Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Mar 27 Oct 2015 - 20:43
once you let the darkness inside, it never comes out
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Lynch avait fini par développer le réflexe d’être un naufragé ; un aventurier qui ne retournait jamais ses pas sur le chemin qu’il avait déjà tracé. En trente-trois années de son existence, il avait égaré ses lèvres au creux du cou de nombreuses créatures stellaires, sur les lèvres de nombreuses sirènes aux charmes éphémères – leurs visages se fondaient tous les uns dans les autres, le gosse de riche écumant les draps comme d’autres auraient multiplié de simples amitiés. Ceux qui étaient restés dans son paysage de vie étaient plus rares que ceux qui y étaient passés sans y avoir la moindre importance : l’ancre sempiternelle à toute son errance, avait toujours été Felix – le frère d’armes qui n’était désormais qu’un abonné absent. A Radcliff, la marche mécanique du quotidien du chasseur avait été bousculée de fond en comble : combien de conquêtes d’une nuit, avait-il déjà recroisées, de façon totalement hasardeuse, au détour d’une rue, d’une mission, d’un verre tardif après une soirée au bar ? Il n’avait jamais rien eu d’un sédentaire, l’homme accroché corps et âme à une seule personne – n’importe quelle personne connaissant Alec Lynch depuis plus d’une poignée d’années pouvait le savoir, aussi aisément qu’il était possible de comprendre ses motivations, sa hargne implacable dans les chasses qu’il accomplissait. Du bout de ses lèvres, Dryden avait un arôme familier ; de son aura, elle était porteuse de doutes venimeux qui avaient plané jusque-là ; jusque-là, avant que la passion ne l’emporte sur la raison, que l’insouciance ne gagne du terrain – et au Diable les prudences habituelles qui régnaient en maîtresses absolues dans les tripes du chasseur. C’était ce qui rendait sa marche quotidienne si solitaire, c’qui faisait de lui un spectre aux rues de Radcliff ; le chasseur qui traquait sans personne pour assurer ses arrières, l’ami qui n’avait plus aucun rôle. Les épaisses frontières que le jeune homme d’Elizabethtown avait érigées tout autant de sa personne, l’avaient séparé de bien des délices auxquels il goûtait à nouveau, ce soir, fugaces, en chaque grain de sa peau réveillée par la découverte de l’inconnu. Le jeune homme empreint d’aventure, du goût du risque – devenu un chasseur bien trop raisonnable, un traqueur qui ne ressentait l’adrénaline de vivre uniquement dans ces instants fatidiques où il arrachait l’âme pitoyable d’un de ses ennemis. Était-ce cela, la réponse la plus adaptée qu’il trouvait, à la solitude glaciale qui avait pris le pas sur l’entièreté de sa vie ? Lynch errait, Lynch s’noyait plutôt que de naviguer désormais ; il se paralysait sous de larges couches de mensonge, des quantités insurmontables de non-dits et de secrets étouffants. Rhaena n’connaissait rien de lui, Rhaena n’se préoccupait sûrement de rien à son sujet ; la brune était une échappatoire grandiose - un réceptacle gracieux et bien arrivé, pour lui permettre une évasion quelle qu’elle soit. Leurs lèvres scellées les unes aux autres les empêchaient de parler, limitait toute conversation houleuse et lourde de sens qui avait été tentée, quelques minutes plus tôt, dans les profondeurs des rues de Radcliff. Ils se découvraient autrement, autrement que par la force de leurs convictions, leurs opinions entrant brutalement en duel les unes avec les autres : curieusement, le match de leurs corps taillés pour la bataille entre des draps enflammés était bien préférable à toutes les autres options qui s’étaient offertes à eux. Il n’y avait là aucun état d’âme, aucune complication, aucune rancune alimentée par des mots maladroits ; entre leurs baisers, leurs langues dansant avec appétit l’une avec l’autre, seul le corps, ses instincts et ses pulsions, était maître incontestable.
La communion de leurs chairs, la cohésion de leurs âmes était si évidente, qu’ils agissaient d’un commun accord, d’une marche dont chaque détail se calquait sur les faits et gestes de l’autre. Sous le souffle embrasé qu’il glissait entre ses lèvres, la brune frissonnait, la brune tremblait avec avidité. Et ses mains à elle, les caresses de ses doigts, la valse de ses paumes contre ses muscles roulant, alimentaient la puissance de ses attaques, la vélocité de son bassin, fiché entre ses cuisses si généreusement offertes. Y avait-il dans la Dryden, quelque chose qui leur permettait d’être sur la même longueur d’ondes ? Quelque chose à même de transformer l’acte charnel en une alliance, un assentiment tout entier de leurs doutes ? La noirceur dont ils recelaient tous les deux, rendait chaque pas de danse entre leurs corps, encore plus délicieux que le précédent : sous les souffles erratiques, les gémissements chantés de la brune, le Lynch ne se sentait guère faiblir, sa fougue renforcée, la fièvre incessante. Leurs plaisirs murmurés, lâchés par leurs lèvres, communiquant les uns avec les autres, la nuit n’était vouée qu’à devenir solaire, brûlante comme ces incendies qui dévastaient si souvent la ville, désormais. La main moite, son bras aux muscles crispés, lâcha finalement les doigts de la jeune femme qu’il avait maintenus prisonniers pendant tant de temps : la faim du Lynch pour le corps de sa compagne d’une nuit n’était pas encore tarie, bien au contraire, chacun des frissons rageurs qui la trahissaient, ne lui donnait qu'encore plus faim. Là, si proche de ses lèvres, après avoir remonté la courbe gracile de sa mâchoire, Alec relâchait ces râles de désir à même de confier son agitation à lui. Que ça ne s’arrête jamais ; que la réalité ne trouve plus jamais son chemin jusqu’à eux. Si seulement, si seulement il n’pouvait y avoir que ça, les parcelles de corps crispées de la jeune femme, leurs mains se retrouvant temporairement, enserrant les draps fragiles sous une poigne meurtrière ; similaire, similaire aux harmonies qui dominaient leurs intérieurs. Plus encore que son appétit de luxure tout simple, Lynch se savait trahi par les propres cellules vivantes dans son corps ; celles qui se régénéraient en un clin d’œil, celles qui le privaient bien souvent de tout sommeil reposant. Avait-ce changé une quelconque chose, de ce côté-là ? Le chasseur ne s’était jamais attardé à s’interroger d’une telle façon – bien au contraire ; c’n’était pourtant aucunement l’épuisement qui tirait ses muscles avec force, précipitait sa respiration entre leurs baisers bons à s’en consumer. Les griffes de la féline n’eurent pas le moindre effet non plus sur sa peau, et pour une fois, presque pour la première fois, Lynch n’en avait cure d’être trahi par son propre corps, rattrapé par cette mutation qui venait d’effacer une énième plaie. Rhaena elle-même ne le remarquerait probablement pas ; et quand bien même elle devait le faire tardivement, c’était un risque bien aisément repoussé à plus tard. Plus tard, quand leur fébrilité, leur rage charnelle auraient eu raison d’eux. Et sous son corps, contre chaque recoin de sa peau et de sa chair, Alec sentait désormais son amante trembler avec plus de fureur et frénésie sous ses assauts. Leur harmonie gagnait en grandeur, montait crescendo, gémissements et râles flirtant avidement ensemble. De la caresse de sa main, Lynch dessina la cuisse de la brune, la remontée gracieuse jusqu’au bas de son dos, chaque tracé de son corps, l’attirant contre lui jusqu’à sembler l’étouffer dans la chaleur de leur étreinte. Désir contre désir, prêts à exploser dans l’alchimie destructrice de leurs sens excités ; les émois devenus mélopée hypnotique, exclamations de la passion à son état le plus primaire, le plus grandiose. Le plus harmonieux.
Toujours collé contre elle, leurs respirations chaotiques pour répondre au silence grandiose qui avait suivi la jouissance, Alec entraina son corps dans un basculement aussi vif qu’imprévu. Rhaena au-dessus, dominante et dévorante, incendiant l’air comme un phénix tout juste ressuscité de ses cendres. A nouveau il se redressa, assis au bord du lit, son buste musclé collé à celui chaud de l’amante aux ardeurs si ferventes. Sous la main qu’il glissa dans ses cheveux, il put sentir la moiteur laissée sur son épiderme par l’union si recherchée de leurs êtres – ils ne lâchaient pas les armes, pas encore, continuant de lutter contre le temps qui courait et ramenait déjà la réalité entre eux. Alec n’en voulait pas, pas encore – il décrocha aux lèvres fines de la jeune femme, de nouveaux baisers emplis de concupiscence, ses mains ne se lassant pas des paysages grandioses, des terres inconnues qu’elles découvraient pour la millième fois déjà, sans doute. Là, bouillant contre le sien, en parfaite harmonie avec ses chairs toutes entières, le corps de Rhaena était un présent désespéré ; d’ultimes minutes, secondes qui fuyaient à toute allure, auxquelles il se raccrochait avec orgueil.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Jeu 29 Oct 2015 - 8:07
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
Les rêves de vendetta qui peuplent les nuits de la chasseuse depuis six longues années qui se résument à cette nuit, la hargne et la violence transformée en passion brûlante sous la vélocité des coups de bassin de la proie transformé en amant. Les poings serrés de fureur qui se délient pour se mêler aux draps puis à celles du meurtrier qui la tue à petit feu des mouvements délicieux de ses hanches entre ses jambes. Chaque seconde qui les rapprochent de la fin, ponctuées des gémissements de la belle créant une envoûtante mélodie avec les râles assoiffés de l'homme sur elle, l'étouffant peu à peu dans son étreinte puissante. La cuisse qui se relève pour s'offrir toute entière dans une explosion de volupté salace. La main de la brune enfin libre, elle vient rejoindre l'omoplate musclée du chasseur et à l'image de sa jumelle, s'enfoncent dans sa chair qui éveille tant de désirs enfouis en elle. Le tourbillon des pulsions jouissantes se fait plus destructeur encore sous les mouvements agiles de l'homme et bientôt, elle s'abandonne aux bras orgasmiques de l'extase ultime. Les deux âmes qui se complètent jusque dans le plaisir atteint à l'unisson.
Le réel, les pensées, la raison ; des horribles désillusions bientôt chassées par l'amant qui en redemande. Surprise - agréablement - de soudain retrouver sa digne place au sommet des corps, la seule reine des lieux, Alec sous elle. Surprise, car humainement impossible. L'Homme forgé par la Nature, ou Dieu quelconque, pour ne connaître que la jouissance une seule fois dans une finale grandiose alors que sa partenaire féminine est la seule à pouvoir accueillir de nouvelles agitations exquises. Pourtant, l'homme sous elle, s'accroche encore, redressé pour exposer la parfaite symétrie de leurs corps qui s'emboîtent et se frôlent fiévreusement. Des bras puissants qui la font encore prisonnière d'une étreinte brûlante alors que les lèvres du Lynch s'approchent inlassablement aux siennes, y arrachant des désirs renouvelés... qui n'ont jamais vraiment disparu pour dire vrai, même après l'atteinte explosive des plaisirs. Le goût délicieuse de la luxure omniprésente posée au creux de ses lippes chasse lentement la surprise et les questionnements que cette dernière fait d'habitude naître. Tel un démon sorti de l'enfer capable de tuer grâce à l'épuisement fatal de ses ébats, ou plutôt un mutant aux capacités incroyables non seulement capable d'effacer toute trace d'un poison qu'elle avait pourtant finement choisi, et même jusqu'à devenir un homme d'exception capable de replonger dans la luxure même après la jouissance ultime.
Son mince corps le surplombe avec une envie lancinante et elle répond fébrile aux baisers qui éloignent un vif retour à la réalité s'amenant beaucoup trop vite pour les deux sombres âmes en manque d'un peu de chaleur. De lumière. La ténébreuse jeune femme baisse le regard sur les traits du Lynch, là où ses doigts fins s'attaquent déjà à sculpter les contours de sa mâchoire, de son large cou et bientôt des muscles tendus de son torse. Et pendant un instant, le temps se suspend comme ses lèvres sur sa bouche à lui. Elle pourrait se défiler, laisser la déplaisante sensation de l'inachevé. Une torture cruelle digne des plus sombres recoins de l'âme de la dangereuse nymphe. Un sort plus douloureux que la mort qu'elle lui destinait au début de la soirée. L'idée lui tire un sourire qui ne fait qu'un avec la pénombre de la chambre. Mais non, elle veut en faire son esclave, le chasseur coincé entre ses cuisses, et qu'il lui appartient corps et âme. Mais d'abord de corps, oui. Que les plaisirs soient si vifs, si délicieux que s'en devient une drogue dont il ne peut se passer et elle en serait la seule détentrice. La seule à pouvoir l'assouvir. Selon ses désirs. Ne voit-il pas les dangers délicieux qu'elle fait planer dans l'air brûlant de la pièce ? Méprenant le regard de braise ancré dans ses yeux clairs pour celui de l'amante comblée. Alors qu'en réalité, elle est la bête carnivore qui veut encore plus des plaisirs de la chair. Assoiffée de sang, de luxure. Mutant ou non, dieu ou non, démon tentateur ou non, elle veut tester ses limites. L'excitation de la chasse la possède soudain et elle tremble d'un plaisir renouvelé. En une fraction de seconde, ses lèvres pulpeuses retrouvent leur digne place sur celles du Lynch. L'entraînant vers l'arrière, à s'allonger et les rôles s'inversent pendant qu'elle envoie des baisers sur sa mâchoire, son cou puis ses larges épaules, éveiller de nouvelles sensations chez l'amant maintenant étendu entre les draps. Elle laisse glisser les courbes de son corps contre la peau tiède du jeune homme pendant que ses bras se déploient de chaque côté de son visage pour l'emprisonner et revenir embrasser le coin de sa lippe. Et les doigts meurtriers de la belle se glissent agilement dans ses fins cheveux. Aucun échappatoire. La prédatrice prête à dévorer tout ce qui bouge. Elle ondule comme la vipère qu'elle est, bassin dansant d'une fluidité serpentine et lascive emportée dans un bal de nouvelles sensations. Guerrière agile, meurtrière qui pourtant, à l'instant précis où elle reprend le rythme des ébats brûlants, donne vie à de nouvelles tentations plus exquises encore.
L'amant inhumain toujours couché sous elle qu'elle captive d'un regard alors que les esprits s'embrouillent encore pour échapper aux rudes moqueries de leurs vies solitaires qui a pour théâtre la petite ville paumée aux rues sales et froides. Car loin de l'hiver de Radcliff, la démone vengeresse se redressant, souveraine, elle se met à danser et se déhancher - emportée dans une transe nourrie par les aléas d'une luxure qui ne veut pas s'étancher. Ses longs cheveux noirs viennent battre l'air, glissant sur ses minces épaules, et dévoilent ses courbes féminines qu'elle sent se consumer sous les regards fiévreux de l'amant. Et le cœur de la belle accélère lentement autant que ses mouvements hypnotiques de bassin pendant que ses mains agiles glissent sur les collines de son abdomen, encourageant sa danse langoureuse alors qu'elle sent le sent se crisper, se tendre, là, à sa merci entre ses cuisses. La séduisante créature se laisse porter par la musique des plaisirs qu'il fredonne déjà à ses oreilles pour se propager dans ses muscles, son corps tout entier. Le duo en parfaite harmonie se prépare pour un second round puisque la réalité ne semble pas arriver à s'installer entre eux, chassée par l'envie qui renaître ardemment dans leurs entrailles. Que les questionnements ne viennent qu'une fois le soleil levé et que la nuit les laissent épanouir leurs âmes noires l'une avec l'autre. L'une en l'autre.
Dernière édition par Rhaena Dryden le Mer 11 Nov 2015 - 16:06, édité 1 fois
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Jeu 29 Oct 2015 - 21:16
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Radcliff. Cette rue en particulier. Ce bloc d’appartements. Les murs de cet endroit, et les recoins fiévreux de cette chambre tout désignée. L’instant présent avait été voué à s’échapper, au gré de leurs respirations endiablées – Lynch et Dryden tout autant accrochés aux chairs de l’autre, à la communion fiévreuse de leurs êtres et de leurs âmes. Les lèvres de la brune pour seul salut, Alec aurait voulu lutter, encore et encore contre les secondes qui s’amenuisaient, furieux chasseur de la nuit jusque dans les draps d’une lionne affamée. La traitrise de sa régénérescence vint aussi furtivement que sournoisement, non-naturelle dans le cycle commun de l’humanité à des kilomètres de là, de leurs baisers et des suaves caresses de leurs mains – il pouvait survivre à toutes les morts, affronter toutes les blessures, balayer les épuisements quelconques d’un revers de la main, au gré de ses envies. Et sa fougue ne semblait jamais pouvoir se tarir désormais, raccrochée à une mutation tout aussi capricieuse que lui. Pour une fois qu’ils ne faisaient pleinement qu’un, le chasseur haïssant les parcelles de son corps pour mieux les accepter ce soir ; les accepter et les épouser dans la course effrénée et désespérée à la recherche de ce qui était voué à finir – un jour. Jamais ; que ça dure pour l’éternité – c’était presque la supplication dénuée de fierté qu’il était prêt à lancer à qui voulait l’entendre. Il n’savait que trop bien que la réalité n’était que disgrâce ; les mensonges du chasseur dégénéré au milieu de ses pairs. Le loup solitaire repartant dans la nuit épaisse pour y disparaître – l’exil du Lynch, forcée à recommencer. Lancaster et ses manipulations, les rebelles et leurs réponses sanglantes. Tous deux n’étaient que des pions, asservis plus encore qu’au maire lui-même, à la course effrénée de la destinée et du temps qui ne s’arrêtait jamais : sous les frissons doucereux de la brune, les tremblements ravageurs de leurs corps qui se conquéraient à nouveau, l’ineffable et détestable réalité abdiquait à nouveau. Et Lynch tout entier avec celle-ci. Ses doigts dans les cheveux de l’humaine s’y accrochèrent avec une ferveur renouvelée, le flottement du réel ayant disparu à nouveau – la fièvre conquérante reprenait tous ses droits, et ils y répondaient sans une once d’hésitation. Gracieuse et baignée de concupiscence, la transe de leurs langues reprit la première, le dos du chasseur retrouvant les draps devenus déjà froids, loin du contact de leurs corps bouillants. C’n’était pas un problème, alors que déjà la brûlure de leurs âmes reprenait ses droits sur tout l’espace autour d’eux : la chambre receleuse de tant de secrets, se faisait à nouveau animée par un soleil incandescent – aussi caniculaire que celui d’un été aride et interminable. Ils étaient rares, dans cette région du Kentucky, mais déjà les amants étouffaient sous la moiteur piquante qui avait laissé un fin voile sur leurs peaux. La sculpture du dos de Rhaena, il la retraça bien assez tôt, en ses larges mains dégringolant tout le long de la silhouette perchée sur lui ; le long de son échine électrisée, sur chaque grain de son épiderme, jusqu’aux courbes tracées par ses muscles tendus dans la même effervescence affamée que les siens.
Et la danse reprit de plus belle, aussi grandiose que traitresse – synonyme d’afféterie, d’une tromperie qui dépassait la simple fougue intarissable. Qu’importait, là, maintenant, ce qu’elle pensait ; à nouveau la marche quotidienne qui les fixait à la gravitation de la terre, s’était décomposée sous leurs pieds, sous leurs corps entiers – et seuls les draps, leurs bassins en harmonie, leurs mains aux caresses chatoyantes, avaient leur place. La brune ne s’en fourvoyait pas, il ne s’en fourvoyait pas ; et ce n’était ni méfiance ni retenue qui entrainaient leurs souffles en quelques alizées souffreteux. Des vents doucereux, effleurements qui devinrent tempête sous la volonté regagnée de la jeune femme. Ses ondulations de sirène au chant hypnotique, retrouvèrent bien vite leur mélopée synonyme à la transe, la danse vigoureuse de leurs sens, leurs corps, leurs muscles entrant brutalement en compétition. De son corps frêle, sa stature de maigre jeune femme, Rhaena venait déjà conquérir des espaces de désir qui ne s’étaient pas enflammés jusque-là ; la créature féline perchée sur lui, se révélait pleine de surprises aussi délicates que délicieuses. Enivrantes, comme la marche funeste de leurs dépouilles entrant en collision l’une avec l’autre. Au fil des minutes, des embrassades de leurs bassins déchainés, la Dryden revêtait l’apparence d’une sorcière qui aurait lancé un sortilège de luxure sur un esprit décharné, entre les failles des assurances du Lynch, qui se craquelaient un peu plus chaque jour. Ce n’était guère un problème ; dans la frénésie de sa perte, le chasseur se plaisait à arracher des fruits d’insouciance à la surface des lèvres veloutées de son amante. Eprises des mêmes vœux, des mêmes convoitises que sa bouche, ses mains étaient avidement reparties à la découverte du corps de la nymphe. Là, dessinant son buste avec la même justesse assassine que son regard aussi froid et tranchant qu’une lame ; dégringolant le long thorax et de son abdomen, jusqu’aux lignes courbes de la naissance de ses cuisses, la valse répétée et hypnotique de leurs êtres en communion. Rhaena n’était pas seulement une sorcière ; ils étaient deux conquérants qui se plaisaient volontiers dans la découverte, la redécouverte et la reconquête avide de leurs carnations tendues à souhait. Il était victime de la luxure, victime aux souhaits calqués avec appétit sur chaque décadence qui fracturait son esprit tout autant que les muscles tendus de son corps. Là, sous la brune, contre la brune, avec la brune ; mêlant sa fougue au brasier que la créature agile avait déjà semé tout autour d’eux. Le chasseur revint avec ses prouesses toutes entières, la valse de son propre corps flirtant énergiquement en harmonie avec celle de la jeune femme. L’intensité redoubla automatiquement, multipliant les émois qu’ils se confiaient sans plus aucune retenue désormais. La décence de leurs êtres avait disparu en même temps que la réalité, fuyarde fugitive qui avait quitté les murs imprégnés de désir où ils se perdaient. Encore, encore. Minutes devenues indéfini ; éternité qui mènerait à l’aube, à un quelconque moment, un jour, peut-être. Le monde semblait pouvoir s’effondrer qu’ils n’en auraient cure – eux, pourtant, de furieux combattants dans les rues de leur ville, leur domaine. Lynch et Dryden n’en avaient tout autant, que trop donné, et s’octroyaient le droit impérieux d’être égoïstes ; voués au charnel, aux envies, à la convoitise sensuelle de leurs âmes.
Sans plus aucune retenue, il vint attirer sa compagne de décadence contre lui ; leurs lèvres se retrouvèrent, s’incendièrent aussitôt – leurs langues virevoltant, tournoyant avec la même hargne que leurs êtres emboités. Il n’y avait aucun moyen de présupposer, de savoir s’il n’y avait là que la force du désir sans faille et sans fin, ou bel et bien la traitrise de la monstruosité logée dans le corps du Lynch : les deux ne prétendaient de rien, ils dégustaient et se sustentaient sans faillir, sans faillir. Muscles saillants, peaux consumées, lèvres consommées, draps exaltés. La symphonie revenait de plus belle, plus vivace que jamais ; résonnante et bourdonnante jusque dans leurs tripes – porteuse de ces râles emportés tout contre les lèvres de la jeune femme, confiées jusqu’au lobe de son oreille qu’il alla chercher sans faiblir. Toujours la saveur du creux de son cou, des abysses de ses reins ; Rhaena, qu’elle chante à nouveau pour lui, ploie dans la sueur perfide de leurs ébats – sombre dans les ténèbres avec lui. La pénombre était, après tout, le meilleur décor pour y cacher leurs démons, l’ombre qui habitait le fond de leurs prunelles si claires – la perfidie des secrets qui liaient leurs destinées l’une à l’autre. Plus ardemment encore que leurs mots, plus vertement que leurs esprits ; leurs corps communiquaient le désir de communion qui les avant tant liés – presque pour plus longtemps qu’ils ne l’auraient dû ; toute une vie, il lui semblait presque, au moment de se perdre, se perdre dans le tourbillon d’un cercle vicieux de délice. Loin d’avoir apprivoisé la bête, la brune avait attisé sa curiosité et sa faim, l’accrochant aux cadeaux bouillants des profondeurs de son être, des affres du désir à l’état pur. Il n’en était en rien tari, en rien apaisé – désireux d’en avoir plus, d’en arracher plus. Tant que durerait cette nuit ; demain, probablement bons à s’oublier et à passer leurs chemins, à nouveau soldats de volontés bien différentes de la leur. Autant en profiter, tant que ça dure ; d’accrocher la marque de ses doigts sur l’épiderme de la brune, de faire grandir, grossir leurs envies intestines. Il se laissait volontiers esclave sous les attaques des hanches de la jeune femme, raccroché uniquement d’une main ferme autour des draps voués à finir en miette sous l’ardeur de leurs accouplements. L’autre était aventureuse, accrochée à la croupe de l’amante enflammée, pour mieux remonter s’ancrer au creux de son cou, sur les courbes de son visage, dans la jungle sauvage de sa chevelure – la Dryden et ses délices étaient voués à lui échapper, n’jamais lui appartenir et n’jamais s’arrêter dans sa vie. Autant s’y accrocher, fermement, le temps que ça durait.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Sam 31 Oct 2015 - 3:38
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
Une seconde manche fait lentement sa place entre les draps soyeux qui acceuillent les sombres chasseurs depuis plus longtemps que raison déjà. D'abord, la plantureuse mante religieuse vient dévorer les lèvres du mâle qu'elle attire entre ses fatales et exaltantes cuisses. Des années d'entraînement, de chasse et de règne sur de sanglants criminels ont forgé la belle en terrible assassine. Bien que frêle - aux apparences fragiles - c'est un corps de guerrière qui se déploie sur lui. Corps de tueuse. De succube. Agilité, vitesse mortelle et endurance, de belles aptitudes pour la chasse qui constituent son seul salut, là, maintenant, cette nuit, alors qu'ils se relancent dans une déchéance de leurs instincts insatiables, et victimes de stupres envies. Les cendres des premiers ébats qui s'enflamment une seconde fois sous l'étincelle vive d'une faim pas tout à fait comblée malgré l'atteinte de la jouissance exaltée. La danse de leurs langues, de leurs corps, se fait d'abord envoûtante, sortie tout droit d'un songe. Sensualité qui redevient passion dévorante quand le Lynch mêle quelques attaques au déhanchement de la belle. Les deux corps accélèrent au même rythme que leurs coeurs battant à l’unisson, appelant à de nouvelles sensations, et nouvelles raisons de se gorger, se gonfler. Plutôt que de faire couler le sang, il afflue dans leurs veines, les engourdit et réchauffe les muscles qui se préparent à de nouveaux efforts ardents.
L'humaine - bien que ne possédant pas les capacités régénérescentes de son amant - chasse l'épuisement facilement, encouragée par les mains puissantes de l'homme qui caresse, agrippe sa chair, de sa poitrine aux hanches, en passant par la limite de ses cuisses, y laissant des chemins infinis de délicieux frissons. Après l'entracte, l’orchestre de leurs gémissements et souffles envieux reprend et vient briser le silence qui commençait à régner entre les quatre murs de leur prison indécente. Là où le désir des plaisirs charnels, la fuite du réel les transforment, la transforme. Venue jusqu'à lui dans la nuit pour lui arracher des cris de douleur puis d'agonie, ce sont des râles fiévreux qu'elle vient pourtant cueillir - en suspens - sur la courbe de leurs lèvres, et ce, depuis les premiers instants. Venue sustenter les idées de vengeance qu'elle chérit en son sein depuis six ans et maintenant, elle s'en régale, du goût mordant qu'il laisse sur sa lippe. Et surtout, venue l'achever d'un poison vicieux pour le voir s'en défiler grâce à une dégénérescence surprise, inattendue puis se laisser aller à un poison plus dangereux encore, l'appel de pulsions bestiales qu'ils partagent alors. Aussi, une mutation qui lui arrache sa vendetta par l'impossibilité de le tuer convenablement. Elle le maudissait - lui et son gêne - aux premiers détours de la petite ville aux âmes abandonnées. Quelques instants plus tôt quand elle a vu ses plans s'effondrer, laissée avec l'amer désespoir de ne jamais être comblée et venger son père. Pourtant, ce dégoût que lui inspirait la subtile mutation du Lynch, aux premiers abords, se transforme au rythme de la passion incandescente. Maintenant enlacée au chasseur, elle s'en délecte puisqu'elle lui permet d'échapper aux sombres réalités qui les entourent, le mensonger quotidien, dans l'union de leurs âmes mais surtout, leurs corps. Qu'elle goûte encore et encore, toujours plus avidement dans une divine danse qui pourrait ne jamais prendre fin grâce au sang dégénéré qui coule dans les veines de l'Apollon et qu'elle a d'abord détesté mais qui l'amène là, maintenant à goûter toujours plus, toujours plus loin à l'extase qu'il sait si bien faire vibrer au fond de ses entrailles.
La tentatrice créature voit lentement ses résolutions, ses perfides plans lui filer entre les doigts à mesure que leurs déhanchements prennent de l'ampleur. L'homme étendu sous elle l'attire à lui et elle plonge, s'abandonnant totalement et entière au renouvellement du tourbillon de leurs sens. Le monde s'écroule autour d'eux, êtres réunis dans la noirceur de la chambre, de leurs âmes, de leurs bestiales pulsions jusqu'à leurs corps qui ne font qu'un. Encore et aussi longtemps que possible, l'humaine qui ne s'épuise pas des assauts fougueux de l'amant. Chaque seconde, chaque coup de bassin, chaque roulade de langues les enfoncent encore plus dans les sables mouvants des draps brûlants de passion, désir et luxure qui s'enroulent autour de leurs corps assoiffés de nouveaux sommets à atteindre. Et même s'il est en train de trahir le secret de sa mutation - le Lynch - elle s'en fiche, repoussant à demain, à jamais, le moment de se réveiller de ce songe éveillé et passionnel. Au contraire, l'ardeur inhumaine et renouvelée du chasseur lui arrache des gémissements mélodieux et plus puissants que jamais alors qu'entre ses lèvres, s'évadent la raison, ou tout moyen de réfléchir, de se contenir. Souffle qui se mêle à celui du tueur. Son front humide de leur décadence charnelle vient s'appuyer au sien alors que la cascade de ses cheveux d'ébène vient entourer leurs visages dans une oasis perdue au milieu des déserts écorchés du soleil de leurs sens brûlants de milles feux. Peut-il apercevoir le regard électrique qu'elle ancre dans le sien à mesure que l'intensité de leurs mouvements de reins grimpe en flèche ? Peut-il y lire l'envie et le désir qui la consume ?
Les mains de la belle se crispent aux contours découpés de ses pectoraux pour remonter à son cou auquel elle s'accroche vivement dans un sursaut de plaisir presque orgasmique qui lui coupe du même coup le souffle. Mais pas encore, non. Elle en veut plus, en redemande et teste les limites de l'homme qui bouge avec elle. Leurs lèvres se scellent encore et encore. Leurs langues roulent et se lient l'une à l'autre plus fougueusement que jamais, se séparant seulement quand ils sentent le besoin urgent de respirer ou pousser les râles rageurs de leurs désirs qui se répondent parfaitement, en tout harmonie. Peut-il atteindre le ciel une seconde fois ? Excitation, désir et besoin de le sentir flancher sous elle, la vipère resserre l'étreinte autour des résistances déjà faibles du Lynch par ses mouvements agiles, déployant de nouveaux territoires encore inexplorés au creux de ses reins. Pour son plaisir à elle autant que pour le pousser lui dans ses derniers retranchements, en perdre la raison. Se transformer en bêtes sauvages, ce qu'ils sont au final peut-être déjà, forgés par la nature pour être des prédateurs nés. Toujours plus vite, elle se perd à la luxure, l'encourage, la danse de leurs corps obstinée. Les formes de la belle, ses muscles, ses mains, un écho qui appelle au sien. Les doigts décidés de la brune partent à l'assaut des muscles de son amant, ne manquant aucune parcelle de sa chair brûlante sous son toucher assassin, collectant tous les émois que ses caresses finissent de créer entre eux. Le couple aux âmes ténébreuses, à l'appétit insatiable s'emporte... Mais en même temps, ils font durer le plaisir, repoussant la fin pour savourer chaque instant loin des rues salles de Radcliff, des jeux de pouvoir du Lancaster ou des conflits grandissants entre factions aux idéologies si violemment opposées.
Dernière édition par Rhaena Dryden le Mer 11 Nov 2015 - 16:06, édité 2 fois
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Sam 31 Oct 2015 - 19:20
once you let the darkness inside, it never comes out
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Les retranchements ; la réponse brûlante de leurs sens, aux muscles qui se crispent, aux mains baladeuses dont les doigts s’enfoncent dans les chairs consumées. La chasse au bout des doigts, sculptant la moindre parcelle de son corps, il est de ces amants endurants, passionnés et ardents qui ne lâchent jamais le gibier frêle qui s’offre à eux : ce soir, Rhaena n’est pas une mutante, elle n’est pas une ennemie ; elle a revêtu au contraire, l’allure toute entière d’une nymphe délicieuse aux saveurs sans cesse renouvelées. Elle roule avec indécence sur lui, perfide danseuse aux serres accrochées dans ses cheveux – fourrageant ses mèches courtes avec une exaltation communicative, au creux de sa nuque, jusque sur la sculpture de ses larges épaules ; depuis bien longtemps déjà, Lynch avait-il abdiqué face aux armes de la brune incendiaire qui l’a attiré jusqu’ici ? Est-il seule victime de ces circonstances ? Probablement pas, alors que contre ses lèvres acharnées, se livrent des gémissements toujours plus grandioses, receleurs des secrets logés au creux de la gorge de la jeune femme. Elle chante en plus de danser, hypnotique et électrique, reprenant ces mélopées qui ont des saveurs d’il y a quelques minutes à peine, une infinité de temps désormais derrière eux, entre les draps réduits en cendres sous leurs corps ; Alec déjà occupé à s’escrimer à lui en arracher de nouveaux, encore, encore, voleur rattaché aux dessins de ses lèvres doucereuses, le velouté rosé de sa bouche qu’il n’a que trop souvent dégusté - et dont il ne s’est pas encore sustenté. Les affres et les noirceurs de leurs âmes n’étaient plus désormais ça, ils n’étaient plus des poids pesant sur leurs épaules et leurs échines toutes entières, leur faisant courber le dos face à la réalité. Ce soir, les démons de l’un et de l’autre étaient de ces poisons qui rendaient chaque seconde plus délicieuse que la précédente : une amertume, une acidité glissant avec l’intensité grivoise de leurs souffles, jusque sur leurs langues aussi avides l’une de l’autre que leurs corps en cohésion parfaite. Parfaite ; un mot qui n’était voué qu’à appartenir à l’éphémère, l’illusion d’atteindre un contentement à nul pareil, et parfaitement inégalable la fraction de seconde suivante. Ils en étaient là, à l’instant précis, traversant des terres inconnues, aussi arides que leurs intérieurs asséchés par la sueur de leurs mouvements incessants. La Dryden à la peau moite, se fondait désormais toute entière avec l’amante de laquelle il n’arrivait pas à se lasser : peu importaient les brûlures qui traversaient ses muscles, caressant avec disgrâce la surface de sa peau. Avec Rhaena, la course vers l’impossible valait toutes les valses dangereuses possibles et imaginables : y avait-il quoique ce soit, la différenciant des autres ? Des précédentes ? De ces masses informes, vagues successives qui s’étaient abattues sur sa vie ? Probablement pas ; sous tous les rapports, l’assistante du maire n’était qu’une humaine à la peau semblable à toutes les autres, au corps aussi gracieux que tous les autres ; l’agilité de la belle, la fougue sans cesse renouvelée de ses baisers et de ses flirts de hanches, pourtant, n’avaient rien à voir avec de ces ardeurs papillonnantes qu’il avait eu tout le loisir d’exalter, de goûter avec amusement jusque-là. La Dryden respirait l’expérience grandiose, telle une artiste à la silhouette finement sculptée, comme apportée en présent à des dieux auxquels il ne croyait guère. Ni ce soir, ni jamais.
Brûlés, calcinés de la tête aux pieds, les deux amants se rapprochaient à nouveau de ces recoins indésirables à leurs âmes ; les retranchements, leur retour déplaisant qui emportait leurs souffles déstructurés en ces élancées sauvages, suaves – des courses épuisantes qui se lançaient au rythme de leurs palpitants, cavaliers balancés droit sur les frontières de leurs côtes. La houle de leur océan de perdition, était désormais faite de hautes vagues, qui se décomposaient en mille éclats contre des rivages tranchants. Qu’ils partent au large, fuient âprement en avant. La supplication n’eut aucun besoin de passer la bouche du Lynch ; elle se communiqua en un énième baiser, le passage de ses mains dans le creux des reins de l’amante, l’accrochage de ses doigts contre le bassin de la brune pour lui offrir plus d’ardeur - d’ardeur à l’état pur, d’ardeur frissonnante et grandiose. D’une poigne aussi légère qu’avide, il saisissait toutes les traitrises du fin épiderme de la jeune femme : ses muscles qui roulaient avec grâce sous ses passages, la chair de poule qui se mêlait à la sueur doucement salée, le satin de ses cheveux, le firmament ténébreux qui miroitait dans ceux-ci. A force de gémissements, de prières serinées contre les tracés de sa mâchoire, la Dryden soufflait sur les braises rougeoyantes de la passion, volonté du chasseur sous elle. Elle n’en tarissait pas, il n’s’en épuisait pas, répondant en des râles emportés dans une tempête, une tornade grivoise, guidant ses mains sur les terrains ébouillantés des courbes de la brune. La remontée vertigineuse de son dos, jusqu’aux collines rageusement agitées, de son buste, les puits obscurs au creux de son abdomen. Pour le temps que ça pouvait durer, l’imagination se mêlant à la fougue, au moment de ficher ses lèvres faméliques dans le cou de la sirène échouée entre ses bras, la chair tendue de sa gorge réveillant l’ardeur de ses lèvres, la caresses assassine de ses dents ; qu’elle danse, encore, sans s’arrêter, jusqu’à l’étouffement, jusqu’à la perte pure et dure qui dépasserait l’entendement, les derniers grains de leurs consciences. Si seulement c’était possible, si seulement, ils se jetteraient dans la promesse d’une mort certaine, simplement pour n’jamais s’arrêter : la clairvoyance était évidente, lorsque les frissons, les tremblements devinrent spasmes, ébranlements de passions jouissives sous les attaques de leurs bassins en match perpétuel. Sous les paumes de ses mains, la pulpe de ses doigts endiablés, contre son poitrail tendu à souhait, le chasseur avisé la sentit ployer, se courber, se tendre ; désespérément accrochée à la sculpture de ses muscles à lui, rageant à leur tour – et leurs contenances toutes entières partirent se chercher loin, plus loin que jamais. Leurs agonies se mêlèrent avec effervescence, force musclée, jusqu’à imploser l’une avec l’autre – respirations bruyantes contre plaintes toutes entières, ressorties droit des profondeurs de leurs entrailles papillonnantes. L’entrecuisse chaud de la brune, embrassant cupidement, fiévreusement les chairs coléreuses du Lynch. Encore, toujours, pour des secondes qui glissaient à nouveau entre leurs doigts, à mesure que leurs cœurs s’apaisaient presque contre leur gré, après avoir frôlé de si près l’arrêt définitif de leur marche impérieuse. Leur contentement pouvait-il aller plus loin, de toute manière ? Hypnotisé encore par leur valse faiblissant enfin, l’esprit hagard, les sens suspendus au sang qui battait sous ses veines, Alec était bien incapable de pouvoir répondre à une telle question, lancée dans le vide, dans l’inconscience, dans l’inconstance. Il leur semblait avoir touché l’idéal du bout des doigts, de s’être jetés à corps perdus dedans ; nus, carcasse et âme entières – unis, plus que ça n’pouvait être humainement possible, au point de n’en guère ressentir la volonté, l’envie toute simple de se quitter. Là, au bord du lit, contre la chaleur qui s’était communiquée entre eux et tout le reste du lit, tout le reste de l’espace ; l’atmosphère toute entière de la chambre frôlant la canicule.
Dans la pénombre plus que jamais, les prunelles cristallines de la brune semblaient briller d’une lueur toute nouvelle – électrique, portée par les frissons qu’ils sentaient les trahir pour une fraction de seconde, l’un contre l’autre. Leurs souffles ne se quittaient guère, communiant à l’unisson, murmurant ces mots qu’il était inutile de dire ; jusque-là, à vrai dire, la conversation n’avait pas été leur genre. Tous les deux, trop avides, trop curieux ; bien prompts à découvrir beaucoup plus de l’autre, jusqu’à l’intimité la plus traitresse qui soit. Au moment de dévisager sa vis-à-vis, comme s’il marquait l’instant présent dans chaque parcelle de son esprit, Lynch laissa la naissance de ses doigts retrouver la frontière de la chevelure humide de la nymphe ; c’était à croire qu’ils s’étaient vraiment perdus dans un désert aride et caniculaire, transportés ailleurs, bien loin de Radcliff. Pour le temps que ç’avait duré, déjà présent devenu passé ; passé aux griffures indélébiles, bien différentes et bien plus assassines que celles qu’ils avaient laissées glisser sur les chairs veloutées de l’autre. L’adrénaline faisait toujours partie du match, du cocktail de sens qui vibraient dans les tripes du chasseur – il s’en rendait presque imprudent, à trop se perdre dans les profondeurs glacées du regard de la jeune femme, à trop venir cueillir les fruits défendus sur la carnation délicieuse de sa bouche ; jusque contre les draps, maigres réconforts, infime distraction froissée par leurs ébats, déchirée par leurs passions. Le décor similaire à la jungle dévastée de leurs êtres tout entiers, leurs frontières détruites à leurs bases ; ils étaient exposés comme jamais, l’un à l’autre, mais aucun ne semblait bien prompt à reprendre le contrôle du réel.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Dim 1 Nov 2015 - 20:22
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
Unis jusqu'à la moelle. Ne faisant qu'un jusqu'à en oublier tout le reste, la cruelle réalité que dans une vie, autre que celle qui les consume entre les draps, ils devront un jour reprendre les faux-semblants, supporter la lourdeur des secrets, reprendre les armes et continuer leurs chemins tout tracés. Mais le plus grand de tous ; celui de la solitude. Des raisons différentes et pourtant, ils marchent ensemble, victorieux sur la route qui mène vers l'exil - la seule solution à des maux du coeur et de l'âme - mais surtout, vers une finalité bien seule. Seuls... pas ce soir. Ils ne forment qu'une masse incandescente d'un désir virulent. Perchée sur lui, accrochée, ravageuse succube qui se sustente de chaque altercation de leurs corps et des soupirs concupiscents qu'il laisse flirter sur la peau de sa nuque, au coin de ses lèvres. Le jais de ses cheveux qui les enveloppent, les propulsant dans un autre monde pendant que les membres de la belle tressaillissent à des kilomètres de là, un autre monde là où leurs baisers n'en démordent pas. Sa mâchoire, ses fins cheveux de blé entre ses doigts, les muscles tendus de son cou puis de ses larges épaules.
Tant de territoires à découvrir et redécouvrir sans cesse dans une valse de caresses qui trouvent toujours de nouveaux bouts de chair à agripper. Et ses mains à lui, si habiles à manier le fil d'un arc, arracher la vie, c'est un chant velouté, emporté et fiévreux qu'il lui arrache à coups de bassin qui forment ainsi un duo parfait dans la décadence de leurs sens écorchés. Ils tombent lentement, mais sûrement, vers les recoins les plus dangereux, enfouis des tréfonds de leur corps, de leurs esprits soumis aux ordres impérieux de l'inconscient besoin de se perdre. Avec, en harmonie et en l'autre. Le spectacle des deux amants éclairés par la seule force des flammes qui les emportent, là au milieu de la lugubre chambre. Pratiquement vide où s'accumule la poussière, mais chargée d'une électricité dans l'air par les corps fondus l'un dans l'autre, enfouis sur les draps saccagés de leurs ébats. Grandioses et brûlants dans la nuit froide, mais minuscules au milieu des rues au vide sidéral de la ville. Le temps s'écoule lentement, une éternité aux yeux de la nymphe qui ne cesse de savourer chaque délicieuse sensation que l'amant fait naître au creux de ses hanches, et qui se propage à tous ses autres membres tremblants de plaisir jusqu'à son cou offert, victime des lèvres, des mordillements de l'homme. Lui communiquant ce même plaisir qui gronde en elle. Impossible à mettre en mots, ou même en gestes. Leur danse déjà ravageuse, sensuelle, ardemment plus insatiable qu'elle ne l'était déjà. Le seul échappatoire est sa bouche qui libère des nuées de souffles inconstants, seul moyen de libérer la pression qui pèse sur leurs corps, lourds de luxure. Le chasseur qui s'attaque à chaque filament de peau douce, de porcelaine de l'assassine séductrice.
Des baisers empoisonnés, une drogue qui les plonge un peu plus dans la dépendance d'un corps et de l'autre. Et comme s'il arrive à lire les pensées les plus sauvages de la belle, ses plus profondes pulsions animales, ses larges mains trouvent leur chemin avec assurance jusqu'à ses hanches. Prisonnière de sa poigne qui redouble l'indécente ardeur de la valse de leurs reins. Cognant et rageur l'une sur l'autre. Mordillements dans la chair moite de son cou qui coupe le souffle à la manière d'une lame enfoncée dans la jugulaire. Le temps continue de s'écouler. Chaque petit grain de sable tombant du sablier, une voluptueuse sensation de plaisir à ajouter aux sensations qu'elle ne peut déjà plus supporter depuis longtemps. Jusqu'à maintenant, elle ne trouvait qu'une façon pour supporter un peu plus la folie qui s'éprenait de ses trippes. Par des caresses langoureuses sur les muscles saillants de l'homme dansant avec elle. Y plonger les doigts dans la chair avant de remonter à la naissance de son cou, glisser jusqu'aux biceps et y trouver support un instant pour ne pas succomber aux assauts de l'amant aussi fiévreux qu'elle. Mais la puissance de ses attaques de hanches additionnée avec la danse lascive de celles de la vipère fait monter un peu plus l'ardent sentiment que la retenue n'a plus sa place maintenant. Jamais. Les râles, les gémissements se transforment en soupirs bruyants et comblés. Enfin, paroxysme de la passion violente.
La guerre de leurs attaques charnelles qui engage la bataille finale et les deux conquérants aux respirations incontrôlées - incontrôlables - rendent les armes lentement et langoureusement dans cette étreinte délicieuse qui arrache des soubresauts à lui sous elle, pendant que la brune, elle, se cambre pendant que le sang pompe à toute vitesse dans son cœur affolé depuis de trop longues minutes déjà. Elle entend l'homme qui s'exalte à l'unisson avec elle dans ce murmure si délicieux de la jouissance et lentement, les corps tombent, meurent, pourrissent d'un épuisement digne des plus grands chef-d'œuvre. L'aura magnifique de celles-ci, pourraient parfaitement capturer ce moment. Traduire en couleur la belle qui cherche avidement son souffle, lui aussi, et leurs deux visages qui pourchassent l'air chaud ambiant à la recherche d'un moyen d'emplir leurs poumons trop comprimés encore de spasmes orgasmiques. Dernières étincelles qui se déposent sur leurs lèvres flirtant doucement l'une avec l'autre. En suspens, elle capte le regard d'un bleu glacial du Lynch ancré dans le sien, au milieu de cette fournaise ardente. Que cherche-t-il dans les profondeurs froides des prunelles de la belle ? Les lèvres de l'homme qui trouvent encore les siennes, doigts enlacés dans sa chevelure de jais. Derniers recours à la fuite de cette réalité, s'accrochant encore aux grandioses moments de perte, les dernières gouttes du poison de la luxure. Elle glisse ses doigts au menton du Lynch, un effleurement, une transe pendant qu'elle reprend son souffle encore erratique. Elle ne veut pas de la réalité. Trop dure, cruelle. Lui arrachant tout ce qu'elle a toujours voulu. Sa consolation ; le corps du tueur juste là, collé au sien. Bouillant, puissant et qui s'accroche encore à elle. Doigts, lippes, regard perdus dans ceux de l'autre à jamais, y cherchant vérité - sens - à l'impétueuse vague qui vient de déferler sur eux. Première à voir les barrières tomber, son corps félin glisse lentement contre le sien, aux côtés du sien. La tête qui s'appuie délicatement à la frontière de son épaule et de son torse, son regard ayant fui le sien.
L'humaine, mourante des derniers feux de la passion. La fatigue qui tire sur ses frêles membres. Elle reste accrochée au corps de l'amant pour ne pas le voir se défiler, profiter de la belle épuisée et qui se retrouverait soudain sans défense si soudain l'envie lui prenait de la voir comme une ennemie ayant franchi les boucliers qu'il a su se forger. Même boucliers qu'elle, la Dryden n'arrive pourtant pas à les soulever plus longtemps, perdue dans l'étreinte des bras musclés de l'homme. Elle sent Morphée qui approche mais résiste. Son esprit qui tourbillonne, tambourine à ses tempes. Alec. Alec. Alec. Là, étendu contre elle. Offerte, dénudée... vulnérable. Sous son plus beau jour, mais plus ténébreux aussi. Alec, Alec, Alec. Dieu, invincible, capable des plus belles prouesses mais suscitant de douloureuses détresses dans les membres affaissés de la brune. Alors, elle s'accroche à lui, pour ne jamais se perdre, comme si la peau de l'homme sous ses doigts constitue le seul moyen de se convaincre qu'il est humain. Humain comme elle... Mais elle est fatiguée la tueuse. Yeux qui se ferment lentement et le visage du Lynch encore plus imprégné que jamais dans son esprit.
Dernière édition par Rhaena Dryden le Mer 11 Nov 2015 - 16:05, édité 1 fois
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Lun 2 Nov 2015 - 0:14
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
L’aube, l’aube ; naissance disgracieuse du jour sur la ligne d’horizon : où était-elle ? Etait-elle encore loin, à des heures d’eux ? Ou proche, comme une menace à même de briser l’instant ? Ils n’avaient pas calculé jusque-là ; tout c’que le Lynch savait, c’est que s’il pouvait en avoir les moyens, il la repousserait encore. Encore, encore. Qu’elle réponde à ses supplications, à la mélopée de leurs souffles lancés dans l’air avec ardeur – qu’elle fuit, fuit leurs corps puissants en harmonie parfaite, et les laisse arracher sous le firmament nocturne, leurs dernières gorgées de liberté. La brune était-elle du même avis ; était-elle régie par les mêmes lois imprenables, lointaines, raccrochées au désir pur et dur ? En ces confidences chantées qu’elle livrait d’entre ses lèvres, il était difficile pour le chasseur d’en douter. Duel était devenu danse peu à peu, transe et ivresse tout à la fois, une hypnotique caresse qui apaisait chaque mal fiché dans les muscles sous leur peau. Transpirante - transpirants jusque dans l’humidité incandescente de leurs plus vivaces intimités, ils étaient des soldats qui s’étaient livrés à la plus délicate des guerres, la plus passionnée de toutes, à même de raviver les ardentes fiertés de chacun. Rhaena, ses lèvres, sa croupe, le dessin sinueux de son cou, la caresse de son buste accroché contre son poitrail, sa peau, son souffle, ses yeux si clairs – allait-elle un jour appartenir au passé ? Lynch en était presque arrivé à douter, écorché vif sur les plages de leurs désirs relâchés en des spasmes jouissifs – qu’ils s’y épuisent, qu’ils s’y assassinent littéralement. De toute manière, dans la ville baignée de désolation qu’était Radcliff, leur seul et unique destin était sûrement de tomber sur le champ de bataille. Aucunement un futur plus appétissant que celui qui s’alignait à chaque seconde où leurs fougues se renforçaient, entraient en collision brutale et explosive. Y avait-il eu un jour, un bienheureux qui avait pu prétendre pousser son dernier soupir au milieu de tels délices ? Si tel était le cas, Alec n’en avait jamais entendu parler : il n’en avait rien à faire à vrai dire. Rien à faire, parce qu’il n’y avait qu’eux dans cette histoire – la Dryden et sa cambrure de nymphe, le Lynch et ses assauts de conquérant grisé. Et la chambre, ce décor érotique qu’il n’avait pas pris le temps d’observer ; quelle ironie, pour un chasseur qui se prétendait observateur et apte à saisir tous les pièges et toutes les traitrises de l’environnement qui l’entourait. Pas ce soir, plus ce soir alors que ses prunelles, ses iris affamées, ses mains enflammées, n’avaient eu d’attention que pour le spectacle divin de la peau laiteuse de la jeune femme – douce, sculpturale, d’une teinte si blanche qu’elle en semblait presque pure. Pure, jusqu’à ce qu’il en échauffe chaque recoin sous l’ardeur de ses reins, la morsure de ses lèvres – jusqu’à ce qu’il la guide, la sculpte à sa guise, au gré de ses caprices, tout le long de leurs valses échaudées. Rhaena n’avait plus rien d’une sainte désormais, quand bien même ça n’avait sûrement pas été le cas avant cette nuit déjà ; roulant avec délectation et grivoiserie, elle s’était livrée à tous les démons surgis des Enfers sous leurs pieds. Survivant à l’épuisement de leurs faims consumées, à l’erratique emportée de leurs respirations, demeurait la volonté du Lynch, le perfide rappel de sa dégénérescence qui résonnait déjà entre ses entrailles – alors que l’humaine se prêtait volontiers à la caresse des draps réconfortants, le chasseur – le transmutant, s’offrait âprement à ces capacités surhumaines, traitresses. Traîtresses ; pour le lendemain. N’importe quand ; à un autre moment que celui-ci, cette seconde là où la pulpe des doigts d’Alec vint glisser un souffle électrique et ravageur tout le long de la colonne de l’amante échevelée.
Le silence, suivant l’ardeur de leurs ébats était lui aussi, finalement, une mélodie à lui tout seul ; un recueillement reposant, transpirant des exaltations passées, qui s’accrochaient encore à la surface de leurs épidermes. La chair de poule de la brune, juste sous ses doigts, la tension de ses muscles à lui, partout, répondant d’un roulement acerbe sous les fines paumes de la jeune femme. Et leurs baisers, ne se sustentant jamais les uns des autres, quelques mouvements de valse de leurs langues à la cueillette de ces saveurs millésimées : tant d’indices, tant d’appels à se détruire. La force de leurs dernières étreintes n’était pourtant pas chargée de la même luxure que d’antan ; les souffles apaisés, Rhaena lovée contre lui, Lynch se permettait à vaguement lutter encore avec la réalité. La nuit qui avait peu à peu agonisé en arrière-plan de leurs ébats sans fin ; l’aube n’était pas si loin, avec elle, toutes les doses de responsabilités qui guidaient leurs âmes. Plus tard ; égarant son pouce amical, caressant l’une des épaules frêles de la Dryden contre lui, Lynch ferma les yeux, emporté par l’entente silencieuse qu’ils s’étaient confiés, comme ça, corps contre corps, une faim calmée. Bercé par l’odeur musquée de la nymphe, la pesanteur de son souffle sur sa peau, il enjoignit tout son être au sommeil mérité, Morphée lui ouvrant bien aisément les bras, en comparaison des derniers jours qui avaient coulé. Le chasseur avait, jusque-là, toujours eu besoin d’interminables heures de traque, de combats brusques et assassins, pour sentir l’épuisement tirailler ses chairs et l’approcher d’un quelconque sommeil. Ce soir, sous la lune déclinant, dormir lui sembla plus accessible.
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Les rais de lumière qui dérangèrent son sommeil n’étaient pas emplis d’un soleil aux teintes de miel : au contraire, sous les prunelles à peine éveillées du Lynch, le ciel était d’un voile nacré, d’un gris presque blanc. D’un perfide brouillard qui planait sur tout Radcliff. Quelle heure pouvait-il bien être ? Très tôt, répondait un instinct dicté par ses nombreuses nuits-blanches : bien souvent, solitaire jusque dans les profondeurs des nuits ensommeillé, Alec avait vu la nuit tomber, le crépuscule s’assombrir et l’encre noire de la nuit s’éclaircir ensuite. L’aube, puis le jour. Les matins hivernaux du Kentucky avaient ces allures disgracieuses, pluvieuses – quasiment déprimantes. Un souffle gelé glissa jusque dans les poumons du chasseur : dans leur sommeil paisible, Rhaena avait quitté la chaleur réconfortante de ses côtés pour se retrouver dans son coin – probablement à la recherche d’une quelconque fraicheur, alors qu’il semblait déborder la fièvre perpétuelle depuis que sa tare s’était manifestée. Une occasion en or, sans conteste. Distrait, discret, chaque part de son esprit d’ores et déjà rattrapée par la réalité le chasseur tâtonna à ses côtés. A droite, à gauche, dans le vide aux côtés du lit, pour de longues secondes, aussi silencieux que s’il était sur le terrain, à traquer un dégénéré à l’ouïe particulièrement affutée. A ses côtés, à quelques centimètres de là, la Dryden respirait toujours posément, portée par des rêveries auxquelles on l’avait déjà arraché, lui. Ses doigts se refermèrent sur le tissu de son premier vêtement ; le sous-vêtement qu’il repassa aussitôt s’était-il extrait de sous les couvertures. Son jean si aisément délaissé la veille, Lynch l’attrapa au passage, ne l’enfilant qu’une fois dans le couloir, fuyard expérimenté qu’il était : ouais, le voilà qui embrassait à nouveau ces vieilles habitudes qui avaient appartenu à un lui beaucoup plus jeune, beaucoup plus ingrat. Il n’agissait pas ainsi, en règle générale, amant désireux et goguenard jusqu’au bout – mais le réel et toutes ses conséquences, menaçaient d’avoir un effet dévastateur désormais que leurs désirs ardents dilués, la force de leurs envies capricieuses pulsant dans leurs veines envolée. Apaisée, du moins. Jusque dans l’entrée il alla, la pièce principale sur laquelle ils ne s’étaient que très peu attardés la veille ; il trouva son tee-shirt là, le plus abandonné de tous. Et sa veste, première victime. Ne ferait-il pas mieux de rester ? D’affronter ? La clairvoyance du Lynch était un murmure bien faible, en comparaison du hurlement presque lâche qui lui dictait de s’en aller, comme ça, sans demander son reste. Sans laisser la moindre occasion à la brune de se réveiller pour le retenir d’une quelconque manière – pire encore, pour souligner l’évidence qui n’avait pas eu sa place la veille. Est-c’que l’assistante du maire s’amuserait à balancer à l’oreille de Thaddeus le nom du traitre chasseur doté d’une mutation ? Pour beaucoup, Alec revêtirait le masque de l’espion fiché droit dans le champ ennemi, quand bien même sa seule faute avait été de se raccrocher à un camp qui n’était pas le sien – et n’lui ressemblait plus, à l’heure actuelle. Les gestes précautionneux, la respiration suspendue à un fil dangereux, Lynch aurait juré avoir été le plus discret qui soit – impossible, donc de l’avoir réveillée par excès d’imprudence ou autre. Et pourtant, au moment de faire volte-face pour trouver de l’œil, la porte de sortie qui se trouvait à quelques mètres de là, il put voir la jeune femme, l’épaule appuyée contre le mur du couloir – sûrement blasée, de s’faire jouer la comédie de l’amant fuyant dès le lendemain, sans s’donner la peine d’adresser un mot à la fille. Rhaena ne serait pourtant pas l’idiote bernée qui passerait son week-end à se désoler sur son sort ; bien au contraire – cette situation allait bien plus loin que deux simples personnes, un homme et une femme, incapables d’assumer l’ampleur de leurs actes et de leurs désirs échauffés. « Hey. » lâcha-t-il simplement, regard fuyant, sa main plongeant dans une des poches de sa veste pour en sortir son téléphone, faire mine d’observer l’heure. Ils avaient tout leur temps, avant que Radcliff ne se réveille pleinement ; si seulement elle avait pu continuer à dormir si paisiblement qu’auparavant. « Je-j’devais commencer tôt… et j’voulais pas te réveiller. » ajouta-t-il, fortement conscient que c’était l’habituel prétexte qu’on pouvait retrouver dans ce genre de situation. Une simili-vérité, puisqu’il devait bel et bien aller travailler à un moment donné de la journée. Et parce qu’il n’avait pas eu envie de la réveiller. Peut-être que plus encore que le désir de lui faire vaguement miroiter des histoires de ce genre, Alec tentait de se persuader lui, qu’il n’y avait rien de plus à évaluer dans leur face à face que ça, la gêne d’un type fuyant une conquête d’une nuit, comme ça, sans s’donner la peine de lui dire merci, ou quelque autre parole de politesse qu’on disait dans ces moments-là. Car oui, à évaluer son curriculum vitae en la matière, Lynch était plus habitué aux fuites silencieuses qu’aux réveils délicieux, empreints de sensiblerie et de câlins au lit. On aurait pu alors croire qu’il trouverait meilleur prétexte, meilleure excuse au détour d’un regard autour d’eux. Il était pourtant meilleur chasseur qu’humain.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Sam 7 Nov 2015 - 7:05
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
La fin imminente tombe sur les deux corps enlacés, prisonniers l'un de l'autre. Le frôlement des lippes, les roulements de langues qui s'accrochent encore un peu, désespérés comme si les deux chasseurs ne veulent pas voir l'extase de leurs sens leur échapper. Paumes et doigts qui trouvent encore la force de déposer quelques caresses. Mais la nuit file entre leurs doigts, les secondes s'écoulent et l'éternité n'est pas faite pour leurs ébats mortels. Pourtant, ils trouvent encore le moyen d'empêcher cerveaux et bon sens de s'imposer à eux tels de tourmenteurs maîtres. Ils trouvent le moyen - dans leurs derniers baisers, dernières délectations de lèvres et de peau sous les ongles - à éloigner cette maline réalité de les submerger. Les souffles s'apaisent pendant que le corps de la brune glisse, retrouve la chaude douceur de ses draps. Juste là, blottie contre l'amant inhumain qu'elle sent sous ses doigts meurtriers qui pourrait continuer ainsi toute la nuit, toute la vie aussi, si cela leur permet d'échapper aux froides rues de Radcliff. Elle veut lutter contre le sommeil qui l'enlace lentement au même titre que les bras du Lynch autour de ses épaules mais ses doigts qui caressent sa peau sensible ont bientôt raison des résistances de la brune. Ses pensées qui se bousculent bientôt étouffées par la drogue des songes. Son corps et son esprit s'envolant pour ce qui reste de la nuit déjà bien avancée. Un sommeil mortel, noir et dénudé de tous rêves. Ni cauchemars ni belles scènes d'un passé plus heureux. Seulement Rhaena et Alec qui se perdent dans les draps à une transe réparatrice suite à leurs ébats vifs et épuisants... du moins pour elle.
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Sommeil léger malgré l'épuisement, il en était ainsi depuis si longtemps en réalité que ce n'est pas étonnant. Ces dernières années, quand elle ferme l'oeil, c'est pour se réveiller parfois en sursaut, les rêves ayant fait place aux cauchemars. Elle ne se rappelle même pas la dernière fois qu'elle a simplement dormi, toute la nuit sans songes violents pour perturber son repos bien mérité. Des rêves de princesses, de fins heureuses ou de belles balades sur la plage, elle n'en a plus eu depuis qu'elle s'est lancée dans une vengeance qui la bouffe douloureusement de l'intérieur. Son corps s'est même habitué aux nuits courtes, lui suffisant bien souvent que cinq ou six heures de sommeil maximum pour se sentir reposée. Certains peuvent glander au lit pendant des demies journées mais la Dryden n'en fait pas partie. Au contraire, le calme la dérange, l'angoisse cent fois plus que l'effervescence d'une journée de travail ou d'une soirée de chasse.
Le soleil se lève à peine quand elle sent un mouvement à ses côtés, son esprit tiré lentement des bras de Morphée pour la reconnecter avec ses sens, la réalité. Elle frisonne légèrement, réalisant qu'elle a quitté les bras d'Alec et que peu de draps la couvre, du moins ses épaules, lui arrachant quelques frissons dans l'air frais de la matinale chambre. Elle ne bouge pas, n'ouvre pas les yeux, encore à moitié endormie, quand elle perçoit les mouvements habiles de l'amant qui s'extirpe des draps. De corps et d'esprit, elle ressent cette envie de rester couchée, de le laisser déguerpir, peut-être un peu trop fatiguée encore - légèrement paresseuse - mais lentement la réalité s'impose à elle. Comme un shot de caféine directement injecté dans les veines. Si l'envie lui prend, au chasseur, de fouiller l'appartement, elle ne sait pas sur quoi il pourrait tomber et qui pourrait dévoiler un peu trop d'elle... plus que son corps qu'il a déjà eu amplement le temps d'explorer et redécouvrir plus encore la veille. Elle ne veut pas perdre le contrôle, ne veut pas le laisser filer aussi facilement. Si elle pouvait, elle l'enfermerait là - pour la vie. L'idée qu'il puisse retourner à son quotidien normal, sans problèmes l'agace au plus haut point.
Idée insupportable car après tout, la veille, elle avait l'inviter à sa tombe... pas dans ses draps. Les six dernières années s'étaient résumées à la soirée précédente, le jour final où elle avait décidé de passer à l'acte après maintes préparations. Et maintenant, le soleil se lève et la proie devenu amant est en train de filer ; intact. Silencieuse, elle s'oblige à se lever, se dépêche à la commode et en tire un chemisier de nuit assez long pour couvrir la naissance de ses cuisses. Elle attrape ensuite sa culotte qu'elle enfile rapidement alors qu'elle passe à côté du lit et s'engage déjà vers le salon - mais surtout - la sortie. Sans bruits, elle s'accote au mur pour bloquer la sortie au fuyard, alors qu'il lui tourne le dos en quête de ses affaires. Le désordre de leurs envies concupiscentes de la veille est probablement la seule chose qui lui permet de l'arrêter à temps alors qu'elle tourne au même moment les vers elle son échappatoire. Sur elle. Sans surprise, le Lynch semble étonné, ou pris au dépourvu peut-être. « Hey. » Ou un peu des deux alors que son regard la fuit aussitôt pour trouver son cellulaire. « Je-j’devais commencer tôt… et j’voulais pas te réveiller. » Rhaena croise les bras sur sa poitrine, comme l'amante fâchée de se faire poser un lapin. Elle sait bien que ce n'est qu'une excuse mais elle s'en fiche. Et pendant qu'il évite son regard - elle - prend soigneusement le temps de l'analyser de la tête aux pieds, s'attardant sur son cou où elle ne trouve aucune trace des griffures qu'elle y avait laissé pendant leurs ébats brûlants. Il ne peut y avoir de doutes maintenant ; il est transmutant. Il se régénéré... Vengeance impossible ?
Une panique se propage alors dans les membres de Rhaena qui essaie de se ressaisir. Un agacement aussi qui serait facile à confondre à celui d'une maîtresse bafouée. L'émotion est trop forte, elle ne peut tout simplement plus faire semblant. « Tu rigoles ? Tu ne peux pas partir comme ça. Hier, c'était... » Trop bon. Intense. Délicieux. La pause qu'elle marque invitant bien des sous-entendus mais elle reprend aussitôt, un peu aguicheuse. « J'veux dire, j'aimerais bien croire que je suis douée... mais pas à ce point. Hier soir c'était juste... Inhumain. » Anormal, transmutant, dégénéré. Son ton se balance entre accusation et satisfaction évidente qu'avait permis une telle capacité mutante... il ne fallait pas s'le cacher. Elle fait un pas vers lui, refermant l'étau, l'éloignant de la sortie. « Je suis censée faire quoi, moi ? Prétendre qu'il s'est rien passé, que j'ai rien vu ? » Rien compris... En temps normal, elle serait censée le dénoncer à son patron, aux autres chasseurs aussi mais elle ne peut s'y résoudre. Pas par pitié, pas par générosité mais par pur égoïsme. La seule personne qui lui attachera son dernier souffle c'est elle. Alors, elle joue l'amante confuse qui ne veut visiblement pas dévoiler son secret au grand jour même si elle travaille pour le maire tyrannique et opposé aux gens comme lui. Laissée avec un cruel dilemme ; entre loyauté et passion. La détresse dans sa voix, plus forte qu,elle ne le voudrait et sincère étrangement... car après tout, comment allait-elle se venger maintenant ?
Dernière édition par Rhaena Dryden le Mer 11 Nov 2015 - 16:05, édité 1 fois
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Dim 8 Nov 2015 - 20:39
once you let the darkness inside, it never comes out
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Le rêve, l’illusion de quelques instants qui n’avaient pas d’importance ; le Lynch avait trop d’expérience dans la vie pour n’pas savoir que l’éphémère n’était que ça. Ephémère – tout juste bon à laisser un goût amer en bouche, le sentiment nostalgique au creux des entrailles ; l’aube colorée s’avérait être bien disgracieuse, en comparaison de la nuit noire qu’ils avaient connue. Agitée, tout autant que brûlante, les réminiscences de leurs ébats les poursuivant jusqu’à tendre l’air, secouer l’atmosphère de la chambre glacée au moment du désagréable réveil. Et voilà que dans l’esprit du chasseur, reprenait toute la marche de sa conscience, chaque petit élément du réel s’alignant avec le précédent ; tous, formant la chaine qui le maintenait prisonnier. Bien loin du gosse qu’il avait été, fut un temps, bien apte à s’accrocher aux conquêtes féminines comme s’il en redemandait, comme s’il se consumait volontiers dans des heures qui s’étendaient – trop longues, définitivement trop longues. Il fallait croire que, plus jeune, Alec avait eu beaucoup de temps à perdre ; il avait été bien plus obnubilé par les draps qu’il visitait, que par les dures responsabilités qui rythmaient sa vie – ses études, la famille, toutes ces choses infiniment sérieuses lui avaient paru être bien lointaines, lorsqu’il s’était perdu entre les bras d’une énième demoiselle. L’effervescence de la nuit dernière avait été plus ardente que les autres avant cela ; leur communion plus complète que toutes celles que le Lynch avait pu connaître jusqu’alors, comme si la brune avait vibré des mêmes désirs insatiables de se perdre que lui. Mais le temps n’était pas à la curiosité maladive, aux questionnements déplacés ou à ressasser ce qui ne pouvait même pas être mis en mots ; Alec était volontiers le fuyard de toute cette réalité-là, celui qui disparaitrait sans crier gare, avant que les choses ne deviennent trop compliquées. Pièce par pièce, il avait reconstitué les éléments de la veille, ramassant ses vêtements les uns après les autres, aussi discret et agile que s’il se retrouvait au beau milieu d’une chasse, à traquer un gibier bien trop dangereux. Le danger, ici, était sûrement plus complexe à affronter que tous ceux auxquels il pouvait se frotter sur le terrain : que se passerait-il si la brune devait se réveiller et le confronter d’une quelconque manière ? La Dryden n’semblait pas être de ces amantes éconduites geignant parce que l’homme fuyait dès le lendemain ; non, quand bien même ils n’avaient échangé que très peu de mots, Lynch ne savait que trop bien que les questionnements de la jeune femme se tourneraient vers un autre sujet. Ce sujet qu’il s’exerçait à oublier, repousser d’un revers de main – feindre, était quelque chose qu’il faisait avec une facilité déconcertante, comme si, à force de côtoyer des gens comme Calista ou Felix, il était désormais habité par une capacité impérieuse de faire comme si de rien n’était. Il serait plus facile de rentrer dans cette comédie-là, s’ils se retrouvaient ailleurs, loin de l’intimité bouillante de chez l’assistante du maire ; s’ils se contentaient de se croiser, comme ça, au détour d’un couloir, d’un échange de regards, prunelles dans prunelles. A s’éviter, autant qu’à se chercher ; mais dans la balance des secrets, Rhaena avait définitivement plus de cartes à jouer qu’Alec lui-même – à trop s’y frotter, il s’y était finalement cramé, et dans la réalité toute entière, il n’pouvait que le regretter.
Fuir pour n’pas se laisser bouffer par ce remord incandescent ; dans quelles abysses venait-il de jeter sa vie toute entière ? L’assistante de Lancaster allait-elle aller travailler en criant au loup, annonçant à tous qu’Alec Lynch était un transmutant caché dans les rangs des chasseurs ? Probablement que s’expliquer, trouver une quelconque justification à tout cela aurait été l’option la moins désagréable – et la plus polie de toutes, mais pour la première fois depuis treize longues années, il semblait presque que le chasseur avisé et talentueux, était devenu lâche. Sa dégénérescence éveillait en lui des parts d’être qu’il n’aurait jamais cru connaître – ou retrouver ; plus impétueux, plus violent, plus imprévisible. Plus prompt à se jeter dans la bataille sans réfléchir, et advienne que pourra ; presque comme s’il comptait bien trop facilement sur l’aisance avec laquelle ses cellules se réparaient, lui sauvant irrémédiablement la vie. Quelle ironie ; il méritait bien que ça finisse par s’retourner contre lui. L’orgueil aurait voulu que ce soit en d’autres circonstances ; la Dryden était pourtant bel et bien là, bloquant tout chemin vers la sortie, adoptant si bien l’attitude de la conquête d’une nuit éconduite dès le lendemain – considérée comme ça et sans plus. Ce genre de scène ressemblait tant à ce que l’ancien Alec, gamin pourri gâté d’Elizabethtown aurait pu connaître. Treize ans plus tôt ; on aurait pu croire que le chasseur qu’il était devenu, s’était assagi d’une quelconque manière. Il l’avait été, plus attentif, plus sélectif dans ses conquêtes. Avant tout ça. Avant le faux pas. « Tu rigoles ? Tu ne peux pas partir comme ça. Hier, c'était... » il aurait presque pu prendre la phrase de la jeune femme pour un compliment ; si seulement il n’pressentait pas la sentence qui menaçait de tomber, là, dans le silence qui suivait son hésitation. Quelques minutes de moins, quelques secondes de plus – et il aurait été loin des murs de cet appartement. Tant d’événements, de cause à effet qui avaient eu un effet dévastateur sur ses choix désastreux. Lynch soupira, détournant vivement le regard ; allait-il pousser la comédie à prétendre quelque chose ? Contrairement à ce qu’il semblait à l’instant précis, le chasseur avait trop de respect pour la brune pour faire une chose pareille, et la prendre pour une idiote. « J'veux dire, j'aimerais bien croire que je suis douée... mais pas à ce point. Hier soir c'était juste... Inhumain. » le mot était sorti, infiniment plus blessant qu’il ne l’aurait été pour n’importe qui dans un contexte tel que celui-ci. Alec ne put retenir le ricanement jaune qui passa, comme un souffle à travers ses lèvres ; ce terme ressemblait sous toutes les facettes, à ceux qu’il employait pour parler des gens qu’il traquait sans relâche. Ses proies, son gibier, des dégénérés – rarement des choses humaines dans une quelconque mesure. Lui aussi l’était ; inhumain, c’était probablement le terme le plus adapté dans tout ça. Malheureusement pour lui, pour eux, ça n’concernait pas que les ébats nocturnes, une quelconque endurance surréelle et plaisante. « Je suis censée faire quoi, moi ? Prétendre qu'il s'est rien passé, que j'ai rien vu ? » la réponse fusa hors des frontières de sa bouche avant qu’il ne la retienne : « Ouais, pourquoi pas. » sous le hale clair du matin, il dévisagea la jeune femme ; il en vint plus ardemment que jamais à désirer qu’elle puisse être quelqu’un comme Calista, digne de confiance dans une certaine mesure. Plus prompte à faire comme si de rien n’était, plutôt que de trahir d’une quelconque manière les secrets qu’il lui avait si imprudemment confiés.
Mais la réalité s’avérait bien souvent infiniment différente des circonstances rêvées ; il ne le savait que trop bien, pour avoir enduré celle-ci encore et encore – trop souvent. Le flic soupira, une main passant dans ses cheveux, à la recherche frénétique d’un quelconque argument à avancer. « Je-j’essaye d’m’en occuper. C’est récent et- c’est pas comme si j’pouvais me vacciner pour faire comme si de rien n’était. » à vrai dire, les raisons pour expliquer pourquoi il était toujours un dégénéré alors qu’il détestait profondément ça, étaient on ne peut plus justifiables. Mais c’était s’mettre le dos au mur, à nouveau, que de livrer les choses comme ça, brutes de béton ; face à quelqu’un de qui il s’était méfié, à un moment. Un moment qui lui semblait bien lointain désormais. « J’suis un chasseur – et rien n’va changer ça. J’fais pas partie d’un groupe de mutants rebelles ou quoi… » mais comment pouvait-il le prouver ? Ce fut à son tour de se suspendre dans une hésitation certaine, ses mots accrochés dans le domaine de c’qui ne pouvait pas être clairement dit. Il haussa finalement les épaules, se rapprochant d’un pas : « Fais c’que tu veux. J’suppose que t’as le choix entre m’faire confiance ou aller en parler à ton patron. » il la dévisagea, bien trop conscient qu’une nuit à s’envoyer en l’air n’était probablement pas le meilleur argument qui soit pour s’attirer la confiance de quelqu’un ; « Qu’est-c’que tu veux que j’dise d’autre ? » plus amer qu’amusé, le rictus au coin des lèvres du Lynch s’adressa directement à l’assistante du maire – toute aussi humaine qu’elle était, détestant les transmutants plus que de mesure ; ou du moins, assez prompte à s’en méfier. Normal. Il n’pouvait pas la blâmer pour ça. C’était exactement la même chose qu’il ressentait ; à l’égard de tous les dégénérés, à l’égard de cette chose logée en lui sans qu’il n’puisse s’en défaire. Ouais, tout ça avait sûrement été une erreur – le mot qui décrivait toujours de la meilleure façon qui soit, le fait de passer la nuit avec une personne dont on n’savait pas grand-chose ; c’n’était pas comme s’ils pouvaient revenir en arrière, maintenant. Pas comme s’ils pouvaient en avoir envie. Maintes fois déjà, Alec avait payé le prix fort pour toutes ses erreurs, chacun de ses faux pas : sûrement qu’il attendait de voir où ça le mènerait. Briser l’épais voile des illusions ne serait peut-être pas une mauvaise chose : car maintenant plus que jamais, il savait que baisser les masques, abandonner les illusions et les mensonges, lâcher prise était plus reposant qu’il ne l’aurait imaginé.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Mer 11 Nov 2015 - 17:38
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
Moment de vérité où les accusations tombent. Sa réaction aux paroles de la brune explique cette fuite matinale. Éviter la confrontation, du moins dans l'intimité de son antre. Ailleurs, au poste de police, à la mairie, ce serait été trop facile au jeune homme de l'éviter... elle le sait, elle ferait pareil, alors elle se félicite presque d'avoir réussi à s'interposer entre lui et sa seule issue. Elle en serait devenue folle, préoccupée toute la journée à se poser des milliers de questions, essayer de comprendre. Une obsession plus agaçante encore que sa revenge maladive. Elle a besoin de cette confrontation, elle a besoin de savoir sur quel chemin elle s'engage à partir de maintenant, de cette seconde. Et, comme fallait si attendre, Alec ne semble pas apprécier de se faire acculer au coin du mur... « Ouais, pourquoi pas. » Ça lui ferait beaucoup trop plaisir et elle se contente de s'avancer toujours, regard planté dans le sien sans broncher alors qu'il la dévisage silencieusement. Malgré la terrible envie de sortir en courant sans même prendre le temps de s'habiller convenablement et d'aller hurler dans la rue, à chaque porte, jusque dans la mairie qu'Alec Lynch est un mutant caché sous les traits d'un chasseur - ainsi lui pourrissant la vie au possible -, elle reste pourtant impassible. Bras croisés sur la poitrine, longues jambes dévoilées sous son chemisier mi-court, elle ressemble vraiment à l'amante n'appréciant pas de se faire fausser compagnie mais c'est plus profond que cela. Lynch et Dryden « Je-j’essaye d’m’en occuper. C’est récent et- c’est pas comme si j’pouvais me vacciner pour faire comme si de rien n’était. J’suis un chasseur – et rien n’va changer ça. J’fais pas partie d’un groupe de mutants rebelles ou quoi… » Le couteau qui se retourne dans la plaie. Elle est arrivée trop tard, quelques temps plus tôt, elle aurait pu l'achever. Le poison aurait fait son effet dans son système et en ce moment, la ville l'aurait déjà retrouvé mort de façon grandiose au milieu de la place publique, sa propre flèche au coeur. Cette simple idée la fait trembler et elle reste sur plus alors qu'il fait un pas vers elle. Elle guette. Chacun de ses mouvements, n'importe quoi qui pourrait trahir une faiblesse, un moyen de retourner la situation à son avantage.
Certes, elle connaît maintenant son petit secret mais ce n'est pas assez. Elle veut plus... infiniment plus. Elle maudit les trois dernières années de chasse de l'avoir distraite du but ultime. Si elle était arrivée avant, sa vengeance aurait été assouvie, et non, les plaisirs de la chair. Ou peut-être les deux dans le plus succulent des scénarios. Elle trouve tout de même le moyen de se calmer, retrouver son air glacial, sans émotions. S'il cherche une solution, ce qu'il redeviendra mortel un jour ou l'autre. C'est la seule chose à laquelle elle peut s'accrocher et quelques souvenirs délicieux d'une nuit torride. « Fais c’que tu veux. J’suppose que t’as le choix entre m’faire confiance ou aller en parler à ton patron. Qu’est-c’que tu veux que j’dise d’autre ? » En effet, que peut-il ajouter d'autre ? La belle connaît son secret, il a les mains liées et elle adore cela... chanceuse dans sa malchance en quelque sorte, mais ce ne serait jamais assez tant qu'elle ne lui aura pas arraché son dernier souffle. Elle et personne d'autre. Pas un mutant, pas un chasseur. Elle. Rhaena lui lance un regard méfiant, par habitude faut-il supposer. « D'accord, je dirai rien. C'pas comme si j'avais à me plaindre de ton pouvoir de toute façon. » Les derniers mots remplis de sous-entendus, car après tout, il est vrai que ce genre de mutation n'embêtait personne - sauf elle et sa terrible envie de le mettre six pieds sous terre de laquelle reste inassouvie - alors pourquoi se mettre à paniquer. Et contrairement au jeune homme, elle n'est pas une chasseuse de mutants ; elle n'est que l'assistante, celle qui utilise les mots pour encourager les campagnes du maire. Elle ne leur porte de haine viscérale... alors pour le moment, le Lynch n'a pas à craindre qu'elle dévoile son secret. Il devrait plutôt craindre le fait que si un jour il se débarasse de cette mutation qu'il déteste tant, la belle - épée de Damoclès sur sa tête - n'attendrait rien pour fendre l'air et enfin tenter de le tuer comme il se dit, comme elle était censée le faire quelques heures plus tôt. Elle se permet un sourire aguicheur avant qu'un voile perplexe ne vienne le faire disparaître aussitôt. « C'est quoi ton don au juste ? À part une endurance infinie au lit, j'veux dire. » Elle avait bien vu que quand sa sentence avait claqué, il avait évité son regard, visiblement agacé qu'on lui rappelle ce qu'il sait déjà ; mutant. Mais elle s'en fiche. Elle n'est pas de celles à éviter les problèmes. Car celui-là, il lui en pose un... plus énorme que n'importe quel autre. Elle sait déjà très bien qu'il peut se régénérer, tous les indices ne mentent pas mais aux yeux du jeune homme, elle n'ait simplement que la jeune femme passée dans la nuit sous son corps, sous ses mains, surprise par ses capacités d'amant qui ne peuvent qu'être transmutantes. Lui l'ignore, mais elle sait qu'il a chassé vulgairement le poison qu'elle a fait glissé dans son verre la veille. Pourtant, elle pose sincèrement la question. Si elle connaît les limites, les frontières de son don, mieux elle se sent près de sa vendetta mise sur la glace - pour le moment.
Elle hésite un moment, tentée d'aller se préparer un café car contrairement à lui, elle est épuisée, les courtes heures de sommeil n'étant pas suffisantes à lui redonner toute l'énergie dépensée dans leurs ébats qui lui semblent encore tout frais. Cependant, elle ne veut pas lui donner la voie libre pour se défiler car elle le voit bien. Dans sa mâchoire crispé, son regard d'animal battu, parler de sa nature dégénérée ne lui plaît pas. Elle le ressent jusque dans l'air. Mais bon, à force de traîner avec des Hunters, elle ne s'en étonne pas trop, probablement trop habitué à éviter le sujet. Puis, qui d'autre savait pour tout... ça ? Comment il l'avait découvert ? Tant de questions qu'elle s'empêche de lui asséner, elle ne veut pas encore plus le voir s'enfuir sous le poids des interrogations. Alors, elle prend son mal en patience, faisant deux pas vers la cuisine où elle attrape la machine à café pour la remplir d'eau. « Tu veux du café ? Ou bien ça marche pas sur toi non plus ? » demande-t-elle, d'un ton plus curieux qu'accusateur. Elle s'arrête dans son mouvement, attendant une réponse de sa part sans le quitter des yeux. Elle n'a pas très envie qu'il s'attarde plus chez elle, dans cet appartement pratiquement vide, qui heureusement, ne peut pas vraiment trahir qui elle est vraiment sauf s'il se met à fouiller tiroirs et armoires mais elle ne peut ne pas profiter de l'occasion pour percer cette carapace qu'il semble s'être forgé toute sa vie... comme elle au fond...
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Mar 17 Nov 2015 - 18:43
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Alliés, ennemis : Lynch n’savait plus où les trouver. Il n’se sentait plus la capacité à faire la différence – en dévisageant quelqu’un, comme ça, le chasseur était constamment sur le qui-vive, la défensive, chaque muscle de son corps crispé, prêt à bondir à la gorge de toute personne menaçant de sortir une arme en premier. Ca faisait treize ans qu’il survivait de la sorte, un genre d’errance à laquelle il s’était bien aisément acclimaté ; Radcliff lui rappelait tout cela, jour après jour, une fange dans laquelle il nageait constamment, naufragé esseulé dans une mer remplie de requins. La Dryden était-elle de ces prédateurs tapis dans l’ombre ? La question n’avait que fugacement quitté l’esprit d’Alec, alors même qu’ils s’étaient tous les deux si aisément laissés consumer par la luxure. Quelque chose qui lui avait fait baisser les armes, baisser sa garde – détourner le regard de la lutte incessante qui se jouait dans les rues de ce bled, pour se concentrer sur autre chose. Autre chose, de frivoles poignées de minutes qui appartenaient au jadis désormais ; rattrapées par la réalité, l’imprévisible réel et tout ce qu’il ramenait avec lui. Les regards agacés de la brune, qu’il n’décryptait qu’à moitié, plus fuyard qu’il ne l’avait jamais été jusqu’alors : aussitôt qu’il laissait son esprit vaquer plus loin que les frontières de sa prudence, le jeune homme s’avérait imprudent à l’excès, prêt à flirter avec une mort certaine qui n’tarderait pas à poser sa main glacée sur son épaule. Sans guère faire plus, probablement : Alec n’pouvait pas mourir, une réalité qu’il n’avait que trop bien découverte, contre son gré. C’n’était pas pour autant qu’il en était devenu invulnérable, parfaitement inatteignable : et dans les abysses des yeux clairs de la jeune femme à quelques pas de là, le chasseur ne pouvait que faire le bilan de tout ce qu’il avait mis en danger. Sa cause, ses convictions, les quelques personnes auxquelles il avait rattaché son existence. Les Lecter, qui avaient foi en lui depuis bien plus longtemps que n’importe qui dans son chemin de vie jusqu’alors. Felix, son meilleur ami. Calista ; subrepticement, distraitement, ses entrailles se serrèrent dans un nœud de culpabilité aussitôt qu’il se remit à songer à la blonde – la Wolstenholme qu’il avait bien volontiers laissé de côté. Aussi ardemment qu’elle l’avait chassé de sa vie lorsqu’il avait commis ce faux pas froissant sa bonne volonté, Alec s’escrimait à écarter Calista de sa vie. Parce que c’était mieux comme ça : et alors que le glas de toutes ses imprudences frivoles résonnait pour mettre fin à une illusion perfide, Lynch n’pouvait que se répéter en boucle qu’il aurait raison de le faire. Car si ses ennemis, quels qu’ils soient, n’avaient aucun moyen de s’attaquer à lui, rien ne les empêcherait de venir s’attaquer aux autres. Ceux à qui il tenait, aussi ardemment qu’il avait tenu à ses parents, persuadé qu’ils seraient toujours là, éternels à son existence ; une cruelle erreur, dont il avait déjà mesuré toute l’ampleur, alors qu’il avait à peine eu vingt ans. Tout ça pour que le cercle vicieux de ses faux pas ne se répète ; et nulle autre personne que Rhaena Dryden, assistante du maire quasi-inconnue pour le lui rappeler. Si elle venait à lâcher la vérité sur ce qu’il était, Alec n’pouvait qu’à peine commencer à imaginer ce que ses nouveaux adversaires trouveraient comme ressources pour le faire tomber. Ennemi des dégénérés, ennemi de ses anciens alliés ; Lynch n’s’était que rarement imaginé une vie telle que celle-ci : parce qu’il la rejetait purement et simplement. Cette chose née en lui, comme ça, du jour au lendemain, une décennie trop tard, n’pouvait pas changer quoique ce soit. C’était impossible ; impossible.
La puissance de ces convictions le clouait là, sur place, à dévisager l’assistante du maire presque sans chercher à peser ses réactions, la moindre petite moue qui trahissait les hésitations qui la parcouraient de la tête aux pieds. Le chasseur n’analysait pas, il se contentait presque de dévisager la jeune femme en l’attente d’une sentence quelconque : ouais, ironiquement, après ce qu’ils avaient vécu, quand bien même ils n’étaient rien d’autre que des amants éphémères, la Dryden s’retrouvait avec toute la vie du Lynch entre ses mains. L’erreur avait été faite, c’n’était pas comme s’il pouvait faire marche-arrière désormais. Autant faire face. Affronter d’une quelconque manière. Ne pas ciller, ne pas faiblir, ne pas supplier. Ses entrainements de chasseur lui avaient au moins donné ça, une volonté à toute épreuve qui lui faisait tenir bon, quoiqu’il en coûte ; Alec préférerait toujours l’ardente vengeance, la soif du sang de ses ennemis, à celui de rendre les armes, baisser les bras et se laissant faire. Il n’était pas comme ça, pas fait d’ces matières là ; plus depuis bien longtemps déjà. Les Lecter lui avaient offert une autre destinée, Alec l’avait saisie, et il n’la lâcherait pas. Pas, pas même alors qu’il était soi-disant devenu un transmutant, que pour certains, c’était censé tout remettre en question à son esprit, sur les treize années pendant lesquelles il avait laissé des dégénérés morts sur son sillage. Personne n’pouvait comprendre sans doute, la profondeur des convictions qui vibraient dans ses chairs : il n’était pas né comme ça, on n’l’avait pas endoctriné dès sa naissance. C’avait été un chemin qu’il avait choisi de prendre en toute connaissance de cause, embrassant les croyances des chasseurs, la conviction que l’existence mutante était dangereuse. Rien d’autre ; rien d’autre qu’un infaillible devoir qui n’avait pas changé jusqu’alors. Et n’changerait pas, quoiqu’il lui en coûte. Tous ses ennemis sans visage ne faisaient que lui prouver raison : combien de cadavres s’étaient déjà empilés les uns sur les autres à Radcliff ? Tous n’étaient pas la responsabilité de Lancaster, ou des hunters. Alec affrontait fièrement chacun des visages de ses victimes, inébranlable – un luxe qui n’était sûrement pas donné à tout le monde. Certainement pas à ces faux bien-pensants rebelles qui se disaient meilleurs que tout l’monde, alors qu’ils n’faisaient que semer les flammes et le sang sur leur passage. « D'accord, je dirai rien. C'pas comme si j'avais à me plaindre de ton pouvoir de toute façon. » il ne dit mot, ne lâcha pas même un quelconque remerciement, ses mâchoires se crispant dangereusement sous l’ouragan de ses songes qui s’étaient tous précipités les uns contre les autres à la vitesse de l’éclair. Là, comme ça, pour ce qu’il avait cru être d’infinis instants suspendu aux lèvres de la brune ; elle avait finalement donné une réponse, et Lynch était incapable de savoir si c’était celle à laquelle il s’était attendu ou non. L’idéale ou non. Il avait toujours su que Calista n’trahirait jamais son secret, quand bien même il le lui avait confié dans un moment de désespoir à l’état pur, comme une vulgaire créature blessée s’écorchant juste sous ses pieds. Il avait eu foi en elle, et n’avait jamais eu tort, n’s’était jamais ressenti regretter cette décision. Sauf aujourd’hui ; il s’rendait compte plus vivement qu’auparavant encore, qu’il avait mis la blonde en danger, contre son gré – il s’était vu mourir une poignée d’heures à peine après cette révélation, ne laissant qu’à la Wolstenholme le droit de comprendre pourquoi, pourquoi il se serait tiré une balle dans la tête comme unique révérence. Mais lui vivant, la chasseuse était détentrice du secret de toute sa vie, de la révélation qui mettrait son existence à sac ; si Calista gardait tout ça secret, ça n’voulait pas dire pour autant que ça n’faisait pas d’elle une cible. Une paria parmi leurs pairs qui la jugeraient traitresse de n’pas l’avoir dénoncé, ou de n’pas avoir essayé quoique ce soit contre lui, la menace qu’il était. « C'est quoi ton don au juste ? À part une endurance infinie au lit, j'veux dire. »
Un nouveau silence ; et plus encore que de chercher ses mots, des réponses exactes à fournir à son interlocutrice bien curieuse, Alec cherchait une issue quelconque, l’échappée qui lui permettrait de retrouver l’extérieur, de reprendre une bouffée d’air. Mais il avait pris trop de temps pour s’évader de l’appartement maudit où il avait si aisément confié tous ses secrets ; Lynch pinça les lèvres – il n’allait pas s’défiler comme ça, pas glisser à côté d’elle comme une ombre pour disparaître à l’aube à peine née, abandonnant la jeune femme avec ses questions maintenant qu’elle avait lancé une quelconque promesse de n’pas trahir ce lourd secret. Il n’pouvait pas, c’n’était pas décent, ou quoique ce soit pouvant y ressembler de près ou de loin. « Tu veux du café ? Ou bien ça marche pas sur toi non plus ? » Dryden lui ayant libéré le chemin, le chasseur resta une longue seconde à admirer la porte de sortie ; quelques secondes de moins et tout ceci aurait pu être évité. Il opta enfin pour un volte-face, dévisageant la brune dans sa cuisine. « J’bois pas de café. » lâcha-t-il finalement, simplement ; c’n’était probablement pas vrai, il en avait sûrement déjà avalé à un moment ou un autre dans sa vie, pour se remettre d’une cuite ou autre. Mais c’n’était pas le genre de substance qu’il avalait quotidiennement pour se réveiller le matin ; à vrai dire, à faire un bilan sur son existence, Alec n’avait jamais eu besoin de quoique ce soit pour se sortir la tête du cul après une nuit trop courte – pas de remède miracle, et pas de quoi non plus s’lancer dans un long épilogue sur tout ce qui faisait sa vie. Enfonçant les mains dans les poches de sa veste tout juste retrouvée, Alec arpenta un pas – quelques pas – en direction de la cuisine, là où Rhaena avait décidé de se rendre. Il aurait pu s’casser sans demander son reste, ça n’aurait pas été la première fois qu’il le faisait : il avait déjà profité qu’une de ses conquêtes trop collantes prenne une douche pour se faire la malle discrètement, mais une quelconque sagesse laissait entendre qu’il valait mieux qu’il n’abuse pas trop de la bonne volonté de la jeune femme. « Désolé. » lâcha-t-il finalement, ses lèvres se pinçant à nouveau, geste inconscient tandis qu’il observait le moindre des faits et gestes de la brune. « J’sais que ça peut être compliqué de garder ça pour toi. Et que j’te demande beaucoup finalement. A vrai dire, j’savais pas que ça… s’passerait comme ça. » qu’ils finiraient par s’croiser au beau milieu d’une rue, à finir la nuit ici, ensemble. Et surtout, que sa mutation pouvait agir de la sorte sur toutes les chimies possibles et imaginables de son corps ; Alec portait déjà sur lui l’sentiment d’avoir fait le tour de toutes les monstruosités que cette chose réveillait en lui. Il n’pouvait pas mourir, n’pouvait pas vieillir, n’pouvait plus se bourrer la gueule. Il n’pouvait pas être malade, pouvait rester des heures sans dormir. Il pouvait sauver des vies rien qu’avec une injection de son sang : faire disparaître les plaies, les maladies, les il n’savait quoi d’autre. Et il pouvait s’envoyer en l’air sans s’fatiguer. « J’veux dire... merci. Si tu décides de n’rien dire. » presque sincère pour la première fois, offrant un vague sourire ombrant la commissure de ses lèvres, avant qu’il ne détourne le regard, fuyard. « Mais tu devrais t’assurer de savoir c’que tu fais avant tout. Alors si t’as un problème… j’peux comprendre. » il en avait déjà trop demandé à Calista, sans doute ; il n’pouvait pas faire ça avec quelqu’un d’autre. Peu importait la solitude dans laquelle il naviguait constamment depuis qu’il avait découvert l’existence de sa dégénérescence ; il n’pouvait pas faire ça, tant demander à quelqu’un d’autre encore. Quelqu’un de leur propre camp, qui avait sûrement toutes les raisons du monde de croire en les paroles de Lancaster. Toute politicienne qu’elle était, la Dryden devait sûrement savoir mentir avec une aisance déconcertante ; certes. Une réalité qui se rappela à lui pour la énième fois depuis le début de leur échange – imperceptiblement, Alec la dévisagea, le chasseur revenant à toute vitesse pour alimenter ses sens, maudire son imprudence. « La nuit dernière. Quand tu m’as retrouvé. J’crois que quelqu’un avait essayé de me tuer. Ou de me droguer. » il retint un instant ses mots, toujours observateur. « Je sais pas. » sans ciller, comme pris dans une tornade de questionnements. « J’suppose que je n’saurais jamais vraiment. » son sang avait fait disparaître le produit ennemi en quelques secondes à peine – pas le temps de faire un prélèvement pour analyser quoique ce soit, et mettre un quelconque visage, un indice quel qu’il soit, sur l’ennemi tapis dans l’ombre. « C’est c’qu’il fait. Mon don. Faut croire que j’fais bien de l’avoir dans certaines circonstances. » presque comme s’il avait répondu à la question éludée de la jeune femme quelques instants plus tôt : mais quand bien même il avait tari illusoirement une quelconque curiosité de la brune, une nouvelle foule d’interrogations venaient voiler le fond de ses prunelles – elles le ramenaient à la veille au soir, dans la rue : face à Rhaena Dryden, guère une amante d’une nuit. L’assistante du maire, politicienne, joueuse probablement, menteuse sûrement.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Dim 22 Nov 2015 - 19:22
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
Une charité surprenante venant de la tueuse qui avait attendu avec impatience la soirée de la veille... qui s'était au final plus ou moins mal passée. Du moins, qui ne s'était pas terminée d'une flèche en plein coeur comme elle l'avait tant désiré, mais plutôt des cicatrices de ses baisers ou des ravages invisibles de ses doigts sur sa peau. Est-elle destinée à brûler d'une vengeance qui ne sera jamais assouvie à défaut d'avoir sustenté des désirs qu'elle ne s'est jamais cru capable d'éprouver pour le meurtrier de son père. Repenser à cette nuit, aux quelques heures précédentes lui arrache autant dégoût d'elle même qu'exquise satisfaction. Un tourbillon d'émotions qu'elle fait de son mieux pour apprivoiser, ne pas laisser paraître. Elle repense à son père, elle repense à ses années où ce n'était que lui et elle contre le monde. Princesse aux yeux d'un roi, petite opale aux mains d'un empereur n'ayant rien de plus précieux. Elle devrait le dénoncer, le Lynch, cesser de jouer à la vendette parfaite mais elle en est incapable. Il doit souffrir autant qu'elle souffre... tellement absorbée par sa douleur qu'elle ne s'est jamais arrêtée pour se demander pourquoi cet homme s'était introduit chez eux pour assassiner le paternel Duncan. Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Tout ce qui lui importe depuis tant d'années reste cette vision d'horreur qu'elle a eu sous les yeux cette nuit-là. Les flèches meurtrières qui avaient percées l'air dans un sifflement malsain. Le sang de son père mort dans ses bras après que le mec ait disparu par la fenêtre. Les lumières rouges, bleues des sirènes de police. Elle a toujours pensé que ce n'était qu'une histoire de chasseurs et de mutants. Et le dégénéré devant elle ne mérite clairement pas cette faveur que la brune lui tend d'une douce promesse. Pour le moment du moins... Elle ne peut pas laisser échapper le grandiose pouvoir qu'elle sent la submerger d'être ainsi détentrice d'un tel secret.
Pouvoir qu'elle compte savourer jusqu'à la dernière goutte. Le Lynch garde le silence, ne sachant visiblement pas quoi faire d'une telle clémence venant de l'amante censée travailler pour le maire et tyran de tous ses semblables. Et justement, elle travaille pour le maire, pas pour les hunters, se gardant bien de garder un masque délicat de douce asssistante ne se mêlant pas trop de cette guerre intestine qui ronge la ville violemment derrière les rideaux fermés de la scène. Elle s'effaçe mais ne le quitte pas des yeux alors qu'elle prépare la machine à café. Pendant un instant, elle croit que le jeune homme va fuir. Elle le voit dans chaque mouvements paralysés - et pendant quelques secondes - la brune peut lire dans ses prunelles fuyardes l'envie de disparaître au plus vite. Une hésitation qui dure trop longtemps aux yeux de la vipère dissumulée sous les sourires et elle se retient violemment de ne pas laisser le soupir de soulagement qui se bat à la frontière de sa gorge, s'échapper de ses lèvres. « J’bois pas de café. » Il vient la trouver presque timidement à la cuisine ouverte sur le salon et, plus fort qu'elle, un sourire se dessine sur ses lèvres pulpeuses. Elle hausse les épaules pour toute réponse et tire une seule tasse d'une des armoires en attendant que l'eau se réchauffe lentement.
Un silence pèse subtilement sur le duo, Rhaena laissant le temps au Lynch d'assimiler tout cela, prenant soin de ne pas l'acculer au mur comme elle si souvent eu l'habitude de faire. Lui, il est spécial... Différent. Le seul qui compte, et elle redoute de faire un faux pas. « Désolé. J’sais que ça peut être compliqué de garder ça pour toi. Et que j’te demande beaucoup finalement. A vrai dire, j’savais pas que ça… s’passerait comme ça. J’veux dire... merci. Si tu décides de n’rien dire. » Ils étaient deux et le sourire de la belle s'étire encore un peu plus devant le sous-entendu, le souvenir de leur nuit passée ensemble. Mais en même temps, elle bouillonne de l'intérieur. Elle aussi n'avait pas prévu que cela se termine ainsi. Dans son lit plutôt que six pieds sous terre. Elle se mordille l'intérieur de la joue tout en détournant les yeux un instant pour se faire violence et ne pas laisser paraître à quel point elle est décontenancée par ce qui s'est passé. Elle reporte ensuite son attention sur le jeune homme, surprise de voir la naissance d'un sourire sur ses lèvres à lui. « Mais tu devrais t’assurer de savoir c’que tu fais avant tout. Alors si t’as un problème… j’peux comprendre. » Elle reprend lentement un air impassible alors que sa machine résonne d'un bip sonore, lui rappelant qu'elle avait bien besoin de se réveiller un peu. Elle attrape sa tasse et la remplit du liquide foncé et brûlant.
Elle a presque l'impression de rêver... Est-ce qu'il s'inquiète vraiment pour elle et ce que les conséquences de garder un tel secret - pour lui - pourrait entraîner sur la petite personne de l'assistante ? Tellement habituée de se débrouiller seule, sans personne pour s'inquiéter de son sort, elle reste un instant silencieuse, le regard planté dans le sien. « J'vais être franche, j'me fiche des mutants, j'me fiche des hunters et tout le monde se fiche pas mal de moi aussi. J'sais ce que je fais, ça m'étonnerait qu'on vienne m'embêter pour... ça. » Elle marque une pause et avec nonchalance, la Dryden vient perdre son regard au fond de son café dans lequel elle fait alors couler un peu de lait tiré du frigidaire, elle penche la tête sur le côté un peu rêveuse. « J'suis une grande fille, j'vais me débrouiller seule, t'inquiètes... Comme je l'ai toujours fait. » Les derniers mots qui se perdent dans un murmure, dans un souffle. C'est un fait que son appartement peut très bien témoigner. Seule. Peu sentimentale. Froide. Comme sa seconde demeure dans laquelle ils se tiennent maintenant à se tourner autour comme des animaux évaluant un semblable. Appartement atrocement vide de tous cadres photos ou même de simples décorations. Elle ne garde rien de son ancienne vie, pas même le livre de droit que son père lui avait donné à sa rentrée à l'université. Pas même une faute de sa mère. Aucun objet qui pourrait avoir une valeur sentimentale. Seulement cette flèche qu'elle garde depuis que le Lynch avait transpercé son père avec. Une fantaisie idiote mais à laquelle elle tenait farouchement. Le transpercer de la même flèche avec laquelle il lui a arraché son père. Aujourd'hui, ce n'est qu'une rêverie qui lui semble si loin, si impossible à atteindre.
Elle termine de préparer son café en y faisant glisser du sucre et la voix perplexe du jeune homme la tire de ses réflexions, Rhaena posant une nouvelle fois son regard dans le sien. « La nuit dernière. Quand tu m’as retrouvé. J’crois que quelqu’un avait essayé de me tuer. Ou de me droguer. » Ça, elle le sait déjà mais elle feint la légère surprise, la douce incompréhension. N'importe quoi pour ne pas montrer qu'elle est ce quelqu'un. « Je sais pas. J’suppose que je n’saurais jamais vraiment. C’est c’qu’il fait. Mon don. Faut croire que j’fais bien de l’avoir dans certaines circonstances. » La Dryden s'avance d'un pas ou deux, café en main, pour venir s'appuyer sur le comptoir aux côtés de l'amant qui ne la quitte pas des yeux. Elle aperçoit ce flot de doutes qui voile ses iris, ses traits et la belle se doit immédiatement d'apaiser le chasseur, engourdir sa méfiance. Sourire timide sur le coin des lèvres, la brune le scrutte un instant, comme l'amante qui cherche à assimiler tout cela. « Je vois... Bah j'imagine que je dois te remercier aussi. Je crois que j'étais suivie également, tu te souviens ? Peut-être que ce poison, cette drogue et l'ombre dans mon dos étaient reliées. J'sais pas. Des rebelles peut-être... » Elle souffle vaguement sur son café avant d'en prendre une gorgée avec précaution. Contrairement à lui, elle risque de se brûler et elle tient beaucoup trop à sa langue acérée pour prendre de chances. Elle ne doit pas le laisser penser, le laisser poser trop de questions. Elle doit le piéger. De ses charmes, de sa coopération inattendue, peu lui importe maintenant. Terminant sa gorgée, elle pose la tasse sur le comptoir un instant, pour croiser les bras sur sa poitrine. « Avec tout ce qui se passe dans la ville, ce ne serait pas étonnant. » Avec tous les gens que tu as tué - comme mon père - tu t'en étonnes vraiment, qu'elle a envie d'ajouter mais elle se retient, préférant laisser tomber un regard mielleux dans le sien. Elle y cherche des réponses à toutes ses questions, celles qui l’obsèdent, qu'elle a besoin de résoudre pour apaiser un peu sa vengeance qu'elle sent lui glisser entre les doigts.
Impuissante. Comme elle le jalouse soudain... incapable de mourir. Elle donnerait tout pour être à sa place. Elle n'a personne, elle n'a rien et subir les blessures sans voir la mort refermer ses mains sur elle, ce serait un cadeau inespéré. Elle ne comprend pas pourquoi le jeune homme cherche tant à fuir cette nature - bien qu'elle s'en considère chanceuse, sans cela, adieu sa vendetta. « Ça fait quoi d'savoir que tu n'peux pas mourir ? » La Dryden qui joue la brebis apeurée, curieuse, voir même fascinée par le jeune homme de qui elle s'approche un peu plus encore dans une proximité doucereuse. Son terrain de prédilection. Regard ancré dans le sien, elle ne veut pas lâcher prise... elle ne veut pas se retrouver toute seule avec l'insoutenable défaite sur les épaules et l'horrible réalité que cette mutation lui arrache...
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Ven 27 Nov 2015 - 0:34
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Elizabethtown et ses préoccupations imbéciles. Treize ans en arrière, des questionnements stupides à la pelle, un jeune homme insouciant tout autant qu’insignifiant. Imprudent et excessif dans chaque chose qu’il entreprenait. Le bon vieux temps où ses seules inquiétudes s’étaient limitées au prochain match de football de son équipe, à laquelle de ses conquêtes abandonnées sans crier gare allait ressurgir pour le lui faire payer. A quelle réception mielleuse il allait devoir assister pour soutenir son père dans son travail politique. Ca semblait être une autre vie, tout ça. Un autre Alec Lynch. Un autre monde. Il était difficile de lire en lui encore, les traces du type qui s’foutait de tout, du gars qui alignait les femmes tout aussi vite qu’il les larguait. Goujat, moqueur, arrogant – la chasse l’avait forgé en autre chose, une entité qui dépassait le passé qu’il avait laissé derrière lui. Somme toute, c’n’était pas forcément une mauvaise chose : quel homme serait-il aujourd’hui, s’il avait poursuivi sa route sur le chemin tortueux sur lequel il s’était lui-même lancé avant même ses vingt ans ? Les seules politesses qu’on avait pu lui arracher, il les avait réservées à ses parents – son père qu’il admirait. Sa mère qu’il idolâtrait. Et ces seules survivances d’eux, à jamais conservées dans l’esprit du Lynch comme s’ils étaient des corps embaumés. Un seul homme avait déclenché toute une avalanche de causes à effets, bouleversant la vie d’un jeune connard pour le transformer en soldat, bras armé qui se lançait à la gorge de tous ceux qui avaient la mauvaise idée de se dresser comme ses ennemis. La vie, somme toute, avait l’allure d’un fil aussi fragile qu’extensible ; capable de résister à des vents et marées, mais toujours prompte à se briser en un clin d’œil, et à être bouleversée de part en part – et advienne que pourra. Alec aurait pu tout aussi bien se décrépir, tomber en ruines suite à la mort de ses géniteurs, n’jamais s’en remettre pleinement, et n’être qu’un indigne successeur de leur héritage. Il aurait pu devenir un tout autre homme, un déchet tout autant qu’un politicien tout aussi hypocrite que Thaddeus Lancaster lui-même. Sans Felix, il serait difficile aujourd’hui d’imaginer quel destin Alec aurait pu connaître ; Felix, toujours Felix. Quand bien même les meilleurs amis de toujours n’semblaient plus rimer à rien – plus à leur autrefois, du moins, leur lien demeurait immuable. Indestructible, car accroché fermement au naguère du petit con d’Elizabethtown qu’il avait été. Felix, ses parents, le football, les filles. Un autre temps, d’autres centres de gravité. Il en avait presque perdu chacun d’eux : en le croisant aujourd’hui, à trente-trois ans en plein cœur de Radcliff, il était difficile sûrement, d’imaginer Alec comme un dragueur invétéré, prompt à faire tourner la tête d’une dizaine de filles à la pelle rien qu’en agitant ses billets verts avec orgueil. Lui-même sans doute, n’pourrait plus se supporter s’il devait avoir droit à un voyage initiatique dans le passé : et sa mère avait sûrement dû justifier chacun de ses excès par un il faut que jeunesse se fasse. Il avait fallu que jeunesse se fasse, et qu’elle se fracasse à la dure contre la réalité : un électrochoc qui avait confronté le jeune homme à bien de ses échecs, des pas qu’il avait faits de travers et sur lesquels il n’avait plus aucune chance de revenir désormais. Pas alors que ses parents avaient été enterrés six pieds sous terre, en s’imaginant que leur fils n’serait jamais plus qu’un cas désespéré vivant à leur crochet. Leur avait-il prouvé le contraire, où qu’ils soient aujourd’hui ? Lynch n’était pas du genre à croire au Paradis, encore moins à un quelconque Dieu bienveillant qui ne nous donne jamais plus d’épreuves que l’on ne peut en supporter, mais il espérait – savait – qu’il leur avait au moins rendu justice.
La nuit dernière. Rhaena. Leurs baisers échaudés, les longues heures entre des draps brûlants ; ç’avait été une erreur, une indéniable erreur. La réalité était finalement bel et bien revenue se mettre entre eux, un filet désagréable semant définitivement le trouble à chaque fois qu’ils se décrochaient un regard franc l’un à l’autre. Regrettait-il surtout parce que son secret avait été lâché presque contre son gré, au beau milieu de leurs ébats – et qu’il avait été bien trop occupé pour s’intéresser aux conséquences ? Ou regrettait-il parce qu’il venait alors de désigner Rhaena Dryden, assistante du maire, comme une cible potentielle pour tous ses ennemis ? C’n’était pas comme s’ils étaient peu nombreux, n’hantaient pas les rues de Radcliff, et n’réclamaient pas ouvertement vengeance : tout flic qu’il était, il avait été publiquement vu en train de tirer une balle dans la tête d’un dégénéré aux mains explosives – Johan Lachlan avait sûrement eu des amis qui aujourd’hui, n’voulaient que venger leur camarade. Une réaction qu’il ne pouvait clairement pas blâmer – des adversaires à venir que le chasseur ne daignait même pas craindre, cela dit. Pas tant qu’il demeurait seul, solitaire jusqu’au bout des doigts, dans chaque brin de ses convictions : la chasse ne lui avait jamais donné l’opportunité de songer à une autre vie, un autre chemin. Qui pouvait oser s’imaginer mener une vie de hunter et une vie privée à côté ? S’attacher à qui que ce soit ? Si souvent, le Lynch avait senti sa raison lui cingler ses réponses aussitôt qu’il attardait trop longtemps ses prunelles dans le regard clair de Calista – il n’pouvait pas. Ils n’pouvaient pas. Pas alors que la Wolstenholme elle-même avait déjà souffert d’une perte similaire. Ils étaient des hunters avant tout, des êtres humains qui avaient décidé de prendre les armes plutôt que de vivre dans l’indifférence et l’insouciance : et s’ensuivait tout un tas de conséquences, de responsabilités auxquels ils n’pouvaient pas se soustraire. Jamais. Plus depuis qu’ils avaient fait tomber leur premier corps. Pour Alec, c’était il y a treize ans déjà. Treize ans déjà que son existence toute entière avait pris ce tournant décisif, et qu’il avait renoncé à toute envie de faire marche-arrière. Ouais, ç’avait été avant de la connaître elle ; mais finalement, sans la chasse ils n’se seraient jamais rencontrés. La vie prenait, la vie donnait – mais le Lynch ne daignait plus aujourd’hui laisser à celle-ci la moindre chance de lui imposer ses caprices. Du moins, c’était c’qu’il s’ordonnait bien souvent, s’appliquant à se débarrasser de tous ses ennemis avant qu’ils ne viennent réclamer leur vengeance. Ne s’attachant pas à qui que ce soit – en apparences du moins ; on lui connaissait si bien désormais ce regard froid, cet air impénétrable. Beaucoup de gens jugeaient Alec Lynch aujourd’hui comme un tueur sans état d’âme, sans sentiments ; et c’était sûrement mieux ainsi. Alors depuis quand est-c’que ça ne lui était pas arrivé, de coucher avec une femme, et s’attarder le lendemain chez elle au-dessus d’une tasse de café ? Le chasseur avait arrêté de compter, tout autant qu’il n’avait plus évalué le nombre de lits qu’il avait écumés sans avoir envie de s’y arrêter plus longtemps que de mesure. Mais depuis tout ça, depuis l’apparition de sa tare, force était de constater que Rhaena Dryden était la seule. La première. Qu’elle avait facile – si facilement – franchi les barrières de la résistance du Lynch pour trouver le chemin de ses faiblesses de toujours. Quelques regards échangés, de simples phrases échangées - l’appel, l’appel lascif qui ronronnait entre eux depuis si longtemps. Rien de plus facile, rien de plus logique ; et il en avait presque oublié tout le reste.
A tort. A tort, à tort. Une assurance qui se diffusait en lui comme les striures d’un caillou lancé à la surface d’une eau paisible – chaque fois renforcée par tous les mots que prononçait la brune. La curiosité dont elle faisait preuve. La vague moquerie du destin, dans les silences tendus qu’il laissait planer. « J'vais être franche, j'me fiche des mutants, j'me fiche des hunters et tout le monde se fiche pas mal de moi aussi. J'sais ce que je fais, ça m'étonnerait qu'on vienne m'embêter pour... ça. » l’assistante du maire connaissait-elle les mutants ? La place que prenait la chasse sur une vie aussitôt qu’on s’engageait sur ce chemin-là ? Sûrement pas. Rhaena n’était que l’ombre du maire, celle qui suivait Lancaster sur ses déplacements en ayant l’air polie et sympathique. Celle qui mentait constamment à la face du monde, mais n’se lâchait pas dans les rues de Radcliff pour aller tuer des gens. « J'suis une grande fille, j'vais me débrouiller seule, t'inquiètes... Comme je l'ai toujours fait. » incontrôlable, malgré la tension permanente née du début de leur conversation, Alec lâcha un sourire – franc, quoique discret, à peine au coin de ses lèvres, éclairant son visage pour une infime seconde. La seconde de la reconnaissance – des mots qui n’en étaient pas, et glissaient dans l’air entre leurs iris clairs. Ils étaient pareils sur ce point-là : Alec avait l’âpre sentiment, parfois, d’avoir dû se débrouiller seul toute sa vie, quand bien même c’n’était pas rendre justice pour tout ce que ses parents lui avaient donné, tout ce qu’ils avaient dévoué pour lui. Ils avaient été là, pour les vingt premières années de son existence ; et le fils avait été fier d’être un Lynch, éduqué par son père dans tout ce qui concernait la politique, la justice, l’héroïsme, la droiture. Couvé par sa mère, presque à l’excès. Mais la solitude avait cette façon d’agir sur la vie, sur le cœur, sur l’âme ; elle engloutissait tout le reste, et le rendait insignifiant. Il avait rejeté tellement de choses de son ancienne vie, qu’en l’analysant même de fond en comble, il était difficile de remonter toute la ligne de vie du chasseur esseulé – y’avait son nom, qu’il portait encore fièrement, plus fièrement que jamais d’ailleurs. Mais même son prénom, c’n’était plus celui qu’il avait porté des années plus tôt – sa mère, son père, ils avaient toujours eu cet élan orgueilleux lorsqu’ils l’appelaient Alexander ; ce pseudonyme à rallonge, pompeux, comme tout chez les Lynch. Les souvenirs, les traces de son jadis, les héritages de ses parents – tout ça, il n’avait pas gardé. Alec conservait encore quelques parts de propriété sur l’entreprise familiale, la boîte d’avocats de son père – mais il n’s’était pas montré nostalgique au point d’arborer la montre qu’avait porté son patriarche. Ni de conserver une vieille photo de famille. La fuite avait été préférable à tout le reste, à toutes les autres options possibles et imaginables : il en était arrivé à voir Carlisle Lecter comme un père de substitution, l’homme qui l’avait adopté sous prétexte qu’il l’avait pris sous son aile, s’était chargé de son entrainement, et avait fait de lui le chasseur qu’il était aujourd’hui. Son arc, était la seule miette de l’autrefois qu’il gardait – paradoxalement. L’assassin de ses parents en avait goûté toute la splendeur meurtrière, et c’était sûrement là la seule fierté que le Lynch conservait des treize dernières années de sa vie. Alors s’imaginer ne pas pouvoir mourir dans tout ça ? Rhaena avait été une distraction bienvenue, peut-être même un instinct de survie auquel il s’était raccroché avec la même ardeur que celle qui l’avait retenu à ses lèvres. Un moyen de pallier à la réalité, tromper la solitude, gagner quelques heures frivoles d’appartenance. A quelque chose, à quelqu’un. A quoique ce soit.
Et advienne que pourra : il n’pouvait pas lui demander de risquer sa vie, son job, sa sécurité parce qu’ils s’étaient envoyés en l’air et qu’elle avait découvert sa mutation secrète. S’il devait en payer le prix, qu’il en soit ainsi ; guère une démarche altruiste, surtout un abattement qui accompagnait chacune de ses tentatives avortées de se débarrasser de cette chose battant dans son sang, soignant ses plaies et chassant la mort. Etait-ce une chance, ou le contrecoup d’une malédiction ? Si souvent à Radcliff, il n’savait plus. N’savait pas. Il était toujours vivant, c’était un fait, mais il n’savait pas vraiment quoi ressentir par rapport à cela : aucune hésitation ne l’avait retenu au moment de se tirer une balle dans le crâne, si ça devait induire le fait qu’il ne soit pas un dégénéré. Ça devait sûrement dire quelque chose sur lui. Mais ses instincts étaient toujours là, omniprésents et conquérants, regagnant bien assez tôt les entrailles du Lynch alors que l’aube était à peine levée. « Je vois... Bah j'imagine que je dois te remercier aussi. Je crois que j'étais suivie également, tu te souviens ? Peut-être que ce poison, cette drogue et l'ombre dans mon dos étaient reliées. J'sais pas. Des rebelles peut-être. (…) Avec tout ce qui se passe dans la ville, ce ne serait pas étonnant. » la brune avait contourné le comptoir de sa cuisine pour venir le rejoindre, et il l’avait observée presque sans rien laisser paraître. A la réponse de celle-ci, il hocha vaguement la tête, comme happé par d’autres songes déjà ; c’n’était pas le cas, pourtant. Quels transmutants préféreraient le poison à une attaque franche avec leurs monstruosités affichées ? Il avait vu des pyrurgistes lui sauter à la gorge, des dégénérés à la force surhumaine essayer de briser chacun de ses os – jamais un de ces ennemis agir en traitre dans l’ombre. Etait-ce alors une certaine naïveté qui avait fait parler Rhaena ? Le fait de ne pas savoir à qui ils avaient affaire ? Ou un désir de le tromper, d’apaiser sa méfiance même par des prétextes on ne peut plus illogiques ? La méfiance et les ennemis avaient tant fait partie de la vie du Lynch – comme la solitude – qu’il était difficile de les balayer définitivement. Et l’assistante du maire, quand bien même elle affichait un air innocent, l’observait avec des prunelles claires qui semblaient être aussi nettes que le fond d’un lac limpide, portait le mystère comme une aura. Comme lui. « Ça fait quoi d'savoir que tu n'peux pas mourir ? » la question vint le déstabiliser au beau milieu de ses songes ; le chasseur en sentit ses mâchoires se crisper, s’enserrer l’une contre l’autre, à croire qu’elles allaient finir par en grincer. Il observa son interlocutrice comme si elle venait de l’acculer contre un recoin, et qu’il n’pouvait ni éviter son regard, ni sa question, ni sa présence. Qu’est-c’que ça faisait de ne pas pouvoir mourir ? Une chose que personne n’comprenait – on le jugeait volontiers fou de ne pas saisir cette opportunité pour vivre pleinement, sans concession, sans penser à l’avenir. C’était pourtant tout ce à quoi il pouvait penser ; alors quoi, était-il voué à être un chasseur pour l’éternité, traversant les âges et assassinant les transmutants sans jamais s’arrêter ? L’usure était pourtant déjà là, pulsant à travers ses muscles, dans ses veines, sous sa peau. « Ça rend solitaire. » conclut-il finalement, comme si ce simple mot pouvait tout traduire – sûrement que c’était le cas d’ailleurs. Il mentait constamment à tout le monde, tous ses amis, son frère d’arme, sa famille d’adoption. Il se mentait à lui-même, s’détournait de sa cause sans le vouloir. Il s’éloignait de Calista pour tellement de raisons que ça lui en filait le vertige. Il n’envisageait rien, rien d’son futur autre qu’une ligne droite et dénuée d’intérêt. « Plus solitaire qu’on n’peut le croire. » et chaque fois un peu plus dès qu’il glissait une main sur la joue de la blonde, résistant à tant de marées de sentiments, de mots à dire qu’il n’pouvait dire. Pas alors que ça ne rimait plus à rien. Sa vie n’était plus que ça ; des instants sans écho, sans saveur, parce qu’il n’pouvait pas leur en donner la moindre. Et contrairement à la Wolstenholme, il avait déjà perdu espoir ; c’n’était pas comme s’il avait été la personne la plus optimiste qui soit, même avant cela. Mais désormais… désormais c’était encore pire. Et la solitude, le désarroi, ça n’faisait écho qu’en de rares personnes, ces âmes échouées et esseulées qui s’étaient perdues dans une tornade de désespoir. Il n’pouvait pas attendre de Calista qu’elle comprenne ; elle avait encore toute sa famille, elle brillait d’une humanité qu’il n’avait pas. Il n’pouvait pas attendre de Felix qu’il comprenne. Ni personne. Personne, sauf peut-être Rhaena Dryden, la fille sans identité, sans passé, sans attache. La femme à l’appartement impersonnel, aux mystères envoûtants et étouffants – c’n’était pas pour rien qu’ils s’étaient trouvés l’un l’autre, égarés l’un l’autre, si prompts à déguster ces heures d’insignifiance. « Pourquoi tu veux savoir ? » lâcha-t-il finalement, dévisageant l’humaine sans histoire qu’elle était – il aurait bien voulu, s’en foutre des transmutants, des hunters, et envier les gens qui n’pouvaient pas mourir. Pour un homme avec une cible dessinée dans le dos, encerclé par les ennemis, ne pas mourir était somme toute une aide précieuse, un coup d’pouce du destin indéniable. Mais c’n’était que la surface du problème, l’infime bonus dans un océan de choses à regretter. De choses inatteignables, vouées à lui échapper, comme le passé.
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Mer 2 Déc 2015 - 22:25
these violent delights have violent ends
— alec & rhaena —
L'appartement vide se charge de tension alors que les deux amants s'analysent, se cherchent, se questionnent. Un seul faux pas de la belle et le masque risque de tomber. Pourtant, elle ne compte pas rejoindre le Lynch sur le terrain des secrets livrés sur l'oreiller, au milieu de draps réchauffés. Encore moins livrés autour d'une tasse de café. L'ancienne Duncan se permet une pensée vers le spectre de son père. Que ferait-il à sa place ? Quels mots, quelle attitude pour resserrer l'étau d'une revanche obsédante ? Lewis Duncan. Son dieu, son modèle. Le roi de son univers même après six ans, bouffé par les vers. C'est pour lui qu'elle est ici, c'est à cause de lui qu'Alec est entré dans sa vie - bien contre son gré - et c'est lui qui a fait d'elle une vipère. Du moins, sa mort... Chaque jour, elle se lève et arrive encore à avancer uniquement à la pensée du géniteur ; cet homme à qui elle doit tout, que ce soit sa fortune ou l'empire criminel qui venait avec. Sa détermination. Sa capacité à se battre... car elle ne va jamais cesser de se battre tant qu'il ne sera pas vengé. Elle ne rendra son dernier souffle qu'une fois le Lynch mort - et de sa main à elle.
Utopie, ridicule rêve de princesse qu'elle devrait abandonner si elle tient un peu à la vie. Mais elle ne peut pas à cause de son père, son fantôme au dessus de sa tête, lui qui lui avait tout donné et dont elle a inévitablement souillé la mémoire la nuit passée à s'envoyer en l'air avec son meurtrier. Mais non... car s'il lui a appris une chose - son père - c'est que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Les gens sont des pions à manipuler avant de les jeter. Le chasseur est juste un pion de plus et cela même si elle a savouré chaque secondes dans ses bras à se perdre, et qu'elle recommencerait ce soir, la nuit suivante ou l'autre d'après à repousser toujours plus loin les limites de sa traître mutation. Tant qu'elle ne pouvait pas revêtir le rôle de bourreau, celui d'amante allait devoir faire l'affaire. Elle espère que c'est suffisant pour engourdir les sens, la méfiance de l'homme qui sourit alors vaguement aux paroles de la brune. Ils sont seuls - Lynch et Dryden - la solitude pour seule amie. C'est qu'à force de traiter les autres comme des pions, moyens à arriver à ses fins, la belle a forgé elle aussi une carapace, hermétique à tout sentiment d'amitié, et encore moins d'amour. Ce ne sont que des distractions, des menaces pour la détourner de l'unique chose qu'elle chérit ; sa croisade sanglante. Et elle ne peut se permettre d'avoir une faiblesse avec la vie lugubre qu'elle a choisi six années plus tôt.
La question lui avait échappé des lèvres, tout pour dévier cette conversation le plus loin possible de ce qui s'était passé la nuit dernière - du moins - avant de se retrouver à son pseudo-appartement, puis dans son lit. Ça semble marcher, le jeune homme visiblement perturbé devant la simple pensée de cette mutation qu'il semblait maladivement détester. Pas étonnant devant le fait que ses deux natures - mutant mais surtout chasseur - s'entrechoquent dans une parcelle de son corps, de son esprit. Elle ne le presse pas, laissant la fascination planer dans l'air en compagnie du malaise du Lynch. « Ça rend solitaire. » Les traits de l'humaine adoptent doucement un air grave, presque désolée. Sincère ou non ? Elle l'ignore et pourrait presque être réellement désolée pour lui. Presque. Car si elle le jalouse pour cette mutation, elle sait que c'est le cas seulement car ça lui permettrait de se lancer dans sa vendetta sans crainte d'être malmenée par la liste d'ennemis qui s'allonge à chaque corps qui tombent sur son chemin vers le coeur d'Alec. « Plus solitaire qu’on n’peut le croire. » Il a raison, elle le sait mieux que personne. Si elle avait hérité d'une mutation de son père ressemblant à celle du chasseur, elle aurait beau assouvir sa soif de vengeance d'une quelconque manière, que lui resterait-il ensuite ? Rien et elle ne veut même pas imaginer passer une éternité dans un corps jeune à jamais, sans buts, à errer tel un fantôme. Moment de détresse, alors qu'elle pense à l'avenir, au après. Que se serait-il passé si elle avait réussi la veille à le tuer ? Que lui resterait-il ? Elle ne vit que pour sa vengeance.
Elle n'a personne... elle dirige l'empire criminel Duncan seulement parce que c'est le dernier héritage qui lui reste de son père et elle se sent vivante seulement lors de ses innombrables chasses. Mais une fois qu'Alec ne serait plus là, tous les chasseurs éradiqués avec lui... Elle n'aurait rien... Sa vie trop reliée à lui, comme s'il en était le maître, et ça la dégoûte. Deux âmes identiques, flirtant ensemble avec l'un et l'autre, flirtant avec le Destin aussi qui leur rit au nez depuis trop longtemps. « Pourquoi tu veux savoir ? » La question du Lynch finit de la perturber. Il paraissait déstabilisé devant les questions qu'elle lui lançait mais là, les rôles s'inversent. Car, comme lui à l'égard de sa mutation, elle n'aime pas qu'on se penche sur son cas. Il la détaille de façon insistante et elle porte aussitôt sa tasse à ses lèvres. Excuse classique pour retarder le moment de répondre, éviter de paraître trop prise au dépourvu. À force d'essayer de percer la coquille du jeune homme, elle ne s'attendait plus à ce qu'il dévie l'attention sur elle, sur ses plus secrets désirs. Elle se brûle pratiquement les lèvres au contact brûlant du café sur sa bouche, contre sa langue jusqu'à couleur dans sa gorge. Vive sensation d'écorchure qui le fait tressaillir. Mais rien ne brûle plus que le regard du Lynch sur elle, plein de questions. Contrairement à lui, elle est chez elle, la Dryden ne pouvant pas prendre la fuite.
Alors, elle soutient ce regard clair comme le sien un instant avant de baisser les yeux sur sa tasse qui avait quitté ses lèvres pour retourner au niveau du comptoir. « J'imagine que je suis seulement curieuse. » Elle reporte ses prunelles sur Alec, son ton calme contrairement à ses pensées tourbillonnantes comme une mer malmenée par l'orage. « Et un peu envieuse aussi. » Contrairement au chasseur, la brune a le luxe de ne pas avoir choisi de camp, - en apparence - neutre jeune femme se faufilant éternellement entre hunters et mutants, et attendant le moment de rejoindre les dommages collatéraux de cette guerre civile de puis en plus sanglante. Car c'est ce qui risque de se produire à force de la voir aux côtés de Lancaster alors qu'elle ne fait même pas partie de sa petite armée privée de chasseurs. Elle se doit de garder les apparences alors elle ajoute, songeuse. « J'me dis que ça doit être rassurant de n'pas pouvoir mourir alors qu'on pourrait me tomber dessus simplement parce que j'travaille pour Lancaster. » Ou si des hunters me démasquaient et décidaient de lui faire regretter le sang qu'elle a fait couler dans leurs rangs... « Mais à bien y penser, j'crois que je préférerais vivre une vie courte - à fond - plutôt qu'une éternité bien ennuyante après un temps. » Elle lui lance un sourire aguicheur, avant de reprendre une gorgée de son café. La belle, difficilement satisfaite, n'a aucun mal à imaginer comment elle se lasserait de tout bien rapidement si elle avait été bénie - ou maudite, c'est selon les points de vue - d'une telle mutation.
Et tant mieux pour elle s'il semble penser la même chose... raison de plus pour qu'il s'en débarrasse et que la vendetta de la Dryden soit de nouveau possible. « C'est... compliqué tout c'la... » Elle se meurt d'envie de l'asséner de plus de questions mais comme elle, Rhaena voit bien que le chasseur au sang de dégénéré vibre d'un instinct sauvage à la seconde où on essaie trop d'approcher. Liés sur tellement de points, ça en donne le vertige, voir même la nausée. Elle soupire, en apparence compatissante avec le jeune homme mais aussi, et surtout, épuisée devant les coups et contrecoups que la vie s'obstine à lui rabattre sur la gueule. Ne sera-t-elle jamais heureuse ? Une question que les deux amants aux âmes bien trop jumelles ont tous les droits de se poser...
Alec Lynch
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC Sam 2 Jan 2016 - 23:35
once you let the darkness inside, it never comes out
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caught in a minute, in a dream that i had. everything is perfect they're letting go of the past. stop in the middle with a dream in my head, living the moment up on the edge. rocks from the house, it is falling apart. everything feels right right here, right from the start floating in the river, holding your hand. oh girl, red blood, i am your man. w/rhaena dryden & alec lynch.
Les énigmes lui faisaient tourner la tête, tout autant qu’elles capturaient son attention, elles avaient le don d’épuiser sa patience plus vite que n’importe quoi d’autre – comme pour beaucoup de choses (l’informatique, par exemple), Alec n’avait pas beaucoup de patience en règle générale. Direct, honnête, droit, noble jusque dans la plus infime de ses convictions, le Lynch se déplaisait dans les détours et les fausses politesses que certains lui imposaient trop souvent : c’était bien pour ça, qu’il vouait une profonde véhémence à l’égard de Lancaster et de tout c’qu’il représentait. Peut-être bien, qu’l’être humain en soit, n’avait pas grand-chose à détester ou à apprécier ; mais tout c’qu’il représentait, de près ou de loin, publiquement perché sur son estrade à déblatérer des paroles faussement retenues, éveillait constamment la méfiance du hunter. A raison, sans doute : il n’y avait qu’à voir tout c’qu’était devenue la ville autour d’eux pour comprendre à quel point Thaddeus était impliqué dans sa destruction – non pas qu’il ait une affection toute particulière pour cet endroit, les gens qui y habitaient, encore moins pour ceux qui occupaient les rangs du camp adverse. Et pourtant, pourtant, toutes ses convictions commençaient à entrer en duel de force avec les événements qui se déroulaient partout autour de lui : après tout, la voix d’avant les explosions à la mairie n’avait-elle pas annoncé Lancaster comme le coupable de l’incendie de chez les Hodgins ? Aussi souvent qu’il s’essayait à ne pas y penser, Alec sentait ses songes revenir inlassablement sur cette idée, la sempiternelle méfiance qui avait glissé dans ses veines aussitôt avait-il goûté à toute l’amertume de la trahison humaine. Il était désormais comme ça, loin du jeune homme sociable et insouciant qu’il avait laissé derrière lui dans sa ville natale : difficile de le décrypter quelque part dans l’attitude qu’il affichait si ouvertement aujourd’hui. Volontiers froid, calculateur, si prompt à analyser autrui en s’imaginant le pire – peut-être n’était-ce pas la meilleure façon d’appréhender qui que ce soit ; mais c’était le chemin le plus prudent qui soit, combien d’expériences lui avaient appris cette réalité implacable ? La veille seulement, avait-il baissé la garde pour quelques poignées de minutes à peine – et voilà qu’en une matinée encore voilée d’un ciel nacré, il en payait les conséquences. Et si, et si, et si ? A mesure qu’il réalisait qu’il n’savait rien de sa vis-à-vis, n’connaissait de Rhaena Dryden que ce qu’il avait eu la sensation de saisir lorsqu’ils s’étaient échangés des regards, Lynch se rendait compte de l’erreur qu’il avait commise. Ca n’avait pas été faute de changer pour les treize dernières années de sa vie, troquant ses conquêtes sans cesse nouvelles, pour une solitude propre à l’errance qui avait rythmé ces derniers temps. Le point de fixe, ç’avait toujours été Felix – peut-être était-ce ça le problème, ici-bas, trop de points fixes et le principal d’entre eux, aux abonnés absents, il n’savait où, tous deux plongés dans un silence radio qui devenait aussi inquiétant que pesant. Avaient-ils déjà atteint le point de non-retour ? L’instant où ils n’pourraient plus se retrouver comme autrefois ? Indubitablement maintenant, Maiken Holst avait réussi à se faire une place entre les deux meilleurs amis ; si souvent elle avait été au centre de leurs disputes et de leurs prises de tête, que le Lynch ne serait qu’à peine surpris de découvrir, des mois plus tard, que la rancœur du Lecter avait fini par emporter tout le reste.
C’n’était pas comme si la jeune femme était une jeune gazelle innocente et naïve – m’enfin, c’était sûrement comme ça que Felix la percevait, toujours prompt à bondir comme un chevalier servant, l’homme qu’il n’était pas, au secours d’une jeune femme qui était diamétralement opposée à tout ce qu’il avait connu au cours de sa vie. Beaucoup de mots échaudés, qu’ils s’étaient échangés dans des joutes verbales qui avaient lentement, pernicieusement, bouffé leur amitié telle qu’ils l’avaient connue : peut-être bien qu’ils n’faisaient que fuir l’irrémédiable, qu’ils n’avaient que tous les deux trop senti venir. Advienne que pourra : toujours était-il que chasseur solitaire, naufragé errant dans les rues de Radcliff sans plus aucun repère définitif auquel s’raccrocher, c’était entre les bras de Rhaena Dryden, presque parfaite inconnue au service de Lancaster, qu’Alec avait commis l’erreur de s’échouer. Pour ces instants, délicieux instants désormais envolés, qui laissaient place à toutes ces conséquences tendant l’air d’une méfiance palpable, là, juste sous leurs doigts, prête à exploser au moindre faux pas. Au moins la jeune femme faisait-elle encore partie d’un rare groupe, composé uniquement d’elle-même de Calista, ces deux noms résumant les deux seules personnes qui connaissaient l’existence de sa dégénérescence. Si la chose devait se savoir, elle serait forcément venue de l’une ou de l’autre : dans l’équation, il y en avait une à qui il faisait bien plus confiance qu’à l’autre, un fait qu’il semblait avoir oublié la nuit dernière. Comme si c’était épuisant d’toujours se méfier de tout le monde, comme si c’était assommant d’être parmi des amis, des alliés tout en sachant que ceux-ci s’retourneraient si volontiers contre lui s’ils venaient à apprendre celui qu’il était réellement. C’n’était pas faute de détester profondément ce qu’il était devenu, comme ça, du jour au lendemain – c’n’était pas faute de vouloir fuir cette réalité, quitte à l’oublier, la sacrifier ouvertement sur l’autel de quelques poignées d’heures de perdition entre des draps brûlants. L’erreur était là, toujours là, et elle s’rappelait à lui quoiqu’il fasse. La jeune femme en avait-elle conscience ? Est-c’que Rhaena Dryden avait la moindre idée de la valeur de l’information qu’elle possédait ? Sûrement ; il n’s’imaginait pas Lancaster s’entourer d’idiots – le maire marchait généralement accompagné de fanatiques complètement vendus à sa cause, ou de gens uniquement concentrés sur le potentiel politique de sa campagne. Impossible de jauger la brune, d’évaluer dans quelle camp elle se trouvait. Impossible de clairement l’analyser, en réalité : c’n’était pas faute d’avoir saisi déjà tous les aspects du maire et de chacun de ses fidèles les plus dévoués – mais sans honte aucune, ni la moindre retenue, la Dryden exprimait ses divergences d’opinion d’avec le maire de Radcliff. Alors quoi ? Etait-elle simplement une ambitieuse jeune femme qui se trouvait là par hasard ? La méfiance réflexe du Lynch avait déjà mis toute une mécanique en route, lorsqu’il put saisir que son interlocutrice tenta de vaguement détourner l’attention – sûrement. Après tout, il n’croyait pas au destin, au hasard ou à quelque signe supérieur que ce soit : il y avait bien une raison, qui avait poussé Rhaena Dryden et Alec Lynch sur le même chemin, la veille. « J'imagine que je suis seulement curieuse. » alors était-elle juste ça ? Simplement curieuse ? Quelque part, il pouvait entendre Calista lever les yeux au ciel et soupirer sur sa mauvaise humeur, l’incapacité physique qu’il avait de se fier à quelqu’un sans questionner ses motivations à un quelconque moment. Force était de constater que s’il l’avait fait plus tôt, si ses parents l’avaient fait, les choses pourraient être totalement différentes aujourd’hui. Probablement. Sûrement ; des hypothèses avec lesquelles il avait inlassablement refait le passé, reconstruit sa vie, à la recherche d’explications quelconques. Il n'les aurait jamais obtenues de la part du meurtrier de ses parents, alors autant se construire un monde de croyances, aussi exagérées étaient-elles. S’y tenir, était une conviction qui ne le quittait pas – ne l’avait que rarement fait du moins ; la veille avait-elle été le faux-pas décisif qui allait marquer c’tournant baigné de regrets dans toute sa vie ? « Et un peu envieuse aussi. » envieuse ; que qui que ce soit puisse l’envier était une ironie qu’Alec n’parvenait pas à apprécier, lâchant un souffle qui ressemblait presque à un ricanement, s’il n’était pas simplement l’expression de son amertume à l’état pur. La Dryden avait assisté, en l’espace de quelques heures, aux seuls rares avantages qu’il avait pu découvrir en cette chose gravée dans ses cellules : le reste, tout c’qui se profilait à l’horizon ou tout autour de lui, ressemblait à une vaste ironie qui lui bouffait l’existence.
« J'me dis que ça doit être rassurant de n'pas pouvoir mourir alors qu'on pourrait me tomber dessus simplement parce que j'travaille pour Lancaster. » sûrement – probablement ; à moins que les dégénérés qui se prétendaient meilleurs que les hunters décident d’épargner la pauvre humaine qui suivait dans le sillage de Lancaster à chaque fois qu’il faisait une apparition publique – somme toute, Rhaena n’avait pas échappé aux attentions des uns et des autres, et avant d’quoi attirer les regards. « J’ai bien peur de n’pas t’avoir facilité la tâche. Faut savoir que si ça venait à se savoir… c’que j’ai – que j’puisse mourir ou non ça les empêcherait pas d’essayer. » pour la plupart d’entre eux, du moins : rares étaient les exceptions comme Calista, peut-être même était-elle l’unique, à préférer s’imaginer qu’y’avait un remède quelque part pour le guérir, plutôt qu’une balle à même de transpercer efficacement son crâne pour qu’il n’puisse pas se régénérer. Son interlocutrice n’semblait pas avoir d’avis sur la question : ils n’avaient été voués qu’à ça, cette nuit éphémère qu’ils avaient passée ensemble, et sur laquelle ils n’retourneraient sûrement pas. Maintenant moins que jamais, puisque c’était sans doute mieux pour sa sécurité à elle, pour son secret à lui – pour n’importe quelle connexion factice qu’ils aient pu tisser, entre les draps de leur perdition. « Mais à bien y penser, j'crois que je préférerais vivre une vie courte - à fond - plutôt qu'une éternité bien ennuyante après un temps. » une idée qui le ramenait treize ans en arrière, à l’époque de toutes ses rixes et de toutes ses conneries : vivre la vie à fond, ç’avait été son prétexte favori pour justifier toutes les débilités qu’il avait commises, comme ça, sans conséquence aucune. « C'est... compliqué tout c'la... » c’était bien peu dire ; une situation dans laquelle il était habituellement seul, préférant largement le silence de mort laissé par l’absence des autres, plutôt que l’sentiment de faillir, comme c’était trop souvent le cas quand il chassait, et voyait ses plaies se refermer miraculeusement alors même qu’il aurait dû se vider de son sang. Tout autant que ça le rendait intouchable, ça l’avait rendu plus imprudent que jamais, impétueux au point d’se lancer tête la première dans le conflit, dans toutes les situations qui lui permettaient d’oublier – et les conséquences étaient là. Pas seulement pour lui ; mais pour Rhaena aussi. « Ecoute... c’était totalement imprévu, tout ça. J’comprendrais si… si c’est trop compliqué d’être dans ta situation et d’garder cette histoire pour toi. » il parlait bien de sa mutation évidemment, espérant vraiment que les coucheries de Rhaena n’intéressaient pas ni ne concernaient le maire de la ville. Le regard dans le vague, fuyard à nouveau, Alec soupira : « Juste… essaye d’me donner un coup d’fil, si tu lâches l’histoire. Que j’ai l’temps de me préparer. » ajouta-t-il, dans une vaine tentative d’alléger la situation – sans doute, ou simplement pour combler le silence lourd de sens qui ramenait si facilement la réalité partout autour d’eux. « Ou… quand tu veux. » si jamais une situation dégénérait, si jamais elle en avait besoin – envie – comme s’il était subitement devenu responsable de la bonne marche de sa vie quotidienne, tout ça parce qu’ils s’étaient envoyés en l’air, et qu’finalement ça avait amené bien plus de conséquences que quand n’importe qui s’envoyait en l’air. Il soupira enfin, inspectant sa montre : « J’devrais… y aller. » la réalité s’rappelait bien trop souvent à eux pour qu’ils luttent bien plus longtemps ; et pour avoir flirté avec l’insouciance, ils se retrouvaient tous les deux dans la merde jusqu’au cou. Elle, parce qu’elle avait franchi les frontières d’une intimité dont elle n’soupçonnait pas l’existence, sûrement. Et lui parce qu’il n’savait pas… il n’savait pas qui elle était, c’qu’elle voulait, c’que ça signifiait tout ça.
Spoiler:
désolée pour l'attente, et la grosse bouse que c'est si tu veux, on peut archiver là, et reprendre quand alec sera sorti/sortira de chez IN, le temps qu'on trouve une idée
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Sujet: Re: (hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC
(hot) these violent delights have violent ends ≈ PV ALEC