Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Sans un sou, il a pris l’habitude de coudre des vêtements à la main pour sa sœur. C’est la plus délaissée d’eux deux de toute façon. Il n’a jamais rien montré à son père, ce n’est pas une activité dont un homme peut se vanter, malgré l’utilité probable en cas de large blessure sur le terrain. Il travaillait à l’abri dans leur chambre, un cintre comme seul aide et la vieille peluche malfoutue qui tenait les épingles en son sein pour ne rien perdre. Une véritable horreur qui a pris vit avec quelques gouttes de sang. Fausse manipulation, il s’est enfoncé l’aiguille dans le doigt et s’est reculé pour ne pas tacher son travail. Il y a dû en avoir sur la peluche, car pendant un instant il a cru la voir essayer de se lever, elle a bougé ses membres ou il est devenu fou pendant ce court instant, il ne savait pas vraiment à l’époque.

Aujourd’hui, il sait que son sang donne vie à tout ce qu’il fabrique en tissus ou en laine. Il ne faut que deux conditions pour cela : avoir été animé d’un sentiment fort, qui définira la créature, durant la conception et donner une quantité de sang suffisant pour l’animer. Au plus rapidement le sang touchera l’intérieur de la peluche, au plus rapidement elle prendra vie. C’est un peu leur cœur. Il connait quelques facettes de son pouvoir sans les maitriser au maximum. Il y a la phase facile qui consiste à donner vie en laissant la poupée se diriger et s’animer de sa propre volonté. A ce stade, il peut échanger ses sens contre ceux de la poupée. Il peut donc voir et entendre clairement le lieu où celle-ci se trouve. Au plus souvent il lui a donné de sang, au plus c’est facile et au plus la créature obéit à ses désirs sans qu’ils ne doivent rien faire. Ensuite vient le contrôle qu’il exerce dessus. Il offre aux peluches raides et sans doigt la capacité de saisir des objets, il leur offre un squelette qui leur permettra de porte ce qui est à leur taille. Il peut les contrôler par la pensée, leur ordonner d’agir sans aucune limite si ce n’est leur corps, car lier par le sang, la peluche blessée peut se mettre à saigner du sang de son propriétaire. Au plus, l’attachement entre la peluche et sa personne est élevé, au plus les blessures peuvent se révéler importantes. C’est bien là son talon d’Achille lorsqu’il essaie de donner vie à une armée de tissus et de laine.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Il serait plus juste de dire qu’il a déjà travaillé à leur côté. Son père était chasseur, il y a de cela bien longtemps. Il a cru bon d’élever ses enfants dans ses convictions, tout en les entrainant à se défendre et à attaquer. Il a bien appris à cacher toute différence et n’a jamais parlé de ses pouvoirs. Il ne les a jamais montrés de façon excessive, du moins selon lui. Mais son père n’a pas été le seul. Il y a aussi eu l’ami de son père qui l’a amené sur le terrain. Il l’a supervisé sur le terrain lors de quelques sorties. Il a pu tuer ses premiers dégénérés, sentir leur peur ou leur incompréhension. Il s’est senti à sa place, mais bien trop imprudent et irréfléchi, il a fini par mettre fin à tout l’entrainement. Nev n’est pas fait pour ce métier, il faut se faire à l’évidence. Quant à se retrouver face à un hunter, comment serait-ce possible alors qu’il est comme eux ?

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Depuis bientôt deux ans, un ours en peluche pourvu d’un squelette interne le suit partout. Il lui donne vie en permanence sans se soucier de ses déplacements. Vengeance, le sentiment par lequel il est animé, est assez fidèle pour ne pas trop s’éloigner. Il arrive le retrouver assez facilement de toute manière. Il lui a offert assez souvent du sang pour arriver à prendre ses sens. Mais loin d’être utile, il a besoin de la compagnie du jouet qui le suit comme un petit chien. Il le rassure, ça fait deux paires d’yeux attentifs. Vengeance a ses méthodes pour attirer son attention et puis il a assez peu de conscience pour s’en prendre à toute personne qui s’approche un peu trop près de son créateur. Il n’est pas piégé, mais il est tout aussi dangereux pour un nounours de sa taille. Nev ne s’en rend même plus compte, donner vie à un doudou est bien normal quand on possède un peu d’imagination. Tout le monde peut le faire, ça ne signifie pas qu’il est dégénéré, il ne ressemble pas à l’un de ses monstres.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
C’est une vraie horreur, à moins que ce ne soit une bénédiction. Il est bien plus facile de trouver une bande d’idiots qu’un idiot seul. Ils feront assez de bruits pour qu’on puisse tuer chacun de ses monstres un à un, peu importe l’âge, peu importe l’innocence probable. Ils essaient de se rebeller contre l’humanité, il est du devoir des hunters de mettre fin à leur rêve illusoire. Ils sont sans défense et il se ferait une joie d’aller les abattre de sang-froid avec ses anciens collègues. Une terre qui n’aurait pas connu de monstres serait bien plus simple. Le contrôle aurait dû être plus élevé, on n’aurait pas dû leur laisser autant de liberté, ils se croient bien trop supérieurs pour un supposé don sans aucun intérêt.

PAYS : Belgique DISPONIBILITÉ : 4/7.VOTRE AVIS SUR TH : Un forum mutant qui semble vraiment sympa dans son intrigue. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : bazzart et Alix. PERSONNAGE : Inventé VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : écrire ici. UN DERNIER MOT ? : écrire ici.

« Alix ? » Le paternel laisse échapper un rire gras à l’énonciation de ce nom qui a si souvent déshonoré la famille. En plus d’être une fille médiocre en chasse, elle est dégénérée. Un déchet auquel Nev s’était tout de même attaché pour ne pas perdre contact avec la réalité. Il l’a presque éduqué cette sœur. Il y tient plus que tout au monde à ce petit bout qui reste encore un bébé. « Elle ne vaut pas mieux que ta mère. Elle est partie sans nous laisser de mots. Même pas un merci pour avoir gardé une telle ordure sous mon toit sans la tuer. Elle t’a pas prévenu, hein, Nev ? Je t’avais dit de t’en méfier. C’est pas des gens normaux ! » Son père sourit alors que lui réfléchit à la possibilité de ces mots. Combien y-t-il de chance qu’elle l’ait abandonné seul avec un père qui ne sait pas payer tout ce qui n’est pas nourriture, un père qui ne lui a jamais prêter attention, celui qui leur démontre par les coups qu’il est possible de rester fort par tous les temps,... ? C’est plus probable que de la voir rester sans but. Alix est comme son père la lui décrivait : un monstre qui ne pense qu’à ses intérêts et se joue des gens. Elle n’est qu’une proie comme les autres. Et pourtant… Pourtant, les mois passent et il n’oublie pas la sœur avec laquelle il a grandi. Il n’arrive pas à la voir comme un véritable monstre qui ne se soucie pas de lui. Quelques choses semblent illogiques. Au plus, il pose de questions, au plus on le distrait par la chasse. On l’autorise à tuer ses premiers monstres. On le guide, on évite ses questions. La curiosité et l’hésitation ne sont bonnes que sur le terrain pour éclairer la situation. Et s’il continue à questionner son père, celui-ci lui a bien fait comprendre qu’il est temps de changer de disque. Il n’est pas sorti indemne de l’habituelle dispute à laquelle il sait qu’il ne doit pas réagir. Ça passe toujours plus vite. Il n’y a rien de cassé que des blessures superficielles, ça passera. Il a bien réussi à rembourser ce que sa sœur a volé en un seul contrat de tueur à gage. Une sale bête de tuer sans faire trop de bruit et sans prévenir qui que ce soit. Il n’a pas gagné beaucoup par inexpérience, mais il a réussi à accomplir sa tâche sans avoir de marque d’un affrontement silencieux. De ce travail, il a même pu garder un peu d’argent de poche caché dans un tiroir à double fond pour que son père ne le trouve pas et ne le perde pas au jeu. Il économisera pour partir, trouver un lieu loin des traitres et des salauds sans conscience. Il ira crée sa vie dans un endroit où il oubliera qu’il n’a pas été enfant unique et qu’il a eu une mère l’espace de quelques années.

L’entrainement de hunter est découpé entre les séances de sport et de tirs à la maison et les traques sur le terrain. Son père ne l’a tout simplement pas prévenu qu’il se pouvait qu’un accident arrive sur un chemin connu sans que personne ne soit là pour l’aider. Ça a été une journée plutôt banale. Le chemin qui l’a amené de la boucherie, pour laquelle il avait étudié, jusqu’à la maison s’est révélé moins commun. Assommé au milieu de la petite rue qui constituait un bon raccourci, il n’a pas pu réagir. Il s’est réveillé pieds et poings liés, assis sur une chaise de bois au milieu d’une pièce vide qui ne l’est pas restée longtemps. Malgré son œil droit déjà gonflé, il a pu apercevoir les hommes qui ont pris place près de lui. Il n’en connaissait aucun, il a juste réussi à capter le mot initiation entre deux mots échangé. C’est rassurant au minimum. Il ne lui arrivera rien de tragique si c’est une idée de son mentor. Nev n’a jamais été le plus doué pour se faire une opinion des gens. Il s’est vu recevoir un nombre de coups incalculable. Il ne faut rien dire concernant son entrainement, il ne faut pas parler des gens avec qui il a travaillé, il faut provoquer subtilement avec des victimes et des détails sans intérêt, il faut montrer qu’il ne faiblit pas. Et au bout de quelques heures s’il découvre de nouvelles parties de son anatomie au profit de d’autres, trop endolorie, il est soulagé que tout s’arrête. Il espérait bien pouvoir rentrer le jour même, penser au minimum les blessures. Fausse idée. On lui a autorisé un séjour aux toilettes, avant de le rassoir sur sa chaise pour la nuit. Ça a recommencé le lendemain et les jours d’après. Exercices plus rudes, les règles sont instaurées, il sait quand parler ou non. L’entrainement s’est poursuivi en augmentant de niveau. À la torture physique s’est ajoutée la torture mentale. Ils ont menacé sa sœur pour voir la fidélité liée à celle-ci, ils lui ont montré à plusieurs reprises sa mort ou ses séances de torture sous différents angles. Il y a cru, jusqu’à ce qu’on essaie de lui soutirer des informations à son sujet. Ils ne la connaissent pas, ils ne savent rien d’elle et ne l’ont jamais trouvé. Ils ont essayé de lui tirer des informations à ces questions, mais il est resté muet. Son nom, ses potentielles fausses identités, son pouvoir ou sa destination seront emportés jusque dans la tombe. Mauvaise réponse qui lui a valu plusieurs journées de coups, quasi-certain qu’il garde contact avec cette dernière. Les exercices n’ont plus duré des heures, mais des jours sans réel repos. Il s’est évanoui à plusieurs reprises en ne recevant que des soins primaires pour qu’aucune blessure ne s’infecte. Et lorsque même sur le lit d’hôpital, il n’a plus su bouger sans se plaindre, on a testé des mélanges de drogue pour anesthésier le tout. On l’a laissé plané quelques heures en lui rappelant les fautes de sa sœur et le monstre qu’elle doit être devenue. La petite fille a déjà dû user de son pouvoir pour tuer. Elle reviendra pour lui s’il ne parle pas. Seulement sa langue ne s’est pas déliée. Elle est sa faiblesse, la seule pour qui il serait prêt à toutes les concessions. C’est ce qu’il essaie de gommer. La phase qui nécessite de le rendre accro à diverses substances ne fait que partie d’un projet plus grand. Alix a été bien plus diabolisée durant les courts sevrages de manières répétées. Chaque période ponctuée de coup, de couteau ou d’électricité. Au bout d’un mois et demi, il a senti la mort arriver et il a parlé. Il a livré ce qu’il savait d’elle : son amour de la guitare, ses pouvoirs, ses préférences en milieu de vie. Il n’a pas réussi à mentir pendant les séances de tortures. Pourquoi protéger un monstre ? C’est sa faute ce qui arrive. C’est une misérable, incapable d’affronter ses responsabilités. Elle a bien dû sentir sa détresse avec ses dons bidon, elle a dû apprécier le spectacle d’où elle l’a regardé. Elle ne vaut pas mieux que lui et ses mains tâchées du sang de dégénéré. Elle a juste dû se venger sur les humains en laissant ressortir le monstre qu’elle est. Il veut autant sa mort que celle de ceux de son espèce. Il lui a fallu six mois de plus pour retrouver sa totale liberté sans aucune séquelle trop marquée. On l’a abandonné désorienté au milieu d’une rue. À lui de retrouver le chemin de la maison, celui de la vie et à lui de se retrouver. Il n’est pas mort, il est juste devenu plus fort. L’ami de son père s’en est presque vanté pour lui. Un bon gars fidèle et résistant qui a de quoi faire la fierté de son père.

Il lui a fallu du temps pour se délier les doigts. Il a dû se réhabituer à tricoter, broder ou bien coudre. Il a gardé son cerveau occupé en emmêlant les fils. Il a voulu oublier les hallucinations de victimes ensanglantées, ceux de sa fausse sœur tuée. Il a un peu perdu la tête. Il a créé sans se soucier du résultat. Il aurait connaitre sa mère plus longtemps et ne pas la voir disparaitre pour un autre à sept ans. Il aurait eu un peu plus d’aide sur son ours à poils rembourré et doté d’un squelette lui permettant de bouger ses pattes comme souhaité. Sans aucun doute, le plus aboutit en vingt-quatre. Le premier à qui il a donné plus d’une fois volontairement vie. Il lui a servi de protection contre le monde et son père à la maison. Nev s’est vite rendu compte que la peluche contenait toute sa rage et que rapidement elle l’a protégé. Il lui a donné un amour démesuré pour un objet, c’est devenu un substitut d’Alix qu’il a difficilement abandonné avant chaque entrainement de hunter. En traque, il a commencé à avoir peur de certains chemins empruntés, il ne s’est plus soucié de blesser un humain ou deux, peu importe l’âge, pour toucher sa cible principale. Les avertissements lui sont tombés sur la tête, il n’en a écouté aucun et l’entrainement s’est arrêté du jour au lendemain. Inapte à suivre les règles et les ordres. Incapable d’être ce pour quoi il a été éduqué. Il a craché sa haine, menacé de dévoiler leurs activités au monde entier, mais il a bien trop foi en la véracité de leur parole pour oser quoi que ce soit. Qui le protègerait des dangers sinon ? Personne ne prendrait la peine de s’occuper d’un minable de son genre. « Un merdeux incapable de me rendre fier ! J’ai tout donné pour que tu deviennes le meilleur et c’est comme ça que tu me remercies ? » Le paternel le lui a bien fait comprendre la médiocrité dont il a fait preuve. « Gros porc alcoolique ! C’est toi qui voulais retrouver ma sœur, c’est à cause de toi qu’ils m’ont viré. Si t’n’avais rien dit, j’y serais encore et je te rendrais fier en te rapportant le fric dont t'a besoin pour ton jeu ! » De ses grosses pattes, Vengeance a réussi à tirer un fin poignard jusqu’au salon sous le contrôle plus qu’éphémère de Nev, en train d’étouffer sous les mains de son père. L’oxygène est revenu lorsque la peluche à planter l’arme dans la cheville de l’homme. Il s’est saisi de la peluche avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. S’il a eu des idées de meurtre, elles ont disparu avec l’oxygène. Et puis le silence est revenu dans le salon. Il a compris pourquoi en ouvrant la porte. L’homme qui plutôt semblait imbattable git par terre une main sur le cœur. Il l’a laissé mourir sans lever le petit doigt. Un peu de sang de plus ou de moins sur les doigts ne changent rien. À part que cette fois, il a hérité d’une maison.

La police n’a rien trouvé à dire, aucune explication ne semble logique pour le couteau retrouvé dans la jambe de l’homme âgé. Nev s’est laissé manger par les fantômes du passé. Il a repris les habitudes de son père de manière plus récente. Se ruiner au poker par internet, boire pour trouver le sommeil ou lieu de fumer un joint, il a abandonné son job pour se consacrer au meurtre. Tueur à gage paye bien mieux, même si sa conscience n’est pas tranquille. Et parmi ses délires, la seule explication logique semble être la probable existence de sa sœur. Il doit la tuer pour vivre heureux. Il a entendu parler d’une ville qui fait polémique face aux mutants, un coup protections de ceux-ci, l’autre la chasse est ouverte. Alix doit bien être assez idiote pour rêver d’un paradis éphémère. C’est ainsi qu’avec un bagage léger, il a quitté le Texas pour Radcliff depuis quelques semaines et il espère bien réaliser sa mission.