You need a hero

Cela me fait tout de même bizarre. C'est assez étrange, j'ai tout de même changé de vie radicalement. Maintenant après presque un mois de vie ici, j'ai trouvé mon frère et je vis même chez lui. Je n'aurais pas pu demander mieux. J'en rêvais et je suis de ces personnes qui osent réaliser leurs rêves. Je suis heureuse que ma vie avance correctement, qu'elle soit sur une voie comme je le désirais. J'apprends à devenir ce que j'ai toujours voulu être. Une chasseuse, je veux être comme mon frère, je veux le rendre fière et je suis prête à tout pour avancer. Je sais que cela fait très ambitieux mais je suis devenue comme ça, parce que l'ambition me va plutôt  bien. Alors en ce début d'après-midi, je suis ravie d'être à mon boulot, boulot pas non plus parfait mais il me va très bien, je vois du monde, j'apprends des choses, je vois mon frère qui vient parfois me voir pour boire un café. Je ne peux pas dire que ce soit pas le paradis, moi c'est tout ce que je voulais. Je suis vraiment bien. Rapidement j'enfile un tablier noir autour de ma taille, je mets la monnaie que j'ai pour la journée, mon bloc note pour prendre les commandes. Je ne retiens pas encore tout avec ma tête, surtout qu'on ne parle pas espagnol ici, et j'avoue que parfois je trouve l'anglais compliqué, surtout lorsqu'on entend le brouhaha d'un bar toute la journée puis la soirée. D'ailleurs ce soir je chante un peu, mon patron m'a entendu et ça lui a plu et moi j'adore ça. J'ai ma vieille guitare et je chante des airs un peu folk, on est dans un pub après tout, je ne peux pas chanter n'importe quoi. Je suis de bonne humeur, je suis contente d'être ici et je ne veux pas que cela cesse, je suis prête à faire beaucoup pour ne pas être renvoyer au Colombie, ce pays qui était le mien me révulse profondément aujourd'hui, je crois juste que je peux guère reprendre cette vie misérable après ce que je découvre ici. Ce pays semble être mon paradis. Mes papiers sont faux mais un jour je tenterais d'avoir les miens et d'être aussi digne que je peux l'être.

Je passe par derrière pour prendre mon service justement pour me changer. C'est presque le coup de feu, il va y avoir des gens qui voudront manger la spécialités de notre chef, les hamburgers et boire des bières. Ils ont les meilleures bières irlandaises du comté il paraît, moi je n'en sais vraiment rien parce qu'on ne servait pas de bières irlandaises en Colombie dans le pauvre bar où je bossais en parallèle du lycée. Juste des mélanges pas toujours terrible, des alcools forts, ça oui on en servait et il fallait voir dans quel état parfois on retrouvait les clients mais tout ce qui comptait pour moi c'est qu'ils me donnent un bon pourboire et dans ce genre de milieu, les saouler et les draguer gentiment était la meilleure des solutions et je suis heureuse de ne plus avoir à le faire ici, je ne suis pas une fille facile et je détestais me faire passer pour ce genre de personne. Je suis plutôt l'inverse pour qu'un homme m'approche réellement, il lui faut du temps et de la patience et aucun n'a pu franchir la frontière bien gardée à par mes frères et mon père. Autant dire que c'est peine perdue. Ici d'autant plus je crois, vu la population mutante, je ne peux pas m'attacher à un garçon et apprendre par la suite qu'il n'est une abomination et qu'il doit mourir et en plus de ma main, parce que pour forger mon caractère, il est fort probable qu'Alejandro me le fasse faire. J'étais d'ailleurs dans ce vestiaire derrière le bar lorsqu'Al a cru que j'étais une mutante, qu'il a pensé que je n'avais pas pensé au vaccin. J'y avais pensé mais j'avoue ne pas vraiment avoir eu le plaisir de le faire moi-même. Ce fut assez marrant de remettre mon frère à sa place et lui expliquer que je ne suis pas aussi stupide qu'il peut l'imaginer. Je me demande encore pourquoi il n'a pas tué avant mes explications. Peut-être qu'il tient vraiment à moi alors. C'est plutôt cool ! Je file dans la salle et comme je le pensais, il y a du monde et ma collègue est ravie que je vienne prendre le relais. Je lui donne une petite tape sur l'épaule et je la laisse prendre congé. Je reprends les commande au bar, je nettoie un peu le bazar, je suis contente, je suis dans mon élément. Je vois les gens rire, discuter et ça me fait plaisir. Alors lorsque je vois ce garçon, plus âgé que moi, je devrais sûrement dire homme, mais je ne maîtrise pas toujours les nuances de la langue anglaise parfois. Il semble triste et ça journée ne semble pas la meilleure du monde. Je fronce les sourcils et je vais vers lui au bar. « La journée commence mal on dirait, je vous serre quoi pour que cela aille bien ? » je tente de lui remonter le moral, je suppose qu'il vient ici pour se divertir un moment non ? Alors je suis la fille de la situation !
 

You need a hero

Parfois je me dis que si mon pouvoir avait été de trouver les mutants qui vivent autour de nous, je crois que cela aurait pu être vraiment pas mal et utile. Lorsque j'entre dans la pièce souvent surchargée, du bar dans lequel je bosse doit-être bondé de mutants et j'aimerais pouvoir appelé Al pour qu'il fasse un nettoyage à sec. Ce qui me fait peur ici c'est bien l'attachement et si je m'attachais à un mutant, à une personne les aidant ? Et si j'étais en face d'un mutant. Je dois en servir une tonne et je ne sais pas comment faire pour éviter de leur sourire et d'être la serveuse que je suis. J'aimerais pouvoir savoir lorsque j'ai à faire à un monstre, j'aimerais pouvoir faire cette différence mais je n'en suis pas capable, physiquement rien ne les différencie de nous cela devient de plus en plus difficile de savoir à qui on parle. Est-ce que je peux faire confiance aux gens avec qui j'échange, on se pose un tas de questions et une chose est sûre je vais avoir besoin d'entraînement pour éviter d'être la jeune femme naïve que je dois être. Forcément j'arrive dans un monde que je ne connais pas, je suis la petite nouvelle et l'inconnue de ce monde m'ouvre ses portes. Je ne m'attendais pas à découvrir tant de choses. La meilleure des choses c'est sûrement l'invention du téléphone portable, chez nous on avait les cabines téléphoniques pour appeler telle ou telle personne, parfois les gens l'avait à domicile parfois il fallait appeler la rue de la cabine et attendre que l'on trouve la personne pour vous et cela coûtait cher. Autant vous dire que l'état du téléphone n'était pas génial, autant que le réseau, au milieu de nul part en Colombie. On vit entre les bidonvilles et les farcs. Une vie que j'ai détesté dès que j'ai commencé à comprendre qu'ailleurs cela ne pouvait pas être pire mais mieux, que c'était pour cela que mon frère aîné, que je n'ai jamais connu durant mon enfance, était parti, il fallait partir pour mieux vivre. Je ne me suis pas gênée pour le faire. J'ai fuit et j'en suis bien heureuse.

Je sais que pour une vie à l'occidentale, pour une "américaine", une vraie, être serveuse ce n'est pas vraiment génial mais ça me convient, cela me laisse pas mal de temps pour pouvoir m'entraîner avec Alejandro et être au service du maire. Je suis un peu sa dernière petite recrue et pour lui c'est plutôt une bonne chose que je sois derrière un bar, les gens ivres se confient plus facilement et je peux peut-être trouver des informations, entendre des bruits et j'avoue que cette idée me plait d'être utile quand même jusqu'à mon métier. Et même sans parler de mutations, parce qu'il faut le dire, cela m'obsède sérieusement, je peux aider les personnes qui viennent s'installer devant moi sur l'un des tabouret un peu trop usé à force d'y voir un tas de fesse plus grasses les unes que les autres. Aujourd'hui ne semble pas être une exception, un homme sûrement plus âgé que moi, je dirais la trentaine, petite trentaine, à vue d'oeil, je commence à cerner les gens qui passent ici. Sa petite moue me fait presque du charme, il m'appelle à l'aide sans même s'en rendre compte et moi je vais être la fidèle serveuse qui va le faire boire et au passage tenter d'obtenir un pourboire plutôt intéressant. C'est un peu ça le jeu ici, plus je suis adorable, souriante, séduisante plus les ivrognes du coin laisse un billet en plus et moi je suis contente. Je suis devenue un peu trop accroc au shopping alors ils ne manquent jamais. Heureusement que je suis logée par mon frère sinon je serais dans l'obligation de les garder et de ne pas m'habillée aussi bien, un drame ? non je ne pense pas mais ça me sert pour arriver à mes fins de me mettre en valeur. Enfin bref. Il semble effectivement dans un mauvais jour, j'arque un sourcil et je lui fais mon fameux sourire provocateurou séducteur, cela dépend du niveau d'alcool qu'on a dans le sens. " une bière pour le paradis c'est parti " Jjje me débrouille de mieux en mieux pour dissimuler mon accent hispanique. Je fais marcher le fus à bière et j'évite parfaitement le trop de mousse. Je pose un dessous de verre sur le vieux bois usé et la bière par dessus. " et voilà, par contre si vous avez besoin d'une oreille pour écoute, je ne fais pas payer de surplus, vous devriez y penser vu la tête que vous tirez " je souris. Je m'accouche en face de lui, ça ne se soit pas pour le client mais je suis sur la pointe des pieds de l'autre coté mais chut. " Alors si vous me parliez de ce qui ne va pas ? Laissez-moi deviner, hum, une fille vous a brisé le coeur ? vous vous êtes faits renvoyé ? Problème de voiture ? je chauffe un peu au moins ? " je ris légèrement, il faut bien que distraire le client, plus il reste plus une consomme forcément.