Je me souviens du froid hivernale. Des frissons me saisissant. De cris que j'ai prononcé à m'en arracher les cordes vocales. Le visage rougissant. Je suis venue au monde au ôtant la vie à ma propre mère. Inspirant toutes son énergie, ne sachant point contrôler ni même comprendre, pourquoi soudainement j'étais née, j'étais si bien au chaud dans le ventre de ma mère, que j'ai dû lui ôter la vie. Ne souhaitant ni vivre ni voir le jour. Ma mère a donné sa propre vie pour sauver la mienne, alors que moi je n'ai fais qu'une chose l'affaiblir, finissant par la tuer. Je n'avais alors pas conscience de mes actes ni de ce don qui commençait à naître en moi. Je suis née orpheline par ma propre volonté, j'étais l'assassin de ma chère et tendre mère. Mon père n'étant point présent dans sa vie, ni encore moins dans la mienne. Je fus placée dans un orphelinat, en attendant qu'on ne vienne m'adopter. Le froid ce jour là, ne me quitta pas et il me poursuivra à jamais, même au delà de ma propre mort. Souvent des couples venaient me rendre visitent, mais à chaque fois mon silence, ma froideur, mon mystère les effrayaient et ça les freinaient, ils sortaient de la chambre, allant quémander un autre enfant. Je ne fus point blessée de leur rejet, ni de leur peur, qu'ils éprouvais envers moi, bien au contraire je leur en était reconnaissant de ne point vouloir me prendre à leur côté. J'étais libre et j'appréciais cette sensation de ne dépendre de personne, à par de moi-même et uniquement de moi. A ce moment là, enfant j'avais déjà cet orgueil qui me caractérisait si bien, pourtant je n'étais pas non plus un monstre, j'en avais la certitude, après tout quand je me voyais dans le miroir, je voyais ce petit visage rond et rosée, j'étais humain avant tout enfin j'y croyais, mais je sentais que j'étais différente et cette différence m'interrogea sans cesse, je ne cessais d'être tourmentée, étant curieuse de ce qu'il pouvait bien sommeiller en moi.


Puis un jour, en pleine réflexion, je vis un jeune garçon apparaître devant moi, il devait être âgé d'environ 12 ans et moi à cette époque là, je devais avoir 9 ans, il su lire en moi comme dans un livre ouvert, j'entendis sa voix résonnait d'une voix mélodieuse et concernée dans ma tête. Puis soudainement, je me mis à pleurer, me rendant compte que je n'étais pas la seule à être différente. Sa mère était non loin de nous, à distance raisonnable, d'une telle contenance, et d’une telle fierté, que j'en fus à la fois effrayé tout comme fasciné. La richesse se lisait sur elle, de la tête aux pieds. Je fus donc adoptée, et j'avais maintenant un grand frère de substitution, c'était nouveau pour moi, à cette époque là, je n'étais point bavarde ni même sociable, le plus souvent renfermée sur moi-même et réservée. J'avais installé un mur entre les autres et puis moi-même, une protection sans doute, une habitude. J'eus du mal à devenir sociable, je le devins avec le temps et surtout grâce à Liam. Sa mère n'étant jamais là, nous étions deux, à grandir ensemble sans l'amour maternelle, il m'apprit plus tard que sa mère m'avait adoptée parce qu'elle voulait une compagnie pour son fils, sans doute pour qu'il ne pense plus à l'absence et au manque d'affection de sa mère en son égard. Je ne pris pas mal cette confession, au contraire nous en avions ris tous les deux. Je ne me plaignais jamais, de son absence me contentant pleinement de Liam parce qu'il était et qu'il demeure un ami cher à mon coeur. Nous avons grandi ensemble, suivant des études séparément, il voulait devenir professeur pour enseigner, moi ça m'ennuyait plus qu'autre chose toutes ses recherches et ses connaissances qui se rentraient dans le crâne, pour avoir un excellent niveau. Pour ma part, c'est à cette époque là, que j'avais décidé de me prendre en main, de faire quelque chose qui me plaisait. Je commençais donc à apprendre des sports de combats, différents mais tout autant enrichissant et passionnant, mon état physique excellent, me permettait de me perfectionner sans la moindre peine. A 19 ans je savais donc me battre de différente manière mais tout aussi efficace et implacable. Mon côté combattante, légèrement garçon manqué n'était pas pour plaire à Liam, considérant que ces sports dégradés ma féminité, mais je n'en avais que faire,  à cette époque là, nous étions le plus souvent à nous disputer qu'à nous complimenter. L'affection était toujours là, mais nos chemins si différents, nous défiant le plus souvent, pourtant nous parvenions toujours à nous excuser mutuellement. Un jour je me souviens qu'il tomba malade, je pris soin de lui comme à la prunelle de mes yeux, lui accordant toues mon attention et mon amour, étant immunie contre tous virus, je parvins à veiller sur lui sans faillir. Prenant mon rôle au sérieux, lui prodiguant les soins nécessaire pour son bien, il revint à moi en bonne santé, et j'en fus heureuse, je fus fière de moi et lui m'en fut reconnaissant même s'il ne me manifesta pas vraiment, il fut juste surpris de ne pas me voir tomber malade, après lui. Il avait déjà cet oeil observant, les gènes tout comme les réactions humaines peut commune.



Depuis les années ont passé. Je suis toujours dans ce château qui est ma maison depuis ma tendre enfance, j'ai toujours ma propre chambre, je demeure indépendante, j'ai choisi une carrière plus qu’excitante mais principalement dangereuse, Liam a toujours respecté mon souhait qu'il ne lise jamais en moi, comme il le fait face à autrui. Pourtant je sais qu'il a conscience de mon activité, je peux souvent le constater, il est souvent inquiet et soucieux voir soupçonneux . Mutante je suis, tout comme lui. Notre don nous a rapproché même si ce n'est pas toujours évident. Il m'est arrivé souvent de rentrer blessée et là je vous laisse imaginer le leçon que je recevais à chaque fois de sa part, mais ça se finissait ensuite sur le canapé, entrain de manger des pop-corn pour ma part, observant la télévision, alors que lui était toujours penché sur ses bouquins, jusqu'à obtenir sa licence.


Voici le récit de ma vie. Une vie de mutante mais une femme avant tout autre choses, avec ses principes, sa confiance et ses inquiétude. Ses forces tous comme ses faiblesses mais qu’elle est bien trop orgueilleuse pour accepter. L'amour envers un proche, un attachement qui lui permet simplement d'avancer et de ne pas devenir cinglée. Un point d'attache face à ce vaste monde, empli de mutant tout comme d'humain à la fois bon tout comme mauvaise. Une parfaite contraste.