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| no one knows what it's like You and me, you and I. | |
| Auteur | Message |
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Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: no one knows what it's like You and me, you and I. Mer 1 Juil 2015 - 12:31 | |
| Noeh se tourne et se retourne entre ses draps. Même si ses yeux sont fermés, il ne ressent aucune fatigue. Il la cherche, tente de la provoquer, mais rien ne se passe. Les cernes qui bercent son visage livide témoignent du manque de sommeil qui s'accumule depuis maintenant plusieurs longs jours. Peut-être une semaine, tout au plus. Les images lui reviennent en tête. Sans arrêt. Surtout les regards, en particulier les mots. Toutes ces choses qu'il a balancées lui et toutes ces autres qu'il a reçues en retour. Les coups qu'ont pris son esprit et son corps vont mettre du temps à se résorber. Le jumeau Callahan sait que rien ne disparaîtra d'un claquement de doigt qu'il ne peut même pas initier correctement. De son poing droit, l'étudiant se repousse sur le dos. Ses prunelles viennent s'ancrer dans le plafond au-dessus de lui, et il songe. Il espère réussir à se convaincre que ce qu'il a fait n'est que pour le bien de Salomé, Lorcan ou Aspen, mais ses certitudes se fissurent les unes après les autres. Peut-être qu'il est allé trop loin. Il désirait les voir s'éloigner de lui pour de bon, c'est sans doute réussi, bien plus qu'il ne l'envisageait à la base. Son cœur se serre. Il les a perdus. Sa sœur, son ami, et cette fille qui continue de le hanter malgré les mots brûlants qui sont passés par ses lèvres avant son accident. Noeh n'a personne à qui confier ce mal-être qui le gagne et il ne peut s'en prendre qu'à lui. La pénombre empêcherait quiconque de percevoir les larmes qui se forment, à peine visibles, au creux de ses paupières violacées, menaçant de rouler sur la peau tuméfiée de son visage. L'ancien pianiste secoue la tête. C'est pour eux. C'est juste pour eux qu'il a fait ça, juste pour leur faciliter la vie, les priver de faire les frais de ce comportement qu'il a et de ces pensées destructrices qui traversent ses pensées à chaque instant. Noeh est le seul coupable de ce qu'Adriel lui a fait car il n'a rien vu. Il n'a pressenti à aucun moment ce qui se tramait et il n'a pas envie d'obliger les autres à le maintenir hors de l'eau alors qu'ils ont la possibilité de vivre des jours bien meilleurs sans sa présence. Le cadet Callahan se conforte dans l'idée qu'il peut s'en sortir seul. Loin des autres, loin du cœur, loin des remords et des regrets. Il aimerait pouvoir se faire oublier mais agit au final pour produire l'effet inverse. Lui-même a du mal à se suivre, à comprendre ce raisonnement étrange qui lui dicte de se montrer au grand jour comme le pire imbécile qui puisse exister sur cette planète. Poussant un soupir, Noeh laisse le côté gauche de son visage échouer contre un coussin. Il continue de laisser les secondes s'écouler, assez jusqu'à ce qu'il soit de nouveau la fin de cette nouvelle journée qui vient de débuter et qu'il éprouve à nouveau des difficultés pour trouver le sommeil. Seulement, ses plans sont vite contrecarrés. Des pas résonnent dans le couloir, claquent sur le parquet. Les sourcils de Noeh se froncent instinctivement. Il ne connaît qu'une seule personne qui puisse faire passer autant de colère rien que dans sa démarche et elle ne peut pas être ici. Elle ne sera plus jamais ici, d'ailleurs. La porte de sa chambre s'ouvre brusquement. Alors qu'elle rebondit contre le mur dans un claquement sourd, la lumière corrosive du jour pénètre dans l'antre de l'étudiant, qui ne prive pas pour laisser échapper un grognement agacé. « Mais est-ce que quelqu'un comprendra un jour que j'ai besoin qu'on me foute la paix... », qu'il marmonne tout en continuant à tourner la tête du côté opposé à la source de lumière ainsi qu'à la personne qui vient de bousculer sa tranquillité déprimante. Il reste dans cette position de faiblesse, de refus, jusqu'à ce que la voix de l’intrus ne se fasse entendre. Arquant un sourcil, Noeh se relève brusquement dans son lit. Ses yeux se crispent quelque peu face à l'engouement qu'éprouve le soleil à se jouer de ses prunelles, mais il n'en a que faire, là, tout de suite. Elle est là. Debout, près de lui, les mains sur les hanches sans doute, un évident quota de remords et de rancœur dans la voix, mais elle est là. Son palpitant s'emballe malgré lui. « Je dois être en train de cauchemarder, sortez-moi de là... », qu'il lâche alors, reprenant bien vite ses mauvaises habitudes pour ne pas qu'Aspen sente que sa présence auprès de lui le touche plus que de raison. Passant sa main valide sur ses traits, Noeh laisse quelques secondes passer. Sa main toujours devant ses yeux, il laisse son index et son majeur s'écarter, juste pour s'assurer qu'elle n'a pas bougé. Et c'est le cas. « P*tain, t'es toujours là... », qu'il murmure, assez fort pour qu'elle puisse aisément l'entendre. Les lèvres de l'ancien pianiste le démangent. Il a envie de sourire. D'un sourire doux, rassurant, penaud. Il aimerait pouvoir faire ce genre de sourires, ou même savoir encore comment les faire. Surtout à Aspen. Mais il mettrait à mal tous ses efforts et ce n'est pas dans ses plans. De fait, ce n'est pas un de ces sourires calmes qui étirent et apaisent soudain ses traits, mais quelque chose de plus malin, provocateur et mauvais. De ces mimiques rieuses qui, généralement, agacent la rousse au plus haut point et qui sont monnaie courante du nouveau Noeh que tous sont contraints de côtoyer. « T'en as pas eu assez, l'autre jour, tu viens en redemander ? », qu'il lance, du bout des lèvres, tel un baiser papillon, avant de relever complètement son regard dans le sien, si beau, si touchant, si volcanique. |
| | | | Sujet: Re: no one knows what it's like You and me, you and I. Ven 10 Juil 2015 - 16:44 | |
| Si la fête des Fondateurs commence à sembler loin à Aspen, ce n’est pas le cas de toutes les émotions qu’elle a ressenti ce soir-là. Dans sa tête tourbillonnent encore les innombrables reproches que le quator s’est fait, ainsi que les blessures dont ils ont tous écopé. Les souvenirs sont douloureux, qu’importe que la rousse cherche à relativiser en se disant qu’elle a vécu des choses bien plus graves ou bien qu’elle se persuade que le passé est révolu et qu’elle se doit d’aller de l’avant. Sans compter que de nouveaux évènements viennent remuer le couteau dans la plaie : comme sa récente rencontre avec la fameuse Pietra, notamment. Certes, Aspen l’a cherché, Aspen l’a voulu. Elle n’a pas pu supporter de ne pas pouvoir mettre ni visage, ni voix, ni tempérament sur cette femme qu’elle jalousait déjà farouchement sans même la connaître. Mais il n’empêche que Pietra lui reste en travers de la gorge et que leur relation n’est pas exactement au beau fixe. Tout comme la relation que la rouquine entretient avec Noeh, cela dit. C’est bien simple : elle a l’impression que depuis quelques temps, elle n’est plus apte à avoir de relation saine avec qui que ce soit. Comment si tous les gens sur cette planète étaient trop abimés pour prendre sur eux et faire les choses correctement. Tout le monde lui tourne le dos, ou peut-être bien qu’il s’agit d’elle, qui tourne le dos au monde entier. Dans tous les cas elle est seule, plus seule que jamais, et la situation commence à lui peser. C’est certainement pour ça que ce jour-là, elle est allée jusqu’à Noeh. Puisqu’il n’avait pas le bon sens, le culot ou peu importe de venir à elle, la Wolstenholme n’a pas tardé à prendre la décision de le faire elle-même. Noeh, son Noeh. Elle se fiche de savoir que tous les deux, ils se sont trop accrochés pour s’en sortir. Se fiche de penser que, peut-être, il est plus attachée à Pietra qu’à elle. Rien que la jalousie qui grandit à l’intérieur d’elle à l’évocation de la mutante suffit à justifier chacun de ses actes : elle l’aime encore. Ca la crève, et elle ne sait pas franchement si elle en a envie. Elle pense que la cause est perdue d’avance ; mais elle ne peut pas s’empêcher d’aller jusqu’à lui, gonflée d’espoir. Aujourd’hui sera peut-être le jour de leur réconciliation - Aspen ne sait absolument pas si une telle chose est possible, mais elle se plait à croire que oui. Pourtant la colère guide ses pas, et étrangement, c’est la fureur qui lui permet d’ouvrir la porte avec grand fracas. Malgré ses bonnes intentions, elle n’oublie pas que c’est elle qui est en train de faire le premier pas, alors que les torts sont pourtant partagés. Encore une fois, elle se sent lésée ; et les paroles de Noeh ne calment pas vraiment son tempérament puisqu’il marmonne : « Mais est-ce que quelqu'un comprendra un jour que j'ai besoin qu'on me foute la paix... » Elle le reconnait bien, là, ce nouveau Noeh qu’elle abhorre, celui qui a pris place depuis l’accident et semble avoir dévoré l’ancien, celui qui cherche à tout prix à se faire détester. Toutefois la sagesse pousse Aspen à se calmer, et pour éviter de lancer des piques, elle se contente de répondre de manière courte : « Je ne crois pas, non. » La voix de la jeune femme suffit à troubler son ancien amant, qui se relève subitement. Il lui fait mal au coeur, allongé ainsi dans le noir, comme si rien ne pouvait jamais aller mieux. Elle est prise d’une folle envie : celle d’aller se lover à ses côtés, dans le lit, et de la serrer dans ses petits bras. Mais c’est bel et bien la folie qui habite cette pensée, se raisonne t-elle, restant bien en place au niveau de la porte, loin de Noeh. « Je dois être en train de cauchemarder, sortez-moi de là... » Les mains sur les hanches, Aspen l’observe d’un oeil vexé et légèrement enragé. Elle cherche à se retenir, fais de son mieux, mais elle lui en veut d’agir comme un connard, chose qu’il sait si bien faire. Le brun n’arrange absolument pas son cas quand il déclare, quelques secondes plus tard : « P*tain, t'es toujours là... » C'est un murmure, certes, mais tout de même un murmure plus qu’agaçant. Elle prend alors le parti de continuer sur sa résolution : des réponses courtes pour éviter de s’emballer, ce qui risquerait de laisser de la frustration et de la colère ressortir sous forme de joute verbale assassine. « Malheureusement, oui. » Mais lui ne semble pas percevoir tous les efforts qu’elle effectue dans le seul but de les sauver, puisqu’il lui sort alors un sourire sauce Noeh, ceux qui suintent de mauvaise ironie, ceux qui ont le don de pousser la rouquine dans ses retranchements. « T'en as pas eu assez, l'autre jour, tu viens en redemander ? » Cette simple question, formée d’idiotie pure, suffit à la mettre hors d’elle. Aspen a toujours envie de sauter sur le lit, mais cette fois-ci il s’agirait plus de l’égorger que de le prendre dans ses bras. Bien heureusement, elle se retient de faire tout acte stupide… ou en tout cas, tout acte dangereux. Elle avance comme à son habitude, volcan en éruption, mais ce n’est pas exactement vers lui qu’elle se dirige : c’est vers la fenêtre, qu’elle ouvre en grand, après avoir rageusement poussé les rideaux sur le côté. Elle remarque alors qu’en plus, il y a des volets ; c’est que Noeh pousse le vice jusque là pour bénéficier d’une obscurité totale. « Tu comptes rester longtemps dans cet état-là, terré comme un rat ? » assène t-elle, désireuse d’être l’élément déclencheur, le déclic qui poussera l’ancien pianiste à se relever. Elle ouvre les volets et se tourne vers lui, qui se cache les yeux d’un bras, agressé par le soleil. « Parce que pendant que t’es là, en train de t’apitoyer sur ton sort, le monde continue à tourner dehors. Et des gens, comme Pietra et moi, se rencontrent. » Elle a l’envie étrange de l’inquiéter, qu’il demande ce qu’il s’est passé entre elles, si tout va bien, si elle ne lui en veut pas trop d’être allé avec une autre alors même qu’Aspen et lui n’était de toute manière pas en couple - alors même qu’officiellement, ils ne l’ont jamais été. « Incroyable, hein ? Et ces gens, tu vois, moi en particulier, ou même ta soeur, ces gens ont besoin de toi. » Elle le pointe du doigt, toujours aussi volcanique, mais s’arrête sur cette note-là. |
| | | Noeh Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 2577
SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
| Sujet: Re: no one knows what it's like You and me, you and I. Ven 31 Juil 2015 - 13:41 | |
| Le regard sauvage de Noeh s'ancre dans celui de son ancienne petite-amie. Il s'agace de la voir toujours ici, auprès de lui, beaucoup trop près de lui pour leur propre bien à tous les deux. Pourquoi n'écoute-t-elle jamais ce qu'on lui dit, bon sang ? Ce n'est pourtant pas compliqué de faire marche-arrière, d'oublier ce pourquoi on voulait à tout prix être là aujourd'hui et maintenant, et faire comme si de rien n'était. C'est ce qu'il souhaite, Noeh, qu'Aspen ne soit qu'un mirage dans sa sombre journée, juste là pour lui arracher un maigre sourire doux avant de repartir. Seulement, l'ancien pianiste est bien forcé de constater qu'il n'a pas le droit au même genre de fantôme nostalgique du passé, mais bel et bien à un presque poltergeist qui prend d'ailleurs possession des lieux et s'avance vers l'autre bout de sa chambre d'un pas déterminé. Il n'a d'autre choix que de la suivre du regard, jusqu'à comprendre où elle veut en venir. Aspen, qu'est-ce que tu... » Secouant la tête, Noeh cherche à attraper la couverture pour s'en déloger de sa main droite blessée, en vain. Il n'a pas le temps de plus s'en préoccuper que, déjà, il est obligé de se parer les yeux des rayons de lumière à l'agressivité détonante qui pénètrent dans la chambre. Et, enfin, la voix d'Aspen bouscule tout sur son passage. Elle le provoque, abordant à la fois son état, Pietra puis le fait qu'elle puisse avoir besoin de lui. Un instant, Noeh est perdu, ça se perçoit dans son regard. Derrière son visage fermé, il laisse une ou deux secondes passer durant lesquelles il est incapable de détacher son regard des traits de la jeune femme et où il ne sait plus quoi dire. L'image fictive d'une rencontre entre Aspen et Pietra s'impose à lui. Il a l'impression de percevoir leurs regards noirs, les paroles échangées, et il se dit que ce ne serait vraiment pas chouette à voir. « Déconne pas », qu'il balance finalement. Poussant un grognement, Noeh dégage son corps faible des diverses couvertures qui le masquaient, le recouvraient, avant de se débrouiller pour se saisir de sa béquille au sol. Simplement vêtu d'un t-shirt noir et d'un caleçon assorti, l'ange déchu qu'il incarne depuis maintenant un bon moment s'avance de sa démarche peu gracile jusqu'à Aspen. Une fois proche d'elle, plus proche que toutes les dernières où ils se sont vus - ou plutôt la dernière fois - Noeh impose sa piètre présence et entrecroise son regard au sien, si beau comparé à celui qu'il arbore, si menaçant et las. « Tu m'as bien regardé ? », qu'il l'interroge d'une voix rauque, déstabilisante tant elle ne ressemble pas à celle qu'il pouvait employer à son égard, avant. Les paroles de la jeune femme lui reviennent, et son coeur se serre. Il ne doit pas craquer, il doit arrêter d'y penser. Aspen n'a pas besoin de lui, elle mérite une belle vie loin de lui, aux côtés d'un homme incapable de lui faire du mal. Et ça, elle doit le comprendre une bonne fois pour toutes. « T'as pas besoin de moi, Aspen. T'as pas besoin d'un boulet à traîner à ta cheville. T'as juste besoin d'oublier ce que ton conn- ton frère a dit l'autre jour et c'est tout. » À propos de Pietra, mais aussi la colère que Lorcan avait mis dans ses coups une fois qu'il avait appris pour eux. Aspen ne doit pas restée bloquée sur tout ça et avancer ; ce n'est pas grave s'il souffre, il n'y a qu'elle qui compte vraiment - maintenant, mais peut-être aussi le reste du temps, bien que Noeh aurait du mal à l'avouer. « J'ai rien à te dire de plus », qu'il conclut. « Dégage. » Le mot est violent, évidemment. Encore plus prononcé par un Noeh désespéré de voir encore Aspen essayer de lui tendre la main alors qu'il souhaite juste l'apercevoir heureuse, même si sans lui. Encore plus prononcé par un Noeh qui désirerait dire des milliards d'autres choses plutôt que cette nouvelle joute verbale indigne de lui, indigne d'eux. L'ancien pianiste laisse son regard tacheté d'émeraude s'évader du sien. Il fuit, pendant qu'il est encore temps, et ça l'aide même à s'apaiser un peu. « J'ai pas envie de te faire plus de mal que nécessaire alors casse-toi. Maintenant. » D'un bref mouvement de la tête en direction de la porte de la chambre plus loin, le jumeau Callahan s'autorise à déposer une dernière fois ses prunelles sur la jeune femme. Peut-être que si elle perçoit le s'il-te-plaît silencieux et doux qui se cache derrière le mur de pierre qu'est son regard distant, elle acceptera de partir pour ne jamais revenir. - Spoiler:
j'espère que c'est pas trop nul
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