nothing left to say≈ 001. elle est humaine, juste humaine, et elle perd la boule dans cette putain de ville : Shana a vu sa fille grandir dans un Radcliff où les tensions étaient de plus en plus fortes, et aujourd'hui elle n'arrive pas à dire ce qu'elle aime encore dans sa ville natale. ≈ 002. peut-être est-ce juste l'orgueil qui a fait qu'elle est restée si longtemps, droite et juste dans ses principes : elle n'en a pas démordu jusque-là, elle voulait faire ce qui était juste, peu importait le camp de la personne qui se trouvait derrière les barreaux. Ouais, elle faisait partie de ces trop rares, dans le poste de police, à agir selon la loi. ≈ 003. et puis la mutation de sa fille, Willow, s'est manifestée : d'abord comme quelques migraines assourdissantes - une "gène" devenue une véritable maladie avec le temps. Willow ne sortait plus de leur petit appartement, au milieu de la nuit, elle se réveillait en hurlant. Et les migraines auraient pu la faire devenir folle. Et elle, la mère, elle était juste humaine, incapable de savoir quoi faire. ≈ 004. Alexander Callahan et sa proposition de prendre Willow en charge, ce fut presque une bénédiction pour l'imprudente mère. La mère désespérée, désemparée, seule depuis si longtemps, avec toutes les responsabilités sur ses bras. Elle a confié Willow a un laboratoire privé, spécialisé dans la recherche génétique. Et tout est partie en vrilles de là. ≈ 005. qu'aurait-elle pu faire ? Se répète-t-elle inlassablement, les entrailles tordues par la rage et l'impuissance : c'est à vingt-deux ans, que Shana s'est retrouvée laissée derrière avec un bébé sur les bras. C'est à vingt-deux ans, qu'elle a dû commencer à tout gérer. Après avoir pansé les plaies d'un Mason traumatisé par la guerre, voilà ce qu'elle a récolté : cinq années d'amour, d'attente, d'espérance, réduites à néant. Et la solitude. ≈ 006. aujourd'hui, elle est plus seule que jamais : sans sa fille, placée en pension dans le laboratoire, la plupart du temps sédatée au point d'être plongée dans un profond coma. Shana se perd, Shana espère. Shana désespère. Elle est à la botte de Callahan et des connards de chasseurs qui gravitent partout autour d'elle : celle qui avait une ligne de conduite, et qui savait où allait sa vie, a totalement perdu le contrôle de celle-ci. Elle libère des types qu'elle avait elle-même arrêtés. Elle collabore, avec ceux qui utilisent sans doute sa fille comme un rat de laboratoire. Mais elle est juste humaine, alors qu'est-ce qu'elle pourrait faire, hein ? ≈ 007. Shana est une mère qui aurait tout donné pour sa fille : celle-ci est pourtant le portrait craché de son père, mais aussi jeune avait-elle été, lorsqu'il l'a abandonnée, elle a su faire fi de tout ça. Elle a su aimer Willow, parce que c'était une part d'elle-même. Willow est sa fille, son bébé, son joyau, et elle réduirait ce monde à néant pour elle. ≈ 008. Willow est atteinte de la mutation de télépathie, qui lui permet de lire les pensées d'autrui : cette mutation lui a été héritée de son père, puisque Mason possède un pouvoir lui aussi. Un pouvoir qu'il avait jugé bon de bannir de sa vie, à l'époque où il se remettait de la guerre : une part importante de lui, dont Shana n'a jamais connu l'existence. Encore un poignard dans le dos, une trahison. Qu'elle découvrira bien assez tôt. ≈ 009. elle traine ses bagages avec elle, fille dure à cuir au premier abord, fleur fragile dans ses confidences ; elle était une gamine solitaire, rapidement indépendante - et à dix-sept ans, elle est tombée amoureuse. Persuadée d'avoir trouvé sa moitié, son soleil incandescent : une âme blessée sur laquelle elle a veillé. Mason et elle, elle a cru que ce serait éternel. Mais il lui a brisé le cœur, et elle aurait bien trop d'amour propre pour ramper à ses pieds maintenant. C'est lui qui les a détruits, lui qui les a gâchés. ≈ 010. elle est maligne, et elle s'adapte : observe le monde autour d'elle - on la sous-estime volontiers, parce qu'elle est sous le joug du maire de la ville, des petits larbins qu'il traine avec lui. Mais Shana sait ce qu'elle veut, Shana ne se fie à personne, et elle sauvera elle-même sa fille, même si elle doit crever dans le processus.

Il avait plié bagages avec discrétion, choisissant le moment où Shana était censée travailler : il avait pourtant fallu qu’elle rentre plus tôt, surprenant Mason et perturbant tout le plan qu’il avait soigneusement échafaudé. Evidemment, il avait oublié qu’elle finissait plus tôt ce soir-là, pour une raison ou pour une autre. Qu’est-ce que tu fabriques ?! avait été la réplique qui avait brisé son rythme effréné, et le Leinster n’avait trouvé rien de mieux à faire que fermer brusquement son sac pour l’embarquer sous le bras et tenter de prendre la fuite. « Mason ! Qu’est-c’que tu crois que t’es en train de faire, là ?! » Il n’avait pas encore atteint la porte d’entrée, lorsque la voix de la jeune femme se brisa au milieu de sa phrase, elle, plaquant une main sur sa bouche pour retenir un sanglot qu’il ne méritait pas. « Tu me quittes ou quoi ? » Oui il la quittait, mais comment rendre ça encore plus évident ? Il ne la méritait pas, c’était clair et net et Shana ne méritait pas d’avoir à porter avec lui le poids de toutes les horreurs qui continuaient de hanter son esprit. Radcliff n’était plus la ville où il voulait être, Shana n’était plus celle à qui il voulait pourrir la vie. Il voulait juste tout recommencer, tout effacer. « Après tout ce qu’on a vécu, pendant cinq ans, tu vas juste partir ? » Il aurait voulu être un connard jusqu’au bout, et franchir la porte pour la claquer entre eux comme réponse définitive : au lieu de ça, il soupira, pour se tourner lentement vers la jeune femme, affronter son regard mais ne pas faiblir. « Tu sais comme moi que c’est mieux comme ça. » « Mieux comme ça ? » la brune sembla s’étouffer sur ses paroles, dans un ricanement tout sauf sarcastique, surtout baigné de rancœur. « Mieux pour qui ?! » il pinça les lèvres, désirant fuir à nouveau. « Mieux pour tout le monde. » elle allait ouvrir la bouche, trouver une phrase pour le faire reculer, abandonner et revenir auprès d’elle. Parce qu’il l’aimait, il l’aimait plus que tout ce qu’il avait aimé dans sa vie jusque-là : Shana lui avait offert la perspective d’aimer et d’être aimé en retour. Shana avait été sa stabilité à lui, dans une vie chaotique. « Arrête. Arrête avant même de commencer. Tu sais très bien comment j’suis. J’dors plus, j’mange pas. Tout c’que j’fais c’est aligner les bouteilles. Et prétends pas le contraire, t’es celle qui les ramasse. » « C’est pas grave, on peut l’faire ! » « J’t’ai frappée, Shana merde ! » parce qu’il se noyait dans l’alcool jusqu’à en être complètement impulsif, emporté par les médicaments qu’il devait avaler par dizaine, le traumatisme de la guerre, les cauchemars, l’épuisement, la colère, l’injustice. Shana avait passé près de vingt minutes à couvrir le bleu sur sa joue avec du fond de teint, mais c’était encore tout ce que Mason pouvait voir. Ils ne pouvaient pas vivre comme ça. Jamais. Il ouvrit la porte et, d’un pas pressé, s’engagea vers la sortie. « Et Willow alors ?! » Le nom lui enserra le cœur plus que tout au monde, la nausée menaça d’atteindre sa bouche ; mais il tint bon, ferme sur ses deux pieds. « C'est mieux pour elle aussi. » et il fuit, plus vite qu’il n’avait jamais fui dans sa vie, rien que pour ne pas être tenté de faire marche-arrière.
La dernière fois que Shana a vu Mason, c'est quand il a claqué la porte derrière lui. Sur des années d'histoire. Sur elle, celle qui avait ramassé ces petits bouts d'homme traumatisé par la guerre pour en faire quelque chose. Essayer, du moins. Combien de rixes avait-elle essuyées sans hésiter ? Avec quelle ardeur s'était-elle accrochée à lui ? Et tout ça pour ça ?! Qu'il l'abandonne, âgée de vingt-deux ans, avec un bébé sur les bras ?! L'orgueil a protégé Shana de toute faiblesse, la brune a tracé sa vie. Sous ses yeux, elle a vu leur fille, Willow, grandir sans père. Le cercle vicieux se répéter, le chagrin se transmettre de génération en génération. Combien de fois aurait-elle voulu simplement le haïr ? Dire à sa fille que son père avait été un connard qui était parti, point barre ? Mais c'était plus compliqué que ça. Mason et elle, ça avait toujours été plus compliqué que ça. De force, elle a tracé son chemin sans lui - et il admirerait aujourd'hui sa bravoure pour tout ce qu'elle avait affronté sans lui. Ils n'en sont pas là, désormais : voilà qu'il se repointe en ville la bouche en cœur, prêt à tout changer, comme si c'était possible. Voilà qu'il s'estime avoir un droit sur sa fille ; celle qu'il a abandonnée. Celle qu'elle essaye coûte que coûte de sauver. 

Écrire ici la relation qui lie votre personnage et votre scénario ; tâchez de décrire assez précisément que le futur joueur se donne une idée claire du lien. Écrire ici la relation qui lie votre personnage et votre scénario ; tâchez de décrire assez précisément que le futur joueur se donne une idée claire du lien. Écrire ici la relation qui lie votre personnage et votre scénario ; tâchez de décrire assez précisément que le futur joueur se donne une idée claire du lien.