Sujet: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Mer 7 Oct 2015 - 23:56
know the water's sweet but blood is thicker.
Stone & Ulysse
C'était une journée comme les autres. Une journée froide de décembre. Ce qui changeait de l'Angleterre c'était cet air bien plus sec, qui me faisait mal au niveau de mes narines. Certainement la pollution. Bonjour USA. Pour une fois, au lieu de partir à pied, je pris la voiture. Histoire de dire de ne pas trop me les geler en route. On m'avait appelé parce que la bibliothécaire était encore en arrêt. Etant le plus vieux des étudiants qui travailler là-bas c'était donc à moi de gérer les services. J'avais prévu mon coup, si je ne pouvais pas travailler à la maison, je le ferais pendant mes heures silencieuses de permanence. J'avais avec moi tous les documents dont j'avais besoin, ce que j'avais lu et ce qui me rester à lire. On pouvait clairement voir la différence vu que l'un était recouvert de couleurs fluo et à l'inverse l'autre était bien trop pale.
J'y étais déjà depuis trois bonnes heures, lorsqu'une de mes connaissances vint à me rendre l'un des bouquins qu'elle avait emprunter. Comme à mon habitude, je papotais, je lui demandais si le livre lui avait plus, histoire qu'elle me fasse un petit exposé que j'imprimais et que je ressortais aux nouveaux lecteurs. C'était plus simple que de me farcir tous les livres de cette immense batisse. Aussi, le thème de ce dernier était l'art et elle ne put s'empêcher de me dire à quel point l'art avait une place importante dans nos vies. « Il y a une galerie d'art qui vient d'ouvrir non ? » lui demandais-je alors. C'est vrai que bosser trois heures sur le comment du pourquoi les gens garder leurs montres sur leurs poignets gauches, c'était un peu chiant... J'avais plus que besoin d'une pause. Et elle me vidait l'esprit à parler de ce genre de choses. « Oui, oui, elle est hyper grande et très claire, j'aime beaucoup. En plus, l'homme qui la dirige est plus que charmant, Stone je ne sais pas quoi... » répondit-elle. Mais mes pensées avaient totalement changées d'horizon. Stone. Non, je n'avais plus besoin d'elle à présent, une toute autre affaire pogoter dans mes pensées. Stone Hastings. Mon cher frère était apparemment à Radcliff, ce qui était plus que drôle. La dernière fois que j'en avais eu des nouvelles, il était reparti voir notre sœur. Cela faisait trois ans, trois ans que je ne l'avais pas vu ou en tout cas, cela faisait trois ans que je ne lui avais pas parler en profondeur de ma vie. Il n'avait pas connu la fiancée, il n'avait pas le Ulysse après la fiancée. Stone avait manqué bien des choses dans ma vie.
Dès que je le pus, je quittais la bibliothèque entre les mains d'un de mes collègues, j'avais besoin de voir si ce qu'elle m'avait dit était vrai. Même si j'étais perdu dans mes pensées, je lui avais demandé où se trouvait alors cette galerie. Et c'est avec ma voiture -qui me fut utile finalement- que j'allais vers mon frère. Cependant, je ne savais pas quoi lui dire. Trop de début de conversation me venait à l'esprit et aucunes d'elle n'était adéquate. Je garais ma voiture non loin du lieu prédit. J'avais besoin de marcher dans le froid pour me remettre les idées en place. Les mains dans les poches de mon jeans, je regardais tout autour de moi. Non, je ne savais pas, autant se montrer sans rien avoir prévu, ça ferait moins robotique. Je poussais alors la porte vitrée et entra dans une vaste salle, blanche ou était exposé plusieurs œuvres. Il y avait des sculptures, des tableaux, des dessins, bref, de l'art en veux-tu en voilà. Personne n'était dans les alentours, super, ces choses devaient coûter des fortunes et on les laissait là, sans surveillance. Tu fais bien ton boulot Stone. Chapeau. Je me glissais parmi les œuvres, parmi ces objets aux montants mirobolants. Comment mon frère pouvait en être arrivé à un tel point. C'était fou comme je pouvais faire un lien entre lui et mon père.
electric bird.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Jeu 8 Oct 2015 - 17:30
Stone se tenait au centre de la pièce principale de la galerie et observait la salle. Un petit sourire mi-amusé mi-moqueur naquit sur ses lèvres à la pensée de toutes ces œuvres d'art vendues à des prix exorbitants. Elles n'étaient même pas belles selon lui, mais son avis comptait bien peu dans les achats des clients. Il les caressait dans le sens du poil quand il s'agissait de vendre une pièce chère. Il vivait de ça, il n'allait sûrement pas leur dire de ne pas acheter ce qu'il exposait. Il avait ouvert depuis un mois, mais déjà, il aimait l'odeur de la boutique, son style rétro et les habitudes qu'il avait prises ici. Il ne regrettait pas du tout son installation. Sauf quand Tha' lui jetait des regards alarmés sur son manque de connaissances artistiques. Elle n'avait pas tort, mais les clients ne lui posaient pas trop de questions sur ça, pensant qu'évidemment, il en savait un minimum sur le sujet. Sauf que leur minimum à eux n'était pas le même que celui de Stone. Pas du tout même. Il se contentait de hocher la tête et de faire « humhum » quand les clients donnaient leurs avis à grand renfort de mots que Stone trouvaient … Inadaptés à la situation. « La cruauté de l'humanité » avait failli le faire rire en le prenant par surprise un jour : un homme lui avait sorti cette phrase fort philosophique devant une sculpture qui représentait un animal mort (Stone avait supposé que c'était écrasé). A l'origine, il n'avait pas voulu exposer cette horreur, mais c'était résigné devant l'insistance de l'artiste, mais l'avait relégué dans un coin sombre de la pièce. Un client était quand même tombé dessus et en avait eu pour son argent, au grand bonheur de Stone, avouons le. Les rentrées d'argent étaient rares, mais suffisamment importantes à chaque fois pour lui assurer un train de vie normal et confortable. Actuellement, il n'aurait échangé sa condition contre celle d'un autre pour rien au monde.
Il sortit de sa rêverie et se retourna vers les baies vitrées et la porte qui donnaient sur la rue. Il ne rangeait pas les œuvres tous les soirs, pour ne pas les abimer premièrement et parce que cela aurait été une perte de temps considérable, autant pour lui que pour le temps d'ouverture de la boutique. Il avait donc fait sécuriser la galerie, par des caméras de surveillance, une alarme silencieuse et des stores efficaces (il l’espérait du moins) qui protégeaient les vitres la nuit. Des clients lui avaient demandé si cela marchait et il avait répondu ironiquement qu’il ne voulait pas vraiment le savoir, cela vaudrait mieux pour lui. L’installation de tout le système lui était revenue assez cher, il avait dû faire un emprunt qui comprenait aussi l’achat du local et l’amortissement se ferait sur le long terme. Il était donc censé rester ici un bout de temps. Ce qui n’était pas moins sûr vu sa propension à changer d’endroit de vie plus que régulièrement. Stone n’aimait ni l’endettement ni même l’idée d’être enclavé ici à cause de l’argent, mais il avait dû s’y résoudre. C’était ça où rien du tout. Et donc pas Ulysse. Il n’avait pas eu trop de mal à connaitre un minimum les habitudes de ce dernier dans la ville, autant par les clients que les rumeurs diverses et variées. Pas pour virer à la paranoïa ou au frère obsédé, mais plus histoire de ne pas tomber sur lui au mauvais moment, au mauvais endroit. Il ne savait pas du tout comment aborder son frangin et tous les scénarios qu’il avait imaginés étaient risibles, ridicules, catastrophiques, gênants voire tout à la fois. Jamais biens. La simple idée de le revoir lui serait la gorge. Il s’en voulait déjà de ne pas avoir été du tout présent pendant trois ans, ignorant ce qu’il était devenu. Il n’avait jamais vraiment questionné Ulysse sur sa vie aussi bien au téléphone que par email, leurs échanges restaient assez superficiels, chose qui énervait Stone. Il n’avait pas osé s’immiscer dans la vie de son frère, de peur de perdre une relation qu’il jugeait déjà insuffisante. Il s’apercevait ces derniers temps que c’était exactement l’inverse qui s’était produit, le temps les avait éloignés et il avait la nette impression que c’était de sa faute si leur relation était gelée depuis trois ans. Ces trois années lui paraissaient énormes et l’angoissaient au point qu’il n’avait pas annoncé son arrivée à son frère, de peur de le retrouver complètement différent du Ulysse qu’il avait quitté, de peur de se retrouver face à un inconnu, de s’en prendre plein la tête. Il ne savait pas s’il avait plus peur du silence de son frère que de ses reproches. Il avait mille choses à lui reprocher selon Stone et le droit. Finalement, il quitta la pièce pour rejoindre l’arrière boutique, bien heureux de la chaleur que lui fournissait le chauffage en voyant les nuages de vapeur produits dehors par les passants. Des pas dans la pièce principale l’avertirent d’un client et il revint de mauvaise grâce dans la salle qu’il venait de quitter. Ayant aménagé l’arrière boutique en un endroit confortable, il préférait y passer son temps quand il n’y avait personne plutôt que de rester dans la grande pièce impersonnelle. Le nez dans les papiers administratifs relatifs à la récente ouverture de sa boutique et à l’emploi d’une personne pour l’aider, il lança la phrase préconçue et Ô combien pratique : - Je peux vous aider ? Il releva la tête au bout de quelques secondes de silence, inquiet de voir la personne qui allait se trouver face à lui, un mauvais pressentiment au fond du cœur. Son regard tomba sur la dernière personne qu’il s’attendait et voulait voir ici. Le silence se prolongea encore un peu avant que Stone ne lâche : - Je suppose que tu n’es pas venu pour acheter quelque chose hein ? Il eut envie de se gifler avant même d’avoir terminé sa phrase. Il n’avait jamais été doué pour les retrouvailles.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Dim 11 Oct 2015 - 23:27
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Stone & Ulysse
Je fixais cette œuvre, cette chose qu'un humain avait fait de ses mains, une transformation d'éléments et une idée au milieu. C'était fou ce que l'on pouvait faire n'importe quoi avec un peu d'imagination, un peu d'envie et d'altruisme. Car c'était bien ça l'art, à mes yeux, c'était de pouvoir donné au monde et ne rien demandé en retour. C'est clairement une chose que je ne saurais faire. Donné pour des générations et des générations de moi. J'étais égoïste, oui, la vie m'avait forcé à l'être. C'était comme si j'étais un fantôme, alors déjà là, je n'avais plus rien à offrir de ce que j'étais, peut-être mon ex, avec un peu de chance. J'entendis alors des pas arrivés par derrière moi, puis cette voix qui m'avait tant manqué mais que je refusais de chérir à ce moment précis. « Je peux vous aider? » demanda-t-il. Mon cœur battait si fort que je ne savais pas quoi faire de mes mains. Je les enfoncées donc dans les poches de mon jeans. Et je me retournais alors, pour faire face à cet individu qui ne m'avait pas parlé depuis si longtemps. Je me doute du choc que je lui imposais. Il ne voulait plus de moi et pourtant je forçais toutes les portes afin de le voir. « Je suppose que tu n'es pas venu pour acheter quelque chose hein ? » dit-il. Sa voix, sa voix grave était comme un manque à ma vie, comme un souvenir lointain. C'était un peu comme dépoussiéré un objet du passé et de voir à nouveau son éclat. « Non, j'ai pas les moyens vois-tu... » Je le regardais dans les yeux, les mêmes que les miens. La même gueule ou presque, les cheveux plus longs par contre, chose que je ne laisserais jamais apparaître sur moi. Il y a maintenant plus de trois ans que je ne vivais plus au dépends de notre père. Heureusement. Cet homme exécrable qui n'avait fait régner dans ma vie que la peur et l'incertitude, l'effet de n'être rien de bien, rien de bon.
Je n'osais pas le quitter des yeux, je n'avais pas envie de le voir disparaître une fois encore, alors je fis un geste de la main pour désigner la galerie. « Tu pensais réellement que j'en saurais jamais rien ? Que je ne côtoie personne dans cette ville alors que ça fait plus de trois ans que j'y réside ? » C'était bien trop grand, bien trop luxueux pour que tout cela reste secret dans une ville où tout le monde sait tout. Il n'aurait jamais pu se cacher indéfiniment, je l'aurais su tôt ou tard, les gens auraient bien vu que son nom et le mien était le même, que nos têtes étaient quasi identiques. Les gens de Radcliif aimaient faire du mal, aimaient être sadiques et ceux connaissant les relations entre les deux hommes, aurait aimé cette tension palpable. Je n'avais même pas envie de l'écouter, car il n'y avait qu'une seule chose qui m'importait à ce point de la discussion. « Et c'est comme ça qu'on fait dans la famille ? On prévient pas, on débarquer et ce sans même venir voir son frère ? » La rage prenait par dans ma voix, qui devenait plus grave qu'à mes inflexions habituelles. Mon accent britannique ressortait le plus lorsque j'étais en colère et aujourd'hui, on entendait que lui. Je n'avais vraiment pas penser aux mots que je donnerais à mon frère pour notre réunion. Je n'avais pas non plus penser aux conséquences que ça aurait dans ma vie. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu que je ne savais même plus quoi lui dire, quoi lui raconter. Je ne sais même plus à quel moment de ma vie il s'était arrêté. C'était comme s'il avait été dans le coma depuis tout ce temps. Que mon frère n'était plus, puis qu'il était réapparut tel une étoile filante. Bonjour Stone, tu ne connais plus rien de ma vie. Faisons un petit question, réponse, que suis-je en train de faire dans mes études ? Sais-tu que j'étais sur le point de me marier avec la femme la plus incroyable que je n'ai jamais connu, mais qu'au final, elle m'a laissé tel une merde ? Toutes ces phrases à doubles tranchants passaient dans mon esprit et ce fut dur pour moi de tout garder, de ne pas exploser devant lui, de ne pas lui donner ce plaisir.
electric bird.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Lun 12 Oct 2015 - 22:31
- Tu pensais réellement que j'en saurais jamais rien ? Que je ne côtoie personne dans cette ville alors que ça fait plus de trois ans que j'y réside ? Stone ne répondit pas, tout à fait incapable de formuler une réponse qui serait passée comme potable aux yeux d’Ulysse. De toute manière, il ne pouvait pas répondre grand-chose à ça. Il avait eu l’espoir que son frère ne vienne pas regarder de trop près la galerie, que cela passerait pour quelques temps encore, même une semaine ou deux. L’espoir n’était pas quelque chose de bon, il faisait faire de mauvais choix, poussait à faire des conneries. Comme ne rien dire à Ulysse de son arrivée ici. C’était une belle connerie ça. Il avait cru, avait espéré qu’en s’installant ici, il récupérerait une partie du lien qu’il avait eu avec son cadet, que ce serait une manière de renouer doucement avec une chose qui lui manquait cruellement et qu’il aimait sincèrement : son frère et sa sœur. Ulysse pouvait dire tout ce qu’il pouvait, il ne pouvait pas dire que Stone ne l’aimait pas. L’homme aurait sacrifié beaucoup, beaucoup plus que ce qu’il ne possédait pour sa fratrie, il avait tenu tous les rôles auprès d’eux : Ulysse ne pouvait, n’avait sur ce point pas le droit de lui faire de remarque. Et si Stone ne lui avait rien sur son installation à Radcliff, c’était en partie pour éviter les reproches qu’il sentait venir. Il n’avait pas envie de se faire engueuler par son cadet, pas envie de lui raconter ce qu’il avait appris sur leur père, pas envie de lui dire qu’il avait encore failli tomber dans une dépression un peu trop sérieuse à son gout. Il n’avait tout simplement pas envie de lui avouer ses faiblesses et il avait espéré et voulu croire jusqu’au bout que son frère ne viendrait pas le voir pour ne pas avoir à lui raconter tout ça. Le temps de faire le point, de voir enfin la réalité en face après trois ans de séparation. Il s'apercevait en voyant Ulysse face à lui que la réalité, il n'avait toujours pas envie de la gouter. Voir son frère de loin, prendre des nouvelles subtilement par le biais des rumeurs et clients ça lui allait très bien jusque là, pour le moment. Il aurait fini par venir le voir sans doute. Il s'y serait fait à la triste vérité et aurait fini par l'accepter : la relation qu'il avait tant souhaitée, il ne l'avait jamais eu et celle qu'ils entretenaient avant, elle semblait réduite à néant. Toujours était-il qu'en voyant son frère face à lui, il avait l'intuition d'avoir fait une erreur en ne lui disant rien. Que c'était pire que tout ce qu'il avait imaginé et son manque de réponse lui donnait l'impression de s'enliser dans des explications douteuses qu'il n'avait même pas formulées. Il n'aurait pas dû ouvrir une galerie. Une épicerie de quartier aurait été plus discrète … - Et c'est comme ça qu'on fait dans la famille ? On prévient pas, on débarque et ce sans même venir voir son frère ? L'angoisse omniprésente fit place à de la colère et de l'agacement. C'était lui, c'était Ulysse qui était parti s'installer à Radcliff, à l'autre bout de l'Angleterre, à l'autre bout du monde, aux États-Unis, il y avait de cela maintenant trois ans. Ce n'était pas lui qui avait quitté son frère et sa sœur, ce n'était pas lui qui avait voulu en arriver là, qui avait voulu voir la relation qu'il avait tant chérie se détériorer de cette façon. Et ce n'était pas Ulysse qui s'était donné tout le mal du monde à l'aider au maximum, ce n'était pas Ulysse qui était là pour lui lors de l'apparition de sa mutation, ce n'était pas Ulysse qui avait essayé de tenir tous les rôles auprès de lui et de sa sœur, qui en était même parfois venu aux poings parce qu'il les aimait tout simplement. Non, ce n'était pas lui. Alors il balaya ses remords froidement, sachant pertinemment qu'ils reviendraient à la charge plus tard, plus puissants, plus nombreux alors que la colère, elle, éphémère, ne l'habitait que rarement quand il s'agissait de son frère. - Je pensais que ce n'était pas le bon moment pour te le dire. Il hésita à continuer sur sa lancée, peu désireux de lancer une dispute avec un frère qu'il venait tout juste de revoir. Mais Stone restait excessif et déjà les mots sortaient de sa bouche, suivant ses pensées : - On a jamais été très doué dans la famille pour ça je te rappelle. Enfin, si on peut appeler ça une « famille ». N'est-ce pas ? Parce que c'est toi qui es parti il y a trois ans, pas moi. Ses yeux marron n'avaient pas quitté son frère et des yeux et Stone savait pertinemment qu'Ulysse pouvait sans doute déchiffrer ce qui se reflétait dans ses pupilles. Il le connaissait suffisamment pour ça. L'espace les séparant paraissait énorme à Stone, à l'image de ce qu'ils étaient actuellement dans sa tête, presque comme des étrangers, à son grand désespoir.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Dim 18 Oct 2015 - 21:23
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Stone & Ulysse
Il ne pensait pas que c'était le moment pour dire à son frère qu'il était de retour. Ce n'était pas le temps, bien sûr, alors dans ce cas, ça ne serait jamais le cas. La famille que je connaissais n'était plus, je me doute. Elle avait commencé à se craqueler lorsque j'avais vu mon père embrassait une autre femme que celle qui m'avait donné la vie. Le chantage, la peur, la rage s'immiscer peu à peu dans nos vies. Dans celle de mon père, dans le mien. Jamais je n'accorderai à mon père mon pardon, aussi je n'autoriserais jamais ma mère à lui pardonner. Le père Hastings, celui que tout le monde connaît, celui qui a tant d'argent, celui qui a si bien éduqué ses enfants, mais ce sont eux les malotrus, aucun respect. Non, il n'en mériterait pas. Je ne sais pas si Stone sait, je ne sais pas s'il lui pardonnera à ce moment-là. Je ne l'espère pas... Mon père était la part la plus noire de ma vie pendant un long moment, pendant le moment où je ne connaissais pas encore le mot hunter, sa définition et tout ce que cela signifiait. Ma mère était, quant à elle, la part la plus blanche, la plus belle, la plus claire, la plus douce. C'était ma confidente, au même niveau qu'Eileen. Elle sût au moment même où je partis pour mon tour du monde que je ne vivrais plus jamais dans le même pays qu'elle. Que je ne serais plus leur fils mais son fils partit au loin pour ne plus avoir à souffrir. Et je sais que cela signifie aussi que j'ai abandonné ma mère à son sort, que je n'ai pas essayé de la sauver. Que je l'ai laissé avec son tyran. Elle savait que les Etats-Unis était mon échappatoire, ma destination, pas la finale mais simplement, mon pied à terre pour me réparer.
« On a jamais été très doué dans la famille pour ça je te rappelle. Enfin, si on peut appeler ça une « famille ». N'est-ce pas ? Parce que c'est toi qui es parti il y a trois ans, pas moi. » Personne ne l'était chez nous. Et oui, nous étions une famille si nous pouvions effacer la présence de notre père. Il ne savait même pas ce qu'était l'amour de ses enfants, il n'a jamais compris le mot famille. Mais ce sont les mots à la fin de la phrase qui me firent le plus de mal. Il considéré que cet éclatement de notre famille était ma faute. Que c'était moi qui avait voulu partir. Non, j'en étais obligé. Sinon ma perte aurait été dans les années qui aurait suivi. « Je vois. » J'acquiesçais de la tête et ne lui accorda pas plus longtemps la présence de mon regard vers lui. Je me retournais, j'avais envie de partir, de ne plus revenir, de le laisser seul ici, se faire certainement tuer parce qu'il est le frère d'un mutant. Beaucoup de ses chasseurs me voulaient, je m'en doutais. Qui ne voulait pas d'un peu de mon adn, de tout ce que j'entendais. Même si mon don était une grande part de mon être, je l'aurais volontiers échanger contre un peu de silence, pour un peu de paix. Enfin, non, c'était moi, j'étais mon don et mon don était ce que je suis, ma vie s'est construite autour de ma condition. Un blanc s'était construit entre lui et moi. A croire qu'entre frères, tout était dit, que ce lien qu'on avait été rompus.
« Juste, penses-tu que tu m'aurais laissé faire, si je t'avais dis... » Je me retourna vers lui, le regardant dans les yeux, pour qu'il voit la vérité, qu'il comprenne mes émotions. « Je ne reviendrais pas, Liverpool c'est plus pour moi, l'Angleterre est un enfer et je ne reviendrais pas. Si je veux vivre, alors je dois partir. Si je ne veux pas mourir, alors je dois partir. Si je regarde encore une fois maman pleurer à cause de notre père, je ne sais pas ce qu'il adviendra de l'un de nous. Laisse-moi vivre, laisse-moi partir. » Je restais là, pendant un certain moment, sans rien dire, juste le regarder. C'était mot pour mot ce que je lui aurais dis si j'avais dû le faire trois, quatre ans plus tôt. « Tu ne m'aurais pas laissé partir sans te rendre des comptes, t'expliquer ce qu'il y a, ce qui va mal dans ma vie. Tu ne l'aurais pas fais parce que tu aurais voulu m'aider, parce que tu es mon grand-frère et que tu ne pourrais jamais me laisser aussi mal. La chose est que tu n'aurais rien pu faire et que seul moi pouvait me sauver. » Je fourra mes mains dans les poches de mon jeans et je baissais la tête. Je ne voulais plus du regard de Stone sur moi. Etait-ce la fin d'une ère ? Certes, trois ans s'était passé, mais était-ce vrai que le temps change les gens et leurs relations ? Le temps était-il plus destructeur que les actes ?
electric bird.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Mer 21 Oct 2015 - 11:27
Ulysse lui tourna le dos et il eut la triste impression que ce n’était plus une distance qui les séparait, mais bel et bien un gouffre, immense. Ou une vitre qui laissait passer uniquement l’image pour arrêter le son. C’était exactement ça en fait, le dialogue semblait rompu, complètement, et le fait que son frère lui tourne le dos de cette manière lui donnait l’impression d’être juste … renié. Rien de plus. Il resta là, planté de longues secondes devant l’entrée de l’arrière boutique, comme un con. Littéralement, c’était l’impression qu’il avait. Etre un con, un imbécile qui n’avait pas su trouver les bons mots, les mots justes pour les retrouvailles avec son frère. Il avait l’impression d’avoir tout raté et déjà la colère qu’il avait ressentie pour Ulysse se retournait contre lui. Il aurait pu, aurait dû faire plus pour Ulysse. Il n’avait pas fait le maximum, certainement pas, ce n’était pas possible, il avait loupé quelque chose pour qu’ils en arrivent là. Dans une ville américaine, loin de leur pays et de leur famille, dans une galerie ouverte par lui Stone, le gars qui n’y connaissait rien en art avec Ulysse qui lui tournait le dos. Il avait fait un truc de mal, il n’y avait que ça comme explication. Il voulait y croire, il y croyait tout simplement, parce que cette relation qu’il avait tant et toujours idéalisée avec Ulysse, il voulait l’avoir, l’effleurer du doigt, la gouter, l’admirer, même de loin. Hors, ils n’y étaient pas du tout. Et ça, ça énervait prodigieusement Stone, qui était donc doublement en colère contre lui-même. S’il avait fait quelque chose de mal, il pouvait le réparer non ? Il en avait l’envie et l’intime conviction. Il n’était pas très objectif. Il l’aurait sûrement avoué si cela ne concernait pas Ulysse, qu’il aimait sûrement autant qu’il est possible de le faire. Si cela avait été l’histoire d’un autre, il aurait souri amèrement et cyniquement pour dire « l’espoir ça peut faire mal ». Mais c’était son histoire et il était incapable de l’être, objectif. Il était idéaliste parce qu’il croyait que cela pouvait s’arranger, il était plein d’un espoir qui pouvait tout aussi bien le briser et le blesser cruellement que le pousser à avancer, à faire de son mieux. Et il était aussi à la fois horriblement pessimiste et fataliste, se disant qu’une fois encore c’était de sa faute. Tout au long de sa vie, dès que quelque chose allait mal avec son frère et ou sa sœur, c’était pour lui de sa faute et uniquement de la sienne. Parce qu’il était leur grand frère, parce qu’il fallait les protéger, encore et toujours malgré leur âge, parce que c’était quelque chose d’inexplicable, c’était en lui, viscéralement, il les aimait, point. Il finit par s’avancer doucement vers Ulysse, sans le quitter des yeux. Comme s’il allait encore disparaitre, comme il y avait trois ans de ça. Ulysse se retourna, lui s’immobilisa. Leur regards se croisèrent de nouveau, mais cette fois-ci, comme quand lui avait adressé la parole à son frère, ils restèrent fixés l’un dans l’autre. Et Ulysse parla, longtemps, un monologue que Stone n’apprécia pas. Pas plus qu’il n’apprécia ce qu’il lu silencieusement dans les yeux d’Ulysse. Il regretta presque de pouvoir le faire, de comprendre aussi bien ce qui passait dans les pupilles marron de son frère. Un des rares fragments restant de la complicité qu’ils avaient partagée. - La chose est que tu n'aurais rien pu faire et que seul moi pouvait me sauver. Cette phrase, bien plus que toutes les autres lui fit mal et lui serra la gorge. Il se retint pour ne pas se reculer et réinstaurer la distance qui les séparait jusqu’à ce que Stone la réduise. Il en avait pourtant cruellement envie et cela le dégouta. Cette entrevue virait au cauchemar, littéralement. Il avait exactement le même sentiment qu’à ses quinze ans, quand il ne contrôlait pas du tout son pouvoir et que des impressions se gravaient en lui sans qu’il puisse les exprimer. Là pourtant, il trouvait étrangement les mots, après autant d’années passées. L’impression d’être trahi, blessé mais tout en sachant que cela allait arriver. Par conséquent, l’impression de souffrir en n’ayant rien fait pour se protéger. Il avait imaginé bien des manières de revoir Ulysse, mais elle … Il ne l’avait pas souhaité, il n’avait même pas pensé que son frère puisse lui dire une chose pareille. - Tu es parti en pensant que je ne pourrais rien faire. Tu ne m’as rien expliqué, tu ne m’as même pas donné une chance, même pas de comprendre. En fait, c’était surtout que ça qu’il retenait en second lieu. Qu’Ulysse n’avait pas cru en lui, qu’il n’avait pas été assez … assez quoi ? Bon, bienveillant, gentil, attentionné avec lui ? Ou qu’au contraire il l’avait trop été ? Il ne savait pas, était perdu, complètement paumé. Et puis, il y avait le principale, l’idée qu’Ulysse avait souffert, qu’il n’avait pas vu à quel point cela s’était fait, l’idée que peut-être qu’Ulysse avait raison : puisqu’il n’avait pas perçu des signes qui devaient être visibles chez le jeune homme, comment aurait-il pu l’aider ? Le sauver même, pour reprendre ses termes … Du coup, il regrettait déjà les paroles qu’il venait de sortir une fois de plus trop vite. - Je suis désolé Ulysse vraiment et si tu lis mes pensées tu le sais. Mais l'idée que tout ce que j'ai fait pour toi n'ai pas compté ... Il n'aimait pas l'idée qu'Ulysse lise ses pensées, il détestait même ça et son frère le savait, mais il ne trouvait pas les mots pour exprimer ses sentiments, ni même pour finir sa phrase.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover. Jeu 29 Oct 2015 - 21:49
know the water's sweet but blood is thicker.
Stone & Ulysse
Je venais de cracher à la gueule de mon frère tout ce qui aurait pu le détruire. Pour moi, il était redevenu mon frère, un membre de ma famille, une personne qui avait trop longtemps était absente. Ma haine pour le reste du monde lui était revenu dans la tête et pourtant, malgré le mal que je lui faisais subir et celui que je devais ressentir, j'en étais que plus libéré. Mon frère pourtant n'avait jamais été la source de mes problèmes, ni même de ma haine ou de ma rage, il avait été l'homme le plus sympathique, agréable, mature et responsable que j'avais pu connaître dans toute ma vie et dans tous les pays que j'avais pu traverser. Le temps, l'endroit et l'impact sur ma vie, avait fait qu'il se prenait tout sur dans la gueule, mais il n'était pas tout blanc non plus. Il m'avait blessé. Il était mon grand frère et pas un message, pas un appel... Il ne devait certainement pas savoir qu'Eileen ne donnait plus signe de vie, il ne devait pas savoir qu'il en était de même pour notre petite sœur. Que ce manque de communication de la part de tous les membres de ma famille, m'avait réduit à être un peu plus rejeté par eux. Comme si à jamais, et depuis toujours, il n'y avait pas eu d'Ulysse Oliver Hastings. « Tu es parti en pensant que je ne pourrais rien faire. Tu ne m’as rien expliqué, tu ne m’as même pas donné une chance, même pas de comprendre. » Son frère tentait tout de même de ne pas le laisser partir. C'était comme un combat des mots et de sens. L'amour fraternel serait bien plus grand que de tous les autres. BROS B4 HOES. Et encore une fois, il prenait part à un moment de ma vie, où il n'avait pas sa place. Il était ce qu'Ulysse redoutait le plus à ce moment, car Stone aurait très bien pu être son confident, mais il était à ce moment, bien trop proche de notre père pour ne pas m'en vouloir. « Parce que j'étais son souffre douleur et tu étais le fils prodige. Voilà pourquoi tu n'as rien su... Parce que toi, tu n'as jamais été sa brebis galeuse. » Son accent anglais était bien plus présent que jamais. C'était assez étrange même pour les passants qui les entendaient de chamailler comme des gosses de 4 ans sur qui est en tords ou non. « Je suis désolé Ulysse vraiment et si tu lis mes pensées tu le sais. Mais l'idée que tout ce que j'ai fait pour toi n'ai pas compté ... » Allons-y parlons-en de mon stupide don.
Jamais capable de le faire marcher, enfin si, pendant un certain temps, mais maintenant, j'étais reparti au niveau 0 et c'était encore plus dur de le réapprendre. C'était parti bien trop facilement comparé à l'apprentissage que j'en avais eu. C'était avec mon ex-fiancée, la cause de toutes mes souffrances actuelles. C'était la seule personne qui m'avait clairement exposé ses pensées, ou tout du moins, j'avais réussi à les saisir. C'était sa voix intérieure que j'avais entendue la première fois, comme lorsque je l'ai demandé en mariage. Mais depuis, c'était comme les chaînes du câble, brouillées, puissantes, stridentes, ces voix me donnaient des migraines et je commençais à apprécier le sommeil et les nuits d'ivresse. Pour ne plus rien entendre. « Je n'entends plus rien Stone, alors, non, je ne suis pas en train de lire tes pensées. Et t'oublie que je n'ai jamais pénétré tes pensées sans ton consentement. J'écoutais pas vos pensées sans que votre regard ou vos gestes ou vos paroles ne me l'autorisent. Alors, ne parle pas de ce que tu ne sais pas Stone. Encore une des choses qui a changé quand je n'ai plus eu de nouvelles. »
Ma rancune envers lui était énorme et elle grandissait au fur et à mesure que la conversation avançait. Rien ne m'apaiser. Rien n'arriver à me calmer à me pousser au silence. C'était bien plus fort que moi. Je n'avais pourtant pas envie de lui faire du mal, mais au fond, j'en avais envie. Lui faire ressentir ma solitude, mon abandon, ce que j'avais ressenti à cause de ma famille. C'était comme n'être qu'un fantôme, d'être mort, d'être invisible à leurs yeux. Le silence. C'est ça qui me faisait le plus de mal. Qui m'avait fais le plus de mal. « Vous êtes tous les mêmes de toutes façons, aucun pour rattraper l'autre. Vraiment, la famille Hastings si belle de loin, mais quand on est en plein dedans, ce n'est rien d'autre qu'un déchet. » Je le regarda une dernière fois dans les yeux avant de vouloir partir. Je n'avais plus envie de jouer à ce jeu. Je n'avais plus envie de me confronter à lui. Il reviendra vers moi si ça lui prends, mais je ne ferais plus un geste pour cette famille. Je me suis fais des amis ici, c'est avec eux que je resterais.
electric bird.
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Sujet: Re: (stone) - there’s an endless road to re-discover.