Depuis qu’il était arrivé en ville, Andreas avait un besoin quasi malsain d’occuper son esprit plus que jamais. Il ne se reposait désormais plus que lorsqu’il dormait, occupant l’intégralité de ses journées avec ses obligations et ses recherches. Au fond, il ne décrochait que pour ses enfants et ça s’arrêtait là. Et encore, pour cela, encore fallait-il qu’ils appellent, ils étaient adultes et avaient leurs propres journées à remplir. Ce soir cependant, l’occupation serait autre. Insurgency avait besoin d’informations et de matériel et le laboratoire Holgersen répondait parfaitement à leurs attentes. Le chercheur jubilait presque à l’idée de mettre la main sur une possibilité, infime soit-elle, de pouvoir avancer dans la création de son contre-vaccin, le but de ses recherches durant les dernières années : un don pour les humains.
Il s’était préparé au mieux en sachant que le système de sécurité de base ne lui opposerait aucune résistance. Il n’était aucune question d’une connaissance quelconque en informatique ou encore en matière d’effraction mais, bel et bien d’une surchauffe du système. Son pouvoir, concentré à plus petite échelle pouvait aisément venir à bout de l’engin. La chose qui restait probable en revanche, c’était de tomber sur un hunter mais, là encore, rien d’insurmontable. Il avait déjà fait face à un certain nombre d’entre eux. Non, ce dont il avait besoin, c’était une arme -en cas d’extrême urgence- et de fins câbles en fer plombés. Que faire d’un taser quand on pouvait l’imiter mortellement ? Et, bien entendu, de quoi embarqué et photographié rapidement ce dont il avait besoin. Il connaissait bien les chercheurs pour en faire partie, la plupart d’entre eux laissaient toujours traîner des notes papiers.

Comme il s’y était attendu, il n’eut aucun mal à pénétrer dans le bâtiment. Contourner les gardes était presque un jeu d’enfant en jouant subtilement avec la pression autour d’eux, le malaise les guettait rapidement et il n’avait plus qu’à passer. Andreas était dans son environnement à manier de la sorte son pouvoir en quantité mesurée. Il avait évidemment filé rapidement là où il était susceptible de trouver ce dont il avait besoin et ce qu’il cherchait. Pendant dix bonnes minutes, il put recueillir quelques informations mineures qui, misent bout-à-bout, pourraient éventuellement lui donner matière à réfléchir. Et, en fouillant avec une minutie chirurgicale, quelques échantillons qu’il pourrait analyser à loisir, la pêche serait bonne, il n’avait aucun doute sur le sujet. Hélas, il fut dérangé.
Si le trouble-fête aurait dû le gêner, il n’en fut rien car, il reconnut la voix sans même devoir réfléchir. Un large sourire en coin se dessina sur son visage et lentement, il se redressa, revêtant un masque ironique d’une froideur rarement atteinte, même à son égard. Les deux hommes se haïssaient cordialement. Bien que cordialement n’était certainement pas le qualificatif utilisable quand quelque chose les concernait. S’il était surpris de trouver le Caesar dans les parages, il n’en montra absolument rien et se tint droit, prêt à tout ce qui pourrait bien arriver. Il ignorait ce qu’il savait et ne ferait pas l’erreur de lui offrir les cartes dont était constitué son jeu savamment étudié.
Mains vers le bas, paumes vers l’homme sans que cela le handicape, il le toisa de ce regard hautain et méprisant qui était le sien quand il lui adressait la parole autrefois.

- « Je peux vous retourner la pareille Caesar. Vous seriez-vous perdu au hasard des couloirs ou bien auriez-vous enfin appris quelque chose au cours de votre existence vous qualifiant suffisamment pour mettre les pieds dans un laboratoire digne de ce nom ? »

Les hostilités étaient lancées et il ne se donnait aucune peine pour savoir quoi dire et à quel moment. Il n’avait certes pas perdu la main quant à ses joutes verbales avec lui. Il estimait même qu’il était plus mordant qu’à l’origine. Rien d’étonnant. Andreas se sentait presque vivant à cet instant, plus alerte qu’il ne l’avait été depuis des mois. Il n’avait aucune affinité avec l’autodestruction mais, il en avait assurément avec la confrontation, risquée ou non.
Il était venu ici pour trouver des réponses appropriées à apporter face aux vaccins des hunters, pour faire avancer ses propres recherches qui manquaient un peu trop de moyen malgré son salaire mirobolant et ses économies et il trouvait sur son chemin une personne qu’il méprisait avec application et pour de très bonnes raisons. Si Caesar était derrière les recherches qui avaient abouties aux vaccins, rien d’étonnant que ceux-ci imposent des effets secondaires parfaitement inattendus à leur victime. Son incompétence, son manque d’éthique, ainsi que ses caprices auraient pu devenir légendaire s’il n’était pas aussi doué pour étouffer ses fautes gargantuesques.

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Se retrouver face à face avec Hippolyte, quelle chance. Il ne pouvait pas rêver mieux pour se défouler si ce n’est le meurtrier de sa femme mais, il devait encore trouver le responsable et cela faisait à présent des mois qu’il cherchait avec de vagues pistes. Son ancien partenaire ferait donc parfaitement l’affaire. Andreas allait lui répondre de l’une de ses habituelles répliques cinglantes mais, il n’en eut pas le temps, ce qui était bien dommage au fond. D’autant que lui parler d’amour ces derniers temps avait tendance à le rendre plus mordant, acide et incisif que jamais. Il avait aimé et à présent, cet amour était en train de le consumer proprement jusqu’à la haine. La haine des autres, dans certains cas et de lui-même dans d’autres. Cependant, il était reconnaissant envers la nouvelle intruse. Elle lui donnait tout le loisir de restructurer sa pensée qui avait tendance à s’échauffer en présence du Caesar.
Son pouvoir était tout bonnement fascinant. Une passe-muraille. Très utile. Il aurait pu esquisser un sourire si seulement il en était encore capable pour autre chose que pour formuler un sarcasme de premier choix.

- « Vous n’interrompez rien qui en vaille vraiment la peine. Il ne mérite guère l’attention qu’il suscite. Vous soignez vos entrées en tout cas. »

Sans se montrer particulièrement appréciateur, il n’avait rien d’hostile envers les mutants. Rien de très surprenant. Tout le monde n’était pas doté d’un esprit étriqué et le sien était plus ouvert que celui de quiconque... dans certaines circonstances tout du moins. La bêtise crasse continuait de l’énerver, ce qui expliquait aisément pourquoi il ne s’entendait pas le moins du monde avec l’homme en face de lui.
S’avançant de quelques pas, il posa une main sur l’épaule de la mutante en face de lui, épaule qu’il ne put véritablement toucher. Encore plus intéressant.

- « Auriez-vous donc un passe droit Caesar ? Le couvre-feu vaut pour tout le monde me semble-t-il ? »

Parfaitement au courant que les hunters se promenaient librement dans les rues sans restriction, il lui était simple de deviner qu’Hippolyte était un être encore plus abject qu’il ne l’avait envisagé au départ. Ainsi donc, il était un hunter. Bien, une raison de plus pour le cataloguer. Il n’aurait résolument aucun problème à se débarrasser de lui s’il y était poussé. Cependant, il n’allait pas user ouvertement de son don s’il n’y était pas obligé, après tout, si le Caesar ignorait ce qu’il était, il gardait une longueur d’avance.

- « Parce que vous êtes capable de vous montrer autrement qu’hostile ? Première nouvelle. Voyons très cher. » Sarcasme. « Vous savez que j’ai un problème avec les individus dépourvus d’éthique. Ce laboratoire a autant de scrupule que vous lorsqu’il s’agit de mettre des produits incomplets et de fait dangereux, entre les mains de personnes dépourvues d’un minimum de réflexion. »

Là encore, rien de surprenant dans le discours d’Andreas, à ses yeux, la majeure partie de la population était composée d’ignares ou de gens qu’il fallait éduquer correctement. Les autres étant des cas désespérés pour lesquels il e prendrait même pas la peine de perdre son temps.

- « Voyez-vous ma chère, au cas où vous l’ignoreriez, l’homme en face de vous a eu l’indélicatesse de mettre sur le marché un vaccin qui, loin de sauver des vies en a prises, le tout, dû à un caprice d’enfant. Il ne serait qu’à peine surprenant de le savoir mêlé à quelques autres histoires sordides. »

Ce genre de remarques, il pouvait se les permettre, son éthique pouvait être considérée comme discutable également puisqu’il était juste simplement reconnu pour être un maniaque de la perfection quelle que soit l’utilité des recherches qu’il menait. Il aurait très bien pu être ici dans le but de pousser des recherches qui n’étaient pas les siennes plus loin. Il avait toujours soigneusement dissimulé ses idéaux.

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RP mission

Hippolyte, Andreas & Lilo

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Cinq minutes. Cela faisait cinq minutes qu'Andreas et Hippolyte se faisaient face et déjà, le chasseur était pris de l'irrésistible envie de lui écraser le visage contre un mur pour y imprimer cette détestable expression suffisante qu'il arborait si fièrement. Le finlandais faisait partie  de ces rares personnes qu'Hippolyte prenait la peine de vraiment haïr. La plupart du temps, le commun des mortels n'avait droit qu'à son mépris mais lui... Ce généticien de bas étage, ce chercheur raté... Il avait droit à plus de rancœur encore que Marius. Ce qui n'était pas peu dire.

- En effet j'ai un passe droit, le couvre-feu ne s'appliquer pas pour moi, pour des raisons qui ne vous regardent pas... En revanche vous deux...

Il savait Andreas futé, et se doutait qu'il ne tarderait pas à faire le lien entre la chasse aux mutants et son ancien associé. Et ses petites piques ne lui firent pas grand effet, il se contenta de lever les yeux au ciel. Au final, c'était à cela que se résumait leur relation : Des sarcasmes, des joutes verbales sans queue ni tête, et des heures entières à se demander lequel aurait le dernier mot et lequel en aurait marre le premier.

- C'est amusant... J'ai moi-même un problème avec les chercheurs du dimanche qui ne sont pas foutus de sortir de leurs équations pour faire avancer la science... Si l'on suivait vos méthodes, Kovalainen, on en serait encore à l'âge de pierre...

Un rictus étira alors ses lèvres tandis qu'Andreas parlait de l'échec cuisant du vaccin contre la malaria. S'était-il ligué avec Marius ou était-ce une coïncidence ? Parfois, Hippolyte aurait aimé qu'on pense plutôt à ses brillantes réussites en terme de pharmacologie plutôt que d'évoquer son seul et unique grand échec. Seulement, il avait commis là l'erreur de sa vie, celle qui avait failli lui coûter sa carrière et qu'il se traînait comme un boulet depuis treize ans. Il était conscient de son échec mais avait horreur qu'on le lui rappelle, tout comme il préférait éviter d'évoquer la manière totalement frauduleuse qu'il avait employé pour s'en sortir.

- C'est aimable à vous de me faire de la publicité, mais si vous pouviez éviter de parler de certains petits incidents... Ça nuit à mon image, voyez-vous... Bien ! Maintenant que vous avez fini d'étaler mon cv à tout va, pouvons-nous reprendre ? Je sais bien que vous avez quelque petit soucis avec l'anglais, mais tout de même... Vous ne comprenez pas une question ? Vous la voulez en français, peut-être ?

Sarcasmes, encore et toujours... C'était ça ou lui balancer son poing dans la figure. Que ce type pour l'agacer, vraiment ! Et pourtant, il restait incroyablement calme et froid, pour le moment. Inutile de s'énerver de suite, après tout. Et c'est alors que la petite dégénérée repris, rappelant à Hippolyte qu'elle était toujours présente. Baissant les yeux vers elle, il ne lui accorda que mépris et dédain. Elle l'aurait probablement laissé totalement indifférent si elle n'avait pas eu cette tare génétique en elle... Traverser la matière, non mais franchement ! Comment pouvait-on supporter un seul instant de voir son corps faire des choses improbables et contre nature ? Tout cela allait à l'encontre de la science, la condition des transmutants échappait aux chercheurs, relevait du mystère, et c'était en grande partie ça qui le rendait si hostile à leur existence. Ils étaient incontrôlables, dissidents, et bien trop sujets à l'aléatoire pour qu'il fasse preuve de clémence à leur égard.

Et histoire de lui prouver à quel point il avait raison de les haïr à ce point, la gamine le traversa en lui subtilisant ses seringues. Jamais il n'avait ressentit une sensation aussi désagréable... Un peu comme si on lui avait versé sur le dos un bac de gelée glacée et d'acide, c'était à la fois terriblement froid et brûlant. Et parfaitement insupportable. Dans un geste instinctif, il voulu la saisir par le bras, mais les doigts se refermèrent sur le vide, la traversant totalement. Petite garce ! Il assista impuissant au lancé de ses précieuses seringues à travers le mur, regrettant de ne pouvoir lui inoculer une dose de NH24 qui lui aurait permis de l'écorcher vive par la suite.

- Pour subtiliser des... Trucs ? Dis-moi, gamine... Tu n'as rien de mieux à faire de ton existence ? Si tu cherchais à te débarrasser de ton anormalité c'est bien dommage que tu aies jeté mes seringues... J'aurais été ravi de t'y aider... Maintenant sois gentille, vas me les chercher...

Clairement, on avait l'impression qu'il parlait à un chien. Et Hippolyte ne cherchait absolument pas à s'en cacher ni à avoir l'air aimable.

- D'ailleurs, je ne vois vraiment pas ce qu'il pourrait y avoir à chasser, puisqu'il n'y a pas de proie... Juste deux petites fouines qui se croient tout permis... Vous allez me faire le plaisir de reposer tout ce que vous avez volé et de foutre le camp, c'est clair ?

Il leva à son nouveau son arme, la pointant sur Andreas. Des deux abrutis qui lui faisaient face, il était le plus susceptible de se prendre une balle. Pour la gamine, en revanche, il devrait faire preuve d'un peu plus d'imagination... Si toutes les matières la traversaient, s'en débarrasser serait autrement plus compliqué !

© Grey WIND.

Spoiler:

Rien d’étonnant finalement au fait d’apprendre que Caesar possédait un passe droit. Andreas n’aurait même pas dû s’étonner qu’il soit de ceux qui chassaient les mutants. Forcément, la révélation de la passe-muraille ne l’étonna qu’à moitié vu qu’il venait d’apprendre qu’il se baladait hors couvre-feu sans ennuis. Cela dit, ça ne lui disait pas précisément ce que l’autre homme savait précisément à son sujet. S’il ne le voyait que comme un intrus, il n’allait pas se dévoiler. Il ne comptait pas devenir une cible mouvante pour tous les hunters alors qu’il avait échappé au dépistage en vivant loin d’ici. Il préférait passer pour un voleur, il y avait des priorités à avoir dans la vie et la sienne était clairement de dissimuler sa mutation autant que possible au reste du monde. Il n’avait pas vécu aussi longtemps tranquille en se précipitant tête baissée dans un traquenard ridicule.

- « Me traquer ? Intéressant. »

L’information semblait anodine mais ça voulait tout simplement dire à ses yeux qu’il était surveillé et s’il ne l’était pas, il devrait être plus prudent à l’avenir. Il y avait décidément trop de choses à prendre en compte dans cette ville. Si ses enfants n’avaient pas été ici et s’il avait encore eu une autre vie, il n’aurait jamais mis un pied ici.

Si l’avis de Caesar lui avait importé un jour, il aurait pu prendre ses critiques personnellement mais, il connaissait sa valeur et ce que son vis-à-vis pouvait dire lui glissait dessus, il n’était pas celui qui avait causé la mort de plusieurs personne en se précipitant tel un enfant colérique. Le fait que cela nuise à son image, qu’y pouvait-il ? Il s’était mis lui-même dans cette situation et c’était à lui seule qu’il devait en vouloir. Qu’il n’assume pas était encore autre chose et il n’en avait que faire. C’était le pain et le beurre des gens comme eux. Il fallait assumer ses réussites et ses échecs.
Sans grandes nouveautés, Andreas s’amusa au dépend d’Hippolyte, le français il le parlait. Certes, il était loin de maîtriser cette langue, fautant encore sur leurs accords complexes et leurs distinctions concernant certains mots mais, ça n’aurait pas changé beaucoup de choses qu’il se donne cette peine. Après tout, il n’aurait pas davantage répondu. Aussi, quand l’autre mutante envoya valser les vaccins qui auraient pu leur être destiné, il s’autorisa à se détendre un peu. Il n’avait pas su qu’il en avait mais, il s’était tenu sur ses gardes dans cette éventualité. Il ne perdait pourtant pas de vue qu’il pouvait encore en avoir, il ne savait où, il fallait prendre le risque en compte.

Anormalité. Andreas aurait pu en grincer des dents s’il ne risquait pas de se dévoiler. Qu’y avait-il d’étonnant à ce qu’un esprit aussi étriqué que celui du Caesar puisse voir ça comme étant une erreur de la nature.

- « Je vois que votre mépris à l’encontre des plus jeunes n’a pas changé. Elle n’est pas un chien à qui vous pouvez dicter sa conduite. Ça n’a d’ailleurs jamais très bien fonctionné avec Marius il me semble. Pourquoi cela marcherait-il avec quelqu’un qui n’est pas de votre sang ? »

Rappeler ses échecs à cet homme était comme lui retourner le couteau dans la plaie, sa fierté n’avait d’égale que son agacement à l’échec. Lui-même était fait de ce moule là à la différence qu’il les reconnaissait les siens, y compris ceux qui l’avait mené à sa perte. Inutile de dire qu’il comptait là-dessus pour lui faire commettre des erreurs et ainsi sauver la situation, la sienne tout du moins qui n’était pas à son avantage. Il pouvait toujours mettre le Caesar à genou mais, il aimait autant ne pas en arriver là tout de suite ou du moins, pouvoir faire passer pour autre chose que pour un don quelconque. Il refusait de donner une telle arme contre lui-même à cet homme-là.

- « Pensez-vous sincèrement que je vais croire que vous allez nous laisser filer si on repose ce que l’on a éventuellement pris ? C’est supposé que j’ai déjà mis la main sur quelque chose et que je suis là pour ça. Par ailleurs, si cette demoiselle décide de filer, que ferez-vous donc ? Vous allez la suivre ? Dites-moi donc comment. »

Ne jamais rien reconnaître. Le principe même de la mauvaise foi. Admettre que l’on était coupable de quelque chose n’était jamais une bonne idée. Pousser l’autre à bout. Il espérait juste que la dite demoiselle aurait la gentillesse extrême de le faire passer lui aussi à travers sols, plafonds et murs ou tout autre solide, si elle en avait la capacité ou l’entraînement. Auquel cas, il n’aurait définitivement pas d’autre choix que d’user de son propre don.

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Spoiler:

RP mission

Hippolyte, Andreas & Lilo

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Hippolyte leva les yeux au ciel. S'il y avait bien une chose qui avait toujours profondément exaspéré le français, c'était bien cette attitude profondément moralisatrice qu'avait Andreas. « C'est contraire à l'éthique, ce n'est pas comme ça qu'on élève des enfants, et blablabla... » Qu'il pouvait être fatiguant, parfois... Non... Pas parfois. Tout le temps. C'était physique, Hippolyte ne supportait pas ce type. Il pouvait d'ailleurs prétendre le mépriser pour mille et une raison, mais certainement pas la principale : Le finlandais avait pointé ses erreurs mieux que personne, et c'était avant tout pour ça qu'Hippolyte lui en voulait.

- Est ce que je m'occupe de la façon dont vous vous occupez de vos enfants, Kovalainen ? Non. Alors soyons aimable, laissez donc Marius en dehors de ça. De mémoire, votre fille est à peu près aussi bête que lui, j'aurais tendance à croire que, finalement, nous avons échouée tous les deux quelque part...

Dé mémoire, c'était un bien grand mot... Hippolyte n'avait jamais accordé beaucoup d'intérêt aux gens qu'il croisait, et encore moins aux enfants des autres. Seulement, il se souvenait très bien de deux insupportables gamins cherchant à tout prix à faire des âneries pendant les repas d'affaire de leurs parents. La mousse à raser dans la chantilly, le sirop de grenadine dans un vin millésimé, merci ci, il s'en souvenait ! Il se souvenait aussi très bien de l'absence de réaction des Kovalainen, qui semblaient se foutre royalement de l'attitude des deux petits monstres. Il n'y avait jamais eu que leur cadet pour trouver grâce aux yeux de l'impitoyable chef d'entreprise qu'il était. Dire qu'Hippolyte n'aurait pas volontiers échanger Marius contre Artur à une certaine époque aurait été un mensonge.

Finalement, si leur petit joute verbale ne rimait à rien, elle avait au moins le mérite de leur calmer un peu les nerfs et de les empêcher d'en venir aux mains. Car quiconque connaissait un tant soit peu les deux chercheurs savaient que leurs débats étaient rarement aussi posés.

- Oh allons... Vous mettez en doute ma parole ? Vous me faite de la peine, Kovalainen... Je promets de vous laisser partir si vous reposez gentiment ce que vous avez pris... En revanche, vous irez vous expliquer avec les propriétaires de ce laboratoire pour toutes les dégradations et vols. Ca ce n'est pas mon problème. Ne vous en faites pas pour moi, je trouverai bien un moyen d'empêcher votre précieuse amie de filer...

Une fois de plus, le finlandais mettait le doigt sur une faille : Hippolyte ne savait absolument pas comment empêcher la mutante de fuir, il ne savait même pas comment l'attraper sans passer au travers. Et c'était d'autant plus frustrant qu'elle se foutait ouvertement de lui ! Comment la forcer à museler sa mutation suffisamment longtemps pour l'abattre ou, à défaut, la vacciner ? Enfin pour ça, il lui aurait fallu ses seringues, et elles étaient passées à travers le mur... Alors il la regarda démonter la précieuse centrifugeuse avec un profond mépris dans le regard. Après tout, si voir une gamine démonter du matériel à plusieurs centaines de milliers de dollars lui donnait envie de lui mettre une claque, ils n'étaient pas dans ses laboratoires, ce n'était pas son matériel alors... Au fond il s'en fichait royalement, ce n'était pas lui qui aurait à racheter ce genre d'appareil.

Et puis une idée germa finalement dans l'esprit du chasseur. Trop occupée à s'affairer sur la machine qu'elle semblait déterminée à réduire à l'état de pièces détachées, elle ne semblait pas avoir remarqué qu'elle se trouvait entre Hippolyte et Andreas, comme un électron libre pris entre deux belligérants. C'était évident, ce qui lui restait à faire... Le bras toujours tendu, l'arme au poing, Hippolyte esquissa un sourire mauvais.

- Je ne sais pas encore très bien comment je vais t'empêcher de partir, gamine... En revanche, je suis curieux de voir jusqu'où pourrait aller ta nouvelle amitié avec cet homme..., dit-il en désignant Andreas d'un mouvement du menton. Simple curiosité scientifique...

Et, sans ajouter un mot de plus, il tira. Ce qu'il visait, c'était la tête de la mutante. Mais si la balle la traversait, c'est Andreas qui serait touché. A une telle distance... Combien de chances avait-il de se rater ? Après tout, il était persuadé que son insupportable et ancien collègue était tout aussi humain que lui.

© Grey WIND.

Spoiler:

Andreas, tout à sa joute verbale avec sa Némésis, n’en oubliait pas pour autant sa position délicate. Il était entré par effraction dans ce bâtiment et avait un chasseur armé devant lui. Fort heureusement, ce dernier se retrouvait privé des vaccins. Il n’avait guère envie de se retrouver privé de sa mutation, elle lui qui lui était si précieuse et surtout, partie intégrante de sa personnalité. S’en retrouver privé n’était pas envisageable mais, il n’avait pas à s’en soucier pour l’heure. Il lui restait cependant une source d’inquiétude, l’arme de Caesar. Il ne pouvait décemment pas révéler son don devant lui, c’était trop risqué. Il n’était pas répertorié comme mutant et il espérait que ça continue comme ça encore longtemps, ce qui ne serait pas trop un problème étant donné sa nationalité. En attendant, foudroyer le hunter n’était pas envisageable. Produire un arc électrique en intérieur n’était pas risqué que pour son vis-à-vis, ça l’était aussi pour l’autre mutante. Il ne savait pas à quel point elle était intangible et il ne pouvait pas risquer de la blesser. Il aurait bien sourit de la voir démonter la centrifugeuse comme si elle était en train de jouer à un jeu de construction mais, encore une fois, il était attentif à ce qui se passait. Et, même si sa répartie acerbe ciblait Caesar, il savait que celui-ci n’aurait probablement que peu de scrupule à agir. Il avait eu une preuve largement suffisante à l’époque de l’affaire Malaria. Dire qu’il avait quitté le navire à temps était un euphémisme.

Là où il tiqua, ce fut à la mention de sa fille. Son enfant était loin d’être stupide, tout comme son propre fils. Quel père pouvait donc ignorer une telle chose ? Lui-même, sans connaître vraiment Artur, savait qu’il ne manquait pas d’intelligence. L’éloignement n’était donc pas une excuse. Il s’abstint cependant de faire mention de ses enfants. Invariablement, cela le ramenait aux raisons de sa présence à Radcliff et, de fait, à sa douleur.
Ce n’est que lorsqu’il joua les innocents qu’Andreas se méfia un peu plus de la situation et de ce dont était capable Hippolyte. Il ne le sous-estimait pas, tout comme il ne sous-estimait jamais personne. Savoir qu’il se fichait de la dégradation du matériel qui ne lui appartenait pas n’était pas plus surprenant que ça. En soi, ils étaient identiques sur ce point. De plus, il n’allait pas se plaindre de voir un laboratoire tel que celui-ci être dégradé s’il était aux mains des hunters.
Concentré, il plissa les yeux pour essayer de comprendre où les pensées de son cher ennemi le menait. Anticiper pourrait probablement l’aider, et quand il vit son expression changer, il sut que ça ne présageait rien de bon. Il l’avait vu assez souvent pour savoir que bien souvent, les idées qui germaient dans cet esprit étaient bonnes mais, certainement pas utilisées à bon escient.

Intérieurement, Andreas jura, comprenant à temps mais, sans pouvoir se permettre d’éviter ce qui allait arriver. Il eut juste le temps de se décaler un peu et heureusement, à quelques centimètres près, la balle aurait largement pu le tuer. Dans le pire des cas, la mobilité de son bras en souffrirait à vie. Mieux que la mort, en somme. La douleur l’étourdit un moment mais aucun son ne franchit ses lèvres. S’il y avait un constat à faire, il était rare d’avoir le temps de crier de douleur sur le moment. Le pire, c’était après. Il n’étouffa qu’à moitié un grognement, jetant un regard noir à Caesar, faisant pression comme il le pouvait sur la plaie. La balle avait traversé, il aurait préféré le contraire.

- « Ne redevenez surtout pas tangible ! »

Oui, il protégeait une mutante mais, au fond, il protégeait surtout quelqu’un en âge d’être sa fille s’ils avaient décidé d’avoir un autre enfant avec Aisling. Il préférait s’en prendre une seconde plutôt qu’elle ne soit blessée, dans le pire des cas, il pourrait se défendre même s’il préférait ne pas devoir en arriver là. Il aurait probablement pu empêcher ça mais, encore une fois, il était préférable d’être touché à celui d’être fiché. Hors de question qu’il abatte une mutante sous son nez.

- « Je vois. » Les mots sortirent en finlandais, par habitude. « Vous tirez sur des jeunes gens à peine sorti de l’adolescence juste pas curiosité. » Il insista sur ce mot. « C’est assez ressemblant avec un homme capable de lancer un produit défaillant sur le marché. »

Cette simple constatation était lourde de sous-entendu. Ses déductions étaient nombreuses et, parmi elles, il avait désormais la certitude qu’Hippolyte était encore bien plus bas dans son estime qu’il ne l’avait classé. Cet homme parvenait à creuser à des profondeurs d’une bassesse insoupçonnées mais, il savait désormais quoi faire de lui s’il devait le recroiser dans d’autres circonstances.

- « Ainsi donc, il est permis de tirer à vue sur qui bon vous semble sans aucune conséquence. Décidément, à chaque rencontre, vous parvenez à faire pire que la fois précédente. Un exploit. »

Le sourire qui s’affichait sur le visage d’Andreas relevait certes du rictus mais, il trouvait le moyen d’être narquois et de cela, il n’y avait pas moyen de douter.

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RP mission

Hippolyte, Andreas & Lilo

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C'était prévisible... Bien trop prévisible... Hippolyte leva les yeux au ciel alors que le balle allait se ficher dans l'épaule d'Andreas. Comme il l'avait imaginé le projectile était passé à travers le crâne de la mutante pour aller percuter le finlandais. Avait-il des remords ? Pas le moindre, il aurait fallu qu'il ait un minimum de respect et d'intérêt pour lui, et ce n'était bien évidemment pas le cas. Andreas ne lui inspirait rien de plus que du mépris, et sa seule vue lui donnait de l'urticaire, alors quelque part... Cette balle dans son bras était un peu son exutoire. Un rictus tordit alors les lèvres du chasseur.

- Oh je vous en prie, Kovalainen... Cessez de m'emmerder avec votre coupler du grand héros qui prend la défense des opprimés... Et fichez-moi la paix avec cette histoire de vaccin... Jusqu'à preuve du contraire, mes recherches aboutissent plus que les vôtres... D'ailleurs où en est votre si brillant projet que vous gardiez secret, il y a dix ans ?

Quitte à s'attaquer mutuellement sur leurs recherches, autant toucher les points sensibles. La différence étant que le projet sur lequel Andreas travaillait depuis si longtemps, Hippolyte en ignorait presque tout. Il était à mille lieues de se douter qu'il s'agissait en réalité d'un sérum visant à offrir à des humains sains une mutation. Faire pire que la fois précédente... S'il savait... S'il savait le nombre de mutants qu'il avait tué en trente ans, le nombre d'affaires louches dans lesquelles il trempait, l'intransigeance écœurante dont il faisait preuve au quotidien... Hippolyte était finalement l'allégorie de l'antipathie. Un personnage qui n'avait rien de sympathique, rien d'avenant, et qui ne devait finalement pas s'étonner d'avoir autant d'ennemis. Il n'eut cependant pas le loisir de répondre à son ancien collègue, car déjà la gamine s'en mêlait. Elle lui lança une lourde pièce de métal dans la figure, avec une force et une précision étonnante pour son jeune âge. Incapable d'esquiver à une telle distance, Hippolyte reçu l'objet dans le front. Le choc et la douleur le déstabilisèrent, manquant de le faire basculer en arrière. L'objet avait fait une belle entaille de son front à son arcade sourcilière, et le sang commençait déjà à l'aveugler. Chassant le liquide vermeil d'un geste rageur, le chasseur tira à nouveau, mais la jeune mutante avait déjà rejoint le Kovalainen. A présent, ils étaient tous deux intangibles... De quoi frustrer plus encore le hunter. Un ricanement secoua sa carcasse tandis qu'il crachait le sang qui lui coulait sur les lèvres.

- Et tu crois que parce que tu me dis ça, je vais soudainement réaliser que ce que je fais est mal, petite ? Allons... Tu ne crois tout de même pas que la vie est un jeu ? Sans ta mutation, que ferais-tu ?

Il avait beau avoir l'air presque détendu et railler ses adversaire, Hippolyte n'en menait pas large. Il n'avait aucune idée de la façon dont il pourrait s'y prendre pour pousser la gamine à cesser d'utiliser sa mutation, il était blessé, et il ne restait plus à la mutante qu'à traverser tous les murs jusqu'à la sortie pour s'en sortir indemne avec son compagnon de fortune. Autant dire que pour le moment, Hippolyte sentait l'échec pointer le bout de son nez, et il n'aimait pas ça. Pas du tout ! Une chose était certaine, pour rien au monde il n'aurait voulu hériter d'une pareille mutation. Qui aurait voulu être une aberration au point de défier les lois de la physique ?

© Grey WIND.

Spoiler:

Évidemment, que la mutante n’allait pas redevenir tangible. Le Caesar avait-il réellement cru que les gens étaient prompts à se sacrifier pour les autres ? Andreas n’avait pris cette balle que parce qu’il ne pouvait pas se permettre de faire autrement. En pesant le pour et le contre, certaines choses méritaient qu’il prenne une balle même si c’était Hippolyte qui devait la tirer. À aucun moment le finlandais n’avait été dupe, l’homme en face de lui n’avait que peu d’éthique et ne parlons même pas d’un sens moral. Voilà pourquoi il préférait la douleur à une révélation de quelconques informations, même involontairement quoi que cela fut peu probable. Même lorsqu’Hippolyte se mit à parler de ses recherches, il ne dit rien. Il savait que l’homme ne savait rien à propos de ses recherches, des recherches qui maintenant, n’étaient connues que de peu de personnes et il n’avait confié leur teneur que de mauvaises grâces. Il ne prit même pas la peine de réagir à cette pseudo provocation. Andreas n’avait pas changé à ce sujet.

Quand la jeune mutante balança ce qu’elle tenait à la main à la tête de leur vis-à-vis et qu’elle le toucha, il fut satisfait. L’intangibilité provisoire lui étant acquise grâce à elle et sa petite réflexion en passant le fit sourire. Comme elle avait raison... La seule personne avec qui il avait vu Hippolyte détendu et heureux, c’était sa femme. À croire que leur cœur n’avait été accessibles que pas elles, leur femme.

- « Vous avez encore prouvé que votre sens morale est proche du néant et je ne parle même pas de vos idéaux. Seulement, vous n’êtes plus en position de force Caesar, ça suffit. Grâce à celle que vous méprisez de surcroît. Écoutez-moi bien et retenez bien ceci. Elle et moi ne sommes jamais venus ici. Jamais. Je ne peux pas être certain que vous allez vous taire, aussi, laissez-moi vous rappeler quelques petites choses. J’ai peut-être quitté le navire Malaria avant que vous ne le fassiez couler mais, j’ai travaillé là-dessus et j’ai toujours en ma possession des informations qui sont excessivement gênantes pour vous. Votre image a souffert de cela, pas la mienne et si ces informations devaient m’échapper par le plus grand des hasards, ce n’est pas que votre image qui aurait à en souffrir. Qu’en pensez-vous ? »

Le chantage n’était pas quelque chose qu’il utilisait souvent mais, Andreas ne pouvait pas se permettre de sortir d’ici sans avoir l’assurance que le Caesar serait obligé de se taire. L’effraction était réelle et les conséquences problématiques. Il devait s’assurer que son excursion au sein des locaux de cette entreprise devait rester secrète. L’homme face à lui savait qu’il n’avait pas démissionné du projet par hasard, il l’avait prévenu des conséquences de ses choix, l’avait prévenu que le projet n’était pas fiable, que ça risquait de les conduite à la catastrophe. Hippolyte n’avait rien voulu entendre et Andreas avait mis les voiles avec sa femme et ses enfants peu de temps après, refusant de mettre sa réputation en jeu pour les caprices d’enfant gâté d’un scientifique trop têtu.

La douleur commençait à devenir problématique et il commençait également à en avoir assez. Du coin de l’œil, il remercia la jeune fille de le protéger. Il ne devait pas la perdre de vue après ça. Elle semblait avoir un sacré potentiel.

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