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| (margo) the carousel never stops turning. | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 0:10 | |
| margo jade geauxinue « You grew up... It's a shame. It's awful being a grown-up. »
| time for telling tales on meNOM : Geauxinue. Prononcé goes-in-you. Avec un patronyme comme le tien, inutile de dire combien de fois tu as été raillée durant tes années scolaires. Encore aujourd'hui, ton nom est toujours source de sourires moqueurs ou amusés. PRÉNOMS : Margo. Diminutif de Margaret, en honneur à ta grand-mère maternelle. Jade, c'est ton deuxième prénom. C'est joli, tu trouves. C'est simple, c'est court. Ça s'extirpe en un souffle. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Tu es née le 3 novembre 1986 à Radcliff. L'idée de quitter la ville te traverse souvent l'esprit ; tu as toujours eu ce fantasme d'un jour prendre tes valises et t'en aller, sans prévenir personne. ÂGE : Vingt-huit ans. Avec tes traits poupons et ton mètre 55, on te donnerait aisément cinq ans de moins. C'est un fardeau autant qu'un avantage. ORIGINES : Américaines et irlandaises de part ton père, sud-africaines de part ta mère. NATIONALITÉ : Américaine. STATUT CIVIL : Célibataire. Tu n'as jamais été amoureuse. Tu as aimé, tu as été aimée. Mais tu n'as jamais été amoureuse. Tu estimes que le monde se divise en deux catégories : les réalistes et les éternels romantiques. Tu es une réaliste. MÉTIER : Esthéticienne funéraire ; un moyen un peu détourné de suivre les traces de ton paternel. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle. TRAITS DE CARACTÈRE : Tu es une indécise pathologique : tu ne sais jamais ce que tu veux, la moindre décision peut s'éterniser. Tu es une junkie de l'adrénaline qui s'ignore, constamment en quête d'émotions fortes. Pourtant, tu es quelqu'un de rationnel, assez carrée dans ta manière de pensée et perfectionniste. Méfiante, tu accordes difficilement ta confiance, mais lorsque tu aimes, tu aimes aveuglement, jusqu'à ce que ça te consumes. Tu as beau t'être construite cette carapace de femme que rien n'atteint, au fond tu seras toujours cette petite fille craintive et vulnérable. AVATAR : Antonia Thomas. GROUPE : Trust a few, fear the rest. CRÉDITS : Merci au tout-puissant Tumblr. |
nothing left to say≈ 001. L’une de tes sensations préférées au monde, c’est d’envelopper de tes mains une tasse de thé encore fumante et d’en humer le délicat parfum. ≈ 002. Tu es une book nerd. L’une de tes odeurs préférées au monde, c’est celle d’un livre fraîchement imprimé et il n’y a rien qui te procure autant de plaisir que de te fondre dans un univers fictif, même si ce n’est que pour l’espace de quelques heures. Seulement, le drame de ta vie, c’est que tu es aussi passée maître dans l’art sacré de la procrastination. Du coup, tu peux prendre des semaines, voire des mois, à terminer un ouvrage d’à peine cent pages et il y a toujours une pile de livres aussi haute que le pénis de Rocco Siffredi qui végète sur ta table basse. ≈ 003. En musique comme ailleurs, tes goûts sont éclectiques, comme en témoigne ton impressionnante collection de vinyles. Ton style de prédilection est le blues, mais tu apprécies tout autant les grands morceaux classiques que le bon vieux rock. ≈ 004. Tu raffoles des comédies romantiques. C’est cliché, c’est cucul, tu connais par cœur les codes du genre et voit venir les intrigues et péripéties à des kilomètres. Pourtant, ces films ont le don de faire sortir l’éternelle romantique en toi et ce sourire bêta persiste à s’immiscer sur ton visage lorsque les amants maudits finissent inévitablement ensemble, après une suite événements rocambolesques. ≈ 005. Quand tu es nerveuse ou agitée, tu as tendance à tirer sur tes manches pour couvrir tes mains. Tu n’as jamais vraiment su pourquoi, mais ça te procure une sensation de réconfort presque immédiate. ≈ 006. Tu collectionnes des trucs ; des babioles abandonnées au détour d’une rue, des bricoles collectées ici et là. Des bribes de vie que tu amasses au fil des jours pour leur donner un second souffle. Des fragments d’existence, dont tu t’amuses à imaginer l’histoire. ≈ 007. D’ailleurs, en parlant de collections, tu accumules les carnets. Citations, collages et pensées griffonnées à la hâte lors d’un trajet en métro se mêlent aux listes consciencieusement élaborées des choses qu’il te faut absolument faire, lire ou bien visionner. Ces carnets, c’est comme une porte ouverte sur ton petit monde. Dedans, c’est le grand bazar, comme pour faire écho à celui qui fourmille dans ta tête. ≈ 008. À chaque fois que tu ris un peu trop aux éclats, que tu t’emportes avec un peu trop d’ardeur ou que tu pleures un peu trop à chaudes larmes, la même crainte irrationnelle te ronge : celle de devenir comme ta mère. ≈ 009. Ta mère, elle est bipolaire. Et, quand ton père est mort, elle t'a confiée aux bons soins de ton oncle paternel après un accès maniaque qui a agit comme une prise de conscience : elle n'est pas calibrée pour être mère. ≈ 010. Tu accordes une importance capitale à la famille ; pour toi, les liens du sang sont plus forts que tout et c'est à la fois ta force et ta faiblesse. C'est l'une des raisons pour lesquelles tu cautionnes les activités de ton oncle. Alors oui, peut-être bien que c'est un monstre. Mais c'est ton monstre et tu sais qu'à toi, jamais il n'oserait faire de mal. Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ? ‘Fuis-les. Fuis-les comme la peste. Fuis-les comme le monstre proverbial, tapi sous le lit.’ C'est ce que ton oncle t'a toujours répété. On t'as conditionnée à haïr les mutants, entraînée à te défendre contre eux. Mais tu ne t'es jamais sentie l'âme d'une guerrière et tu dois te rendre à l'évidence : tu serais tout simplement incapable d'ôter la vie à un autre être humain, aussi anormal soit-il. Alors, tu préfères les observer de loin, les étudier à une distance raisonnable. Tu les regardes évoluer, avec une admiration mêlée à de la peur. Depuis toujours, on t'as appris à t'en méfier, en te répétant maintes et maintes fois que ces dégénérés n'étaient qu'une menace pour la société. Pourtant, ils exercent une étrange fascination sur toi. Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?Ce sont eux les dégénérés. Les assassins. Créatures sanglantes et sournoises, rongées par une haine bestiale. Monstres de cruauté. Carnassiers affamés, mus par un désir ardent de faire couler le carmin. Ce ne sont plus des hommes, ce sont des bêtes ; l’once d’humanité qui un jour subsistait en eux s’est éteinte, engloutie par la rage ténébreuse qui désormais les habitent. C’est le discours que tu es censée adopter, c’est ce qui est politiquement correct. Sauf que tu as grandi avec l’un d’entre eux et que tu es le fruit de son éducation. Il t’a façonnée à son image, élevée dans la crainte des dégénérés et convaincue qu’il œuvrait pour le bien commun. Alors, forcément, ton avis sur la question est biaisé. Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?Ça te fait peur, ça te terrorise. Tu crains plus pour la sécurité de ton oncle et celle d'Isaac que pour la tienne, à vrai dire. Après tout, c'est eux qui sont dans le feu de l'action. Et Oncle Frank a beau te rabâcher qu'ils sont discrets et font tout pour attirer au minimum l'attention sur eux, ça ne t'empêche pas de rester éveillée, le soir, lorsqu'ils partent traquer des mutants. Tu la vois, la violence qui escalade. Tu la sens, la tension qui monte. Et tu attends anxieusement la suite des événements. Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?Lui aussi, il te fait peur, mais d'une autre manière. Plus parce que tu n'arrives pas vraiment à le cerner. Certains murmurent qu'il a un énorme trou noir à la place du cœur. D'autres que c'est un héros, un homme bon. Toi, t'es au milieu. Tu l'observes prendre ses décisions radicale et tu t'y soumets, puisque tu n'as pas trop le choix. Tu le jauges, tu le juges, tu le regardes prendre possession de la ville, avec une indifférence teintée de peur. binii - bineta - 21 ans PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Jusqu'au bout de la nuit. En ce moment, vu que j'suis en plein dans cette période bénie connue sous le nom de vacances et que je n'ai absolument pas de vie sociale, tous les jours. VOTRE AVIS SUR TH : Il est sexy. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM : Intervention divine, toussa toussa (en vrai, Bazzart, mais ça faisait moins classe). PERSONNAGE : Encore un qui sort de ma caboche. VOYEZ VOUS DES CHOSES À AMÉLIORER ? : Moi j'dis, on devrait ériger une statue à chaque nouveau membre et un harem de jolis gens devraient lui apporter des cookies et de la pizza. Voilà. UN DERNIER MOT ? : Je voue un amour et une admiration éternelle à Joseph Gordon-Levitt (oui, vous deviez le savoir). Oh, et j'vous aime.
Dernière édition par Margo Geauxinue le Lun 13 Juil 2015 - 1:30, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 0:10 | |
| we're all stories in the end just make it a good one
Une porte se dresse devant toi, et une moue contrariée assombrit ton visage tandis que tu maudis instinctivement ce massif obstacle qui te barre la route. En silence, tu fixes, tu jauges et juges ton nouvel adversaire : ce grand, très grand adversaire inanimé, colosse entièrement constitué de fer, mesurant plus de deux mètres de hauteur et de surcroît particulièrement gênant. Car oui, du haut de ton mètre 20, tu te doutes que d'ouvrir cette satanée porte le plus silencieusement possible – et plus important, de pouvoir enfin voir ce qu'il se cache derrière – ne se sera pas une mince affaire. Front plissé, sourcils froncés, tu te résignes déjà à tourner les talons lorsqu'une idée te traverse soudainement l'esprit. Quelques petits pas de loup et regards furtifs de droite à gauche plus tard et te voilà de retour devant ton rival, les yeux pétillants de malice, un tabouret entre les mains qui ne te permets, certes, que de gagner quelques centimètres de plus, mais c'est déjà assez pour te permettre d'accomplir ta mission. Victoire ! Ta main chétive parvient à atteindre la poignée qui oscille doucement, et un grincement torturé émane de l'imposante porte alors que tu fais finalement ton entrée. Tu refermes la porte derrière toi avec toute la précaution du monde : il ne faut surtout plus faire le moindre bruit, c'est d'une importance capitale. Dès l'instant où tu as ouvert la porte, une odeur particulière est venue se nicher, éveiller puis chatouiller tes narines. Le nez désormais stimulé, tu fermes les yeux, prend une profonde inspiration et te concentre sur cette fragrance si singulièrement troublante. Tu humes aussi fort que ta cage thoracique te le permets, et te sens aussitôt en proie à un léger vertige, conséquence des effluves chimiques qui naviguent à travers la pièce. La senteur ne t’est pas inconnue. C'est fort, c'est âcre. Un peu comme du dissolvant, en beaucoup plus puissant. Cette odeur si familière qui enivre l'air, c'est du formol. Tu en est sûre, tu la reconnais : papa l'utilise fréquemment et tu en renifle souvent les relents qui imprègnent ses vêtements quand tu te blottis dans ses bras douillets. Le silence gouverne entièrement la pièce ; pas un bruit, pas un son n'ose en troubler la quiétude. Et tu fais tout son possible pour ne pas briser le calme instauré. Tu as même retiré tes chaussures, histoire d'éviter que tes semelles claquantes te trahissent. Et, à présent, tel un véritable ninja, tu laisses progresser tes deux pieds désormais nus à travers la pièce. La voix caverneuse de papa t'interdisant formellement de pénétrer dans sa pièce interdite ou sa "salle des miracles"— comme il se plaît à appeler sa salle d'embaumement— vibre encore dans ton esprit. Ton papa à toi, il est thanatopracteur. Un mot savant aux sonorités barbares qui signifie simplement qu'il s'occupe de rendre aux morts leur "jeunesse perdue et beauté d'autrefois". Ses mots, pas les tiens. Mais, du haut de tes huit ans, tu trouves ça trop classe comme métier. Qu’il travaille entouré de cadavres toute la journée ne te dérange ni ne l'offusque le moins du monde. Au contraire : ça t'intrigue, te fascine et t'amuse presque. Tu n’es pas censée être là, tu en as conscience : papa se refuse catégoriquement à te laisser vagabonder dans son atelier. Il te rabâche que c’est pas sain comme environnement pour une fillette. Mais il y a quelque chose de terriblement grisant dans le fait de désobéir. Et puis, depuis que ton paternel en avait prononcé l'interdiction, l'envie de s'infiltrer dans la fameuse pièce défendue te consumait. L'excitation accélère les battements de ton cœur ; c'est comme si tu étais un agent en mission secrète. Un sourire mutin s'impose sur les traits de ton visage à cette pensée, tandis que tu observes religieusement tout ce qui l'entoure. C'est n’est que la première fois que tu mets les pieds ici mais, déjà, l'envie de procéder à une petite rénovation te titille. Simplicité, c'est le mot d'ordre ; la décoration est rudimentaire. Papier peint blanc, étagères incrustées dans les murs qui accueillent une bonne trentaine de flacons, pinces, ciseaux et autres instruments divers qui reposent sur une large table, dans un coin de la salle. Mais qu’importent tous ces outils : c'est pour voir ce qui trône au centre de la pièce que l'agent spécial Margo est venu : une table. Une grande table à roulettes, entièrement constituée d'acier inoxydable qui, à première vue, n'a rien de bien extraordinaire mais qui pourtant te ravit ; une table d'embaumement. L'exaltation qui t'anime s'amplifie tandis que tu t’en approches à tâtons, comme si tu te préparais à ce qu'une bête féroce – ou pire, ton père - surgisse pour t'empêcher d'y accéder. Un peu plus d'une minute s'est écoulée lorsque tu arrives enfin à destination. Tu n'as fait que quelques pas, mais le sentiment de victoire tu éprouves est comparable à celui d'un alpiniste qui aurait tout juste atteint un sommet fulgurant. Tes prunelles s’illuminent et les battements de ton petit cœur flirtent dangereusement avec une vitesse anormale, tandis que tu remarques que quelqu’un a déjà fait de la table sa nouvelle demeure. Face à face avec un corps inerte, d'un blanc cadavérique. Tes yeux deviennent balles de ping-pong et ta bouche prend la forme d'un joli "O" bien rond alors que tu te postes sur la pointe des pieds pour mieux observer – pleine d'un certain émerveillement – le fameux cadavre. Frémissement de cils. Ta tête s'incline pendant que tu l’examines : son visage s'est figé en une expression calme, sereine, de plénitude. Ses yeux sont fermés, sa bouche aussi, et ses bras reposent joliment en croix contre sa poitrine. Allongé comme cela sur cette table, il a l'air si paisible que tu l'envies. Les traits de ton visage s’étirent en une moue dubitative : à quoi peut-il bien penser pour avoir l'air aussi heureux ? C’est vraiment si plaisant de retrouver dans cette position ? Comme si tu cherchais à te répondre à toi-même, tu hausses les épaules, ne sachant trop quoi penser d’une telle réflexion. Alors, intriguée, tu te stoppes soudain dans ta contemplation pour t'étendre sur le sol froid. Tu fermes bien les yeux, la bouche, croise tranquillement tes bras sur ta poitrine, et tu attends. T’attends de voir ce qui change, ce qu'il y a de si agréable à se retrouver dans cette posture. Sauf que rien ne se passe et que ta patience s'égrène au fil des secondes qui s'échappent lentement. Soupir exaspéré ; tu capitules. La mine de nouveau boudeuse, tu te relèves, jauge et toise une dernière fois le cadavre puis tourne les talons et sonne le glas de cette première expérience peu concluante en quittant la pièce.
À tes trois ans, elle t’a oubliée dans un magasin de fournitures d’art. Elle a toujours eu une âme d’artiste—paraît que c’est un de vos traits communs. Alors tu te dis que de t’insuffler un peu de sa créativité dès le plus jeune âge, c’était peut-être sa manière à elle d’essayer te transmettre quelque chose. Tu te souviens de l’enthousiasme démesuré avec lequel elle t’a réveillée ce matin-là. Tu te souviens aussi de l’immense sourire plaqué sur son visage lorsqu’elle t’a dit, une lueur enfantine animant son regard, que vous partiez à l’aventure. Et tu te souviens la voir disparaître au détour d'une allée. Elle n'est revenue qu'au moment de la fermeture, affolée, te reprochant d'abord de ne pas l'avoir suivie avant de finalement se confondre en excuses, au bord des larmes. À tes cinq ans, elle a passé une semaine entière recroquevillée dans un coin de son lit. À pleurer. Papa a prétexté un rhume mais quand t'as plaqué ton oreille contre sa porte, tu pouvais entendre ses sanglots et crises de nerf. À tes huit ans, elle est juste partie. Au début, t'as cru qu'elle était juste partie pour l'une de ses promenades en forêt ; elle passe souvent du temps là-bas, assise sur un rocher, au bord d'une falaise, ses jambes flirtant dangereusement avec le vide. Tu le sais parce que tu l'as suivie un jour où la curiosité avait pris possession de tes membres. Sauf que ce soir-là, à l'heure du dîner, elle n'est pas rentrée. Et tu ne l'as pas revenue pendant huit mois. Elle a fini par revenir, un soir, et s'est glissée silencieusement dans ta chambre pour t'englober de ses bras aimants. Alors quand à tes douze ans, elle t’a déposée sur le pas de la porte d’Oncle Frank, puis annoncé que ce serait avec lui que tu vivrais dorénavant, tu t’es contentée de suivre le mouvement. « Je dois y aller, ma colombe. » Les mots s’étranglent dans sa gorge. Sa voix est éraillée, tiraillée. Elle marque une pause, te regarde, englobe ton visage de ses mains parcheminés par le froid et soudain, ses grandes prunelles désabusées se teintent d’une pointe de mélancolie. La commissure de ses lèvres se tord, s’étire et s’étend en un simili-sourire—cet ersatz qu’arborent ceux qui se retiennent très fort pour ne pas pleurer ; ce sourire factice, qui se veut doux et rassurant, mais dans lequel on décèle comme un faux-contact. On dirait une enfant. Une enfant dans un costume d’adulte taillé beaucoup trop grand. Une enfant qui joue à la maman et qui s’est laissé piéger dans le rôle, au point d’y suffoquer. Tu crois que c’est là que t’as compris. Que la maternité ne faisait simplement pas partie de ses gènes. Que ce n’était qu’une poupée de porcelaine, toute craquelée et cabossée du dedans. Que quelque part en chemin, quelque chose en elle s’était brisée et que ce n’était pas de sa faute. Que de partir était sûrement la meilleure décision qu’elle ait prise. Pour toi, autant que pour elle. « Mais ne t’en fais pas, Oncle Frank prendra bien soin de toi. C’est promis. » Une dernière étreinte fébrile échangée avec l’intéressé, un ultime baiser fugace déposé sur ton front, avant qu’elle ne s’éloigne et que, très vite, sa silhouette filiforme ne se confonde avec la brume. En silence, tu regardes ta poupée de porcelaine s’évader, tandis que la main de géant de Frank s’invite dans la tienne, chétive et frigorifiée. Bientôt, tu ne parviens plus à distinguer ses contours. La brume enveloppe de son voile gris perle ton fantôme de mère pour faire d’elle un souvenir.
Tu fermes les yeux, et t’empreignes de la musique. Tu l’invites à s’insinuer dans chacun de tes membres, à s’immiscer dans chaque parcelle de ton être, occultant les pensées parasites qui poussent, qui pressent, qui forcent leur entrée dans ton cerveau. Tu fermes les yeux et tu t’en affranchis. Tu laisses le rythme hypnotique de Think Twice de Groove Armada te bercer et les notes te dompter. Doucement, te fais rouler ta tête contre l’épaule d’Isaac pour lui faire face. Tu sens sa respiration, apaisée et régulière, et tu souris. « Et si on jouait à un jeu ? » Ta voix frêle brise le silence environnant. Tes prunelles enfantines s’illuminent tandis que la malice avive soudainement les traits de ton visage. Ça fait près d’une heure que vous êtes tous les deux allongés là, sur la moquette, tête contre tête, les pieds pointant dans des directions opposées, vos corps bercés par la chaleur du soleil qui filtre à travers l’immense baie vitrée du salon. Ce tapis, c’est votre endroit fétiche. À une certaine heure de la journée, les rayons le chauffent à la température parfaite et caressent vos peaux de la plus exquise des manières. « Un jeu ? T’as quoi, dix ans ? » « Et toi, t’as quoi : soixante-dix ans ? Allez, quoi ! Fais-moi plaisir. » « D’accord. » qu’il finit par grogner de sa voix caverneuse, en se relevant. Il s’assoit en tailleur. Tu l’imites, un sourire victorieux plaqué aux lèvres. « Action ou vérité ? » Et là, c'est la parade des questions plus ou moins existentielles— ‘Ta chanson préférée au monde ?’ ‘En ce moment ? Between The Bars, d’Elliott Smith. (…) Première chanson qui t’ai fait pleurer ?’ ‘Mad World, Gary Jules.’ – et des défis plus ou moins périlleux— ‘Je te défie de lécher la cuvette des toilettes.’ ‘Arrête, Isaac, t’es dégoûtant.’ ‘De manger un verre de terre, alors ?’ ‘Déjà fait ; c’est très goûtu.’ Ça dure pendant environ quinze minutes. Un petit quart d’heure durant lequel, vos esprits hyperactifs en guise de mode de transport, vous voyagez. Loin, très loin… « Qu’est-ce que ça fait de tuer quelqu’un ? » Trop loin. « J’veux dire : les cadavres, je connais. J’ai grandi entourée de gens morts, je sais à quoi ça ressemble. (…) Bordel, j’ai ai même fait mon métier. » Ta voix se perd, s’écrase sur les derniers mots tandis qu’un rire nerveux t’échappe. « Mais j’me suis toujours demandée ce que ça faisait, en vrai. D’être celui qui retire la vie à quelqu’un. » Tu n’as même pas fini ta phrase que, déjà, tu sens qu’il est entré en mode arrêt. C’est son truc : dès que les choses prennent une tournure un peu trop personnelle à son goût, il arrête tout. Il se réfugie dans un coin de son imagination quelques instants, puis change radicalement le sujet, ou bien s'évertue à le tourner en dérision. « Allons, tu sais bien qu'un gentleman ne parle pas de ces choses-là. » proteste-t-il, plaçant une main devant sa bouche en adoptant un air faussement outré. « Fais pas ça, s’il te plaît. » Tu as perdu l’ascendant sur ta voix ; elle est beaucoup plus implorante que tu ne le voudrais. « Faire quoi ? » « Ça. Cet espèce de mécanisme de défense complètement tordu qui consiste à réprimer tout ce que tu ressens dès l’instant où ça devient un peu trop éprouvant. À étouffer tes émotions jusqu’à ce qu’elles te paraissent absurdes. C’est pas sain, Isaac. C’est même carrément glauque. » « Dixit la nana qui demande à savoir ce que ça fait de dégommer du transmutant. » qu’il rétorque du tac au tac, sur le ton de la plaisanterie. Touchée. « Ouais. (...) Bah, au moins, j'suis pas un robot handicapé des sentiments, moi. » Pris au dépourvu, il hausse les épaules dans un geste d’excuse presque enfantin. « Qu’est-ce que tu veux que j’te dise, Margo ? J’suis pas comme toi, tu le sais. Tout le monde ne souffre pas d'un besoin pathologique d'être aimé. (...) Tu veux savoir c'qui est pas sain ? C'est ce syndrome du sauveur dont t'es atteinte : tu flippes tellement d'être rejetée que t'es convaincue que la seule manière pour que tes proches ne t'abandonnent pas, c'est de panser leurs plaies, de les 'sauver' pour les rendre dépendants à toi. Eh bah, devine quoi ? Je refuse d'être un de tes pantins. » « Non, ne t’excuse pas. Continue. C’est de ma faute. Erreur de débutante : j’ai été naïve de croire que je pourrais un jour déchiffrer l’énigmatique et torturé Isaac. » que tu répliques alors, sur le ton de la plaisanterie. Une ironie tranchante teinte tes propos, mais ta voix est calme. Posée. En contradiction totale avec le maelström d’émotions qui émerge à l’intérieur de toi. Tu capitules. Tu te lèves, prête à changer le sujet, lorsqu’il t’agrippe soudain le poignet pour te retenir. Un soupir presque inaudible traverse la barrière de ses lèvres. « Tu dois vraiment me détester. » Il marque un temps de pause. Son regard hésitant et suppliant navigue dans le tien, déconcerté, comme s’il cherchait à te faire comprendre le fond de sa pensée sans avoir à l’exprimer concrètement. « D’être tombé amoureux de toi. » qu’il lâche enfin, dans un murmure, sa voix comme du cristal. Les mots fendent l’air, s’y suspendent. Cette fois-ci, c’est le crépitement torturé du vinyle qui se charge de décapiter l’ange qui passe. En silence, il s’occupe d’arrêter la platine, sous ton regard incrédule. Puis il s’avance, replace l’une de tes boucles d’ébène derrière ton oreille, et dépose un baiser sur ta tempe avant de quitter la pièce en trombe.
Dernière édition par Margo Geauxinue le Lun 13 Juil 2015 - 0:55, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 0:15 | |
| REBIENVENUUUUUUUE. J'espère que ce perso te comblera.. Bonne chance pour la rédaction de ta fichette. |
| | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 1:32 | |
| Enfin, la nouvelle demoiselle \o/ Hâte d'en apprendre un peu plus sur elle ! Bon courage pour ta fiche en tout cas |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 7:20 | |
| Margo sort enfin de son trou Re bienvenue et bonne chance pour ta fiche mon petit chaton |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 7:51 | |
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| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 10:14 | |
| Re bienvenue à toi jolie Margo !!! J'adore ton métier !! |
| | | | | | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 10:18 | |
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| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 10:19 | |
| le gif à la fin de la fiche, j'aime Castiel xD Rebienvenue parmi nous et bonne chance pour cette fiche, si tu as des questions, n'hésite pas |
| | | Faith Cunningham MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 12:08 | |
| AHHH on va tout savoir sur ce nouveau perso RE-Bienvenue ! |
| | | Mikael Hartman MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2863
SUR TH DEPUIS : 08/05/2014
| Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 12:13 | |
| Rebienvenue beauté! Le métier xD classe intergalactique! Elle s'occupera des "clients" de Mika! hâte d'en savoir plus! Bonne chance pour ta fichette! have fun! |
| | | Beatrix Lecter ADMIN - master of evolution MESSAGES : 819
SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
| | | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 18:50 | |
| Oh, j'aime beaucoup l'avatar x)
Bienvenue sur TH mademoiselle, ton perso a presque le même prénom que moi dis donc.
Bon courage pour ta fiche, mais je vois que tu avances bien. Des bisous. |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. Mar 30 Juin 2015 - 21:11 | |
| elle est lààààààà ça y eeeeeest. j'ai hâte de découvrir tout ce qu'il y a à savoir sur la belle, en tout cas. rebienvenue chez toi |
| | | | Sujet: Re: (margo) the carousel never stops turning. | |
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| | | | (margo) the carousel never stops turning. | |
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