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 love the way you lie (eltur)

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MessageSujet: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeLun 9 Nov 2015 - 5:59

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

Dans cette ville... il y avait tant de possibilités. Des mutants cachés un peu partout et parmi eux, qui passait inaperçue ; Ellie. Deux semaines qu'elle comprenait qui elle était, ce qu'elle était. Elle avait passé les derniers jours à explorer la ville, complètement téméraire, à observer les conflits qui gonflaient autour d'elle. Elle avait vu mutants, chasseurs s'entretuer, restant le plus possible entre des conflits. Il y avait eu quelques incidents, comme la surcharge électrique au Journal qui était entièrement de sa faute. Ça avait passé trop près cette histoire, trop près des hunters, de la violence. Car elle n'avait pas pu contrôler son pouvoir, et un homme c'était retrouvé à contrôler l’électricité du bâtiment sous les yeux d'un chasseur qui passait par là. Heureusement, il y avait Artur. Presque à chaque jour elle lui parlait, cherchant de nouvelles façons d'essayer de contrôler son don. Le premier a avoir su... et il ne l'avait pas traitée de monstre. Il l'avait même traitée comme la huitième merveille du monde... ou la neuvième, peu importait. Avec tous les fascinants événements qui se produisaient dans la ville, elle n'était pas la seule, loin de là. Alors, elle avait entrepris de trouver des mutants, essayer d'absorber leurs pouvoirs... ou du moins, essayer de ressentir lorsqu'elle en absorbait un. C'était difficile, elle n'y arrivait pas encore et se frustrait à chaque fois qu'elle réalisait qu'elle avait encore transmis un pouvoir à quelqu'un. Pourtant, ce matin, elle avait réussi. Elle le sentait dans ses veines, jusqu'au bout de ses doigts. Elle avait accueillit un pouvoir un frôlant la main du serveur au café du coin, ou bien c'était un client peut-être. Elle l'ignorait. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle avait croisé un mutant dans ce café et elle ressentait le pouvoir en elle.

Elle avait donc appelé Artur, complètement folle de joie mais elle ne lui avait rien dit au téléphone, se contentant de lui dire que c'était une surprise, l'inventant à la rejoindre plus tard dans la journée à la bibliothèque, leur point de rendez-vous habituel. Une fois sur place, elle l'avait entraîné, toujours sans rien dire vers la forêt de la ville. Là-bas, personne n'allait pouvoir surveiller leurs faits et gestes. Ils pourraient s'amuser avec le don qu'elle portait dans ses veines sans craindre d'être surpris. Une fois à la lisière, elle s'enfonça entre les arbres en compagnie du jeune homme qui ne devait vraiment pas comprendre ce qui se passait. Elle se contenta de lui demander de lui faire confiance et bientôt, ils se retrouvaient dans un petit espace plus clair, entourés d'arbres. Loin de la civilisation ou des yeux indiscrets. Elle s'arrêta et se retourna vers Artur, un sourire resplendissant sur les lèvres. « Merci d'être venu. Tu y croiras pas mais... » Elle fit un pas vers le jeune homme. Elle allait voir si elle s'était trompée. Vérifier si elle a bien un pouvoir qui lui collait à la peau en ce moment. Et puis Artur l'encourageait tellement ses deux dernières semaines, l'aidant avec tout cela, il serait probablement heureux de voir qu'elle faisait un petit pas vers l'avant. Ce n'était pas beaucoup, elle le savait mais chaque petite victoire la rendait si heureuse qu'elle peinait à cacher sa joie au jeune homme. Car après tout, elle n'avait pas eu le luxe, comme ses cousins, de pouvoir apprendre son pouvoir dès l'adolescence. « Je crois que j'ai réussi. Enfin presque... C'était pas volontaire mais je crois avoir frôlé un client au café et je le ressens ; son pouvoir. Je suis presque certaine que c'était un mutant et j'ai absorbé son don. Enfin... Je crois. C'est vraiment flou... à peine perceptible... » Son excitation se voyait, s'entendait dans sa voix alors qu'elle s'obligea à marquer une pause pour ne pas se mettre à parler comme un moulin. Elle fit mine de se concentrer. Elle chercha au plus profond d'elle, fouilla ses pensées, ses sensations, son instinct. Elle chercha au creux de ses entrailles, au bout de ses doigts, cette drôle de piqûre semblable à un parasite qu'elle avait ressenti toute la journée. Quelque chose lui disait que c'était un pouvoir qui permettait... de faire léviter des choses ? Oui, lentement elle en avait la conviction... comme un sixième sens qui lui donnait des indices pour mettre le doigt sur ce pouvoir qu'elle ressentait subtilement en elle. « J'ai l'impression que c'est... qu'il peut déplacer des objets... tu sais, comme de la télékinésie. » Elle leva la main pour la poser sur la mâchoire du jeune homme, passant le pouce sur ses traits.

Un moment de flottement, une étrange sensation, une douce chaleur qui la traversa qui n'avait rien à voir avec son pouvoir qui glissait en lui. Puis, elle brisa le contact pour reculer d'un pas, espérant qu'elle venait de lui transmettre le don. Encore une fois, elle ne savait pas si ça avait marché. Elle était loin de contrôler sa mutation encore, incapable de se contrôler, de décider à qui le donner ou non, mais elle avait l'impression qu'elle pouvait déjà percevoir quelques améliorations. Déjà, être capable de dire quels genres de pouvoir elle transportait sur elle, ce serait un bon départ. Elle espérait ne pas s'être trompée et continuait de fixer Artur, une lueur de curiosité qui vibrait dans ses prunelles noisettes. Impatiente de savoir, de tester tout cela. « Vas-y, essaie. Tiens ! Le tronc là-bas, tente de le soulever. Par la pensée, bien sûr ! » Elle regarda par dessus l'épaule du jeune homme et pointa un gros morceau de bois enseveli sous des feuillages givrés sur le sol, probablement arraché dans une violente tempête récente.



Dernière édition par Ellie Freak le Mar 26 Jan 2016 - 5:11, édité 4 fois
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Artur Kovalainen
Artur Kovalainen

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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 22:18

Love the way you lie
Ellie & Artur



C’est rare de le voir comme ça, c’est rare de le voir excité de la sorte. Artur sautille presque sur place, il bouge vite, dynamique, il sort de sa réserve. Il est spontané dans ses expressions et dans ses mots, il dit bonjour, il est impatient. C’est rare de le voir comme ça, et tout le monde le lui en fait la remarque. Ca l’énerve, ça l’agace d’ailleurs : il aimerait bien qu’on le laisse tranquille, qu’on le laisse travailler tranquille et qu’il puisse finir tôt. Parce que dans le creux de ses mains, les flammèches qui y poussaient hier se sont déjà éteintes. Il ressent un vide, il a besoin de se savoir puissant, il a besoin de se savoir spécial. Il a besoin, finalement, de voir Ellie pour qu’elle lui offre une autre mutation. C’est rare de le voir comme ça, mais ça leur fait plaisir apparemment. Les sourires amusés qui le suivent lui portent sur les nerfs mais il les ignore comme il peut, avec cette arrogance joyeuse qui change de son arrogance sérieuse habituelle. Ses doigts trépignent sur des dossiers, ses doigts pianotent sur des claviers à toute vitesse : ses rétines se rivent sur l’horloge murale à la recherche de l’heure de délivrance. Il aime son boulot. Il adore sa fonction, que ce soit l’officielle ou l’officieuse. Il aime plus que tout décortiquer des gènes, remonter la piste d’un meurtrier ou d’un mutant, d’un fou ou d’un dégénéré. Les deux se mêlent et s’entremêlent dans son esprit, se confondent et se superposent dans un amalgame vicieux qu’il ne veut considérer comme malsain. Mais plus encore que tout cela, Artur découvre depuis deux semaines qu’il affectionne tout particulièrement ces heures perdues avec Ellie à découvrir et exploiter sa mutation, à la dépecer sans scrupule, cherchant dans les méandres de son esprit des interrogations et des réponses, voulant repousser sans cesse les limites de ce qui rend la jeune fille si spéciale.

L’aiguille se déplace, se coince dans un clic sur l’heure du départ : Artur est déjà debout, son ordi s’éteint et ses papiers filent dans les dossiers sécurités, se calfeutrent dans les armoires verrouillées, sont séquestrés derrière les codes des rares coffres-forts du poste de police. A mi-chemin entre les vingt-six et les vingt-sept, Artur brille par sa rigueur et son sérieux, il ne laisse jamais quoique ce soit au hasard et son perfectionniste tend à être pathologique lorsqu’il devient maniaque. Et même s’il est pressé de s’enfuir, même s’il a hâte de retrouver Ellie, de comprendre l’origine du coup de fil et surtout ce qu’elle a à lui dire, malgré tout cela, il prend le temps de ne rien oublier. Et sa veste est à peine passée sur les épaules qu’il sort du poste de police, termine un peu tard de s’emmitoufler dans son écharpe et d’enfiler ses gants. Le bruit de la ville l’assaille, le prend par surprise, ses doigts filent chercher son casque anti-bruits, l’isolent du reste de l’humanité. Il n’a pas besoin d’eux, de toute manière. Seul et autosuffisant, les regards qu’Artur posent sur les autres et sur ceux qui croisent sa route ne sont guère différents de ceux qu’il pose sur des pièces d’échec lorsqu’il se surprend à faire une partie.  

Quelques minutes lui suffisent pour rejoindre la bibliothèque, lui permettant de dérouiller ses articulations et de respirer l’air frais de la ville qui émerge depuis peu de sa langueur hivernale. Il n’est pas mécontent de poser les pieds dans la bibliothèque, de sentir le chauffage brûler ses joues et les rougir du delta de température. Mais il n’a pas le temps de dénouer son écharpe que déjà la trop dynamique mutante le tire vers l’extérieur, l’extrait de la sécurité du bâtiment silencieux pour le forcer à se replonger dans la foule. Des gants, une veste, une écharpe, bien trop de tissu sépare leurs épidermes et imperméabilise le don de la dégénérée. Ca a été bien évidemment l’une des premières choses à découvrir et à comprendre, le moyen de captation et de transmission. Termes techniques, rigueur scientifique, Artur se plait à nommer les choses le plus précisément possible pour deux raisons : la compréhension et l’arrogance. C’est un scientifique bien trop doué qui est peut être bien trop conscient, aussi, de son intelligence. Et avec la dégénérescence d’Ellie, charge lui est donné de défricher un terrain jamais foulé par l’homme, de devenir le Christophe Colomb, le Marco Polo, l’aventurier historique de la génétique et de la mutation catalyseuse.

Ils arrivent dans la forêt, s’éloignent de la ville. Pas un mot de trop n’est prononcé, Artur a cette patience qui lui permet d’attendre les réponses plutôt que d’avoir à les supplier de manière qu’il juge humiliante. Une fois la ville derrière eux, l’orée dans leur dos, une clairière face à eux, Ellie s’arrête, libère Artur qui arque un sourcil, interrogateur. Le sourire de la jeune femme éveille chez l’Irlandais un confrère. Ses lèvres s’étirent malicieusement d’incompréhension. Spontané, il l’a été bien plus ces deux dernières semaines que ces douze dernières années. « Merci d'être venu. Tu y croiras pas mais... » Elle fait un pas vers lui, il croise les doigts. Patience, patience. Il est étrange de voir à quel point la perception qu’il peut avoir d’Ellie a évoluée depuis ce jour-là, à la bibliothèque. C’était une proie, elle est devenue une… amie. Quelque chose s’en approchant. Quelque chose de différent. Quelque chose de dérangeant, même, puisqu’il ne voit plus nécessairement en elle un pion à manipuler ou une petite idiote à charmer d’un sourire. « Dis-moi tout, que se passe-t-il Ellie ? » Il lui épargne la fausse inquiétude : les traits de son visage sont suffisamment clairs pour qu’il n’ait pas à forcer l’hypocrisie à ce point. « Je crois que j'ai réussi. Enfin presque... C'était pas volontaire mais je crois avoir frôlé un client au café et je le ressens ; son pouvoir. Je suis presque certaine que c'était un mutant et j'ai absorbé son don. Enfin... Je crois. C'est vraiment flou... à peine perceptible... » L’excitation d’Ellie est perceptible, elle ne tarde pas à contaminer le scientifique. Il veut poser des mots sur les sensations, il veut poser des nombres sur des impressions. Son regard pétille, son sourire s’accentue. Si Ellie progresse à ce point, il pourra très certainement lui proposer sous un prétexte quelconque de lui faire une prise de sang, et s’il parvient à comprendre son don, il pourra se débarrasser d’elle. Et redevenir autosuffisant.

Et ne plus la voir. Le regard d’Artur se voile très légèrement. Il chasse d’un battement de paupières ces pensées ridicules, se reconcentre sur l’instant présent et se souvient, surtout, que rien n’est fait. Il faut du temps, beaucoup de temps, pour synthétiser un ADN, localiser les gènes porteurs, les reproduire, les séparer, les intégrer, les décortiquer au point d’en comprendre toutes les ficelles. Il n’en est pas encore là, il ne doit surtout pas sauter des étapes. « Tu en es certaine ? Mais c’est génial ! » Il n’a pas vraiment à se forcer pour que l’enthousiasme sature sa voix. « Ca te fait quelle impression ? Tu saurais reconnaître le serveur, si jamais il doit m’apprendre à maîtriser son don ? » Noyer dans des questions une quête d’information, Artur sait Ellie suffisamment naïve maintenant pour ne plus se méfier et voir la supercherie. Elle lui a d’ailleurs déjà permis de repérer non pas un, ni deux, mais trois mutants qui se terraient comme des lâches. Des mutants dont il a livré sinon le nom, au moins les capacités à Kingsley, en taisant toutefois son informateur. Pas question que l’on touche à Ellie. Je te protégerai, il compte bien tenir cette promesse. « J'ai l'impression que c'est... qu'il peut déplacer des objets... tu sais, comme de la télékinésie. »

Un frisson. C’est un véritable frisson qui déferle sur lui lorsque d’un doigt, elle longe sa mâchoire carrée et bien s’affirmer sur son épiderme. Un frisson qui dégringole sa colonne vertébrale, fait vibrer ses cellules, lui confère un don qui n’a pas lieu d’être dans son organisme. Il n’arrive pas à savoir si c’est le contact d’Ellie qui provoque chez lui cette réaction ou simplement l’apparition d’une mutation, d’une dégénérescence si temporaire qu’il lui cherche un nom plus adéquat et moins péjoratif. Il n’est pas comme sa sœur, loin de là, il est mieux. Sa sœur est aveugle, son ADN est toujours entaché de cette tare génétique qu’elle se traîne depuis trop donné. Lui, il est pur, son ADN est pleinement humain, il se trouve juste placé sur le rang des héros, ses doigts vibrant de ce pouvoir qu’elle décrit comme télékinétique. Alors non, ce n’est pas une dégénérescence qui prend place dans son organisme, c’est autre chose. Et ce n’est définitivement pas le contact d’Ellie et encore moins ce sourire qui l’apaise, qui provoque tout cela, c’est juste cette mutation qu’elle lui offre. Qu’elle lui donne.

« Vas-y, essaie. Tiens ! Le tronc là-bas, tente de le soulever. Par la pensée, bien sûr ! » Il serait inopportun et un peu exagéré de dire qu’Artur éclate de rire, mais ses lèvres s’étirent davantage encore devant l’impatience et la curiosité de la brune. Par l’esprit ? Ce n’est pas aussi facile qu’elle le croit. Chaque jour il teste une nouvelle mutation, chaque jour il doit découvrir comme le muscle fonctionne pour décider de le faire bouger. Il se concentre, cherche dans son esprit ce qui est différent. Le voilà qui prend son inspiration. Qui sent l’air s’infiltrer dans ses poumons, se réfugier dans ses bronches, se décharger en oxygène pour se charger de dioxygène de carbone. Il expire, toujours lentement. Et il se sent ridicule à tendre le bras, comme pour guider le mouvement qu’il souhaite imposer au tronc. Son mouvement s’achève dans un échec critique. « J’y arrive pas. » C'est un constat, c'est une déception. Douloureuse. Brutale. Humiliante. Artur s’agace. Il déteste l’idée qu’Ellie y arrive et que lui échoue. Il déteste l’échec. « T’es sûre que tu ne t’es pas trompée ? Ce ne serait pas la première fois que tu penses maîtriser ton don et que tu échoues grossièrement ! » Il s’agace, il s’énerve. Il est vexé. Blessé. Artur se sent ridicule et floué : elle lui promettait la puissance, il n’obtient qu’une misérable goutte d’eau dans un océan. Seulement, il n’a pas conscience que derrière lui, soulevé par la colère pour le moment légère, le tronc commence à frémir. Les arbres à s’agiter. Sans qu’il n’y ait le moindre vent pour en être la cause naturelle.


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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 7:45

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

Être mutante... elle n'aurait jamais cru un jour qu'elle en serait là, dans la forêt à tenter de contrôler un pouvoir qu'elle avait eu sous le nez toute sa vie. Mais sans cela, elle n'aurait probablement jamais rencontré le jeune homme devant elle. L'air ravi d'Artur quand elle lui annonça la bonne nouvelle propagea dans son corps une vague chaleur, comme une décharge électrique. Pleine de fierté, elle piétinait sur place car elle ignorait pourquoi mais l'avis du brun, son opinion d'elle, lui importait plus que de raison. Elle se fichait pas mal de contrôler son don, tout ce qui lui importait était de cesser de transmettre des pouvoirs sans le faire exprès. Elle ne voulait pas tant que cela apprendre toutes les autres facettes que sa mutation lui offrait mais si cela lui permettait de passer du temps avec Artur, de le voir sourire ainsi, elle passerait ses journées à ne faire que cela. Depuis ce jour à la bibliothèque, depuis qu'elle avait compris ce qu'elle était, elle se sentait seule et il n'y avait qu'Artur qui semblait la comprendre. Même sa meilleure amie ne pouvait se mettre à sa place, ou l'aider comme Artur le faisait depuis quelques temps. Elle aurait voulu en faire part à ses cousins mais elle n'osait pas. La Freak ignorait encore comment leur annoncer que probablement aucun d'entre eux n'étaient réellement des mutants. Elle n'en aurait le coeur net qu'une fois capable de réprimer son don plutôt que de le voir se déclencher aléatoirement, sans aucun contrôle.

Récemment, cette pensée l'obsédait... elle avait besoin de savoir, raison de plus pour apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Ellie avait la chance d'être entourée, avoir beaucoup d'amis et être très sociable, mais sans Artur, elle ignorait ce qu'elle aurait fait. À l'heure actuelle, elle serait probablement paniquée, en train d'éviter tout le monde, de peur d'attirer l'attention des hunters alors qu'elle en avait un au bout des doigts... Mais Artur, il lui avait dit qu'il la protégerait et étrangement, elle avait l'impression que rien ne pouvait lui arriver tant qu'il était là pour veiller sur elle, à essayer d’apprivoiser ses pouvoirs. « Tu en es certaine ? Mais c’est génial ! Ca te fait quelle impression ? Tu saurais reconnaître le serveur, si jamais il doit m’apprendre à maîtriser son don ? » Elle ne tarda pas à lui transmettre le don qu'elle portait en elle, trop impatiente de voir si elle avait raison. Et pendant qu'elle l'observait se concentrer pour tenter de soulever le tronc, elle se surprit à être légèrement jalouse. Son don la fascinait autant qu'elle le détestait. N'être que la fil conducteur plutôt que l'étincelle brillante l'attristait. Elle se demandait parfois si un jour, elle pourrait elle-même utiliser les pouvoirs qu'elle transmettaient plutôt qu'être simplement le témoin silencieux de telles merveilles. D'un autre côté, elle ne voulait pas de tant de pouvoir entre ses mains. Elle avait l'impression d'être un danger car après tout, maintenant c'était clair ; son ami assassiné quelques mois plus tôt l'avait été à cause d'elle. À cause qu'il s'était retrouvé avec un don qu'il n'avait pas su contrôler et les hunters lui étaient probablement tombés dessus. Elle s'en voulait atrocement mais maintenant qu'elle comprenait ce qu'elle était, elle ne laisserait pas la même chose arriver à Artur. Enfin, c'était ce que la Freak essayait de se convaincre alors que son vis-à-vis soulevait le bras dans l'espoir de faire léviter le tronc.

Espoir vain puisque rien ne se produisit, ce qui agaça visiblement le jeune homme qui se retrouvait déjà vers elle. « J’y arrive pas. T’es sûre que tu ne t’es pas trompée ? Ce ne serait pas la première fois que tu penses maîtriser ton don et que tu échoues grossièrement ! » Elle fronça les sourcils. Elle n'aimait pas du tout son ton et ce qu'il insinuait. C'était vrai qu'elle ne pouvait pas en être certaine... elle se fiait seulement à son instinct, ses tripes. Ellie roula au final les yeux car elle avait l'impression de se regarder dans le miroir. Impatiente et orgueuilleuse, elle aurait probablement été autant déçue que lui. Malgré tout, elle lui lança un sourire bienveillant sans se rendre compte que le don s'activait lentement sur le coup de la frustration du jeune homme. « Je suis presque certaine et -- attention ! » De justesse, elle remarqua une branche se disloquer de l'arbre derrière Artur et se diriger à toute vitesse vers eux. Par réflexe, elle se jeta vers l'avant et poussa le scientifique hors du chemin. Quelques secondes plus tard, la branche se fracassa à l'endroit même où le duo se trouvait quelques instants plus tôt. Elle faillit trébucher et dû s'accrocher à Artur pour ne pas tomber, lui tombant pratiquement dans les bras. « Relaxe, ok ? Tu vas juste nous blesser. » La brune se redressa, lâchant le jeune homme après un nouvel instant de flottement à le fixer droit dans les yeux, s'y perdant pratiquement. Qu'est-ce qui lui prenait à la Freak ? Elle secoua la tête pour se ressaisir et elle remarqua seulement maintenant les arbres frémir d'une drôle d'énergie invisible, sûrement causée à Artur qui avait perdu légèrement patience. Elle l'observa d'un air calme, même un peu moqueuse. « Réessaie. Autant de fois que ça prendra. Y'a pas de manuels du genre " Contrôler ses pouvoirs pour les nuls ". Faut juste que tu continues à essayer jusqu'à ce que tu sentes le don faire effet en toi. Et autour de toi ensuite. » Maintenant elle en était sûre, c'était bien de la télékinésie qu'elle portait en elle. Elle venait d'en avoir la preuve et elle se sentait si fière, si heureuse de voir qu'elle avançait un peu. Quelques petits pas pour comprendre son don. C'était mieux que rien et elle détestait voir cet air déçu sur les traits d'Artur.

Elle ne voulait pas qu'il se blesse ou qu'il abandonne. Il l'aidait tellement avec son propre don, elle comptait bien l'aider elle aussi à maîtriser au moins un peu tous ceux qu'elle lançait de son côté, qu'elle lui transmettait. Et elle n'était pas du genre à rendre les armes au premier revers, le jeune homme allait rapidement s'en rendre compte. « Moi c'est ce que j'essaierais de faire en tout cas au lieu de perdre patience et de faire en sorte qu'on se mange des branches sur la gueule. » Un petit air de reproche avant de lui sourire et retrouver cette attitude rassurante qui lui allait si bien. « Calme-toi. Tu vas finir par y arriver. » D'un signe de tête, elle lui indiqua une nouvelle fois le tronc d'arbre et lui laissa un peu d'espace pour respirer, pour ne pas être une distraction non plus, reculant de quelques pas pour aller s'appuyer à un arbre non loin.



Dernière édition par Ellie Freak le Mar 26 Jan 2016 - 5:12, édité 3 fois
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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeVen 27 Nov 2015 - 20:35

Love the way you lie
Ellie & Artur



C’est amusant de le voir aussi promptement passer de l’enthousiasme à l’exaspération. Depuis qu’il est tout petit, Artur n’aime pas l’échec. Il ne sait pas d’où ça lui vient mais c’est ainsi. Dans l’univers personnel d’Artur, il n’y a pas de reculer pour mieux sauter ou de c’est en tombant qu’on apprend à se relever. Chez lui, il n’y a que la réussite, le succès et les victoires, et c’est tout. Pas d’échec, pas de fautes, pas d’incompréhension. Compétitif, arrogant, vaniteux et prétentieux, il ne supporte pas qu’un domaine scientifique lui résiste. Quant au ridicule, s’il ne le tue pas, il exacerbe sa colère et son impulsivité. Peut être est-il puéril à ainsi s’en prendre de manière acide à Ellie, mais il se sent humilié de ne pas réussir à maîtriser cette mutation qu’elle vient de lui offre, qu’elle vient de lui imposer sans même lui en demander l’autorisation. Artur est en colère, Artur est énervé, Artur est vexé, voilà tout. Il ne faut pas chercher plus loin : quitte à devoir encaisser un échec, il préfère ne pas en être le responsable et laisser quelqu’un d’autre être blessé à sa place. L’altruisme, l’humilité et l’abnégation ne sont pour lui que des notions abstraites reléguées dans des pages du dictionnaire qu’il ne prend pas la peine de consulter, se référant bien plus volontiers aux encarts réservés à l’hypocrisie, l’arrogance et l’insensibilité.

Tout l’agace, présentement. Du froncement de sourcil d’Ellie à son attitude dans sa globalité. Artur a peut être conscience d’avoir l’air d’un enfant, il est incapable d’admettre qu’il manque peut être juste de patience, d’entraînement ou d’adresse. Il a l’habitude d’exceller dans tous les domaines où il ose s’engager, étant bien trop lucide ou intelligent pour ne pas s’orienter de lui-même vers des sources de frustration. Tout l’agace, même le sourire d’Ellie qui aurait tendance, en temps normal, à le faire sourire son tour. « Il n’y a rien de drôle à être médiocre, Ellie. Admets que tu es nulle et concentre toi davantage ! » Oui, il s’énerve un peu plus devant ce sourire amusé. Parce que ce qu’il se passe, là, c’est qu’il perd la face devant elle. Et que déjà que l’échec l’insupporte, qu’Ellie en soit une spectatrice, c’est insoutenable pour ce bêta d’Irlandais.  « Je suis presque certaine et -- attention ! » Le cœur d’Artur rate un battement, tout se passe trop vite pour qu’il puisse décomposer le mouvement d’Ellie et les voilà collés l’un à l’autre, hors du chemin de cette branche qui se fracasse un peu plus loin. Le sang d’Artur ne fait qu’un tour, ses réflexes ne visent qu’à une seule chose : vérifier dans un premier temps son intégrité physique, celle d’Ellie et l’absence de présence humaine aux alentours. Artur est décontenancé. Depuis quand se soucie-t-il de quelqu’un d’autre que lui ? « Relaxe, ok ? Tu vas juste nous blesser. » Pardon ? Artur a l’impression qu’Ellie se moque de lui. « Nous blesser ? » Ses yeux frôlent la jeune fille pour se porter plus loin, vers la branche inerte. Est-ce lui, est-ce vraiment lui qui vient de faire ceci ? « Réessaie. Autant de fois que ça prendra. Y'a pas de manuels du genre "Contrôler ses pouvoirs pour les nuls". Faut juste que tu continues à essayer jusqu'à ce que tu sentes le don faire effet en toi. Et autour de toi ensuite. » Les explications d’Ellie éveillent en lui foule de sentiments contraires. Il sait qu’elle a raison mais quelque chose dans son discours le met mal à l’aise. Peut être cette aisance avec laquelle elle a pris les choses en main. Certainement, aussi, un peu de sa moquerie. Il a l’impression d’être un élève médiocre dans une classe de surdoués, ce qui ne lui est jamais arrivé. Plus précisément : c’était en général le contraire pendant sa scolarité ce qui justifie peut être un peu mieux son énervement latent.

Le voilà qui considère la canopée mouvante d’un regard critique, refusant pour le moment de répondre aux conseils d’Ellie. Il n’arrive pas à savoir ce qu’il pense d’elle, il n’arrive même pas à admettre qu’elle n’est plus un cobaye à ses yeux et mériterait presque un titre supérieur à celui d’amie. Et déjà que le terme ami lui semble dénué de toute signification… Les arbres s’agitent au fur et à mesure que la nervosité d’Artur grandit. « Moi c'est ce que j'essaierais de faire en tout cas au lieu de perdre patience et de faire en sorte qu'on se mange des branches sur la gueule. Calme-toi. Tu vas finir par y arriver. » A nouveau le voilà qui la foudroie du regard. Parce qu’elle a raison bien évidemment et qu’il est hors de question qu’il ne finisse pas par y arriver. Un échec est déjà bien suffisant pour la journée si ce n’est l’année, il ne compte pas récidiver. Le voilà qui ferme les yeux, tente de se détendre. « Bien sûr que je vais y arriver. » concède-t-il enfin sur le ton de l’évidence. Il le sait qu’il va y arriver, il n’a plus qu’à le prouver à Ellie en essayant de ne pas se laisser distraire par sa présence. D'un signe de tête, elle lui indiqua une nouvelle fois le tronc d'arbre et lui laissa un peu d'espace pour respirer, pour ne pas être une distraction non plus, reculant de quelques pas pour aller s'appuyer à un arbre non loin.

Il n’a pas besoin d’ouvrir les yeux pour comprendre d’ailleurs qu’elle vient de se décaler. Depuis quand prête-t-il à ce point attention aux mouvements d’Ellie ? Il n’a pas envie de trouver de réponse à cette question. Il doit se concentrer. Pour réussir. Pour l’impressionner. Pour ôter des lèvres de sa dégénérée ce sourire moqueur et le remplacer par de l’admiration. Il a besoin qu’on l’admire, il a besoin d’être le meilleur parce que c’est ce qu’il est. Et parce qu’il est porteur d’une mutation pour une durée qu’ils n’arrivent pas encore à déterminer avec précision. Elle n’excède que très rarement les deux heures, ce qui limite nettement leur temps d’expérimentation et ce qui augmente tout autant la frustration qu’à Artur à sentir un pouvoir tout juste maîtrisé, effleuré, lui échapper. Une nouvelle fois, Artur tend la main en direction d’un objectif moins ambitieux qu’un tronc. Juste une branche, celle là même qui les a pris pour cible un peu plus tôt. Il tend la main pour tendre son esprit et agir par mimétisme. Il veut y arriver. Il veut détruire cette branche, il veut la consumer du regard, il veut la faire exploser, il veut l’influencer. Et le voilà qui se concentre tellement qu’il en oublie de respirer posément. Le contrôle la clé du contrôle siège dans la respiration et l’état d’esprit. Il faut qu’il se détende, il faut que lui qui agit toujours selon son intelligence laisse tomber le raisonnement pour se fier à son instinct. Que tu sentes le don faire effet en toi. Il aimerait mais il est conscient que ce don qu’il porte n’est pas le sien et qu’il n’a aucun droit sur lui.

Bon sang, qu’il aimerait avoir ce mutant télékinésiste sous la main pour mieux lui ouvrir les entrailles et lui apprendre dans la douleur que ce n’est qu’un monstre. La jalousie commence à se mêler à la vexation. Artur veut s’en prendre au véritable possesseur de cette dégénérescence, il veut s’en prendre à Ellie qui fait sans conteste des progrès alors que lui est obligé de reprendre à chaque fois à zéro lorsqu’elle revient avec une nouvelle mutation. C’est de sa faute, aussi, Ellie ne pourrait-elle pas se concentrer sur un seul don au lieu de le forcer à adapter constamment son esprit pourtant brillant à un nouveau gène ? Se concentrer. Se calmer. Se détendre. Artur fixe la branche d’un regard noir. Il s’imagine la tenir dans sa main et referme un à un ses doigts dans le vide. Avant de lancer d’un geste brusque l’objet immatériel sur le côté. Et instantanément, la branche suit le mouvement sous les yeux écarquillés d’Artur, partant s’écraser un peu plus loin. Et un sourire sincère nait aussitôt sur les lèvres de l’Irlandais. « J’ai réussi Ellie ! Je suis génial ! » La spontanéité d’Artur fait peine à voir. Le voilà qui se mord la lèvre pour se taire et contrôler ce sourire qu’il ne peut et ne sait retenir. Il y a quelque chose de perturbant pour une personne comme Artur sachant à la perfection contrôler ses émotions à perdre à ce point le contrôle, justement, face à une spectatrice. En quelques pas, il se rapproche d’elle. Son hypocrisie revient naturellement, ne chasse pas son sourire mais le fait devenir moins sincère, plus reconnaissant. « Les progrès que tu fais sont époustouflants Ellie ! Vraiment. Tu es exceptionnelle. » Plus qu’exceptionnelle, elle est unique. Et à lui. Vraiment à lui. Le voilà qui la dévore du regard sans savoir s’il contemple Ellie ou la créature dégénérée qu’elle cache en son sein, cette mutation qu’il cherche à s’approprier, à transformer. « La prochaine étape, ce serait de savoir si tu peux rallonger la durée de ton don, ou refuser de prendre une mutation, voire simplement de le conserver plus longtemps en toi. »

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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeMar 1 Déc 2015 - 2:03

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

La jeune femme pouvait bien voir qu’il perdait patience, il répliqua même à nouveau que ça n’avait rien de drôle l’échec. Un peu plus et Ellie roulait des yeux. Qu’est-ce qu’il pouvait être gamin. Croyait-il vraiment qu’en mettant la faute sur elle plutôt que de continuer à essayer il allait réussir. Non, et elle comptait bien lui faire savoir jusqu’à ce que la branche ne vienne l’interrompre. Le petit moment accrochée à Artur, il passa si vite mais laissa une impression sur la mutante qu’elle ne savait pas trop comment prendre. Un drôle de tourbillon dans l’estomac pour finalement le chasser et se concentrer sur cette télékinésie dont perdait un peu le contrôle Artur. Était-ce comme cela que Samuel avait passé ses derniers moments ? À perdre le contrôle d’un pouvoir qu’elle lui avait inconsciemment refilé après leur baiser, pour ensuite être abattu froidement par les chasseurs le prenant pour un mutant ? Le jeune homme s’assura qu’ils n’avaient rien, ce qui fit passer l’ombre d’un sourire sur les lèvres de la Freak. Car elle se rappelait sa promesse. Il allait la protéger. Il fallait maintenant trouver un moyen de l’aider à contrôler tout cela. Elle savait que c’était beaucoup demander. Que ce ne serait pas facile mais ce n’était pas en une seule tentative qu’il allait y arriver. Elle le savait, ça faisait des semaines qu’elle se heurtait à des murs, n’arrivait pas à réprimer son pouvoir. La seule avancée qu’elle faisait, c’était là, maintenant alors qu’elle arrivait à deviner le pouvoir qu’elle portait sur sa peau. Un petit espoir qui lui suffisait mais visiblement pas au jeune homme qui lui lançait des regards un peu noirs. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle trouvait pratiquement cela craquant. Au fond, elle n’était pas plus patiente en général, elle-même donnerait tout pour être capable de contrôler son don en un claquement de doigts mais elle savait que c’était impossible. Elle l’avait vu avec ses cousins, dans leur adolescence ça leur avait pris des mois, voir des années pour comprendre et apprivoiser leurs pouvoirs. Même aujourd’hui, elle se doutait qu’il y avait des facettes de leur cryokinésie qu’ils ne soupçonnaient même pas. D’une façon, elle comprenait l’impatience d’Artur, c’était pour cela qu’elle ne se vexait pas. Qu’elle lui laissait le temps d’assimiler tout cela et qu’elle se contentait de lui donner des conseils. Elle voulait le voir réussir. S’il en était capable avec un don à peine reçut, elle espérait qu’elle aussi pourrait faire des progrès, inspirée par le jeune irlandais.

Il ferma donc les yeux pour tenter de se calmer ou de se concentrer, elle l’ignorait. « Bien sûr que je vais y arriver. » Accoudée à l’arbre non loin de là, elle sourit en entendant ce murmure. Elle le savait depuis le début et il aurait déjà réussi s’il n’avait pas perdu patience à remettre la faute sur elle. Il en savait tellement plus qu’elle en mutations en plus, c’était impossible qu’il n’arrive pas à comprendre quoi faire pour soulever cette branche. C’était probablement pour cela qu’ils étaient si complices. Leurs petites rencontres à la bibliothèque lui avait toujours fait du bien à la jeune mutante, c’était souvent ces petites rencontres justement qu’elle attendait avec impatience. Et dès qu’ils se quittaient, elle avait déjà hâte à la prochaine. Au départ, elle croyait que c’était seulement une complicité entre eux mais parfois, elle se surprenait à sentir son cœur s’accélérer dans sa poitrine en pensant à lui. La dernière fois qu’elle s’était sentie comme cela, c’était avec Samuel. Elle se surprit à observer Artur beaucoup trop tendrement alors qu’il soulevait le bras, se concentrant intensément, les yeux fermés dans le but de faire léviter la branche qui les avait attaqués quelques instants plus tôt. Se pouvait-il qu’elle éprouve plus qu’une simple amitié envers lui ? Elle ne savait pas trop… elle n’avait jamais été très douée avec ce genre de sentiments. Elle l’observait aller, le regard un peu perdu alors qu’elle laissait ses pensées divaguer lorsque soudain, la branche alla s’éclater contre un arbre plus loin, comme par magie. Le petit fracas la fit sursautée, la forçant à retomber les deux pieds sur terre… abandonnant ses rêveries pour retrouver la réalité Artur avait réussi, comme elle avait su qu’il le ferait. « J’ai réussi Ellie ! Je suis génial ! » Elle secoua un peu la tête pour se reprendre et gloussa un peu de rire, amusée par la joie qui s’affichait sur les traits du jeune homme. Il était tellement plus beau lorsqu’il souriait plutôt que faire la moue. Comme une maladie contagieuse, elle souriait elle aussi. Il essaya aussitôt de se contenir, se contrôler un peu, Ellie restant sagement appuyée à son tronc alors qu’il approchait. « Les progrès que tu fais sont époustouflants Ellie ! Vraiment. Tu es exceptionnelle. » S’il n’y avait pas déjà un vent frais qui fouettait ses joues lui donnant une teinte rouge, Artur aurait pu la voir rougir jusqu’aux oreilles. Elle répondit simplement par un sourire de gratitude et un haussement d’épaules. Ce n’était rien, c’est lui qu’elle devrait remercier. Elle ne saurait pas quoi faire s’il n’était pas là. Elle ignorait si elle ferait autant de progrès sans son aide. Elle aurait pu consulter ses cousins peut-être mais étrangement, elle appréciait cent fois plus la compagnie du scientifique. Elle remerciait les dieux ou peu importe ce qu’il y avait plus haut pour lui avoir envoyé Artur. Comme un ange gardien, une lumière au bout du tunnel. « La prochaine étape, ce serait de savoir si tu peux rallonger la durée de ton don, ou refuser de prendre une mutation, voire simplement de le conserver plus longtemps en toi. » Oui… il y avait tant de possibilités, elle n’en pouvait plus d’attendre d’en avoir le contrôle pleinement. Elle se demandait même si elle pourrait un jour porter plus d’un pouvoir à la fois, ou même être capable de s’en servir elle-même. De les augmenter ou affaiblir ? Elle était tellement curieuse d’en savoir plus sur cette mutation qu’elle se découvrait en compagnie du jeune homme… ou bien c’était simplement parce que ça lui permettait de passer du temps avec lui ? Un peu des deux probablement.

« Merci, mais j'y arriverais pas sans ton aide. On est une équipe, tu te rappelles. » C'était bien lui qui lui avait dit cela, ce fameux jour à la bibliothèque. Oh, sans lui, elle aurait probablement trouvé un moyen. Elle n'était pas du genre à baisser les bras et se laisser abattre par la peur du danger omniprésent de ces chasseurs en ville mais c'était certain qu'avec Artur, elle avait l'impression que rien ne pouvait l'arrêter. Eux contre le monde. Une chose que son amie de toujours ne pourrait jamais comprendre, trop apeurée par les mutants depuis toujours... même si ça commençait à changer ses derniers temps. « C'est vrai que j'aimerais bien arrêter de transmettre des pouvoirs sans arrêt. Ça met en danger les gens autour de moi. » Et pourtant, le jeune homme se mettait sans cesse une cible dans le dos quand il acceptait qu'elle lui refile un don. Du moins, c'était ce qu'elle croyait et elle n'avait aucune envie que ce qui était arrivé à son meilleur ami ne se reproduise avec Artur. Elle tenait trop à lui. Ça lui faisait trop bizarre de s'être rapprochée autant de lui en si peu de temps... mais quand il était là, elle se sentait tout simplement bien. Comme si elle était unique. Comme si elle était la créature la plus incroyable qu'il ait connu. Oui, elle commençait à tomber pour ses beaux yeux. Et la façon dont il la regardait... elle sentit des frissons lui traverser l'échine. Pas de peur, non. Frissons d'attirance... Elle tentait de retrouver ses moyens, plantant son regard brillant dans le sien. « Tu es sûr que tu veux continuer à faire tout cela ? J'ai déjà perdu... un ami à cause de ce pouvoir, tu sais. » Plus qu'un ami en fait, mais elle se tut, ajoutant plutôt. « Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose... » Elle s'avança à son tour d'un pas pour s'approcher du jeune homme et pour passer sa main sur son bras, tendrement, tout comme le regard qu'elle plongeait dans le sien. Tendre mais aussi un peu nostalgique à la pensée de Samuel qui voilait légèrement ses iris noisettes.



Dernière édition par Ellie Freak le Mar 26 Jan 2016 - 5:14, édité 1 fois
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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 23:56

Love the way you lie
Ellie & Artur



Si Artur a conscience du côté à la fois touchant et dérangeant de sa possessivité envers Ellie ? Absolument pas. Présentement, la seule chose qu’il comprend c’est qu’il déteste l’idée même de l’échec et plus encore de l’échec face à elle. Cela ne lui suffit pas d’essayer et de persévérer, ce qu’il veut, c’est réussir. Et tout de suite ou incessamment sous peu. Cela ne lui suffit pas de faire des progrès rapides, ce qu’il veut, c’est la perfection le plus vite possible. Artur a moult défauts mais s’il y a bien quelque chose qu’on ne peut lui reprocher, c’est son intransigeance envers lui-même : il ne tolère que le succès, peu enclin à se concéder la moindre négligence. Et si sa réaction est légèrement exagérée lorsqu’il reporte la faute sur Ellie dans une mauvaise foi évidente, elle est parfaitement attendue pour toute personne le côtoyant suffisamment pour prétendre le connaître. Le contrôle est la clé de tout. En suivant l’exemple de son père, sans le savoir, Artur a été bercé par ce souci du contrôle de ses pensées, du contrôle de ses émotions, du contrôle de lui-même dans toute sa splendeur. Et quand sa sœur apprenait à maîtriser sa voix, lui s’acharnait à maîtriser ses sentiments avec une main de fer, cette attitude malsaine à terme se cristallisant à l’adolescence dans un mimétisme de l’exemplarité de sa sœur vis-à-vis de sa mutation. Il n’avait pas de pouvoir mortifère, lui, il n’avait que son humanité, sa pitoyable humanité. Il n’avait que sa normalité, le petit frère. Insipide, ridicule humanité qu’il a fini par brandir en fanion pour mieux l’accepter, qu’il a revendiquée avec force pour mieux jalouser les abominations comme Moira. Et maintenant qu’il doit à son tour apprendre à contrôler du surnaturel, il est perdu. Et Artur ne supporte pas l’idée de se révéler moins doué que Moira à ce petit jeu là. Il a toujours considérer avec amertume et rancœur l’aisance avec laquelle elle rendait vivantes les histoires qu’elle lui lisait, et voilà qu’à présent qu’il a un don en sa possession, il ne sait rien en fait de plus que de pitoyables éclats de colère.

Artur se sent trahi. Par lui-même, par Ellie, par son incapacité à être réellement ce que sa sœur est. Il se sent ridicule à avoir ainsi attendu des années pour ne se révéler qu’être pitoyable à cet exercice. Il se sent décevant. Sa colère est dirigée autant vers Ellie qui est spectatrice de tout cela que vers lui-même. Aussi, lorsqu’elle se décale et le laisse seul face à ses pensées, Artur se concentre. Intensément. Bien sûr que je vais y arriver. Cette phrase n’a rien de certain, c’est simplement une promesse qu’il se fait, une promesse qu’il lui fait. Il ne conçoit pas de ne pas y arriver. N’est-il pas le petit frère de Moira ? N’est-il pas un petit génie scientifique ? Il est hors de question qu’il se heurte à un nouvel échec, son ego ne le supporterait pas. Et Artur se surprend à vouloir impressionner Ellie. La respiration calme, Artur se concentre. Tend la main, étouffe cette arrogance qui lui chuchote qu’il est risible. Il ferme le poing, se représentant la branche au bout de ses doigts. Il rompt par la pensée la distance, raccourcit l’espace et empoigne le morceau de bois. Le voilà qui s’efforce de se détendre complètement. Ses doigts sont moites lorsqu’ils serrent fantômatiquement l’objet de son attention. Et soudain, sa main balaye l’air et la branche suit le mouvement pour aller se perdre un peu plus loin.

Le soulagement est intense : sa spontanéité désarmante. Je suis génial. Si on oublie l’extrême prétention et arrogance que couve cette phrase, elle est charmante, elle est mignonne, elle est touchante cette exclamation. Parce qu’Artur est si concentré sur le paraître qu’il en oublie trop l’être et le naturel et qu’il est quelque part rassurant de voir qu’il n’est pas tout à fait incapable d’être vrai dans ses réactions. Mais trop vite le contrôle revient et si un réel sourire flotte toujours sur ses lèvres, Artur se souvient qu’il n’est pas seul et surtout que de clamer à ce point sa satisfaction n’est peut être pas l’unique chose à faire. Aussitôt, il s’empresse de partager les compliments et félicite Ellie. Son hypocrisie est là, teintée pourtant d’une franchise qu’il étouffe. Que ce qu’il dise soit vrai ou ne le soit pas, peu l’importe en définitive : l’important c’est ce qu’il dit et ce qu’Ellie entend. Et il faut qu’il la garde dans sa poche, il faut qu’il la garde près de lui. C’est sa dégénérée, après tout. Son sourire s’élargit lorsque les lèvres d’Ellie s’étirent à leur tour, dans une complicité qui trouble un instant le regard d’Artur.

Artur n’a jamais vraiment eu d’amis. Moira lui suffisait, Moira était sa confidente, Moira était son rocher, son roc, son principal appui. Pourquoi s’obstiner à aller vers les autres alors qu’il avait une sœur qui le comprenait à merveille, qui veillait sur lui et le protéger ? Artur n’a jamais été particulièrement sociable et les années n’ont rien changé à cela. Mais s’il n’est guère à l’aise avec l’amitié comme concept et comme réalité, il perçoit bien que ce qui commence à naître entre Ellie et lui n’en fait pas véritablement partie, sans pour autant être capable de mettre un mot dessus. Dans tous les cas, Artur décide que ce n’est guère le moment de réfléchir à cette énigme et qu’il en a une autre, de taille, à continuer de résoudre avec la jeune fille. Une énigme. A sa taille. Une merveille. Un être d’exception. Une mutation d’exception, plutôt, s’empresse-t-il de rectifier. Et d’ailleurs, en parlant de mutation, ce n’est pas non plus le moment de s’attarder et il reste bien des choses à déterminer. Peut être choisir de refuser une mutation ? Combien de temps pense-t-elle être capable de la lui transmettre et de la garder en son sein ? Les questions sont multiples, tout comme les possibilités. Et les heures passées en compagnie d’Ellie… elles promettent d’être nombreuses elles aussi. « Merci, mais j'y arriverais pas sans ton aide. » Artur crée sur son visage une petite moue sceptique, comme s’il est mal à l’aise à l’idée qu’elle partage avec lui sa réussite. « On est une équipe, tu te rappelles. » Ce n’est pas faux. Ils sont une équipe : lui le scientifique, elle le cobaye. Une équipe, voilà tout. Un trouble le traverse à cette pensée, comme si les simples termes de scientifique et de cobaye ne lui convenaient pas. « C'est vrai que j'aimerais bien arrêter de transmettre des pouvoirs sans arrêt. Ça met en danger les gens autour de moi. » Artur fronce les sourcils, hochant la tête dans un léger haussement d’épaules. Certes, la mise en danger est auxiliaire, c’est surtout qu’il n’aimerait pas qu’elle se fasse remarquer accidentellement et qu’un autre découvre à quel point sa mutation frôle la perfection. Mais il se doit de paraître inquiet et soucieux. Altruiste, rempli d’une abnégation dont il se sent incapable et qu’il considère comme futile en toute franchise. « Ca risquerait surtout de te mettre en danger Ellie, tu penses trop aux autres, pense à toi aussi… Mais nous allons y arriver. » Il lui offre un sourire doublé d’une confiance absolue. En ses capacités, déjà, puis vaguement en celles d’Ellie. Leurs regards se heurtent une nouvelle fois, Artur se surprend à voir soudain la jeune fille qui se cache derrière la mutation. « Tu es sûr que tu veux continuer à faire tout cela ? J'ai déjà perdu... un ami à cause de ce pouvoir, tu sais. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose... » Elle s’avance pour imposer un contact léger, Artur la regarde sans savoir ce qu’il convient de faire.

Il comprend bien qu’elle tient à lui et il le conçoit aisément : lui aussi a tendance à tenir beaucoup à lui et à sa propre survie. Mais ce qu’il comprend bien moins facilement, c’est qu’il puisse se soucier aussi de sa santé à elle. Et qu’il partage lui aussi cette inquiétude. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Il n’a pas besoin de se forcer, il n’a pas besoin de malmener son visage pour répondre presque naturellement. « Ellie je… je ne supporterais pas qu’il t’arrive quelque chose moi non plus. » Il se mord la lèvre, la respiration difficile, les yeux plongés dans ceux d’Ellie. Il doit rajouter quelque chose, il le sent bien dans ses tripes, il le sent bien dans ses veines, il le sent bien dans sa respiration et dans son souffle étranglé dans sa gorge. « C’est pour ça qu’il faut qu’on continue, pour que tu apprennes, que tu contrôles, que tu te protèges. » Il s’empare de sa main pour raffermir un contact qu’il lui est d’ordinaire désagréable. Il n’arrive pas à détourner le regard, il n’arrive même pas à reculer et à se détacher d’elle. Au final, Artur se sent stupide à la regarder ainsi mais un malaise indéfinissable s’empare de son estomac et comme maintenu par des chaînes, il ne peut que la regarder. « Ellie je… » Bon sang qu’il se sent maladroit sais savoir comment se dégager de cette situation gênante ! Il aimerait savoir ce qu’il est supposé faire, il aimerait bien, pour la première fois depuis des années, avoir un conseil de sa sœur. Mais il est seul dans son esprit, seul parmi ses doutes, parmi ses hypothèses et ces dizaines de scénarios et de solutions qui naviguent dans son esprit. Et au final, il choisit par se saisir de la plus simple et de la plus insensée des réactions : ses lèvres s’emparent de celle d’Ellie avec douceur et timidité. Son murmure est destiné autant à ses propres oreilles qu’à son cœur qui bat la chamade. « Qu’est ce que tu m’as fait, Ellie ? »

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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeJeu 10 Déc 2015 - 19:47

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

C'était complètement fou ce qui lui arrivait. Elle n'aurait jamais imaginé un jour se retrouver ainsi au beau milieu de la forêt à essayer de comprendre contrôler un pouvoir. Le sien. Le jeune femme avait toujours été habituée à côtoyer des mutants, pas à en être une. Ça lui faisait bizarre même si au final, elle avait toujours eu l'impression que ça faisait partie de sa vie. Des mutants tout autour d'elle, c'était pas vraiment étonnant qu'elle en soit une aussi. Elle n'aurait jamais par contre entraîner avec elle quelqu'un d'autre, comme le jeune homme qui s'acharnait à l'aider même s'il pourrait très bien l'ignorer. Mais ce n'était pas le cas... La jeune mutante et sa tendance à se jeter la tête la première dans le vide. Elle ne s'était même pas arrêtée deux secondes à imaginer ce qui arriverait à Artur s'il se faisait prendre. Oui, parfois, elle était égoïste. Elle n'avait pas réalisé qu'en découvrant son pouvoir, elle était tellement concentrée sur elle, sur ce changement dans sa vie qu'elle n'avait pas pensé que cela pourrait mettre en danger pas seulement elle, mais les gens autour. Elle le réalisait maintenant, ne voulant même pas s'imaginer ce qui arriverait si un chasseur passait par là et les surprenaient à faire voler des branches partout. Surtout qu'elle se surprenait à apprécier le jeune homme plus qu'un ami. Ce sentiment qui rendait trop compte mais qu'elle n'osait pas encore s'avouer. Le prononcer rendrait le tout trop vrai et elle ne savait pas si elle était prête à se lancer encore dans une histoire qui risquait de mal finir. Car disons que de ce côté, la Freak n'avait jamais eu de chance. Il y avait eu Cesare, celui avec qui elle avait fait ses premiers pas puis, il y avait eu Samuel qui venait d'être asssassiné avant même d'avoir réellement été avec lui. Naïvement, elle continuait de penser qu'un jour, elle trouverait le bon... Peut-être qu'elle l'avait déjà trouvé, là, juste sous son nez. Artur. Lui qui la dévorait du regard avant de paraître perplexe devant l'inquiétude d'Ellie de le mettre en danger. « Ca risquerait surtout de te mettre en danger Ellie, tu penses trop aux autres, pense à toi aussi… Mais nous allons y arriver. » Elle pensait souvent à elle, plus qu'il ne réalisait. Elle pensait souvent à ce qui arriverait si elle était démasquée. Elle en faisait des cauchemars sans arrêt, endormie comme éveillée. Elle ne s'était pas tant inquiétée pour Artur avant aujourd'hui, trop occupée à s'enthousiasmer de ses progrès à chaque jour pour réaliser qu'ils jouaient avec le feu. Surtout lui. C'était elle la mutante, pas le jeune homme. Et si les hunters la surprenaient et décidaient d'accuser le Kovaleinen de complicité ? C'était dans des moments comme aujourd'hui, juste tous les deux, loin du reste du monde qu'elle réalisait à quel point elle ne pouvait pas le perdre comme elle avait perdu Samuel. Elle haussa les épaules aux paroles du scientifique, un peu mal à l'aise. Elle ne savait jamais comment comprendre un compliment mais au final, elle finit par sourire à cette petite attention qu'il avait pour elle.

S'étant rapprochée, comme c'était son habitude depuis toujours, elle s'accrochait aux prunelles du jeune homme. Elle avait besoin de ressentir le contact humain. Elle avait besoin de se sentir entourée la plupart du temps. La solitude lui faisait un bien fou de temps en temps mais quand elle se retrouvait en compagnie de ses cousins, de son oncle, sa tante. Ou encore Astrid, sa colocataire. Tous ces gens qu'elle adorait plus que tout, elle était la première à se jeter à leur cou. Quand ça devenait trop par contre, la Freak se réfugiait à la bibliothèque. Dans le silence et le calme de l'établissement aux bouquins. Le Destin avait une drôle de façon de se jouer de ses sujets car c'était justement en cherchant tant à s'isoler qu'elle avait trouvé Artur. Si elle n'avait pas découvert son don, si elle n'avait pas cherché à comprendre ce qui se passait tout autour d'elle en se réfugiant dans le confort des pages d'un livre, jamais elle ne serait tombée sur le jeune scientifique. Ça lui faisait tout drôle... « Ellie je… je ne supporterais pas qu’il t’arrive quelque chose moi non plus. C’est pour ça qu’il faut qu’on continue, pour que tu apprennes, que tu contrôles, que tu te protèges. » Le jeune homme ressentait-il la même chaleur insupportable dans ses côtes ? Son coeur à lui battait-il au même rythme dangereusement rapide et irrégulier dans sa poitrine ? C'en devenait difficile de se concentrer, tout ce qu'elle capta vraiment des paroles du brun était qu'il semblait lui aussi tenir à elle. C'était probablement pour cela qu'il cherchait autant à l'aider avec son don. Ça la touchait, ça la faisait rougir. Incapable de prononcer un seul mot, de lui répondre, elle essayait pourtant. Ses lèvres entrouvertes, sur le point d'ajouter qu'elle n'avait pas à l’entraîner avec elle dans toute cette histoire. Mais, ses mots s'étranglèrent dans sa gorge quand Artur vint attraper sa main. Un peu surprise, elle baissa les yeux sur ses doigts qui s’entrelaçaient aux siens. Depuis qu'ils se connaissaient, jamais il n'avait agi ainsi. Elle était toujours celle qui sautait dans ses bras, lui attrapait la main pour le ramener partout avec elle comme une poupée de chiffons. Elle qui glissait sa main sur sa peau pour y imprégner des pouvoirs fugaces. Il n'était jamais venu vers elle ainsi, presque comme une impulsion. Au contraire, il avait toujours été plutôt pragmatique, avec ce petit côté attachant qu'elle n'arrivait pas à s'appliquer. La mutante resta donc figée un instant, son coeur arrêtant littéralement de battre entre ses côtes. « Ellie je… » Elle relevait les yeux pour les ancrer dans les siens. Je quoi ? Je suis allergique aux crevettes. Je suis un extraterrestre venu d'ailleurs. Je crois qu'on a de la compagnie. Ça pouvait être tellement de choses, mais secrètement, elle espérait qu'il ne voulait dire qu'une chose.

Cette chose qui lui faisait tourner la tête, faisait tambouriner son coeur furieusement comme s'il cherchait à s'extirper de son frêle corps, coupait sa respiration et envoyait des décharges électriques entre à ses doigts qu'Artur avait attrapés. Puis, il vint l'embrasser. Naturellement et tendrement... Prise de vertige, plus rien n'importait que le goût de ses lèvres sur les siennes. Elle en oubliait le vent froid, la raison de sa venue dans la forêt ou encore toutes ses inquiétudes devant la guerre silencieuse qui faisait rage en ville. Un baiser volé, se détachant à peine, Artur murmura doucement. « Qu’est ce que tu m’as fait, Ellie ? » La mutante s'étira sur la pointe des pieds pour aller chercher ses lèvres de nouveau. Ce fut la seule réponse qu'elle trouva à cette charmante accusation. Elle ignorait ce qui lui prenait... Toutes ses sensations qui brûlaient en elle et pourtant, elle se sentait bien. C'était enivrant, déstabilisant... et elle en voulait plus. Elle avait passé ses bras autour du cou du jeune homme et après quelques secondes, elle se dégagea. Pour respirer, reprendre ses esprits si elle ne voulait pas se perdre à jamais. Parfois, elle se sentait idiote à ne pas savoir quoi dire ou quoi faire dans ce genre de situation. Elle pourrait fuir sans se retourner, éviter ce regard qu'elle plonge dans le sien mais elle était incapable de se détacher de lui. Comme hypnotisée, elle garda un instant le silence avant d'enfin oser répondre... « Je sais pas... » Elle voudrait bien savoir ce que lui aussi avait bien pu faire pour qu'elle se sente aussi étourdie en sa présence. Son coeur ne savait plus quel rythme adopter avec lui, encore moins maintenant qu'elle voyait qu'elle n'était pas la seule. La Freak n'aurait jamais cru possible que le scientifique puisse ressentir plus que de la simple amitié pour elle... C'était totalement irréel tout cela. « Je pourrais te demander la même chose. C'est juste que... Quand je suis avec toi, j'ai l'impression que rien peut m'arriver. » Que ce soit avec les Hunters, que ce soit du danger qu'elle se posait à elle-même, ou encore des gens qui pourraient se servir d'elle et de son don. Ils formaient une équipe... et tellement plus... Elle avait conscience de l'envoûtement qu'il jetait lentement sur elle mais elle n'arrivait pas encore à l'accepter complètement ni à s'en défaire. Comme cette mutation qui croulait sous sa peau, comme son existence qui était en train de changer ou les dangers qui se multipliaient autour d'elle. « Ma vie est un peu en train de partir dans tous les sens en ce moment, et la seule chose qui semble parfaite, c'est quand je suis avec toi. Nos journées à la bibliothèque... c'est souvent la seule chose à laquelle je pense toute la semaine. » Être avec Artur, c'était la seule chose de vraie. Et pourtant, une histoire qui avait commencé par un affreux mensonge. Même sans cela, elle se sentait idiote... parce que tout ce qu'elle voulait, c'était regoûter ses lèvres. Encore et toujours, comme pour vérifier que tout cela était bien réel.



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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 23:56

Love the way you lie
Ellie & Artur



L'univers d'Artur n'a toujours été composé que de quatre personnes: lui-même – très important –, sa grande soeur (encore plus importante) et ses deux parents, omniprésents malgré leurs absences. L'univers d'Artur a toujours été très restreint, tout d'abord à cause des fréquents déménagements imposés par ses parents puis, à force, par choix: parce qu'il ne voyait au final aucun intérêt à s'embarrasser de connaissances aussi superflues que nécessaires et que surtout, il ne rencontrait selon lui aucune personne suffisamment digne d'intérêt pour qu'il lui accorde davantage d'importance qu'elle ne pouvait le mériter. Ce n'est donc pas qu'Artur soit particulièrement asocial, même s'il l'est un peu, il faut bien être honnête, mais c'est plutôt qu'il n'a pas l'habitude d'octroyer une once d'importance aux contacts humains ne servant pas ses intérêts ou ne s'imposant pas dans son quotidien.

Cela fait des années qu'une personne ne s'est pas immiscée à ce point dans sa vie. Cela fait des années, même, qu'Artur n'a pas été aussi incapable de faire le point sur ses propres pensées. Et cela fait des années qu'il ne s'est pas inquiété pour une autre personne que lui ou Moira. Il est perdu, il ne comprend même pas ce qui peut le pousser à ce point à se soucier pour Ellie, à se faire du souci quant à ce qui pourrait arriver à la rousse si jamais… Elle est à lui. Voilà ce qu'il se passe, s'acharne-t-il à penser. Elle est à lui, c'est sa mutante, sa dégénérée, son jouet même dans un sens, sa source de mutation. Voilà pourquoi il s'intéresse à ce point à elle… Artur tente de s'en convaincre mais même à lui, cette explication maladroite sonne fausse. Sa respiration se fait difficile, il s'entend lui concéder sans le moindre artifice qu'il ne supporterait pas qu'il lui arrive quoique ce soit. Perdre Ellie reviendrait à perdre sa mutation d'exception, perdre Ellie reviendrait aussi à ne plus profiter de cette complicité particulière qui nait entre eux à chaque rencontre un peu plus. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait même pas pourquoi il lui saisit la main, pourquoi il la regarde de cette manière. Et lorsqu'il cueille les lèvres de la jeune fille, enfermant son visage dans ses mains posées en coupe, lorsqu'il l'embrasse, doucement, timidement, Artur ne sait toujours pas ce qu'il fait, il se contente de suivre son instinct. Et ses envies. Il se détache lentement d'elle, quittant ses lèvres à regret, son murmure se perd dans la nuque d'Ellie comme un secret qu'il a lui même du mal à avouer. Qu'est ce que tu m'as fait, Ellie ? La question est naïve, presque incrédule, la question tâtonne sur le bout de sa langue, cherche une échappatoire, s'enfuit et se perd dans les boucles de la mutante. Fuie un Artur déstabilisé par son honnêteté et un tiraillement entre ce qu'il sait devoir faire et ce qu'il veut réellement. La réponse d'Ellie n'aide à rien à le sauver, leurs lèvres qui se rencontrent et se kidnappent à nouveau, dans un battement cardiaque pour le moins erratique, le perturbe même davantage. Ce n'est pas une réponse, c'est un souffle de panique.

Aussi bref qu'une éternité, leur baiser s'achève par une Ellie qui recule précipitamment et un Artur qui rougit et tente de reprendre pied. Sans succès. « Je sais pas... » Elle ne sait pas ? Que ne sait-elle pas ? Il lui faut un froncement de sourcils et quelques secondes pour se rendre compte qu'elle se contente en réalité de répondre à sa question. Elle ne sait pas ? Et bien… cela lui fait l'effet d'une claque et l'extirpe de ses songes. Et si Artur ne sait toujours pas quoi penser de tout cela, il ne lui en faut pas plus pour reconstruire son visage hypocrite et une fausse assurance dont il se pare avec l'élégance du manipulateur qu'il est habitué à être. S'il ne peut empêcher ses pommettes de rougir, au moins peut-il tenter de ne pas se comporter comme un simple puceau effarouché mais comme un homme sûr de lui. « Je pourrais te demander la même chose. C'est juste que... Quand je suis avec toi, j'ai l'impression que rien peut m'arriver. » Que rien ne peut m'arriver. Parfait. Le sourire d'Artur, même s'il n'a besoin que d'un coup de pouce véritablement s'épanouir sur ses lèvres, reflète ses pensées et une joie toute simple en apparence. En réalité… il sait qu'il a la confiance d'Ellie. Et qu'il est étrangement en paix avec lui même. Non pas que ce soit étonnant mais… c'est l'état d'esprit idéal pour un contrôle parfait de la situation. Le voilà qui considère la mutante avec attention. Quand je suis avec toi, j'ai l'impression que rien ne peut m'arriver. Et ce n'est pas qu'une impression, petite Ellie, murmurent les pensées de l'Irlandais. Bien sûr que rien ne peut lui arriver, du moins pas tant qu'Artur ne le souhaitera pas.

Et il est présentement évident qu'Artur ne le souhaite pas. Ne le souhaite plus. Il aimerait se dire que son plan de se débarrasser de la mutante une fois sa dégénérescence extraite et synthétisée est toujours d'actualité mais actuellement… Artur est calme. Détendu, réfugié derrière sa discipline et ce poing de fer avec lequel il plie la moindre de ses émotions à sa volonté, il refuse de croire que cela est lié à cette soudaine sérénité qui a suivi sa prise de décision mais il sent pulser dans ses veines sa mutation sans forcer. Et surtout, il se sent invincible. « Je te l'ai promis, Ellie. Avec moi… je ne laisserai personne te toucher et… j'imagine que la raison est évidente à présent. » Il ment, bien sûr. Il ment, n'est-ce pas ? Tout cela n'est qu'une comédie, une comédie dans laquelle elle fonce véritablement tête baissée, l'imbécile. Incapable de départager le vrai du faux, Artur part du principe qu'il ne ressent rien d'autre que ce qu'elle désire qu'il ressente et qu'il pousse l'excellence de la comédie et de son jeu d'acteur au point de véritablement ressentir une boule au ventre, ces frissons qui parcourent ses muscles et dégringolent au creux de ses reins, ce besoin incompréhensible de prendre Ellie dans ses bras et de l'embrasser une nouvelle fois. Tout cela n'est qu'un mensonge, se persuade-t-il avec force. Tout cela n'est qu'un mensonge pour la faire tomber dans ses bras et qu'elle lui offre des mutations sur un plateau d'argent, pour qu'elle ne doute pas un seul instant de sa sincérité, pour qu'elle… Artur sourit simplement, avec cette candeur factice qui le suit depuis des années et cache sous une timidité exemplaire un être bien plus retors et malsain que ce que l'on pourrait croire à première vue.

« Ma vie est un peu en train de partir dans tous les sens en ce moment, et la seule chose qui semble parfaite, c'est quand je suis avec toi. Nos journées à la bibliothèque... c'est souvent la seule chose à laquelle je pense toute la semaine. » Artur regarde Ellie en ne cachant qu'in extremis une certaine compréhension. Sa vie est en train de partir dans tous les sens ? La sienne à lui… se complexifie trop rapidement pour qu'il puisse continuer à prévoir ses mouvements quatre ou cinq coups en avance. Grand amateur d'échecs, Artur a une telle estime de lui qu'il ne se conçoit qu'en vainqueur, qu'en manipulateur, qu'en empereur. Si Artur n'était pas Artur, il rougirait encore, il confierait à Ellie en toute sincérité et maladresse qu'il en est de même de son côté et qu'Ellie est la première fille, la première personne, qu'elle est la première à s'incruster autant dans sa vie, dans son quotidien, dans ses pensées. Mais ce qu'il fait, il ne le fait que parce qu'il juge que c'est le plus intelligent à faire. Et lorsqu'il rompt la distance, enlace Ellie dans une assurance assumée, lorsqu'il ferme les yeux, son coeur bat si rythmiquement, si régulièrement qu'on pourrait le croire mécanique et non organique. « Pour ma part, c'est le contraire… ce n'est que depuis qu'on se connaît que j'ai l'impression que ma vie a un sens. »

Artur n'en pense pas un mot. Ou estime ne pas en penser un mot, ce qui ne change guère le résultat final puisque les deux nuances se confondent dans son esprit vicié d'hypocrisie. Un soupçon de mal-être se disperse sur son visage, puisé dans son véritable mal-être et mis au service de ses mensonges. Une émotion réelle, détournée par un objectif bien différent. « Ellie… je... » Un soupir, son regard se détourne, il n'ose pas se détache de la jeune fille, il simule un malaise et une timidité qu'il n'a qu'à chercher dans ce camaïeu d'émotions insensées qui s'agitent en tempête dans son esprit. « Je sais que cela ne se demande pas mais… ma sœur... » Sa voix se brise, il lutte avec difficulté pour ne pas laisser apparaître un sourire quelque peu satisfait sur son visage à l'évocation d'une Moira vaccinée, retrouvée. Infirme, différente, mais normale. Il a sacrifié la confiance de sa sœur pour qu'elle soit débarrassée de sa monstruosité, il n'a pas le droit de ne pas en être satisfait ; de cela il s'en convainc depuis des jours. « Ne me laisse jamais tomber, s'il te plait. Promets moi, c'est très important... » Une promesse, même arrachée malhonnêtement, est et reste une promesse, il ne le sait que trop bien. Si lui les rompt avec facilité et nonchalance, Artur sent tout à fait qu'Ellie n'est pas du genre à en faire à la légère. Et s'il lui arrache celle là… Pour la convaincre, il se fait vulnérable. Enfoui son visage dans la nuque de la jeune fille, comme à la recherche de réconfort, comme à la recherche de soutien, comme à la recherche de force. « Apprends moi à contrôler les mutations que tu m'offres, apprends moi à m'y habituer à chaque fois un peu plus rapidement que je puisse la soigner, que je puisse la sauver. S'il te plait. »

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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeVen 25 Déc 2015 - 19:52

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

Après Samuel, elle ne pensait pas qu'elle se sentirait aussi bien avec quelqu'un par la suite. Pourtant, quand Artur avait posé ses lèvres sur les siennes, ses mains englobant son visage délicat, elle avait presque l'impression qu'elle embrassait pour la première fois de sa vie. Non pas maladroite mais parce que cette même sensation réchauffante que la première fois l'envahit soudain. C'était délicat, c'était doux. Impossible de s'imaginer que derrière cette façade se cachait Artur le chasseur. Elle aurait pu rester ainsi pour des heures. Elle s'était jetée sur lui une seconde fois, pratiquement pour s'assurer que c'était bien réel. Quand elle s'était séparée, déjà, il lui manquait. Déjà, elle aurait voulu échanger un troisième baiser. Elle était troublée. Lui aussi. La mutante avait tellement l'impression qu'elle était en train de rêver. Bientôt, elle allait se réveiller dans son lit, rougir d'avoir songer dans la noirceur de la nuit à un tel moment et essayer de se mentir sur sa signification. Pourtant, elle s'entendait dire toutes ses choses, essayer de comprendre comment il peut lui faire autant cet effet. Pourquoi lui, compagnon de bibliothèque, complice de cette mutation. Lui que le hasard avait mis sur son chemin alors que partout autour d'elle, elle ne savait plus trop quoi penser de rien. Avec Astrid qui avait été vexée qu'Ellie lui préfère le jeune homme pour se confier, elle la jetait presque dans ses bras.

Sans son amie, elle se sentait plus seule que jamais. Sans elle, elle avait l'impression de perdre pied. Car elle avait cru qu'elle serait toujours là pour elle, même si elle lui avait annoncé qu'elle était une mutante avec le pouvoir le plus dangereux au monde. Elle avait cru qu'elle ne lui faisait pas confiance alors que c'était tout le contraire. Elle ne lui avait rien dit pour la protéger, chercher le meilleur moment pour tout lui dévoiler. Maintenant, elle n'avait personne... Même ses cousins elle n'osait pas leur dire, ne sachant pas comment ils réagiraient en apprenant qu'ils ne sont pas mutants au final. Il n'y avait qu'Artur. Les autres mutants qu'elle connaissait ils l'aidaient un peu, mais pas autant que le brun. Naïvement, elle rendait les armes de la méfiance, baissait les défenses et le laissait s’imposer dans son existence sans qu’elle ne puisse se défiler. De toute façon pourquoi chercher à se défendre quand il lui mentait si bien, se mentait si bien à lui même également. Surtout, il avait gardé son secret, il la protégeait à chaque jour qu’il tentait de l’aider à maîtriser son don. C’était là toute la preuve dont elle avait besoin. « Je te l'ai promis, Ellie. Avec moi… je ne laisserai personne te toucher et… j'imagine que la raison est évidente à présent. » C’était plus fort qu’elle, la mutante souriait. Cette vague chaleur l’envahissait de plus bel. Jamais cette expression - avoir des papillons dans le ventre - ne s’était mieux appliquée à une situation. Elle était engourdie par cet attachement stupide, insensé pour le jeune homme. Cours Ellie, ne te retourne pas. Il n’était pas là pour la protéger, il était là pour la détruire. Lui faire ressentir toutes ses délicieuses sensations d’un attachement pour mieux la corrompre d’une manipulation effrontée. Ce qu’elle haïssait le plus au monde ? Les menteurs, ceux qui jouaient avec la tête des gens pour mieux les faire tomber de haut. Pourtant, elle tombait lentement pour les beaux yeux du jeune homme face à elle. Lui, le menteur qui se ment. Lui, qu’elle devrait exécrer. Tueur caché derrière ce masque d’hypocrisie. Un masque volé à l’innocence, la bienveillance. Le masque du Protecteur.

Si seulement elle pouvait lire ses pensées. Voler le pouvoir d’un télépathe, arriver à le maîtriser pour elle, pas pour les autres et s’introduire dans sa tête à lui. Y lire toutes ses choses qui lui briserait le coeur à coup sûr. Car il était trop tard, elle s’était faufilé dans chacun de ses songes. Quand elle se levait le matin, elle avait une pensée pour lui. Oui. L’idiote qui s’attachait à ce chasseur caché sous des airs de sauveur. Et les mots quittaient ses lèvres sans qu’elle ne puisse les retenir. Lancée dans des confidences là, au milieu des arbres et de l’air froide de la fin de l’hiver. Quand il vint l’enlacer soudain, elle cessa presque de respirer. Et, plus fort qu’elle, la jeune femme passa elle aussi ses bras autour du corps d’Artur contre le sien alors qu’elle enfouit sa tête contre son torse. « Pour ma part, c'est le contraire… ce n'est que depuis qu'on se connaît que j'ai l'impression que ma vie a un sens. » Les mots chantèrent à ses oreilles, provocant une tempête dans le coeur de la Freak. Elle peinait encore à croire ce qui lui arrivait. Frapper par la foudre, mais surtout, paralysée de voir - ou plutôt - l’entendre dire une telle chose. Pour elle. Et seulement elle. Les joues de la mutante se teintèrent de rouge, la chaleur qui continuait de l'envahir ayant fait son chemin jusqu’à ses pommettes, achevée par les paroles d’Artur. Il semblait si sincère… Pourquoi ne pouvait-elle pas voir qui il était vraiment ? « Ellie… je… Je sais que cela ne se demande pas mais… ma sœur… Ne me laisse jamais tomber, s'il te plait. Promets moi, c'est très important… » Le poignard dans le coeur de la Freak sous forme de cette vulnérabilité qu’il fait vibrer contre elle, ça suffit à la faire craquer davantage. Le coeur d’Ellie se comprimait, se mourrait. Il l’aidait tellement avec tout ce qui se passait chez elle que la jeune femme en avait oublié cette soeur mentionnée à la bibliothèque. Cette inconnue qu’elle se devait de sauver pour lui. Avec lui. Artur resserrait l’étau de son emprise sur elle en enfouissant son visage dans son cou, tirant une profonde inspiration à Ellie pour ne pas perdre pied. « Apprends moi à contrôler les mutations que tu m'offres, apprends moi à m'y habituer à chaque fois un peu plus rapidement que je puisse la soigner, que je puisse la sauver. S'il te plait. » Peinée de le voir dans un tel état, si brisé, si désespéré de sauver cette soeur, Ellie sentait son coeur battre à toute vitesse dans sa poitrine, incapable de le voir comme ça.

Il lui avait promis de la protéger, de veiller sur elle, alors l’aider à sauver quelqu’un, même une pure inconnue, c’était la moindre des choses qu’elle pouvait faire. Elle le devait. Elle n’avait pas le choix. De toute façon, elle n’était pas du genre à tourner le yeux sur la souffrance des autres. Oui, Ellie Freak avait beau être égoïste parfois, incroyablement têtue, ce n’était pas son genre non plus de rester indifférente à la souffrance des autres. Son désir de se battre contre ces chasseurs qui détruisaient tant de vies autour d’eux, en était la preuve. Même avant de réaliser l’incroyable nature du gène mutant en elle, voir ses cousins vivre sous la peur que l’on cogne à la porte pour les achever d’une balle dans la tête lui avait suffit à s’indigner et vouloir aider à combattre les terroristes qui se croyaient investi du droit de tuer au nom de Dieu ou de ce qu’ils croyaient normal… Mais c’était quoi la normalité au juste ? Eux, fourmis, petits humains ou mutants, que savaient-ils de ce qui était naturel ou non ? Personne. La seule certitude ? Le maintenant. Le présent. Le Kovaleinen accroché à elle comme si sa vie en dépendait. Elle l’enserra un peu, comme pour le rassurer, lui envoyer une vague de réconfort en gardant un instant le silence. Les mots inutiles pour le moment, jusqu’à ce qu’elle se décide enfin à sceller cette promesse qui lui brûlait les lèvres. « J’te le promets, Artur. On est ensemble dans tout cela. J’ai pas l’intention d’aller nulle part. » Pas sans toi… Pas sans lui. Jamais… En tout cas, pas tant que lui resterait à ses côtés. Elle avait besoin de lui, autant qu’il semblait avoir besoin d’elle. Liés. Elle l’espérait de tout coeur. De pouvoir l’aider, qu’ils ne se séparent jamais. Même de cette simple étreinte désespérée au milieu des arbres. Elle espérait de tout coeur de pouvoir sauver cette fameuse soeur. De trouver une solution à cette guerre. Sauver ses cousins. Retrouver les bras d’Astrid.

Elle espérait tant de choses, là blottie contre lui comme si le reste du monde s’était arrêté un instant. Un nouveau silence pendant lequel elle savourait la chaleur d’Artur contre elle. La mutante aurait voulu avoir le pouvoir d’arrêter littéralement le temps. Passer l’éternité figée dans cette position. Après un moment, elle se dégagea un peu du jeune homme pour poser son regard dans le sien. Rassurante, un sourire chaleureux sur le coin des lèvres mais toujours incapable de se détacher de lui cette fois. « Faudra bien que tu me la présente un jour d’ailleurs. » Maintenant plus que jamais, elle mourrait d’envie de rencontrer cette soeur. Car Ellie, même si elle avait ses cousins, elle n’avait jamais eu de famille immédiate. Et elle enviait Artur d’avoir l’air si proche de sa soeur, si attaché à elle. C’était ça avoir une famille ? Un père, une mère et une fratrie soudée ? Oh comme elle l’enviait, oui...



Dernière édition par Ellie Freak le Mar 26 Jan 2016 - 5:16, édité 2 fois
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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeSam 9 Jan 2016 - 23:02

Love the way you lie
Ellie & Artur



Le contrôle, Artur l’a compris très tôt, est la clé vers l’indépendance, l’autonomie, la maîtrise de soi et le tout ne mène qu’à une seule finalité : le pouvoir. L’ascendant sur les autres, l’ascendant sur ses émotions, la maîtrise presque parfaite, aussi, de ses pensées, paroles et actes. Et si ce n’était guère prévu dans ses plans que d’embrasser Ellie de la sorte, lorsqu’il rompt la distance et l’enlace à nouveau, il se calfeutre dans ses mensonges pour ne pas attraper froid et risquer de se heurter à une réalité dérangeante. S’il éprouve le moindre sentiment pour la jeune fille ? Ce n’est pas une question qu’il s’autorise à se poser. Ce qu’il veut, au final, c’est avoir la main sur cette mutation pour avoir en ses gènes des mutations multiples. Catalyseur, Ellie est une perle rare, une curiosité scientifique et Artur sait que s’il s’hasarde un jour à voir la femme derrière le cobaye, l’amie derrière la dégénérée, Ellie derrière la mutante, il perdra ce contrôle qu’il chérie tant.

Et qu’il perd déjà : il refuse juste de l’accepter. Ses mots, il les pense, il les conçoit, il les articule comme des mensonges voués à manipuler les apparences, destinés à se loger dans les pensées d’Ellie comme le sifflement d’un serpent enjôleur. Son venin se pare de douceur, son hypocrisie s’enveloppe d’affection, toute son attitude n’est qu’artifice, mais artifice convainquant. Artur est un comédien en représentation dès qu’il est obligé de frayer avec d’autres personnes, de les caresser dans le sens du poil et de sourire avec empathie lorsqu’il n’a qu’une envie : s’enfermer dans son bureau pour apprécier la solitude. Sauf que là… ses artifices n’en sont qu’à moitié, son sourire est sincère, son masque se dérobe, se lézarde, se consolide sous la sincérité. Si on ne voit guère de changement sur son visage, à l’intérieur, l’univers bien ordonné d’Artur se désagrège peu à peu, se déstabilise pour souffrir d’une mutation bien plus sadique et douloureuse que toutes celles qu’Ellie ne pourra jamais lui transférer. L’embrasser est un premier pas, initier le contact en est un second, Artur, l’Artur honnête, l’Artur sincère, l’Artur qui s’autorise à être fragile craint le pas qui suivra et qui l’obligera non seulement à se remettre en question mais en plus à reconsidérer tout ce qu’il a pu faire jusque là avec une lucidité destructrice. Ses mots ont beau n’être prononcés que parce qu’il les estime nécessaire pour ses propres intérêts, et la sincérité voire la véracité qu’ils cachent… il les maintient hors de portée. Je te l’ai promis, Ellie. Bien sûr qu’il le lui avait promis, il le lui avait promis tout comme il avait promis à Moïra en son fors intérieur de leur permettre de se retrouver. Et il le promettait maintenant à Ellie : seul lui et lui seul aurait le droit, un jour, de la toucher, de la vacciner, de la tuer même si cela s’avérait véritablement nécessaire. La raison est évidente à présent… Son murmure lui arrache un sourire qui lui écorche les lèvres. Rien, strictement rien n’est évident dans ses pensées, bien loin de là. Il en pleurerait, l’Irlandais, s’il avait l’humilité nécessaire pour accepter devant elle des larmes de frustration. Et ce sourire, ce sourire qu’elle lui offre en réponse, naïve qu’elle est face au mensonge du jeune homme, candide face à cette pourriture, confiante face à ce Hunter qui tente de se persuader qu’il garde un contrôle sur leur vie à tous les deux, qu’il peut avancer ses pions sur l’échiquier et décider de vie et de mort de chacun, ce sourire le déstabilise davantage encore que tout le reste, davantage même que ce contact, davantage même que cette présence. Ce sourire est si naturel qu’Artur n’a pas besoin de forcer lorsque sa voix se brise, ses pensées bien distantes de ces mots choisis qu’il prononce sans y croire. Ne me laisse jamais tomber, voilà la promesse qu’il compte bien lui arracher, la promesse qu’il exige et qu’il supplique du bout des lèvres, le visage perdu dans la nuque d’Ellie pour mieux montrer une vulnérabilité qu’il aurait aimée davantage factice.

Ne me laisse pas tomber. Qu’il aimerait, l’Irlandais, que ce ne soit qu’une promesse dénuée de tout sentiment, que ce ne soit au final qu’une promesse utilitaire pour qu’Ellie s’accroche un peu plus à lui. Mais s’il voulait être sincère, s’il acceptait de l’être, Artur verrait la triste réalité qui colle à ses tempes, à ses vêtements, à sa peau : il est terrifié à la simple idée de se retrouver seul. Et puisqu’il a conscience que rien ne sera plus comme avant avec Moira, qu’il n’est en rien parvenu à retrouver sa sœur en la mutilant, le voilà qui s’accroche à Ellie comme à son dernier espoir et cherche à obtenir cette promesse pour ne pas être seul. Ne pas être désespérément seul. Ses mots ne sont que des mensonges qu’il refuse de penser, ses gestes en revanche… sont vibrants d’une sincérité refoulée. Il a peur, l’Irlandais, il est terrifié même. Mais il ne l’admettra jamais de son plein gré. Les bras d’Ellie l’entourent un peu plus, il laisse se diffuser dans son dos, dans ses veines, dans ses muscles ce réconfort qu’elle lui offre. Son silence, loin de le déranger, lui permet de fermer les yeux et d’écouter les battements de son cœur qui tonnent à ses oreilles. Ne pas la presser, ne pas la brusquer, ne pas la braquer, il se sait patient, il se sait attentif, il s’ignore juste si vulnérable qu’un rejet ne serait actuellement pas bien reçu. Enfin… elle répond. Et promet. « J’te le promets, Artur. On est ensemble dans tout cela. J’ai pas l’intention d’aller nulle part. » Le visage toujours enfoui dans la nuque d’Ellie, Artur se surprend à sourire sans même le préméditer. Cette promesse, il la note, il y fait attention, il place sous scellés dans ses souvenirs pour mieux la ressortir au moment opportun. Il la chérie, aussi, comme une preuve concrète de l’affection qu’Ellie semble lui porter.

De cette affection, aussi, qui lui semble malheureusement réciproque. Blottie contre lui, blotti contre elle, Artur ne sait pas lequel des deux est le plus vulnérable. Il veut que son étreinte la protège contre le reste du monde, il veut que les bras de la mutante le protègent du reste de son monde. Et le voilà qui ferme les yeux, une nouvelle fois, pour respirer profondément. Le contrôle. Le contrôle est la clé de tout, le contrôle est la clé du pouvoir, est la clé de l’ascendance, est la clé de la supériorité. Le contrôle glisse au bout de ses doigts, se délite au bout de ses soupirs, menace de fuir et de le laisser, errant, sur cette terre hostile qu’est la spontanéité. Comme si elle souhaite l’y aider, Ellie finit se détacher un peu de lui, Artur relève la tête dans un regard interrogateur. « Faudra bien que tu me la présente un jour d’ailleurs. » Un frisson dégringole la colonne vertébrale du Hunter. Un sourire artificiel nait sur ses lèvres, loin du trouble qu’il héberge, loin de ce malaise qui cherche à se frayer un chemin entre ses côtes. Rencontrer sa sœur ? Il n’en est malheureusement pas question, et pour cause : sa sœur malade n’existe pas. Sa sœur malade n’existe plus, il n’y a guère que lui dans sa normalité rabaissante, il n’y a guère que Moira, dans sa mutation monstrueuse. « Oui, bien sûr, elle est fragile pour le moment, mais si un jour elle se sent d’attaque, j’organiserai ça » ment-il avec un aplomb malsain et un naturel issu d’années de faux-semblant. « Mais… en attendant… » Il se mord la lèvre, s’affiche timide, retranscrit sans les changer ses hésitations lorsqu’il capture une seconde fois les lèvres d’Ellie, ses yeux demandant une permission qu’il considère déjà comme acquise. « En attendant, il y a nous deux, Ellie ! Et… » Il ne veut pas se l’avouer, mais il est bien, là. Perdu dans les bras d’Ellie, perdu dans son regard. Il sent sa nouvelle mutation parcourir son épiderme, comme une extension de lui-même qu’il viendrait tout juste de découvrir. Il est bien, là, à mi chemin entre le calme total et la plus parfaite sérénité. Son regard accroche une branche non loin de là, il ne lui faut qu’une pensée pour le faire venir à eux. Sa volonté se fait coupante, il cisaille à la base une quelconque fleur perdue en forêt, une primula veris lui chuchote sa mémoire, qui plane jusqu’à eux. Artur se détache aussitôt d’Ellie, pour tendre la main où la fleur se pose dans un souffle de vent. Son sourire s’élargit, laisse paraître l’Artur qu’il est réellement, celui en lequel Moira a toujours foi, celui qui, loin d’être un assassin, s’amusait à énumérer dans le ciel d’Islande les constellations, allongé aux côtés de sa sœur dans une nuit sans lune. « Regarde, j’y arrive bien mieux ! » Son sourire se trouble, se teinte d’inquiétude, Artur laisse de côté le contrôle pour laisser rejaillir un naturel si ancien qu’on pourrait se douter de son authenticité. « Ellie… si j’avais été un mutant, tu penses que la télékinésie aurait pu être ma mutation ? »

Artur est un scientifique. Ce n’est pas qu’il ne croit pas au hasard, c’est qu’il le théorise, c’est qu’il le dissèque pour le dénuer de tout mysticisme. Le hasard, ce n’est qu’un amalgame de variables et de probabilités générées par des facteurs. Mais s’il y a bien une chose qui puisse lui faire perdre un peu de ce rationalisme, ce sont ces mutations conférées par un gène, un simple gène. Ces mutations qu’il juge imméritées chez ceux qui les possèdent mais qu’il aimerait posséder lui aussi, dans une jalousie capricieuse d’un enfant contrarié. S’il avait été mutant, quelle aurait été sa mutation ? Il ne croit pas au hasard. Sa main tremble lorsque son regard se repose sur la fleur, si misérable, si exécrable. Il lutte pour ne pas refermer le poing et la déchiqueter, il lutte pour ne pas la détruire et laisser libre cours à sa vexation. Cette mutation qu’il possède, le compte à rebours de son existence a été enclenché dès qu’il a touché Ellie, dès qu’elle lui a offert. Et ce compte à rebours, lui aussi il l’exècre. Artur refait son retour, Artur refait surface, chassant celui qui vient de faire planer une fleur pour laisser à nouveau la place au scientifique. « A chaque fois, je me demande combien de temps, combien de temps m’offres-tu ces mutations, combien de temps fera-t-elle effet. Le sais-tu toi-même, Ellie, où n’est-ce qu’une donnée variable sur laquelle tu n’as pas de contrôle ? »

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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeMar 19 Jan 2016 - 6:15

-- artur et ellie --
You ever love somebody so much you can barely breathe when you're with them. You meet and neither one of you even know what hit them. Got that warm fuzzy feeling, them chills you used to get them.

C'était définitif, ça ne pouvait être qu'un rêve. Parce que si c'était réel, un chasseur aurait déjà surgit des lointains feuillages encore froids pour les tuer tous les deux. Cette ville n'arrivait qu'à lui foutre des horreurs sous le nez alors se sentirait si bien aux côtés d'Artur, ses bras autour d'elle, son souffle dans son cou et le coeur de la mutante qui s'exaltait dans sa poitrine ; ça ne pouvait pas être réel. D'un instant à l'autre, des meurtriers allaient gâcher ce moment, lui arracher Artur comme ils lui avaient arrachés Samuel et elle serait de nouveau seule, de nouveau triste. Pourtant, les secondes et les minutes s'écoulaient sans que rien ne se passe, seulement eux, enlacés, accrochés l'un à l'autre dans un moment délicieux suspendu dans le temps, comme s'ils étaient à milles lieux de cette ville où tout partait à la dérive. C'était impossible qu'elle se disait. Dès qu'elle semblait être heureuse un instant, quelqu'un ou quelque chose venait tout faire voler en éclats. Elle s'était écorchée plus d'une fois dans ce genre de situations et pourtant, ça ne l'empêchait pas de rester accrochée à Artur aussi désespérément qu'il ne l'enlaçait. Ellie se sentait flottée, portée dans un autre monde. Mais plus les secondes passaient, plus elle réalisait qu'ils étaient bien là, bien réels au milieu de la forêt. Qu'il venait de l'embrasser, cette simple pensée suffisant à la faire rougir alors qu'elle promettait fièrement ne jamais quitter ses côtés comme il avait promis de la protéger.

C'est à contre-coeur qu'elle s'était séparée du confort de ses bras. Maintenant, elle avait bien hâte de rencontrer cette fameuse soeur. Voir l’espoir naître dans les yeux d'Artur alors qu'il réalise qu'elle est sauvée. Saine et sauve. Grâce à elle, et son don. Un don qui ne servait pas seulement à mettre ses proches en danger au final. Car si elle pouvait trouver un guérisseur quelque part en ville, elle pouvait ainsi transmettre la vie. Une idée qui la rassurait autant que la simple présence du Kovalainen à ses côtés. La mutante remarqua le léger malaise du jeune homme mais en conclut bien vite que parler de sa soeur ne devait pas être facile. Puis, un sourire apparut sur ses lèvres et c'était bien suffisant pour faire taire toutes suspicions. Mâter tous les doutes. La rendre aveugle, littéralement. Idiote même. C'était bien comme ça qu'elle se sentait en réalité. Elle en avait conscience et... elle aimait ça. Parce que pour une fois, elle n'avait pas besoin de penser, de s'inquiéter. Elle était juste bien. Ne pouvait-elle pas l'être juste encore un peu ? Un simple instant avant que la ville et tous les conflits ne viennent encore tout gâcher d'une façon ou d'une autre. Et puis, elle n'avait jamais été d'une nature méfiante non plus alors pourquoi commencer maintenant ? Avec Artur en plus, qui ne faisait que la faire sentir comme un être unique. Avec sa spontanéité qui pourrait l'agacer, mais non. Avec son pouvoir qui ne voulait rien entendre mais le jeune homme qui restait patient et l'encourageait à persévérer. Cette façon qu'il avait de la regarder, elle en perdait tous ses moyens. Elle avait beau avoir un cercle d'amis immenses, jamais personne ne l'avait regardée ainsi. Pas même Samuel... Elle se sentait spéciale comme jamais auparavant.

Alors, sauver sa soeur était la moindre des choses et la Freak ne dirait jamais non pour avoir une nouvelle amie, une nouvelle complice dans son entourage. Alors, cette rencontre, Ellie espérait qu'elle n'allait pas tarder. Après tout, sa vie en dépendait, non ? « Oui, bien sûr, elle est fragile pour le moment, mais si un jour elle se sent d’attaque, j’organiserai ça. Mais… en attendant… » Leurs regards s’accrochèrent un instant avant qu'elle ne comprenne rapidement qu'il ne cherchait qu'une chose ; retrouver le goût de ses lèvres, venant du même coup déposer un nouveau baiser sur sa lippe alors qu'elle affichait un léger sourire. « En attendant, il y a nous deux, Ellie ! Et… » Il fit voler une fleur vers eux, vers sa main, celle-ci se déposa délicatement dans sa paume juste sous les yeux admiratifs de la Freak. « Regarde, j’y arrive bien mieux ! » Elle sourit devant sa spontanéité. « C'est génial ! Je savais que tu y arriverais » Sa remarque éveilla bien des questions chez la mutante bien qu'elle n'en laissa rien paraître. Se pouvait-il que plus les contacts étaient prolongés, plus le pouvoir s'ancrait chez le nouvel hôte ? Un baiser, puis deux. Cela avait-il suffit à aider Artur à commander beaucoup mieux le don qu'elle venait de lui refiler ? C'était une théorie qu'elle avait presque envie de vérifier en se jetant une nouvelle fois sur Artur et l'embrasser de nouveau dans l'espoir de voir peut-être les effets de son don temporaire décuplés. Mais elle se retint, le regard toujours posé sur la jolie fleur, presque hypnotisée. « Ellie… si j’avais été un mutant, tu penses que la télékinésie aurait pu être ma mutation ? » « Pourquoi pas, il y a tant de possibilités... » Oui, c'était possible qu'il ait pu être télékinésiste, mais la Freak n'était pas devin. Si elle l'avait été, tout serait plus simple. Elle ne se laisserait pas bernée par les beaux yeux du Kovalainen. Ses sourires, ce charme qui la faisait fondre lentement.

Plutôt, elle se surprenait à se perdre à le regarder alors qu'il fixait la fleur. Cependant, elle se secoua un peu quand Artur sembla lui aussi se reprendre pour aborder le vif du sujet ; les limites de son don. « A chaque fois, je me demande combien de temps, combien de temps m’offres-tu ces mutations, combien de temps fera-t-elle effet. Le sais-tu toi-même, Ellie, où n’est-ce qu’une donnée variable sur laquelle tu n’as pas de contrôle ? » Elle avait bien sa théorie, oui, mais elle ne savait pas si elle voyait juste. Et la dernière chose qu'elle désirait c'était voir Artur lui rire au nez devant la stupidité de ce qu'elle pouvait avancer. Parce que fallait l'avouer, elle ne pensait plus très clairement depuis quelques temps quand elle côtoyait le jeune homme. C'était pratiquement un miracle qu'elle réussisse à se concentrer sur son don pour essayer de le contrôler. C'était peut-être à cause de lui qu'elle n'y arrivait pas, qui sait. Tout de même, elle adopta un air songeur avant de planter son regard dans le sien. Qu'il trouve cela stupide ou non, c'était ce qu'elle avait remarqué. À l'instant mais aussi avec tous ses autres cobayes... dont le pauvre Samuel. Il n'avait fallu qu'un baiser pour qu'il se retrouve avec un don ancré en lui alors qu'autrefois rien de tout cela n'était arrivé. Elle haussa donc les épaules avec nonchalance avant de répondre calmement. « Bien... J'ai l'impression que plus je suis en contact avec quelqu'un, mieux le pouvoir s'imprègne. Si on prend mes cousins par exemple, j'ai toujours cru toute ma vie qu'ils étaient mutants mais ils sont probablement tout à fait normaux. Sauf qu'à force de les côtoyer et toucher jours après jours, le don que je leur transmets fait presque partie d'eux. » Elle ne lui avait pas encore beaucoup parlé de ses cousins mais maintenant, elle en était certaine, elle pouvait lui faire confiance. Maintenant, elle pouvait se confier sans craintes. Et puis ça faisait un moment qu'elle essayait de comprendre, de savoir lequel d'entre eux avait le don de cryokinésie, celui-là même qu'elle avait transmis à Artur la première fois qu'elle lui avait fait un tel présent. Peut-être que le jeune homme pourrait l'aider à mettre de l'ordre dans tout cela aussi.

Il était tellement d'une aide immense, elle n'en imaginait même pas les vrais motifs. C'était aussi l'exemple le plus définitif qu'elle avait trouvé, n'ayant pas trop envie de parler de Samuel avec l'Irlandais. C'était encore un sujet douloureux et puis elle se sentait tellement bien avec lui - là, maintenant - qu'elle ne voulait plus regarder en arrière. « Enfin... c'est une théorie, hein. Je ne peux pas être certaine à cent pourcent. » Sa mutation, mais aussi toutes les autres. C'étaient des mystères que la science peinait encore à percer. Alors, ici, ce n'était encore qu'une supposition parmi tant d'autres, la seule façon d'essayer de cerner cette chose qui coulait dans ses veines depuis toujours mais qu'elle ne réalisait que maintenant. Parfois, elle se détestait de ne pas faire plus attention à ce genre de détails. Mais bon, elle avait toujours été tête-en-l'air, ce n'était pas étonnant de la voir apprendre si tard la vraie nature de sa chétive personne. « Faudrait que tu continues à m'embrasser, que tu ne me lâche plus d'une seconde pour qu'on puisse en avoir le coeur net. » Elle affichait un petit sourire moqueur devant l'ironie d'une telle proposition. Presque avec une étincelle de défi dans son regard noisette qu'elle plantait dans le sien. Mélanger l'utile à l'agréable qu'elle avait même envie d'ajouter, se contentant de sourire davantage à ce qu'elle venait de dire. Ce qu'elle pouvait dire des trucs sans réfléchir parfois...

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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: love the way you lie (eltur)   love the way you lie (eltur) Icon_minitimeDim 31 Jan 2016 - 0:29

Love the way you lie
Ellie & Artur



Il joue un jeu dangereux et il le sait. Jamais Artur n’a autant perdu le contrôle sur ses pensées et ses sentiments qu’à cet instant, lorsqu’il embrasse Ellie. Oui, ce n’est que stratégie, oui, ce n’est que pion avancé sur l’échiquier, oui, c’était ce qu’il avait à faire pour l’avoir définitivement au creux de sa main. Sauf que ce frisson qui dégringole son dos, ce fourmillement au creux de ses reins, ce souffle qui se raccourcit, c’est jouer son rôle un peu trop loin. Il le sait, l’Irlandais, qu’il joue un jeu dangereux. Et s’il parvient encore à se convaincre qu’il ne ressent rien d’autre que cette manipulation certaine qui place totalement la jeune mutante sous sa coupe, quelqu’un lui chuchote que ça ne durera pas. Qu’il finira par se perdre, qu’il finira par trancher son fil d’Ariane et errera dans son propre labyrinthe sans parvenir à en trouver la sortie, sans parvenir à éviter le centre de cette spirale infernale. Il joue un jeu dangereux, et il le sait. Mais il se croit aussi capable d’en éviter les écueils, dans cette morgue et cette arrogance qui le caractérisent si bien, conscient comme il sait l’être de ses capacités intellectuelles. S’il les surestime parfois ? Non, se murmure-t-il à lui-même dans ses pensées, lorsqu’il capture une nouvelle fois les lèvres de la mutante, dans une tendresse mêlée de possessivité, concentré autant sur ses mots que sur le visage d’Ellie. Il se perd déjà, Artur, sauf qu’il ne le sait pas. Il se perd dans ses mensonges, il se perd dans ses songes. Il se perd dans ses pensées, empressé comme il est de céder à ce qu’il ignore, impatient qu’il est de satisfaire des envies qu’il refuse d’assumer. Il a beau vouloir détourner les pensées de sa victime de cette sœur qu’il a inventée pour cacher celle qu’il possède réellement, il ne peut détourner les siennes de cette sensation de bien être et de plénitude qui l’habite, dans les bras d’Ellie, les yeux plongés dans son regard. Un sourire timide, une sérénité si différente de son calme habituel qu’elle l’illumine de sa clarté naturelle. Il ne lui faut qu’une pensée pour que ses pupilles accrochent une fleur quelconque qu’il nomme dès qu’elle approche, il ne lui faut qu’un sourire pour que, d’une main tendue, il la coince avec minutie, suivant son instinct autant que ses calculs, derrière l’oreille de la jeune fille. Il y arrive bien mieux et cela n’est point une litote, cela s’apparenterait même davantage à un euphémisme. Le mouvement lui semble instinctif. La réponse d’Ellie est la meilleure des récompenses : elle flatte son orgueil, l’oblige à se repositionner en chef d’orchestre. « C'est génial ! Je savais que tu y arriverais » Bien sûr qu’il allait finir par y arriver. Lui, il n’en a pas douté un seul instant, en toute mauvaise foi. Sa confiance en lui est inébranlable, peut être bien trop pour sa propre sociabilité et humilité.

Et en parlant d’humilité, Artur laisse son sourire se teinter de pensée, se teinter de regrets, se teinter de rancœur. Il se souvient encore de Moira, de ses hypothèses sur sa mutation, lorsqu’il en aurait une. Ce sont des vieux souvenirs, ce sont des souvenirs de l’époque où il se pensait lui aussi futur super héros, ce sont des souvenirs qui datent de l’époque où il croyait encore au lapin de Pâques. Quelle aurait été sa mutation si le destin n’avait pas été aussi injuste, conférant à son idiote de sœur un pouvoir et ne lui laissant qu’une détestable normalité ? Si la télékinésie lui semblait désormais naturelle, si Artur ne croit pas au hasard, s’il pourrait sembler logique que ce naturel soudain cache une potentielle et ridicule prédisposition pour cette habileté… Artur ne parvient pas à savoir si c’est vraiment ce qu’il souhaite. « Pourquoi pas, il y a tant de possibilités... » Et… il se mord la lèvre. Chasse cette question digne d’un enfant de trois ans, indigne d’un docteur en génétique de vingt-six ans. Les espoirs, il les a enterrés lorsqu’il a compris qu’il n’était pas comme sa sœur. Ses espoirs, il les a assassinés et a du faire de la nécromancie pour les transformer en objectif : récupérer des pouvoirs, quoiqu’il en coûte. Et désormais, il n’est plus question de se demander quelle mutation il aurait pu avoir si le monde avait été aussi sensé que logique : désormais, et grâce à cette mutante qu’il tient dans ses bras, il a tous les pouvoirs du monde. Il n’a plus qu’à les extraire de son ADN et se les incorporer.

Sa main tremble lorsqu’il regarde la fleur, et il résiste de justesse à l’envie de l’écraser pour mieux réduire à néant cette preuve supplémentaire et de son génie, et de sa médiocrité. Il veut plus. Il exige plus. Il veut drainer chez Ellie jusqu’à la dernière goutte de mutation pour en hériter définitivement. Télékinésie, télépathie, géokinésie, il ne fera pas la fine bouche tant qu’il aura ce qu’il souhaite. Artur refait surface, Artur délaisse la fleur, Artur redevient le scientifique, endosse la blouse, s’arme de la volonté du Hunter. Le contrôle. C’est ce qu’il veut, c’est ce qu’il désire, c’est ce qu’il impose. Le contrôle : Ellie a-t-elle la moindre maîtrise de ce don qui lui a été offert ? Son air songeur se heurta à la patience d’ ingénieur. Ses battements de cœur rythment son atteinte, il leur ordonne de ralentir pour découper le temps. Elle finit par hausser les épaules et aiguiser son attention qui manquait de faiblir. « Bien... J'ai l'impression que plus je suis en contact avec quelqu'un, mieux le pouvoir s'imprègne. Si on prend mes cousins par exemple, j'ai toujours cru toute ma vie qu'ils étaient mutants mais ils sont probablement tout à fait normaux. Sauf qu'à force de les côtoyer et toucher jours après jours, le don que je leur transmets fait presque partie d'eux. » Ses cousins, donc. Normaux. Pas mutants. Probablement. Sans qu’il ne s’en rende compte sur l’instant, l’esprit d’Artur est formaté pour assimiler, comprendre, déduire et intégrer : l’information est instantanément classée et retenue, laissée au repos pour en faire monter le levain. Et son attention se reporte sur ce qu’elle dit. L’encourage, même. « Le… contact, donc ? Beaucoup de mutations se développent autour des sens, l’épiderme mute d’ailleurs assez régulièrement, ça me semble une piste assez intéressante… » Il décortique, Artur, concentré comme il est sur la question. Ce n’est pas qu’une piste intéressant, c’est… bien plus. Ca expliquerait sa maîtrise de cette mutation qui crépite encore au bout de ses doigts. Ca expliquerait le côté si tactile de son cobaye. Ca expliquerait… bien des choses…

« Enfin... c'est une théorie, hein. Je ne peux pas être certaine à cent pourcent. » Artur se rend compte, lorsqu’il la regarde, qu’ils sont toujours beaucoup trop proches. Et que sa théorie, il y a un moyen de la vérifie. Elle ne peut pas en être certaine ? « On en sera certain. Il suffit… d’expérimenter, d’étudier, d’analyser. Ce n’est guère compliqué. » Sa voix est posée, mais on peut sentir un soupçon d’impatience. Il a une piste d’étude, il ne tend désormais qu’à une chose : la mettre à l’épreuve dans son laboratoire, avec ses modèles de génétique, ses tubes à essai, ses acides et ses bases, avec ses livres et ses connaissances, avec… « Faudrait que tu continues à m'embrasser, que tu ne me lâches plus d'une seconde pour qu'on puisse en avoir le coeur net. » Son cœur rate un battement. Vraiment. Il le sent dans sa poitrine, s’arrêter, repartir. Et si ça ne parait que par un léger froncement de sourcils et une moue perdue, son cœur rate un battement. Est-elle sérieuse ? La lueur de défi qui brille dans ses yeux en est une preuve irréfutable. « Ca peut être une idée. Et une idée tentante, ma foi… si c’est pour la science… » Le sourire qui naît sur les lèvres d’Artur n’a rien à y faire. Il est taquin, il est amusé, il détonne lorsqu’on connait le fond de ses pensées et son sérieux habituel. Mais il le simule bien, le Kovalainen.

Il joue à un jeu dangereux, très dangereux. Et il a beau le savoir, Artur a trop d’orgueil pour se défiler maintenant qu’il a mis un pied dans l’engrenage ou plutôt sur le fil tendu entre deux buildings. Il s’aventure sur un terrain instable, Artur. Parce qu’il a beau savoir que ce n’est qu’une manipulation de plus, qu’une hypocrisie de plus, que ce n’est qu’un pion qu’il déplace, qu’un fou qu’il décale entre son pouce et son index pour faire tomber la dame, il a conscience qu’un seul faux pas pourrait le mettre en échec. Et que le mat pique sa nuque comme une épée de Damoclès. Il est monté sur scène, il a déplacé son pion. Ellie vient de mouvoir sa dame, l’expose au fou. Et lorsqu’il sourit, lorsqu’il s’entend acquiescer, Artur se demande s’il ne se trompe pas de rôle, s’il ne se trompe pas de scène, s’il ne vient pas de revêtir la livrée du fou pour mieux agiter la marotte et se répandre en ridicule. D’un pas chassé, il se déplace sur la côté. D’un pas chassé, il embrasse Ellie, encore. Mais ne s’autorise rien d’autre que cet artifice qu’il instaure avec l’assurance du marionnettiste qui agite ficelles et doigts pour plier la poupée à sa volonté.

Il se croit maître de l’échiquier, l’Irlandais. Il s’en veut maître, surtout. Mais il ne voit pas qu’il est déjà pris au piège dans la nasse et que le plateau de jeu a été balayé à l’instant où il a commencé à sourire à la jeune fille pour laisser plutôt place à un jeu de dés et de hasard qu’il est en train de perdre. Artur ne croit pas à l’amour, il ne croit pas au destin, il n’a de foi qu’en la science parce que la science est mesurable. La science est quantifiable. La science est prédictible. Et parce que la science ne saurait expliquer ce besoin qu’il a de passer du temps avec Ellie et encore moins ses doigts qui se nouent dans ceux de la jeune fille comme pour la retenir avec lui, il l’ignore. Il l’ignore ce besoin, il l’écrase sous le contrôle, sous l’illusion d’une stratégie et d’une tactique politicienne. « Merci » lui chuchote-t-il dans la nuque.

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