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 + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)

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MessageSujet: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 22:47

≈ nobody prays unless they lose a son
lockhart & alfie


(ceartas)
Manger seul, ça n’avait jamais été un problème pour toi.

En réalité, que tu sois seul ou accompagné, ça n’avait pas la moindre importance. Je me souciais de ce petit détail, du regard que les gens pouvaient avoir sur moi. Mais comme tant d’autres choses, cela te passait simplement par-dessus la tête. Mieux vaut être seul que mal accompagné, disent les bons vieux dictons. Et je ne sais pas si tu aurais justifié tes actes par cette phrase. Mais ce que je sais, c’est que tu avais toujours aimé être seul. Personne pour te déranger, pour importuner ton repas par de futiles conversations. Personne pour te forcer à parler la bouche pleine — ce qui était franchement impoli, et ce que tu détestais par-dessus tout. Un bon repas se savourait seul, et la solitude te mettait dans de bonnes conditions pour la digestion.

Alors tu étais venu t’installer là. Une table pour toi, et pour toi seul. Un repas calme ; magret de canard, patates sautées, soufflé et sabayon aux pommes, en tête à tête avec tes pensées. Pendant l’attente, tu avais sorti un livre. Car s’il y avait pourtant une chose que tu détestais, c’était gaspiller ton temps. La vie était beaucoup trop courte, et il te serait impossible d’assimiler toutes les connaissances sur terre, de lire tous les livres qui avaient un jour été écrits. Alors pourquoi perdre du temps, et réduire sans arrêt le quota ? Ce que tu aimais, c’était apprendre. Un dictionnaire et une encyclopédie pour livre de chevet, que tu lisais et relisais. Alors pourquoi pas un énième livre sur la guerre de sécession pendant que tu mangeais ?

Tu étais venu parce que tu savais qu’Alfie travaillait ici. Tu l’avais déjà vu prendre sa pause, un soir, il y avait quelque temps. Tu le connaissais de la pharmacie, où tu lui servais comme à tant d’autres des médicaments contre les effets secondaires des vaccins anti-mutation. Et depuis qu’il avait fait sa crise épileptique, tu t’étais dit qu’il fallait que tu passes le voir. Non pas par inquiétude — je ne suis même pas sûr que tu puisses en ressentir — mais bien par curiosité. Tu ne savais même pas s’il avait survécu, ou ce qui lui était arrivé après ça. Tout ce que tu avais en ta possession, c’était les images de ce pauvre homme s’écroulant au sol, agité de convulsion. Les premiers secours que tu avais prodigués, et les véritables secours que tu avais appelés. Ils étaient arrivés bien vite, et partis en ambulance avec lui. Apparemment, tu avais peut-être contribué à lui sauver la vie. Eh bien, ça ne t’avait fait ni chaud ni froid. Mais tu avais été intérieurement satisfait de voir que ce qu’on disait dans les livres, et ce que tu avais vu dans des vidéos de tutoriel était vrai. Et ce soir, l’idée t’était venue de voir si Alfie avait bel et bien survécu.

La dernière fois que tu l’avais vu à sa pause, il était environ 21h30. Alors, tu avais demandé l’addition à 21h25. Et vers 21h30, tu étais sorti, espérant que son patron était ponctuel dans ses pauses. Pour autant, tu savais pertinemment que dans le milieu de la restauration, rien n’était jamais sûr.

Mais il était là. Tu avais fait le tour de l’établissement, jeté un coup d’œil dans la ruelle qui se faufilait à l’arrière, et tu l’avais vu. Maintenant, tu t’approches. Simplement, de ton habituel pas silencieux. Tu t’approches sans avoir peur, sans stresser. Sans le moindre sentiment pour perturber ta pensée, ou te détourner de ton objectif, à quelque moment que ce soit.

« Ça va mieux, on dirait. »

Fin observateur. Une part de toi avait juste envie de partir, maintenant que tu avais vu qu’il était bien vivant. Mais tu savais que la société ne dictait pas des codes de conduite pour rien. Et ces-dits codes de conduite voulaient que tu t’inquiètes pour lui, et que tu prennes de ses nouvelles. Autrement qu’en le regardant, et en constatant qu’il avait l’air bel et bien vivant.


(c) elephant song.


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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 2:27

I KNOW OF SIN BY THE THINGS MOMMA PRAYED
Alfie ∞ Lockhart

Alfie n’avait jamais été aussi ponctuel que depuis qu’il avait eu ce travail au restaurant.
Certes, il ne s’agissait que d’un poste à la plonge, mais c’était ce job qui lui permettait de pouvoir continuer à vivre et payer son loyer sans craindre de se retrouver à la rue encore une fois. Il y avait passé suffisamment d’années pour ne pas avoir envie d’y retourner. Il considérait le gérant qui l’avait embauché comme un véritable thaumaturge – après avoir essuyé une liste d’échecs cuisants, l’homme lui était apparu comme le messie faiseur de miracles. Et il comptait bien lui rendre cet immense service qu’il lui avait rendu, peut-être sans en connaître toute l’ampleur. S’il avait été plus pusillanime, sans doute n’aurait-il pas cherché à se sortir de la situation dans laquelle il s’était mis tout seul – cette vie de misère et de malheur qui avait failli lui coûter la vie plus d’une fois, ce qui le rendait parfaitement indifférent. Qu’il vive ou qu’il meurt, c’était pour lui du pareil au même – jusqu’à il y a quelques semaines en tout cas. Avant, il se serait laissé sombrer et disparaître comme une truite hors de l’eau finissant par accepter son triste sort ; on aurait probablement retrouvé son cadavre au milieu de celui de Joe le clodo et autres junkies oubliés du reste du monde. Quelque part, il avait échappé à un destin bien triste. C’était une chance qu’il ne laisserait certainement pas passer, surtout maintenant qu’il pouvait fréquenter le reste de l’humanité sans se sentir comme un alien et un danger public.
Les mains dans le grand bac en céramique où il faisait la plonge, il écoutait le bruit qui résonnait entre les murs de l’arrière-salle du restaurant. C’était le moment le plus chargé de la soirée et tout le monde se démenait pour offrir aux clients un service rapide et impeccable. De délicieuses odeurs de canard rôti et de patates sautées s’échappaient de la cuisine pour monter jusqu’aux narines de l’ancien mutant qui se mit à saliver rien qu’à penser à la myriade de plats succulents concoctés par les cuisiniers – de la plus simple assiette de bananes flambées au délicat sabayon qu’il ne fallait pas trop sucrer – alors qu’il n’avait rien avalé de la journée à l’exception d’un pain au chocolat qu’il avait digéré depuis un moment déjà. Il en vint presque à saliver sur l’assiette remplie des restes d’un plat mexicain qu’on venait de lui apporter à nettoyer, jusqu’à ce que des relents de sauce piquante lui montent au nez avec tant de violence qu’il manqua en avoir les larmes aux yeux.
Il la plongea dans l’eau savonneuse et la récura sans attendre. Quelques notes d’accordéon parvinrent à ses oreilles et il se souvint que c’était soir d’animation aujourd’hui. Il allait encore avoir droit à une version bien spéciale de la cucaracha, tout en imaginant dans la salle les danseurs mirliflores jouant les sigisbées pour quelque gloussante gourgandine ; ils devaient probablement se prendre pour les maîtres de la piste de dance, chacun se revendiquant le king Julian de la soirée, alors que la plupart d’entre eux ressemblaient surtout à des ornithorynques se déhanchant maladroitement avec un balais à chiottes carré entre les fesses. Alfie leur trouvait parfois l’air aussi pataud que des zombies qu’on aurait bien achevés d’un carreau d’arbalète – loin de la classe des danseurs de Thriller donc.
L’ex-junky ne put retenir un discret sourire d’étirer le coin de ses lèvres en imaginant la scène, et la mélodie un peu étrange qui s’élevait depuis la salle principale était finalement bien moins désagréable qu’il l’avait cru.

Alfie reposa un nouveau plat fraîchement lavé sur l’égouttoir et sécha ses mains avant d’accrocher son tablier ciré au crochet qui lui était destiné. C’était l’heure de sa pause, et il mourrait d’envie de fumer ; la cigarette était bien la seule drogue dont il n’avait pu se passer, et quitte à devoir garder un vice, autant se contenter du moindre.
Il alla récupérer sa veste en cuir au vestiaire et l’enfila avant de rapidement fouiller les poches. Il y trouva un carambar et une sucette au citron, probablement glissés là par Zelda, quelques papiers dont il devait se débarrasser et, finalement, ses cigarettes et son briquet. Il en sortit une du paquet et la coinça entre ses dents avant de se diriger vers la sortie des artistes. Il contourna une caisse pleine de courges, potirons et autres cucurbitacées plus ou moins de saison et poussa la porte.
Une bouffée d’air froid bienvenue lui fouetta le visage au moment où il se retrouvait dehors. Attrapant son briquet, il alluma le petit bâton de nicotine et en tira une bouffée salvatrice. Une petite plume de pigeon vint virevolter devant lui et il s’amusa à la souffler plus loin dans un nuage de fumée blanche qui se mélangeait à la vapeur de sa respiration. Il suivit sa course dans les airs et leva tranquillement la tête, regardant le ciel au-dessus de lui. Il était si détendu qu’il se surprit même à faire un vœu silencieux lorsqu’il vit passer une étoile filante.
Il aurait pu rester comme ça tout le temps de sa pause si un pas léger, presque inaudible, et une voix d’un calme plat ne l’avaient pas sorti de ses pensées.

- Ça va mieux, on dirait.

Alfie tourna la tête et son regard croisa celui du pharmacien qui, quelques temps plus tôt, l’avait vu en pleine crise d’épilepsie. Entre la fatigue, le stress et le manque, beaucoup de conditions avaient été réunies pour qu’il s’écroule d’un coup devant l’homme qui avait réagi avec une rapidité et une efficacité déconcertantes. Le tatoué ne se rappelait pas vraiment de ce qu’il s’était passé durant cette crise. Il avait juste le souvenir d’une voix calme et posée, des lumières de l’ambulance, et puis de s’être réveillé dans un lit d’hôpital. Mais il s’en était tiré presque sans blessures, grâce au réflexe de l’homme qui l’avait subi en train de s’écrouler sur le sol, secoué de spasmes.
Il sourit doucement et hocha la tête.

- Bien mieux, oui.

Il tira sur sa cigarette, appréciant le goût âcre de la nicotine sur sa langue et la chaleur de la vapeur dans sa gorge et ses poumons. L’hiver arrivait à grands pas et il ne crachait pas sur ce qui pouvait le réchauffer un peu. Il planta son regard sombre dans celui de son vis-à-vis.

- J’ai pas eu le temps de vous remercier – pour avoir appelé les secours. On m’a dit que vous avez pris les choses en main comme il fallait.

Il haussa un peu les épaules.

- J’ai presque tout oublié de cette soirée, alors comme je suis vivant, je vais les croire.

Il ne savait pas où s’arrêtaient les faits et où commençait l’exagération, mais d’après ce qu’il avait cru comprendre, il aurait pu se faire très mal avec cette crise s’il n’avait pas été pris en charge. Il en était d’autant plus reconnaissant au pharmacien d’avoir su avoir les bons gestes et ne pas céder à la panique comme les gens le faisaient souvent.



Code by Silver Lungs


Dernière édition par Alfie Cochrane le Jeu 7 Mai 2015 - 13:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 4:33

≈ sync to the ticker inside
ceartas & alfie


Bien que ton instinct premier t’aurait plutôt conduit à faire demi-tour dès que tu avais vu qu’Alfie se tenait bien sur ses deux pieds, tu t’étais ravisé et tu avais poursuivi ta route. Il ne s’agissait pas là d’une quelconque perturbation, d’un sentiment venu altérer ta pensée, et te poussant soudainement à te conduire comme n’importe quel être humain, inquiet et avenant — bien que tu aies appris avec le temps que tous les humains n’étaient pas avenants. Non. Tu t’étais simplement remémoré l’un des nombreux codes sociétaux que tu avais pu observer avec le temps que tu avais passé en ce monde. Tu avais appris, à force de sillonner les rues et de côtoyer les gens, que la politesse consistait à demander des nouvelles. À s’enquérir de la santé d’autrui. Être désintéressé de ce qui pouvait bien se passer dans la vie de ses pairs était vu comme une forme hautement irrespectueuse d’impolitesse. En soi, tu t’en souciais peu. Mais le corps dans lequel tu te déplaçais n’était pas le tien. C’était le mien. Oui, le mien. Et tu n’avais pas la moindre envie de me faire souffrir en te mettant à l’écart, et en bousillant mes quelques relations par ton étrange indifférence.

Alors tu avais respecté ce code, bien qu’il te paraisse aujourd’hui encore toujours aussi étrange. À tes yeux, il s’agissait de faire semblant de se soucier des autres. Alors qu’au fond, peut-être que ça nous était complètement égal, de la manière dont ils se portaient. Au fond, peut-être que ce n’était qu’une manière de les faire parler, et de se voir retourner la question. Par pur égocentrisme, par pure envie de s’attirer l’intérêt de nos pairs. Après tout, combien de gens n’entendons-nous pas dire avec une profonde indignation : « Il n’a pas arrêté de me parler de lui, il ne m’a même pas demandé comment j’allais ! » ? La plupart des gens attendent qu’on s’intéresse à eux, en retour d’un effort de s’intéresser aux autres. C’était à tout le moins ta version des choses. Bien terne, bien pragmatique. Mais sans doute contenait-elle une part de vérité, comme toujours.

Alfie allait visiblement mieux. Même dans l’obscurité, à la lueur de la petite lampe accrochée au-dessus de la porte arrière du bar, tu le voyais. Il avait repris quelques couleurs, bien qu’elles soient sans aucun doute rendues bien pâles par le halo blanchâtre de l’ampoule. Ses gestes étaient normaux, et il était capable de fumer. Sans doute cela signifiait-il qu’il était en bonne santé. À la vérité, tu n’en savais rien. Tu lisais des encyclopédies, mais tu étais loin d’être médecin. Cette branche de la science t’intéressait, mais le corps humain n’était pas grand-chose d’autre qu’une machine. Une machine avec quelques déraillements incompréhensibles, mais rien que tu ne puisses réussir à percer à jour avec un peu de temps. Alors, ça ne t’intéressait pas. Ce n’était pas assez amusant, à ton goût. Bien que ta conception de l’amusement ait toujours été relativement étrange. Comme tout le reste de ta personne. Le comportement, voilà ce qui te captivait. Cette chose que tu ne saisissais pas. Les personnalités des uns et des autres, les raisons qui les poussaient à s’aimer ou à s’entretuer, à se haïr ou à s’apprécier. Les instincts primitifs, les raisons animales, cœurs empreints d’une sauvagerie que tu trouvais passionnante. Voilà ce que tu prenais plaisir à étudier, en permanence. Pour tenter de jouer le jeu. Tenter de t’y immerger. Exactement comme ce soir.

« Oh, vous savez, je n’ai pas fait grand-chose. N’importe qui aurait pu appeler les secours. »

Tu avais remarqué que la modestie était une qualité fort appréciée des gens, de manière générale. De moi, notamment.

« Le principal, c’est que vous alliez bien, maintenant. »

Être normal, c’est un effort. Un effort phénoménal, pour toi. Mais on ne change personne. Pas même celui qui ne ressentait rien.

« Vous savez, on peut apprendre les gestes de secours dans les livres, ou sur internet. C’est ça qui vous a sauvé. C’est les connaissances que les gens partagent. Je n’avais jamais testé ces techniques sur un individu, mais c’était à peu près comme dans la vidéo. Fort instructif. » Peut-être, Ceartas. Mais les gens ne sont pas juste des machines à tester. « Pardonnez ma curiosité, mais ça m’a toujours intrigué. Qu’est-ce que ça vous fait, comme sensation, de fumer ? »

Au moins, tu avais tenté d’être normal. Le plus normal possible, avant que ta bizarrerie ne revienne hanter ton sillage.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeMar 19 Mai 2015 - 4:24

I KNOW OF SIN BY THE THINGS MOMMA PRAYED
Alfie ∞ Lockhart

Alfie n’aimait pas faire de crise en public. Que ce soit une crise de manque ou une crise d’épilepsie, il perdait le contrôle de son corps et parfois de sa raison face à des gens qui ne le connaissaient pas et qui réagissaient presque toujours de la même façon. Soit le tatoué les effrayait, soit il attirait leur pitié, soit il les faisait fuir. Rares étaient les cas qui se déroulaient autrement, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Certes il avait pris l’habitude de tout faire pour éloigner les gens de sa personne et leur épargner un épisode douloureux et traumatique si jamais ils venaient à entrer en contact avec sa peau, mais il n’avait jamais réussi à totalement se faire à cette lueur de peur dans leur regard, ni à cette étincelle de miséricorde mal placée qui n’arrivait qu’à l’énerver un peu plus. Il ne savait pas ce qui était le pire : ceux qui montraient ouvertement leur dégoût et leur épouvante, ou bien ceux qui jouaient les bons samaritains en le regardant comme s’il avait été un pauvre chien malheureux dont il fallait s’occuper, non pas par principe, mais parce qu’il était bien vu de le faire. C’était d’autant plus frustrant qu’il n’était pas réellement maître de lui-même dans ces moments-là.
Le jeune pharmacien qui s’était occupé de lui n’avait pourtant pas l’air de faire partie de ces groupes. Il n’avait pas paniqué, ne s’était pas apitoyé sur son sort en attendant bêtement que ses muscles se décident à agir normalement, ne s’était pas inquiété des spasmes qui l’avaient secoué durant il ne savait combien de temps. Il conservait de très vagues souvenirs de cette soirée, seulement quelques bribes d’images floues qui lui étaient revenues au prix d’un grand effort de mémoire, mais rien de plus. Tout ce qu’il savait, c’était ce que les médecins avaient bien voulu lui dire. Et il avait été reconnaissant à l’inconnu d’avoir eu les bons réflexes et de lui avoir permis de vivre encore un peu.
Il se demanda d’ailleurs quel était le pourcentage de chance qu’ils se retrouvent ici ce soir. Et il se demanda également s’il n’était pas venu spécialement pour lui, à venir dans cette allée déserte derrière le restaurant, même si l’idée lui apparaissait relativement saugrenue : il ne voyait pas pourquoi qui que ce soit qu’il ne connaitrait pas personnellement viendrait prendre des nouvelles de sa santé. Et pourtant, il se tenait face à lui et venait de le remercier de s’être occupé du nécessaire lorsqu’il s’était effondré au milieu de sa pharmacie. Son vis-à-vis haussa les épaules.

- Oh, vous savez, je n’ai pas fait grand-chose. N’importe qui aurait pu appeler les secours. Le principal, c’est que vous alliez bien, maintenant.

L’ancien mutant sourit un peu et secoua la tête.

- C’est loin d’être le premier réflexe de tout le monde. C’est d’autant plus appréciable quand ça arrive.

En le voyant s’écrouler ou convulser, les gens avaient plus tendance à s’éloigner rapidement qu’à s’occuper de son cas ou chercher à appeler les secours. D’autres essayaient de s’occuper de lui, mais en faisant parfois quelques erreurs qui finissaient par lui faire plus mal qu’autre chose. Il se rappelait de cette femme d’une cinquantaine d’années qui, croyant bien faire, l’avait immobilisé le temps que sa crise passe. Résultat des courses, il s’était déboité l’épaule avec tellement de violence qu’il avait quand même dû aller à l’hôpital pour qu’on la lui remette en place. Il était relativement content d’avoir échappé à ça une seconde fois.

- Vous savez, on peut apprendre les gestes de secours dans les livres, ou sur internet. C’est ça qui vous a sauvé. C’est les connaissances que les gens partagent. Je n’avais jamais testé ces techniques sur un individu, mais c’était à peu près comme dans la vidéo. Fort instructif.

Le tatoué plissa légèrement les yeux, interpellé par cette déclaration. L’espace d’un instant, il eut l’impression d’avoir été le cobaye d’une expérience dont il n’avait eu aucune idée. Il se demanda si le pharmacien avait été content de l’épilepsie de son client puisqu’il avait visiblement pu tester quelque chose d’inconnu. Et il ne savait pas vraiment s’il devait être rassuré ou inquiet par cette possibilité.
Il le regarda le fixer un instant avant de reprendre.

- Pardonnez ma curiosité, mais ça m’a toujours intrigué. Qu’est-ce que ça vous fait, comme sensation, de fumer ?

Alfie haussa les sourcils et baissa les yeux sur la cigarette qu’il tenait entre ses doigts. Il n’en avait fumé que la moitié et l’extrémité rougeoyait dans la ruelle éclairée chichement. Il réfléchit à la question qu’on venait de lui poser. Il allait avoir du mal à donner une réponse précise, ou juste convaincante.

- Honnêtement ? Ca me détend. J’ai l’impression que ça aide à relâcher mes muscles et mes pensées, et ça m’occupe les mains.

Il tira sur le petit bâton de nicotine et souffla un nuage blanchâtre qui s’évapora dans l’air du soir. Il n’avait jamais pris la peine de mettre des mots sur ce que lui faisait la cigarette. Tout ce qu’il savait, c’était que la sensation était agréable et que le tabac était la moindre des addictions qu’il avait pu avoir. Il haussa de nouveau les épaules.

- Je pense que tous les fumeurs doivent avoir des sensations différentes, mais je pense pas que les miennes soient extraordinaires.

Il regarda l’homme emmitouflé dans son manteau, bien à l’abri de l’air frais de cette fin d’automne. Il lui trouvait un air étrange, presque trop calme, trop posé. Et pendant un instant, Alfie se demanda si ce comportement et ces questions ne cachaient pas autre chose. La vie dans la rue l’avait rendu méfiant pour un rien ; il devait faire des efforts pour vraiment s’ouvrir et faire confiance aux autres. Aussi choisit-il de chasser ces pensées et de ne pas en tenir compte.

- Vous avez jamais essayé ? Même pas avec la cigarette d’un ami ?

C’était comme ça qu’il avait commencé : un de ses camarades de classe de l’époque lui avait fait goûter. Au départ, il avait détesté cette sensation dans sa gorge et le goût sur sa langue. Et au final, quinze ans plus tard, c’était son principal exutoire et son échappatoire à des drogues beaucoup plus violentes.



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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeJeu 28 Mai 2015 - 15:17

≈ what it takes
ceartas & alfie


À la longue, il arrivait que ton calme et ton détachement finissent par instaurer le doute. Les premiers temps, ils rassuraient plus qu’autre chose. Tu devenais une force calme, un point de repère pour tous ceux qui avaient été blessés par le regard des gens, un jour dans leur vie. Toi, tu ne jugeais pas. Tu restais posé et sincère, tu ne manifestais pas la moindre méfiance ou la moindre réticence à l’idée d’apprendre à connaître gens et choses. Gens et choses. Là était peut-être ton problème. Il semblait parfois que, pour toi, les gens n’étaient que des choses. De grandes machines, articulés par toute une suite de phénomènes physiques et surtout chimiques. Le cerveau humain te posait beaucoup plus de fil à retordre, mais avec le temps, tu l’étudiais. Calmement, patiemment. Tu voulais réussir à en dégager quelque chose. À le comprendre. Et là était le souci. Comprendre. Toujours, et inlassablement, comprendre.

Tu avais toujours pensé que les humains n’étaient pas bien différents des autres animaux. Leur capacité de raison les rendait simplement plus intéressants. Car beaucoup plus stupides, autant que plus intelligents. Et comme ton point de vue le suggérait, tu ne les considérais pas différemment de toutes les choses qu’abritait ce monde. Tu les observais, les étudiais calmement. Et c’était ce calme qui pouvait finir par mettre tes vis-à-vis sur la voie. La voie de ta pensée. Cette pensée qui finissait par déranger, cette petite idée qui provoquait un certain malaise chez les gens. L’idée de n’être qu’une machine ne plaisait pas. Pas du tout. Ils avaient l’impression que la notion d’esprit n’existait plus. Et que leur indépendance, par là même, s’échappait. C’était également un aspect qui te fascinait : la volonté de l’être humain à s’accrocher à son indépendance, tout en s’enlisant jour après jour dans de nombreuses dépendances. Le paradoxe à son état le plus pur. Et là était tout l’intérêt de l’humanité. La contradiction qu’elle représentait, qu’elle incarnait, était la principale raison de ton amour pour cette espèce.

Tu sentis la perplexité de ton vis-à-vis à la mention du caractère instructif qu’avait eu ton intervention, lors de la crise d’épilepsie. Mais l’idée qu’il ait pu se sentir réduit à un cobaye ne t’avait pas effleuré. Ou alors, elle l’avait fait, mais tu t’étais dit que ça passerait. Comme du beurre, disent les autres. Parce que vous ne vous connaissiez pas assez. Alors il prendrait ça pour un égarement. Laisserait couler. Jusqu’à ce qu’il apprenne vraiment à te connaître, et repense à cette scène. Ce serait alors une autre histoire. Une toute autre paire de manches.

La cigarette. Tu observais le petit bâton de nicotine, aller et venir. Vers les lèvres, puis le filtre s’y cachait. L’extrémité s’allumait, lorsqu’Alfie inspirait. L’oxygène se consumait, ravivait la cigarette. Et puis, le bras retombait, et la fumée s’évadait. Tu avais toujours trouvé un aspect extrêmement poétique à la fumée. Celle de la cigarette parmi tant d’autres. Mais la buée était de loin moins cancérigène. Alors, tu t’en contentais. Tu avais étudié avec attention la composition des cigarettes, lorsqu’un jour tu t’étais demandé si essayer aurait été instructif. Et puis, tu en avais déduit que ce n’était pas bon pour toi, pas bon pour nous. Et que si tu ne tombais pas accro, l’un d’entre nous pourrait le faire. Ripper était accro au vice. Il fumait déjà des joints. Mais ça ne faisait pas le même effet. Tu ignorais s’il fumait des cigarettes. Je l’ignorais aussi. Si c’était le cas, il nous le cachait habilement. Ne nous entraînait pas dans sa dépendance. Je crois qu’au bout du compte, je préfère ne pas savoir.

« Hm, j’ai lu que les premiers temps, les cigarettes procuraient une légère sensation d’euphorie, qui avait tendance à s’estomper par la suite. Quelque part, j’ai l’intime sensation que les fumeurs s’habituent à elle, plus qu’elle ne disparaît. Ça va peut-être avec le dépendance. Il faudrait que je ressorte les études sur le sujet. »

Tu te frottes pensivement la tête, observant la cigarette qu’il fume lentement. Ton bras retombe le long de ton corps, tandis que tes yeux retombent sur Alfie. Sans la moindre émotion dans la voix, tu secoues la tête, un centimètre à droite, un centimètre à gauche, une fois. Simple négation, efficace et sans fioritures. Exactement comme toi.

« Moi, non, jamais. » Rip’, c’est sûr que si.

La réponse est étrange. Comme si tu annonçais d’ores et déjà la couleur. Mais tu n’as jamais eu peur. Tu ne t’es jamais posé de questions à propos de nous. Tu n’as jamais eu honte de ce que nous sommes. Le secret n’en est pas vraiment un. D’autres savent, après tout. Trop savent. Et on dit qu’un secret n’en est un que si une seule et unique personne est au courant.

« Je pense qu’un autre a déjà essayé. »

Oui. D’autres ont déjà essayé. D’autres ont sûrement essayé. Je suis sûr que Joan fume, aussi. Pour le plaisir, plus que pour la dépendance. Mais toi, ça ne t’a jamais effleuré l’esprit. Ça ne t’intéresse pas. Même pas scientifiquement.

« Moi, je préfère étudier. La théorie, plus que la pratique, vous voyez. »

La pratique, c’est l’boulot des quatre autres.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeJeu 11 Juin 2015 - 2:30

I KNOW OF SIN BY THE THINGS MOMMA PRAYED
Alfie ∞ Lockhart

Mettre des mots sur les sensations que lui procuraient la cigarette n’avait jamais effleuré l’esprit d’Alfie.
C’était comme mettre des mots sur ce que lui faisaient les drogues qu’il avait consommées tout au long de sa vie : il savait expliquer qu’il se sentait bien, qu’il avait l’impression de flotter, de ne plus rien sentir, d’être ailleurs dans un monde agréable et non plus dans celui-là, où la Nature l’avait doté d’un gène qui faisait que tout ce qu’il touchait trouvait une fin prématurée en pourrissant sur place. Il savait qu’elles lui faisaient oublier sa condition, oublier la solitude, oublier la misère, oublier sa mutation, oublier tout le reste. Mais quant à décrire précisément ce qu’il ressentait était une autre paire de manche. C’était comme essayer de décrire la couleur bleu à un daltonien incapable de la percevoir : le concept de bleu lui serait familier, mais il n’arriverait jamais à vraiment comprendre cette couleur tant qu’il ne serait pas capable de la voir d’une façon ou d’une autre.
Expliquer ce que lui apportait la nicotine était un peu pareil, et l’ex-mutant aurait eu bien du mal à expliquer ça au pharmacien qui se tenait devant lui. Il s’était dépatouillé avec trois pauvres phrases qui semblèrent intriguer quelque peu l’homme à l’air si calme.

- Hm, j’ai lu que les premiers temps, les cigarettes procuraient une légère sensation d’euphorie, qui avait tendance à s’estomper par la suite. Quelque part, j’ai l’intime sensation que les fumeurs s’habituent à elle, plus qu’elle ne disparaît. Ça va peut-être avec la dépendance. Il faudrait que je ressorte les études sur le sujet.

Le tatoué haussa légèrement les épaules, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Il était vrai que la nicotine ne lui faisait plus autant d’effet qu’avant et qu’il devait en consommer une certaine quantité pour ne pas avoir d’autres effets de manque. Il avait déjà du mal à gérer les autres, pas question d’être encore plus irritable parce qu’il n’avait pas fumé son paquet de cigarettes quotidien.

- Peut-être. Je vous avoue ne pas m’être penché plus que ça sur la question.

Et parlant de question, il lui en posa une à son tour. La réponse fut claire, nette et sans épanchement inutile.

- Moi, non, jamais.

Alfie hocha la tête et s’apprêta à répondre lorsque son interlocuteur poursuivit.

- Je pense qu’un autre a déjà essayé.

Le plongeur cligna des yeux, un peu surpris par cette déclaration qui lui semblait assez étrange. De quel autre pouvait-il bien parler ? Sous-entendait-il que quelqu’un aurait testé pour lui ? Dans ce cas, pourquoi lui demander des détails sur ce que fumer lui faisait ? Un certain nombre d’interrogations commençait à fleurir dans l’esprit de l’ex-junkie qui espérait bien avoir le fin mot de l’histoire avant la fin de sa pause. Et même si ce n’était pas le cas, il savait où travaillait le jeune homme : si la curiosité devenait trop forte, il n’aurait que quelques rues à traverser pour aller le voir et lui demander de plus amples détails.

- Un autre … ?

Tirant sur sa cigarette, il planta son regard dans celui du pharmacien. Décidément, plus le temps passait, plus il lui trouvait un drôle d’air. Il n’avait rien d’antipathique ni de menaçant, il avait juste l’air incroyablement détaché tout en étant très curieux. L’ancien junkie lui trouvait une vague ressemblance avec un scientifique observant un rat derrière la grande surface transparente de son enclos. Et sa remarque suivante ne fit que confirmer cette impression.

- Moi, je préfère étudier. La théorie, plus que la pratique, vous voyez.

Le tatoué acquiesça en silence, d’un hochement de tête. Il voyait en partie ce qu’il voulait dire, mais il n’était pas spécialement sûr qu’ils fussent sur la même longueur d’onde tous les deux. Ceci dit, si ça pouvait le tenir éloigné de toute forme de drogue, tant mieux pour lui.

- Je vois, oui.

Sa cigarette coincée entre les dents, il tira machinalement les manches de sa veste, comme pour s’assurer que ses bras étaient bien couverts. Les traces de ses piqures n’étaient pas visibles avant la moitié de ses avant-bras, mais préférait être sûr que son vêtement et ses tatouages cachent bien le tout. Pas la peine d’exposer ses cicatrices à tout va.

- C’est pas plus mal, d’un côté : si ça vous évite de tomber dans une addiction quelconque, c’est plutôt une bonne chose.

Un léger sourire étira ses lèvres, mais ses yeux bruns s’étaient durcis au souvenir de ce qu’il s’était laissé devenir et de ce qu’il avait été jusqu’à il n’y avait pas trois mois. Il était plus qu’heureux de s’en être sorti, même s’il avait peut-être crié victoire trop vite. Après tout, il refusait de se rendre en centre de désintoxication pour gérer ses crises, ses manques et ses envies, et il ne lui faudrait qu’un tout petit moment d’égarement pour devoir tout recommencer. Jusqu’à présent, il avait tenu bon, mais son obstination pourrait lui jouer des tours s’il ne faisait pas très attention.

- Vous êtes plutôt du genre à observer les gens, non ?

C’était une évidence, mais Alfie voulait savoir si, à tout hasard, il ne se trouvait pas en face d’un sociopathe dépourvu d’émotion.
Vu sa chance, ça n’aurait pas été surprenant.



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MessageSujet: Re: + i know of sin by the things momma prayed. (alfie)   + i know of sin by the things momma prayed. (alfie) Icon_minitimeDim 21 Juin 2015 - 19:29

≈ some kind of madness
ceartas & alfie


Tu avais laissé sous-entendre que nous étions cinq en un sans la moindre pudeur, ni la moindre peur. Car c’était ainsi pour tout ce que tu disais. Tu contrôlais cependant le moindre mot, gardant secret ce que tu estimais être véritablement personnel. Mais ma maladie faisait partie de ton quotidien, elle était la raison pour laquelle tu existais, et il paraîtrait évident à la plupart de tes connaissances que j’en étais atteint, un jour ou l’autre. Alfie venait suffisamment souvent pour pouvoir déceler des différences entre toi et moi, et parfois même entre Joan et moi. Rip’ attendait que je sois sorti du boulot, et Oliver ne comprenait rien à ce concept de travail. Joan ne faisait surface que de temps à autre, et tu étais le plus fréquemment présent, à la pharmacie ; moi excepté. Alors tu étais parti du principe qu’Alfie avait peut-être déjà remarqué quelque chose, un regard vivant ou une intonation particulière dans ma voix, choses dont tu étais plus ou moins dépourvu. Un drôle d’être que voilà, à s’en demander parfois si tu n’étais pas une machine créée pour étudier les êtres vivants, si tu ne te promenais pas dans les rues pour noter nos vies en statistiques et faire d’immenses encyclopédies de nos coutumes de vie, plutôt que de profiter de la nôtre.

Le jeune homme releva, bien entendu. Mais tu étais déjà passé à autre chose, et l’espace d’un instant, tu te demandas si ne pas revenir tout de suite sur sa question allait paraître ou non impoli. Tu lui avais presque coupé la parole en déclarant préférer la théorie à la pratique, et tu te doutais donc que la plupart des êtres humains auraient fait semblant de ne pas entendre la question censée être embarrassante, pour passer à autre chose, en espérant qu’on ne la reposerait pas. Oui, mais voilà : la question ne t’embarrassait pas du tout, et tu attendais simplement le bon moment pour y répondre, sans lui couper la parole à nouveau.

Tu l’avais vu s’enfoncer dans ses souvenirs, ses pensées ; son regard s’était un peu distancé de votre conversation, et il avait baissé ses manches avec une attention toute particulière, se cachant, se renfermant. Tu faillis lui répondre qu’on pouvait devenir accro à la connaissance et au besoin d’en savoir toujours plus, mais tes pensées s’était déjà évadées vers un tout autre sujet, et tu te demandais ce que cela faisait de ressentir une réelle addiction. Alors que tu t’apprêtais à l’interroger sur le sujet, il reprit la parole. Tes yeux se vrillèrent à nouveau dans les siens, tandis que tu hochais poliment la tête.

« Il y a tant de choses à voir et à découvrir. Et puis, d’autres se chargent d’expérimenter tout ce qu’il y a à expérimenter pour moi. »

D’autres, dans le monde entier. Mais aussi d’autres, dans ta tête. Dans ma tête.

« Avez-vous déjà entendu parler du trouble de la personnalité multiple ? »

La question était d’une pureté et d’une sincérité effarante, de ce genre de question qui nous met la puce à l’oreille, et qui nous donne des réponses sans pour autant nous les jeter à la figure de manière étrange. Si tu avais dit à Alfie que nous étions cinq en un, ou qu’il n’était qu’un hôte du corps d’un dénommé Lockhart O’Meara, comme trois autres personnalités — quatre avec la mienne —, il t’aurait peut-être pris pour un fou. Alors tu avais pesé tes mots, retourné au fond de ton esprit les différents moyens de répondre à ses interrogations, et tu avais fait ce qui te paraissait le plus logique et le plus rationnel. Le moins bizarre et le moins fou. Tu parlais de ma maladie, tout bêtement. Et s’il la connaissait, il comprendrait.

Le cas échéant, tu prendrais le temps de lui expliquer tout ce qu’il y avait à savoir sur le sujet, pour étancher sa curiosité. Après tout, tu avais toute la soirée. Et si lui ne l’avait pas, rien ne t’empêchait de l’attendre pour aller boire un verre après son chiffre. Le ciel était clair, et tu pourrais réviser calmement tes constellations en patientant.

Dans un cas comme dans l’autre, la nuit promettait d’être distrayante.


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