Shi San Mei, Mu Guiying et euh …
Oui ?
Hua Mulan !
Très bien. Tu dois te souvenir d’elles.
Non ! N’écoutes pas ta grand-mère.
Pourquoi ?
Ces femmes ont été se battre, elles ont combattu l’autorité masculine.
Ta mère ne sait pas de quoi elle parle. Elle aurait du prendre ses femmes en modèle, au lieu de devenir la servante de ton père.

Regardant les deux femmes qui se fusillaient du regard et qui semblaient énervées, Jia préféra se faire toute petite. Sa mère était une femme qui respectait les traditions et sa grand-mère était tout l’opposé. Elle aimait parler d’aventures, de grandes découvertes, de quitter le pays et de faire sa vie ailleurs. Sa mère, elle, voulait que la demoiselle suive les préceptes enseignés à toutes les femmes du pays. La jeune fille n’eut pas d’autre choix que d’écouter sa mère et de faire comme elle voulait. Après tout, elle était petite, elle n’avait pas son mot à dire. En tout cas, c’était ce qu’elle pensait et elle fit donc comme il lui était enseigné. Se lever tôt, préparer le petit déjeuner des hommes de la maison, attendre qu’ils aient terminé pour tout débarrasser, aller se préparer à son tour, manger à son tour, aller faire les courses au village, aider les voisins et les autres. Bref, sa vie était réglée à la seconde prêt et elle n’avait pas le temps de penser par elle-même ou de rêver à quoi que ce soit d’autre que cette vie. Ce fut encore plus flagrant après le décès de sa grand-mère. Cette dernière avait été malade et rien n’avait pu être fait pour la soulager. Ce fut douloureux pour la demoiselle qui aimait énormément sa grand-mère.


Tu as tout gâché !
Ce n’est pas …
Si, c’est de ta faute ! Je ne sais pas ce qui s’est passé et ce que tu as fais, mais il ne veut plus t’épouser !
Ce n’est pas grave.
Pardon ? Avec cette union, nous aurions pu …
Avec cette union, vous m’auriez vendu contre l’argent de sa famille ! Vous vous fichez de ce que je peux ressentir, je ne l’aimais pas.
Il était gentil avec toi non ?
Où est le rapport ?
Si ton futur mari est gentil, c’est le plus important.
Maman, tu t’entends parler ?
Comment oses-tu me parler de la sorte ?
Tu as voulu me marier à un homme que je n’aime pas. Tu as accepté ça quand tu as du épouser papa, mais ça ne veut pas dire que je dois …

Elle n’avait pas pu aller plus loin dans sa phrase, car sa mère venait de la gifler. Elle vit que cette dernière n’avait pas réfléchi avant d’agir. C’était la colère qui l’avait fait agir de la sorte, mais c’était trop tard pour Jia. Le mal était fait et à partir de ce jour là, tout ce que sa grand-mère lui avait appris fut ce qu’elle appliqua à sa vie. Refusant de suivre les ordres de ses parents, ces derniers ne savaient plus comment réagir avec elle. Elle avait quinze ans, elle n’était donc pas encore majeure, mais la jeune fille décida de fuir. Elle savait que ça serait dangereux, mais avant de partir, elle avait fait en sorte d’avoir un endroit pour vivre et des amis de sa grand-mère vivant au Tibet étaient prêts à l’aider. La route fut compliquée, mais elle y parvint et on lui expliqua qu’elle devrait aller dans les champs récolter toutes les cultures comme les autres et qu’elle s’occuperait aussi des yaks. En contre partie, elle serait éduquée convenablement en allant en classe comme les autres enfants du village. Tôt le matin, elle donnait à manger aux yaks, puis elle filait à l’école et le soir, elle allait aider dans les champs. Les journées étaient dures et longues, mais ça en valait la peine. Encore plus le jour où elle pu toucher un salaire.


Non, vers la gauche d’abord.
Pourquoi pas la droite ?
Parce qu’on verra ta main arriver.
Dans ce cas, je ne peux pas utiliser la position de mes pieds pour induire mon ennemi en erreur ?
Ca ne fonctionnera pas.
Comment tu peux le savoir ?

Pour toute réponse, elle proposa au jeune homme qui lui faisait face d’essayer ce qu’il proposait et elle le vit se masser la mâchoire après qu’elle ait vu sa main arriver et qu’elle le contra avant de le mettre au tapis. Le jour où une amie de la chinoise s’était faite agresser par des garçons qui voulaient son argent, Jia était devenue une sorte de héros, vu qu’elle était parvenu à mettre la pâtée à cette bande d’idiots. Tout le monde se demandait comment elle avait fait, alors qu’elle était encore petite et fine. Elle avait alors parlé des cours de sport qu’elle avait avec sa grand-mère des années auparavant. Les arts martiaux furent une part importante de sa vie et encore plus quand les jeunes qu’elle connaissait décidèrent qu’elle serait leur professeur. C’était la première fois que des personnes voulaient de son aide et elle le fit avec grand plaisir. Ce fut laborieux parfois, mais elle n’était pas du genre à baisser les bras. Alors, jour après jour, dès qu’ils avaient tous le temps, ils allaient dans les champs et elle les entraînait.


Australie, Cameroun, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, France.
Où vis-tu aujourd’hui ?
Pour l’instant au Pérou.
Pour l’instant ?
Je pense que je ne resterais pas là-bas. C’est magnifique, mais je ne ferais pas ma vie là-bas.
Merci d’être venue.
Je ne pensais pas que c’était si grave.
Ca fait plusieurs mois qu’il est comme ça.

Tournant la tête pour voir son père endormit dans son lit, Jia soupira. Même si elle avait fuit ses parents, elle avait finit par leur écrire. Elle avait donné des nouvelles régulièrement, jusqu’au jour où sa mère lui avait annoncé que son père était gravement malade. Sur le moment, elle en avait eu le souffle coupé. Elle ne s’était pas attendu à savoir une telle chose, mais avec tout ce qui s’était passé, elle n’était pas certaine de pouvoir revoir ses parents. Seulement, au bout de plusieurs semaines, elle était revenue dans son village natal. Elle était là uniquement pour son père et malgré tous leurs problèmes, ils parvinrent à trouver une façon de se pardonner. Ce fut éprouvant pour Jia et son don prit le dessus sur elle pendant plusieurs jours. Finalement, elle décida de partir à nouveau. Sa mère avait prit la même décision, partant pour le Laos. Elle voulait continuer à se rendre utile, mais cette fois-ci, elle avait décidé d’aider les personnes dans le besoin. Elle avait l’argent de son époux qu’elle gardait précieusement et elle voulait aider celles et ceux qui avaient vraiment besoin d’aide. C’est ce jour là que Jia admira sa mère. Elle n’y avait jamais songé de la sorte, mais cette femme avait toujours fait passer le bonheur des autres avant le sien et c’était incroyable aux yeux de la jeune femme.


Je ne comprends pas ta réaction.
Tu ne comprends pas ?
Non !
Tu as décidé de tuer des gens !
Non, j’ai décidé de tuer des mutants.
Où est la différence ?
Ce ne sont pas des humains. Ils ne sont pas comme toi et moi !

Oh s’il savait … Jia n’avait jamais dit à son époux qu’elle avait un don. Seulement, elle ne s’était pas attendue à ce que ce dernier se range du côté des hunters. Ca avait été un choc, mais elle ne pouvait pas lui dire ce dont elle était capable. Elle avait essayé de faire fonctionner son mariage malgré tout, mais sans y parvenir. Elle demanda donc le divorce et même si son ex-mari ne comprenait pas pourquoi elle prenait toute cette histoire autant à cœur, elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Elle avait fait confiance à un homme qu’elle aimait et elle s’était retrouvée face à un inconnu. Pourtant, elle avait mené une vie agréable avec lui jusque là, mais il fallait qu’elle parte et elle décida donc de déménager et de trouver l’endroit où elle serait bien. Mais, elle mit du temps avant de trouver cet endroit. En effet, le lancement de campagne de dépistage eu lieu. Elle savait qu’elle ne pouvait pas s’y rendre sans qu’on découvre qui elle était. Mais si elle n’y allait pas, tout le monde le saurait aussi. Ce fut compliqué pour elle de prendre une décision, mais elle passa de villes en villes, puis de pays en pays, essayant de ne pas avoir besoin de se faire dépister. Malheureusement, elle n’eut pas le choix et elle se retrouva dans un endroit qu’elle préfère oublier. Ce qui l’a aidé à s’en sortir ? Son don. Elle est parvenue à faire en sorte que les personnes présentes s’endorment, que les ordinateurs plantent. Elle est parvenue à faire disparaître son identité. La colère qu’elle ressentait fut un vrai plus pour une fois. Devenir une nouvelle personne fut compliquée, mais elle eu l’aide de mutants qui comme elles avaient besoin de changer d’identité et elle devint une toute nouvelle femme.


Vous pensez vraiment que ça sera assez rentable ?
J’ai été voir la rue où j’aimerais m’installer et il n’y a aucune salle de sport.
Non, mais deux rues plus loin oui et ce sont des salles qui sont des chaînes et qui fonctionnent très bien.
J’ai vu ça, mais ça ne veut pas dire que tout le monde est intéressé.
Qu’est-ce qui ferait que vous seriez différente des autres ?

Comment faire comprendre à un banquier que de lui donner ce prêt pour ouvrir sa salle de sport en valait la peine ? Elle s’était posée la question un grand nombre de fois avant d’aller le voir, mais face à lui, toutes les réponses semblaient mauvaises. Alors, elle lui proposa de passer la voir le lendemain dans le bâtiment qu’elle voulait acquérir. Une fois sur le terrain, elle pu lui expliquer ce qu’elle voyait dans ses salles vides. Une partie pour du sport basique, avec des vélos, tapis de courses, de quoi faire de la musculation. Tout ce qu’une salle de sport normale offre, mais le plus serait ce qu’elle voulait imposer pour sa salle. Une autre partie serait pour les cours de combat. Evidemment le mot fit peur au banquier qui n’avait sans doute jamais mit les pieds dans une salle de sport. Elle voulait proposer les arts martiaux et sports de combats : judo, lutte, kick boxing, boxe anglaise et thaïlandaise, grappling, jiu jitsu et les arts martiaux mixes. En plus de cela, elle aurait une autre pièce servant pour la capoeïra, des cours de self-défense et krav-maga. Elle voulait donc que chacun puisse choisir entre du sport de base, des sports de combat et des sports pour se défendre. L’idée semblait faire son chemin dans l’esprit du banquier et une semaine plus tard, sa demande fut acceptée.


Combien de fois ?
Cinq.
Qu’on dit les autres ?
Ils ont rit, mais pas lui.
Jia Chen ?
C’est moi.
Pour qui vous prenez-vous ?
Pardon ?
Vous avez humilié notre fils !
Qui est votre fils ?
Donovan.
Oh !

Regardant sa collègue, cette dernière essaya de ne pas trop sourire, mais ce fut ratée, alors elle quitta la pièce, laissant Jia avec les parents du jeune homme. Ce dernier jouait les gros bras au lycée et il ressemblait beaucoup à ces garçons qui brutalisent les autres. Il avait dit à Jia qu’il allait la battre rapidement et elle s’était amusée à le voir essayer. Mais, il s’était retrouvé cinq fois battu par la jeune femme sous les rires des autres élèves. Apparemment, il avait été tellement surprit et mal à l’aise qu’il avait été se plaindre à ses parents. Voilà la vie de la jeune femme depuis quelques années. Elle avait ouvert sa salle de sport en ville, elle donnait des cours particuliers à des personnes qui préféraient faire du sport chez eux et elle avait accepté d’aider parfois au lycée. Le sport faisait donc partie intégrante de sa vie et ça lui plaisait beaucoup. Elle, si souriante et pleine de vie avait une part d’ombre qu’elle cachait aux autres. En effet, elle faisait ses recherches sur les hunters, mais également sur le groupe Uprising. Elle connaissait la tête pensante, mais elle voulait connaître les membres de ce groupe. Elle voyait qu’ils voulaient vraiment aider les transmutants, mais Jia s’était déjà fait avoir avec son ex-mari, alors elle voulait voir par elle-même si ce groupe méritait sa confiance. Elle avait déjà quelques noms, mais surtout un en particulier et elle avait décidé de continuer de surveiller cette personne avait de passer à l’action.