolver dissimulé. Le doute persistait pourtant. Avait-elle réellement envie de donner vie à un enfant dans ce monde où elle était criminelle ? Comment pouvait-elle prétendre un jour être une bonne mère si elle avait si facilement céder à cette colère noire ? Plongée dans ses pensées, elle n’entendit pas les pas discret de l’homme qui avait fini par la rattraper. Le bras musclé du chasseur vint encercler sa taille fine et la souleva à quelques centimètres du sol alors que, de sa main libre, il lui couvrit la bouche pour l’empêcher de crier. Le coeur de la canadienne manqua un bond, mais elle savait parfaitement qui venait troubler ses plans de la soirée ; elle voulait crier, elle voulait lui envoyer son poing dans la figure. Mais incapable de bouger, elle se contenta de se débattre violemment pour essayer d’échapper à l’emprise du Belikov ; en vain. Des plaintes haineuses s’échappèrent de sa bouche recouverte, peu décidée à abandonner le combat malgré son impuissance. Les secondes filèrent et la belle finit par se fatiguée, se résignant finalement à arrêter la lutte. La main de Sergei lui découvrit le visage, et la belle en profita pour laisser échapper les plaintes coincées dans sa gorge. « Lâche-moi ! Pose-moi par terre putain !» souffla-t-elle, haineuse, en gardant pourtant sa voix basse pour ne pas attirer l’attention. Le russe la libéra finalement et la belle tomba sur ses pieds, faisant rapidement volte-face pour soutenir les yeux de Sergei d’un regard noir. Pourtant, elle fut surprise de trouver tant de colère sur le visage de son mentor, la coupa net dans sa lancée, ravalant les mots rageurs qui allaient s’échapper de sa bouche. A la place, c’est lui qui prit la parole, sa voix emprunte de son accent slave habituel. « Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le fait que tu n’es pas prête ? Tu penses que tu vas y gagner quelque chose à te jeter tête baissée ? A part le fait de te retrouver morte et lui vivant sans une égratignure ? » Roos croisa les bras sur sa poitrine, enfantine. Toute ces vérités, elle aurait préféré les ignorer jusqu’au moment venu, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus faire demi-tour. Mais il avait fallut qu’il arrive, et qu’il lui enlève son rêve de vengeance. « C’est ma décision. Si je décide de prendre ce risque, je le prendrai. J’ai pas besoin de toi. » siffla-t-elle, se retrouvant projetée plusieurs années en arrière, adolescente bornée qu’elle avait un jour été. « Je suis prêt à t’entraîner. Je suis prêt à t’aider. Je t’amènerais même ce mutant sur un plateau si tu veux. Mais seulement une fois que tu seras prête. Et tu ne l’es clairement pas ! » lança-t-il, mâchoire serrée. La belle roula les yeux au ciel. Elle lui aurait envoyé sa main au visage si elle ne savait pas pertinemment qu’il arriverait à l’arrêter. Au lieu de ça, elle se contenta de lui lancer un regard assassin, le cou plié en deux pour pouvoir plonger ses yeux dans les siens ; la différence de taille entre le chasseur géant et la minuscule jeune femme était ridicule. « J’veux pas de ta pitié Sergei, c’est à moi de le faire. C’est à moi de lui faire payer. Et je ne veux pas attendre d’être prête, ou je ne sais quoi d’autre. Je veux lui faire payer maintenant, il a déjà eu deux mois à se la couler douce avec le sang de mon père sur ses mains ! » Autant de colère dans le corps d’une si petite femme, c’était impensable. La belle était au bord des larmes, luttant pour garder la face face au chasseur qui lui faisait face, voulant le convaincre vainement de la laisser partir. « Alors soit tu m’accompagnes et tu assures mes arrières, soit tu pries pour me voir revenir en un seul morceau. » siffla-t-elle, lui tournant le dos, faisant mine d’avancer en espérant sans grands espoirs que le chasseur lui emboite le pas.
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Jeu 10 Déc 2015 - 14:27
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Sergei avait l’impression d’avoir passé sa vie dans cette nuit sans fin lui faisant face. Il lui arrivait de se dire qu’il n’avait eu de cesse d’évoluer dans les ombres, longer les murs alors qu’au creux de ses entrailles s’affrontaient la raison et l’impulsion. Impulsion qui avait mené la trop jeune et innocente Bristow à se jeter tête baissée dans le Styx en espérant conserver les souvenirs d’un père défunt. Ses bras pareils au garde-fou empêchant la jeune femme de s’écraser en contrebas, le russe avait conscience de la portée de son acte. Conscience qu’il s’imposait comme unique rempart empêchant Roos de faire taire les flammes de la vengeance rongeant ses entrailles. Toutefois, il savait surtout qu’il était la seule once de raison restant chez la jeune femme. La seule personne capable de l’empêcher de commettre l’irréparable, rentrer dans une maison pour ne jamais véritablement arriver à s’échapper des murs où son innocence perdue viendra éclabousser le papier-peint d’un rouge carmin. Malgré la colère qu’il ressentait, l’énergie du désespoir poussant la brune à s’agiter dans la prison de ses bras le rassura quant au fait que la brune n’était pas entièrement perdue. Ce petit bout de femme qui s’agitait trop, compensait sa taille par une force qu’il n’avait jamais observé chez quiconque. Elle était toujours là, se débattant du mieux qu’elle pouvant, crachant ses mots avec le fiel et la force des cœurs brisés. « Lâche-moi ! Pose-moi par terre putain !» S’exécutant, en temps normal il se serait surement radoucis face à ce petit bout de femme capable de dompter la pire des tempêtes et d’en faire son animal de compagnie. Néanmoins, à cet instant, dans l’urgence et l’inquiétude qu’elle lui avait fait ressentir, Sergei n’était pas attendri par son coup d’éclat, encore moins adoucit par Roos qui pourtant arrivait à faire fondre le plus gros des glaciers recouvrant son cœur. La grondant comme s’il ne s’était s’agit que d’une enfant inconsciente, il n’avait aucune honte à remettre à sa place l’effrontée prête à se jeter à corps perdu dans une bataille perdue d’avance. « C’est ma décision. Si je décide de prendre ce risque, je le prendrai. J’ai pas besoin de toi. » Ne ressentant rien de plus que de l’irritation face à son ingénuité et cet acharnement borné qu’elle avait de se perdre en cette nuit, le Belikov ne pouvait s’empêcher de repenser à quel point il était différent de la Bristow au même âge. Il n’était que docilité et soumission à un ordre le dépassant alors que cette dernier s’imposait dans son individualité la plus pure, prête à se perdre si cela signifiait s’affirmer une dernière fois et obtenir sa revanche. L’océan métallique de ses yeux menaçait de déborder alors que le verglas tirait les traits du russe. Dans une moue crispée, sourire pincé et regard droit, il ne se gêna pas de remettre Roos a sa place alors que cette dernière le fusillait de son regard assassin. En d’autres circonstances, il aurait certainement été attendri par la férocité de ce que son regard arrivait à véhiculer comme émotion, sur le coup il se contentait de calmer la glace se rependant dans ses veines alors que sa colère s’évaporait. « J’veux pas de ta pitié Sergei, c’est à moi de le faire. C’est à moi de lui faire payer. Et je ne veux pas attendre d’être prête, ou je ne sais quoi d’autre. Je veux lui faire payer maintenant, il a déjà eu deux mois à se la couler douce avec le sang de mon père sur ses mains ! » Le dos légèrement vouté, la tête baissé vers la carrure longiligne, et tellement plus petite que la sienne, de Ross ce fut à son tour de lever les yeux au ciel en laissant un soupir de lassitude s’échapper de ses lèvres. Il comprenait la colère faisant battre le sang dans ses veines, s’insinuant partout dans son système jusqu’à aveugler à ses yeux toute once de bon sens. Néanmoins, il n’en était pas moins irrité par le comportement de Roos et cette tendance qu’elle avait de se mettre inutilement en danger. Il savait que sous la surface, le long des déchirures, la brune cachait une peau en acier blindé, de quoi faire trembler n’importe quel homme sous-estimant la jeune femme. Il savait aussi qu’avec son air fier, avec cette indépendance qu’elle revendiquait en s’échinant comme une diablesse, elle possédait toujours la douceur d’un cœur trop prompt à s’emballer. Un cœur battant encore sous la chair et sous la tôle froissée. La réminiscence d’un passé dont elle ne pourrait se défaire, un organe fiévreux toujours prompt à l’envoyer tête baissée là où elle aurait dû écouter son ainé. « Alors soit tu m’accompagnes et tu assures mes arrières, soit tu pries pour me voir revenir en un seul morceau. » La regardant s’éloigner avec une nonchalance languissante, Sergei ne put s’empêcher de lâcher la première chose lui venant à l’esprit, régressant à sa langue maternelle sans même s’en rendre compte : « Idioty,vous étrangers pensez toujours qu’on vous offre notre pitié quand on se contente de faire ce qui est trop souvent nécessaire. T’empêcher de te faire tuer dans ce cas-ci. » Rattrapant la maigre avance de Roos en quelques grandes enjambées, Sergei lui barra la route avant de la pousser à revenir sur ses pas se servant de sa carrure comme d’un mur face auquel cette dernière ne pouvait esquisser un mouvement. Plongeant l’océan de son regard dans celui de Roos, le Belikov n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait dire. Malgré lui, la furie portant la nuit comme étendard lui faisant face avait réussi à adoucir les élans fiévreux de son myocarde colérique. La colère de ce brin de femme était attendrissante, à l’image de celle d’un chaton cherchant à sortir les crocs sans arriver à se défaire du duvet soyeux le recouvrant. Lui le fils de la glace, lui l’enfant d’un nord impétueux et d’une nature toute puissante, lui a qui on avait enseigné la différence, tatoué la souffrance comme seule identité, il se sentait fondre au contact des piscines de tendresse existant dans les yeux de la Bristow. Alors, même si ses lèvres restaient pincées en une moue se voulant accusatrice, son regard témoignait du sourire qu’il ne savait afficher. « Je suis en train d’assurer tes arrières, même si ne sembles pas le remarquer. » Souffla-t-il plein de ce calme et de cette pointe de printemps que la brune arrivait à faire naître dans sa voix. Les yeux posés sur la silhouette de la jeune femme, celle qui s’esquintait à garder à proximité alors qu’il n’aurait pas du tendre la main vers elle, son corps était un rempart prêt à la protéger des affronts du monde. Prêt à la protéger des projectiles dirigés en sa direction. Il ne savait, néanmoins, pas comment la protéger de ses émotions, de la douleur qu’elle pouvait ressentir. Il n’était rien d’autre qu’un bon soldat, le genre auquel on apprend à repousser la marée montante et éviter la noyade quand le cœur vire à l’orage. Il tendit toutefois sa main, pareil à un bras tendu pour l’arracher à la houle, avant d’attraper le menton de Roos entre ses doigts. Plein d’une douceur et d’une attention dont il était majoritairement dénué, il avait l’impression d’être sur le point de la briser la funambule perchée sur les pentes arides de son myocarde. Peur de la briser ou de la voir glisser entre ses doigts et se briser les os contre les steppes arides des vallées de son cœur. Les yeux dans ceux de la belle, la forçant à garder le regard posé sur lui, il se contenta d’ajouter avec cette force flegmatique qu’il possédait lorsqu’il parlait de mission. « Si je dois rester toute la nuit pour te faire entrer un peu de bon sens dans le crâne, je le ferais. Et je t’en prie, essaye de me passer sur le corps, ça risque d’être comique. »
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Dim 20 Déc 2015 - 18:46
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- I cannot guess what we'll discover When we turn the dirt with our palms cupped like shovels. But I know our filthy hands can wash one another's And not one speck will remain. And I do believe it’s true That there are roads left in both of our shoes But if the silence takes you Then I hope it takes me too. So brown eyes I hold you near Cause you’re the only song I want to hear, A melody softly soaring through my atmosphere./ SERGEI BELIKOV & ROOS BRISTOW ★
Son corps entier tremblait ; d’impatience, d’excitation, de peur, de froid aussi. La belle ne tenait pas en place, fondant dans cette nuit sans lune, aller simple pour l’enfer. Pas un regard en arrière, le regard droit porté vers le bout de cette rue qui lui paraissait sans fin. Ses longs doigts fins agrippés à l’arme dans son sac, la belle déglutie et son coeur s’emballa à nouveau. Aurait-elle un jour pensé faire une chose pareil ? Elle, l’innocente canadienne, la gamine si douce, si gentille. Elle, qu’on sous estimait bien trop souvent. Derrière son calme olympien et ses grands yeux de poupée, rares étaient ceux qui se doutaient de l’ouragan qui faisait rage dans ce corps si étriqué. Roos avait toujours été comme ça, sa colère ayant bien trop souvent été balayé par l’apathie de sa situation. La lassitude, la tristesse. Tout ce lot de malheur qui venait avec son pouvoir et ses visions, malédiction éradiquée de son système. Soulagement. Maintenant, elle était libre, libre d’être aussi inconsciente qu’elle le souhaitait, libre de se laisser submerger par ces émotions trop longtemps refoulée. Son corps entier battait de cette exaltation nouvelle, se laissant emporter par ces sentiments destructeurs. Elle savait que c’était une erreur, elle savait qu’elle fonçait tout droit dans la gueule du loup. Mais rien d’autre n’importait pour la belle qui avait pris sa décision. Pourtant, quelqu’un d’autre en avait décidé autrement alors que ses pieds se soulevèrent du sol. Sergei. La belle regrettait de l’avoir mis au courant. Alors qu’elle pensait trouver le parfait complice pour achever sa vengeance, elle était tombée de haut lorsqu’il lui avait refusé son aide. A quoi bon se dire chasseur si ce n’était pas pour chasser les mutants ? La tempétueuse Roos était partie, boudeuse, à l’instar d’une enfant à qui l’ont aurait refusé un caprice. Déçue. Elle avait cru en lui, elle lui avait fait confiance. C’était lui son mentor, lui qui était supposé la guider. A quoi bon l’entraîner si ce n’était pas pour qu’elle puisse mettre ses acquis en application ? La rage au fond du coeur ténébreux de la belle s’était intensifiée, le coeur lourd, résignée à faire cela par elle-même. Si il se fichait d’elle et de ce qu’elle ressentait, pourquoi était-il là ? Le chasseur la posa finalement sur le sol, à l’abris quelques mètres plus loin. Pensait-il vraiment qu’en l’emportant ainsi il allait réussir à la dissuader ? Tout ce qu’il avait accompli, c’était intensifier la colère qui bouillonnait dans le corps frêle et encore courbatu de la canadienne. La belle se défendit, crachant son venin au visage de celui qui défaisait ses plans.
La scène était risible, un si petit brin de femme, se tordant le cou pour soutenir le regard impassible du géant de glace. L’intensité était cependant palpable, aucun ne voulant laisser l’autre remporter la bataille. Le regard humide de la brune ne voulait pas quitter celui du chasseur, défiante, enragée. Brisée. Elle le cachait bin pourtant, toute cette tristesse et toute cette frustration. Pendant trop longtemps, elle avait été impuissante. Et maintenant qu’elle pouvait enfin agir, enfin se battre en retour, on l’en empêchait. Une idée que la belle ne pouvait pas supporter. Le russe attendit impatiemment que l’ancienne mutante ait fini son monologue, levant les yeux aux ciel face à son impétuosité. Cela devait l’amuser, au fond, de la voir s’échiner de la sorte. Elle qui n’avait aucune idée de la réalité de chemin dans lequel elle s’emmanchait, ignorant tout de ce monde qu’elle voulait tant rejoindre. La belle ne se rendait pas compte du danger et de la puissance de certains mutants ; elle ne se rendait plus compte de rien, aveuglée par la haine et le désespoir. Ne laissant pas l’occasion à son mentor de lui répondre, elle fit volte-face et s’enfonça dans la nuit d’un pas décidé, ancrant chacun de ses pas violemment dans le béton de la route. Roos ne se faisait pas beaucoup d’espoir, connaissant Sergei elle le savait sur ses talons. Le géant la rattrapa quelques secondes plus tard, lui barrant la route. La belle se stoppa, levant un regard haineux vers les yeux froid du chasseur. Elle hésita. Essayer de le pousser ne servirait pas à grand chose, cela reviendrait à bouger un mur en béton ; le contourner ne résulterait pas à un meilleur résultat. « Idioty, vous étrangers pensez toujours qu’on vous offre notre pitié quand on se contente de faire ce qui est trop souvent nécessaire. T’empêcher de te faire tuer dans ce cas-ci. » souffla finalement le chasseur, sous les yeux agacés de la canadienne qui roula une nouvelle fois les yeux au ciel. Sergei recula, forçant la belle à faire de même, incapable de retenir la montagne qui lui barrait le chemin. « Je suis en train d’assurer tes arrières, même si ne sembles pas le remarquer. » le calme dans la voix de son mentor eu raison d’elle, ne pouvant supporter plus longtemps le détachement du reste du monde face à la situation. Entre lui et Sergei, elle semblait être la seule à réellement se soucier du sort de son pauvre père. Laissant échapper toute la rage qui s’était accumulée depuis la découverte de ce matin, la belle se laissa éclater, déversant sa colère contre le corps de pierre de Sergei. Posant ses deux mains contre le torse du chasseur, elle tenta de le faire bouger. Sans grand succès. « J’ai pas besoin de toi Sergei, j’ai besoin de personne. » siffla-t-elle alors qu’elle frappa un grand coup contre le corps du chasseur, voulant au moins le faire ciller. Rien. Elle aurait bien fait de frapper contre un mur de béton. Cela ne l’empêcha pas de recommencer pourtant, le regard brillant. Mais soudain, la main du chasseur s’avança, stoppant net la jeune femme dans ses assauts. Sergei lui attrapa le menton, la forçant à plonger son regard humide dans ses yeux azurs, qu’elle aurait préférer fuir plutôt que d’affronter les larmes aux yeux. Roos aurait voulu se débattre, pourtant, toute l’énergie semblait avoir quitté son corps frêle, se retrouvant à la merci du regard de Sergei, tremblante. La mine boudeuse, elle sentait pourtant la colère s’apaiser, se laissant bercer par le calme olympien du chasseur. Par cette douceur nouvelle aussi, qu’elle n’avait jamais lu dans les yeux de Sergei et qu’elle n’aurait jamais cru découvrir. « Si je dois rester toute la nuit pour te faire entrer un peu de bon sens dans le crâne, je le ferais. Et je t’en prie, essaye de me passer sur le corps, ça risque d’être comique. » La belle voulu se défaire de cette étreinte, se libérer de l’emprise du russe ; pourtant elle ne fit rien. Impuissante face au visage de son mentor, qui la ramenait enfin sur terre. Son corps entier tremblait sous l’émotion. Mais, impétueuse, la belle s’emporta encore avec le peu de force qui lui restait. « Qu’est ce que ça peut t’faire, hein ? Si je meurs ce soir ? » siffla-t-elle, rassemblant toute la haine qui restait dans son corps. Elle était là, le menton prisonnier, le cou cassé en deux pour pouvoir soutenir son regard, tenant à peine debout. Son regard se noya dans celui du chasseur, intense, une pointe de folie dans ses yeux humides. Ses traits d’enfant étaient déformés par un sourire cynique, mimique ridicule emplie de désespoir. « Si je reviens pas ? J’suis rien pour toi, juste une gamine qui veut apprendre à se défendre. Des comme moi, il y en a des milliers. Alors pourquoi ça t’importes si je reviens en vie ou pas ? »
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Dim 27 Déc 2015 - 23:20
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Le russe pouvait sentir la marée montante s’échapper des mains de Roos. Il la voyait se débattre contre le rempart qu’il formait avec son corps, presque autant qu’elle se débattait avec elle-même. La belle s’usait les mains, allait s’user les poings à essayer de le faire bouger, de lui faire comprendre ce qu’elle ressentait. Sergei était trop pragmatique, trop réfléchi et tranché. Il refusait de courber l’échine face aux élans vociférant d’un cœur consumé par un désir de vengeance. Il refusait de voir sa funambule s’éteindre comme une braise en allant combattre le mauvais ouragan. Alors, il la fixait, les épaules carrées, la mâchoire crispé, prêt à recevoir tous les coups qu’elle pourrait s’esquinter à donner en sa direction. « J’ai pas besoin de toi Sergei, j’ai besoin de personne. » Recevant ses mots comme ce poing assuré s’écrasant contre son poitrail, le Belikov resta immobile. La seule chose ayant vacillée en son être étant la lueur dans ses yeux. La Bristow ne comprenait pas, aveuglée par la fièvre de sa colère, elle était pareille à une louve acculée. Il la sentait se débattre, prête à jouer des griffes et des crocs si ça lui permettait de se libérer de ce poids pesant sur ses épaules. Il la voyait, si forte et pourtant si fragile, si désireuse de franchir cette ligne invisible tout en redoutant ce que ça allait pouvoir signifier. Comme pour lui offrir un point sur lequel se concentrer, une bouée dans cette mer agitée, il attrapa son menton, la forçant à ne regarder que lui. Tout comme il n’aurait aimé ne regarder qu’elle lorsque son cœur était à la tempête, que son crâne menaçait de se fendre sous la pression de ses erreurs. Il lui offrait un échappatoire, un peu d’ailleurs dans le regard, beaucoup de présent au bout de ses doigts. Le russe savait ce que lui aurait couté une telle démonstration de faiblesse par le passé. Il savait que pareil acte n’avait rien de professionnel. Il aurait dû la lâcher, l’abandonner à l’océan et ne repêcher qu’un corps disloqué ramené par le courant. Pourtant il ne pouvait s’y résoudre, soufflant des mots plein d’un calme le définissant et qui pourtant ne le traduisait pas vraiment. « Qu’est ce que ça peut t’faire, hein ? Si je meurs ce soir ? » Elle avait des torrents d’aliénation dans le regard, un brin de désespoir et beaucoup de haine à revendre. Malgré tout ce que Roos pouvait ressentir, malgré sa carrure écrasée par celle du brun et son regard froid, elle se tenait droite. Les yeux fous et la verve acerbe. Elle continuait pourtant à défier le monde sans se soucier du chaos régnant au plus profond de ses entrailles. Sergei avait l’impression de pouvoir lire tant de choses dans son regard, de comprendre ce qu’elle vivait. Pourtant, il était si loin de la vérité. Si loin de savoir ce que ça faisait de perdre un parent, de se le faire arracher de la sorte. Le passé du hunter était relatif, une courbe tracée dans l’espace manipulé de ses souvenirs. Ca ne faisait pas mal de n’avoir rien à quoi se raccrocher. A force, rien n’avait plus fait mal au gamin arraché à sa vie. Rien ne faisait plus mal à l’adulte exempt de sentiments. Le cœur ankylosé, il aurait dû lui dire qu’il n’en avait rien à faire d’elle. Rien à faire de cette ville maudite et de sa famille. Il aurait dû lui dire qu’elle ne signifiait rien et que tout ça n’était qu’une mascarade qu’il s’évertuait à faire vivre jusqu’au moment opportun. Au lieu de quoi, le brun n’avait que du silence aux lèvres et du trouble dans le regard. « Si je reviens pas ? J’suis rien pour toi, juste une gamine qui veut apprendre à se défendre. Des comme moi, il y en a des milliers. Alors pourquoi ça t’importes si je reviens en vie ou pas ? » Sergei était un homme de peu de mots. Le genre qui ne s’épanche pas en de longs soliloques arides et stériles. Néanmoins, ce dernier savait toujours quoi dire. En permanence. Pareil à un joueur d’échec, il avait toujours un coup d’avance. Pourtant, la jeune Bristow venait de renverser l’échiquier, réfuter les règles du jeu en l’acculant à son tour. Il était muet, incapable d’arracher les mots venus à lui manquer du fond de ses entrailles. Les traits crispés en une mine troublée, les yeux glissant confusément sur le visage de la brune, il n’avait que du vent entre les doigts et le silence aux lèvres. Laissant retomber mollement sa main ayant emprisonnée le menton de la belle quelques instants plus tôt, il s’évertuait à la fixer comme une équation insoluble. Comme une épreuve qu’il se devait d’affronter. Elle n’était rien de plus qu’un problème venu s’installer dans sa vie, s’infiltrer dans son quotidien. Un moyen d’atteindre le véritable cœur de sa mission et pourtant, il ne trouvait pas les mots. Le russe avait du mal à dénouer ce qui s’agitait en lui. Il ne comprenait pas. N’arrivait pas à mettre de mots sur ce flux confus et inconstant de pensées le traversant alors qu’il cherchait à raviver à sa mémoire les tenants et aboutissants de sa mission. Sergei pouvait sentir monter en lui la glaciale, l’insurmontable ire véritable qui brisait tout sur son passage. Le facies crispé par la colère qu’il ressentait face à cette incompréhension, ce désordre d’émotions qu’il n’avait plus croisées depuis trop longtemps déjà, la seule chose le tenant à quai était le regard interrogateur de la brune. « Ca ne devrait pas avoir d’importance ! » Gronda-t-il avec violence entre ses dents serrées, ses mâchoires crispées jusqu’à la déchirure. Il la fixait et tout ce qu’il ressentait c’était de la colère, de la colère contre ce myocarde défait qui avait cessé de se battre. De la colère pour ces émotions se bousculant au creux de son thorax et son incapacité à repousser celles-ci du dos de sa main. Son souffle était troublé, son regard refusait de se poser dans celui de Roos alors qu’il cherchait à reprendre le contrôle de ce cœur inconstant. Les poings serrés, le visage traversé par de brèves crispations nerveuses, il luttait dans cette guerre perdue d’avance. Dans cette lutte pour la dominance d’un cœur déjà conquis. Tenant bon, lorsque ses yeux retrouvèrent ceux de la Bristow, il était trop tard pour empêcher le crash entre ses côtes. « Ca ne devrait pas, mais ça a de l’importance. Ça m’importe ! » Gronda-t-il un peu plus fort, comme pour essayer de l’effrayer. Essayer de lui faire peur pour qu’elle se sauve et qu’il ne se trouve pas face à ce problème. Face à cette déchirure le tiraillant entre ce qu’il avait été et ce que les yeux de Roos lui donnaient envie de devenir. Ses mots étaient emportés, brefs. Il se bornait à ne rien dire alors que son regard essayait de décrire ce qui se passait sous son crâne. Dans cette lueur confuse, partagée entre terreur et colère, il y affichait les secrets de son âme. Cette tendresse si gauche, cet attachement pudique qu’il se refusait d’admettre. Pour la belle Sergei n’avait pas les mots. Il ne savait lui dire ce qu’il pensait, néanmoins ceux qu’il avaient prononcés étaient pareils à un phare menant aux portes de son âme. Une ligne directe jusqu’à ses pensées et à cette ritournelle gravé à l’encre de cette nuit : Ca compte pour moi, tu comptes pour moi. En quelques phrases Roos avait réussi à lui couper le souffle, lui briser les poings. Vulnérable comme il ne l’avait jamais été le Belikov se rendait bien compte que c’était ce petit bout de femme qui avait réussi à briser sa volonté et faire ce que personne n’avait été capable de faire depuis son vieux maître Oleg. Lui faire courber l’échine. L'anéantir de l'intérieur.
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Mar 1 Mar 2016 - 5:33
it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath
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Le monde autour d’eux semblait s’être stoppé. Les rues désertes suspendues dans le temps, scène figée, épargnée par la course folle de l’univers qui les entourait. Noyée dans l’azur des yeux de Sergei, la brune n’avait pas d’autre choix que de maintenir son regard de glace. Le menton emprisonné par la main puissante du chasseur, la belle était à la merci de ce dernier, incapable de bouger. Victime docile, qui trouvait confort dans le visage perturbé de son entraîneur. La rage et la haine bouillaient en elle, des vagues déchaînées qui se heurtaient à chaque parcelle de son corps gracile ; la vipère aurait pu lui cracher son venin à tout moment, avec le mince espoir de pouvoir filer. Pourtant, ce contact étonnant avait réussit à la dompter, la forçant à se perdre dans le regard inquiet du chasseur. Quelque chose clochait, un pièce du puzzle qui ne voulait pas s’imbriquer. Pourquoi cette intensité dans les yeux du russe qui lui faisait face ? Pourquoi se battait-il avec tant de vigueur pour qu’elle ne se jette pas dans la gueule du loup ? Roos ne comprenait pas l’engouement de son mentor à vouloir la faire renoncer à l’idée folle qui lui trottai dans la tête. Après tout, elle n’était qu’une élève parmi les autres, une gamine ambitieuse qui l’amuserait le temps d’une mission. La canadienne n’avait jamais prétendu à plus aux yeux de Sergei. Alors que cela pouvait-il lui faire, à ce géant de pierre, qu’elle aille s’attirer des ennuis ? Il n’aurait pas dû s’en soucier, il aurait dû la laisser filer. Encore une gamine un peu trop présomptueuse, qui pensait pouvoir renverser le monde entier parce qu’elle savait tenir un revolver correctement. Pourtant, il était là. Avec cette lueur d’inquiétude qui éclairait son regard, et qui réchauffait le coeur de la belle. Mince espoir de représenter plus aux yeux du géant qu’une simple recrue, remplaçable à la moindre occasion. Mais l’avouer aurait été trop simple pour l’exubérante Roos, qui se devait de faire une scène. Cette pointe d’affection qu’elle percevait chez Sergei ne suffisait totalement à éteindre les flammes qui brûlaient au fond d’elle. La belle le confronta, posant des mots sur la peur qui lui tordait le ventre. Elle voulait savoir, et elle n’avait pas choisis de prendre des pincettes. Excessive dans toute sa splendeur, si Roos ne pouvait plus se battre avec ses poings elle le ferait avec ses mots. Attaquant le chasseur de la seule manière qu’elle pouvait encore le faire, regroupant la rage qui lui restait pour cracher ces mots avec le plus de méchanceté possible. Vicieuse, mauvaise. Il était loin le visage d’ange, loins ces grands battements de cils. La véritable Roos n’était pas aussi jolie, mais c’est ce qu’elle cachait derrière ses faux sourire et ses “je vais bien”. Brisées par des années de tortures, impuissante face à une force qui la dépassait, elle pouvait enfin laisser paraitre son vrai visage. Laisser s’échapper colère, haine et rancoeur. Ses traits enfantins étaient déformés par la rage et la douleur, douce libération après des années d’apathie. Ses yeux brulait de fureur et de folie, lueur qui peinait à s’éteindre malgré les flammes qui se tassaient à l’intérieur de sa poitrine. Haletante, elle crachait ses mots sur Sergei dans un dernier effort ; Roos était épuisée. Les émotions qui l’avaient malmenées dans ce court intervalle l’avaient vidée de ses forces. Faute à sa grossesse peut-être, et à ces foutus hormones qui semblait alimenter le brasier dans son coeur. Mais maintenant qu’elle avait explosé, elle se sentait redescendre sur terre, fatiguée par ce combat intérieur et à ce conflit en son sein. Elle finit de cracher son venin et un long silence s’installa. La belle trouva la force de maintenir le regard bleuté de son mentor, mais les flammes s’étaient éteintes ; seule sa fierté la poussait à maintenir la méchanceté de son regard. Les secondes filaient, et Sergei ne répondit pas. Le chasseur, d’habitude si confiant et assuré, semblait perdu. Une réaction à laquelle Roos fit écho, prise de court face au silence de son adversaire. Son regard humide cherchait celui du russe, fuyard, qui fixait le vide en face de lui. Elle attendait impatiemment la réaction de son chasseur, prête à riposter à nouveau.
Finalement, la main du chasseur tomba mollement contra sa jambe, libérant enfin le visage fin de la belle. Roos ne bougea pas pourtant, fixant toujours le visage perturbé du chasseur. Elle attendait sa réponse, elle l’exigeait. Il était dur de tenir tête à un adversaire qui ne se battait pas. Elle s’apprêta à ouvrir la bouche lorsque que la voix du Belikov gronda dans la nuit, brisant la quiétude qui s’était installée dans les rues de Radcliff. « Ca ne devrait pas avoir d’importance ! » Le souffle court, la mine boudeuse, l’ancienne mutante se recula de quelque pas pour mieux jauger la mine défaite de son mentor. L’homme de glace montrait enfin ses failles. Son esprit semblait tourner à vive allure, derrière ses yeux perdus dans le vague. La mâchoire crispée, Roos pouvait lire la colère sur ses traits de marbres. Une colère qui faisait écho à la sienne, folie passagère qui inquiétait la jeune femme. Le souffle court et le corps ponctué de spasmes nerveux, la belle ne savait pas quoi faire face à son chasseur. C’était la première fois qu’elle le voyait dans un tel état ; la première fois qu’il avait l’air humain. Réellement humain. Loin du robot qu’elle connaissait, de cet homme qui ne laissait aucune place au hasard ni aux émotions. Un mélange de curiosité, d’inquiétude -et d’un peu de peur aussi- la figeait sur place alors qu’elle détaillait son mentor se briser sous ses yeux encore brillant. « Ca ne devrait pas, mais ça a de l’importance. Ça m’importe ! » lâcha-t-il encore plus fort, prenant Roos de court. La belle sursauta, se reculant vivement de quelques pas par réflexe. La belle ne reconnaissait plus l’homme qui lui faisait face. Toute la rage qui brulait en elle avant cela s’était amortie, laissant place à crainte et la culpabilité d’avoir brisé cet homme à qui elle tenait tant. C’était de sa faute si Sergei était ainsi tiraillé, c’était à cause de cette confrontation immature qu’elle avait causée. « Je … » souffla-t-elle pour toute réponse, confuse face à la réaction du Belikov. Pensait-il vraiment ce qu’il disait ? A voir sa réaction, il en était tout comme. La belle s’approcha à nouveau de lui, doucement, cherchant le regard fuyard de Sergei. Elle leva sa main, déposant délicatement ses doigts fins contre la mâchoire tranchante du chasseur. « Sergei, je … » Ce fut à son tour de fuir du regard, cherchant un peu de réconfort dans l’horizon sombre de cette nuit hivernale. La pouce de la brune s’égara sur la pommette saillante de Sergei, caressant doucement les traits crispés de son mentor. « Ca m’importerais aussi, tu sais, si tu décidais de faire une telle connerie. »
Dernière édition par Roos Bristow le Sam 26 Mar 2016 - 3:56, édité 2 fois
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Dim 6 Mar 2016 - 0:26
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Le russe avait l’impression d’être une embarcation prenant l’eau. Il pouvait sentir le liquide glacé emplir ses poumons alors qu’il se noyait dans le trouble grondant sous son crâne. Sous les prunelles colériques de la belle, le Belikov n’était rien de plus qu’un navigateur perdu au cœur de l’océan. Il sentait les vents gronder entre ses côtes alors que les vagues menaçaient de s’échapper de sa trachée. Sergei avait perdu tout de sa superbe. Lui, l’homme au cœur d’acier. Lui, la machine à tuer. L’enfant sacrifié sur l’autel du bien commun faisait face à sa damnation. Face à la chose qui réduira à l’état de poussière des années de travail acharné. Instinctivement, comme un animal faisant face à un prédateur plus imposant que lui-même, le chasseur avait senti ses veines se glacer. Il avait senti que derrière ses prunelles enflammées, ses traits fins et ses courbes voluptueuses, se cachait le démon dans la plus belle de ses formes. Le cœur au charnier, séduit par la bête sans avoir eu l’opportunité de résister, il luttait autant contre lui-même que contre la brune. Elle avait réussi à le transformer en véritable petit garçon, faire fondre les glaciers de son univers sans se rendre compte qu’elle allait lui faire boire la tasse à ce rythme-là. Pourtant, seules les flammes de sa colère accueillirent Sergei à bras ouvert alors que leur étreinte se faisait de glace. Il sentait les lambeaux de sa conscience se consumer sous la morsure glacée d’un feu qu’il ne comprenait pas. Le tonnerre gronda au creux de la bouche du chasseur alors que ce dernier cherchait aussi bien à faire fuir la brune qu’à la rendre prisonnière de son emprise. La voir reculer attisa l’incendie au creux des veines du brun tout en le satisfaisant. Déchiré entre ce qu’il désirait et ce qu’il devait, il faisait de son mieux pour qu’elle cède à la frayeur. Il faisait de son mieux pour éteindre la seule étincelle éclairant sa nuit de peur de finir par dépendre de celle-ci. Il faisait de son mieux pour montrer à la Bristow ce qui se cachait derrière le costume sur mesure. Derrière le déguisement trop grand qu’il portait en permanence comme une seconde peau. Sergei était plus qu’un allochtone au visage éternellement circonspect. Plus qu’un chasseur implacable qui abattait la faucille d’une justice le dépassant. Cependant, ce costume-là était trop grand pour le russe qui avait passé sa vie à se rompre les os afin d’entrer dans des déguisements trop étroits. Maintenant qu’il ne se rompait plus les phalanges, ne tordait plus sa colonne afin d’entrer dans des rôles ne lui correspondant pas, le brun se retrouvait finalement perdu. Perdu face à elle, perdu face à ce qui était en train de se produire. Il ne savait que faire, n’avait l’habitude d’agir de son propre chef. A ses pieds les éclats de ses vies passées reposaient douloureusement déchirées, elles n’étaient plus que les vestiges de ce que l’homme avait été et de ce derrière quoi il ne pourrait plus se cacher. Plus devant la Bristow en tout cas. Soupirant, les poings serrés tremblants face aux vents de sa colère, les mots désireux de s’échapper de la bouche de Roos semblèrent s’éteindre dans le fond de sa gorge. Reposant l’océan gelé de son regard sur la jeune femme, il ne faisait plus face qu’aux cendres de la colère de la brune lorsque cette dernière s’approcha pour poser une main sur sa joue à lui. Il aurait aimé l’entendre prononcer son nom avec cette douceur en d’autres conditions. Il aurait aimé ne pas se retrouver ainsi sous le joug de ses pulsions. De ce myocarde fiévreux jetant le trouble sur une vie qu’il avait pourtant parfaitement planifiée. Malgré lui, le Belikov sentit ses poumons se vider de tout air, comme un ballon de baudruche venant d’éclater, alors que Roos détournait le regard l’abandonnant aux mains glacées de ce qu’il pensait être de l’indifférence. « Sergei, je … » Il sentait la tension entre ses côtes, sentait ses joues s’enflammer au contact de la belle et la douceur de ses caresses. Il se sentait vulnérable sous les doigts de celle qui n’aurait dû être qu’une gamine parmi tant d’autre. Néanmoins, il ne savait comment résister au contact douloureusement doucereux de la belle déchiré entre ce qu’il s’imaginait être de l’indifférence et la tendresse de son contact. A cet instant, les traits figés sous la colère, le cœur en jachère et les poings défaits, Sergei n’était plus rien qu’un prédateur s’étant trop battu qui espérait qu’elle puisse l’arracher à sa misère. « Ca m’importerais aussi, tu sais, si tu décidais de faire une telle connerie. » Coupant la chair à vif, avec une précision chirurgicale, le silence vint rompre ce dialogue de sourd. Les mots de Roos avaient réussi à s’infiltrer dans le silence du brun qui digérait tant bien que mal ces derniers. Scrutant avidement le visage de la belle à la recherche d’une preuve venant corroborer ou infirmer ses dires, il tendit une main vers le poignet de celle de la belle posée contre sa joue. Nouant ses doigts autour du poignet de la jeune femme, une douceur maladroite au bout de ceux-ci, il ne chercha pas à repousser la brune. L’azur de ses yeux sondant le visage de la Bristow dans l’espoir de trouver une solution à cette équation insoluble qu’elle lui posait, il se retrouvait démuni. Les lèvres du russe s’étirèrent difficilement pour afficher le fantôme d’un sourire partagé entre la tendresse et l’abattement qu’il pouvait bien ressentir. Encore trop ingénu, machine de guerre n’ayant jamais prévu de tomber sur une fille au regard de braise et au cœur de tigresse, il se retrouvait face à un défaut de conception. Il le sentait battre au creux de sa poitrine, l’outil de sa destruction, l’erreur de sa création. Sergei avait cru, comme ses propres mentors, que les années avaient réussi à dompter le myocarde inconstant de l’homme. Il n’en était rien. La voix douce, les mots s’échappant mollement de ses lèvres comme pour ne pas heurter les barrières de la brune, il s’évertuait à contempler l’artisan de sa chute. « Tu peux comprendre pourquoi je ne peux pas te laisser faire ça dans ce cas. » Vrillant ses prunelles dans celle de Roos, malgré la douceur de sa voix, son ton restait implacable. Peu importait ce qui était en train de se passer au milieu du thorax du chasseur, il se refusait à la laisser derrière. Se devait de l’arracher à cette folie quitte à l’envoyer à nouveau au charnier une fois qu’elle serait prête. Sergei avait peut-être apaisé l’ire de la jeune femme, mais il savait que ce n’était pas ainsi qu’elle étancherait sa soif de revanche. Le dos vouté vers la brune, ses iris céruléenne se déversant dans celles de la belle, il avait beau la toiser de toute sa grandeur, il n’avait jamais paru aussi minuscule et vulnérable qu’à cet instant perdu sous les doigts de la Bristow. « Tu ne devrais pas… » Libérant le poignet de Roos, reculant son visage pour ne plus être en contact avec les doigts de celle-ci, ses traits cherchant tant bien que mal à reformer ce masque d’indifférence le caractérisant si bien. « Au risque de souffrir inutilement. »
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Sam 26 Mar 2016 - 5:18
it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath
- I cannot guess what we'll discover When we turn the dirt with our palms cupped like shovels. But I know our filthy hands can wash one another's And not one speck will remain. And I do believe it’s true That there are roads left in both of our shoes But if the silence takes you Then I hope it takes me too. So brown eyes I hold you near Cause you’re the only song I want to hear, A melody softly soaring through my atmosphere./ SERGEI BELIKOV & ROOS BRISTOW ★
Elle se tenait là, si prêt de lui, la nuque pliée en deux pour que ses yeux noisettes se noient dans l’azur de ceux du géant. Roos prenait conscience de l’ironie de la scène : avec son corps frêle et son mètre soixante, elle faisait pâle figure face au mur de pierre qui s’élevait devant elle. Le chasseur n’était qu’une montagne de muscle, et la dépassait de plus d’une tête ; pourtant, c’était lui qui se brisait face à la gracile jeune femme. C’était elle, avec ses traits encore enfantin et son allure naïve qui avait réussi à percer l’épaisse carapace du géant, apercevant à travers les fissures de son armures ce qui se cachait derrière cette façade. Pour la première fois, elle le voyait vulnérable, perdant ce contrôle parfait qu’il avait sur ses émotions. Pour la première fois, la belle voyait le véritable Sergeï, l’homme, et non le chasseur. Un homme qui lui était inconnu, et que le soviétique lui-même semblait mal connaitre. Un homme qui les déstabilisait tous les deux. La jeune Bristow ne savait rien du passé de Sergeï, le mystérieux chasseur avait pris soin de d’écarter le sujet chaque fois qu’elle essayait de l’aborder. La brune ne lui en voulait pas ; elle était la première à reconnaitre que certaines histoires étaient mieux tenues secrètes. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de laisser son esprit s’évader, divaguer parmi toutes ces possibilités. Qui avait taillé ce soldat de pierre ? Qui l’avait rendu tel qu’il était aujourd’hui, ce chasseur puissant et brutal, presque robotique ? Avait-il toujours été comme ? Ou y avait-il eu, un jour, un Sergei doux et innocent ? Tant de questions qui traversait l’esprit de la belle quand elle s’aventurait à penser au russe. Elle n’avait jamais réellement réussie à cerner ce personnage si complexe, si étrange ; elle qui pourtant était douée pour comprendre le comportement humain. Mais Sergeï était impossible à comprendre, ou du moins il l’avait été jusqu’à maintenant. Alors qu’elle l’observait se briser devant elle, mi-effrayée mi-fascinée, l’ancienne mutante arrivait un peu mieux à cerner son chasseur. La culpabilité la rongeait, regrettant de l’avoir poussé dans un tel état -un état que lui même semblait détester- pourtant sa curiosité maladive la poussait à observer cette étrange réaction. Le pensait-il vraiment, tout ce qu’il disait ? Tenait-il vraiment à elle ? Vu la manière dont il s’affaissait à ses pieds, le chasseur ne devait pas avoir l’habitude de ressentir de telles choses. D’une manière égoïste, une vague d’excitation traversa le corps de la belle, ne pouvant s’empêcher de se sentir particulière à ses yeux. Avec toute la douceur du monde, elle tâcha de calmer le chasseur, d’apaiser le chaos qu’elle avait causé dans son esprit. Sa main vint se poser sur sa peau gelée, alors qu’avec ses paroles elle tentaient de rassurer le Belikov. Si ça lui faisait tant plaisir d’entendre ces paroles, c’était que la belle pensait de même ; comment aurait-elle pu penser que ce serait réciproque ? Que le coeur de glace du chasseur puisse fondre de la même manière que le faisait le sien ?
A son contact, elle sentit Sergeï se raidirent sous ses doigts ; le chasseur n’avait surement pas l’habitude d’être touché de cette manière, prenant surement plus de coups dans la mâchoire que de caresses. Mais à l’instar d’un animal sauvage, la belle réussit à l’apprivoiser, caressant doucement sa tempe tranchante avec son pouce. Elle sentit la main du chasseur s’enrouler autour de son poignet, une étreinte maladroite mais qui lui réchauffa le coeur. Elle releva le regard pour voir se dessiner un mince sourire sur les traits du jeune homme, durement taillés dans la pierre ; un sourire auquel elle répondit aussitôt, gênée de cette proximité nouvelle mais loin d’être désagréable. Elle aurait voulu se rapprocher de lui, supprimer la distance qui séparait encore leur deux corps. Elle aurait voulu se hisser sur la pointe des pieds, et déposer ses lèvres contre celle du géant. Elle commença à se rapprocher, doucement, grimpa un peu plus haut à chaque seconde, le coeur battant ; et si le chasseur la repoussait ? Si elle avait mal interprété ses propos ? Des interrogations qui n’eurent pas le temps d’obtenir de réponses, puis que la voix suave du chasseur vint briser le silence qui s’était installé dans la nuit noire de cette soirée hivernale. « Tu peux comprendre pourquoi je ne peux pas te laisser faire ça dans ce cas. » Roos redescendit sur terre, figurativement et littéralement. La belle avait la rancoeur tenace, elle ne pu s’empêcher de froncer les sourcils. Une mimique adorable sur les traits de la gamine, mais qui pesait pour son ego. Elle ne voulait pas comprendre, elle voulait seulement qu’il l’accompagne. Elle voulait avoir raison, comme toujours. Pourtant, elle ne devait plus se voiler la face ; cette fois-ci, elle n’avait pas raison. La belle devait écouter le chasseur, et ce malgré le fait qu’elle soit trop fière pour le reconnaitre. Elle reposa son regard sur lui, où la flamme de sa colère avait été ravivée. Pourtant, en croisant les yeux presque suppliant du Belikov, Roos ne pu s’empêcher de lâcher prise. L’ancienne mutante ne l’avait jamais vu si … vulnérable. C’était un mot qu’elle n’aurait jamais pensé utiliser pour décrire le puissant chasseur, et pourtant. Son coeur se serra, et dans son ventre elle sentit une nuée de papillon s’envoler. Sous cette nuit sans lune, elle découvrait pour la première fois un homme dont elle ne connaissait rien, un homme que le chasseur avait trop longtemps chercher à cacher. Pourtant il était là, son visage encore sous ses doigts fins, sa main encore autour de son poignet. Et tous les doutes qui persistaient s’envolèrent : Roos tenait définitivement au chasseur, plus qu’elle ne se l’était avouée. Ses joues rondes s’empourprèrent, alors qu’elle peinait à maintenir le regard du chasseur. La belle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son ne sortit. Elle ne savait pas quoi dire. « Tu ne devrais pas… » A contrecoeur, elle sentit la pression des doigts du chasseur se desserrer de son poignet, avant de la libérer totalement. Son visage se recula, et Roos laissa mollement tomber sa main contre sa jambe. Le regard fuyant, elle pensa à cette chance qui venait de lui filer entre les doigts ; elle aurait dû l’embrasser lorsqu’elle en avait eu la chance. « Au risque de souffrir inutilement. » L’hésitation du chasseur finit par la convaincre. Il avait raison, pourquoi s’était-elle ainsi voilée la face ? La belle croisa ses bras contre sa poitrine, résignée. Elle avait encore cette mine boudeuse, à l’instar d’une enfant à qui l’ont venait de refuser une friandise ; pourtant, elle se rendait compte maintenant de la folie qu’elle s’apprêtait à commettre. « Si je promet d’attendre … » commença-t-elle, hésitante, ayant du mal à tomber les armes. « Si je promet de me préparer correctement cette fois, est-ce que tu viendras avec moi ? » souffla-t-elle en relevant un regard plein d’espoir. Elle comptait sur le chasseur, sans lui elle n’était pas sure de pouvoir le faire. Pas sans cette rage qui la portait un peu plus tôt. « Est-ce que tu m’aideras ? »
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Sam 9 Avr 2016 - 14:53
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Le désir était la source de toutes les chutes. Il le savait bien. Source de toutes les erreurs. Le désir était une émotion volatile, un sentiment inconstant qui menait aussi vite les hommes à la guerre qu’il avait le don de les abandonner, vide, sans but. Sergei connaissait la dangerosité d’un pareil sentiment, l’instabilité d’une flamme aussi puissante et brûlante que celle d’un cœur se pâmant de langueur. Ses mentors l’avaient prévenus, l’avaient préparé. Pourtant, jamais le russe ne s’était imaginé que le visage du désir puisse être si doux, aussi apaisant. Il s’était imaginé les feux de la passion, la force et la violence de la déraison. Pas les prunelles trop grandes d’une fille aux allures de gamine. Pas la douceur des traits d’un naufrage au caractère de tigresse. Le Belikov s’était fait prendre à son propre jeu, succombant là où il avait l’habitude de ne pas courber l’échine. La machine de guerre avait senti la mécanique de son cœur s’enrouer alors qu’en ses veines se propageaient les feux de la passion. Soldat au cœur d’une guerre sans front, arme de guerre incapable de savoir que faire pour lutter, il sentait le ressac mener à ses lèvres des vagues de promesses qu’il ne pouvait tenir. Dans les yeux de la Bristow, Sergei pouvait contempler les fondations d’un avenir ne lui étant pas destiné. Il pouvait y gouter des promesses fait de peut-être auxquelles il ne voulait résister. Les doigts de la belle, pareils à une ancre à laquelle il se raccrochait au feu du désespoir, domptèrent les frayeurs du chasseur, animal sauvage se laissant amadouer par cette douceur à laquelle il n’était pas habitué. Ses lèvres s’étirèrent sans son accord alors que son cœur s’affolait sans raison. Les sens en alerte, conscient de son environnement et pourtant entièrement absorbé par la contemplation du petit bout de femme lui faisant face, il avait bien du mal à faire sens de tous les signaux contraires renvoyés par son corps. Le cœur affolé, son souffle coincé au fond de sa gorge, le Belikov observa Roos se mettre doucement sur la pointe de ses pieds alors qu’une terreur sans nom s’invitait dans le creux de son estomac. Il la regardait comme on contemple sa destruction. A la fois terrifié et ébahi par la beauté de ce chaos caché sous les traits d’une femme, il ne savait que faire. Elle lui donnait envie de céder, lui qui n’avait eu de cesse de résister. Elle lui donnait envie de tendre ses doigts là où il n’avait jamais fait que serrer les poings. Pour cette raison, la jeune femme était la chose la plus dangereuse dans la vie du russe, l’artisane de sa chute. Peut-être que s’il ne l’aimait pas autant il serait capable de s’exprimer plus aisément. Peut-être que dans d’autres conditions, dans une autre vie, ce choix cornélien lui aurait paru comme une évidence. Peut-être que dans cette vie-là, il aurait eu le choix. Eu le courage de céder à la tentation, laisser la belle l’approcher suffisamment que pour gouter la férocité tatouée sur ses lippes retroussées. Néanmoins, les choses n’étaient pas aussi aisées. Les mots avaient beau lui manquer, le brun savait pourtant qu’ils étaient son unique défense, son dernier rempart. Ouvrant la bouche, il la contemplait comme on contemple la tombée du rideau, la fin de l’histoire: à la fois pétrifié par la peur et subjugué par la beauté inhérente à la source de sa déchéance. A l’image d’un oiseau abattu en plein vol, la Bristow cessa de se grandir, retrouvant le contact du sol sous le regard bienveillant du chasseur. Il aimait à croire qu’il faisait cela autant pour elle que pour lui. Aimait à penser qu’il la protégeait du vide caché entre ses côtes, lui épargnant par la même occasion de perdre ses ailes dans cette désillusion. Le chasseur ne se reconnaissait pas lui-même. Sous les restes dessoudés de sa carapace se cachait un homme qu’il n’avait jamais été, qu’il n’avait jamais osé être. Un homme vulnérable, faible. Si faible que son ancien mentor Oleg avait pris soin pendant des années de camoufler cette rature sous les fondations du chasseur que son élève était devenu. Sergei avait voulu que Roos l’embrasse. Souhaité qu’elle l’arrache à sa misère en effaçant la distance séparant leurs lèvres affamées. C’était ainsi qu’il avait pris la mesure de sa faiblesse, compris l’ampleur de son erreur. La Bristow s’était insinuée dans son système comme une maladie. Il l’avait senti s’infiltrer d’abord dans sa trachée, démangeaison irritante dont on ne peut se débarrasser. Elle avait continué son voyage jusqu’à son estomac, lui nouant les entrailles alors que des nuées de papillons naissaient au centre de son abdomen. Pour finir, elle s’était insinuée dans ses veines. Fièvre languissante qui l’avait laissé déchiré entre ses buts et ses souhaits. Tentant de mettre de la distance entre la brune et lui, il se demanda l’espace d’une seconde si elle se rendait compte de l’effet qu’elle avait sur lui. Il en doutait. Alors, lui qui n’était que force brute, s’était pris à ériger tant bien que mal un barrage entre eux avec des mots. Pour combler le vide, pour creuser le fossé, ne pas la laisser s’approcher plus qu’elle ne l’avait déjà fait. « Si je promet d’attendre … » Spectateur contrit observant la lutte sur le visage de la brune, Sergei redoutait ce qu’elle allait demander de lui. N’en avait-elle pas eu assez ? Diable aux traits de chérubin ayant réussi à lui dérober tout de sa superbe. « Si je promets de me préparer correctement cette fois, est-ce que tu viendras avec moi ? » Observant la furie lui faisant face, l’humilité peignant ses traits alors que ses prunelles pleine d’espoir se plantèrent dans les siennes. « Est-ce que tu m’aideras ? » Statue de marbre, colosse immobile contemplant la jeune femme et le choix qu’elle venait de lui offrir, il garda le silence quelques instants. Sergei savait qu’elle aurait besoin de lui, ne serait-ce que pour se préparer. Il savait aussi qu’il l’aiderait de quelques manières que ce soit, trop effrayé à l’idée de l’envoyer trop vite au charnier. Néanmoins, le choix était plus complexe que cela, maintenant que son myocarde s’affolait, maintenant que ses lèvres aspiraient à celles de la belle. La tentation était douloureuse, délicieuse torture qu’il souhaitait endurer. « A une condition. » Souffla-t-il conscient d’avoir l’avantage dans cet affrontement tacite se déroulant entre eux. Les traits étirés, le visage taillé dans la pierre pour afficher en permanence cet air circonspect, Sergei évalua la situation avant de se jeter tête baissée dans la fosse au lion. Le cœur muselé, les élans de son myocarde fiévreux maîtrisé par l’étreinte froide de la raison, il rajouta simplement de sa voix aux accents d’un ailleurs glacé : « Peu importe ce que tu penses, ce que tu crois, tu devras m’écouter. Peu importe si ça te paraît aller contre tes intérêts ou ne te servir en rien, tu n’iras jamais contre mes ordres et mes directives. Bien compris ? » Toisant la belle du regard, évaluant sa réaction à l’idée de voir ses ailes ainsi agrafées, sa liberté réduite aux ordres qu’il sentirait bon de lui offrir, il n’attendit qu’une seconde avant d’ajouter. « Ca commence tout de suite et c’est irréfutable. Tu rentre chez toi et abandonne cette vendetta suicidaire. Chaque chose en son temps. »
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Lun 6 Juin 2016 - 6:29
it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath
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Ca lui faisait mal, d’admettre la vérité. Ca lui crevait le coeur, de ravaler sa fierté et de s’avouer vaincue. La belle avait un égo surdimensionné par rapport à si petite taille, ça pouvait en étonner plus d’un. Roos détestait admettre ses tords, refusant de croire qu’elle n’avait pas toujours raison ; alors de devoir plier devant les arguments de son chasseur, ça avait du mal à passer. Pourtant, elle devait se rendre à l’évidence. Ce qu’elle s’apprêtait à faire, ce dans quoi elle avait voulu se lancer tête baissée, c’était de la folie. Comment avait-elle pu penser l’espace d’un instant qu’elle avait une chance contre le mutant ? Certes, cela faisait quelques semaines que Sergeï l’entraînait, mais elle ne ferait jamais le poids face à un réel adversaire, pas avec son gros ventre déjà apparent et muscles encore fragiles. Sur le coup de la colère, et de la tristesse, ça lui paraissait être une bonne idée, pourtant la voix puissante du Belikov l’avait ramené sur terre, l’empêchant surement de faire la plus grosse erreur de sa vie. Si il avait tué son père par accident, dieu seul savait ce dont il était capable lorsqu’il voulait s’en prendre à quelqu’un. Et Roos n’était pas préparée, n’ayant aucune idée de son pouvoir, aucune idée de ce dont il était capable. Elle n’avait aucun plan non plus, pour ajouter une couche de folie. S’attendait-elle réellement à entrer dans son appartement si facilement, à ce qu’il se laisse vacciner docilement, qu’il attende sagement, le revolver contre sa tempe ? Alors que la belle retrouvait peu à peu ses esprits, que les flammes de sa colère s’apaisaient, la Bristow se rendait compte de sa propre bêtise, et de la chance qu’elle avait d’avoir son Sergeï. S’il n’avait pas été là, s’il n’était pas venu la secourir, elle ne préférait pas imaginer ce qui aurait pu se passer. Mais la belle était fière, trop fière. Elle ne s’avouerait pas vaincue sans se battre. Sans tenter de négocier avec le géant de glace, de gagner son soutient pour la vengeance à venir. Car si ce soir n’était pas le soir pour honorer la mort de son père, elle tenait à s’assurer que Benjamin paierait ce qu’il avait fait à Siward. La Bristow ne pouvait pas supporter l’idée d’accepter docilement le sort funeste de son père, comme Anika le faisait ; il devait y avoir des conséquences. Et si elle ne pouvait pas se résoudre à lui faire payer de sa vie, elle pouvait au moins lui enlever ce pouvoir si dangereux. C’était pour cela, qu’elle se battait aux côtés Sergeï, pour cela qu’elle souhaitait rejoindre les chasseurs. Pas pour faire régner une violence aveugle et sanglante, mais pour protéger ceux qui ne le pouvait pas. Les innocents, comme son père. Un futur auquel elle ne gouterait pas si elle se ruait vers une mort précoce, en allant seule à la poursuite du Moreno.
Alors elle n’avait d’autre choix que de courber l’échine face à son chasseur, d’essayer d’obtenir son aide autrement. Elle pouvait compter sur, elle le savait. Elle l’espérait. Alors, elle essaya de le convaincre. Sa voix était tremblante, encore secouée par l’émotion et la lutte qui faisait rage dans sa poitrine. Elle arriva pourtant à trouver les mots, à lui demander son aide. Ca lui pesait sur la poitrine, elle détestait paraitre si faible, elle détestait avouer ses failles. Mais avec Sergeï, c’était presque facile. Là, tout près de lui, Roos sentait qu’elle pouvait laisser tomber sa garde et s’ouvrir au chasseur. Avec ses grands yeux plongé dans les siens, elle trouvait le courage d’appeler au secours. Les secondes filèrent, alors que le coeur lourd de la belle attendait sa réponse avec impatiente, le regard plein d’espoir. « A une condition. » Le regard de la belle s’éclaira, et un mince sourire vint éclairé ses traits soulagés. Sans s’en rendre compte, elle s’était vivement rapproché du chasseur, et avait plaqué ses mains à plat contre son torse ; quand elle réalisa son geste, elle se figea, embrassant d’un coup de contact forcé par l’émotion. Elle sentit ses joues rondes s’empourprer, et son regard se défila rapidement, sans se séparer du corps du chasseur pourtant. « Peu importe ce que tu penses, ce que tu crois, tu devras m’écouter. Peu importe si ça te paraît aller contre tes intérêts ou ne te servir en rien, tu n’iras jamais contre mes ordres et mes directives. Bien compris ? » Les traits élégants de Roos se déformèrent en une grimace boudeuse, peu convaincue par cette condition restrictive. Sourcils froncés, elle voulu ouvrir la bouche pour protester, mais le chasseur continua. « Ca commence tout de suite et c’est irréfutable. Tu rentre chez toi et abandonne cette vendetta suicidaire. Chaque chose en son temps. » La Bristow ne dit rien, prenant le temps de réfléchir. La belle ne pouvait pas se permettre de refuser une telle offre, elle avait besoin -désespérément- de l’aide de Sergeï. Et même si cela signifiait qu’elle allait devoir se plier à ses ordres, elle était prête à faire des compromis pour arriver à ses fins. La belle avait de toute manière une confiance aveugle pour le géant de glace, ne craignant pas une seule seconde qu’il la trahisse ou qu’il la déçoive. Une vague de soulagement traversa son corps encore secoué par l’adrénaline, heureuse d’enfin trouver quelqu’un qui acceptait de l’aider, quelqu’un qui l’acceptait, tout simplement. Pendant des années, elle s’était sentie étrangère dans sa propre famille, ne trouvant personne pour la comprendre. Maintenant, il était là, là pour elle. Son coeur se serra, et la Bristow se hissa vivement sur la pointe des pieds, ne laissant pas le temps au chasseur de comprendre ce qu’il se passait. Ses lèvres trouvèrent les siennes, douce étreinte passionnée, alors que la belle laissait se mains glisser le long de son torse, dans son cou, puis dans ses cheveux. De le sentir là, tout près d’elle, dans ce geste impulsif ça lui semblait … surréel. Et pourtant si naturel. Au bout de ce qui lui semblait être une éternité, la belle se recula légèrement, de quelques centimètres seulement. « Merci Sergeï. » Sa main quitta les cheveux du géant pour s’égarer tendrement contre sa joue. Un large sourire déforma ses traits, ne se rendant pas bien compte de ce qu’elle était en train de faire. Ses grands yeux brillant se noyèrent dans ceux de son chasseur. « Merci beaucoup. Plus de vendetta suicidaire. Je t’écouterais cette fois-ci, promis.»
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos Mer 8 Juin 2016 - 22:00
How long before I see the light? I have waited, for you to lay me down. I'll wait, I'll wait, I'll wait, I'll wait for you. For you to lay me,
won't you lay me down?
Pour elle le chasseur était prêt à partie au front. Prêt à arborer ses peintures de guerre tout en hurlant à la mort qu’il lui apportait un autre de ses fils, menant aux portes des enfers l’épave sans nom de celui ayant osé briser le cœur de ce brin de femme. Le fou ayant osé s’élever contre cette déité oubliée foulant la terre de sa splendeur sans âge. Sergei avait toujours été un homme de foi. Un homme prêt à courber l’échine pour une cause le dépassant, prêt à se damner dans l’espoir d’appartenir à quelque chose de grand, tellement plus grand que lui-même. Dans le fond des prunelles de la Bristow, l’allochtone semblait avoir trouvé la réponse à ses questions. Semblait avoir découvert l’infini manquant à l’équation de sa vie. Tout prenait sens dans les yeux de la belle et le chasseur ne pouvait se permettre de perdre cette dernière, de voir s’éteindre ce soleil de minuit le gratifiant de ses rayons. C’est pourquoi il se devait d’être aussi glacial. Pourquoi il se devait d’être le dernier rempart séparant la jeune femme de la folie menaçant de l’avaler, ne laissant en son buste que le froid et le vide rongé par des années sans saveur. Sergei ressentait le besoin de protéger cette poupée de chiffon, cette femme en porcelaine qu’il avait si peur de voir s’effriter entre ses doigts. Il avait besoin de la protéger avec cette possessivité inconnue qu’il n’avait jamais éprouvé pour rien, pour personne. Lui qui n’avait connu que la communauté, le besoin du groupe avant les siens, il découvrait la douceur égoïste de cette idée de possession. Découvrait le plaisir vaniteux accompagnant cette impression erronée de posséder l’autre. L’air circonspect, l’orage menaçant de gronder au fond de sa gorge, il ne céda pas face au geste de la brune. Malgré la vulnérabilité qu’il ressentait sous les doigts de la Bristow, le chasseur continua sa tirade, faisant de son mieux pour ignorer cette proximité nouvelle entre eux. Le faciès penché vers l’avant afin de vriller ses prunelles dans celle de la jeune femme, il se sentait dériver au fond de celles-ci alors que les rougeurs aux joues de la belle lui donnaient envie de sourire. Repoussant du mieux qu’il voulait cette envie, gardant son sérieux en parlant, il résista de la même manière à la moue boudeuse de Roos. Refusa de céder face à ses prunelles dévastatrices et au grondement du tonnerre qu’elle arrivait à faire retenir au creux de son buste. Les pieds ancrés dans le sol, la détermination dirigeant ses mots, il ne laissa pas à la belle l’opportunité de répondre alors qu’il la coupait vivement en s’exprimant à nouveau. Lorsque le silence s’abattit entre eux, tout ce que le russe pouvait sentir étaient les doigts de la jeune femme et cette tension à couper au couteau. Cette tension étirée entre eux comme un arc électrique venu hérisser les poils de son échine. Sergei se sentait à la merci de sa belle. Il ne savait même pas lorsqu’elle était devenue sienne. Ne se souvenait pas de l’instant où la possessivité s’écoulant lentement dans ses veines avait pris le pas sur la logique, laissant à son myocarde l’opportunité de battre de manière erratique. Les yeux posés sur la jeune femme, attendant que celle-ci réagisse, libérant l’ouragan caché soigneusement entre ses prunelles, il redoutait bien plus son silence que la virulence de ses mots. Pris au dépourvu par les mouvements de Roos, malgré un entraînement irréprochable, des réflexes supérieur à la moyenne, il resta immobile. Figé sur place, il comprit à peine ce qui était en train de se dérouler que déjà les lèvres de la jeune femme rencontraient les siennes en un premier impact doucereux. Les yeux d’abord grands ouverts, la surprise tirant ses traits, la Bristow n’eut besoin que de quelques secondes pour faire fondre le chasseur au contact de ses lippes enflammées. Les yeux clos, le cœur coincé au fond de la gorge, il pouvait sentir les doigts de la jeune femme s’aventurer le long de sa nuque avant de remonter jusqu’à ses cheveux. Ses mains vinrent naturellement se poser sur les hanches de cette dernière, l’aidant à garder l’équilibre, alors qu’il se penchait plus en avant, ses lèvres se faisant plus avides de ce contact enivrant. Redécouvrant à regret l’absence de ce contact ayant réussi à lui faire tourner la tête, Sergei eu l’impression que le temps allait bien trop vite. Ses prunelles embrumées par le désir que la belle avait réussi à faire naître en lui rien qu’en en frôlement de lèvres, ce dernier la contemplait légèrement hébété. « Merci Sergeï. » Cœur déjà bien vite éperdu pour celle qui le tenait au bout de ses doigts, le russe se laissait entièrement faire par la Bristow alors que cette dernière semblait jouer avec lui. Le contact de sa main contre sa joue arracha un sourire presque invisible aux lèvres alors que ce dernier gardait ses mains fermement agrippée aux hanches de la brune comme si elle était la seule chose l’ancrant dans l’instant. « Merci beaucoup. Plus de vendetta suicidaire. Je t’écouterais cette fois-ci, promis.» Hochant lentement la tête, peu habitué à ces dévoilements de tendresse, l’allochtone se laissa aller à l’instant, contemplant simplement celle lui faisant face tout en se repaissant de ce contact dont la douceur lui était presque insupportable. « J’espère bien. Sinon, la prochaine fois je ne chercherais même pas à te parler et te ramènerais de force. » Un roulement de tambour sembla gronder entre les côtes du chasseur alors que son accent russe avait laissé place à un rire timide, vibrant. Sergei pouvait sentir la douceur s’insinuant sous sa peau au contact de Roos. Il sentait la manière dont ce petit brin de printemps avait réussi à s’infiltrer dans ses veines sans qu’il ne puisse lutter contre les bourgeons qu’elle avait fait pousser le long de son myocarde. « Tu devrais rentrer chez toi maintenant. » Avant qu’il ne lui vienne l’envie de recommencer. Avant que cette brûlure qu’elle avait tatouée le long de ses lèvres ne demande à s’étaler, s’enfoncer plus profondément dans sa chair. Le ciel céruléen de son regard planté dans celui de Roos, il détacha sa main droite de la jeune femme pour venir caresser sa joue du bout de ses doigts en replaçant une mèche rebelle. De la douceur plein les doigts, de la ferveur débordant de la mer de ses yeux, il ne pouvait réprimer l’éclat qu’elle avait fait naître au fond de ses prunelles. « J’espère que tu m’écouteras. Ce n’est pas ton fort. » Et peut-être que ça valait mieux ainsi. Car ce n’était qu’à coup de fougue intrépide qu’elle allait réussir à abattre cette prison de glace dans laquelle il prospérait. Prison dont elle avait entamé les fondations, apposant le baume de ses lèvres à même des écorchures dont le chasseur n’avait pas conscience, le rendant dépendant de ce contact qu’il ne pouvait repousser.
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Sujet: Re: it's only making me feel smaller, all the hidden love beneath + roos
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