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 je veux pas te voir (pv Hippolyte)

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Hippolyte Caesar
Hippolyte Caesar

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SUR TH DEPUIS : 26/05/2015
MessageSujet: Re: je veux pas te voir (pv Hippolyte)   je veux pas te voir (pv Hippolyte) - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Aoû 2015 - 16:25

Je ne veux pas te voir

ft. Marius Caesar

« Cesseras-tu un jour de me contredire ? »
« C’est pas ça, tu ne comprends pas… » Et qu'y avait-il vraiment à comprendre ? Que Marius venait une fois de plus de montrer qu'il prenait un malin plaisir à faire tout de travers ? Tout aurait pourtant pu être réglé très simplement... Par le passé, Hippolyte avait déjà acheté le silence de plus d'une des conquêtes de Marius, pour les empêcher de s'accrocher et de multiplier ce genre de situations ingérables. En général, il leur offrait un gros chèque et promettait de faire de leur vie un enfer si elles en parlaient ou si elles retournaient tourner autour de son fils. Et ça, il s'était bien gardé de le lui dire, au risque d'ajouter un nouvel objet de dispute à une liste déjà longue comme le bras. Aussi, il aurait pu aller voir cette Crescentia et la payer pour qu'elle quitte Radcliff et ne donne plus jamais signe de vie mais... Titulaire de deux doctorats, elle était sûrement moins sotte et naïve que la plupart des conquêtes de Marius, et étant donné l'échographie, elle n'en était certainement pas à son premier mois de grossesse... Agir ainsi revenait à totalement priver l'enfant de son père, et de toute manière Marius n'était pas bête. Il aurait tout de suite compris d'où venait le problème.

Tu ne comprends pas... Oh si il comprenait ! Du moins, il comprenait tout ce que l'erreur de son fils impliquait, pas son point de vue. Ni ses intentions. Les poings serrés, Hippolyte faisait tout son possible pour ne pas hausser le ton, mais la colère se lisait dans son regard tandis qu'il fixait son cadet sans ciller. Il aurait voulu pouvoir lui dire à quel point il était déçu... Mais ce simple mot risquait de faire le même effet qu'une boule dans un jeu de quilles. Ils perdraient le frêle édifice qu'ils peinaient depuis des années à construire. Combien de fois Hippolyte avait-il regardé son fils en lui disant « Arrête, tu vas trop loin... », et combien de fois Marius avait-il pris cela pour du défis ? C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, l'erreur de trop, celle à ne pas faire... L'erreur que son père avait déjà fait, l'erreur qu'il ne voulait pas que Marius porte sur les épaules pour le restant de ses jours. Tout aurait été bien plus facile si Hippolyte avait pu se lever et partir sans éprouver le moindre remord ni ce sentiment d'échec qui lui laissait un goût amer dans la bouche.

« Mais… tu t’entends toi ? Qu’est ce que tu aurais préféré, bordel ?  Tu aurais voulu que je te mente ? Je ne suis pas irresponsable, putain ! JE VEUX LE RECONNAÎTRE CE GOSSE, PUTAIN, C’EST PAS DE LA RESPONSABILITE CA PEUT ÊTRE ?  »

Les mots semblèrent résonner dans la pièce tandis qu'Hippolyte se redressait à son tour dans son fauteuil, avec ce même regard de défi que lui lançait son fils. C'était tellement plus facile, losqu'il était enfant... « Vas dans ta chambre » était devenu son leit motiv, et il lui suffisait de menacer Marius de le priver d'un match de hand pour qu'il se calme. C'était simple, si simple, si routinier... Ca n'avait plus lieu d'être maintenant. Et tout ce qu'il avait contenu depuis des années, Hippolyte les sentit quitter le refuge de ses pensées, et s'entendit les prononcer sans pouvoir les retenir.

"Ce que j'aurais préféré ? Mais bon sang tu t'écoutes, parfois ? J'aurais cent fois préféré ne pas m'inquiéter quotidiennement pour toi, Marius ! Depuis que tu as six ans je me fais du soucis pour toi, depuis ton accident ! A chaque fois que tu rentrais de l'école avec un coquard ou quand tu découchais sans prévenir, je demandais où tu étais, pourquoi tu prenais un malin plaisir à faire comme si le danger c'était amusant ! Lorsque je t'ai envoyé en internat, j'espérais qu'ils pourraient garder un œil sur toi et t'éviter les problèmes, là où j'étais impuissant et même là ! Même là tu trouvais toujours le moyen de fuguer ou de te faire renvoyer ! Tu m'as toujours filé entre les doigts pour une raison qui m'échappe complètement !"

Incapable de rester assis plus longtemps, Hippolyte se leva et arpenta la pièces à grandes enjambées nerveuses.

"Tu penses que tout ce qui m'importe c'est notre nom ? Un foutu patronyme à la con dont tout le monde parle et dont je n'ai rien à foutre ce soir ? Je m'en contrefiche, que ce gamin s'appelle Caesar ou autrement ! Je m'en fiche tant qu'il a un père qui ne fait pas n'importe quoi ! Tu dis que tu veux reconnaître ton fils ? Parfait ! C'est bien la première fois que agiras comme un adulte, et ce n'est certainement pas moi qui vais t'empêcher de le faire ! Mais regarde-toi, avec tes idées préconçues... Tu penses que c'est de notre nom que je suis si fier, mais je ne porte aucun héritage, contrairement à toi ! J'ai eu une mère couturière, un père épicier, ça n'a rien de dégradant, mais je voulais offrir plus à mes propres enfants, je ne voulais pas leur dire « cette année tu ne feras pas de violon, cette année tu ne feras pas de hand »... Tu t'es mis dans la tête que la seule chose que je voulais c'était te brider... Mais la seule chose que j'ai voulu freiner c'est ton inconscience !"

C'était trop... Beaucoup trop de choses qu'Hippolyte refoulait depuis longtemps et qu'il n'avait jamais voulu dire à son fils. En particulier au sujet de l'inquiétude constante et de l'agacement qu'il l'éprouvait à le voir jouer avec sa vie comme si elle ne valait rien. Et pourtant, Hippolyte s'était tut à temps pour ne pas reparler de ce scandale, en 2002, la plus sombre période de son existence, pendant laquelle Marius avait été aussi odieux. Son père non plus n'avait pas été tendre, rejetant une hantise et une frustration qu'il ne pouvait exprimer en étant encore plus sévère avec son cadet.

Et il continuait à s'agiter, ignorant les insultes de Marius même si elles lui donnaient à nouveau envie de hurler. Exprimer ses sentiments, qu'ils soient positifs ou négatifs, n'était pas la spécialité d'Hippolyte. Il faisait les choses lorsqu'elles devaient être faites, obtenait ce qu'il voulait, et aimait les choses bien rodées, celles qui, à la manière d'une horloge, suivent leur cour sans qu'il ait besoin de les y forcer... C'est pour cela qu'il était aussi pragmatique et carré, pour cela qu'il avait toujours été fasciné par les sciences : Parce qu'elles étaient concrètes, réelles et logiques. Elles avaient un sens et non une centaine d'interprétations. En tant que scientifique, son plus grand mystère resterait à jamais son fils. Impossible d'anticiper ses réactions ni de savoir si tel ou tel mot allait le mettre en colère ou lui faire plaisir... Ce soir, il aurait goûté aux deux : L'espoir de le comprendre enfin, et la déception de constater qu'il était toujours aussi perdu.

Et ils auraient pu continuer ainsi longtemps si la respiration sifflante de Marius ne l'avait pas alerté. Il comprenait à présent d'où venait ce petit « bip » de plus en plus rapide qui le mettait sur les nerfs... A mesure qu'il s'énervait de concert avec son père, Marius faisait battre son cœur de plus en plus vite, et à nouveau Hippolyte la sentit, cette angoisse lui mordre les tripes. Il s'approcha rapidement du lit, ignorant Marius qui lui demandait de partir. Le rythme cardiaque montait, encore et encore, comme s'il n'avait aucune limite... Ca n'avait aucun sens... Le cœur humain était une machine intelligente, il était programmé pour ne pas battre à plus d'un certain rythme, surtout sans effort physique, mais c'était à croire que le cœur de Marius était à son image : Il n'avait pas de limites.

"Marius... Arrête... Calme-toi, ton cœur bat beaucoup trop vite... Ce n'est pas normal, il ne devrait pas battre aussi vite..."

Il fut tenté d'appeler une infirmière, mais si c'était pour voir la chambre de Marius se transformer en véritable ruche et être mis à la porte sans avoir terminé leur conversation... C'était inutile.

"Respire calmement... Et ne me dis pas d'aller me faire foutre, ça ne t'aidera pas à te sentir mieux."

Tout en surveillant l'appareil du regard, Hippolyte repensait à ce que venait de dire Marius. Bien sûr que non, il n'aurait pas souhaité qu'il demande à la mère de son enfant d'avorter... Lui même n'avait pas eu ce courage avec la mère de sa fille. C'était son erreur, il n'avait pu se résoudre à la priver de son enfant, et lui-même s'en serait voulu toute sa vie. Ne lâchant toujours pas l'électrocardiogramme du regard, Hippolyte se rassit, restant un long moment silencieux. Il fini par tourner à nouveau la tête vers Marius, l'air grave.

"Je me doute bien que tu ne l'as pas violée. Tu es un crétin mais tu ne ferais pas ça. Je ne me soucie pas que des Caesar, bon sang... Souvent, c'est vrai, mais là je me soucie surtout de ton enfant. Tu as pensé au jour où sa mère aura quelqu'un d'autre dans sa vie ? Ou si c'est ton cas ? Si tu ne veux pas que je le vois, très bien. Je ne vais pas t'y forcer. Tant que tu verras un connard et non ton père, ça ne sert à rien. Mais ne fais pas plus de connerie avec ton fils..."

En réalité... C'était un peu enjoliver les choses. Hippolyte aurait été profondément fâché de ne pas voir un jour son petit fils, tout comme il aurait mal prit le fait qu'il ne porte pas son nom. Mais autant éviter de relancer le débat, ils risquaient de tous les deux s'énerver à nouveau. Ils se retrouvaient à nouveau à leur point de départ, peut-être même avaient-ils reculé davantage.

"Vous avez déjà choisi son prénom ?"

S'intéresser au petit en oubliant qu'il était le fruit de la bêtise de ses deux parents, c'était le mieux que puisse faire Hippolyte à cette heure-ci. S'il s'était écouté, il aurait été bien plus odieux et inhumain... Heureusement qu'il s'était juré de faire des efforts.

code by ORICYA.

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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: je veux pas te voir (pv Hippolyte)   je veux pas te voir (pv Hippolyte) - Page 2 Icon_minitimeMer 5 Aoû 2015 - 21:08

je veux pas te voir  
Je crois que j’ai presque toujours été en colère contre mes parents : contre ma mère pour son indifférence, contre mon père pour son innascibilité. Et mes colères n’ont jamais été très jolies à voir. Lorsque j’étais gosse, je hurlais, je jurais, je cassais tout ce qui me passait sous la main jusqu’à ce que l’un de mes deux parents, excédé, ne me giflent et ne me traînent à l’extérieur de l’appartement pour m’y enfermer jusqu’à ce que je me calme. Quand ce n’était pas Martial qui posait ses mains sur mes épaules pour mieux me guider jusqu’à nos chambres et mon punching-ball. Ca, c’était lorsque j’étais gosse. Adulte, mes colères sont des tempêtes, des cyclones, et ma voix en est l’œil. Ma voix porte. Très fort. Très loin. Et cet enfant, c’est le mien, c’est ma responsabilité, et je le lui hurle aux oreilles pour qu’il comprenne bien ce que je veux dire par là. Il me juge, il me condamne, il ne voit en moi qu’un gosse et bien soit, qu’il continue de penser ça mais je vais lui prouver, bordel, que je peux être un père, un meilleur père qu’il ne le sera jamais. L’enfoiré, je savais bien que je ne pouvais pas lui faire confiance. Que ça ne servait à rien, que ce n’était que des espoirs qu’il allait piétiner avec un sourire sadique. Je le déteste, je le déteste à tel point que j’enrage de m’être laissé avoir comme un crétin face à lui. Ce n’est pas comme si je n’en avais pas l’habitude pourtant ! Mais ce que j’ai pu être con, bordel, pour penser qu’il voulait vraiment changer. Bien sûr que non il ne compte pas changer, c’est un connard de première depuis je ne sais pas combien de siècles, ça sera un connard de première jusqu’à sa mort un point, c’est tout. Ma voix brutale résonne, se heurte au mur. Moi, je me redresse du mieux que je peux malgré ma fatigue pour tenter de lui faire face. Notre calme péniblement acquis disparaît, part en fumée alors que mes yeux le foudroient et que je reprendre ma respiration. Mon cœur s’énerve, lui aussi. Sauf qu’il n’a pas mon endurance à cet exercice. Et que je le sens déjà se fatiguer, s’emballer, perdre le rythme. Je serre les poings, me braque, j’encaisse ses réactions comme j’encaisse les coups depuis toujours : avec effronterie et dureté.

"Ce que j'aurais préféré ? Mais bon sang tu t'écoutes, parfois ? J'aurais cent fois préféré ne pas m'inquiéter quotidiennement pour toi, Marius ! Depuis que tu as six ans je me fais du souci pour toi, depuis ton accident ! A chaque fois que tu rentrais de l'école avec un coquard ou quand tu découchais sans prévenir, je demandais où tu étais, pourquoi tu prenais un malin plaisir à faire comme si le danger c'était amusant ! Lorsque je t'ai envoyé en internat, j'espérais qu'ils pourraient garder un œil sur toi et t'éviter les problèmes, là où j'étais impuissant et même là ! Même là tu trouvais toujours le moyen de fuguer ou de te faire renvoyer ! Tu m'as toujours filé entre les doigts pour une raison qui m'échappe complètement !" Si j’entends, je n’écoute pas. Il se lève, putain qu’est ce que je donnerai pour me lever moi aussi et lui mettre un pain là où je pense. Il se fait du souci pour moi depuis toujours ? Depuis mes six ans ? Mais où il était, putain, ce jour là ? Ailleurs, encore ailleurs, toujours ailleurs ! Et tout ce qu’il a fait pour moi, ça a été de m’engueuler parce que j’avais fait le con et de m’offrir une peluche. Une peluche, bordel ! Son unique vrai cadeau en vingt six ans d’existence ! Il se fait de souci pour moi depuis mes six ans ? Non, je n’y crois pas, il me l’a déjà faite celle là, et on voit comment la discussion tourne : on s’engueule. Encore. « Tu m’as toujours détruit ! A chaque fois que j’essayais de te rendre fier de moi, tu me détruisais, tu m’humiliais, tu me détestais ! » Je crie, encore. Toujours plus, toujours plus fort. Je suis dans l’extrême, constamment. Mon père me pousse aux extrémités de l’extrême. « REGARDE MOI, BORDEL ! Tu regardais toujours ta réputation lorsque tu me voyais, pourquoi tu ne voyais pas ton gosse qui cherchait désespérément à te plaire, hein ?! » "Tu penses que tout ce qui m'importe c'est notre nom ? Un foutu patronyme à la con dont tout le monde parle et dont je n'ai rien à foutre ce soir ? Je m'en contrefiche, que ce gamin s'appelle Caesar ou autrement ! Je m'en fiche tant qu'il a un père qui ne fait pas n'importe quoi ! Tu dis que tu veux reconnaître ton fils ? Parfait ! C'est bien la première fois que tu agiras comme un adulte, et ce n'est certainement pas moi qui vais t'empêcher de le faire ! Mais regarde-toi, avec tes idées préconçues... Tu penses que c'est de notre nom que je suis si fier, mais je ne porte aucun héritage, contrairement à toi ! J'ai eu une mère couturière, un père épicier, ça n'a rien de dégradant, mais je voulais offrir plus à mes propres enfants, je ne voulais pas leur dire « cette année tu ne feras pas de violon, cette année tu ne feras pas de hand »... Tu t'es mis dans la tête que la seule chose que je voulais c'était te brider... Mais la seule chose que j'ai voulu freiner c'est ton inconscience !" Je rejette les draps, je rejette mes perfusions sans parvenir à les détacher, je m’appuie sur ma main valide pour me lever.

« VA. TE. FAIRE. FOUUUUTRE. ! » Je suis hors de moi, je ne suis même plus capable d’essayer de comprendre ce qu’il veut me dire. Tout ce que je retiens, c’est que, encore une fois,  apparemment, c’est moi qui suis en tort. Encore une fois. Je n’ai jamais raison, pour lui, c’est toujours lui, lui, lui, moi je, moi je, moi je. Mais je n’en ai rien à battre que ses parents soient des milliardaires ou des fonctionnaires, bordel, ce que je veux, moi, c’est qu’il arrête d’imaginer que je puisse un jour être lui et qu’il comprenne et accepte que je sois moi. C’est pas compliqué, pourtant non ? Martial l’a bien compris, Martial l’a tout de suite compris, mon père n’est quand même pas plus con que mon frère jumeau ?! Ma respiration s’emballe, encore, j’ai de plus en plus de mal à respirer calmement, je transpire comme si je courrais un marathon mais, comme toujours, je n’en ai rien à faire. J’en ai marre, j’en ai juste tellement marre. Je pensais faire le bon choix en reconnaissant mon gosse mais de toute évidence, ça ne lui suffit pas, ça ne lui suffira jamais. Tout ce que je pourrai faire ne lui suffira jamais. Il a Martial, pour s’embarrasser d’un deuxième fils, hein ? Ma mère l’a bien compris, elle. J’aurai pu mourir dans cet accident, là, y’a plus de vingt ans. Et bien elle a du considérer que j’étais bel et bien mort, après ça. J’ai envie de demander à mon père pourquoi il n’a pas fait de même mais tout ce que je trouve à dire, la respiration sifflante, c’est qu’il ne verra jamais son petit fils, c’est mort. Parce que je refuse que mon gosse soit traumatisé par ses grands-parents, je refuse que mon gosse cherche dans les yeux de mon père le moindre assentiment qu’il ne trouvera jamais, parce que…

La machine qui surveille mon cœur hurle son désaccord. Presque aussi fort que moi. Je… "Marius... Arrête... Calme-toi, ton cœur bat beaucoup trop vite... Ce n'est pas normal, il ne devrait pas battre aussi vite..." Il est là, juste à côté de moi, comme par magie. Je le pousse de ma main valide. « Dégage, je… je sais très bien, j’ai l’habitude… » De la paume de main, je comprime ma poitrine comme si ça pouvait changer quelque chose au rythme irrégulier et effréné de mon cœur qui se croit invincible. Ou alors qui est aussi obstiné que moi et qui refuse de ralentir en sentant arriver ses limites. "Respire calmement... Et ne me dis pas d'aller me faire foutre, ça ne t'aidera pas à te sentir mieux." Je tremble mais je me concentre sur la voix de mon père, si différente de celle d’Astrid mais pourtant si semblable, pour me calmer et tenter de régulariser ma respiration. Mes médicaments, il faut que je prenne mes médicaments. Je regarde la table de nuit, dégage les playmobiles, fais tomber ma pile de jeux. « Mes médicaments, Papa, normalement, je… » Je serre le poing, je me mords le poing. Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait une crise comme celle là. Ca faisait longtemps aussi que mon corps n’avait pas été mis à aussi rude épreuve. Entre ma colère, mes blessures, mon inconscience, ces antidouleurs que l’on diffuse avec contrôle dans mes veines. Je me passe les doigts dans mes cheveux poisseux de sueurs.

"Je me doute bien que tu ne l'as pas violée. Tu es un crétin mais tu ne ferais pas ça. Je ne me soucie pas que des Caesar, bon sang... Souvent, c'est vrai, mais là je me soucie surtout de ton enfant. Tu as pensé au jour où sa mère aura quelqu'un d'autre dans sa vie ? Ou si c'est ton cas ? Si tu ne veux pas que je le vois, très bien. Je ne vais pas t'y forcer. Tant que tu verras un connard et non ton père, ça ne sert à rien. Mais ne fais pas plus de connerie avec ton fils..." Je secoue la tête. Pourquoi est ce qu’il pose ses questions ? Il ne me croit pas assez intelligent pour me les poser ou, pire, il ne croit pas Crescentia assez intelligente pour y avoir déjà réfléchi plutôt deux fois qu’une ? Ah, oui, c’est vrai, il ne la connait pas. « C’est pas tes affaires, tu sais. Ca me regarde moi, ça regarde Crescentia, à la rigueur ça regardera Martial mais ça ne te regarde pas et ça ne te regardera jamais. C’est moi qui gère, là. Fais-moi confiance pour une fois, bordel. » Fais moi confiance. Je suis épuisé. Je suis fatigué. Je suis éreinté. J’ai mal, aussi. Et mon cœur a beau ralentir légèrement, il reste au bord de l’explosion. C’est peut être à cause de ça que j’ose lui demander de me faire confiance. Ce qui est totalement stupide. Parce qu’il me fera confiance le jour où je lui ferai confiance : et ce ne sera pas demain la veille, je peux vous le garantir. "Vous avez déjà choisi son prénom ?"

Je sursaute et le regarde, pour la première fois depuis que mon cœur a commencé à faire le con, dans les yeux. Et je n’en ai rien à foutre qu’il y remarque les perles de douleur qui se sont agglutinés aux coins de mes yeux clairs. « Pardon ? Oui… non, c’est en réflexion. » J’ai répondu spontanément, avant de me souvenir que je ne voulais pas lui répondre. « Tu verras quand il naîtra. Si je t’en avertis. Si tu mérites de le savoir. » Pour une fois que c’est moi qui peux le faire chanter, je ne vais pas m’en priver. « Tu sais… je prends ça très au sérieux. J’ai vu avec Cressy, je vais voir pour m’acheter un appart pas loin de chez elle, pour simplifier les choses. » Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Je ne sais pas où j’en suis. Je le déteste mais il reste mon père. Et pour la première fois depuis je ne sais pas combien d’années, il m’a vu au moment où j’étais le plus vulnérable et il partage avec moi un secret que même Martial ignore.

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Hippolyte Caesar
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SUR TH DEPUIS : 26/05/2015
MessageSujet: Re: je veux pas te voir (pv Hippolyte)   je veux pas te voir (pv Hippolyte) - Page 2 Icon_minitimeSam 8 Aoû 2015 - 22:08

Je ne veux pas te voir

ft. Marius Caesar

« Cesseras-tu un jour de me contredire ? »
« Tu me détestes »... Trois mots qui résonnent, trois mots qui n'ont pas lieu d'être dans cette pièce, trois mots qui n'ont aucun sens pour Hippolyte... Se faire à l'idée que son fils lui en voulait au point de la haïr lui avait pris beaucoup de temps, mais il était totalement désarmé face aux attaque de Marius, qui lui reprochait à lui de le détester. Se rendait-il compte à quel point il aurait été plus facile pour Hippolyte de le détester réellement ? Lui montrer clairement qu'il méprisait et qu'il exécrait tout ce qu'il était, tout ça aurait été si simple, si évident... Hippolyte aurait pu simplement détester l'exubérance de son fils, son caractère rebelle, ce besoin d'attention, on aurait pu croire qu'il détestait tout cela au point de ne plus voir en Marius qu'un parasite qui ne devait sa vie actuelle qu'à leur lien de sang.

Mais la réalité était autrement plus complexe et paradoxale. Car si Marius refusait de le voir, son père l'aimait réellement, se faisait du soucis pour lui, aurait voulu pouvoir continuer à veiller sur lui sans se demander quelle bêtise il avait pu inventer... Alors certes, Hippolyte avait horreur qu'on lui tienne tête et grinçait des dents quand Marius courrait partout en hurlant dans leur appartement parisien quand il était enfant... Oui, certains aspects de la personnalité de Marius l'agaçaient et lui donnait plus envie de fuir que de chercher à le comprendre, mais jamais ! Jamais il n'avait éprouvé le moindre sentiment de haine à l'égard de son fils. Seulement, Marius avait besoin d'une attention, d'une affection et d'une bienveillance qui étaient étrangères à Hippolyte. Il avait grandit dans cette bulle de solitude et d'indifférence face au monde qui l'entourait, mut par une volonté de devenir un jour un homme respectable qui œuvrerait pour le bien du plus grand nombre. Cet homme, il avait cru le devenir en acquérant son entreprise, en fondant une famille... Et il aurait pu continuer à se bercer dans cette illusion si Marius ne lui avait pas mis tous ses défauts sous le nez. Le fait est qu'Hippolyte ne savait tout simplement pas comment montrer son attachement à sa famille. Et ça, Jeanne l'avait toujours bien compris. Pas de déclarations d'amour, pas de grandes envolées lyriques, rien que des regards, des gestes, des actes.

Et quand les jumeaux étaient nés, il avait choisi la sévérité et la droiture plutôt que les débordements d'affection et autres mièvreries. Il avait cessé de prendre ses fils dans ses bras alors qu'ils n'avaient pas huit ans, et leur avait parlé comme à des adultes avant même l'adolescence. Il avait cru bien faire en leur donnant une éducation stricte, avait cru les aider... Ce qui aurait été le cas si Martial et Marius avaient eu le même caractère que lui. Or, Marius était paradoxalement celui qui se dressait le plus contre son père, tout en ayant le plus de points communs avec lui.

Mais de là dire que son père le détestait... A quel moment Marius s'était-il mis une telle ânerie dans le crâne ? Depuis combien de temps était-il persuadé que son père ne faisait jamais rien que pour lui nuire ?

"A me... Plaire ?" Bégaya-t-il, incrédule, "Parce que repeindre mon bureau c'était pour me plaire ? Faire pleure et démissionner les gouvernantes, délibérément casser le mobilier, te faire renvoyer de l'école, tout ça c'était censé me plaire ? Mets-toi une chose dans le crâne, Marius. Je ne te déteste pas, et je ne t'ai jamais détesté. Il y a un monde entre haïr une personne et désapprouver son attitude. Qu'est ce que tu as ? Tu as peur d'être le seul de nous deux à haïr l'autre, peut-être ?"

Et Hippolyte se retint de poursuivre. Car il était prêt à dire l'irréparable. S'il avait continué, il aurait dit à Marius qu'à cet instant, il le regardait, et ne voyait qu'une déception face à lui. Il aurait marqué une nouvelle fracture dans leur relation et aurait brisé à jamais tous les liens qui les unissaient. D'autant qu'Hippolyte savait pertinemment qu'il aurait dit cela sous le coup de la colère et l'aurait regretté après. Alors il préféra laisser Marius hurler, avant de poursuivre à son tour. Tous deux avaient finalement accumulé tant de frustration et de colère que tout jaillissait d'un coup, comme un volcan entrant en éruption. Qu'est ce qui avait pu merder à ce point, bon sang ? Hippolyte était pourtant certain de ne pas avoir bercé son fils trop près du mur ni de l'avoir secoué à la naissance... Ils étaient un tel paradoxe à eux deux qu'ils auraient pu ouvrir une faille dans l'espace temps.

« VA. TE. FAIRE. FOUUUUTRE. !  »

Là, c'était la fois de trop. Hippolyte cessa d'arpenter la pièce et se mit à hurler à son tour.

"LA FERME ! PRENDS TES PUTAINS DE RESPONSABILITES ET BOUCLE LA !"

Le silence se fit. Hippolyte était livide de rage, jamais encore il n'avait été à ce point partagé entre la colère et se sentiment désagréable d'avoir été blessé. Blessé car peu importe ce qu'il disait, Marius s'en fichait ou retournait ses propos contre lui. En colère, et pas seulement contre son fils mais aussi contre lui-même, car il ne parvenait pas à trouver les mots pour retrouver un ersatz de confiance. Il ne parvenait qu'à hurler et à se braquer, c'était ridicule... La manipulation n'avait jamais aussi bien marché sur Marius que sur les autres, de toute manière.

Et toute la colère retomba comme un soufflé. Chassée par une froide inquiétude vis à vis du cœur de Marius qui s'emballait. Il le vit perdre ses moyens, happer l'air comme s'il s'étouffait, et pourtant encore tenter de faire partir son père. Celui-ci commençait tout juste à prendre conscience de la gravité de la chose. Marius vivait avec une bombe à retardement dans la poitrine, avec un organe à peine plus gros qu'un poing humain et qui pourtant pouvait lui ôter la vie à tout moment. Et tout docteur et scientifique qu'il était, il ne pouvait qu'essayer d'imaginer à quel point il pouvait être douloureux et angoissant de vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Un effort de trop et c'était l'arrêt cardiaque. C'était injuste ! Voir son cœur lâcher à 90 ans, c'était ce que l'on appelait ironiquement une belle mort. A tout juste 27 ans c'était une tragédie et un véritable coup du sort. Personne ne méritait de partir de cette manière à un âge aussi jeune... Et Hippolyte la lisait, cette terreur dans les yeux de Marius, il la sentait, l'angoisse qui lui comprimait la cage thoracique alors qu'il peinait à respirer. A tel point que ce regard le toucha plus qu'il ne l'aurait cru. Il fouilla fébrilement dans le tiroir de la table de nuit à la recherche des médicaments de Marius, pestant contre le fait qu'ils auraient du être à portée de main en permanence. Il remplit un verre d'eau et sortit les cachets du flacon, et eut alors un geste qui aurait pu paraître totalement normal à une n'importe quelle personne ne connaissant ni Hippolyte, ni Marius : Il déposa les cachets dans la main de son fils et, d'une main, l'aida à se redresser pour le faire boire. C'était un geste tout bête, d'accompagnement... Mais qui représentait une proximité à laquelle Hippolyte n'avait pas habitué son fils. Seulement en cet instant, tout ce qui lui importait c'était que Marius aille mieux et se calme. Le reste, le paraître, les apparences... Tout ça n'avait plus lieu d'être dans cette chambre.

"Je suis désolé, Marius...",Souffla-t-il avec une lassitude incroyable. " Je n'ai jamais souhaité ça..."

Hippolyte reposa le verre sur la table de chevet et se laissa à nouveau tomber dans le fauteuil. C'était un peu trop d'émotions pour une seule et même soirée... Trop d'événements importants, et cette irrépressible envie de faire la rencontre du mur le plus proche avec son poing. D'autant que suite à ses quelques questions, Marius répondit toujours aussi sèchement, sur la défensive, et déterminé à ne pas le voir entrer dans sa vie ou celle de son enfant. Alors Hippolyte se contenta de le fixer sans rien dire, comme il l'avait fait à de si nombreuses reprises ces vingt dernières années. Non en effet, ça ne le regardait pas, mais connaissant les frasques de son imbécile de fils, il préférait s’immiscer dans ses affaires que de le laisser livré à lui-même.

« Tu verras quand il naîtra. Si je t’en avertis. Si tu mérites de le savoir. »

Hippolyte le fusilla du regard. Si Marius avait l'air très sérieux, son père devinait qu'il devait être quelque part satisfait de pouvoir le faire chanter. Car oui, Hippolyte voulait voir son petit fils lorsqu'il serait né, il voulait faire partie de sa vie comme n'importe quel grand père. Même s'il ne le prendrait pas spontanément sur ses genoux pour lui faire des grimaces ou lui raconter des histoires, même s'il n'aurait pas le réflexe de le prendre sur ses épaules pour l'emmerder au parc... Même s'il ne serait jamais le grand père parfait ni le père de l'année, il voulait au moins ne pas être un fantôme. Il était rassuré de savoir que Marius voulait tout faire pour être proche de la mère et de son enfant, qu'il voulait assumer son rôle de père... Parce qu'il savait que vivre à plus de douze heures d'avion de son enfant, c'était délicat, par exemple.
Aussi, après un long moment de silence, il se décida enfin à reprendre, d'un ton calme. Ce qu'il allait dire lui coûtait énormément, il aurait préféré dire à Marius qu'il était son père et qu'il lui devait obéissance... Mais ce n'était plus un enfant et il était majeur, il n'avait aucun compte à lui rendre, à son grand regret.

"D'accord... Tu veux que je te fasse confiance, pour une fois ? C'est d'accord. Je vais te faire confiance. Et crois-moi, je ne suis pas certain que tu la mérites. Tu l'as odieusement bafoué il y a treize ans, tu as fais de même il y a cinq ans... Mais soit, c'est du passé. Je vais te faire confiance pour assumer tes responsabilités en tant que père et pour être à l'écoute des besoins de ton enfant et de sa mère. Si ça peut t'aider à grandir... Tu ne m'auras pas sur le dos, tu n'auras rien à me demander. Ne vas pas penser que je dis ça simplement parce que j'ai conscience de ton état de santé, tu sais très bien que la pitié n'est pas dans mes habitudes. Je fais ça pour te prouver ma bonne foi, et parce que j'espère pouvoir être fier de tes actes."

Hippolyte crispa le poing, le regard toujours fiché dans celui de Marius. Il lui faudrait plus que des mots pour faire véritablement confiance à un fils qui n'avait jamais fait que des âneries à ses yeux... Mais surtout, il brisait totalement sa garde en admettant qu'il serait sûrement fier de lui si Marius était un bon père... Mieux, s'il lui prouvait qu'en effet, il en était un meilleur que lui. Rien de toute ce qu'ils pourraient dire n'apaiseraient toutes les tensions de la soirée, et encore moins les griefs qu'ils avaient l'un pour l'autre. Hippolyte restait en colère, déçu, inquiet, terrifié à l'idée qu'on puisse l'appeler dans les jours suivants pour lui annoncer que son fils avait succombé à une crise cardiaque. Plus que jamais, il refusait l'idée de le voir partir sans avoir pu un tant soit peu se réconcilier avec lui.

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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: je veux pas te voir (pv Hippolyte)   je veux pas te voir (pv Hippolyte) - Page 2 Icon_minitimeMer 12 Aoû 2015 - 2:11

je veux pas te voir  
"LA FERME ! PRENDS TES PUTAINS DE RESPONSABILITES ET BOUCLE LA !" Il paraît que lorsqu'on s'énerve, on dit des choses si méchantes et si pas belles qu'on les regrette par la suite et qu'on cherche à se réconcilier avec la personne dans un câlin ou un gâteau de l'amitié. Il paraît. Parce que je pense chaque mot que je prononce, je hurle chaque putain de pensées qui me viennent du fond des tripes et que tout ce que je lui balance, il le mérite. J'en dis même plus que ce que je ne devrais, puisqu'avec mon père il faut toujours s'attendre à tout se reprendre dans la figure plus tard. Et que la réconciliation, il peut toujours se la mettre là où je pense parce que c'est mort : il n'est pas question que je m'écrase devant lui et son insupportable petite morgue du Padre qui a toujours raison. J'ai mal, merde, j'ai mal. Je hais les espoirs qu'il arrive encore à faire naître et je hais les déceptions qu'il amène immanquablement. Et j'ai mal, aussi, au coeur. Il bat trop fort, trop vite, trop arythmique pour que ses battement erratiques ne parviennent à se régulariser tous seuls comme des grands et de fortes pointes de douleur me vrillent la cage thoracique et les tympans comme pour mieux couper court à la dispute, comme pour mieux nous faire taire. Putain de collabo. Je suffoque, je ne peux même pas dire tout ce que je pense des conneries qu'il me balance. Bien sûr qu'il me déteste, bordel. C'est le plus évident, c'est le plus logique pour expliquer son comportement et celui de ma connasse de mère. C'est sur cette base que j'ai fini par grandir avec Martial pour seul soutien réel. Mon père me déteste parce que je ne suis pas le fils qu'il aurait voulu avoir, parce que je ne suis qu'une épine dans son pied, parce que je ne suis qu'un poids à traîner, parce que je suis moi, tout simplement. Je ne vois pas ce qui, en dehors de cette haine pure et dure dirigée contre moi pourrait expliquer les gifles, les punitions, cette ignorance constante et cette distance imposée même lorsque j'étais réellement calme. Il me déteste, voilà tout. Et s'il me dit le contraire, c'est qu'il se moque de moi, c'est qu'il me tend un piège. Et son dernier hurlement auquel je suis incapable de répondre parce que je suis trop concentré sur ma poitrine en est la preuve ultime. Boucle la. La ferme. Ce n'est pas son vocabulaire habituel : c'est celui qu'il réserve aux grandes colères, c'est celui qu'il…

Le voilà à mon chevet. J'étouffe, j'essaye de respirer du mieux que je peux, je cherche sur le côté mes médicaments, balaye la table de nuit, lâche une supplique si éloignée de mes hurlements qu'elle détonne dans l'atmosphère de la pièce. Papa. C'est dingue comme ce simple mot dit tout et massacre tout dans un même temps. Ce con me déteste, je le déteste et pourtant, il reste mon père et je ne peux pas me résoudre à l'appeler autrement, par son prénom par exemple. Je me fais pitié. Parce que je le déteste. Mais que je ne peux pas m'empêcher d'être un gosse qui se retrouve face à sa plus grande crainte et sa plus grande source d'admiration, face à un homme dont ce qu'il désire le plus est un soupçon de fierté. Je le déteste mais je continue de voir en lui un héros, certes déchu, mais un héros quand même, aussi inaccessible, parfait, inébranlable et invincible que tous les héros de comics que je lis. Et bien sûr, au cas où vous auriez un doute, je me déteste pour ça. Et ce papa qui m'échappe et s'échoue dans un murmure suppliant, je le déteste aussi parce qu'il me laisse totalement vulnérable.

Mes doigts se perdent dans mes cheveux poisseux de sueur alors que j'échoue totalement à trouver mes médicaments. C'est pas possible tout de même, qu'ils soient comme ça hors de portée ! C'est… un verre d'eau, que j'attrape d'une main tremblante. Un contact dans mon dos, des petits comprimés dans ma paume, une déglutition difficile et je me laisse retomber dans le lit, peinant à comprendre ce qui vient de se passer, ma colère disparue ou du moins endormie pour le moment. "Je suis désolé, Marius… Je n'ai jamais souhaité ça..." Je ferme les yeux, alors que mon coeur revient petit à petit, mais trop lentement à mon goût, à la raison. Je souffle un vague, mais étrangement honnête, « C'est pas ta faute, Papa, c'est juste… comme ça... ». Comme ça. Injuste. Inutile. Destructeur. Mais comme ça. Et j'ai envie de changer, j'ai envie de dormir, j'ai envie d'avoir pour une fois dans ma vie une discussion calme avec mon père ou, mieux encore, j'ai envie de voir Martial. Je n'ai pas envie de me prendre la tête. Et le pire, c'est qu'il remet ça, c'est qu'il reprend la conversation comme si rien ne s'était passé. Je le hais. Je le hais parce qu'il casse tout, toujours tout, même lorsque… même lorsqu'il venait d'être un peu de ce héros que je voyais en lui quand j'avais encore cinq ans. Il détruit tout, strictement tout, et c'est usant. Ma réponse, sèche, se teinte d'amusement crevé. Il ne saura le prénom de mon fils que lorsqu'il le méritera, un point, c'est tout. Et puis, s'il voulait s'inquiéter pour moi, ou plus probablement pour sa descendance, et bien c'était trop tard : je suis majeur, adulte, vacciné, tatoué, indépendant, c'est trop tard. Beaucoup trop tard. Tout ça, je vais le gérer seul. Et avec Martial en soutien s'il le faut. Mais seul dans un premier temps, avec Crescentia. Et je veux qu'il me fasse confiance, aussi, pour une fois. Juste une fois.

Que je puisse lui prouver qu'il a tort. "D'accord... Tu veux que je te fasse confiance, pour une fois ? C'est d'accord. Je vais te faire confiance. Et crois-moi, je ne suis pas certain que tu la mérites. Tu l'as odieusement bafoué il y a treize ans, tu as fais de même il y a cinq ans... Mais soit, c'est du passé. Je vais te faire confiance pour assumer tes responsabilités en tant que père et pour être à l'écoute des besoins de ton enfant et de sa mère. Si ça peut t'aider à grandir... Tu ne m'auras pas sur le dos, tu n'auras rien à me demander. Ne vas pas penser que je dis ça simplement parce que j'ai conscience de ton état de santé, tu sais très bien que la pitié n'est pas dans mes habitudes. Je fais ça pour te prouver ma bonne foi, et parce que j'espère pouvoir être fier de tes actes." fier. Mes yeux fermés depuis quelques secondes se rouvrent d'un coup. Fier ? Lui ? De moi ? Vraiment ? J'ai un soupir las qui s'étire sur mes lèvres. Je ne sais pas si c'est la plus grosse blague ou le plus grosse fake de l'année, mais j'aime bien l'idée. « Je ne comptais pas sur ta pitié, tu sais, je ne suis même pas sûr que tu connaisses la définition de ce mot. Mais… pari tenu. J'ai bientôt vingt-sept ans, Papa, et je vais être père, et je vais l'assumer, mets toi bien ça dans le crâne. Et je... » Mon élocution est de plus en plus laborieuse. « je… » Je dors. Voilà la réponse. Je dors. Exténué.

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MessageSujet: Re: je veux pas te voir (pv Hippolyte)   je veux pas te voir (pv Hippolyte) - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2015 - 20:21

Je ne veux pas te voir

ft. Marius Caesar

« Cesseras-tu un jour de me contredire ? »
« C'est pas ta faute, Papa, c'est juste… comme ça... »

Hippolyte serra les dents. La fatalité n'avait jamais été son fort, ni celui de Marius, d'ailleurs. Il avait rarement vu quelqu'un d'aussi optimiste en toutes circonstances. Alors le voir ainsi accepter la chose sans bronche, voire même accueillir son mal et le laisser s'emparer de lui, c'était intolérable. Les choses n'étaient pas « juste comme ça ». Le hasard, le karma, la fatalité... C'était bon pour les gens superstitieux qui préféraient accepter un sort funeste plutôt que de se battre. Il y avait des raisons, des maux, et des solutions. Et cette solution, Hippolyte comptait bien la trouver pour son fils, mais si pour cela il devait employer des moyens peu réglementaires et totalement illégaux. En matière de médecine, on lui avait apprit à scrupuleusement respecter les règles, mais... Pour ses enfants et Jeanne, il les piétinait sans ménagement, ces règlements. Que Marius le veuille ou non, son père ne le lâcherait pas avec son cœur mais, plutôt que de lui parler de cette petite idée qui lui trottait dans la tête, il préféra ne rien dire. De toute manière, il n'y avait rien à ajouter, et il connaissait Marius. S'il commençait à lui parler de ce qu'il avait en tête, il ferait tout pour l'arrêter.

Il se contenta donc de l'aider à prendre ses médicaments, et attendit qu'il se soit un peu calmé pour reprendre leur discussion, si tendue soit-elle. Et à la grande surprise d'Hippolyte, Marius resta étrangement calme et prit la chose... Plutôt bien. Peut-être par volonté de s'accrocher à cette promesse de son père d'être fier de lui un jour. Ou peut-être également parce que la fatigue avait fini par avoir eu raison de lui, et Hippolyte ne su jamais ce que Marius avait en tête.

"Marius ? Hè... Fils... Tu vas bien ?"

Hippolyte lui secoua un moment le bras, croyant que Marius faisait une attaque, mais ses constantes étaient stables et sa respiration régulière. Il s'était simplement endormit. Hippolyte soupira, finalement rassuré que Marius ne l'ait pas entendu parler ainsi. A vrai dire, il ne l'avait appelé comme ça, et était tout aussi étonné quand il entendait Marius l'appeler papa. Il se rendit alors compte qu'ils étaient restés plusieurs heures à discuter, et qu'il était lui aussi épuisé.
Il se leva, regardant une dernière fois Marius qui semblait plongé dans un profond sommeil, et repensa à ce qu'il avait dit juste avant de sombrer.

"Pari tenu", répéta-t-il en esquissant un sourire, "Quel dommage qu'à ce jeu j'aie toujours été meilleur que toi..."

Puis il tourna les talons et quitta la chambre en silence. Il regagna sa voiture, coupa la radio et regagna son appartement non sans faire quelques détours. Il avait besoin de réfléchir, de préparer la suite des événements. Et il fallait qu'il annonce à Jeanne que ce n'était pas Martial qui était à l'hôpital. Il avait omis de préciser à Marius qu'il aurait peut-être la visite de sa mère, mais étant donné l'acharnement que mettait cette dernière à ignorer son cadet, Hippolyte se disait qu'il valait peut-être mieux pour eux deux qu'elle ne se déplace pas.

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