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| noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Mar 14 Avr 2015 - 15:48 | |
| La nuit était tombée, comme si de rien n’était, son léger voile sombre parsemant un ciel découvert, transparent. La lune, en croissant, illuminait l’horizon obscur, sa lumière pâle se réverbérant sur le lac quelques mètres en contrebas de la position où se tenait le patriarche Callahan. Sur le balcon attenant à son bureau, il observait, songeur, l’étendue du domaine familial, un verre de whisky, dégueulasse faut-il le signaler, installé confortablement entre ses doigts masculins. Roderick huma pendant quelques secondes le liquide ambré avant d’y plonger ses fines lèvres rosées. Réprimant un râle de dégoût, il avala la vive gorgée. Pas besoin de dépenser son PEL pour s’acheter un excellent bourbon alors que son optique était de sentir l’alcool lui brûler le corps. Un tord-boyaux en quelque sorte. Cela aurait été tout simplement du pur gâchis d’y mettre plus de dix dollars. D’autant plus que depuis l’accident de son fils cadet, il s’était mis à boire régulièrement. Trop même. Couplé à ses insomnies, son penchant pour la boisson eut raison de son énergie. Constamment las, il s’énervait très souvent pour un rien, loin de l’attitude parfaite que réclamait sa position de dirigeant. Par conséquent, il s’était un peu retiré des affaires publiques liant la Callahan Corp., mais également de celles privées concernant la chasse aux mutants. Matthias prenait les reines pendant que son paternel noyait sa colère, sa frustration dans de l’alcool bon marché qui ferait même frissonner le plus téméraire des sans-domiciles de Radcliff. Sous ses yeux sombres, d’où s’évanouissait une éclatante malice au fil des jours, des cernes s’étaient installées comme des puces sur un chien errant. Indélébiles. Elles étaient oppressantes, symbole d’un quotidien tout sauf agréable pour le hunter. Une femme transparente, une fille qui semblait le prendre pour un herpès humain et un gamin neurasthénique, voilà ce qui l’entourait de manière journalière. Lorsque ceux-ci ne l’évitaient pas comme la peste.
Si avec son cadet leur relation n’avait jamais été débordante d’amour réciproque, notamment lors de son adolescence, Roderick avait tout de même été profondément touché par l’attaque subie par Noeh. Il s’était senti faible, inutile, incapable de protéger sa famille de ce qu’il s’évertuait à combattre au quotidien. Sa principale faiblesse avait alors été exposée au grand jour, lui qui savait pertinemment dans quel chemin il conduisait sa famille. Contre son gré pour le cas du jeune Callahan. Néanmoins, pas de quoi le faire changer de plan de route. Seulement le plonger dans une léthargie récurrente, digne du légume qu’avait été Noeh pendant des semaines, allongé sur son lit d’hôpital. Roderick, cependant, passait ses jours capitonnés au sein de son large bureau où l’odeur du bois se mêlait aux forts relents d’alcool. Sa chemise bleue ciel entrouverte laissait apparaître un torse musclé sur lequel des gouttes de sueur perlaient abondamment. L’effet de l’alcool enraciné de manière permanente de son sang. De temps en à autres, le hunter s’endormait pendant une lecture de rapport de chasse. Les feuilles se collaient par conséquent à son visage humide, ses yeux sanguins s’ouvrant à peine. Ce train de vie ne durerait pas longtemps, il n’avait plus l’âge pour jouer aux camés de Woodstock. Néanmoins, c’était la seule manière qu’il avait trouvé pour alléger son âme du poids qu’avait représenté la manipulation de son fils cadet. Il s’en voulait, tellement.
Toutefois, Rod possédait une certaine amertume envers son fils : d’être une telle loque. Il ne comprenait pas d’où cela pouvait venir. Son aîné était son radical opposé et sa jumelle était pourvue de cet esprit guerrier que jamais, au grand dam de sa famille, Noeh n’avait semblé posséder. Le patriarche des Callahan ne savait pas d’où cela pouvait venir, ni lui ni sa seconde épouse ne faisait preuve d’autant de couardise. On aurait dit un hippie écolo beaucoup plus préoccupé par la vie d’un papillon que par la sienne. Il était en quelque sorte le canard boiteux de la famille, son talon d’Achille également. Pourtant, Rodercik s’était appliqué à lui faire suivre la même éducation que son aîné, Matthias, parfait exemple de ce qu’on attendait d’un Callahan en ces temps de conflit. Néanmoins, il s’était heurté à une résistance, ou plutôt une faiblesse, constante de la part du brun. Derrière ses yeux pleurnicheurs il n’avait jamais senti un esprit conservateur de la race humaine, au contraire de sa jumelle. Noeh le décevait, au quotidien et depuis sa plus tendre enfance. Et encore aujourd’hui.
La main posée sur la balustrade surplombant le grand jardin entretenu à la perfection, Roderick lança un dernier regard vers le ciel obscur avant de se glisser à l’intérieur de son bureau. Tapotant de son annulaire, le bruit de sa bague de fiançailles troublant le calme ambiant de la pièce, il cherchait du regard la flasque de whisky. Son verre était vide, pour la énième fois de la journée. Son teint vitreux ferait peur à un zombie. Il la repéra, posée dangereusement sur un livre de Proust. Rod la saisit d’un geste hésitant puis ouvrit le goulot. Rien ne sembla tomber dans le verre abandonné par son liquide favori. Le hunter se mordit légèrement la lèvre supérieure, réprimant une envie de lancer la flasque à travers la baie vitrée derrière lui. Il l’avait déjà cassé quelques jours auparavant avant d’aller voir Salomé, cela lui reviendrait cher si ses pulsations prenaient encore le dessus. Le père de famille empoigna alors entre ses doigts cramoisis la fiole en fer, où les initiales de son paternel étaient gravées, puis se dirigea d’un pas chancelant en direction de la cuisine, où ses réserves d’alcool étaient précieusement scellées. Incertain, il dévala bruyamment les escaliers en marbre, manquant de s’écrouler alors qu’une marche s’était dérober sous ses pieds. Heureusement pour lui, il se rattrapa de justesse à la main-courante, un sourire en coin illuminant son visage terne. Roderick vagabonda à l’intérieur de sa demeure, cherchant son chemin dans la pénombre ambiante. Il s’enfonça dans une pièce d’où une lumière artificielle émanait. Se faufilant à l’intérieur, il reconnut, assis sur le canapé, son fils cadet, tout sauf endormi. Leur regard se croisa, froid. Aucun mot ne s’échangea, l’épaule du paternel s’appuyant contre l’ouverture en pierre située à quelques pas du téléviseur. Ce silence dérangeait profondément le hunter, qui se gratta légèrement le sourcil. « J’espère pour toi que tu es à regarder un porno. » lui lança Roderick, comme pour sous entendre qu’il manquait de masculinité. Et encore plus sous-entendu qu’il allait le décevoir à nouveau. Finalement, le silence était peut-être mieux. |
| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Dim 19 Avr 2015 - 1:46 | |
| Les yeux de Noeh étaient toujours ouverts. Encore, en permanence dès que la nuit tombait. Impossible pour lui de parvenir à trouver le sommeil. Dès que c'était le cas, parfois, les cauchemars venaient se mêler à l'équation et l'empêchaient de savourer quelques minutes de tranquillité. L'accident avait privé le jumeau Callahan d'un repos nécessaire à son être. Depuis son réveil, il ne se passait pas un jour sans que ses traits en soient marqués. Beaucoup le comparaient à un mort-vivant, à un presque fantôme qui traînait dans les mêmes endroits jours après jours : le manoir, l'hôpital, l'université. Il faisait peur à voir, cet étudiant, incapable malgré toute sa bonne volonté à se reposer comme son corps le lui réclamait. Poussant un soupir, le jeune homme laissa sa main droite se déposer avec délicatesse sur son ventre. Un moyen de se prouver qu'elle était toujours là, malgré le fait qu'elle ne puisse plus vivre comme avant. Ses poumons inspiraient et expiraient l'air doucement. Pour une fois, son manque de sommeil ne provoquait son habituelle panique aux quatre coins de son esprit. Non, ce soir, il s'avérait bien plus détendu que les autres fois. Noeh ne comprenait pas comment cela était possible mais il pensait bien supposer en mettant cela sur le compte d'une fatigue accumulée au fil du temps, le privant même du besoin de s'agacer de toutes ces choses que lui avait arraché Adriel en contrôlant son esprit. Son regard se tourna vers son réveil à sa gauche. Il était tard. S'il y avait bien une chose que haïssait l'ancien pianiste, c'était de savoir que le temps lui coulait dessus. Il avait presque l'impression, dans une telle situation que celle de ses insomnies, de sentir sa peau en être marquée. Les secondes, les minutes, les heures. Chacune d'entre elle traçait un chemin sinueux sur son être sans qu'il ne puisse faire réellement quelque chose pour les contrer. L'état dans lequel le mutant l'avait plongé lui avait arraché toute légitimité ou force pour se défendre de tous ces instants perdus qui rythmaient dorénavant ses jours et ses nuits. Secouant la tête, le cadet des Callahan se releva en grimaçant. Sa jambe gauche n'aimait pas les mouvements brusques, ni ceux qui la forçaient à se mouver en plein milieu de sa nuit supposée réparatrice. La paume gauche de Noeh se saisit bien vite de sa sœur la béquille et éleva le corps tout entier de l'étudiant à la verticale. Le léger vertige qui le prit disparut aussi vite qu'il était arrivé. Ça lui arrivait, par moment, lorsqu'il allait aussi vite qu'avant, quand son corps était apte à répondre à chacune de ses demandes sans souffrance ou difficulté. Arrivé près de la porte de sa chambre, sa main droite vint s'appuyer lourdement sur la poignée de la porte qui s'ouvrit dans un petit crissement. Ses yeux s'élevèrent au ciel. S'il avait envie d'être un minimum discret, c'était possiblement compromis. Passant la tête dans le couloir, Noeh constata que personne ne se trouvait dans les parages et s'engagea sur le chemin du salon. S'il y avait bien un avantage à ne pas pouvoir trouver le sommeil, c'était que personne n'allait lui faire la guerre pour choisir ce qu'il allait regarder à la télévision ; bien que les programmes s'avèrent très limités à cette heure de la nuit. Une fois arrivé à bon port, l'ancien pianiste s'affala dans l'immense fauteuil, en prenant bien soin d'éviter que son regard ne s'attarde ne serait-ce qu'une seconde sur le piano fermé au loin. Ça ne servait à rien de se faire du mal inutilement. A l'aide de sa béquille, Noeh attira à lui la télécommande et se débrouilla pour que sa main droite appuie sur les bons boutons, ce qui lui quémanda une certaine patience. Les médecins et Selwyn ne cessaient de lui répéter qu'il devait placer sa main dans les mêmes situations que celles auxquelles elle était confrontée avant l'accident et la crise d'épilepsie. Alors il s'y pliait, Noeh, même s'il doutait sincèrement de l'aide que cela pouvait apporter. Préoccupé à presser la bonne touche à l'aide de ses phalanges courbées, l'étudiant releva inconsciemment la tête en direction du bruit qui venait de se faire entendre au niveau d'une des portes menant à la pièce, à gauche. Son père. Parfait, comme s'il avait besoin de compagnie en cet instant, ou même tout le temps. Il savait, Noeh, ce qui passait par la tête de son paternel dès qu'il croisait sa route, dès qu'il lui adressait la parole, dès qu'il fallait ne serait-ce que l'évoquer. Ça lui faisait mal, à cet enfant, de savoir que son père n'était pas h24 dans le rôle de celui qui se devait de l'épauler, et qu'il ne devait d'ailleurs avoir aucunement conscience qu'il avait pour obligation de se glisser dans ce costume de parent aimant. Toutefois, Noeh préférait ne rien en laisser paraître. A quoi bon ? Roderick Callahan n'en avait carrément rien à fiche de blesser ou non ce fils qui n'avait jamais daigné prendre au sérieux cette famille de chasseur dont il était le descendant oblige. Ses yeux se déposèrent à nouveau sur l'écran, supportant bien mal ce fameux sourire en coin, limite méprisant dans ce cas précis, dont il avait lui-même hérité du secret bien gardé. Sa remarque manqua de lui donner envie de retourner directement à l'hôpital, sans même passer par la case départ. C'était quoi son problème au juste ? Il n'avait pas remarqué dans quel état il était, franchement ? Bien que l'idée avait bien déjà traversé la tête de l'étudiant une ou deux fois, étant même soulagé que son accident n'ait pas atteint cette partie de son corps particulièrement active, il fallait l'avouer, Noeh avait autre chose en tête. Des tas d'autres choses. Comme retrouver l'usage de sa main, de sa jambe, sa confiance en la vie et surtout sa confiance aux autres. Ça faisait beaucoup pour avoir le temps de penser à regarder des trucs cochons à la télé en plein milieu de la nuit. C'était peut-être pas lui, au final, le cas désespéré. « Si c'était le cas j'aurais choisi de ne pas tourner la tête dans ta direction pour éviter que ta tronche ne s'invite dans le paysage de ce moment plaisant. Merci bien. » Les prunelles toujours orientées en direction de l'écran, le jumeau Callahan venait de trouver la bonne tactique pour changer les chaînes correctement. A présent, hors de question de se laisser distraire par les remarques de son paternel, qu'il espérait d'ailleurs avoir refréné après l'utilisation d'un langage pas vraiment approprié lorsqu'on s'adressait à l'un de ses géniteurs. Néanmoins, ce n'était pas ça qui allait empêcher Noeh de dormir ce soir, sans mauvais jeu de mots quant à son état. Laissant quelques secondes passer dans l'air, l'ancien pianiste comprit bien malgré lui que son père n'avait pas l'air décidé à quitter les lieux. Se résignant à tourner de nouveau la tête vers lui, affrontant ce regard imposant et jugeur qui menaçait presque de le déstabiliser par moment, il arqua un sourcil mi-interrogateur, mi-blasé. « Que veux-tu, papa ? », quémanda-t-il d'une voix presque trop intéressée pour sembler sincère. Ses pupilles sombres s'orientèrent d'elles-mêmes vers le verre vide que tenait son père au creux de sa main. C'était courant, ces derniers temps, de l'apercevoir avec des verres vides entre les mains, bien moins de les observer remplis. « Que je remplisse ton verre peut-être ? », questionna Noeh d'un ton provocateur et aisément moqueur, bien que teinté d'un mépris à peine dissimulé. - Spoiler:
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| | | | Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Jeu 7 Mai 2015 - 23:05 | |
| Planté là, sur le canapé, sa tête semblable à celle d’un ornithorynque ayant pris la confiance dans son habitat naturel, Noeh défiait du regard son paternel. Sourire en coin, ce dernier n’était pas prêt à se faire marcher dessus par son sigisbée qui avait du mal à réaliser la mission qui lui était destinée. Des années à le pousser, arbalète à la main, à devenir un homme, un vrai, par le biais des entraînements de hunter. Tant d’heures qui semblèrent à présent gâchées. Roderick pensait alors à son apprentissage de la technique pour réaliser un sabayon qu’il aurait pu perfectionner au lieu d’offrir du temps à un mirliflore imbu de sa petite situation pacifiste. Pusillanime, il serait devenu un activiste écologiste pour Green Peace qui ne se douche que sous la pluie, que cela n’aurait pas étonné le paternel, inquiet depuis toujours à propos de la mollesse permanente du jeune homme. Aucune niaque, on aurait dit un vulgaire zombie, blême il l’était déjà, dans les mains duquel on avait glissé une arme létale. Noeh pensait vivre dans un monde de Teletubies, où les dauphins sont les rois du monde en conflit avec un petit lémurien communiste, le roi Julian. Malheureusement, la réalité était bien plus effroyable, à glacer le sang d’un animal poïkilotherme. Voir son fils à l’hôpital dans un tel état légumineux, à l’image d’une cucurbitacée se retrouvant hors de son sol, ses racines à l’air libre, Roderick avait pris conscience de la faiblesse de son fils, et de manière plus générale de sa famille. Même s’il souhaitait protéger tout son petit monde, il ne pourrait pas. Noeh en avait fait les frais, il s’en voulait. Néanmoins, maintenant que la situation était revenue à peu-près à la normale, c’est comme si le blâme revenait sur les épaules du gamin, incapable de se défendre tout seul. Le patriarche Callahan n’osait accepter la réalité du passé. S’il avait pu prendre le TARDIS pour remonter dans le temps, jamais il n’aurait laissé son enfant dévier du chemin que son destin avait tracé pour lui. Malheureusement, de telles machines n’existent que dans des dessins animées. Ou dans les rêves alcoolisés de Joe le Clodo, le sans-domicile fixe qui traînait de temps à autre devant la demeure Callahan. Lequel de Noeh ou Joe lui faisait le plus pitié, Roderick ne savait pas vraiment, même si au fond, c’était lui le plus pitoyable de tous.
La lumière vive de l’écran se refléta sur le visage fermé, presque agressif de son cadet. Si seulement il avait eu cette attitude avec Adriel, au lieu de sa faire attraper comme un vulgaire Salamèche sauvage, la famille Callahan aurait évité de nombreux soucis. Le regard embué par l’alcool de Roderick se reporta sur la véranda, observant le ciel sombre zébré par une étoile filante. Il n’avait pas eu le temps de faire un vœu. De toute manière, il avait tellement de choses défectueuses dans son quotidien que partir dans un road-trip en Afrique à dos de chameau serait presque une solution envisageable. Cependant ce serait trop facile de laisser la situation s’envenimer, chaque membre Callahan de son côté, se terrant dans une peur ambiante, dans un mutisme effarant. A voir son fils aussi froid, la nostalgie saisit l’esprit du paternel. Ces moments familiaux où chaque membre se retrouvait autour de la table, un plat mexicain préparé par Salomé et lui-même dans une ambiance joviale qui se terminait souvent dans une cucaracha générale. A présent, le visage torturé de Noeh avait remplacé celui du gamin se brûlant la langue avec la sauce piquante, des larmes au bord de ses yeux sombres. Toute la fratrie riait aux éclats, épiphénomène d’une vie de famille à la dérive. A présent, chacun se sentait alien au sein de la vaste demeure Callahan, certains préférant s’échapper de cette lugubre tranquillité accompagnée d’un silence permanent. Il aurait fallu un thaumaturge de talent pour rétablir une sérénité familiale au sein de la baraque. Malheureusement, il y avait autant de chances d’en trouver pour régler leurs problèmes personnels, chacun ayant leurs défauts particulièrement irritants, que de trouver un compsognathus dans la nature environnante de Radcliff.
Fiole au poing, Roderick n’avait pas esquissé le moindre mouvement depuis les piques amères de son cadet, son épaule toujours appuyée contre le mur porteur. Son esprit embrumé, il ne comprenait pas nécessairement la raison de cette montée dans les tours de Noeh, ce dernier devait également être plutôt décontenancé par le regard vide de son paternel, digne d’une truite agonisant sur la berge, attendant qu’un pécheur vienne décrocher l’hameçon de la gueule de l’animal. Seul un léger sourire qui s’esquissait presque machinalement offrait une réponse au fils Callahan, enfoncé dans le canapé. Ce dernier avait hérité du teint blafard de son paternel, mais il n’en avait pas pour autant son charisme, comme Jacob Black par rapport à Edward Cullen. L’un étant perpétuellement dans la friendzone et l’autre, avec un simple sourire, faisait chavirer les cœurs et déchirait les culottes. Là résidait peut-être la différence majeure entre les deux Callahan, la capacité à influencer autrui. Pour Noeh, voler une sucette au citron à un gamin semblerait être un délit digne de la peine de mort. Roderick, lui, arrivait à faire en sorte que ce soit le bambin lui-même qui lui offre son bonbon. Si Roderick était le pain au chocolat, acclamé par une grande majorité et apprécié de tous, alors Noeh correspondait au pain au raisin, terré dans son coin, intimiste. Néanmoins, Roderick n’était pas dans une optique de concours de pénis avec son cadet, il savait pertinemment qu’il en avait un plus grand étant donné qu’il l’enveloppait dans ses couches quand l’accordéon était encore populaire au sein des orchestres de bals portugais. Une époque révolue. Depuis Noeh était devenu un casse-pieds muet. S’il pouvait ne s’adresser à son paternel qu’à travers de lettres écrites avec une plume de pigeon retrouvé mort contre le carreau de sa chambre, il le ferait avec grand plaisir. Le jumeau agissait comme dans un concours canin, se pavanant et aboyant pour se faire remarquer. Malheureusement pour lui, il n’avait rien du berger allemand.
Roderick observait de haut sa progéniture qu’il avait eue avec sa seconde épouse, laquelle se comportait à présent comme une gourgandine, découchant autant qu’elle le pouvait. Elle les laissait bien trop souvent. Il ne fallait pas avoir fait de longues études en conchyliologie pour comprendre que Noeh était devenu un mollusque depuis son accident, et cela mettait en rogne le paternel Callahan. Ce dernier souhaitait que son fils fasse plus d’efforts au lieu de se conduire comme un vilain petit canard boiteux. Se mordillant le haut de la lèvre, le hunter dévisageait impuissant le fruit de ses nuits torrides avec Melissa. Ces deux-là n’avaient rien à envier à Barack Obama et son épouse, les Callahan eux aussi avait l’allure d’un couple présidentiel. Cependant, Noeh tachait ce portrait de famille parfait, comme écorné. Toujours muet, Roderick avança en direction du canapé et s’installa à côté de son fils. Avec un sourire, les yeux plissés, il observait le visage circonspect du jeune adulte. « Tu sais très bien que je ne peux pas te demander ça mon chéri, tu dois être extenué. » lança-t-il d’une voix sereine, une pointe d’ironie accompagnait son ton grave. Prenant la télécommande des mains de Noeh, Roderick la pointa vers la télé, changeant les chaines, passant d’un documentaire sur un calamar géant à un match de cricket indien. Le câble, quelle belle invention, le minitel de l’ère moderne. Il arriva enfin sur ce qu’il souhaitait, les chaines classées X. Il fallait un code parental. Quelle idée ! Avec un petit rire, il demanda à son cadet : « Tu le connais non ? » Noeh ne répondant pas, il essaya quatre zéros. La chaine se décrypta, tombant sur une jeune demoiselle s’amusant avec un balai à chiottes. Feignant l’horreur, Roderick posa sa main légèrement sur les yeux de son fils. « Commençons par du soft veux-tu ? » proposa le paternel à sa progéniture, l’haleine imbibée d’alcool. Il zappa alors, passant sur un autre film pornographique dans lequel deux amants cuisinaient amoureusement ensemble des patates sautées et une banane flambée en dessert, en attendant celle crue en guise de digestif. « Tu vois, ça, c’était ta mère et moi avant ton arrivée. » déclara le paternel tout en pointant du doigt le vague écran. Son fils demeurait muait. « J’ai beaucoup apprécié ta tentative d’ironie Noeh mais tiens-toi en aux blagues carambars, d’autant plus que ce magnifique visage, je le lis dans le tien. » lança Roderick d’un ton beaucoup plus froid, ses longs doigts tapotant le front du cadet. Il le sentait bouillir à l’intérieur, le hunter souhaitait qu’il explose, qu’il lâche enfin toute cette rage, cette colère enfouie depuis des années. « Tu sais, avec ta mère on pensait retourner aux capotes, ou bien au lubrifiant pour passer par le chemin boueux si tu voix ce que je veux dire. Comme dans toute portée, il y a ceux qui meurent nés, les survivants et les boulets. C’est un peu le cas dans votre binôme avec Salomé, on ne voudrait pas qu’une telle malencontreuse expérience se reproduise à nouveau. » annonça avec une violence inouï le paternel à son fils. Il faisait vraiment tout pour le faire sortir de ses gonds. Alors que le son de la télévision émettait de légers cris aigus accompagnant le monologue du hunter, ce dernier en profita pour ajouter : « Des choses à me dire, d’autres critiques à me faire ? » |
| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Mar 26 Mai 2015 - 4:16 | |
| Noeh croise les doigts mentalement. Même ceux dont il n'a plus l'habitude de se servir au quotidien, il les tresse aux autres, les enroule avec force pour que son père quitte les lieux. Il va s'éloigner, il va lui foutre la paix, il va aller se coucher. Il se fait vieux, le pauvre, il est pas censé pouvoir tenir encore debout à cette heure-ci. Pourtant, impuissant, le jumeau Callahan le sent approcher du canapé où il se trouve déjà. Les yeux rivés sur l'écran de télévision au loin, la télécommande toujours coincée sous son poing droit, l'étudiant tente de rester impassible. Il ne doit rien laisser paraître. Pas une once d'agacement, pas un souffle de frustration. Rien. Son père est un grand garçon, il va deviner par lui-même que sa présence est requise partout sauf ici. A côté de son fils. Mais non, ça ne semble même pas lui effleurer l'esprit, ça ne le perturbe pas, de s'installer sur le coussin d'à côté et de lui piquer cette foutue télécommande. Quel con. Malheureusement pour son aîné, c'est le seul truc qui traverse son esprit agacé alors que ses prunelles fixent les images au loin. Il a pas le droit de lui faire ça, il doit s'éloigner, le laisser respirer, pas jouer ce rôle détonnant venant de lui à cette heure de la nuit. C'est pas normal. Ça cache presque quelque chose. Toutefois, Noeh est peu curieux. Il s'en contrefiche pas mal de découvrir ce que son père a derrière la tête. Il veut juste être seul. Pas subir cette présence oppressante, ce relent de paternité qui paraît tout sauf sincère aux yeux de l'étudiant. Sans même s'en rendre compte, Noeh croise les bras. C'est plus facile d'encaisser les coups comme ça, et ça masque sa main courbée. Ça prive son père de pouvoir la frôler du regard pour s'en moquer ensuite. Ce n'est peut-être jamais arrivé mais l'ancien pianiste devine que ce soir pourrait être le grand soir. Le chasseur semble être en pleine forme. D'ailleurs, le fils de ce dernier ne peut s'empêcher d'arquer un sourcil. Est-ce qu'il est sérieux ? Soudain, Noeh a franchement envie de dégueuler. C'est pas réel, c'est même pas envisageable, ce doit être un cauchemar ?! Il a dû s'endormir sur le canapé, devant la télévision. C'est la seule explication à cette situation tendancieuse qui s'installe et qui lui brûle les entrailles. Si le plafond pouvait s'écrouler maintenant, ça l'arrangerait... « T’as déjà besoin de ça pour te mettre en jambe avec maman ? », qu'il rétorque, les dents serrées. L'esprit de Noeh se tord même à cette simple réponse qu'il vient de donner. Il a envie de prendre ses jambes à son cou. Tout de suite, sans attendre une minute de plus. Mais son côté buté le rattrape. Il n'intervient pas au bon moment, jamais même, et pour le coup, ça pousse l'ancien pianiste dans ses retranchements. Est-ce qu'il a envie de donner raison à son père ? Est-ce qu'il a besoin de voir à nouveau son sourire narquois se glisser sur ses traits ? Non, pas question. L'arrière de son crâne vient s'appuyer contre le moelleux du dossier derrière lui, tel un condamné. C'est ce qu'il est présentement, bien sûr, mais il fait le plus grands efforts pour ne rien laisser paraître. Il peut se canaliser au mieux, il le sait. Si Noeh connaît le code pour accéder au fameux contenu qui semble tant enjouer son paternel ? Évidemment, qu'il en a connaissance, il est pas né de la dernière pluie, Callahan, il habite ici depuis un bout de temps, lui aussi, et il n'a pas eu besoin de demander à ses parents le précieux sésame pour regarder certains programmes lorsque ces derniers étaient de sortie. Il se débrouille toujours pour obtenir ce qu'il veut, Noeh. Dès qu'il a une idée en tête, il n'a de cesse d'y travailler pour parvenir à ses fins. Enfin, surtout avant. A présent, les choses sont quelque peu différentes. Une grimace traverse les traits du père et du fils face aux premières images qui s'affichent à l'écran. Pour le coup, ça fait longtemps qu'ils n'ont pas été à l'unisson comme ça. Du moins jusqu'à ce que la main de son père ne vienne frôler les yeux du jumeau de la famille. Sans attendre, ce dernier exerce un mouvement pour se dégager. Non mais qu'est-ce qui peut bien lui passer par la tête pour agir de la sorte avec lui ? Ça lui plairait à lui, le grand Roderick Callahan, qu'on le traite comme un gamin. Ce qui est sûr, c'est que ça lui ferait les pieds, et ça c'est une idée qui ravie trop Noeh qui se décide dans la seconde suivante à saisir la moindre occasion qui s'offrira à lui pour faire redescendre ce supposé « modèle » dans sa vie, de son piédestal. D'instinct, les poings de l'ancien pianiste se sont contractés. Même sa main droite. Noeh a senti cet espèce de frisson douloureux la parcourir en une fraction de seconde. Ce fut rapide, mais ça prouve que tout n'est peut-être pas perdu avec cette partie de son corps qu'il diagnostique lui-même comme définitivement abandonnée sur le bas-côté de son existence. « Avec plaisir », répond Noeh de son ton le plus sarcastique. Ce qu'il a l'envie subite de lui faire bouffer cette télécommande et de l'observer s'étouffer avec. C'est une pensée tellement agréable que, un instant, il manque de se foutre à sourire bêtement. Jusqu'à ce que le regard du jumeau Callahan ne soit obligé de s'élever vers les doigts de son père qui confrontent plusieurs fois son front. Put*in, il va le tuer. Respire, Noeh, respire. Pense à Sam. Elle n'aimerait pas que tu t'énerves et que tu rendes ces tapotements à papa avec beaucoup plus de virulence. L'air aride pénètre dans ses poumons tandis que son paternel poursuit sa lente torture. L'ancien pianiste lutte de toutes ses forces. Il se crée une barrière mentale contre ce qu'est en train de lui marteler son père, mais ça marche malheureusement plus ou moins. Des images répugnantes lui viennent à l'esprit et, de nouveau, il a la gerbe. Ça menace de sortir, ça commence à presque se frayer un chemin sinueux dans sa trachée, mais il se retient. Dégueule pas, rends pas le peu de truc que t'as réussi à avaler aujourd'hui. D'abord, il visualise les visages de ses parents en sueur, ça le pousse au bord de l'évanouissement, puis il voit sa tête sur un espèce de foutu corps de chiot mis au reclus, loin des autres, et sa peau est attaquée par une sueur froide qui lui remet les idées en place. « Fiche-moi la paix », qu'il souffle en se décalant sur le côté. Qu'il ne le touche plus ou il va le bouffer. Faut vraiment que cette famille se fasse soigner, ils ont tous un truc qui tourne sérieusement pas rond, Noeh voit pas ce que ça peut être d'autre. D'ailleurs, il se persuade intérieurement que son père aussi c'était le raté de la portée de la génération précédente. Cette brève pensée l'aide à panser un peu son cœur qui vient encore d'en prendre pour son grade. Désormais, Noeh n'est plus concentré sur ce qui se passe à l'écran. Il voit des silhouettes s'activer mais son esprit est bien trop absorbé par l'adrénaline féroce qui se distille dans tout son organisme. Ça doit le fait marrer, au paternel, de deviner que ça bouillonne à l'intérieur. Alors, comme souvent depuis son réveil, l'étudiant choisit une seule méthode pour se parer à toutes les attaques de la vie, et avant tout des autres : le sarcasme, l'agressivité. Cette dernière se devine au creux de son regard qui ne se détache pas de la télévision mais qui traduit exactement tout ce qui se passe dans sa tête si on y prête un peu attention. Il secoue la tête, les lèvres serrées, un haussement d'épaule venant saupoudrer le tout. « Des choses à te dire ? A part que tu m’emmerdes royalement à cet instant précis, non, pas grand-chose. » Noeh essaye de se montrer le plus indifférent possible, mais c'est dur. C'est de plus en plus compliqué. Des images (prémonitoires ?) de lui arrachant la tête de son père commencent à tourner en boucle dans un recoin de ses pensées et ça l'empêche de raisonner convenablement. A la place, il favorise au mieux la répartie sans acte physique. Juste des mots. Des phrases parsemées de ce charmant mépris qu'il garde en réserve depuis un petit moment maintenant. « Si t’as envie d’avoir une bonne conversation père-fils, t’as qu’à aller trouver Matthias, lui sera ravi de sentir cette haleine de dégueulasse que tu te traînes et de partager ce bel humour cinglant dont vous avez tous les deux le secret. » Noeh fait mine de réfléchir une fraction de seconde. Sa tête toujours appuyée contre le dossier confortable du canapé, il se dit que ce qu'il va dire va un peu loin, mais une petite voix lui souffle qu'il en a rien à carrer. Il n'a pas envie de parler. Il a pas besoin de se livrer, il peut très bien s'en sortir tout seul. La thérapie de famille, très peu pour lui. Alors, le seul moyen pour sauver sa peau, la seule et unique solution qui lui saute aux yeux, c'est de poursuivre sa lancée au sujet de ce frère très peu présent pour lui depuis la naissance. Son demi-frère. Celui qui ne possède pas la même mère que lui, seulement le même père. Un léger sourire amusé se glisse sur ses lèvres. « Et je suis certain qu’il adorera d’avantage observer », qu'il poursuit d'un ton plus assuré encore qu'avant, indiquant du menton ce qui se déroule à l'écran. « J'ai toujours trouvé qu'il regardait le décolleté de maman avec insistance, par moment. Pas toi ? » Sa voix vient de monter légèrement dans les aigus, preuve qu'il se détache complètement de ce qu'il avance. Ce ne sont que des suppositions, rien de plus. Ce n'est pas le genre de la maison de foutre le bordel partout où il passe. Le jumeau Callahan secoue la tête. « Enfin, peu importe, crois-moi, ça l'emballera bien plus qu'à moi et vous passerez un bon moment de franche camaraderie entre chasseurs à regarder une version rajeunie de maman habillée en soubrette pour vous détendre. » Ses mains sont restées coincées à leur place tout le long. Ses bras sont encore croisés, patientent jusqu'à ce que le père de famille se décide à quitter les lieux. « Satisfait ? », qu'il reprend alors, tournant pour la première fois la tête vers son père. Ça ne dure que deux secondes à peine, avant qu'il ne s'empresse de reposer ses yeux sur l'écran de télé. Il n'a pas envie de rater une seule minute du spectacle qui s'y déroule. « J'ai critiqué. Tu peux disposer. » Noeh lâche ces derniers mots d'une voix distante, piquante. Tout simplement digne de lui. - Spoiler:
dis-moi si je modifie edit : c'est long en plus, sorry
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| | | | Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Mer 3 Juin 2015 - 19:19 | |
| La luminosité éparse de l’écran LCD de la télévision se reflétant sur le visage pâlot déjà à l’origine du paternel Callahan disposait une situation gênante entre les deux, les cris féminins en toile de fond n’aidant pas à installer une atmosphère propice à l’apaisement entre les deux hommes. Enfin un homme et un adolescent pré pubère boiteux. Les yeux sanguins, vitreux de Roderick observèrent le visage fermé, la mâchoire serrée alors que d’entre les lèvres proéminentes du cadet de ses fils, des mots durs, bien plus que la réalité ne l’illustraient, s’entrechoquèrent dans un sifflement presque reptilien. Roderick ne reconnaissait pas son gamin en cette parodie de lui-même avec des béquilles, acerbe, tout simplement méchant. Certes, il le poussait dans ses retranchements, à l’extrême pourrait-on dire mais les remarques virulentes de son rejeton lui firent comme une pointe au cœur. Oui, il faisait sa vierge effarouchée. Surtout car pour la première fois de sa vie, il voyait en Noeh un homme quelqu’un de se défendre, tout seul. Néanmoins, ce n’était pour autant pas une raison pour être aussi hautain et agressif envers ses géniteurs. Le visage immobile, seul ses yeux qui suivirent avec un léger temps de latence le mouvement des babines du gamin Callahan, Roderick était comme pétrifié par cet estropié qui n’avait rien de son fils. On sentait chez lui poindre l’énervement, une colère enfouie depuis des années qui ressortait au grès de la présence fortuite du paternel et du film pornographique en arrière-plan. Apathique, les sourcils du hunter demeurèrent sans vie sur ce crâne vide, chauffé par l’alcool duquel aucune idée ne semblait être appropriée à la situation. Il assistait, spectateur, au one-man-show aigre de Noeh, laissant échapper une haine viscérale. Il se demandait comment pouvait-il ne pas se lever de colère devant tant d’acharnement. C’est vrai, il était handicapé.
Tout fier de lui, son monologue amer envers sa famille, surtout son père, le vilain petit canard Callahan semblait en avoir terminé de sa tirade. Il se reposait, le dos contre le canapé en cuir, fier. Fier de lui, fier de ses mots qui percèrent la carapace du hunter pour aller le piquer droit au cœur, avec une pointe acérée. Frustré, c’était la réaction qui animait le paternel d’un jeune branleur ingrat pour qui tout avait été offert, avait été fait en sorte qu’il soit heureux. En cette pleine nuit sombre, le ciel couvert enveloppant le manoir Callahan, l’amour vache Callahan imprégnait les lieux, même si le mot amour semblait bien trop fort. L’effet de l’alcool qui embuait l’esprit de Roderick commençait à se dissiper, au meilleur moment faut-il dire. Il aurait besoin de toute son habilité langagière pour remettre son rejeton sur le droit chemin. « Tu en as terminé ? » questionna le hunter, alors que son cadet lui répondit d’un mouvement de la tête significatif. C’était le feu vert qu’il attendait. D’un geste brutal, tout sauf sanguin, mesuré, contrôlé, le paternel Callahan envoya une mandale en direction du visage de son cadet. Elle fit mouche, une trace rouge s’imprima sur le visage blême de l’estropié. Heureusement qu’il cherchait l’habilité de son vocabulaire. Au final, les gestes seraient peut-être plus efficaces que les mots, à même à faire en sorte que Noeh se rende compte de la réalité de la situation. Et encore la baffe semblait hors contexte, le film pornographique se déroulant toujours sur la télévision. « Tu peux m’insulter autant que tu veux, je n’ai aucun problème avec ça Noeh. Mais respectes ta mère ! » gronda Roderick, plus si apathique que cela. Comme quoi, quand la situation le requiairait, il savait agir comme un père. Pas nécessairement la facette la plus reluisante d’un paternel mais celle nécessaire pour remettre les idées en place d’un branleur se croyant tout permis. « Aies du respect pour elle. » On sentait au fond de la voix puissante du hunter quelques trémolos, illustration du choc causé par les propos du dernier Callahan. S’il était resté de marbre face aux insinuations sexuelles entre son épousé et son ainé, il n’en bouillonnait pas moins à l’intérieur. Pas Melissa.
Il sentait son fils sous le choc de ce revirement de situation, lui qui pensait avoir gagné ce bras de fer. Roderick avait fait parler son statut de géniteur pour le faire descendre du piédestal sur lequel il s’était hissé. Le visage fermé, toujours ce coussin les séparant, il observait, comme marquée au fer rouge, sa main sur la peau crème du sale gosse pourri gâté. Se grattant légèrement le front, prenant une longue respiration, Roderick appuya un peu plus son regard sur celui de son fils cadet. Il avait envie de lui souffler une excuse mais cela lui paraissait trop compliqué, et il ne le pensait pas pour autant. « C’est quoi ton problème Noeh ? On dirait une adolescente en pleine crise existentielle couplée à ses premières menstruations. Et encore, ta sœur était moins chiante que toi. » lui lança le hunter, se levant du canapé, éteignant par la même occasion la télévision alors que l’acteur était sur le point de conclure en plein visage. La situation n’était plus aux taquineries, c’était désormais un simili de réunion de crise entre Noeh et son géniteur. « Je t’ai connu acerbe, piquant, je n’ai aucun problème avec ça. On se ressemble plus que tu ne le crois, voir n’ose l’accepter. Mais être mauvais, ça n’est pas toi Noeh. » continua le propriétaire de la Callahan Corp, son regard moralisateur posé sur le corps frêle de l’estropié. Son pouls semblait se calmer au rythme de ses mots. « Alors qu’est ce qui se passe dans ton crâne pour que tu agisses comme ça. Tu peux me blâmer, je l’accepte, je n’ai pas été là pour te protéger quand il le fallait. C’était mon rôle. Et crois-moi, Dieu sait que je m’en veux. » enchaina le père de famille, tentant d’obtenir une réponse à ses démons qui l’hantèrent au quotidien désormais. « Utilises ta bouche pour autre chose que cracher ton venin. » conclut Roderick, qui se tenait droit comme un i devant son rejeton, affalé dans le canapé. |
| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Dim 21 Juin 2015 - 1:42 | |
| Il fait nuit, j'suis crevé, j'ai pas envie d'écouter plus tes conneries de père de l'année. Ça, c'est exactement l'idée que Noeh a envie de faire passer à travers son ton arrogant, ses remarques déplacées et son air provocateur. Oui, il a terminé. L'étudiant en Histoire acquiesce sans même accorder un nouveau regard à son paternel. Il aurait peut-être dû. C'est du moins ce qui lui traverse l'esprit lorsque la peau de sa joue commence à le picoter et le brûler à la suite de l'assaut imprévu de la main de son père contre cette dernière. Sa propre paume vient s'échouer contre son visage. Ses prunelles surprises se plantent dans celles de l'homme près de lui. C'est son nouveau truc, le frapper ? Mais qu'est-ce qu'il a bien pu faire à la vie pour qu'elle le fasse atterrir dans une telle famille de... de fous furieux ? La bouche encore légèrement entrouverte à cause du choc, l'ancien pianiste observe son père s'éloigner de lui, éteindre la télévision sans même demander son avis et se planter en plein milieu de son champ de vision. « Ouais, ouais, du respect... », qu'il ronchonne alors qu'il continue de malaxer sa pauvre joue maltraitée. Son regard est devenu encore plus noir qu'auparavant. Il s'agace d'entendre Monsieur Callahan premier du nom se réveiller et s'intéresser à lui maintenant. C'est pas le moment. Ce sera d'ailleurs jamais le moment. Un sourire mauvais étire ses traits alors que les mots de son père parviennent jusqu'à lui. « Tu t'en veux... », qu'il ricane. « T'as une façon bien particulière de me montrer que tu t'en veux. » Noeh ose ajouter ça sans pour autant relever la tête. Il a envie de quitter les lieux. Son esprit et son corps lui hurlent de se lever, de prendre cette foutue béquille et de boiter comme il sait si bien le faire jusqu'à sa chambre. Ce serait plus simple. La plus belle solution de faciliter pour s'évader de cette espèce de confrontation père/fils qu'ils sont en train d'avoir. Pourtant, on le provoque. Il n'y a pas d'autre définition. Son père cherche à l'énerver, à lui faire cracher un morceau qu'il préfère sincèrement garder pour lui. Ça vaut mieux pour tout le monde. Mais son père ne semble pas être du même avis. La tête de l'étudiant se balance de gauche à droite, jusqu'à ce que son regard plonge enfin dans celui de son aîné. « Je ne suis pas mauvais. Je suis juste très franc », qu'il sourit bêtement, encore et toujours fier de ses répliques et du ton qu'il emploie pour les prononcer. Ça lui rappelle sans mal celui qu'il utilisait pour démontrer toute la désinvolture qu'il avait en réserve lors des entraînements de chasseur, alors que sa sœur et lui n'étaient que des adolescents. La « belle » époque. « C'est une qualité qui manque pas mal chez la plupart des Callahan, alors je compense un peu. » Un haussement d'épaule. Sa main quitte sa joue. Noeh en a assez de montrer que son corps encaisse encore moins bien qu'avant les coups. Son père pourrait s'en servir, mauvaise idée. Son crâne repose toujours contre le dossier derrière lui. Il ne peut pas se tenir debout trop longtemps, inutile qu'il se lance dans un quelconque essai pour prouver une chose à une personne qui n'en a rien à faire. Son visage fermé, distant, complète à la perfection la voix lointaine qu'il adopte pour répondre de ses fautes. « Alors, vu que ce que je dis ne convient pas à papa, qu'est-ce qu'il veut entendre, à la place ? » Arquant un sourcil bêtement interrogateur, le jumeau de la famille recommence à sourire. « Ah, oui, c'est vrai, ce qui se passe là-haut... », qu'il répète avant de venir appuyer les droits courbés de sa main droite à trois reprises contre son front. Il fait presque pitié à agir de la sorte, mais n'est-il pas censé ne pas éprouver la moindre honte en présence de sa famille ? « Parfait, pas de souci », qu'il débute, ses mâchoires se contractant presque de façon instinctive, comme si ce qui allait suivre le faisait déjà souffrir par avance. « Aucun d'entre vous n'aurait pu m'aider. Aucun. Et c'est pas maintenant qu'il faut chercher à se rattraper, ça sert à rien. Le truc, c'est que vous ne semblez pas comprendre. Toi, ou Salomé. Vous- vous avez cette tendance à vouloir vous préoccuper de ce qui peut bien « advenir » de moi alors que vous n'en avez rien à carrer. Vous en avez littéralement rien à foutre. C'est évident. C'est pourquoi je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous ne faites pas comme maman ? Ou Matthias même, bien que lui n'ait jamais pu m'encadrer depuis qu'on est gosses. Mais là n'est pas le propos. Elle ne me regarde pas. Elle ne me considère plus. Elle cherche à m'oublier. Faites juste pareil et qu'on en parle plus. » Oui. Cette femme qui est supposée l'épauler n'est pas là. Elle disparaît depuis des semaines et des semaines de sa vie sans qu'il ne puisse rien y faire. Noeh sait qu'il n'a jamais été le fils rêvé, mais il s'imaginait juste compter un tout petit peu plus. Alors, pour moins souffrir, c'est tellement plus facile de s'en prendre à ceux qui sont absents. « Maintenant, tu veux bien prendre ton verre et te tirer de devant la télé ? », qu'il enchaîne bien vite, préférant laisser le moins de temps possible à son père pour rétorquer quoi que ce soit. « J'arrive pas à dormir. J'ai juste envie d'être seul. » Ça, il ne sait pas très bien pourquoi il le rajoute. C'est sorti tout seul et l'ancien pianiste le regrette à la seconde où les mots ont passé ses lèvres, une grimace agacée brisant son masque d'indifférence pas si bien rodé qu'il ne le pensait. |
| | | | Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Jeu 9 Juil 2015 - 10:23 | |
| Sale gosse. Il savait jouer avec ses nerfs, à le mettre dans une situation telle que son sang-froid s’évanouissait une fois poussé dans ses ultimes retranchements. Lui seul arrivait à le faire dégainer aussi rapidement, en dépit de la distance sentimentale qu’il tentait d’établir vis-à-vis du jumeau. Autant avec Salomé, le paternel savait qu’elle ne lui apporterait jamais une quelconque déception, des incompréhensions ponctuelles certes mais jamais ce que Noeh semblait prendre à présent un malin plaisir à faire. Alors que chacune des figures masculines Callahan restantes dans l’imposante demeure familiale semblait mordre la main que l’autre lui tendait, les deux semblaient de plus en plus disposés à crever un abcès qui éclabousserait leur quotidien, indélébile. Roderick, nonobstant l’alcool, était irrité par cette situation, son corps crispé était illustré par ce verre coincé entre ses doigts sur lequel une pression oppressante s’exerçait. Il valait mieux pour Noeh que ce soit le récipient qui prenne plutôt que lui. Le regard noir, embué par l’alcool, le paternel observait l’éclopé se frottant la joue, comme pour effacer toute marque de cette domination naturelle, originelle. En tout cas, cette claque, certes méritée, ne venait que mettre de l’huile sur un feu qui se transformait rapidement en eau de boudin. Beaucoup trop de liquides pour une relation consumée par un brasier ardent d’accusations, de remords et de non-dits. Vérolée depuis l’intérieur, dans un souffle d’espoir, le paternel Callahan s’avouait à lui-même que leur relation ne pouvait difficilement se diriger vers une situation bien plus complexe et malsaine. Il venait tout de même de remettre en place d’une calotte son gamin âgé d’une vingtaine d’années. Néanmoins, de sa maturité, on ne pouvait en dire autant. Acerbe, le dernier des Callahan ne semblait pas démordre de sa ligne de conduite : faire en sorte que son paternel se lasse de lui afin de se retrouver seul. C’était mal connaître le hunter que d’espérer une telle chose. Il ne ferait pas de cadeau à Noeh, pas ce soir. Il allait devoir attendre son anniversaire.
Le verre commençait à entraver le paternel, ce dernier sentait sa main le serrant de plus en plus fort, une manière d’évacuer la frustration que pouvait émaner de cette rencontre fortuite nocturne devant un bon film pornographique. Le rêve de tout père de famille d’une soirée passée avec son fils cadet. De sa main libre, Roderick attrapa un dessous de verre afin de le poser sur la table basse. Il savait pertinemment que malgré l’absence prolongée de son épouse, celle-ci serait capable de remarquer la trace du verre sur le bois du meuble, fée du logis qu’elle était, et elle n’hésiterait pas à le remettre en place comme il venait de le faire avec le dernier des Callahan. Même s’ils ne s’adressaient plus la parole depuis un moment déjà. De plus, le directeur de la Callahan Corp se méfiait également de son rejeton, capable de cafter à sa mère rien que pour le mettre dans de beaux draps. Il le reconnaitrait bien en cette attitude enfantine, une sorte de vengeance pour la gifle infligée. Droit, le surplombant de quelques centimètres, Roderick observa, ses doigts supportant légèrement la base de son âge, Noeh se lancer dans un monologue. Et, le père de famille ne ferait rien pour l’arrêter dans sa course folle vers une explication. Muet, il s’intéressait à chaque mot qui pouvait sortir des proéminentes lèvres du jeune homme. Une grimace désagréable vint se figer sur la figure rongée par les insomnies du paternel. Chaque souvenir de son fils dans cette situation que personne n’avait su prédire et que seul Salomé avait réussi à l’en extirper lui donnait des sueurs froides. Machinalement, sa mâchoire se serra, réflexe d’un malaise encore prégnant dans le quotidien des Callahan. Et le soliloque du jumeau n’était point là pour le rassurer. Au contraire, il le replongeait dans cette torpeur omniprésente et éprouvante. Comme pour apaiser le poids des images qui accompagnait la voix se brisant de Noeh, le paternel ne put que fermer les yeux. Lesquels il ouvrit brutalement lorsque le nom de son épouse poignit au bout des lèvres du jeune homme. Noeh et Melissa, deux des trois sujets avec Salomé qui le mettaient dans un état de torpeur et d’abattement mélancolique. Raison injustifiable de son taux d’alcoolémie loin du zéro salutaire.
La solitude, voilà tout ce que réclamait Noeh, gamin certes calme mais aujourd’hui devenu loque. Cette situation bien trop récurrente tendait vraiment son géniteur, incapable d’accepter cette évolution instantanée dans le comportement du jumeau depuis sa sortie du coma dans lequel un mutant l’avait plongé. Crispé, irrité par le comportement quotidien du brun, Roderick n’allait pas le lâcher maintenant qu’ils étaient tous les deux en tête-à-tête d’où la vérité et les reproches se répandaient. Tant bien que mal, le hunter comprenait la rancœur de son cadet, son amertume mais il ne l’acceptait pas pour autant. Ce dernier suivit la volonté de son fils, de se barrer de la télé. Mais pas tout à fait comme l’éclopé le souhaitait. D’un geste vif en dépit de l’alcool se baladant allégrement dans son sang, le paternel attrapa la télécommande et assourdit les gémissements féminins. Il la lança ensuite sèchement à côté de son rejeton. Cependant, ce dernier ne s’attendait pas à ce qui allait lui arriver. Pensant que ça allait être la fin d’une nuit cauchemardesque pourtant bien réelle, il mit du temps à réagir lorsque son paternel vint l’agripper par le bras et le porter sur ses épaules musclés. Alors que le mutisme de Roderick jurait avec l’énervement palpable et surtout sonore du jumeau, ce dernier donnant des coups comme il le pouvait, comme son corps l’autorisait. Serrant les dents à s’en faire saigner les gencives, le directeur de la Callahan Corp se dirigea, tête baissée, vers une pièce adjacente du salon. Avec son coude, une fois la porte d’entrée poussée d’un coup de pied sourd, il alluma la lumière, découvrant une baignoire large en marbre. Accompagnant son fils dans la descente, le père de famille l’assit, comme un gamin ayant souillé sa culotte, au milieu du bassin. Appuyant sur le crâne du jeune homme qui se débattait sans cesse pour qu’il reste calme, il appuya sur le poussoir, de l’eau giclant de la pomme. Vif, du bout de ses points, il attrapa celle-ci et dirigea le jet vers son fiston adoré. « TU VAS ARRÊTER DE JOUER AU VILAIN PETIT CANARD ! » lança le paternel sans se contrôler, sa colère interne prenant le dessus. Son visage rouge, sa voix rauque, la figure paternelle qui le taquinait quelques minutes auparavant s’était évanoui dans la buée provoquée par la chaleur de l’eau. « J’ai suffisamment entendu de conneries pour la soirée, d’accord ? Autant pour ta sœur, que pour ta mère ou bien moi, tu comptes. Et pas seulement pour les allocs. Cependant, chacun possède sa manière d’accepter ce qui t’est arrivé. Apparemment, aucun de nous ne possède la bonne. » ne put qu’avouer le père de famille vis-à-vis de la situation dans laquelle il se retrouvait, son fils l’observant, le regard noir, les cheveux trempés s’écrasant sur son front. « A présent, soit tu essayes de grandir avec nous, à travers cet événement malheureux, soit tu restes de ton côté à jouer au rustre con mais ce n’est pas pour autant que Salomé, ta mère ou moi allons arrêter de s’inquiéter pour toi. » conclu le paternel, lâchant la pomme de douche aux pieds du jeune homme, pivotant sur ses pieds pour se retourner. « Parce qu’on t’aime » lâcha-t-il dans un murmure couvert par le bruit de l’eau se répercutant sur la pierre de la baignoire.
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| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: noerick x lil' stupid ass bitch, I ain't fuckin' with you. Ven 31 Juil 2015 - 12:58 | |
| Noeh sait qu'il ne va pas être tranquille. Depuis toujours, il sait parfaitement que Roderick Callahan ne lui foutra jamais la paix. Et pour cause : c'est son père. Néanmoins, l'étudiant aurait pu tomber sur un rancunier, un parent capable de laisser son enfant à la première difficulté, frustré et dégoûté par son comportement. Quel ingrat, le jumeau Callahan, à vouloir une telle chose, une pareille relation conflictuelle avec son aîné. Comme si l'actuelle n'était pas déjà assez compliquée pour désirer en rajouter une couche bien épaisse et bien dégoulinante de drama. Non, finalement, Noeh n'aimerait échanger sa relation paternelle pour rien au monde, surtout à cet instant précis : apercevoir son père aussi fulminant est presque une première. Un sourire en coin courbe ses lèvres. Ce qu'il fait fonctionne. Prononcer des mots qui sont à la fois les bons et mauvais, chercher à provoquer à tout prix. L'ancien pianiste suit un instant son père du regard lorsque ce dernier se sort de devant la télévision. A présent, plus besoin de lui accorder de l'attention, il suffit juste de laisser le calme retomber sur leurs épaules jusqu'à les éloigner l'un de l'autre. Toutefois, s'il y a bien une chose à laquelle Noeh ne s'attendait pas, c'est d'être soulevé de son foutu canapé tel un vulgaire pantin, d'être balancé sur l'épaule de son père et d'être jeté comme en pâture dans une baignoire. Pour le coup, c'est un tournant dans le moment qu'ils partageaient qu'il n'aurait jamais été capable de prévoir. Et ça lui déplaît. Les coups qu'il donne dans le dos de son père ne servent à rien, si ce n'est se sentir encore plus humilié qu'à l'accoutumée, et son regard furibond se braque sur le visage vieillissant du chasseur dès que son corps a touché terre, alors que l'eau dégoûline sur son visage. Il s'échauffe, à l'intérieur. Il y a une espèce de flamme sauvage qui se déclenche alors que le cher parent Callahan reprend la parole. Malheureusement, ce dernier n'a pas fini que les lèvres de Noeh s'ouvrent d'elles-mêmes, alors que l'eau continue son travail et trempe ses vêtements. « MAIS QU'EST-CE QUE TU COMPRENDS PAS DANS LES MOTS "J'AI ENVIE D'ÊTRE SEUL" OU... OU "CASSE-TOI" ?! », qu'il hurle, écho désagréable et cinglant à celui de son père juste avant. Peut-être que ses mots enrobés d'un fin coulis d'agressivité n'ont pas suffi à faire comprendre au paternel tout ça. Il est certain que c'était tout sauf une évidence que Noeh avait besoin de respirer un peu, ce soir, mais bon, le jeune homme ne pouvait pas blâmer l'incapacité innée de son père à ne pas déceler ce genre de choses ; l'habitude. Assis dans son bain comme un bambin, l'étudiant évite de faire trop de mouvements pour ne pas blesser encore un peu plus son corps. Il ne manquerait plus que ça. Un rire mauvais lui échappe. Est-ce que son père est en train de se foutre de lui ? « Avec nous ? Mais j'ai pas envie de "grandir" avec vous, c'est ça que tu saisis pas. » C'est ce que personne ne saisit. Son père, sa mère, sa soeur, Aspen. Aucun d'eux ne comprend qu'il a choisi de les laisser avancer sans lui, au moins le temps de se remettre de son accident de son côté. S'il s'en remettait, vu l'état dans lequel il est et dans lequel il se voit aussi. Noeh ne comprend pas pourquoi ils s'accrochent et ça lui fait encore plus mal de se comporter ainsi. Toutefois, c'est la seule façon de leur faire saisir qu'il va falloir vivre sans lui : la méchanceté, incarner un autre qu'il n'est pas. Un sourire mesquin bouscule ses traits. Une fois de plus, s'il a envie de faire passer le message, il doit faire de son mieux pour être odieux. Enfin, à force, cela devient presque naturel, alors plus trop besoin de se forcer. Noeh relève un petit oeil amusé en direction de son père. « Je me complais à rester de côté et à jouer au rustre con. J'aime ça. Faire les deux en même temps, c'est encore mieux. Puis c'est surtout jouissif de vous voir vous inquiéter – il mima des guillemets de ses deux mains, plus ou moins correctement selon le côté - pour moi alors que je continue à être le boulet de la famille, c'est génial... », qu'il se met à ricaner, mauvais. « C'est juste tellement génial... », qu'il reprend en riant, assis dans sa pauvre flaque d'eau. Enfin, le cadet Callahan redevient « calme » et arque un sourcil provocateur. « Alors maintenant tu vas faire quoi ? Laisser ton vilain petit canard barboter dans sa mare ou accepter d'aller lui chercher une serviette, ou même sa béquille dans un accès de bonté ? », qu'il questionne en indiquant la porte derrière eux d'un signe de tête, avec le même dédain que peuvent avoir certains propriétaires envers leurs animaux de compagnie. Cependant, l'étudiant secoue bien vite la tête. Sa main droite vient cogner l'étendue d'eau qui l'encercle, avant de se diriger en direction de son père, accompagnant un regard illuminé signifiant qu'il vient d'avoir une brillante idée. « Ou alors, tu veux pas m'expliquer comment tu gères la situation, me détailler comment tu acceptes ce qui m'est arrivé ? Ça m'intéresse. J'suis bien dans l'eau et j'ai tout mon temps parce que je suis incapable de trouver le sommeil depuis que je suis sorti de l'hosto. J'ai toute la nuit devant moi et une putain d'envie d'entendre ta réponse. » Ses mots viennent poignarder avec une aisance malsaine l'air ambiant. Ça n'est pas assez tendu au goût de l'éclopé. Nouveau sourire, cette fois-ci mi-en coin, mi-glacial. « Alors vas-y, daddy, crache ce que t'as sur le coeur, c'est ton moment. » |
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