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 You tell me something [Niklaus Van Helsing]

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MessageSujet: You tell me something [Niklaus Van Helsing]   You tell me something [Niklaus Van Helsing] Icon_minitimeDim 14 Juin 2015 - 18:20



You tell me something



Dereck Δ Niklaus


“ On a beau conserver tous les souvenirs, les bons comme les mauvais, ils finissent par s'effacer lentement au fil du temps. Tandis que les souvenirs d'évènement restent, plus marquants que les autres, les souvenirs de visages s'estompent et il vous est difficile de reconnaître quelqu'un que vous n'avez pas vu depuis plus de vingt ans. J'en fais l'amère expérience aujourd'hui. Croyez moi, si je l'avait reconnu plus tôt, je lui aurait renversé un verre sur la figure.”



Dereck était encore arrivé en retard au bar le matin. Et on lui avait encore passé un savon. Il avait tenté de se justifier par des excuses plus farfelues les unes que les autres sans succès. Puis il avait pensé trouver la bonne et son employeur a simplement soupiré. Parce qu'il commençait à avoir l'habitude et bien que cela l'irritait au plus haut point, lui qui était un véritable exemple niveau ponctualité, il faisait avec et n'avait pas à se plaindre de son travail presque parfait. En effet, Dereck qui se montrait bien souvent fainéant en dehors du travail, l'était beaucoup moins quand il mettait la main à la pâte. Au moins ça lui permettait de ne pas se faire jeter dehors. Pour être tout de même puni pour son retard, car il fallait donner l'exemple, il avait donc eu la mission, l'incroyable et dangereuse quête d'aller chercher les caisses de l’approvisionnement qui venait d'arriver. À quels dangers allait-il se frotter ? Aucun ne lui paraissait plus fort que celui auquel il ferait face s'il avait le malheur de tout renverser. La furie du patron, voilà de quoi faire fuir tous les héros. Même Héraclès partirait s'enterrer dans un trou loin d'ici. C'est avec un courage digne des plus grands qu'il sortit à l’extérieur et entreprit de prendre les caisses une par une. Au bout d'une dizaine d'allers-retours, il a pu souffler. Mission accomplie. Un jour de survie en plus.

Plus tard dans la matinée, après avoir servi quelques clients et concocté des cocktails en résistant à l'envie de mettre des trucs bizarres dedans pour se marrer, il a dû accomplir l'une de ses tâches favorites : nettoyer les verres. Ironie bien sûr. Qu'y a-t-il de plus ennuyant sur Terre que de faire la vaisselle ? Il n'a jamais vu quelqu'un frotter un verre avec entrain et les yeux brillants, non. Faire la vaisselle, c'est s'emmerder et perdre dix minutes de sa vie. C'est regarder son verre fixement en ne pensant à rien, avec l'esprit aussi vide et aussi plat qu'un désert. Une vraie corvée. Que le jeune homme remplit sans se plaindre ouvertement. Tout en nettoyant, il écoutait distraitement les conversations des clients. En général, ils ne racontaient rien de bien intéressant. Leurs problèmes, leurs histoires qu'ils croient drôles et tout ce qui va avec. Plus inintéressant ça n'existe pas, mais au moins ça occupe de les écouter. Quelques minutes plus tard, un homme entra dans le bar et s'assit sur un tabouret, non loin de Dereck. Ce dernier finit d'essuyer le dernier verre avant de tourner le regard vers le nouvel arrivant. Il fronça les sourcils. Sa tête lui rappelait vaguement quelqu'un. Peut-être un de ces pauvres types qui buvaient toute la journée, ne tenaient plus debout et repartaient ivres en vomissant sur le trottoir ? Avant de revenir le jour suivant et celui d'après évidemment. Ou peut-être pas. Il cessa de le dévisager et croisa le regard de son patron. Ah oui. Ne pas oublier. Être aimable avec tout le monde. Il était habituellement très social mais il faut dire que parfois les clients ne donnaient pas spécialement envie de leur adresser la parole ou de leur sourire gentiment. Il se plaça donc face à l'homme qui devait avoir quelques années de moins que lui et lui offrit un sourire resplendissant avant de lui dire d'un ton mielleux.

- Qu'est ce que je vous sert ?

par humdrum sur ninetofive


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